- RobinFidèle du forum
Le mot "expérience" vient du latin "experire" (éprouver). Il a plusieurs sens et se rapporte à des domaines différents : on parle de l'expérience de la vie, d'expérience scientifique, d'expérience esthétique, morale, religieuse.
1) L'expérience commune
Au sens courant, l'expérience est l'instruction acquise par l'usage de la vie. Le petit enfant apprend à marcher avec l'aide de ses parents. Avec le temps, il acquiert de l'expérience et sa démarche devient de plus en plus assurée.
L'expérience est inséparable de la perception, de la répétition et de l'habitude, mais aussi du langage et de la pensée. En grandissant, l'enfant apprend à mettre des mots sur ses expériences, par exemple à nommer les couleurs et les saveurs.
Une expérience peut être heureuse ou malheureuse (l'ennui, l'échec, la douleur, le chagrin...). Une expérience malheureuse, une "épreuve" (du latin probare, prouver, éprouver) peut avoir des effets bénéfiques si on en tire un enseignement.
C'est dans ce sens que l'on parle d'une personne "expérimentée". L'enfant vit des expériences, il peut se tromper, mais il apprend à corriger ses erreurs.
2) La valeur de l'expérience
Quel crédit et quelle valeur peut-on accorder à l'expérience ? Il existe un savoir dit "empirique" (dérivé de l'expérience). La connaissance empirique perçoit les phénomènes concrets (par exemple la vertu des plantes médicinales), mais ne parvient pas toujours à les expliquer.
La tradition rationaliste (Platon, Descartes, Spinoza) critique le caractère changeant et peu fiable de l'expérience et l'exclut du savoir véritable.
L'empirisme (Locke, Hume) au contraire, fait de l'expérience l'origine et le fondement de toutes nos connaissances.
Selon Kant, il faut distinguer entre les données ou impressions sensibles qui sont la matière première de notre connaissance et l'expérience comme mise en forme des matériaux sensibles par les principes a priori de l'esprit (l'entendement) humain.
La conception kantienne permet de rendre compte de l'expérimentation scientifique (et en particulier de la physique de Newton) : une construction où la raison prend les devants en fournissant à l'expérience ses cadres, ses formes et ses concepts.
3) L'expérience scientifique
La science ne se limite pas à constater des faits (empirisme), elle cherche à expliquer des phénomènes en déterminant leur cause. La science cherche à rendre le réel intelligible (de intelligere = choisir, lire). Elle commence avec la perception du réel, mais cherche à expliquer les faits en les intégrant dans une loi exprimée dans une formule mathématique. Une loi traduit un rapport constant, fixe et permanent entre des phénomènes.
4) Théorie et expérience
L'expérimentation scientifique désigne les procédures par lesquelles on contrôle la vérité d'une théorie ou d'une hypothèse en la confrontant à des faits.
Une théorie est un système mathématique qui synthétise et coordonne de façon rigoureuse un ensemble de lois expérimentales.
Une expérimentation exige un travail d'élaboration théorique qui n'a plus rien à voir avec nos observations spontanées et les contredit souvent. Elle exige un appareillage et des instruments qui sont eux-mêmes, comme dit Gaston Bachelard des "théories matérialisées".
Il faut bien distinguer entre l'expérience personnelle et l'expérience scientifique. L'expérience personnelle enrichit notre existence (un voyage, par exemple), mais n'a pas de valeur universelle ; elle n'engage que notre personne. En construisant une expérience pour confirmer ou infirmer une hypothèse, le savant construit des vérités valables pour tous.
4) L'expérience esthétique
La contemplation d'une œuvre d'art nous livre une expérience dans laquelle nous nous sentons détachés des soucis de la vie ordinaire. Nous faisons, selon Kant (Critique du Jugement), l'expérience d'une satisfaction désintéressée.
5) L'expérience morale
Nous prenons conscience des valeurs morales en apprenant à distinguer le bien du mal, le juste de l'injuste, à travers des situations concrètes dans lesquelles nous expérimentons à la fois notre liberté personnelle et les impératifs (universels) de l'éthique (la loi morale).
6) L'expérience religieuse
Elle se situe au-delà de l'expérience morale et se caractérise par le contact avec le divin ; elle est généralement de l'ordre de l'indicible. Pour les existentialistes chrétiens (Kierkegaard, Gabriel Marcel), l'homme doit déterminer son existence en fonction d'un choix éthique, mais aussi religieux.
1) L'expérience commune
Au sens courant, l'expérience est l'instruction acquise par l'usage de la vie. Le petit enfant apprend à marcher avec l'aide de ses parents. Avec le temps, il acquiert de l'expérience et sa démarche devient de plus en plus assurée.
L'expérience est inséparable de la perception, de la répétition et de l'habitude, mais aussi du langage et de la pensée. En grandissant, l'enfant apprend à mettre des mots sur ses expériences, par exemple à nommer les couleurs et les saveurs.
Une expérience peut être heureuse ou malheureuse (l'ennui, l'échec, la douleur, le chagrin...). Une expérience malheureuse, une "épreuve" (du latin probare, prouver, éprouver) peut avoir des effets bénéfiques si on en tire un enseignement.
C'est dans ce sens que l'on parle d'une personne "expérimentée". L'enfant vit des expériences, il peut se tromper, mais il apprend à corriger ses erreurs.
2) La valeur de l'expérience
Quel crédit et quelle valeur peut-on accorder à l'expérience ? Il existe un savoir dit "empirique" (dérivé de l'expérience). La connaissance empirique perçoit les phénomènes concrets (par exemple la vertu des plantes médicinales), mais ne parvient pas toujours à les expliquer.
La tradition rationaliste (Platon, Descartes, Spinoza) critique le caractère changeant et peu fiable de l'expérience et l'exclut du savoir véritable.
L'empirisme (Locke, Hume) au contraire, fait de l'expérience l'origine et le fondement de toutes nos connaissances.
Selon Kant, il faut distinguer entre les données ou impressions sensibles qui sont la matière première de notre connaissance et l'expérience comme mise en forme des matériaux sensibles par les principes a priori de l'esprit (l'entendement) humain.
La conception kantienne permet de rendre compte de l'expérimentation scientifique (et en particulier de la physique de Newton) : une construction où la raison prend les devants en fournissant à l'expérience ses cadres, ses formes et ses concepts.
3) L'expérience scientifique
La science ne se limite pas à constater des faits (empirisme), elle cherche à expliquer des phénomènes en déterminant leur cause. La science cherche à rendre le réel intelligible (de intelligere = choisir, lire). Elle commence avec la perception du réel, mais cherche à expliquer les faits en les intégrant dans une loi exprimée dans une formule mathématique. Une loi traduit un rapport constant, fixe et permanent entre des phénomènes.
4) Théorie et expérience
L'expérimentation scientifique désigne les procédures par lesquelles on contrôle la vérité d'une théorie ou d'une hypothèse en la confrontant à des faits.
Une théorie est un système mathématique qui synthétise et coordonne de façon rigoureuse un ensemble de lois expérimentales.
Une expérimentation exige un travail d'élaboration théorique qui n'a plus rien à voir avec nos observations spontanées et les contredit souvent. Elle exige un appareillage et des instruments qui sont eux-mêmes, comme dit Gaston Bachelard des "théories matérialisées".
Il faut bien distinguer entre l'expérience personnelle et l'expérience scientifique. L'expérience personnelle enrichit notre existence (un voyage, par exemple), mais n'a pas de valeur universelle ; elle n'engage que notre personne. En construisant une expérience pour confirmer ou infirmer une hypothèse, le savant construit des vérités valables pour tous.
4) L'expérience esthétique
La contemplation d'une œuvre d'art nous livre une expérience dans laquelle nous nous sentons détachés des soucis de la vie ordinaire. Nous faisons, selon Kant (Critique du Jugement), l'expérience d'une satisfaction désintéressée.
5) L'expérience morale
Nous prenons conscience des valeurs morales en apprenant à distinguer le bien du mal, le juste de l'injuste, à travers des situations concrètes dans lesquelles nous expérimentons à la fois notre liberté personnelle et les impératifs (universels) de l'éthique (la loi morale).
6) L'expérience religieuse
Elle se situe au-delà de l'expérience morale et se caractérise par le contact avec le divin ; elle est généralement de l'ordre de l'indicible. Pour les existentialistes chrétiens (Kierkegaard, Gabriel Marcel), l'homme doit déterminer son existence en fonction d'un choix éthique, mais aussi religieux.
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