- RobinFidèle du forum
Aux ST2S et H : Je vous propose un rappel méthodologique pour la dissertation de Philo au Bac, en particulier à propos de la technique de l'introduction ; j'ai pris comme exemple un sujet sur la liberté : "La liberté consiste-t-elle à faire ce que l'on veut ?"
Souvenez-vous : A.D.P.P.E.D.P. : Assertion (phrase d'accroche), Définition, Problématique, Présupposés, Enjeux, Domaines, Plan.
Introduction :
Assertion : partir d'une constatation générale.
Définir les termes du sujet : quelle est la signification des termes du sujet ? Quelle signification peut-on donner au sujet pris comme un tout ?
Poser la problématique, en reformulant éventuellement le sujet : quelle est la question à laquelle vous vous proposez de répondre ? Quel est le problème que vous vous proposez de traiter ?
Mettre en évidence un paradoxe : Montrez que le sujet est porteur d'une contradiction féconde.
Montrer les présupposés du sujet : que faut-il admettre pour poser une telle question ?
Montrer les enjeux : quel intérêt y a-t-il à réfléchir à cette question ?
Précisez les domaines auxquels le sujet s'applique : politique, épistémologique, moral...
Annoncer le plan, dites comment vous vous proposez de traiter la problématique ainsi définie.
Soit le sujet : " La liberté consiste-t-elle à faire ce que l'on veut ?"
Introduction :
Phrase d'accroche : à première vue, la liberté consiste dans l'absence de contraintes. Être libre, c'est faire ce que l'on veut.
Analyse des termes du sujet : le mot "liberté" vient du latin "liber" qui signifie libre, par opposition à "servus" (esclave). Un homme libre, dans l'antiquité gréco-romaine est un homme qui n'est pas soumis à un autre, mais seulement aux Lois de la Cité. L'expression "faire ce que l'on veut" renvoie à la notion de volonté, mais aussi à la notion de désir, ce qui n'est pas la même chose ; comme le dit saint Augustin, "je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire." (Les Confessions)
Mise en évidence d'un paradoxe : si, comme le pensaient les citoyens grecs, être libre, c'est être soumis aux Lois : cette conception de la liberté n'est-elle pas paradoxale ? En effet, celui qui est soumis aux lois n'est pas libre "de faire ce qu'il veut".
Mise en évidence les présupposés du sujet : "Être libre est-ce faire ce que l'on veut ?" : poser une telle question, c'est supposer que l'on puisse y répondre négativement.
Mise en évidence des enjeux : il est important de réfléchir à cette question car la notion de liberté relève de l'éthique, de notre rapport aux autres et au monde. Nous chercherons donc à savoir en quoi consiste véritablement la liberté.
Annonce du plan : nous nous demanderons si la liberté réside dans l'absence de contraintes, puis nous montrerons que la liberté "éclairée" est la seule liberté véritable.
Votre dissertation doit obligatoirement comporter trois parties : une thèse (l'idée avec laquelle vous êtes la moins d'accord), une antithèse (le point de vue contraire) et une seconde hypothèse qui n'est pas une synthèse des deux points de vues précédents, mais une idée nouvelle qui va sortir votre réflexion de l'impasse du "pour" et du "contre".
Chaque partie doit comporter trois paragraphes composés chacun d'une idée directrice d'un argument et d'un exemple. ("IDAREX" : IDée - ARgument - EXemple)
1) Idée directrice : être libre, c'est faire ce que l'on veut :
Premier argument : Selon Hannah Arendt, la liberté sans garanties politiques n'est qu'un mot vide de sens. La première des libertés est la liberté de circulation ; celui qui ne peut pas se mouvoir librement n'est pas libre.
Exemple : le prisonnier, l'opposant "assigné à résidence".
Deuxième argument : celui ou celle qui ne peut pas disposer librement de sa vie privée n'est pas libre.
Exemple : dans certains pays du monde, ce sont les parents qui choisissent le futur époux de leur fille.
Troisième argument : la liberté de penser ; celui qui ne peut exprimer sa pensée n'est pas libre.
Exemple : la censure, l'absence d'élections libres, la répression dans les pays non démocratiques.
2) Idée directrice : être libre, ce n'est pas faire ce que l'on veut.
Premier argument : nous croyons être libres, alors que nous sommes les esclaves de nos désirs et de nos passions.
Exemples : le joueur, l'alcoolique, le toxicomane.
Deuxième argument : pour Descartes, il y a deux sortes de libertés : la liberté d'indifférence (faire ce que l'on veut, y compris choisir le mal, l'erreur...) et la liberté éclairée ; la liberté véritable réside dans le bon usage de notre volonté ("Il n'y a rien qui soit véritablement en notre pouvoir que notre volonté.")
Montrer qu'il n'est pas facile de faire ce que l'on veut et que ni la volonté, ni le jugement ne sont toujours suffisants : "Je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire." (saint Augustin). Pour les chrétiens, l'exercice de la volonté humaine nécessite le secours de la Grâce.
Exemple : l'expérience montre qu'il est très difficile de se délivrer "tout seuls" d'une addiction.
Troisième argument : selon Spinoza, le libre arbitre n'existe pas.Tout est régi par la nécessité. Je me crois libre parce que j'ignore les causes qui me font agir.
Exemple : le bébé n'est pas plus libre de réclamer du lait que la pierre jetée en l'air de retomber (exemples donnés par Spinoza)
3) Idée directrice : être libre, c'est obéir aux lois.
Premier argument : celui qui érige sa liberté en loi (qui fait ce qu'il veut), qui opprime les autres, qui confisque leurs biens et leur liberté n'est pas libre : il obéit à ses caprices.
Exemple : le tyran domestique ou politique.
Deuxième argument : une société où chacun serait libre "de faire ce qu'il veut" ne serait pas viable. Si tout le monde fait ce qu'il veut, sachant que tout le monde ne veut pas la même chose, les désirs de chacun vont entrer en conflit avec ceux des autres. Seuls les plus "forts" seront à même de réaliser leurs volontés... tant qu'ils resteront les plus forts... mais personne n'est assez fort pour être plus fort que tous les autres (cf Rousseau, Le Contrat social)
Afin d'éviter cette situation où la force l'emporte sur la justice et détruit la liberté, il est nécessaire d'instaurer des lois que tous auront le devoir de respecter. Seule la loi garantit la liberté.
Exemple : le droit de rouler en sens inverse de la circulation, de brûler les feux rouges, de m'approprier les biens d'autrui, de tuer, etc.
Troisième argument :
Pour sauvegarder la liberté, il est nécessaire de limiter la liberté (paradoxe). Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Pour être véritablement libres, il faut disposer d'une volonté éclairée par la réflexion et "se connaître soi-même".
Exemples : la distinction que font Epicuriens entre les différentes sortes de désirs (naturels, nécessaires, non naturels et non nécessaires), la distinction stoïcienne entre "ce qui dépend de nous" (nos jugements, nos pensées) et "ce qui ne dépend pas de nous" ("il vaut mieux changer ses désirs que l'ordre du monde"), la morale kantienne (la liberté est l'obéissance à la loi que l'on s'est prescrite), Le Contrat social de Rousseau (la liberté comme obéissance à la volonté générale).
Conclusion : L'homme véritablement libre est celui qui pénètre ses désirs d'intelligence (Spinoza), qui se connaît lui-même (Socrate), qui est maître de sa volonté (Descartes), qui s'est délivré de l'égoïsme, de l'aveuglement, de la violence et de la peur, qui cherche à réaliser son "désir fondamental" : " Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive lorsqu’elle atteint le stade humain." (Paul Diel).
L'homme qui s'est ainsi libéré peut effectivement "faire ce qui lui plaît". "Aime et fais ce que tu veux." (saint Augustin)
Souvenez-vous : A.D.P.P.E.D.P. : Assertion (phrase d'accroche), Définition, Problématique, Présupposés, Enjeux, Domaines, Plan.
Introduction :
Assertion : partir d'une constatation générale.
Définir les termes du sujet : quelle est la signification des termes du sujet ? Quelle signification peut-on donner au sujet pris comme un tout ?
Poser la problématique, en reformulant éventuellement le sujet : quelle est la question à laquelle vous vous proposez de répondre ? Quel est le problème que vous vous proposez de traiter ?
Mettre en évidence un paradoxe : Montrez que le sujet est porteur d'une contradiction féconde.
Montrer les présupposés du sujet : que faut-il admettre pour poser une telle question ?
Montrer les enjeux : quel intérêt y a-t-il à réfléchir à cette question ?
Précisez les domaines auxquels le sujet s'applique : politique, épistémologique, moral...
Annoncer le plan, dites comment vous vous proposez de traiter la problématique ainsi définie.
Soit le sujet : " La liberté consiste-t-elle à faire ce que l'on veut ?"
Introduction :
Phrase d'accroche : à première vue, la liberté consiste dans l'absence de contraintes. Être libre, c'est faire ce que l'on veut.
Analyse des termes du sujet : le mot "liberté" vient du latin "liber" qui signifie libre, par opposition à "servus" (esclave). Un homme libre, dans l'antiquité gréco-romaine est un homme qui n'est pas soumis à un autre, mais seulement aux Lois de la Cité. L'expression "faire ce que l'on veut" renvoie à la notion de volonté, mais aussi à la notion de désir, ce qui n'est pas la même chose ; comme le dit saint Augustin, "je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire." (Les Confessions)
Mise en évidence d'un paradoxe : si, comme le pensaient les citoyens grecs, être libre, c'est être soumis aux Lois : cette conception de la liberté n'est-elle pas paradoxale ? En effet, celui qui est soumis aux lois n'est pas libre "de faire ce qu'il veut".
Mise en évidence les présupposés du sujet : "Être libre est-ce faire ce que l'on veut ?" : poser une telle question, c'est supposer que l'on puisse y répondre négativement.
Mise en évidence des enjeux : il est important de réfléchir à cette question car la notion de liberté relève de l'éthique, de notre rapport aux autres et au monde. Nous chercherons donc à savoir en quoi consiste véritablement la liberté.
Annonce du plan : nous nous demanderons si la liberté réside dans l'absence de contraintes, puis nous montrerons que la liberté "éclairée" est la seule liberté véritable.
Votre dissertation doit obligatoirement comporter trois parties : une thèse (l'idée avec laquelle vous êtes la moins d'accord), une antithèse (le point de vue contraire) et une seconde hypothèse qui n'est pas une synthèse des deux points de vues précédents, mais une idée nouvelle qui va sortir votre réflexion de l'impasse du "pour" et du "contre".
Chaque partie doit comporter trois paragraphes composés chacun d'une idée directrice d'un argument et d'un exemple. ("IDAREX" : IDée - ARgument - EXemple)
1) Idée directrice : être libre, c'est faire ce que l'on veut :
Premier argument : Selon Hannah Arendt, la liberté sans garanties politiques n'est qu'un mot vide de sens. La première des libertés est la liberté de circulation ; celui qui ne peut pas se mouvoir librement n'est pas libre.
Exemple : le prisonnier, l'opposant "assigné à résidence".
Deuxième argument : celui ou celle qui ne peut pas disposer librement de sa vie privée n'est pas libre.
Exemple : dans certains pays du monde, ce sont les parents qui choisissent le futur époux de leur fille.
Troisième argument : la liberté de penser ; celui qui ne peut exprimer sa pensée n'est pas libre.
Exemple : la censure, l'absence d'élections libres, la répression dans les pays non démocratiques.
2) Idée directrice : être libre, ce n'est pas faire ce que l'on veut.
Premier argument : nous croyons être libres, alors que nous sommes les esclaves de nos désirs et de nos passions.
Exemples : le joueur, l'alcoolique, le toxicomane.
Deuxième argument : pour Descartes, il y a deux sortes de libertés : la liberté d'indifférence (faire ce que l'on veut, y compris choisir le mal, l'erreur...) et la liberté éclairée ; la liberté véritable réside dans le bon usage de notre volonté ("Il n'y a rien qui soit véritablement en notre pouvoir que notre volonté.")
Montrer qu'il n'est pas facile de faire ce que l'on veut et que ni la volonté, ni le jugement ne sont toujours suffisants : "Je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire." (saint Augustin). Pour les chrétiens, l'exercice de la volonté humaine nécessite le secours de la Grâce.
Exemple : l'expérience montre qu'il est très difficile de se délivrer "tout seuls" d'une addiction.
Troisième argument : selon Spinoza, le libre arbitre n'existe pas.Tout est régi par la nécessité. Je me crois libre parce que j'ignore les causes qui me font agir.
Exemple : le bébé n'est pas plus libre de réclamer du lait que la pierre jetée en l'air de retomber (exemples donnés par Spinoza)
3) Idée directrice : être libre, c'est obéir aux lois.
Premier argument : celui qui érige sa liberté en loi (qui fait ce qu'il veut), qui opprime les autres, qui confisque leurs biens et leur liberté n'est pas libre : il obéit à ses caprices.
Exemple : le tyran domestique ou politique.
Deuxième argument : une société où chacun serait libre "de faire ce qu'il veut" ne serait pas viable. Si tout le monde fait ce qu'il veut, sachant que tout le monde ne veut pas la même chose, les désirs de chacun vont entrer en conflit avec ceux des autres. Seuls les plus "forts" seront à même de réaliser leurs volontés... tant qu'ils resteront les plus forts... mais personne n'est assez fort pour être plus fort que tous les autres (cf Rousseau, Le Contrat social)
Afin d'éviter cette situation où la force l'emporte sur la justice et détruit la liberté, il est nécessaire d'instaurer des lois que tous auront le devoir de respecter. Seule la loi garantit la liberté.
Exemple : le droit de rouler en sens inverse de la circulation, de brûler les feux rouges, de m'approprier les biens d'autrui, de tuer, etc.
Troisième argument :
Pour sauvegarder la liberté, il est nécessaire de limiter la liberté (paradoxe). Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Pour être véritablement libres, il faut disposer d'une volonté éclairée par la réflexion et "se connaître soi-même".
Exemples : la distinction que font Epicuriens entre les différentes sortes de désirs (naturels, nécessaires, non naturels et non nécessaires), la distinction stoïcienne entre "ce qui dépend de nous" (nos jugements, nos pensées) et "ce qui ne dépend pas de nous" ("il vaut mieux changer ses désirs que l'ordre du monde"), la morale kantienne (la liberté est l'obéissance à la loi que l'on s'est prescrite), Le Contrat social de Rousseau (la liberté comme obéissance à la volonté générale).
Conclusion : L'homme véritablement libre est celui qui pénètre ses désirs d'intelligence (Spinoza), qui se connaît lui-même (Socrate), qui est maître de sa volonté (Descartes), qui s'est délivré de l'égoïsme, de l'aveuglement, de la violence et de la peur, qui cherche à réaliser son "désir fondamental" : " Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive lorsqu’elle atteint le stade humain." (Paul Diel).
L'homme qui s'est ainsi libéré peut effectivement "faire ce qui lui plaît". "Aime et fais ce que tu veux." (saint Augustin)
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