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vivi1982
Niveau 10

Lecture fin de cm2 besoin d'avis Empty Lecture fin de cm2 besoin d'avis

par vivi1982 Dim 25 Aoû 2013, 15:17
Bonjour, j'aurais besoin d'avoir quelques avis au sujet de ma nièce qui entre en 6ème.
A la fin du cm2, bon bulletin dans l'ensemble, tout va bien. Et les autres années pareil. Juste à la fin du cp, il fallait qu'elle s'entraîne à la lecture car ce n'était pas tout à fait acquis.
Cependant pour l'avoir entendue lire, je ne trouve pas sa lecture fluide: elle s'arrête parfois dans la phrase, oublie parfois des mots, pour "gardienne" par exemple elle lit "gardinne", pleins de petits trucs comme ça. Çà m'avait déjà interpellé quand elle était en ce2: elle lisait le début d'un mot (souvent pour les mots non familiers) et inventait la suite. Par ailleurs elle aime beaucoup lire mais ne lit que des barbapapa, oui-oui, tchoupi, martine.

Alors je me pose la question: problème de méthode de lecture en cp? Dyslexie? (mais ça serait étrange que ça n'est pas été détecté avant).


LouisBarthas
LouisBarthas
Expert

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par LouisBarthas Sam 31 Aoû 2013, 00:41
Ce que vous décrivez n"a rien d'exceptionnel, la plupart des enfants quittent l'école primaire sans avoir automatisé la lecture car ils ont mal appris à lire et à écrire (les deux sont inséparables).
Vous pouvez toujours essayer de vous renseigner sur le type d'apprentissage que votre nièce a eu mais il est fort probable qu'il s'agissait d'une méthode dite "mixte", c'est-à-dire qu'on lui demandait de "lire" - il vaudrait mieux parler de reconnaissance - des mots et des phrases qu'elle n'avait pas appris à déchiffrer, alors qu'en "parallèle" ou en "décroché" comme disent les collègues, elle faisait de la "syllabique". La lecture et l'écriture sont ainsi dissociées car l'enfant ne perçoit pas le lien existant entre les lettres et les mots qu'on lui demande d'écrire. Il se forge alors une conception magique de la lecture, l'orthographe est mauvaise et l'écriture médiocre parce qu'elle n'a pas de sens.
Étant donné qu'il est impossible de lire sans déchiffrer - le prix Nobel de médecine a récompensé en 1981 les travaux de R. Sperry qui a démontré que le cerveau n'applique pas le même mode de traitement aux signes graphiques qui composent le langage et aux dessins et images -, les apprentis-lecteurs se retrouvent obligés de deviner à l'aide d'indices de positions et de formes des lettres. Progressivement et en tâtonnant, ils finissent par acquérir une lecture lente, hésitante, hachée, semée de confusions, d'oublis, d'erreurs, avec retours en arrière sur de nombreux mots pour tenter d'en découvrir le sens. La ponctuation est rarement respectée et l'intonation reste souvent monotone.
Au final, un nombre considérable d'enfants ne savent pas lire correctement, n'ont pas confiance en eux pour les plus fragiles ou au contraire croient savoir lire pour les plus solides.
Les enseignants mettent l'échec en lecture sur le compte de la dyslexie et ils ont fini par en convaincre la plupart des parents.
En réalité, la dyslexie touche 3 à 8 % de la population et elle est difficile à diagnostiquer à cause d'un défaut d'apprentissage de la lecture.
On peut reconnaître des signes de dyslexie à des retards dans l'apparition de la parole et des difficultés dans la prononciation des mots, la discrimination des phonèmes, la reconnaissance des formes et de leur orientation dans l'espace.
Or ces difficultés pourront se résorber dans la plupart des cas sous l'influence de stimulations extérieures qui vont construire dans le cerveau, qui est un organe plastique, les circuits nécessaires.
Cela signifie que la quasi-totalité des enfants devraient entrer en 6e en lisant couramment - c'était le cas à mon époque, dans les années 60, où l'on nous mettait en main le Lagarde et Michard dès la rentrée.
Concrètement, je conseillerais de rééduquer un enfant entrant au collège avec le manuel "Écrire, analyser au CE1" du SLECC/GRIP, ici :
Écrire, analyser au CE1
En faisant toutes les leçons d'orthographe qui permettent de réviser les sons, tous les exercices écrits, une dictée de quelques mots tous les jours ainsi qu'une une dictée de texte chaque semaine (mots et dictées sont en fin d'ouvrage).


Dernière édition par LouisBarthas le Sam 31 Aoû 2013, 09:13, édité 2 fois

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par doublecasquette Sam 31 Aoû 2013, 09:06
Pour les dictées, je me sers justement des exercices proposés dans la partie Orthographe Lexicale de ce manuel, en insistant sur les régularités.
En effet, souvent, à tout ce qu'a expliqué LouisBarthas, s'ajoute un apprentissage de l'orthographe par les exceptions et les mots-outils (appris de préférence avant d'être déchiffrable, sinon ce serait trop simple et l'enfant deviendrait bêtement "déchiffreur" au lieu d'être un "vrai lecteur").
De plus, dans de très nombreuses classes, on dicte un texte mais on ne comptabilise que certaines fautes alors que d'autres sont considérées comme normales tel jour parce que la leçon d'orthographe ne portait pas sur ces points-là puis sujettes à correction parce que faisant partie des acquis de la semaine.

Les enfants en déduisent que l'orthographe, c'est vraiment très difficile puisqu'on ne peut se raccrocher à rien, que tout est fluctuant et sujet à négociations. Il ne faut pas s'étonner qu'après ça et la réduction des horaires de classe, ils arrivent en 6ème en lisant et écrivant moins bien que les générations précédentes.
adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Sam 31 Aoû 2013, 09:40
LouisBarthas a écrit:Ce que vous décrivez n"a rien d'exceptionnel, la plupart des enfants quittent l'école primaire sans avoir automatisé la lecture car ils ont mal appris à lire et à écrire (les deux sont inséparables).
Vous pouvez toujours essayer de vous renseigner sur le type d'apprentissage que votre nièce a eu mais il est fort probable qu'il s'agissait d'une méthode dite "mixte", c'est-à-dire qu'on lui demandait de "lire" - il vaudrait mieux parler de reconnaissance - des mots et des phrases qu'elle n'avait pas appris à déchiffrer, alors qu'en "parallèle" ou en "décroché" comme disent les collègues, elle faisait de la "syllabique". La lecture et l'écriture sont ainsi dissociées car l'enfant ne perçoit pas le lien existant entre les lettres et les mots qu'on lui demande d'écrire. Il se forge alors une conception magique de la lecture, l'orthographe est mauvaise et l'écriture médiocre parce qu'elle n'a pas de sens.
Étant donné qu'il est impossible de lire sans déchiffrer - le prix Nobel de médecine a récompensé en 1981 les travaux de R. Sperry qui a démontré que le cerveau n'applique pas le même mode de traitement aux signes graphiques qui composent le langage et aux dessins et images -, les apprentis-lecteurs se retrouvent obligés de deviner à l'aide d'indices de positions et de formes des lettres. Progressivement et en tâtonnant, ils finissent par acquérir une lecture lente, hésitante, hachée, semée de confusions, d'oublis, d'erreurs, avec retours en arrière sur de nombreux mots pour tenter d'en découvrir le sens. La ponctuation est rarement respectée et l'intonation reste souvent monotone.
Au final, un nombre considérable d'enfants ne savent pas lire correctement, n'ont pas confiance en eux pour les plus fragiles ou au contraire croient savoir lire pour les plus solides.
Les enseignants mettent l'échec en lecture sur le compte de la dyslexie et ils ont fini par en convaincre la plupart des parents.
En réalité, la dyslexie touche 3 à 8 % de la population et elle est difficile à diagnostiquer à cause d'un défaut d'apprentissage de la lecture.
On peut reconnaître des signes de dyslexie à des retards dans l'apparition de la parole et des difficultés dans la prononciation des mots, la discrimination des phonèmes, la reconnaissance des formes et de leur orientation dans l'espace.
Or ces difficultés pourront se résorber dans la plupart des cas sous l'influence de stimulations extérieures qui vont construire dans le cerveau, qui est un organe plastique, les circuits nécessaires.
Cela signifie que la quasi-totalité des enfants devraient entrer en 6e en lisant couramment - c'était le cas à mon époque, dans les années 60, où l'on nous mettait en main le Lagarde et Michard dès la rentrée.
Concrètement, je conseillerais de rééduquer un enfant entrant au collège avec le manuel "Écrire, analyser au CE1" du SLECC/GRIP, ici :
Écrire, analyser au CE1
En faisant toutes les leçons d'orthographe qui permettent de réviser les sons, tous les exercices écrits, une dictée de quelques mots tous les jours ainsi qu'une une dictée de texte chaque semaine (mots et dictées sont en fin d'ouvrage).
Je retrouve ce texte officiel, qui confirme ce que vous dites. J'en ai tiré ces extraits.

Lire au CP : 2008
http://media.eduscol.education.fr/file/ecole/60/7/Lire_au_CP_136607.pdf

Savoir déchiffrer et reconnaître les significations des mots
Au cours préparatoire, les élèves sont entraînés à déchiffrer seuls les mots.
Cette compétence a été largement préparée par l’école maternelle.
La reconnaissance des mots fera l’objet de deux fiches : « Identifier les
mots par la voie indirecte » et « Identifier les mots par la voie directe ».
Les activités concernant le vocabulaire sont développées dans une fiche :
« Apprendre à utiliser des mots nouveaux et un vocabulaire précis ».

Identifier les mots par la voie directe
À l’arrivée au CP, la reconnaissance du prénom est souvent en place ainsi
que celle d’autres mots ayant été beaucoup utilisés en maternelle : ce
peut être une reconnaissance purement logographique (image globale)
A  l’arrivée au CP, la reconnaissance du prénom est souvent en place ainsi
que celle d’autres mots ayant été beaucoup utilisés en maternelle : ce
peut être une reconnaissance purement logographique (image globale
du mot, silhouette) et non une reconnaissance orthographique (sur la
base des composantes du mot) que l’on vise et qui doit être construite
au CP. C’est également vrai pour d’autres mots très pratiqués.

La fixation des mots exige qu’ils soient fréquemment utilisés en lecture
et en écriture (ce qui est le cas des mots-outils naturellement présents
dans tout texte), qu’ils soient manipulés dans des contextes variés.

L’écriture aide à assimiler la forme orthographique des mots (copie par
syllabe, identification des lettres et des enchaînements, etc.).base des
composantes du mot) que l’on vise et qui doit être construite
au CP. C’est également vrai pour d’autres mots très pratiqués.
La fixation des mots exige qu’ils soient fréquemment utilisés en lecture
et en écriture (ce qui est le cas des mots-outils naturellement présents
dans tout texte), qu’ils soient manipulés dans des contextes variés.
L’écriture aide à assimiler la forme orthographique des mots (copie par
syllabe, identification des lettres et des enchaînements, etc.).

– textes à trous : les mots manquants sont donnés (en désordre), dictés
ou trouvés par les élèves (selon le niveau de leurs acquisitions) ;
– textes ou phrases à compléter en choisissant pour chaque mot entre
deux occurrences (exemples : Le chat dort sur/sous un coussin.
Il/Elle a attrapé six/si petits oiseaux mais il/elle ne les a pas tous/tout
mangés).
Avec les mots outils (qui sont surtout des déterminants, pronoms,
prépositions), se met en place une première approche des anaphores1
et des connecteurs, éléments essentiels de la compréhension puisqu’ils
garantissent la continuité et la cohérence des textes.
Avec des mots usuels, l’écriture de la date offre au quotidien l’occasion
d’exercer la mémoire sur les noms des jours (très tôt dans l’année)
et sur les noms des mois (un peu plus tard). Deux ou trois élèves
peuvent être sollicités pour écrire le nom du jour en parallèle au
tableau ; on compare, on vérifie l’exactitude ; on efface et chacun écrit
sur son cahier ; la date est ensuite fixée au tableau par le maître pour
complément et correction par chacun sur son cahier. Avec ces rituels
s’acquièrent des habiletés d’écriture et de reconnaissance (aussi réelles
pour les nombres que pour les mots).

Les enseignants mettent l'échec en lecture sur le compte de la dyslexie et ils ont fini par en convaincre la plupart des parents.

Malheureusement, il n'y a pas que les enseignants.
Les psychologues et les quelque 40 services hospitaliers de neuro-pédo-psychiatrie qui s'occupent du diagnostic et de la rééducation des enfants "dyslexiques" (services CORIDYS) confortent les malheureux parents dans l'idée que leur enfant a une anomalie néonatale, alors qu'il s'agit dans l'immense majorité des cas  d'une fausse dyslexie ("dyspédagogie" )engendrée par les méthodes catastrophiques de plus en plus répandues.

J'ai écouté hier l'interview signalée par John :

Dyscalculie, Dyspraxie, Dysorthographie... : Hervé Glasel, fondateur des écoles CERENE, sur France Inter
Message par John le Mer 28 Août- 15:16

http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-les-troubles-de-lapprentissage-chez-lenfant

et j'ai lu tous les messages des malheureux "dyslexiques" ou parents de "dyslexiques".
J'ai été consternée.
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