Dans le primaire, les relations enseignants / parents sont-elles de plus en plus conflictuelles ?

Un rapport pointe des relations tendues à propos des élèves

Des relations de plus en plus conflictuelles. Jeudi, la médiatrice de l'Education nationale a publié un rapport annuel dans lequel elle revient sur les tensions entre enseignants et parents d'élèves dans le primaire. Un professeur sur cinq a eu un différend en 2011, notamment sur les problèmes de discipline et de conflits à l'école. Cette évolution n'étonne pas le syndicat majoritaire UNSA. « De plus en plus de parents deviennent procéduriers, souligne son secrétaire départemental, Olivier Laby. Les inspecteurs reçoivent régulièrement des courriers de parents mécontents. Certaines écoles connaissent en moyenne un problème par semaine, qui finit parfois par à un signalement au procureur. »

Règles de vie mal admises
Moins alarmant est le constat d'une médiatrice nordiste, saisie de « moins d'un cas par semaine, quand la communication est totalement rompue ». Elle reconnaît qu'il peut exister un décalage sur les problèmes de discipline. « Les règles de vie à l'école sont difficilement admises par les parents qui ont mal vécu leur scolarité », note-t-elle.
Pour Alexandre Roubinovitz, président lillois de l'association de parents d'élèves Peep, le phénomène est surtout lié aux conditions de travail. « L'institution perd de sa respectabilité. Plus on enlève de postes, plus il y aura de problèmes », explique-t-il en prenant pour exemple les Rased (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). « Ces personnes avaient un regard extérieur et pouvaient servir de médiateur entre parents et enseignants », souligne-t-il.
Au syndicat SGEN, on se montre surpris par ce rapport. « Une enquête réalisée il ya quatre ans par notre syndicat montrait que c'était plutôt les difficultés avec la hiérarchie qui étaient pointées du doigt par les enseignants, davantage que des malaises dans les relations avec les parents d'élèves », note son secrétaire régional, Bernard Steelandt. Pour lui, « il ne faut pas généraliser des cas particuliers ».
Gilles Durand
Conseil

L'impression de victimisation de l'enfant revient souvent dans les cas de médiation. « Je ne donne tort ou raison, ni aux parents, ni aux enseignants, souligne la médiatrice. Mais je donne comme principal conseil aux parents mécontents de ne jamais le montrer devant l'enfant pour ne pas dévaloriser l'école ».

secrétaire SGEN a écrit:« il ne faut pas généraliser des cas particuliers ».