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- InvitéInvité
Je ne suis pas sûre de poster au bon endroit : finalement, on parle peu de la formation d'enseignant, il semblerait que nous ne soyons pas si "néotits" que ça ?
Je comprends avec beaucoup de retard, en admirant cette personne qui a tenu son journal secret alors qu'elle suivait la formation de Profs des Ecoles à l'IUFM*, que j'ai bien plus "subi" cette formation que je ne le pensais. Je n'étais pas d'accord, je l'ouvrais souvent, et pourtant, ils ont réussi à me convaincre qu'il n'existait qu'une manière de travailler (partir des idées des élèves, de leurs représentations, leur faire trouver l'objet du cours avant de pouvoir commencer) et que seule cette manière qu'ils dispensaient gracieusement permettait d'éviter les problèmes de discipline... Je ne renie pas la pédagogie, mais le côté "apprendre à apprendre" ça va un moment. Et puis, la pédagogie ne m'a pas tant aidée que ça, parce que le jargon à la Meirieu, je n'arrive pas à entrer dedans.
Cela me paraît incroyable avec le recul d'avoir pu "durer" si longtemps sur cette idée qu'il n'existait qu'une manière unique d'enseigner le français (plutôt que les lettres ?). Je tends vers plus de simplicité, mais je ne sais plus faire autrement... Alors, comme Descartes, déconstruire pour ré-apprendre ?
* Le Journal d'une institutrice clandestine, de Rachel Boutonnet
Je comprends avec beaucoup de retard, en admirant cette personne qui a tenu son journal secret alors qu'elle suivait la formation de Profs des Ecoles à l'IUFM*, que j'ai bien plus "subi" cette formation que je ne le pensais. Je n'étais pas d'accord, je l'ouvrais souvent, et pourtant, ils ont réussi à me convaincre qu'il n'existait qu'une manière de travailler (partir des idées des élèves, de leurs représentations, leur faire trouver l'objet du cours avant de pouvoir commencer) et que seule cette manière qu'ils dispensaient gracieusement permettait d'éviter les problèmes de discipline... Je ne renie pas la pédagogie, mais le côté "apprendre à apprendre" ça va un moment. Et puis, la pédagogie ne m'a pas tant aidée que ça, parce que le jargon à la Meirieu, je n'arrive pas à entrer dedans.
Cela me paraît incroyable avec le recul d'avoir pu "durer" si longtemps sur cette idée qu'il n'existait qu'une manière unique d'enseigner le français (plutôt que les lettres ?). Je tends vers plus de simplicité, mais je ne sais plus faire autrement... Alors, comme Descartes, déconstruire pour ré-apprendre ?
* Le Journal d'une institutrice clandestine, de Rachel Boutonnet
- lolaglaglaNiveau 2
J'ai exactement le même sentiment que toi : je n'ai jamais tant eu l'impression d'avoir pédalé dans la semoule que durant toutes ces années à essayer de pénétrer la pensée des formateurs de l'iufm. Cela fait 5 ans que j'ai le capes, et ce n'est que depuis cette année que je m'affranchis de toutes ces conneries pour aller à l'essentiel : faire en sorte que les élèves percutent et comprennent ce que je veux leur apprendre. Vite et bien. Un beau gachis : des années de remise en question permanente(avec toujours le sentiment de mal faire : normal : la plupart des enseignements iufmesques sont des fumisteries),avec une estime de soi qui fond comme neige au soleil (moi , élève relativement douée en lettres, ne comprend soudain plus rien à quoi que ce soit) des cours un peu à côté de la plaque . Ce n'est que depuis que j'ai mon enfant , bizarrement , que j'enseigne comme il me semble bon : j'enseigne comme j'aimerais qu'on enseigne à ma fille. C'est un métier qu'on apprend grâce à l'expérience, mais je trouve inadmissible d'avoir été ainsi envoyée au casse-pipe.
- AmaliahEmpereur
D'accord avec toi Lolaglagla sur le fait que j'essaie d'enseigner comme j'aimerais qu'on enseigne à mon fils, je réfléchis toujours par rapport à lui que ce soit pour les devoirs, les rédacs, les consignes même s'il n'a que 4 ans!
Et d'accord aussi sur les fumisteraies de l'IUFM! Je me souviens encore du premier cours que la "formatrice" nous avait donné pour nos 6°: énoncé et énonciation à gogo: l'enfer!! Ma tutrice avait poussé de grands cris quand elle avait découvert cette séance!
Et d'accord aussi sur les fumisteraies de l'IUFM! Je me souviens encore du premier cours que la "formatrice" nous avait donné pour nos 6°: énoncé et énonciation à gogo: l'enfer!! Ma tutrice avait poussé de grands cris quand elle avait découvert cette séance!
- InvitéInvité
Lolaglagla, tu as très bien expliqué ce que l'on peut ressentir, cette impression d'être devenu nul(le) et de s'en culpabiliser. Je me souviens d'un formateur de l'IUFM qui nous accompagnait au stage à Rio (seul truc bien que j'aie fait à l'IUFM !) : quand il a voulu bosser avec les profs de français du lycée Molière à la manière IUFM, c'est-à-dire faire produire aux gens le contenu du stage, ils ont poussé les hauts cris et ont refusé tout bonnement de continuer. Il n'a même pas pu nous visiter dans leurs classes (de fait, c'était un formateur PE). Il n'y a que nous qui n'osions rien dire, et pour cause !
Cependant, je m'interroge sur le fait de faire cours en pensant à mes filles : quand je vois l'aînée au CP (l'année prochaine), je voudrais qu'elle apprenne à lire dans les livres de lecture archi-classiques (style Daniel et Valérie ou Rémi et Colette), mais c'est davantage par nostalgie personnelle. Je trouve très bien la manière dont les profs travaillent à l'école maternelle, et c'est pourtant assez "moderne".
Cependant, je m'interroge sur le fait de faire cours en pensant à mes filles : quand je vois l'aînée au CP (l'année prochaine), je voudrais qu'elle apprenne à lire dans les livres de lecture archi-classiques (style Daniel et Valérie ou Rémi et Colette), mais c'est davantage par nostalgie personnelle. Je trouve très bien la manière dont les profs travaillent à l'école maternelle, et c'est pourtant assez "moderne".
- CarabasVénérable
Ca, ça devrait entrer dans les annales des plus belles arnaques prônées dans le supérieur!lulamae a écrit:Je n'étais pas d'accord, je l'ouvrais souvent, et pourtant, ils ont réussi à me convaincre qu'il n'existait qu'une manière de travailler (partir des idées des élèves, de leurs représentations, leur faire trouver l'objet du cours avant de pouvoir commencer) et que seule cette manière qu'ils dispensaient gracieusement permettait d'éviter les problèmes de discipline... Je ne renie pas la pédagogie, mais le côté "apprendre à apprendre" ça va un moment. Et puis, la pédagogie ne m'a pas tant aidée que ça, parce que le jargon à la Meirieu, je n'arrive pas à entrer dedans.
On m'avait dit "si votre cours a un objectif clair, vous n'aurez plus de problèmes de discipline".
J'ai appliqué religieusement, le bordel a continué. Un de mes regrets vis-à-vis de l'enseignement, c'est de ne pas avoir pu faire autrement. Je ne me sentais pas armée pour faire différemment de ce que l'on me disait. Et je ne suis pas du genre à croire que je sais mieux comment faire que des gens qui enseignent depuis X années. Mais étant donné que ces personnes m'ont laissée m'embourber, je regrette de les avoir écoutées.
J'ignore si avec des cours moins estampillés IUFM j'aurais eu moins de problèmes de discipline. Il y a bien un pb de personnalité à la base. Je ne saurai jamais si ça aurait changé qqch.
- AlbertineNiveau 9
Pour la L.A au lycée dans des bonnes classes, je pars des représentations des élèves comme on me l'a si bien appris!!! C'est assez rapide et efficace car ce sont des élèves ayant une culture et finalement leurs "représentations" sont aussi les nôtres, ce qui facilite ensuite le travail. En ZEP, je pose quelques questions assez directives, les réponses sont très éloignées de ce que j'attends et finalement je fais un cours classique, très éloigné de ce que j'ai pu apprendre à l'IUFM mais qui se rapproche de ce que j'ai vécu en tant qu'élève.
Une formatrice IUFM, lors d'un stage sur la discipline, nous avait dit que pour calmer nos chers petits, il suffisait de leur lire une histoire...J'ai essayé à plusieurs reprises, c'était très comique, j'ai beaucoup ri, toute seule!!!
Une formatrice IUFM, lors d'un stage sur la discipline, nous avait dit que pour calmer nos chers petits, il suffisait de leur lire une histoire...J'ai essayé à plusieurs reprises, c'était très comique, j'ai beaucoup ri, toute seule!!!
- PseudoDemi-dieu
Ce qui m'a toujours surprise, à l'IUFM, c'est la capacité des formateurs à appliquer eux-même une méthode, soit disant la meilleure (si ce n'est la seule), de façon complètement autiste, devant un public (les enseignants en formation) qui leur prouvent tous les jours, par les actes et les dires, que cela ne fonctionne pas.
Que ce passe-t-il dans une formation à l'IUFM ? Les formateurs veulent absolument partir des représentations des formés, et attentent qu'ils construisent eux-même leurs savoirs. Qu'attendent les formés ? Qu'on leur apporte des informations précises, des exemples concrets, des pistes de reflexion fructueuses. Ils espèrent repartir de là avec de la matière, pas avec leurs "représentations" remâchées. Quand je relis mes notes de formations (c'est en général quand je fais du tri, pour vérifier que je peux bien coller tout ça à la poubelle) je suis effarée par le vide intégral de tout ça : je n'en sais pas beaucoup plus après qu'avant, et si j'ai glané quelques infos c'est grace à un formé qui en savait un peu plus que les formateurs.
Que se passe-t-il dans les établissements : les élèves ressortent invariablement de leurs classes vers le niveau supérieur en en sachant pas plus (et même parfois en ayant oublié le peu qu'ils connaissaient). Et on rabâche le présent de l'indicatif des petites classes du primaire jusqu'en 3eme. Et les enseignants le disent à l'IUFM. Et les formateurs continuent de prôner des méthodes qui ne semblent pas fonctionner, ni à l'IUFM ni dans les établissements.
Cela étant, je pense que tout cela part de considérations exactes : on retient bien mieux (et on utilise mieux) quelque chose que l'on a fait vraiment sien, qui a remplacé des représentations préexistentes. Mais cela demande deux choses, à mon sens. D'abbord du temps. Il est bien plus long de partir de ce que l'on croit pour aller progressivement vers autre chose. Du temps, à l'IUFM, on en a pas. Il est urgent de savoir se dépatouiller en classe quand on est néotit, les formations durent 2 ou 3 jours ensuite. En classe non plus on a pas le temps. Et ensuite cela implique quand même de nourrir la reflexion, pas seulement de remâcher les représentations initiales. Cela implique des lectures, des expérimentations, des échanges avec des spécialistes, que sais-je. Cela implique que l'on ne se satisfasse pas de ces représentations initiales. Or, c'est souvent ce qui se passe en classe et en formation : On collecte les représentations initiales, on les croise, on les compare, on les classe. Le formateur/enseigant espère que de tout ça va sortir une ou deux bonnes idées qu'il pourra faire parader au tableau et développer un peu péniblement et au revoir, la formation/l'heure est terminée. Dans le meilleur des cas un des élèves/formés aura creusé le sujet auparavent et aura quelques informations intéressantes à partager. Dans le pire on ressort encore plus con qu'en rentrant.
Que ce passe-t-il dans une formation à l'IUFM ? Les formateurs veulent absolument partir des représentations des formés, et attentent qu'ils construisent eux-même leurs savoirs. Qu'attendent les formés ? Qu'on leur apporte des informations précises, des exemples concrets, des pistes de reflexion fructueuses. Ils espèrent repartir de là avec de la matière, pas avec leurs "représentations" remâchées. Quand je relis mes notes de formations (c'est en général quand je fais du tri, pour vérifier que je peux bien coller tout ça à la poubelle) je suis effarée par le vide intégral de tout ça : je n'en sais pas beaucoup plus après qu'avant, et si j'ai glané quelques infos c'est grace à un formé qui en savait un peu plus que les formateurs.
Que se passe-t-il dans les établissements : les élèves ressortent invariablement de leurs classes vers le niveau supérieur en en sachant pas plus (et même parfois en ayant oublié le peu qu'ils connaissaient). Et on rabâche le présent de l'indicatif des petites classes du primaire jusqu'en 3eme. Et les enseignants le disent à l'IUFM. Et les formateurs continuent de prôner des méthodes qui ne semblent pas fonctionner, ni à l'IUFM ni dans les établissements.
Cela étant, je pense que tout cela part de considérations exactes : on retient bien mieux (et on utilise mieux) quelque chose que l'on a fait vraiment sien, qui a remplacé des représentations préexistentes. Mais cela demande deux choses, à mon sens. D'abbord du temps. Il est bien plus long de partir de ce que l'on croit pour aller progressivement vers autre chose. Du temps, à l'IUFM, on en a pas. Il est urgent de savoir se dépatouiller en classe quand on est néotit, les formations durent 2 ou 3 jours ensuite. En classe non plus on a pas le temps. Et ensuite cela implique quand même de nourrir la reflexion, pas seulement de remâcher les représentations initiales. Cela implique des lectures, des expérimentations, des échanges avec des spécialistes, que sais-je. Cela implique que l'on ne se satisfasse pas de ces représentations initiales. Or, c'est souvent ce qui se passe en classe et en formation : On collecte les représentations initiales, on les croise, on les compare, on les classe. Le formateur/enseigant espère que de tout ça va sortir une ou deux bonnes idées qu'il pourra faire parader au tableau et développer un peu péniblement et au revoir, la formation/l'heure est terminée. Dans le meilleur des cas un des élèves/formés aura creusé le sujet auparavent et aura quelques informations intéressantes à partager. Dans le pire on ressort encore plus con qu'en rentrant.
- retraitéeDoyen
Daniel et Valérie, ce n'était pas de l'archi classique, si mes souvenirs de mère sont bons, c'était à départ global. La chance de mon fils, c'est que la maîtresse chargée du CP était proche de la retraite, et qu'elle a très vite enseigné la combinatoire. Tous les enfants, ou presque, déchiffraient à Noël!lulamae a écrit:Lolaglagla, tu as très bien expliqué ce que l'on peut ressentir, cette impression d'être devenu nul(le) et de s'en culpabiliser. Je me souviens d'un formateur de l'IUFM qui nous accompagnait au stage à Rio (seul truc bien que j'aie fait à l'IUFM !) : quand il a voulu bosser avec les profs de français du lycée Molière à la manière IUFM, c'est-à-dire faire produire aux gens le contenu du stage, ils ont poussé les hauts cris et ont refusé tout bonnement de continuer. Il n'a même pas pu nous visiter dans leurs classes (de fait, c'était un formateur PE). Il n'y a que nous qui n'osions rien dire, et pour cause !
Cependant, je m'interroge sur le fait de faire cours en pensant à mes filles : quand je vois l'aînée au CP (l'année prochaine), je voudrais qu'elle apprenne à lire dans les livres de lecture archi-classiques (style Daniel et Valérie ou Rémi et Colette), mais c'est davantage par nostalgie personnelle. Je trouve très bien la manière dont les profs travaillent à l'école maternelle, et c'est pourtant assez "moderne".
Demande à Double casquette, elle en connaît un rayon sur les manuels, en plus, elle les a expérimentés.
- CarabasVénérable
Quand j'étais en seconde, j'ai eu une prof qui partait de nos représentation. Pour parler de la cité romaine, elle est partie de la définition de la "cité" aujourd'hui, synonyme des quariers enclavés.
A 15 ans, j'ai trouvé ça hallucinant et super démagogique. Et surtout illogique. Eventuellement rappeler que le mot a changé de sens, ok. Mais partir de la situation d'aujourd'hui (enfin de 1998) pour remonter à l'Antiquité, j'ai du mal à voir la pertinence. Quand j'ai mis les pieds à l'IUFM, j'ai compris d'où elle sortait ça.
En effet. Mais tu comprends, ça leur permet de ne rien préparer. En revanche, les profs qui font comme ça en classe préparent 2 fois plus que s'ils construisaient un cours classique pour que ça marche. Ils savent que les "formés" ne vont pas mettre le soukh et pourrir leur [absence de ] cours.
A 15 ans, j'ai trouvé ça hallucinant et super démagogique. Et surtout illogique. Eventuellement rappeler que le mot a changé de sens, ok. Mais partir de la situation d'aujourd'hui (enfin de 1998) pour remonter à l'Antiquité, j'ai du mal à voir la pertinence. Quand j'ai mis les pieds à l'IUFM, j'ai compris d'où elle sortait ça.
Pseudo a écrit:Qu'attendent les formés ? Qu'on leur apporte des informations précises, des exemples concrets, des pistes de reflexion fructueuses. Ils espèrent repartir de là avec de la matière, pas avec leurs "représentations" remâchées.
En effet. Mais tu comprends, ça leur permet de ne rien préparer. En revanche, les profs qui font comme ça en classe préparent 2 fois plus que s'ils construisaient un cours classique pour que ça marche. Ils savent que les "formés" ne vont pas mettre le soukh et pourrir leur [absence de ] cours.
- PseudoDemi-dieu
Carabas a écrit:A 15 ans, j'ai trouvé ça hallucinant et super démagogique. Et surtout illogique.
Je crois aussi que la méthode est, le plus souvent, démagogique. L'idée étant que les élèves aient l'impression d'avoir trouvé tout seul. Sauf que soit ils ont effectivement trouvé tout seul (et le résultat n'est pas mirobolant) soit le prof les a suffisamment manipuler pour arriver là où il voulait les amener.
- InvitéInvité
Carabas a écrit:Ca, ça devrait entrer dans les annales des plus belles arnaques prônées dans le supérieur!lulamae a écrit:Je n'étais pas d'accord, je l'ouvrais souvent, et pourtant, ils ont réussi à me convaincre qu'il n'existait qu'une manière de travailler (partir des idées des élèves, de leurs représentations, leur faire trouver l'objet du cours avant de pouvoir commencer) et que seule cette manière qu'ils dispensaient gracieusement permettait d'éviter les problèmes de discipline... Je ne renie pas la pédagogie, mais le côté "apprendre à apprendre" ça va un moment. Et puis, la pédagogie ne m'a pas tant aidée que ça, parce que le jargon à la Meirieu, je n'arrive pas à entrer dedans.
On m'avait dit "si votre cours a un objectif clair, vous n'aurez plus de problèmes de discipline".
J'ai appliqué religieusement, le bordel a continué. Un de mes regrets vis-à-vis de l'enseignement, c'est de ne pas avoir pu faire autrement. Je ne me sentais pas armée pour faire différemment de ce que l'on me disait. Et je ne suis pas du genre à croire que je sais mieux comment faire que des gens qui enseignent depuis X années. Mais étant donné que ces personnes m'ont laissée m'embourber, je regrette de les avoir écoutées.
J'ignore si avec des cours moins estampillés IUFM j'aurais eu moins de problèmes de discipline. Il y a bien un pb de personnalité à la base. Je ne saurai jamais si ça aurait changé qqch.
Je pense que l'arnaque, à l'IUFM, c'est de ne pas apporter de bases en vraie pédagogie, à savoir comment rendre clair une notion, une démarche, comment rendre vivante une explication... Au tai-chi, pour nous apprendre un geste, la prof nous montre et remontre comment elle le fait, et si on n'a pas compris ou qu'on n'arrive pas à le refaire, elle décompose le geste en montrant exactement comment elle se place, ce que fait son bassin, ses bras, etc... Je suis sûre qu'on peut bien apprendre en se laissant guider par le prof, en l'imitant. Cela ne peut être visuel, bien sûr, mais nous pouvons décomposer de quelle manière nous nous y prenons, leur montrer en direct comment mémoriser un poème, comment appliquer une règle de grammaire ou d'orthographe... Là où nous sommes démunis quand nous n'avons pas une bonne formation au départ, c'est quand il faudrait décomposer : "Comment est-ce que je fais pour choisir j plutôt que g, par exemple ? Ben..." En français, face à certaines difficultés des élèves, nous devrions quasiment avoir des notions d'apprentissage de la lecture ou de l'écriture.
Carabas, je te rejoins pour la discipline, c'était tabou à l'IUFM, de même que l'étaient les mots autorité, travail, apprendre (par coeur). Alors, comment ne pas culpabiliser quand le seul moyen d'y arriver serait de se fâcher et de punir, et qu'on te l'interdit ? Ou du moins qu'on te fait comprendre que si tu en es réduit à ça, c'est que tu es un mauvais prof !
Je regrette vraiment pour toi que tu n'aies pas pu "tenir" sur la durée, tu aurais bientôt appris, sans eux ! Tu sembles avoir tellement de regrets !
- CarabasVénérable
Tout à fait. C'est même d'ailleurs la philosophie des arts martiaux. Il y a une part d'imitation (qui passe donc par la vue) et une part de découverte (par le reste du corps) mais guidée. Puis, peu à peu, l'élève sentant mieux son corps, se corrige davantage de lui-même, etc. C'est une démarche progressive. En revanche, l'accent est plus mis sur le "sentir" que sur le "comprendre". Au début je ne cernais pas, maintenant, je vois davantage. C'est drôle parce que je réfléchis beaucoup à la transmission en me basant sur l'enseignement de ma prof d'aïkido. Il ne s'agit pas de trouver par soi-même l'essence-même d'une technique, mais bien pour la prof de nous fournir le cadre de la technique. A nous, par l'application et la répétition de cette technique, de rechercher l'efficacité. Je suis sûre que cela est en partie applicable en français.lulamae a écrit:Je suis sûre qu'on peut bien apprendre en se laissant guider par le prof, en l'imitant.
C'était vraiment ce métier que j'avais envie de faire et pas un autre. Mais le rapport à l'autorité, c'est vraiment quelque chose que je ne comprends pas. Qu'est-ce qui fait que lorsqu'une personne entre dans une pièce, le silence se fasse et les regards se tournent vers elle, tandis que quand c'est une autre (moi, en l'occurrence) chacun continue sa petite vie et certains ne s'aperçoivent même pas de ma présence?lulamae a écrit:Je regrette vraiment pour toi que tu n'aies pas pu "tenir" sur la durée, tu aurais bientôt appris, sans eux ! Tu sembles avoir tellement de regrets !
Je ne suis pas petite (pas grande non plus, mais bon), j'ai une voix qui porte bien. Bref, physiquement, je crois n'avoir rien de moins que les autres (bon, ok, je n'ai pas la moustache d'Abraxas) mais j'aurais la cape d'invisibilité d'Harry Potter sur le dos, ce serait pareil! Apprendre à construire un cours en tenant compte plus des réalités que des consignes de l'IUFM, j'aurais pu l'apprendre, mais l'autorité, je ne sais pas. Je ne sais pas ce que j'ai en moins que les autres pour provoquer un tel désastre en classe.
Je ne sais pas si j'aurais pu apprivoiser ce métier. Je ne sais pas être constamment dans le rapport de force.
Mais oui, en effet, j'ai des regrets. J'ai quitté mon collège de stage comme une voleuse, comme si j'avais commis un crime. On ne m'a aidée ni ma 1ere année, ni la 2e, et là je me retrouve à donner des cours particuliers. Ce n'est pas dans ce but que j'ai fait des études de Lettres.
- InvitéInvité
L'autorité innée, ça n'existe pas. La force de l'autorité, c'est "être auteur", faire ce qu'on pense bon, la conviction. Ca, tu dois l'avoir. On ne t'a pas aidée, mais on t'a aussi fait perdre confiance. Je n'ai pas réussi non plus à faire cours la première année avec mes 2nde Technique, la deuxième année pas plus, ce n'est que la troisième année que cela a commencé à aller mieux, mais j'ai encore eu du mal jusqu'à la cinquième, sixième année. J'ai été solidement encouragée par deux principales super, mais je me remettais toujours en cause, et je ne passais pas un an sans m'arrêter trois semaines.
J'ai envie de dire, repasse le CAPES (il n'y a plus d'IUFM !) et on t'aidera sur le forum ! Sinon, tu pourrais être vacataire ou contractuelle, mais la situation n'est pas enviable ; cela pourrait te montrer si tu peux y arriver et si cela vaut la peine de passer le concours.
J'ai envie de dire, repasse le CAPES (il n'y a plus d'IUFM !) et on t'aidera sur le forum ! Sinon, tu pourrais être vacataire ou contractuelle, mais la situation n'est pas enviable ; cela pourrait te montrer si tu peux y arriver et si cela vaut la peine de passer le concours.
- AmaliahEmpereur
C'est vrai Carabas que tu sembles avoir tellement de regrets... Je te dirais comme Lulamae: mais repasse-le ce CAPES!! Et puis on apprend sur le long terme ds ce métier, ma 1° année je me suis fait déborder souvent par une classe de 6° qui était adorable avec tous mes collègues! Qd j'y repense, je rougis de m'être fait déborder à ce point mais personne ne nous aide qd on commence! moi le jour de la rentrée je ne connaissais pas les programmes et je ne voyais pas du tout à quoi ressemblait un enfant de 11 ans rentrant en 6°!!!
Maintenant après qqs années j'ai gagné en autorité, en assurance, mes cours sans être parfaits tiennent à peu près la route et je continue à m'améliorer!!
Comme quoi si tu avais là maintenant une classe, ça ne se passerait peut-être pas comme ça s'est passé il y a qqs années pr toi, tu as aussi changé et peut-être gagné en assurance, tu analyses tlt cet échec.
En tout cas courage à toi quels que soient tes choix!
Maintenant après qqs années j'ai gagné en autorité, en assurance, mes cours sans être parfaits tiennent à peu près la route et je continue à m'améliorer!!
Comme quoi si tu avais là maintenant une classe, ça ne se passerait peut-être pas comme ça s'est passé il y a qqs années pr toi, tu as aussi changé et peut-être gagné en assurance, tu analyses tlt cet échec.
En tout cas courage à toi quels que soient tes choix!
- minnieExpert
Je développe avec mon exemple personnel.
Quand j'étais à la prof académy de Tours (rapport au château qui nous hébergeait) j'étais avec quelques amies et nous avions l'impression d'être impertinentes. On les laissait dire en critiquant, en nous moquant, mais nous ne l'ouvrions vraiment que rarement. La peur des plein-pouvoirs des formateurs avec la hantise du châtiment suprême : redoubler l'IUFM et y refaire un an.
J'étais docile. Je faisais ce qu'on me demandait. Et mes visites ont été couronnées de louanges. J'aimais bien. J'ai même rédigé un article dégoulinant d'IUFMisme dans toute son horreur dans les cahiers pédagogique.
Et en laissant faire j'ai été contaminée par leurs idées. Profondément.
J'ai été validée, me suis retrouvée face à une classe atroce de délinquants.
Je passais toutes mes soirées et mes nuits à me repasser le film de mes cours, à me faire des séances d'autocritique de pratique telles qu'on les subissait à l'IUFM, sauf que cette fois j'étais seule et ça ne me faisait plus rire du tout.
SI ça merdait c'était forcément de ma faute, telle est la devise de l'IUFM.
J'en ai fait une dépression pendant quelques temps (pas longtemps puisque dans ce lycée j'ai rencontré l' )
Je m'estime en désintox depuis 5 ans, le forum est mon ami pour ça. Ca commence à aller mieux.
Quand j'étais à la prof académy de Tours (rapport au château qui nous hébergeait) j'étais avec quelques amies et nous avions l'impression d'être impertinentes. On les laissait dire en critiquant, en nous moquant, mais nous ne l'ouvrions vraiment que rarement. La peur des plein-pouvoirs des formateurs avec la hantise du châtiment suprême : redoubler l'IUFM et y refaire un an.
J'étais docile. Je faisais ce qu'on me demandait. Et mes visites ont été couronnées de louanges. J'aimais bien. J'ai même rédigé un article dégoulinant d'IUFMisme dans toute son horreur dans les cahiers pédagogique.
Et en laissant faire j'ai été contaminée par leurs idées. Profondément.
J'ai été validée, me suis retrouvée face à une classe atroce de délinquants.
Je passais toutes mes soirées et mes nuits à me repasser le film de mes cours, à me faire des séances d'autocritique de pratique telles qu'on les subissait à l'IUFM, sauf que cette fois j'étais seule et ça ne me faisait plus rire du tout.
SI ça merdait c'était forcément de ma faute, telle est la devise de l'IUFM.
J'en ai fait une dépression pendant quelques temps (pas longtemps puisque dans ce lycée j'ai rencontré l' )
Je m'estime en désintox depuis 5 ans, le forum est mon ami pour ça. Ca commence à aller mieux.
- AbraxasDoyen
C'est ce que j'appellerais le syndrome de Lorenzaccio. On croit dominer l'événement, mais il nous ronge — et ce qui reste de nous, à l'arrivée, n'est plus guère présentable. C'est vrai de la pédagogie et de toutes les sortes de mensonge institué ou institutionnel.
Est-il bien normal que l'IUFM amène à la thérapie — y compris la thérapie de groupe, qui se pratique ici de façon informelle mais efficace ? Avez-vous vu ou entendu les anciens élèves des Ecoles Normales courir chez le psy pour tenter de se désintoxiquer ?
Qu'on hésite, les premières années, qu'on fasse des boulettes, c'est tout à fait normal. Les IUFM sont arrivés à créer de la culpabilité sur des événements normaux. Ils fonctionnent comme une parentèle additionnelle — bien plus féroce et normative que les parents biologiques.
Est-il bien normal que l'IUFM amène à la thérapie — y compris la thérapie de groupe, qui se pratique ici de façon informelle mais efficace ? Avez-vous vu ou entendu les anciens élèves des Ecoles Normales courir chez le psy pour tenter de se désintoxiquer ?
Qu'on hésite, les premières années, qu'on fasse des boulettes, c'est tout à fait normal. Les IUFM sont arrivés à créer de la culpabilité sur des événements normaux. Ils fonctionnent comme une parentèle additionnelle — bien plus féroce et normative que les parents biologiques.
- CarabasVénérable
Il n'y a plus d'IUFM, mais il faut entrer en master professionnel bidon, coordonné par les ex-formateurs IUFM.lulamae a écrit:J'ai envie de dire, repasse le CAPES (il n'y a plus d'IUFM !) et on t'aidera sur le forum ! Sinon, tu pourrais être vacataire ou contractuelle, mais la situation n'est pas enviable ; cela pourrait te montrer si tu peux y arriver et si cela vaut la peine de passer le concours.
Et puis rien que de m'imaginer face à un troupeau d'élèves J'en fais encore des cauchemars, 2 ans après avoir tout laissé tomber.
It's too late, comme le dit Tess. (Et là, les agrégatifs vont me lapider.)
- Reine MargotDemi-dieu
j'ai un avis mitigé sur l'IUFM. j'y ai vu ce que vous décrivez: les dogmes pédago (obliger des élèves à rester assis une heure et à apprendre, c'est de la violence, l'élève doit construire son savoir lui-même, l'élève a des droits avant d'avoir des devoirs et le punir est une humiliation pour lui, sic), j'ai vécu aussi des trucs surréalistes: un séminaire d'analyses de pratiques que j'avais surnommé "les profs anonymes" où chacun devait "raconter un fait de vie" en classe, on avait tous nos prénoms sur la table comme les élèves et on devait se présenter "bonjour, je m'appelle X et je suis stagiaire en Y au collège Z", et ça durait 3h. mais bon comme personne n'avaitr rien à dire les 3h étaient longues! une fois une fille a inventé qu'un élève se prenait pour un crayon et les autres élèves pour des gommes, et le formateur s'est lancé dans une explication psychologique du cas de l'élève, c'est la seule fois où on a bien ri.
la 1ere année j'ai eu de grosses difficultés: j'avais eu le capes mais je ne savais pas du tout monter un cours. on nous avait dit qu'il fallait des séquences, de séances; des objectifs et c tout. mon tuteur de l'époque n'avait pas regardé mes cours et n'est venu qu'au bout de 2 ou 3 semaines. j'ai eu le bazar entre autres à cause de ça, mon tuteur avait accepté une stagiaire à contre coeur et ne m'aidait pas vraiment. qui plus est il ne suivait pas la méthode iufm donc j'étais prise entre 2 feux.
cette année a été un calvaire, bordel à chaque cours, etc...j'ai été arrêtée fin février, sur le conseil de ma tutrice iufm, une personne vraiment super, pas sectaire d'un point de vue pédagogique, et très humaine. j'ai fini mon mémoire pro, évidemment basé sur la discipline (pardon, gestion de classe). ce mémoire m'a aidée à cerner ce qui n'allait pas et 'jai changé de façon de me mpositionner face aux élèves, j'ai compris comment monter un cours. mes problèmes étaient avant tout didactiques.
l'année suivante je suis prolongée et je reprends l'uifm. je passe mes 2 visites sans aucun pb, ma tutrice m'aidait bcp sur mes cours et m'a fait voir comment faire. mais quand j'ai passé le mémoire pro quelle horreur: je ne faisais pas du tout ce qui était demandé, ils n'avaient jamais vu ça. j'explique que je raconte mon expérience et que ça m'a aidé, on me dit que ce n'est pas ec qu'on demande et que de toute façon à l'iufm j'avais appris à faire un cours et que je ne devais pas avoir de pb à ce niveau-là. je dis que l'on m'a appris la théorie mais qu'on ne m'en a pas fait faire. la bonne femme était si énervée qu'elle prétendait que mon mémoire était truffé de fautes d'orthographe, qu'elle cherchait sans les trouver. bref malgré la validation des visites face à une classe j'ai du avoir l'inspecteur qui m'a validée.
j'ai depuis continué à faire des séquences comme j'ai appris. mais je vois les limites de la séquence: on mélange plein de savoirs de domaines différents, donc d'une part un élève peut réussir sans maitriser certains éléments de ladite séquence. combien de fois ai-je donné des rédactions où je donnais à la fois des consignes d'écriture (ex un récit d 'aventures) et grammaticales (employer le passé simple et l'imparfait). Je dois donc mettre 10 à l'élève qui me fait un récit d'aventures avec des fautes de conjugaison, et 10 à celui qui conjugue bien mais qui est hors-sujet. ça ne veut plus rien dire. ensuite le côté artificiel des associations entre les points de grammaire (pardon, langue) et la lecture ou l'écriture. je veux voir le COD en 5e? je mets le COD dans la séquence sur maitre pathelin car il ya des textes avec des COD. bof.
donc j'aimerais bien cloisonner mais
1)je ne sais pas comment faire un cours cloisonné, comment le construire.
2) je ne sais pas ce que les IPR vont en penser et ce qu'ils peuvent faire si ça ne leur plait pas.
la 1ere année j'ai eu de grosses difficultés: j'avais eu le capes mais je ne savais pas du tout monter un cours. on nous avait dit qu'il fallait des séquences, de séances; des objectifs et c tout. mon tuteur de l'époque n'avait pas regardé mes cours et n'est venu qu'au bout de 2 ou 3 semaines. j'ai eu le bazar entre autres à cause de ça, mon tuteur avait accepté une stagiaire à contre coeur et ne m'aidait pas vraiment. qui plus est il ne suivait pas la méthode iufm donc j'étais prise entre 2 feux.
cette année a été un calvaire, bordel à chaque cours, etc...j'ai été arrêtée fin février, sur le conseil de ma tutrice iufm, une personne vraiment super, pas sectaire d'un point de vue pédagogique, et très humaine. j'ai fini mon mémoire pro, évidemment basé sur la discipline (pardon, gestion de classe). ce mémoire m'a aidée à cerner ce qui n'allait pas et 'jai changé de façon de me mpositionner face aux élèves, j'ai compris comment monter un cours. mes problèmes étaient avant tout didactiques.
l'année suivante je suis prolongée et je reprends l'uifm. je passe mes 2 visites sans aucun pb, ma tutrice m'aidait bcp sur mes cours et m'a fait voir comment faire. mais quand j'ai passé le mémoire pro quelle horreur: je ne faisais pas du tout ce qui était demandé, ils n'avaient jamais vu ça. j'explique que je raconte mon expérience et que ça m'a aidé, on me dit que ce n'est pas ec qu'on demande et que de toute façon à l'iufm j'avais appris à faire un cours et que je ne devais pas avoir de pb à ce niveau-là. je dis que l'on m'a appris la théorie mais qu'on ne m'en a pas fait faire. la bonne femme était si énervée qu'elle prétendait que mon mémoire était truffé de fautes d'orthographe, qu'elle cherchait sans les trouver. bref malgré la validation des visites face à une classe j'ai du avoir l'inspecteur qui m'a validée.
j'ai depuis continué à faire des séquences comme j'ai appris. mais je vois les limites de la séquence: on mélange plein de savoirs de domaines différents, donc d'une part un élève peut réussir sans maitriser certains éléments de ladite séquence. combien de fois ai-je donné des rédactions où je donnais à la fois des consignes d'écriture (ex un récit d 'aventures) et grammaticales (employer le passé simple et l'imparfait). Je dois donc mettre 10 à l'élève qui me fait un récit d'aventures avec des fautes de conjugaison, et 10 à celui qui conjugue bien mais qui est hors-sujet. ça ne veut plus rien dire. ensuite le côté artificiel des associations entre les points de grammaire (pardon, langue) et la lecture ou l'écriture. je veux voir le COD en 5e? je mets le COD dans la séquence sur maitre pathelin car il ya des textes avec des COD. bof.
donc j'aimerais bien cloisonner mais
1)je ne sais pas comment faire un cours cloisonné, comment le construire.
2) je ne sais pas ce que les IPR vont en penser et ce qu'ils peuvent faire si ça ne leur plait pas.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
C'est vraiment intéressant ce que tu dis, Marquise, parce que j'ai cette même impression qu'on ne sait pas comment on fait autrement qu'à l'IUFM ! Même, en admettant que ça puisse marcher les cours comme à l'IUFM, il faudrait le faire bien, et moi, je n'ai jamais réussi à vraiment appliquer leurs recettes, parce que les théories étaient mal digérées par les formateurs (jargon oiseux, incapacité à moduler leur pensée en mots simples, même si on leur demandait de reformuler de manière plus accessible), et d'autre part c'est la même chose pour les livres, complètement indigeste !
J'ai le même problème que toi pour les séquences, quand tu dis "ensuite le côté artificiel des associations entre les points de grammaire (pardon, langue) et la lecture ou l'écriture. je veux voir le COD en 5e? je mets le COD dans la séquence sur maitre pathelin car il ya des textes avec des COD". J'ajouterais aussi que la grammaire forcément inductive rencontre aussi ses limites et prend beaucoup de temps. Ca me lasse tout cela, mais je rencontre deux difficultés :
- Bien sûr, qu'en est-il de l'inspecteur si eux continuent à se ranger de ce côté-là et à ne considérer que cette manière de travailler ? Mais encore, je peux assumer de déplaire à l'inspection si je sais où je vais et suis sûre de "ma méthode", seulement...
- Je ne suis justement pas sûre de ce qu'il faut faire à la place ! Je ne sais pas que changer, jusqu'où (re-cloisonner complètement semble exclu d'après les programmes eux-mêmes). Cela me donne le vertige de devoir tout revoir, seule, sans aide théorique...
J'ai le même problème que toi pour les séquences, quand tu dis "ensuite le côté artificiel des associations entre les points de grammaire (pardon, langue) et la lecture ou l'écriture. je veux voir le COD en 5e? je mets le COD dans la séquence sur maitre pathelin car il ya des textes avec des COD". J'ajouterais aussi que la grammaire forcément inductive rencontre aussi ses limites et prend beaucoup de temps. Ca me lasse tout cela, mais je rencontre deux difficultés :
- Bien sûr, qu'en est-il de l'inspecteur si eux continuent à se ranger de ce côté-là et à ne considérer que cette manière de travailler ? Mais encore, je peux assumer de déplaire à l'inspection si je sais où je vais et suis sûre de "ma méthode", seulement...
- Je ne suis justement pas sûre de ce qu'il faut faire à la place ! Je ne sais pas que changer, jusqu'où (re-cloisonner complètement semble exclu d'après les programmes eux-mêmes). Cela me donne le vertige de devoir tout revoir, seule, sans aide théorique...
- Reine MargotDemi-dieu
pareil. si des gens comme abraxas, VT, ou autres adeptes de l'ancienne méthode passent par là nous expliquer...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- MinaNiveau 10
Je suis d'accord sur tout ce qui a été dit, et j'ai vécu peu ou prou les mêmes choses lors de mon année de stage.
Là où j'en veux beaucoup au "système", c'est qu'après avoir fait un stage en seconde et avoir observé quelques heures en collège, je me suis retrouvée parachutée dans un collège ZEP et je me suis rendue compte que j'avais été formée pour enseigner un certain contenu à un certain type de public, et que tout cela ne correspondait pas à ce que je voyais dans ce collège.
Et là, gros paradoxe: j'ai eu le sentiment que tout ce que j'avais appris à l'IUFM ne me servait à rien (faut dire qu'avec des 6èmes qui ont eu 30% de réussite aux évaluations de 6ème, je ne voyais pas très bien par où commencer...), que l'année de stage ne me permettait absolument pas de faire face à cette nouvelle situation, et je me suis débrouillée comme j'ai pu, jusqu'au jour où une inspectrice est venue me voir et m'a dit que j'avais le défaut des jeunes profs, celui d'être trop techniciste, et trop "formatée" (par l'IUFM, évidemment!), presque même trop "bonne élève" par rapport à cette formation (au sens où on s'efforce d'appliquer ce qu'on a appris) ! Elle a insisté sur notre liberté pédagogique, sur le sens à donner aux textes, et m'a décomplexée par rapport à ce moule. Tout ça pour dire que je n'avais pas franchement l'impression de faire des cours "IUFMesque", et pourtant c'est ce qui m'a été reproché! Conclusion, on est effectivement formaté... et 2ème conclusion, il y a heureusement des inspecteurs qui ont du recul par rapport à l'IUFM et qui prennent en compte les spécificités des élèves qu'on a dans nos classes. Pour ce que tu dis, Lulamae,je pense que tant qu'on peut justifier nos choix et notre démarche, l'inspecteur est content! Il est parfois bon de savoir quelles sont les marottes d'un inspecteur d'ailleurs. Et cela varie dans une même académie.
Là où j'en veux beaucoup au "système", c'est qu'après avoir fait un stage en seconde et avoir observé quelques heures en collège, je me suis retrouvée parachutée dans un collège ZEP et je me suis rendue compte que j'avais été formée pour enseigner un certain contenu à un certain type de public, et que tout cela ne correspondait pas à ce que je voyais dans ce collège.
Et là, gros paradoxe: j'ai eu le sentiment que tout ce que j'avais appris à l'IUFM ne me servait à rien (faut dire qu'avec des 6èmes qui ont eu 30% de réussite aux évaluations de 6ème, je ne voyais pas très bien par où commencer...), que l'année de stage ne me permettait absolument pas de faire face à cette nouvelle situation, et je me suis débrouillée comme j'ai pu, jusqu'au jour où une inspectrice est venue me voir et m'a dit que j'avais le défaut des jeunes profs, celui d'être trop techniciste, et trop "formatée" (par l'IUFM, évidemment!), presque même trop "bonne élève" par rapport à cette formation (au sens où on s'efforce d'appliquer ce qu'on a appris) ! Elle a insisté sur notre liberté pédagogique, sur le sens à donner aux textes, et m'a décomplexée par rapport à ce moule. Tout ça pour dire que je n'avais pas franchement l'impression de faire des cours "IUFMesque", et pourtant c'est ce qui m'a été reproché! Conclusion, on est effectivement formaté... et 2ème conclusion, il y a heureusement des inspecteurs qui ont du recul par rapport à l'IUFM et qui prennent en compte les spécificités des élèves qu'on a dans nos classes. Pour ce que tu dis, Lulamae,je pense que tant qu'on peut justifier nos choix et notre démarche, l'inspecteur est content! Il est parfois bon de savoir quelles sont les marottes d'un inspecteur d'ailleurs. Et cela varie dans une même académie.
- InvitéInvité
Oui, ça c'est sûr, nous sommes sortis d'un inspecteur qui voulait du bruit et de l'animation dans les classes, des cours non directifs (alors qu'on ne pouvait me faire plus grand compliment que de trouver mes élèves trop sages !), et celle qui le remplace est plus stricte, férue de textes fondateurs... Mais je ne sais pas quelles sont ses vues sur la pédagogie.
Il faut que je réfléchisse encore et encore sur "ma" manière de travailler, mais j'ai le désagréable sentiment de devoir pour cela tout reprendre à zéro, tout en faisant aussi mes cours au jour le jour, et en m'occupant de mes filles (qui de plus sont malades). C'est le chaos total et je piaffe d'impatience de pouvoir avancer, ne serait-ce que d'un petit pas, et de pouvoir lever la tête du guidon, pour voir loin, au moins jusqu'aux prochains lacets...
Il faut que je réfléchisse encore et encore sur "ma" manière de travailler, mais j'ai le désagréable sentiment de devoir pour cela tout reprendre à zéro, tout en faisant aussi mes cours au jour le jour, et en m'occupant de mes filles (qui de plus sont malades). C'est le chaos total et je piaffe d'impatience de pouvoir avancer, ne serait-ce que d'un petit pas, et de pouvoir lever la tête du guidon, pour voir loin, au moins jusqu'aux prochains lacets...
- MinaNiveau 10
Bon courage, je crois qu'on est nombreux à réfléchir encore et toujours sur notre manière de faire. Quand on aura (un jour? quand? ) enfin des directives claires et précises, on pourra avancer. Mais comme toi, je fais souvent mes cours au jour le jour, et les contingences personnelles et familiales m'empêchent parfois d'avancer comme je le voudrais.
- InvitéInvité
Merci pour tes encouragements, Mina.
Les nouveaux programmes sont plus classiques et en un sens plus concrets, ils permettent aussi de séparer sur certaines séances ponctuelles la grammaire de l'étude des textes, et du reste emploient l'expression "leçon de grammaire", ce qui n'est pas sans importance (la leçon, cest tout de même assez loin des théories IUFM). Mais au nom de la liberté pédagogique, et pour faire des économies, ils n'éditeront pas les documents d'accompagnements ! Or, vus les avez vus comme moi, ces programmes, il n'y a quand même pas beaucoup d'explications !
Les nouveaux programmes sont plus classiques et en un sens plus concrets, ils permettent aussi de séparer sur certaines séances ponctuelles la grammaire de l'étude des textes, et du reste emploient l'expression "leçon de grammaire", ce qui n'est pas sans importance (la leçon, cest tout de même assez loin des théories IUFM). Mais au nom de la liberté pédagogique, et pour faire des économies, ils n'éditeront pas les documents d'accompagnements ! Or, vus les avez vus comme moi, ces programmes, il n'y a quand même pas beaucoup d'explications !
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