Nicole Boubée, Le rôle des copiés-collés dans l’activité de recherche d’information des élèves du secondaire

Le rôle des copiés-collés dans l’activité de recherche d’information des élèves du secondaire :
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/34/41/61/PDF/NBoubee-Erte-CopieColle.pdf

Extrait :

Conclure sur l’utilité du copier-coller dans les pratiques documentaires peut paraître difficile à entendre pour les pédagogues. Dans l’enseignement secondaire, les réponses pédagogiques visent généralement à éviter le copier-coller et à souligner l’importance du déploiement de la culture informationnelle dans les cursus. Dans ce cadre, nos résultats sur la pratique du copier-coller pourraient fournir une nouvelle piste didactique. En effet, s’il convient de pas sous-estimer les opérations de copier-coller alors il est nécessaire que les médiateurs et tout particulièrement les professeurs-documentalistes ne les interdisent pas dans les consignes orales ou écrites données aux élèves. Ceci suppose de mieux distinguer deux tâches, rechercher de l’information et produire un document de synthèse, afin de dissocier plus fortement les consignes données pour chacune d’entre elles. Le copier-coller devrait être autorisé dans les tâches de formulation du problème informationnel et d’interactions avec les systèmes de recherche d’information.
Ainsi le copier-coller nous paraît-il mettre à l’épreuve les conceptions des pédagogues à propos des activités informationnelles. Nous suivons Limberg et Sundin (2006) qui, à partir d’entretiens auprès d’enseignants et bibliothécaires suédois du secondaire, remarquent que ceux-ci s’attachent principalement à l’usage de l’information. En témoigne l’importance accordée aux habiletés en compréhension de texte, dans l’écriture correcte des références bibliographiques, l’évaluation critique de l’information et l’écriture d’un texte personnel. Les auteurs notent de la sorte des conceptions trop restreintes, fortement centrées sur la source, le document ou en d’autres termes sur la lecture et l’écriture.
Considérer le rôle du copier-coller est de nature à élargir les représentations enseignantes en offrant une meilleure visibilité du processus informationnel. Ceci pourrait contribuer à enrichir une didactique info-documentaire prenant appui sur ce que les élèves font.

bon, j'ai peut-être mal lu mais je 'nai pas vu d'argument qui montre l'utilité pédagogique du copier-coller. ça leur apprend quoi au juste?


et sinon, tant qu'à faire, pas besoin de lire et de comprendre ce qu'on copie-colle, hein, ça sert à rien.

C'est en VO pédagol non sous-titré ?

J'irai voir l'article plus tard, mais le lien de causalité exprimé dans ce qui suit me paraît problématique, tant au niveau du sens que du fond.

Le copier-coller devrait être autorisé dans les tâches (1) de formulation du problème informationnel et (2) d’interactions avec les systèmes de recherche d’information.
Ainsi le copier-coller nous paraît-il mettre à l’épreuve les conceptions des pédagogues à propos des activités informationnelles.

Ensuite, qu'entend-elle par "tâche de formulation du problème informationnel"? Un Prof-doc pourrait expliciter ceci?

c'est ce que je disais, on ne voit pas quelle est l'utilité pédagogique du copier-coller, elle dit juste que c'est nouveau, utile, et qu'il ne faut pas l'interdire. pourquoi, mystère.

Merci pour l'extrait.
Mais est-il véritablement écrit en français ?

Je viens de parcourir l’article, dont John cite la fin.

La conclusion est particulièrement oiseuse : mauvais prof que nous sommes, qui persistons à évaluer des recherches documentaires à partir de la lecture des sources et de l’écriture de la synthèse… alors qu’il conviendrait d’accorder tout son prix à l’activité intellectuelle de dérive de lien hypertexte en lien hypertexte et de copie de citations non sourcées… si j’ai bien traduit…

Le corps de l’article est plus intéressant. En gros, lorsque nous (enseignants) parlons de copier-coller, nous prenons en considération un résultat et le tenons, en droit, pour un plagiat. La rédactrice, quant à elle, décrit le copier-coller comme la forme de la collecte d’informations au brouillon chez les adolescents : activité en soi ni bonne ni mauvaise. D’après sa description, en réunissant des citations copiées-collées dans un fichier word, les collégiens ou lycéens ont le sentiment de travailler. Certains l’utilisent avec un brin de paresse pour faire semblant de faire le devoir demandé.

La description de l’activité de copier-coller est intéressante quasiment malgré la démonstration : chez ces adolescents « au travail », je vois l’incapacité à trier, à organiser, à hiérarchiser, à se décoller de l’écran pour mettre le cerveau en marche. La collecte de citations semble empêcher de passer du brouillon à la présentation personnellement maîtrisée. Je suis naïve, j’en conviens, mais la chose m’éclaire sur l’explication que m’a donnée une étudiante, que j’avais sanctionnée pour plagiat : elle avait pris des notes et, dans ses notes, n’avait pas fait la distinction entre ce qui était copie d’un autre et ce qui était d’elle. Elle a probablement été franche sur sa méthode de travail (je n’en étais pas tout à fait convaincue). Je vieillis et l’article m’éclaire sur ce que font les « digital native » lorsque leurs enseignants leur demandent de se documenter.

Pour ma part, en licence de Lettres, la pédagogie du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle est une lutte de tous les instants. Je me demande parfois si nos étudiants ne sont pas accablés par le sentiment que tout a déjà été dit, assez bien dit, et qu’à quoi bon vouloir rivaliser ou seulement maintenir le niveau… Quelle fierté personnelle tenter d’actionner chez eux pour leur demander de produire une œuvre de l’esprit qui soit vraiment la leur ? Mais je suis déjà loin de l’article…

(Je viens de vous faire gagner un quart d'heure de lecture. Si si. Ne me remerciez pas.)

Merci, Nicole!

Effarant. Tout simplement effarant.
Ajout : merci pour la synthèse.

Elle s'arrange pas Nicole.... Je ne comprends rien à son sabir.

Concernant la pratique du copiés collés, il est intéressant de savoir comment les élèves l'utilisent, et de les guider dans cette tâche qui consiste ni plus ni moins en la sélection et collecte de documents/information.
Il est intéressant pédagogiquement de demander aux élèves de constituer un dossier constitué de copiés-collés (sourcés, évidemment !), ce qui permet de travailler avec eux sur la sélection de document, de voir ce qu'ils sélectionnent, pourquoi, etc...
Puis, à partir de ce dossier, de leur demander un travail de formulation et de présentation personnel.
Ce qui permet de sortir de l'éternel injonction "pas de copiés-collés" dont on connait l'efficacité.

Je suis assez d'accord. Parce qu'au fond, au-delà d'une paresse indéniable, les élèves ont surtout du mal à s'approprier les infos glanées ici où là (qu'elles figurent dans un livre ou sur le net ne change finalement rien à l'affaire), à les synthétiser, confronter avec d'autres et donc à les transformer en savoir.

Et puis, la chasse au copié-collé nous oblige à tout vérifier (nous devenons de plus en plus suspicieux) par rapport aux contenus de leurs recherches. C'est chronophage !

JEMS a écrit:Et puis, la chasse au copié-collé nous oblige à tout vérifier (nous devenons de plus en plus suspicieux) par rapport aux contenus de leurs recherches. C'est chronophage !

Quand la chasse ne s'avère pas en plus clownesque. Pas mal d'élèves copient-collent sans se faire prendre, et ont de meilleures notes que ceux qui ont peiné à élaborer un truc perso. Difficile ensuite de vanter auprès d'eux les bienfaits du travail personnel. Je me retrouve très régulièrement en porte à faux avec ce genre de mésaventure.

Paratge a écrit:C'est en VO pédagol non sous-titré ?

Ca me fait un penser à Tranxen 2000