- AmaliahEmpereur
Mon titre n'est pas très clair. Je voudrais étudier des poèmes qui parlent de la nature, du monde en général avant de faire écrire aux élèves des poèmes à partir des images de Yann Arthus Bertrand. Je pense à La Nuit de Claude Roy par exemple.
Auriez-vous d'autres titres en tête?
Auriez-vous d'autres titres en tête?
- CeladonDemi-dieu
Le ciel, la nuit, les étoiles, ça te va ?
- CeladonDemi-dieu
La Nuit
Nous bénissons la douce Nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Sous ses voiles on se sent vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Le souci dévorant s'enfuit,
Le parfum de l'air nous enivre ;
Nous bénissons la douce Nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Pâle songeur qu'un Dieu poursuit,
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d'astres frissonne et luit,
Nous bénissons la douce Nuit.
Théodore de Banville, tiré de Rondels (1875)
________________________________________
Les Étoiles
Les cieux resplendissants d'Étoiles
Aux radieux frissonnements,
Ressemblent à des flots dormants
Que sillonnent de blanches voiles.
Quand l'azur déchire ses voiles,
Nous voyons les bleus firmaments,
Les cieux resplendissants d'Étoiles
Aux radieux frissonnements.
Quel peintre mettra sur ses toiles,
O Dieu! ces clairs fourmillements,
Ces fournaises de diamants
Qu'à mes yeux ravis tu dévoiles,
Les cieux resplendissants d'Étoiles ?
Théodore de Banville, tiré de Rondels (1875)
Nous bénissons la douce Nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Sous ses voiles on se sent vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Le souci dévorant s'enfuit,
Le parfum de l'air nous enivre ;
Nous bénissons la douce Nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Pâle songeur qu'un Dieu poursuit,
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d'astres frissonne et luit,
Nous bénissons la douce Nuit.
Théodore de Banville, tiré de Rondels (1875)
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Les Étoiles
Les cieux resplendissants d'Étoiles
Aux radieux frissonnements,
Ressemblent à des flots dormants
Que sillonnent de blanches voiles.
Quand l'azur déchire ses voiles,
Nous voyons les bleus firmaments,
Les cieux resplendissants d'Étoiles
Aux radieux frissonnements.
Quel peintre mettra sur ses toiles,
O Dieu! ces clairs fourmillements,
Ces fournaises de diamants
Qu'à mes yeux ravis tu dévoiles,
Les cieux resplendissants d'Étoiles ?
Théodore de Banville, tiré de Rondels (1875)
- CeladonDemi-dieu
Invocation à la lune
Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.
Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.
Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
Pierre Baour-Lormian, tiré de Poésies d'Ossian (1827)
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Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.
Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.
Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
Pierre Baour-Lormian, tiré de Poésies d'Ossian (1827)
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- CeladonDemi-dieu
Vénus au ciel
Une averse a lavé le ciel. Il se fait tard.
Le creux de la vallée est couvert de brouillard ;
Mais sur les coteaux clairs luit au loin la feuillée,
Et le firmament mêle à la forêt mouillée
Des palpitations de clarté pâle. Amis,
L'heure est propice : allons, par les bois endormis,
Dans les champs, au-dessus de la prairie humide,
Voir Vénus qui se lève à l'horizon limpide !
Émile Blémont, tiré des Poèmes de Chine (1887)
Une averse a lavé le ciel. Il se fait tard.
Le creux de la vallée est couvert de brouillard ;
Mais sur les coteaux clairs luit au loin la feuillée,
Et le firmament mêle à la forêt mouillée
Des palpitations de clarté pâle. Amis,
L'heure est propice : allons, par les bois endormis,
Dans les champs, au-dessus de la prairie humide,
Voir Vénus qui se lève à l'horizon limpide !
Émile Blémont, tiré des Poèmes de Chine (1887)
- CeladonDemi-dieu
Soleils couchants
J'aime les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages ;
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu ;
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
À des archipels de nuages.
Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants,
Amoncelés là-haut sous le souffle des vents,
Groupent leurs formes inconnues ;
Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair.
Comme si tout à coup quelque géant de l'air
Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encor ;
Tantôt fait, à l'égal des larges dômes d'or,
Luire le toit d'une chaumière ;
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons,
Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu'on croit voir, dans le ciel balayé,
Pendre un grand crocodile au dos large et rayé,
Aux trois rangs de dents acérées ;
Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ;
Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir
Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais. Puis l'air tremble, et tout fuit.
L'édifice effrayant des nuages détruit
S'écroule en ruines pressées ;
Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils
Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils
À des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer,
Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer
Dorment avec de sourds murmures,
C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds,
Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds
Ses retentissantes armures.
Tout s'en va ! Le soleil, d'en haut précipité,
Comme un globe d'airain qui, rouge, est rejeté
Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu'au zénith
L'ardente écume des nuées.
Oh ! contemplez le ciel ! et dès qu'a fui le jour,
En tout temps, en tout lieu, d'un ineffable amour,
Regardez à travers ses voiles ;
Un mystère est au fond de leur grave beauté,
L'hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l'été,
Quand la nuit les brode d'étoiles.
Victor Hugo, Les feuilles d'automne.
J'aime les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages ;
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu ;
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
À des archipels de nuages.
Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants,
Amoncelés là-haut sous le souffle des vents,
Groupent leurs formes inconnues ;
Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair.
Comme si tout à coup quelque géant de l'air
Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encor ;
Tantôt fait, à l'égal des larges dômes d'or,
Luire le toit d'une chaumière ;
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons,
Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu'on croit voir, dans le ciel balayé,
Pendre un grand crocodile au dos large et rayé,
Aux trois rangs de dents acérées ;
Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ;
Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir
Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais. Puis l'air tremble, et tout fuit.
L'édifice effrayant des nuages détruit
S'écroule en ruines pressées ;
Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils
Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils
À des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer,
Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer
Dorment avec de sourds murmures,
C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds,
Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds
Ses retentissantes armures.
Tout s'en va ! Le soleil, d'en haut précipité,
Comme un globe d'airain qui, rouge, est rejeté
Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu'au zénith
L'ardente écume des nuées.
Oh ! contemplez le ciel ! et dès qu'a fui le jour,
En tout temps, en tout lieu, d'un ineffable amour,
Regardez à travers ses voiles ;
Un mystère est au fond de leur grave beauté,
L'hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l'été,
Quand la nuit les brode d'étoiles.
Victor Hugo, Les feuilles d'automne.
- CeladonDemi-dieu
Complainte de la Lune
Ah ! La belle pleine lune,
grosse comme une fortune !
La retraite sonne au loin,
un passant, monsieur l'adjoint ;
un clavecin joue en face,
un chat traverse la place :
la province qui s'endort !
Plaquant un dernier accord,
le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ?
Calme lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?
Lune, ô dilettante lune,
à tous les climats commune,
tu vis hier le Missouri,
et les remparts de Paris,
les fiords bleus de la Norvège,
les pôles, les mers, que sais-je ?
Lune heureuse ! Ainsi tu vois,
à cette heure, le convoi
de son voyage de noce !
Ils sont partis pour l'écosse.
Quel panneau, si, cet hiver,
elle eût pris au mot mes vers !
Lune, vagabonde lune,
faisons cause et moeurs communes ?
ô riches nuits ! Je me meurs,
la province dans le coeur !
Et la lune a, bonne vieille,
du coton dans les oreilles.
Jules Laforgues, 1885, tiré de Les complaintes (1922), pages 102-103
Le soir
Le soir ramène le silence.
Assis sur ces rochers déserts,
Je suis dans le vague des airs
Le char de la nuit qui s'avance.
Vénus se lève à l'horizon ;
À mes pieds l'étoile amoureuse.
De sa lueur mystérieuse
Blanchit les tapis de gazon.
De ce hêtre au feuillage sombre
J'entends frissonner les rameaux :
On dirait autour des tombeaux
Qu'on entend voltiger une ombre.
Tout à coup détaché des cieux,
Un rayon de l'astre nocturne,
Glissant sur mon front taciturne,
Vient mollement toucher mes yeux.
Doux reflet d'un globe de flamme,
Charmant rayon, que me veux-tu ?
Viens-tu dans mon sein abattu
Porter la lumière à mon âme ?
Descends-tu pour me révéler
Des mondes le divin mystère ?
Les secrets cachés dans la sphère
Où le jour va te rappeler ?
Une secrète intelligence
T'adresse-t-elle aux malheureux ?
Viens-tu la nuit briller sur eux
Comme un rayon de l'espérance ?
Viens-tu dévoiler l'avenir
Au coeur fatigué qui t'implore ?
Rayon divin, es-tu l'aurore
Du jour qui ne doit pas finir ?
Mon coeur à ta clarté s'enflamme,
Je sens des transports inconnus,
Je songe à ceux qui ne sont plus
Douce lumière, es-tu leur âme ?
Peut-être ces mânes heureux
Glissent ainsi sur le bocage ?
Enveloppé de leur image,
Je crois me sentir plus près d'eux !
Ah ! si c'est vous, ombres chéries !
Loin de la foule et loin du bruit,
Revenez ainsi chaque nuit
Vous mêler à mes rêveries.
Ramenez la paix et l'amour
Au sein de mon âme épuisée,
Comme la nocturne rosée
Qui tombe après les feux du jour.
Venez !... mais des vapeurs funèbres
Montent des bords de l'horizon :
Elles voilent le doux rayon,
Et tout rentre dans les ténèbres.
Alphonse de Lamartine, tiré de Méditations poétiques
Villanelle
Une nuit noire, par un calme, sous l'équateur.
Le temps, l'étendue et le nombre
sont tombés du noir firmament
dans la mer immobile et sombre.
Suaire de silence et d'ombre,
la nuit efface absolument
le temps, l'étendue et le nombre.
Tel qu'un lourd et muet décombre,
l'esprit plonge au vide dormant,
dans la mer immobile et sombre.
En lui-même, avec lui, tout sombre,
souvenir, rêve, sentiment,
le temps, l'étendue et le nombre,
dans la mer immobile et sombre.
Leconte de Lisle, 1884, tiré de Poèmes tragiques (1886), pages 40-41
J'en ai aussi en anglais, si tu veux...
Ah ! La belle pleine lune,
grosse comme une fortune !
La retraite sonne au loin,
un passant, monsieur l'adjoint ;
un clavecin joue en face,
un chat traverse la place :
la province qui s'endort !
Plaquant un dernier accord,
le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ?
Calme lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?
Lune, ô dilettante lune,
à tous les climats commune,
tu vis hier le Missouri,
et les remparts de Paris,
les fiords bleus de la Norvège,
les pôles, les mers, que sais-je ?
Lune heureuse ! Ainsi tu vois,
à cette heure, le convoi
de son voyage de noce !
Ils sont partis pour l'écosse.
Quel panneau, si, cet hiver,
elle eût pris au mot mes vers !
Lune, vagabonde lune,
faisons cause et moeurs communes ?
ô riches nuits ! Je me meurs,
la province dans le coeur !
Et la lune a, bonne vieille,
du coton dans les oreilles.
Jules Laforgues, 1885, tiré de Les complaintes (1922), pages 102-103
Le soir
Le soir ramène le silence.
Assis sur ces rochers déserts,
Je suis dans le vague des airs
Le char de la nuit qui s'avance.
Vénus se lève à l'horizon ;
À mes pieds l'étoile amoureuse.
De sa lueur mystérieuse
Blanchit les tapis de gazon.
De ce hêtre au feuillage sombre
J'entends frissonner les rameaux :
On dirait autour des tombeaux
Qu'on entend voltiger une ombre.
Tout à coup détaché des cieux,
Un rayon de l'astre nocturne,
Glissant sur mon front taciturne,
Vient mollement toucher mes yeux.
Doux reflet d'un globe de flamme,
Charmant rayon, que me veux-tu ?
Viens-tu dans mon sein abattu
Porter la lumière à mon âme ?
Descends-tu pour me révéler
Des mondes le divin mystère ?
Les secrets cachés dans la sphère
Où le jour va te rappeler ?
Une secrète intelligence
T'adresse-t-elle aux malheureux ?
Viens-tu la nuit briller sur eux
Comme un rayon de l'espérance ?
Viens-tu dévoiler l'avenir
Au coeur fatigué qui t'implore ?
Rayon divin, es-tu l'aurore
Du jour qui ne doit pas finir ?
Mon coeur à ta clarté s'enflamme,
Je sens des transports inconnus,
Je songe à ceux qui ne sont plus
Douce lumière, es-tu leur âme ?
Peut-être ces mânes heureux
Glissent ainsi sur le bocage ?
Enveloppé de leur image,
Je crois me sentir plus près d'eux !
Ah ! si c'est vous, ombres chéries !
Loin de la foule et loin du bruit,
Revenez ainsi chaque nuit
Vous mêler à mes rêveries.
Ramenez la paix et l'amour
Au sein de mon âme épuisée,
Comme la nocturne rosée
Qui tombe après les feux du jour.
Venez !... mais des vapeurs funèbres
Montent des bords de l'horizon :
Elles voilent le doux rayon,
Et tout rentre dans les ténèbres.
Alphonse de Lamartine, tiré de Méditations poétiques
Villanelle
Une nuit noire, par un calme, sous l'équateur.
Le temps, l'étendue et le nombre
sont tombés du noir firmament
dans la mer immobile et sombre.
Suaire de silence et d'ombre,
la nuit efface absolument
le temps, l'étendue et le nombre.
Tel qu'un lourd et muet décombre,
l'esprit plonge au vide dormant,
dans la mer immobile et sombre.
En lui-même, avec lui, tout sombre,
souvenir, rêve, sentiment,
le temps, l'étendue et le nombre,
dans la mer immobile et sombre.
Leconte de Lisle, 1884, tiré de Poèmes tragiques (1886), pages 40-41
J'en ai aussi en anglais, si tu veux...
- CeladonDemi-dieu
Descente de Géants
Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d'ombres, de lumières,
L'univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos coeurs toujours en sang sous la peau.
Faut-il que pour nous brûlent tant d'étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?
Viendront les géants tombés d'autres mondes,
ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.
Jules Supervielle
Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d'ombres, de lumières,
L'univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos coeurs toujours en sang sous la peau.
Faut-il que pour nous brûlent tant d'étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?
Viendront les géants tombés d'autres mondes,
ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.
Jules Supervielle
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