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Vincent Peillon crée 6 000 postes dans le second degré
LE MONDE | 26.06.2012 à 10h42 • Mis à jour le 26.06.2012 à 10h42
Par Aurélie Collas
Dans le "plan d'urgence" pour la rentrée 2012, les collèges et les lycées auront aussi leur part. Une belle part, même, puisqu'ils obtiennent plus que les 1 000 postes accordés la semaine dernière à l'école primaire.
Mardi 26 juin, le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, et la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin, devaient se rendre au collège Auguste-Renoir d'Asnières (Hauts-de-Seine), pour y annoncer la création de près de 6 000 postes dans l'enseignement secondaire, parmi lesquels 280 enseignants. Pour la nouvelle équipe installée Rue de Grenelle, le temps pressait. Elle doit créer 60 000 postes dans l'éducation nationale pendant le quinquennat de François Hollande. Si le chantier n'est pas lancé dès l'année scolaire 2012-2013, elle court le risque de ne pas tenir l'engagement présidentiel.
Il faut donc recruter sans tarder. Alors que la rentrée 2012 avait été placée par la droite sous le signe des coupes budgétaires - 14 000 suppressions de postes, dont 5 700 dans le premier degré et 6 550 dans le second au budget 2012 -, le ministère a cherché tous les stratagèmes possibles pour atténuer la tendance en quelques semaines. Son dispositif devrait se concrétiser lors du collectif budgétaire du 4 juillet.
Première solution : recruter des candidats inscrits sur les "listes complémentaires" aux concours - ceux qui, dans un premier temps, n'avaient pas été reçus, mais que le jury estime d'un niveau suffisant pour être sélectionnés. Par ce dispositif, 75 conseillers principaux d'éducation (CPE) supplémentaires pourraient être recrutés, ainsi que 60 professeurs d'éducation physique et sportive (EPS). C'est la même méthode qui a été choisie pour les 1 000 postes de professeurs des écoles annoncés le 20 juin.
Pour le concours des enseignants certifiés, le capes, les choses sont plus compliquées. Comment recruter plus de professeurs que prévu, alors que le nombre de candidats chute depuis vingt ans et que les concours ne font plus le plein? En 2011, 20 % des postes offerts au capes n'ont pas été pourvus, faute de candidats estimés au niveau : 16,5 % en anglais, 19 % en lettres modernes, 40 % en mathématiques.
BOUFFÉE D'OXYGÈNE
Le ministère a trouvé la solution : "On peut proposer à des personnes qui se sont présentées à l'agrégation, sous réserve que le jury l'autorise, d'être nommées certifiées", explique-t-on dans l'entourage du ministre. Autrement dit, les meilleurs "recalés" de l'agrégation pourraient se voir délivrer un capes. "On a demandé aux jurys de l'agrégation de proposer une liste complémentaire de 70 noms en anglais, de 60 en lettres modernes et de 90 en mathématiques - trois disciplines dans lesquelles on a du mal à recruter au capes, mais qui, à l'agrégation, ont un vivier important de candidats", précise le cabinet. Bilan prévu de l'opération : 220 professeurs certifiés supplémentaires. Par ailleurs, une décharge de service de trois heures hebdomadaires sera accordée aux enseignants débutants -soit 15 heures d'enseignement au lieu de 18 heures -, afin de leur accorder une journée de formation par semaine. Cela coûte l'équivalent de 1 500 postes.
De quoi apporter une petite bouffée d'oxygène à l'enseignement secondaire, qui a largement contribué à la "cure d'amaigrissement" qu'a connue l'éducation nationale au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Près de 33 000 postes lui ont été retirés, sur les 80 000 suppressions totales. C'est d'autant plus attendu qu'une hausse des effectifs y est prévue. Rien qu'à la rentrée, plus de 21 000 élèves supplémentaires sont attendus au collège - effet du "boom démographique" du début des années 2000.
Pour apporter un peu de renfort aux équipes enseignantes, le plan d'urgence prévoit aussi d'"augmenter le nombre d'adultes présents dans les établissementsscolaires". Vincent Peillon devait annoncer, à Asnières, la création d'un nouveau métier: "assistant chargé de la prévention et de la sécurité". "Un premier contingent de 500 personnes sera formé et entrera en fonctions dans les établissements les plus soumis aux faits de violence avant décembre", annonce son entourage.
POUR LE SYNDICAT UNSA, DES NOUVELLES "PLUTÔT SATISFAISANTES"
Des assistants d'éducation viendront gonfler les rangs de la "vie scolaire". Chargés de surveiller les élèves, d'aider aux devoirs ou encore d'accompagner les plus en difficulté, ces personnels ne sont pas des fonctionnaires, mais des contractuels - souvent étudiants - recrutés en général pour une année scolaire. De source syndicale, le nombre d'embauches pourrait s'élever à 2000. Dans la liste des "mesures d'urgence" figurent des postes supplémentaires d'auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés de l'accompagnement des élèves handicapés. Le nombre de 1 500 recrutements circule, sans avoir encore été confirmé par le ministère.
Autant de mesures qui visent "soit à maintenir les moyens, soit à apporter des petits plus", conclut-on au ministère, dans l'attente de la loi d'orientation pour l'école qui est supposée changer véritablement son visage à la rentrée 2013.
Pour le syndicat des enseignants de l'UNSA, qui craignait que le second degré soit le grand oublié de la rentrée, ces nouvelles sont "plutôt satisfaisantes". "C'est un premier geste qui est fait pour le collège. Un maillon de la scolarité en tension depuis des années, qui a besoin de soins d'urgence", estime Christian Chevalier, son secrétaire général. Même si, pour lui, "le problème de fond, c'est la crise du recrutement". "Il faudra que soit vite posée la question de l'attractivité du métier d'enseignant." Même son de cloche au SNES-FSU.
Pour le principal syndicat des enseignants du second degré, le plan d'urgence passe à côté de l'enjeu majeur, celui d'"être capable de doubler les recrutements actuels dans les prochaines années", estime son cosecrétaire général, Daniel Robin. Le SNES aurait souhaité la mise en place, dès la rentrée, d'un système d'aide aux futurs enseignants, en licence ou en master, afin d'augmenter le nombre de candidats aux concours. Sans quoi, "les 60 000 postes, c'est perdu d'avance!", craint M.Robin.
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/06/26/education-vincent-peillon-cree-6-000-postes-dans-le-second-degre_1724545_1473688.html
LE MONDE | 26.06.2012 à 10h42 • Mis à jour le 26.06.2012 à 10h42
Par Aurélie Collas
Dans le "plan d'urgence" pour la rentrée 2012, les collèges et les lycées auront aussi leur part. Une belle part, même, puisqu'ils obtiennent plus que les 1 000 postes accordés la semaine dernière à l'école primaire.
Mardi 26 juin, le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, et la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin, devaient se rendre au collège Auguste-Renoir d'Asnières (Hauts-de-Seine), pour y annoncer la création de près de 6 000 postes dans l'enseignement secondaire, parmi lesquels 280 enseignants. Pour la nouvelle équipe installée Rue de Grenelle, le temps pressait. Elle doit créer 60 000 postes dans l'éducation nationale pendant le quinquennat de François Hollande. Si le chantier n'est pas lancé dès l'année scolaire 2012-2013, elle court le risque de ne pas tenir l'engagement présidentiel.
Il faut donc recruter sans tarder. Alors que la rentrée 2012 avait été placée par la droite sous le signe des coupes budgétaires - 14 000 suppressions de postes, dont 5 700 dans le premier degré et 6 550 dans le second au budget 2012 -, le ministère a cherché tous les stratagèmes possibles pour atténuer la tendance en quelques semaines. Son dispositif devrait se concrétiser lors du collectif budgétaire du 4 juillet.
Première solution : recruter des candidats inscrits sur les "listes complémentaires" aux concours - ceux qui, dans un premier temps, n'avaient pas été reçus, mais que le jury estime d'un niveau suffisant pour être sélectionnés. Par ce dispositif, 75 conseillers principaux d'éducation (CPE) supplémentaires pourraient être recrutés, ainsi que 60 professeurs d'éducation physique et sportive (EPS). C'est la même méthode qui a été choisie pour les 1 000 postes de professeurs des écoles annoncés le 20 juin.
Pour le concours des enseignants certifiés, le capes, les choses sont plus compliquées. Comment recruter plus de professeurs que prévu, alors que le nombre de candidats chute depuis vingt ans et que les concours ne font plus le plein? En 2011, 20 % des postes offerts au capes n'ont pas été pourvus, faute de candidats estimés au niveau : 16,5 % en anglais, 19 % en lettres modernes, 40 % en mathématiques.
BOUFFÉE D'OXYGÈNE
Le ministère a trouvé la solution : "On peut proposer à des personnes qui se sont présentées à l'agrégation, sous réserve que le jury l'autorise, d'être nommées certifiées", explique-t-on dans l'entourage du ministre. Autrement dit, les meilleurs "recalés" de l'agrégation pourraient se voir délivrer un capes. "On a demandé aux jurys de l'agrégation de proposer une liste complémentaire de 70 noms en anglais, de 60 en lettres modernes et de 90 en mathématiques - trois disciplines dans lesquelles on a du mal à recruter au capes, mais qui, à l'agrégation, ont un vivier important de candidats", précise le cabinet. Bilan prévu de l'opération : 220 professeurs certifiés supplémentaires. Par ailleurs, une décharge de service de trois heures hebdomadaires sera accordée aux enseignants débutants -soit 15 heures d'enseignement au lieu de 18 heures -, afin de leur accorder une journée de formation par semaine. Cela coûte l'équivalent de 1 500 postes.
De quoi apporter une petite bouffée d'oxygène à l'enseignement secondaire, qui a largement contribué à la "cure d'amaigrissement" qu'a connue l'éducation nationale au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Près de 33 000 postes lui ont été retirés, sur les 80 000 suppressions totales. C'est d'autant plus attendu qu'une hausse des effectifs y est prévue. Rien qu'à la rentrée, plus de 21 000 élèves supplémentaires sont attendus au collège - effet du "boom démographique" du début des années 2000.
Pour apporter un peu de renfort aux équipes enseignantes, le plan d'urgence prévoit aussi d'"augmenter le nombre d'adultes présents dans les établissementsscolaires". Vincent Peillon devait annoncer, à Asnières, la création d'un nouveau métier: "assistant chargé de la prévention et de la sécurité". "Un premier contingent de 500 personnes sera formé et entrera en fonctions dans les établissements les plus soumis aux faits de violence avant décembre", annonce son entourage.
POUR LE SYNDICAT UNSA, DES NOUVELLES "PLUTÔT SATISFAISANTES"
Des assistants d'éducation viendront gonfler les rangs de la "vie scolaire". Chargés de surveiller les élèves, d'aider aux devoirs ou encore d'accompagner les plus en difficulté, ces personnels ne sont pas des fonctionnaires, mais des contractuels - souvent étudiants - recrutés en général pour une année scolaire. De source syndicale, le nombre d'embauches pourrait s'élever à 2000. Dans la liste des "mesures d'urgence" figurent des postes supplémentaires d'auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés de l'accompagnement des élèves handicapés. Le nombre de 1 500 recrutements circule, sans avoir encore été confirmé par le ministère.
Autant de mesures qui visent "soit à maintenir les moyens, soit à apporter des petits plus", conclut-on au ministère, dans l'attente de la loi d'orientation pour l'école qui est supposée changer véritablement son visage à la rentrée 2013.
Pour le syndicat des enseignants de l'UNSA, qui craignait que le second degré soit le grand oublié de la rentrée, ces nouvelles sont "plutôt satisfaisantes". "C'est un premier geste qui est fait pour le collège. Un maillon de la scolarité en tension depuis des années, qui a besoin de soins d'urgence", estime Christian Chevalier, son secrétaire général. Même si, pour lui, "le problème de fond, c'est la crise du recrutement". "Il faudra que soit vite posée la question de l'attractivité du métier d'enseignant." Même son de cloche au SNES-FSU.
Pour le principal syndicat des enseignants du second degré, le plan d'urgence passe à côté de l'enjeu majeur, celui d'"être capable de doubler les recrutements actuels dans les prochaines années", estime son cosecrétaire général, Daniel Robin. Le SNES aurait souhaité la mise en place, dès la rentrée, d'un système d'aide aux futurs enseignants, en licence ou en master, afin d'augmenter le nombre de candidats aux concours. Sans quoi, "les 60 000 postes, c'est perdu d'avance!", craint M.Robin.
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/06/26/education-vincent-peillon-cree-6-000-postes-dans-le-second-degre_1724545_1473688.html
- Pierre_au_carréGuide spirituel
parmi lesquels 280 enseignants
- HeisenbergHabitué du forum
... la création de près de 6 000 postes dans l'enseignement secondaire, parmi lesquels 280 enseignants.
Par ailleurs, une décharge de service de trois heures hebdomadaires sera accordée aux enseignants débutants -soit 15 heures d'enseignement au lieu de 18 heures -, afin de leur accorder une journée de formation par semaine. Cela coûte l'équivalent de 1 500 postes.
Résultat : 1220 postes seront convertis en HSA . Super !
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