- thetisNiveau 5
Ouf ! Je suis venue à bout de mon nouveau projet regroupant les élèves hellénistes et latinistes (de 4è et 3è cette année pour limiter le nombre, soit 50 élèves). J'avais envie de le partager avec vous, même si certains grinceront de la vulgarisation de mon enseignement...
Nous avons transformé le 3è étage en Enfers gréco-romains en transformant les recoins du couloir en Champs-Elysées et en Tartare, en prenant le Gymnase comme Palais d'Hadès et en considérant le couloir comme le Styx. Chaque salle de cours réquisitionnée, soit 9 au total, a accueilli des personnages enfermés aux Enfers mettant en scène leur histoire (saynètes écrites par les élèves eux-mêmes au départ et finalisés par ma collègue de LC et moi-même). Les 90 élèves venus participer à ces jeux se sont vu enfermés dans le Palais d'Hadès. On leur a remis par équipe un parchemin, seul moyen pour eux de s'en sortir. celui-ci leur indiquait dans quelles salles se rendre. Au son de la tibia, le prof responsable de la salle les laissait y entrer et là les élèves de Latin/Grec géraient. ils ont ainsi assisté aux séances psy d'héroïnes de tragédie, au dîner à la desperate Housewives de déesses invitées chez Perséphone, à la rencontre impromptue de Créuse, femme d'Enée et de Pénélope, sous les regards amusés de Calypso et Didon... etc.
3 issues possibles pour les participants :
- ils ne réussissent pas à se sortir du parcours prévu en répondant aux questions posées à l'issue du spectacle (tirées au osrt) : ils restent enfermés aux Enfers, et n'ont le droit qu'à un grain de grenade pour nourriture...
- ils réussissent humblement à faire le minimum attendu : ils ont le droit de retourner sur Terre et peuvent goûter à des Maza et des fèves, éléments de base de la nourriture quotidienne...
- ils réussissent avec brio : ils ont accès au monde de l'Olympe. On leur offre l'immortalité en buvant de l'ambroisie et en participant au banquet des dieux (préparé par les parents d'élèves et mes collègues et moi-même).
Conclusion du jeu : un choeur sur l'air de Ti amo, évoquant l'incompréhension d'un être face à son amante qui s'exprime en langues anciennes...
Un grand moment de mise à l'honneur de la culture antique...avec un ton décalé à la Irina Brook...
Nous avons transformé le 3è étage en Enfers gréco-romains en transformant les recoins du couloir en Champs-Elysées et en Tartare, en prenant le Gymnase comme Palais d'Hadès et en considérant le couloir comme le Styx. Chaque salle de cours réquisitionnée, soit 9 au total, a accueilli des personnages enfermés aux Enfers mettant en scène leur histoire (saynètes écrites par les élèves eux-mêmes au départ et finalisés par ma collègue de LC et moi-même). Les 90 élèves venus participer à ces jeux se sont vu enfermés dans le Palais d'Hadès. On leur a remis par équipe un parchemin, seul moyen pour eux de s'en sortir. celui-ci leur indiquait dans quelles salles se rendre. Au son de la tibia, le prof responsable de la salle les laissait y entrer et là les élèves de Latin/Grec géraient. ils ont ainsi assisté aux séances psy d'héroïnes de tragédie, au dîner à la desperate Housewives de déesses invitées chez Perséphone, à la rencontre impromptue de Créuse, femme d'Enée et de Pénélope, sous les regards amusés de Calypso et Didon... etc.
3 issues possibles pour les participants :
- ils ne réussissent pas à se sortir du parcours prévu en répondant aux questions posées à l'issue du spectacle (tirées au osrt) : ils restent enfermés aux Enfers, et n'ont le droit qu'à un grain de grenade pour nourriture...
- ils réussissent humblement à faire le minimum attendu : ils ont le droit de retourner sur Terre et peuvent goûter à des Maza et des fèves, éléments de base de la nourriture quotidienne...
- ils réussissent avec brio : ils ont accès au monde de l'Olympe. On leur offre l'immortalité en buvant de l'ambroisie et en participant au banquet des dieux (préparé par les parents d'élèves et mes collègues et moi-même).
Conclusion du jeu : un choeur sur l'air de Ti amo, évoquant l'incompréhension d'un être face à son amante qui s'exprime en langues anciennes...
Un grand moment de mise à l'honneur de la culture antique...avec un ton décalé à la Irina Brook...
- Artemis44Niveau 5
Moi aussi j'aime !!
- leyadeEsprit sacré
:succes:
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- SergeMédiateur
On peut en voir davantage ?
- SergeMédiateur
Je sais. C'est un vilain défaut une belle qualité
- thetisNiveau 5
Malheureusement, je n'ai pas bcp de photos. Je peux vous transmettre les textes joués... (J'ai peur que ce soit bien trop long...)
Saynète : "Psy-chédélique"
INTRO par le prof :
« Attention, vous allez pénétrer dans le bureau d’une psychologue très particulière, qui reçoit des patients hors normes. Ecoutez-bien tout ce qui va se dire ici… ».
ANTICHAMBRE pour le PUBLIC encore DEBOUT : (sonnette d’entrée)
MESSAGE PREENREGISTRE : « Bienvenue chez votre psychologue Psychédélique. De nombreuses héroïnes de tragédies antiques se sont rendues dans ce lieu d’écoute, de parole, d’échange. Vous aussi, tels Iphigénie, Electre ou Dejanire, venez nous confier votre désarroi, votre mal-être, afin de mieux comprendre le mal qui vous accable. Mais avant, respectez bien le silence qui règne ici, votre tour viendra... »
ELEVES S’INSTALLENT sur des chaises :
Ariane est à son bureau, rangeant ses dossiers, s’occupant… Antigone est assise dans la salle d’attente. Médée est dans son bureau. Entrée d’Eurydice.
EURYDICE - Bonjour !
ANTIGONE - Bonjour ma chère Eurydice !
EURYDICE - Comment vas-tu?
ANTIGONE - Oh bah tu sais, ça n’est pas facile tous les jours, ici. Loin de la famille, de la patrie.
EURYDICE - Eh oui, si jeunes, on ne s’y fait pas à cette fin de vie prématurée…
ANTIGONE - Eh sinon, qu’est-ce que tu fais là ? Suis-je bête, la même chose que moi…
MEDEE, debout au paravent. – Antigone, s’il vous plaît.
ANTIGONE - Ah ! C’est mon tour ! A plus tard… [Antigone passe de l’autre côté du paravent]
BUREAU DE MEDEE :
PSY, debout- Installez-vous, je vous en prie. Antigone, c’est cela ? Il me semble connaître votre nom.
ANTIGONE –Oui, c’est moi. Mon père Œdipe m’a nommée ainsi.
PSY- Expliquez-moi ce qui vous a conduit jusqu’à moi.
ANTIGONE – Je souffre de claustrophobie. C’est infernal ! Je ne supporte plus d’être enfermée, entourée de quatre murs. J’ai besoin d’air, d’espace.
PSY- Savez-vous d’où vous vient cette angoisse ?
ANTIGONE – Pour tout vous dire, j’ai vécu mes derniers instants enfermée vive dans ma tombe.
PSY, outrée- Pardon ? Comment cela est-il possible ?
ANTIGONE – Ce fut ma punition pour avoir voulu offrir une sépulture à mon frère en le couvrant de terre alors que toute ma patrie le traitait en ennemi.
PSY- Vous saviez ce que vous risquiez ?
ANTIGONE – Oui, j’ai agi de mon plein gré. Mais de toute façon ma famille a toujours subi la colère des dieux. J’étais condamnée à un destin tragique depuis toujours.
PSY- comment cela ? Attendez… Parlez-moi de vos parents.
ANTIGONE – En fait, mon père a tué son propre père, mon grand-père… Puis il a épousé sa mère, ma grand-mère donc, et a eu avec elle 4 enfants, dont moi.
PSY- Votre mère était sa mère et est devenue son épouse ? Une relation incestueuse à l’origine de votre vie ? On peut comprendre facilement votre désordre intérieur…
ANTIGONE – Sans compter que pour en arriver à une telle situation, il a été traité en héros pendant près de 20 ans. Ni ma mère Jocaste, ni mon père Œdipe, n’ont pensé à mal une seule seconde, ils ignoraient leur lien sanguin… Ma mère s’est tuée en apprenant la vérité. Mon père, lui, a préféré se crever les yeux et errer jusqu’à sa mort pour expier ses forfaits…
PSY- On le comprend, je n’aurais pas voulu continuer à voir de mes yeux un tel désastre… [Médée se lève] Eh bien quelle vie ! Je cerne mieux votre difficulté à résider aux Enfers en toute sérénité. Ce lieu qui accueille les morts devrait pouvoir vous mettre en accord avec vous-mêmes. Mais il faut faire table rase du passé. Il faut que vous assumiez d’être celle que vous êtes, le fruit d’un amour interdit.
ANTIGONE, levant les épaules - Bah en même temps, je n’ai pas le choix…
PSY- Certes, mais, pour aller plus loin, je dirais que vous devriez rechercher les vrais coupables de cette situation. Pas seulement vos parents, mais certainement vos ancêtres qui ont sans doute attiré une malédiction quelconque sur des générations entières. Ce devra être le début de votre quête et de votre reconstruction personnelle. Pas de salut pour vous avant cela. [mouvement vers la sortie] Allez, ça suffit pour aujourd’hui, il faut commencer doucement… Nous en reparlerons la prochaine fois. [Médée la raccompagne] Allez voir ma secrétaire et prenez une dizaine de rendez-vous pour les semaines à venir, nous en aurons bien besoin !
Ariane ! Occupe-toi de Madame… SUIVANTE !!!!!!!!!!!!!!!!
Côté Salle d’attente :
ARIANE – Eurydice, à vous. Allez-y.
EURYDICE – Oh la la c’est à moi, j’ai le trac ! je n’ai pas l’habitude de me confier à des inconnus, moi.
ARIANE – Allez courage !
EURYDICE – Merci.
Bureau de Médée :
PSY- Installez-vous, je vous en prie. Eurydice, c’est cela ? Il me semble connaître votre nom.
EURYDICE – Oui, c’est moi.
PSY- Expliquez-moi ce qui vous a conduit jusqu’à moi.
EURYDICE – Je n’en peux plus, je ne dors plus. Des serpents hantent toutes mes nuits. J’entends leurs sifflements incessants. Ce « sssss » insupportable …j’en ai des frissons rien que d’y repenser… Je tente de les étrangler mais ils m’échappent. Je rêve de leur tordre le cou mais ils filent encore et encore d’entre mes doigts.
PSY- Vous connaissez la raison de ce cauchemar récurrent ?
EURYDICE – Oh oui ! C’est un serpent qui m’a tué ! Une de ces maudites bêtes m’a mordu alors que ma vie était parfaite : je coulais des jours heureux avec mon bien aimé Orphée, ce poète adulé de toutes les femmes et de la nature elle-même…
PSY, se rapprochant d’Eurydice- je comprends votre peur alors mais vos propos dénotent d’une colère sourde qui vous domine. Il faut que nous creusions plus loin.
EURYDICE- Je ne comprends pas.
PSY- Vous ne semblez pas accepter votre mort. La trouvez-vous injuste ?
EURYDICE- Oh oui, bien sûr qu’elle est injuste. Je méritais de vivre. Les dieux m’ont abandonnée à mon triste sort, comme si je n’en valais plus la peine…
PSY- Vous avez l’impression que les dieux ne vous aiment plus ?
EURYDICE- Ca on peut dire que l’amour ne fait plus partie de ma vie, enfin de moi…
PSY- Parlez-vous toujours de l’amour des dieux ?
EURYDICE- Soupir….
PSY- Eurydice, il faut parler maintenant.
EURYDICE en pleurs – C’est Orphée ! Il est venu me chercher…
PSY- Ici ?
EURYDICE- Oui, aux Enfers . Les dieux l’y avaient autorisé. Mais cet imbécile n’a pas respecté le pacte conclu avec les dieux et mes chances de revenir dans le monde des vivants se sont réduites en poussière dès qu’il a osé porter ses regards sur moi…
PSY- Vous lui en voulez ?
EURYDICE – Bien sûr que je lui en veux . [se levant, pleine d’enthousiasme] L’amour aurait dû conduire le moindre de ses mouvements ! l’amour aurait dû inspirer sa marche, ses gestes, ses pensées… Il ne devait pas suffisamment m’aimer.
PSY, [la poussant à se calmer. Eurydice baisse le haut du corps, se tenant au fauteuil] - Je vois. Vous mettez en doute la seule relation que vous avez connue. Il va falloir que nous en reparlions, mais ça suffit pour aujourd’hui... [ la poussant vers la sortie]. Prenez rendez-vous avec ma secrétaire pour les cinq séances à venir. Nous aurons ainsi le temps de faire le point et de redonner du sens à votre sommeil…
[criant] Ariane ! Occupe-toi de Madame…
ARIANE- Venez, je vous en prie.
EURYDICE – Bien.
ANTIGONE – Je re-vérifie que tous ces rendez-vous me conviennent. J’en ai pour deux minutes.
EURYDICE [se retournant vers Médée] - Merci madame...
ARIANE – Asseyez-vous, Eurydice. Nous allons convenir de quelques rendez-vous.
EURYDICE – Oui, au moins 5, semble-t-il !
Médée a poussé un grand soupir et regagné l’intérieur de son bureau.
BUREAU de Médée :
Médée s’affale dans son sofa, elle lâche ses cheveux dans un mouvement d’énervement … Elle parle de plus en plus fort, se met à crier ….
MEDEE- Pfff…. J’ai besoin d’une pause, moi. Mais qu’elles sont larmoyantes toutes ces femmes. Elles se posent sans cesse en victime ! C’est insupportable ! . Combien en ai-je vu passer ici ? Iphigénie, sacrifiée par son père ; Bérénice abandonnée par son amant ; Héra trompée mille fois par son mari … Et Europe, Alcmène, Io… Pfff je ne les compte plus. Il faut qu’elles réagissent, toutes ces femmes, nom de Zeus !
ARIANE aux patientes interloquées – Excusez-moi, je reviens.
[Antigone et Eurydice les écoutent à distance]
BUREAU DE MEDEE :
ARIANE - Médée, ça va ?
PSY- Oui, oui, ça va, ça va. Mais elles m’énervent ces femmes…
ARIANE – Je sais, je sais. Tu me le dis tous les jours.
PSY-Non mais là c’est le pompon. Il y en a une qui est allée droit vers la mort , volontairement, pour l’honneur de son frère et l’autre qui a attendu que son époux vienne la sauver, ce qu’il n’a même pas réussi à faire. Elles ne comprennent pas ces femmes, qu’on ne peut jamais compter sur les hommes ?
ARIANE – Jamais, jamais, il ne faut pas exagérer.
PSY-Ah ? Parce que ton Thésée, tu as pu compter sur lui, toi ?
ARIANE, à fleur de peau – Ce n’est pas correct, Médée, d’évoquer ainsi mes problèmes personnels. Ca n’a rien à voir avec vos patientes.
PSY- Bah voyons. Quand je t’entends pleurer devant ton bureau, tu n’es pas en train de penser à ton amour perdu peut-être ? Tu ne te poses pas, encore et encore, en victime de ce bellâtre qui t’a séduite puis abandonnée sur une île ?
ARIANE, s’écroulant les larmes aux yeux – Tais toi ! Tu n’as pas le droit !
PSY- Mais il faut réagir, s’insurger, prendre son destin en main ! Ne pas se laisser faire par les hommes !
ARIANE reprenant ses esprits – Ah parce que tu t’ériges en modèle de ce que doivent être et faire les femmes ? Faire découper en morceaux les hommes qui se dressent sur ton passage , c’est ça ta solution ? Réagir à la trahison de ton époux en tuant vos enfants, c’est ça l’attitude à adopter. Non, non merci Médée ! Jamais ô grand jamais je n’agirai comme toi.
MEDEE – Mais si mais bien sûr ! Foi de Médée, Il faut mettre fin au règne des hommes, tous les anéantir ……………… Elle s’écroule dans le divan de ses patientes ! Ariane s’assoit à sa place, à son bureau… Leur dialogue continue mimé…
SALLE d’ATTENTE :
ANTIGONE - Tu entends ça ? Oh par Zeus, je ne reste pas une seconde de plus ici. C’est Médée, Médée la magicienne qui nous a reçues dans son antre !
EURYDICE – j’ai bien entendu aussi ! Cette femme est folle ! Filons.
A l’entrée du BUREAU DE MEDEE :
ARIANE – Non, mais vraiment, ça n’est plus possible ! Tu as complètement perdu la raison. Je refuse de continuer à travailler pour toi !
MEDEE, redressant la tête – Qu’est-ce que tu racontes ?
ARIANE – je pars !
MEDEE- Noooooooon !
ARIANE aux patientes -: Où partez-vous ?
ANTIGONE – J’ai entendu parler d’un autre endroit sympathique, bien plus à même de nous montrer le chemin du bonheur… Je ne me souviens plus très bien du nom… C’est chez Dionysos je crois…
EURYDICE – Je te suis ! De toute façon, je n’ai rien d’autre de prévu…
ARIANE – Chez Dionysos ? On m’en a dit beaucoup de bien ! Je suis des vôtres.
[Et elle quitte la scène.]
Saynète : "Psy-chédélique"
INTRO par le prof :
« Attention, vous allez pénétrer dans le bureau d’une psychologue très particulière, qui reçoit des patients hors normes. Ecoutez-bien tout ce qui va se dire ici… ».
ANTICHAMBRE pour le PUBLIC encore DEBOUT : (sonnette d’entrée)
MESSAGE PREENREGISTRE : « Bienvenue chez votre psychologue Psychédélique. De nombreuses héroïnes de tragédies antiques se sont rendues dans ce lieu d’écoute, de parole, d’échange. Vous aussi, tels Iphigénie, Electre ou Dejanire, venez nous confier votre désarroi, votre mal-être, afin de mieux comprendre le mal qui vous accable. Mais avant, respectez bien le silence qui règne ici, votre tour viendra... »
ELEVES S’INSTALLENT sur des chaises :
Ariane est à son bureau, rangeant ses dossiers, s’occupant… Antigone est assise dans la salle d’attente. Médée est dans son bureau. Entrée d’Eurydice.
EURYDICE - Bonjour !
ANTIGONE - Bonjour ma chère Eurydice !
EURYDICE - Comment vas-tu?
ANTIGONE - Oh bah tu sais, ça n’est pas facile tous les jours, ici. Loin de la famille, de la patrie.
EURYDICE - Eh oui, si jeunes, on ne s’y fait pas à cette fin de vie prématurée…
ANTIGONE - Eh sinon, qu’est-ce que tu fais là ? Suis-je bête, la même chose que moi…
MEDEE, debout au paravent. – Antigone, s’il vous plaît.
ANTIGONE - Ah ! C’est mon tour ! A plus tard… [Antigone passe de l’autre côté du paravent]
BUREAU DE MEDEE :
PSY, debout- Installez-vous, je vous en prie. Antigone, c’est cela ? Il me semble connaître votre nom.
ANTIGONE –Oui, c’est moi. Mon père Œdipe m’a nommée ainsi.
PSY- Expliquez-moi ce qui vous a conduit jusqu’à moi.
ANTIGONE – Je souffre de claustrophobie. C’est infernal ! Je ne supporte plus d’être enfermée, entourée de quatre murs. J’ai besoin d’air, d’espace.
PSY- Savez-vous d’où vous vient cette angoisse ?
ANTIGONE – Pour tout vous dire, j’ai vécu mes derniers instants enfermée vive dans ma tombe.
PSY, outrée- Pardon ? Comment cela est-il possible ?
ANTIGONE – Ce fut ma punition pour avoir voulu offrir une sépulture à mon frère en le couvrant de terre alors que toute ma patrie le traitait en ennemi.
PSY- Vous saviez ce que vous risquiez ?
ANTIGONE – Oui, j’ai agi de mon plein gré. Mais de toute façon ma famille a toujours subi la colère des dieux. J’étais condamnée à un destin tragique depuis toujours.
PSY- comment cela ? Attendez… Parlez-moi de vos parents.
ANTIGONE – En fait, mon père a tué son propre père, mon grand-père… Puis il a épousé sa mère, ma grand-mère donc, et a eu avec elle 4 enfants, dont moi.
PSY- Votre mère était sa mère et est devenue son épouse ? Une relation incestueuse à l’origine de votre vie ? On peut comprendre facilement votre désordre intérieur…
ANTIGONE – Sans compter que pour en arriver à une telle situation, il a été traité en héros pendant près de 20 ans. Ni ma mère Jocaste, ni mon père Œdipe, n’ont pensé à mal une seule seconde, ils ignoraient leur lien sanguin… Ma mère s’est tuée en apprenant la vérité. Mon père, lui, a préféré se crever les yeux et errer jusqu’à sa mort pour expier ses forfaits…
PSY- On le comprend, je n’aurais pas voulu continuer à voir de mes yeux un tel désastre… [Médée se lève] Eh bien quelle vie ! Je cerne mieux votre difficulté à résider aux Enfers en toute sérénité. Ce lieu qui accueille les morts devrait pouvoir vous mettre en accord avec vous-mêmes. Mais il faut faire table rase du passé. Il faut que vous assumiez d’être celle que vous êtes, le fruit d’un amour interdit.
ANTIGONE, levant les épaules - Bah en même temps, je n’ai pas le choix…
PSY- Certes, mais, pour aller plus loin, je dirais que vous devriez rechercher les vrais coupables de cette situation. Pas seulement vos parents, mais certainement vos ancêtres qui ont sans doute attiré une malédiction quelconque sur des générations entières. Ce devra être le début de votre quête et de votre reconstruction personnelle. Pas de salut pour vous avant cela. [mouvement vers la sortie] Allez, ça suffit pour aujourd’hui, il faut commencer doucement… Nous en reparlerons la prochaine fois. [Médée la raccompagne] Allez voir ma secrétaire et prenez une dizaine de rendez-vous pour les semaines à venir, nous en aurons bien besoin !
Ariane ! Occupe-toi de Madame… SUIVANTE !!!!!!!!!!!!!!!!
Côté Salle d’attente :
ARIANE – Eurydice, à vous. Allez-y.
EURYDICE – Oh la la c’est à moi, j’ai le trac ! je n’ai pas l’habitude de me confier à des inconnus, moi.
ARIANE – Allez courage !
EURYDICE – Merci.
Bureau de Médée :
PSY- Installez-vous, je vous en prie. Eurydice, c’est cela ? Il me semble connaître votre nom.
EURYDICE – Oui, c’est moi.
PSY- Expliquez-moi ce qui vous a conduit jusqu’à moi.
EURYDICE – Je n’en peux plus, je ne dors plus. Des serpents hantent toutes mes nuits. J’entends leurs sifflements incessants. Ce « sssss » insupportable …j’en ai des frissons rien que d’y repenser… Je tente de les étrangler mais ils m’échappent. Je rêve de leur tordre le cou mais ils filent encore et encore d’entre mes doigts.
PSY- Vous connaissez la raison de ce cauchemar récurrent ?
EURYDICE – Oh oui ! C’est un serpent qui m’a tué ! Une de ces maudites bêtes m’a mordu alors que ma vie était parfaite : je coulais des jours heureux avec mon bien aimé Orphée, ce poète adulé de toutes les femmes et de la nature elle-même…
PSY, se rapprochant d’Eurydice- je comprends votre peur alors mais vos propos dénotent d’une colère sourde qui vous domine. Il faut que nous creusions plus loin.
EURYDICE- Je ne comprends pas.
PSY- Vous ne semblez pas accepter votre mort. La trouvez-vous injuste ?
EURYDICE- Oh oui, bien sûr qu’elle est injuste. Je méritais de vivre. Les dieux m’ont abandonnée à mon triste sort, comme si je n’en valais plus la peine…
PSY- Vous avez l’impression que les dieux ne vous aiment plus ?
EURYDICE- Ca on peut dire que l’amour ne fait plus partie de ma vie, enfin de moi…
PSY- Parlez-vous toujours de l’amour des dieux ?
EURYDICE- Soupir….
PSY- Eurydice, il faut parler maintenant.
EURYDICE en pleurs – C’est Orphée ! Il est venu me chercher…
PSY- Ici ?
EURYDICE- Oui, aux Enfers . Les dieux l’y avaient autorisé. Mais cet imbécile n’a pas respecté le pacte conclu avec les dieux et mes chances de revenir dans le monde des vivants se sont réduites en poussière dès qu’il a osé porter ses regards sur moi…
PSY- Vous lui en voulez ?
EURYDICE – Bien sûr que je lui en veux . [se levant, pleine d’enthousiasme] L’amour aurait dû conduire le moindre de ses mouvements ! l’amour aurait dû inspirer sa marche, ses gestes, ses pensées… Il ne devait pas suffisamment m’aimer.
PSY, [la poussant à se calmer. Eurydice baisse le haut du corps, se tenant au fauteuil] - Je vois. Vous mettez en doute la seule relation que vous avez connue. Il va falloir que nous en reparlions, mais ça suffit pour aujourd’hui... [ la poussant vers la sortie]. Prenez rendez-vous avec ma secrétaire pour les cinq séances à venir. Nous aurons ainsi le temps de faire le point et de redonner du sens à votre sommeil…
[criant] Ariane ! Occupe-toi de Madame…
ARIANE- Venez, je vous en prie.
EURYDICE – Bien.
ANTIGONE – Je re-vérifie que tous ces rendez-vous me conviennent. J’en ai pour deux minutes.
EURYDICE [se retournant vers Médée] - Merci madame...
ARIANE – Asseyez-vous, Eurydice. Nous allons convenir de quelques rendez-vous.
EURYDICE – Oui, au moins 5, semble-t-il !
Médée a poussé un grand soupir et regagné l’intérieur de son bureau.
BUREAU de Médée :
Médée s’affale dans son sofa, elle lâche ses cheveux dans un mouvement d’énervement … Elle parle de plus en plus fort, se met à crier ….
MEDEE- Pfff…. J’ai besoin d’une pause, moi. Mais qu’elles sont larmoyantes toutes ces femmes. Elles se posent sans cesse en victime ! C’est insupportable ! . Combien en ai-je vu passer ici ? Iphigénie, sacrifiée par son père ; Bérénice abandonnée par son amant ; Héra trompée mille fois par son mari … Et Europe, Alcmène, Io… Pfff je ne les compte plus. Il faut qu’elles réagissent, toutes ces femmes, nom de Zeus !
ARIANE aux patientes interloquées – Excusez-moi, je reviens.
[Antigone et Eurydice les écoutent à distance]
BUREAU DE MEDEE :
ARIANE - Médée, ça va ?
PSY- Oui, oui, ça va, ça va. Mais elles m’énervent ces femmes…
ARIANE – Je sais, je sais. Tu me le dis tous les jours.
PSY-Non mais là c’est le pompon. Il y en a une qui est allée droit vers la mort , volontairement, pour l’honneur de son frère et l’autre qui a attendu que son époux vienne la sauver, ce qu’il n’a même pas réussi à faire. Elles ne comprennent pas ces femmes, qu’on ne peut jamais compter sur les hommes ?
ARIANE – Jamais, jamais, il ne faut pas exagérer.
PSY-Ah ? Parce que ton Thésée, tu as pu compter sur lui, toi ?
ARIANE, à fleur de peau – Ce n’est pas correct, Médée, d’évoquer ainsi mes problèmes personnels. Ca n’a rien à voir avec vos patientes.
PSY- Bah voyons. Quand je t’entends pleurer devant ton bureau, tu n’es pas en train de penser à ton amour perdu peut-être ? Tu ne te poses pas, encore et encore, en victime de ce bellâtre qui t’a séduite puis abandonnée sur une île ?
ARIANE, s’écroulant les larmes aux yeux – Tais toi ! Tu n’as pas le droit !
PSY- Mais il faut réagir, s’insurger, prendre son destin en main ! Ne pas se laisser faire par les hommes !
ARIANE reprenant ses esprits – Ah parce que tu t’ériges en modèle de ce que doivent être et faire les femmes ? Faire découper en morceaux les hommes qui se dressent sur ton passage , c’est ça ta solution ? Réagir à la trahison de ton époux en tuant vos enfants, c’est ça l’attitude à adopter. Non, non merci Médée ! Jamais ô grand jamais je n’agirai comme toi.
MEDEE – Mais si mais bien sûr ! Foi de Médée, Il faut mettre fin au règne des hommes, tous les anéantir ……………… Elle s’écroule dans le divan de ses patientes ! Ariane s’assoit à sa place, à son bureau… Leur dialogue continue mimé…
SALLE d’ATTENTE :
ANTIGONE - Tu entends ça ? Oh par Zeus, je ne reste pas une seconde de plus ici. C’est Médée, Médée la magicienne qui nous a reçues dans son antre !
EURYDICE – j’ai bien entendu aussi ! Cette femme est folle ! Filons.
A l’entrée du BUREAU DE MEDEE :
ARIANE – Non, mais vraiment, ça n’est plus possible ! Tu as complètement perdu la raison. Je refuse de continuer à travailler pour toi !
MEDEE, redressant la tête – Qu’est-ce que tu racontes ?
ARIANE – je pars !
MEDEE- Noooooooon !
ARIANE aux patientes -: Où partez-vous ?
ANTIGONE – J’ai entendu parler d’un autre endroit sympathique, bien plus à même de nous montrer le chemin du bonheur… Je ne me souviens plus très bien du nom… C’est chez Dionysos je crois…
EURYDICE – Je te suis ! De toute façon, je n’ai rien d’autre de prévu…
ARIANE – Chez Dionysos ? On m’en a dit beaucoup de bien ! Je suis des vôtres.
[Et elle quitte la scène.]
- SergeMédiateur
Ils ont appris tout ce texte ?
- thetisNiveau 5
Oh oui ! Ce fut un peu laborieux d'imposer de prendre du temps pour le grec car je ne suis pas du tout dans un collège d'élite, mais les élèves se sont pris au jeu...
- linotteFidèle du forum
Quel boulot !
L'année prochaine, tu nous racontes quoi ?:lol:
L'année prochaine, tu nous racontes quoi ?:lol:
- thetisNiveau 5
Ah non, l'année prochaine , je vais observer car normalement, je change d'établissement...
- thetisNiveau 5
Je me disais que ce plan du 3è étage pouvait te donner une idée, Serge...
- AmaliahEmpereur
J'adore ton projet! Bravo!
- SergeMédiateur
Merci ! Quant aux autres salles, quelles en étaient les activités ?
- thetisNiveau 5
Pour bien comprendre, nous avons tout composé selon les productions des élèves...
En fait sur les 9 salles, trois interactives :
- Qu'on lui coupe une tête ! Saynète sur un jugement d'Hadès envers un esclave qui a mal agi. Références aux différents condamnés à perpétuité tels Sysiphe, Tantale, Ixion... Puis fin de la scène : Jeu pour tuer Cerbère en touchant une des trois têtes ;
- Goutus : Accueil des élèves les yeux bandés dans une salle consacré au Supplice de Tantale et aux Délices d'Apicius. Après un accueil collectif avec explication du mythe de Tantale, jeux autour de la nourriture (mets de base de la cuisine antique à goûter les yeux bandés ou recettes à calculer pour nourrir 100 Titans, 20 suicidés ou 5 pleureuses...)
- Debout les morts ! Salle consacrée à Pompéi ou une patricienne pompéienne et une esclave se retrouvent face à une des trois Parques et essaient de la convaincre de la laisser retourner sur Terre. L'issue de la pièce dépendait du public -cf Robert Hossein-
3 salles où ont été créées des saynètes par les élèves hellénistes (que des filles) :
- Psy-chédélique
- A l'ombre des maris (dialogue de Pénélope et Créuse qui se retrouvent aux Champs-Elysées)
- Desperate Housewives : Perséphone reçoit chez elle Héra, Athéna , Artémis et Aphrodite . Perséphone se plaint de son mariage, Aphrodite raconte sa dernière aventure amoureuse, et introduit une nouvelle, Alcmène... S'en suit une colère d'Héra sur la présence d'une maîtresse de son mari... qui finit par accoucher sur scène d'Heraclès.
3 salles latines mettant en scène des histoires montées par les 3èmes :
- Cartes sur Table : Néron, César et Livie (femme d'Auguste) se retrouvent pour jouer aux cartes et comparent leurs actes. Hadès intervient en fond (voix enregistrée) pour accélérer la nomination du plus sanglant pour le seconder aux Enfers...
- Suivez la flèche [de Cupidon] : 2 métamorphoses racontées/mimées : l'enlèvement de Perséphone puis Daphné et Apollon
- L'Eternel Masculin : Spartacus et Hercule se retrouvent aux Champs-Elysées, héros devenus stars. Cyrano intervient et dénonce leur "star attitude", leur expliquant ce que doit être le véritable héros !
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En fait sur les 9 salles, trois interactives :
- Qu'on lui coupe une tête ! Saynète sur un jugement d'Hadès envers un esclave qui a mal agi. Références aux différents condamnés à perpétuité tels Sysiphe, Tantale, Ixion... Puis fin de la scène : Jeu pour tuer Cerbère en touchant une des trois têtes ;
- Goutus : Accueil des élèves les yeux bandés dans une salle consacré au Supplice de Tantale et aux Délices d'Apicius. Après un accueil collectif avec explication du mythe de Tantale, jeux autour de la nourriture (mets de base de la cuisine antique à goûter les yeux bandés ou recettes à calculer pour nourrir 100 Titans, 20 suicidés ou 5 pleureuses...)
- Debout les morts ! Salle consacrée à Pompéi ou une patricienne pompéienne et une esclave se retrouvent face à une des trois Parques et essaient de la convaincre de la laisser retourner sur Terre. L'issue de la pièce dépendait du public -cf Robert Hossein-
3 salles où ont été créées des saynètes par les élèves hellénistes (que des filles) :
- Psy-chédélique
- A l'ombre des maris (dialogue de Pénélope et Créuse qui se retrouvent aux Champs-Elysées)
- Desperate Housewives : Perséphone reçoit chez elle Héra, Athéna , Artémis et Aphrodite . Perséphone se plaint de son mariage, Aphrodite raconte sa dernière aventure amoureuse, et introduit une nouvelle, Alcmène... S'en suit une colère d'Héra sur la présence d'une maîtresse de son mari... qui finit par accoucher sur scène d'Heraclès.
3 salles latines mettant en scène des histoires montées par les 3èmes :
- Cartes sur Table : Néron, César et Livie (femme d'Auguste) se retrouvent pour jouer aux cartes et comparent leurs actes. Hadès intervient en fond (voix enregistrée) pour accélérer la nomination du plus sanglant pour le seconder aux Enfers...
- Suivez la flèche [de Cupidon] : 2 métamorphoses racontées/mimées : l'enlèvement de Perséphone puis Daphné et Apollon
- L'Eternel Masculin : Spartacus et Hercule se retrouvent aux Champs-Elysées, héros devenus stars. Cyrano intervient et dénonce leur "star attitude", leur expliquant ce que doit être le véritable héros !
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