- AncalimëNiveau 5
Je viens de lire l'intégralité de ce topic et je dois dire que j'ai trouvé toutes ces réfléxions très intéressantes, notamment pour moi qui suis stagiaire et qui n'avais jamais fait cours avant septembre dernier, et qui suis donc en pleine construction professionnelle, et qui suis aussi, accessoirement, à 24 ans, en pleine construction identitaire.
Je crois pouvoir dire que mon année de stage s'est bien passé puisque je suis en juin toujours vivante , avec une image plutôt positive du métier, et quatre classes sur cinq qui tournent bien. Mais depuis presque deux ans (dès que j'ai commencé à préparer le CAPES et donc à me projeter dans la profession) je vis dans l'angoisse des situations que vous décrivez, parce que comme la personne qui a lancé le topic, j'étais persuadée de ne pas avoir la personnalité nécessaire pour être prof, c'est pourquoi tout ce que vous écrivez me parle beaucoup. Toute l'année j'ai été dans l'auto-analyse pour rectifier le tir dès que ça n'allait pas, et j'ai pris beaucoup de conseils partout, auprès de mes collègues, ici, auprès d'amis, de gens inconnus, de mes élèves même, à leur insu. J'arrive donc en fin d'année avec une classe que j'ai eu du mal à gérer sur toute l'année qui fait le bordel à présent, mais c'est tout, le reste fonctionne bien.
De cette première année, petite expérience certes mais très forte, très marquante, j'ai compris certaines choses :
- L'autorité se construit avant tout en amont. Se faire respecter c'est anticiper toutes les situations à problèmes et les résoudre avant qu'elles ne deviennent des problèmes. C'est donc un cadre bien étanche fait de petites règles simples mais implacables avant d'être une démonstration de force ou une épreuve de séduction.
- Tu ne peux pas te faire respecter si tu ne te respectes pas toi-même. Si tu n'as pas confiance en toi tes élèves n'auront pas confiance en toi (et probablement pas en eux non plus). Respecte toi, tu es toi, avec tes qualités et tes défauts et personne n'a rien à redire là dessus. Pour reprendre confiance en toi (au cas où tu n'as pas confiance en toi aussi à l'extérieur de la classe) fais des activités que tu maîtrises bien, dans lesquelles tu es en confiance où tu es fière de toi, et en classe repense à ces moments là. Je crois aussi qu'il ne faut pas accepter de se faire juger par les autres (expose ton point de vue, défends toi, ça te permettra de t'imposer) mais faire aussi attention à ne pas ressentir tout comme un jugement (le recul, je crois que c'est fondamental dans ce métier, et qu'il faut bien différencier le prof et qui on est profondément à l'intérieur et que cette personne à l'intérieur ne soit jamais accessible aux élèves).
- Il est encore plus dur d'avoir confiance en soi si en plus du regard négatif que l'on pose soi-même sur soi, les collègues, la direction, etc ont un regard négatif sur toi. Entoure toi de bonnes personnes, des gens qui vont te soutenir, mettre en avant, sincérement, toutes tes qualités, et avoir avec toi une démarche constructive. N'aie pas honte, discute avec les gens, mais sans te laisser marcher sur les pieds. Tu es autre chose que ce prof qui se fait parfois bordéliser.
Voilà ce que j'ai retenu en gros. Avec ma classe difficile je me suis pris des trucs dans la figure : deux durs qui ont tout fait pour casser le cours, l'un qui a eu un propos à la limite de l'insulte, et puis les trucs "habituels" mais qui font très mal lorsque l'on débute et que l'on est encore bien naïf, les remarques à voix haute (machin était mieux, ici c'est trop chiant, ... ), les inscriptions sur les cahiers et les tables (le français c'est à***, ... ), les élèves qui imitent tes tics ou parodient un de tes défauts physiques, les élèves qui répondent, refusent de changer de place, tiennent tête, même un qui est sorti de cours comme ça, ... Et pour quelqu'un qui n'est pas sûr de lui en face, ça fait beaucoup.... Solution : Recul à mort, discussion avec collègues (sans épanchement, de façon pragmatique), et soutien de la tutrice, des collègues, et de la direction. Le cap a été tenu pendant la tempête, la classe est toujours agitée bien sûr car c'est difficile à récupérer, mais par contre moi, je ne suis plus la même. La confiance je l'ai maintenant, parce que je me suis pris la tête avec ces élèves et que ça a été ma manière de m'imposer, et que tout que monde me disait "Continue, tu as raison."
Concernant la réorientation, il n'y a que toi qui peux savoir. Mais je crois en tout cas que ce problème de confiance, il peut vraiment être réglé d'une manière ou d'une autre, et que l'enseignement est justement un des endroits les plus instructifs pour ça. J'ai l'impression, et de plus en plus, que finalement je n'ai pas choisi d'être enseignante pour "enseigner la vie", mais plutôt pour l'apprendre. Cette année de stage, plutôt que d'enseigner ma matière, face à mes élèves j'ai plutôt appris à vivre. (Bon, j'ai aussi enseigné ma matière, hein, ils ont quand même appris des choses. )
Sinon, rien à voir, et c'est totalement HS mais je ne résiste pas : Finrod, au vu de ton pseudo, je me demande si nous ne partageons pas la même passion...
Je crois pouvoir dire que mon année de stage s'est bien passé puisque je suis en juin toujours vivante , avec une image plutôt positive du métier, et quatre classes sur cinq qui tournent bien. Mais depuis presque deux ans (dès que j'ai commencé à préparer le CAPES et donc à me projeter dans la profession) je vis dans l'angoisse des situations que vous décrivez, parce que comme la personne qui a lancé le topic, j'étais persuadée de ne pas avoir la personnalité nécessaire pour être prof, c'est pourquoi tout ce que vous écrivez me parle beaucoup. Toute l'année j'ai été dans l'auto-analyse pour rectifier le tir dès que ça n'allait pas, et j'ai pris beaucoup de conseils partout, auprès de mes collègues, ici, auprès d'amis, de gens inconnus, de mes élèves même, à leur insu. J'arrive donc en fin d'année avec une classe que j'ai eu du mal à gérer sur toute l'année qui fait le bordel à présent, mais c'est tout, le reste fonctionne bien.
De cette première année, petite expérience certes mais très forte, très marquante, j'ai compris certaines choses :
- L'autorité se construit avant tout en amont. Se faire respecter c'est anticiper toutes les situations à problèmes et les résoudre avant qu'elles ne deviennent des problèmes. C'est donc un cadre bien étanche fait de petites règles simples mais implacables avant d'être une démonstration de force ou une épreuve de séduction.
- Tu ne peux pas te faire respecter si tu ne te respectes pas toi-même. Si tu n'as pas confiance en toi tes élèves n'auront pas confiance en toi (et probablement pas en eux non plus). Respecte toi, tu es toi, avec tes qualités et tes défauts et personne n'a rien à redire là dessus. Pour reprendre confiance en toi (au cas où tu n'as pas confiance en toi aussi à l'extérieur de la classe) fais des activités que tu maîtrises bien, dans lesquelles tu es en confiance où tu es fière de toi, et en classe repense à ces moments là. Je crois aussi qu'il ne faut pas accepter de se faire juger par les autres (expose ton point de vue, défends toi, ça te permettra de t'imposer) mais faire aussi attention à ne pas ressentir tout comme un jugement (le recul, je crois que c'est fondamental dans ce métier, et qu'il faut bien différencier le prof et qui on est profondément à l'intérieur et que cette personne à l'intérieur ne soit jamais accessible aux élèves).
- Il est encore plus dur d'avoir confiance en soi si en plus du regard négatif que l'on pose soi-même sur soi, les collègues, la direction, etc ont un regard négatif sur toi. Entoure toi de bonnes personnes, des gens qui vont te soutenir, mettre en avant, sincérement, toutes tes qualités, et avoir avec toi une démarche constructive. N'aie pas honte, discute avec les gens, mais sans te laisser marcher sur les pieds. Tu es autre chose que ce prof qui se fait parfois bordéliser.
Voilà ce que j'ai retenu en gros. Avec ma classe difficile je me suis pris des trucs dans la figure : deux durs qui ont tout fait pour casser le cours, l'un qui a eu un propos à la limite de l'insulte, et puis les trucs "habituels" mais qui font très mal lorsque l'on débute et que l'on est encore bien naïf, les remarques à voix haute (machin était mieux, ici c'est trop chiant, ... ), les inscriptions sur les cahiers et les tables (le français c'est à***, ... ), les élèves qui imitent tes tics ou parodient un de tes défauts physiques, les élèves qui répondent, refusent de changer de place, tiennent tête, même un qui est sorti de cours comme ça, ... Et pour quelqu'un qui n'est pas sûr de lui en face, ça fait beaucoup.... Solution : Recul à mort, discussion avec collègues (sans épanchement, de façon pragmatique), et soutien de la tutrice, des collègues, et de la direction. Le cap a été tenu pendant la tempête, la classe est toujours agitée bien sûr car c'est difficile à récupérer, mais par contre moi, je ne suis plus la même. La confiance je l'ai maintenant, parce que je me suis pris la tête avec ces élèves et que ça a été ma manière de m'imposer, et que tout que monde me disait "Continue, tu as raison."
Concernant la réorientation, il n'y a que toi qui peux savoir. Mais je crois en tout cas que ce problème de confiance, il peut vraiment être réglé d'une manière ou d'une autre, et que l'enseignement est justement un des endroits les plus instructifs pour ça. J'ai l'impression, et de plus en plus, que finalement je n'ai pas choisi d'être enseignante pour "enseigner la vie", mais plutôt pour l'apprendre. Cette année de stage, plutôt que d'enseigner ma matière, face à mes élèves j'ai plutôt appris à vivre. (Bon, j'ai aussi enseigné ma matière, hein, ils ont quand même appris des choses. )
Sinon, rien à voir, et c'est totalement HS mais je ne résiste pas : Finrod, au vu de ton pseudo, je me demande si nous ne partageons pas la même passion...
- FinrodExpert
merci pour tes posts Finrod, merci pour vos conseils !
Ben à la base j'ai plus de choses à apprendre de toi que l'inverse (en matière d'enseignement).
Mouais mais ils m'ont retiré le seau aussi, ils ont dû se douter.....
Ok, je note : "offrir un seau à Kitty"
- Invité19Esprit sacré
Finrod a écrit:merci pour tes posts Finrod, merci pour vos conseils !
Ben à la base j'ai plus de choses à apprendre de toi que l'inverse (en matière d'enseignement).
Mouais mais ils m'ont retiré le seau aussi, ils ont dû se douter.....
Ok, je note : "offrir un seau à Kitty"
je ne suis pas certaine de comprendre ce que tu veux dire !
- FinrodExpert
Je suis néotit. C'est tout.
- Invité19Esprit sacré
je suis stagiaire :lol:
- FinrodExpert
J'adore le débat :
"C'est moi le plus inexpérimenté"
"Non c'est moi !"
"moi, moi !"
On dirait des curés devant un film X.
"C'est moi le plus inexpérimenté"
"Non c'est moi !"
"moi, moi !"
On dirait des curés devant un film X.
- Invité19Esprit sacré
oh, laisse moi au moins le privilège de l'oie blanche !
- Kitty KittenNiveau 8
Finrod a écrit:J'adore le débat :
"C'est moi le plus inexpérimenté"
"Non c'est moi !"
"moi, moi !"
On dirait des curés devant un film X.
- AncalimëNiveau 5
Au moins ça veut dire que l'on a tous quelque chose (d'intéressant) à dire. Quant à la comparaison avec les films X...
- FinrodExpert
L'autorité se construit avant tout en amont. Se faire respecter c'est anticiper toutes les situations à problèmes et les résoudre avant qu'elles ne deviennent des problèmes. C'est donc un cadre bien étanche fait de petites règles simples mais implacables avant d'être une démonstration de force ou une épreuve de séduction.
Très important et très dur à bien réussir.
- LefterisEsprit sacré
Finrod a écrit:J'adore le débat :
"C'est moi le plus inexpérimenté"
"Non c'est moi !"
"moi, moi !"
On dirait des curés devant un film X.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PryneiaNiveau 9
Je n'ai pas tout lu en détail, mais il me semble en effet que la rigueur est une base importante pour poser son autorité.
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"Leave me alone and let me go to hell by my own route." Calamity Jane
« Nicht ein Wolf ist der Mensch dem Menschen. Er ist ihm Produkt, die totale Ware ist er ihm. » E. Palmetshofer
(« L’homme n’est pas un loup pour l’homme. Il est un produit pour lui, une marchandise, rien de plus. »)
- chachaNiveau 7
Après une année de stage idyllique à 8h avec des 6èmes choupi, j'ai découvert les difficultés du métier l'an dernier. J'ai découvert peu à peu, qu'il ne faut rien lâcher même si c'est dur et parfois être rigide et forcer le trait, ne pas hésiter à punir (je me laissais toujours attendrir ou je rechignais à punir laissant cela en dernier recours par peur de pourrir l'ambiance de classe) Ne pas céder même sur des petites choses : doigt non levé, je n'écoute pas l'élève, interdiction de fermer son cahier ou de ranger sans autorisation même si la sonnerie retentit, vérification systématique du travail en début d'heure... etc. Surtout, en ce qui concerne les punitions, essayer d'être rigoureux : ne pas oublier de les réclamer, vérifier les signatures sinon cela devient contre-productif.
- EmeraldiaÉrudit
Il faut que tu travailles la confiance en toi et l'affirmation de soi, tu peux entreprendre une psychothérapie ou de l'hypnose à ce sujet. La réparti se développe aussi, on l'acquiert qd on a eu des exemples petit (parents ou autres) mais c'est un entraînement au final...
- Invité14Expert
j'aurai pu moi même écrire ce qu' a écrit Polonia!
J'enseigne depuis 13 ans.
J'éia été brodélisée à mes débuts.
Cela va beaucoup mieux maintenant mais cela aura mis presque plus de 10 ans!
Mes lycéens sont sages jusquà Noel et après cela se dégrade petit à petit.
Il n'a ya pas de problèmes d'incivilités, juste des bavardages mais cela m'empeche de faire mon cours ,comme je le veux, parfois.
Je me demande toujours ce qui ne va pas.
Chez nous, peu de profs sanctionnent et s'imposent comme ça.
je pense que ce sont mes cours qui sont un peu trop monotones .
Pourtant j'utilise ordinateur et calculatrice mais cela ne les motive pas trop...
J'enseigne depuis 13 ans.
J'éia été brodélisée à mes débuts.
Cela va beaucoup mieux maintenant mais cela aura mis presque plus de 10 ans!
Mes lycéens sont sages jusquà Noel et après cela se dégrade petit à petit.
Il n'a ya pas de problèmes d'incivilités, juste des bavardages mais cela m'empeche de faire mon cours ,comme je le veux, parfois.
Je me demande toujours ce qui ne va pas.
Chez nous, peu de profs sanctionnent et s'imposent comme ça.
je pense que ce sont mes cours qui sont un peu trop monotones .
Pourtant j'utilise ordinateur et calculatrice mais cela ne les motive pas trop...
- mitochondrieNiveau 10
polonia82 a écrit:Drôle de titre, pour un message. je m'explique : je me sens handicapée dans mon travail, non pas au sens de débile, mais vraiment handicapée au sens de "il me manque quelque chose que les autres ont, et que moi je n'ai pas".
Ca fait bientôt 10 ans que je suis prof (Capes en 2003) et j'ai l'impression d'avoir à peine progressé, que je fais tout le temps les mêmes erreurs qu'il y a un blocage. J'ai toujours le bordel dans mes classes, à plus ou moins grand niveau.
Vous allez dire, il n'y a pas qu'à moi que ça arrive. Mais j'ai l'impression que c'est toujours pire chez moi. D'après les reflexions des élèves (même si il ne faut pas toujours les écouter) , des parents parfois, des chefs d'établissement ( mon CDE a jugé bon de faire un signalement au rectorat cette année quand-même). Quand je circule dans l'établissement c'est toujours beaucoup plus calme ailleurs que chez moi. Donc je ne pense pas que ce soit uniquement une vue de l'esprit.
J'ai fait beaucoup de remplacements et je me disais que ça irait mieux avec un poste fixe, mais c'est pas franchement mieux. Je suis efficace avec les sixièmes cette année ( je peux m'envoyer cette fleur) mais quand ils sont en maths à côté c'est beaucoup plus calme quand même (pratiquement pas un bruit). Et avec les autres classes c'est le bordel ( et je ne suis pas dans des établissements difficiles) Tous les débuts d'année, je me dis "tu es ferme, tu laisses rien passer" mais ça dégénère tout le temps.
Je n'ai beaucoup de confiance en moi et je sais que c'est là que ça pêche. Je manque de rigueur, de conviction, je suis trop arrangeante sans doute... Je ne sais pas les remettre à leur place ( pas de sens de la répartie), je cède facilement...Je le sais mais je fais tout le temps les mêmes erreurs, je ne fais pas peur aux élèves et les plus délurés n'hésitent pas à se moquer de moi parfois. Ils me disent aussi que je suis injuste : sans doute car je punis sans doute trop (peut-être à tort parfois), mais je ne trouve pas d'autre solution.
Le problème c'est que tout ça concerne ma personnalité, et je ne peux pas me refaire. Je fais mon travail, du mieux que je peux, mais ce mieux n'est pas efficace. Je ne suis pas désespérée. Je me donne encore l'année prochaine pour m'améliorer et sinon j'arrête le massacre. On devrait avoir une situation financière d'ici un an qui me permettra une reconversion. Car je pense que je ne suis pas faite pour ce métier. Je n'arrive pas à avoir une relation correcte avec les élèves. J'aime préparer mes cours et les faire parfois, quand ça marche, mais ça ne marche pas souvent.
Mais comme je suis têtue et que je me sens bête de pas savoir tenir tête à des gamins de 12 ans, je viens quand-même solliciter votre avis et demander des conseils. J'ai lu le sujet '" Tout le monde peut-il devenir prof" , les avis étaient partagés mais je crois que la personnalité joue beaucoup. Merci d'avance.
Polonia, j'aurais pu écrire la même chose, à peu de choses près (= j'étais en lycée, je suis débordée sans avoir d'enfants...). Handicapée, c'est bien comme ça que je le ressens aussi.polonia82 a écrit:Merci pour vos réponses. Il y a du vrai dans tout ce que vous dites.
- C'est vrai que cette année, mes cours n'étaient pas vraiment "bétonnés" même pas du tout parfois, car j'ai une petite fille de 17 mois et je passe déjà beaucoup de temps et d'énergie avec elle
- c'est vrai que le rapport avec la hiérarchie est important. J'ai déjà identifié ce problème depuis quelques temps. Face à la hiérarchie, j'ai vite fait de me sentir comme une gamine prise en faute, parfois je me mets à avoir les larmes aux yeux, alors qu'ils restent avant tout des collègues
- je suis d'accord qu'il y a d'autres façons d'établir la relation avec les élèves qu'en faisant peur ( je ne leur fait absolument pas peur de toute façon) mais j'ai toujours du mal à trouver le bon équilibre.
Bref, dans la théorie entièrement d'accord, mais dans la pratique.... Espérons que ça finira par venir et qu'effectivement l'ancienneté dans le collège fera son effet.
J'ai lu tout le fil, merci à tous de partager expériences et conseils !
Pour ma part, j'ai compris qu'il y a de nombreux points qu'il faut que je change :
1. Je manque cruellement de confiance en moi. (Et si je n'ai pas confiance en moi, pourquoi les élèves devraient-ils avoir confiance ? Si je ne me respecte pas, aucune chance que les élèves me respectent...)
2. Corollaire: je manque de persévérance. J'ai tendance à certains moments à me décourager, à lâcher prise sur la gestion de classe... ça pardonne pas (difficile à rattraper, sentiment justifié d'injustice / d'arbitraire chez les élèves)
3. Mes cours ne sont souvent pas assez "bétonnés" : activités pas assez cadrées, manque de variété, manque de recul... (j'y passe pourtant bcp de temps, mais cette année, je partais de zéro pour presque tout. Et j'ai trop tendance à privilégier la quantité et la théorie par rapport aux "détails" pratiques... )
4. Je ne communique pas assez avec le reste de l'équipe enseignante et éducative (impression d'être fautive, orgueil mal placé).
5. J'ai beau me promettre chaque année d'être ferme dès le début, je réagis toujours trop tard. J'ai du mal à punir (et du coup, paradoxalement, je punis beaucoup, puisque ça dégénère !)
6. Au-delà de tout ça, j'ai l'impression comme toi de ne pas savoir me positionner par rapport aux élèves. Certains m'ont reproché d'être trop froide, et je crois qu'ils ont raison. Je ne montre pas assez que je m'intéresse à eux.
Bref, beaucoup de choses qui relèvent de ma personnalité, au final . En fait, il y a tant de choses qui sont (ou du moins paraissent) naturelles chez certains, et que je n'atteindrai qu'au prix d'efforts longs et laborieux (et encore ?)... Je ne sais pas si je tiendrai jusque-là (et il ne vaut peut-être mieux pas).
Les points 1 et 2 confinant à la pathologie, je sais ce qu'il me reste à faire.
Pour le point 3, ça m'aiderait de connaître mes niveaux à l'avance (je suis TZR) ou, mieux encore, d'avoir les mêmes que cette année.
Tout à fait d'accord, et je trouve ça vraiment dur, sachant qu'une erreur peut nous condamner pour un an... J'hésite à faire un courrier pour demander des remplacements de courte et moyenne durée... Je suis partagée entre ça, et demander à rester dans mon établissement actuel (où ça c'est globalement mal passé, mais puisque vous êtes nombreux à dire que c'est mieux la 2e année... et puis au moins, je pourrai recycler certains cours). Enfin de toute manière, la décision ne m'appartient pas.Finrod a écrit:
Bref, aucune erreur ni aucun repos ne sont permis... (on dirait un trailer pour un film fantastique ou de SF ultra-violent)
Oiseau phenix a écrit:on a tous ramé avec cette classe, ça s'est un peu calmé au fil de l'année mais j'avoue que les jours où ils m'ont bordélisée je n'ai pas su gérer du tout...quand plusieurs individus impossibles à identifier se mettent à faire des bruits de singe, et que la classe entière est agitée, ben là j'avoue que j'en reste un peu les bras ballants.
Vécu aussi cette année...Ancalimë a écrit:Avec ma classe difficile je me suis pris des trucs dans la figure : deux durs qui ont tout fait pour casser le cours, l'un qui a eu un propos à la limite de l'insulte, et puis les trucs "habituels" mais qui font très mal lorsque l'on débute et que l'on est encore bien naïf, les remarques à voix haute (machin était mieux, ici c'est trop chiant, ... ), les inscriptions sur les cahiers et les tables (le français c'est à***, ... ), les élèves qui imitent tes tics ou parodient un de tes défauts physiques, les élèves qui répondent, refusent de changer de place, tiennent tête, même un qui est sorti de cours comme ça, ... Et pour quelqu'un qui n'est pas sûr de lui en face, ça fait beaucoup....
- FinrodExpert
Mitochondrie, pense a demander un "poste adapté" ou un temps partiel thérapeutique si tu en ressens le besoin.
Il y a une commission spéciale pour les postes adaptés (ce sont des postes où on ne rencontrera pas ce genre de problèmes)
Je retrouve des sentiments que j'a eu dans ce que tu dis.
Mais je vais essayer de stimuler mon instinct de survie, et je dis ça sans métaphore.
Il y a une commission spéciale pour les postes adaptés (ce sont des postes où on ne rencontrera pas ce genre de problèmes)
Je retrouve des sentiments que j'a eu dans ce que tu dis.
Mais je vais essayer de stimuler mon instinct de survie, et je dis ça sans métaphore.
- ErgoDevin
C'est un fil que je trouve particulièrement intéressant, même si je ne sais pas trop comment y participer.
Je n'ai aucune confiance en moi dès que je ne suis plus dans une salle de classe...
Prendre la parole devant les collègues ou l'administration, ou d'autres gens, ç'a été calvaire pendant très longtemps. (Ca l'est toujours, mais moins.)
L'année dernière, je gérais très mal les bavardages.
Cette année, j'ai pris énormément confiance en moi - ou plutôt j'ai relativisé beaucoup de choses.
En classe, je suis à l'aise, je me sens dans mon élément, c'est moi le chef et les élèves le savent. Je peux réfléchir mais je ne sais pas trop comment j'ai réussi à m'imposer cette idée.
L'idée de faire cours porte ouverte au début m'a semblé très étrange et je n'osais pas, par peur du bruit (= que vont en penser les collègues ou l'administration quand ils passent ?).
Maintenant, ma porte est quasiment toujours ouverte (sauf oral à faire passer, vidéo...) et j'ai toute confiance quand quelqu'un passe.
Et assez bizarrement, j'arrive mieux à prendre la parole en public qu'avant. (Même ici, je suis plus bavarde. ^^) Je ne sais pas pourquoi, je sais juste que j'ai relativisé beaucoup beaucoup de choses en étant confrontée à l'année que j'ai vécu.
Finalement, je me suis rendu compte que tout ce qu'il y avait autour (prendre la parole en public) n'était pas dangereux. Je ne risque rien à donner mon avis en conseil pédagogique ou à faire une conférence. Au pire, les gens ne sont pas d'accord et on en discute.
Et pourtant, j'ai été (je suis?) pathologiquement timide - avec hyperventilation, crises de tétanie, vomissements (aaah le premier conseil de classe de la classe dont je suis PP... ).
Ca a changé aussi grâce aux gens autour de moi cette année : on m'a fait comprendre et j'ai compris que parler était essentiel chez nous. Et surtout, la première fois que j'ai osé prendre la parole pour dire "Walid, je ne sais pas comment faire...", pour avouer face à la CPE du niveau, la PA et tous les nouveaux arrivants que je n'y arrivais pas, en face, c'est de la compréhension que j'ai eu. Des "c'est normal, d'ailleurs nous non plus, on a essayé ça, ça et ça et ça ne change rien...". Des "on va essayer ça ensemble et on va voir ce que ça donne". Conseils et soutien. Et finalement, cette année, j'ai découvert du positif au travail en équipe et ça m'a permis de me sentir nettement plus légitime dans une salle de classe.
Je n'ai aucune confiance en moi dès que je ne suis plus dans une salle de classe...
Prendre la parole devant les collègues ou l'administration, ou d'autres gens, ç'a été calvaire pendant très longtemps. (Ca l'est toujours, mais moins.)
L'année dernière, je gérais très mal les bavardages.
Cette année, j'ai pris énormément confiance en moi - ou plutôt j'ai relativisé beaucoup de choses.
En classe, je suis à l'aise, je me sens dans mon élément, c'est moi le chef et les élèves le savent. Je peux réfléchir mais je ne sais pas trop comment j'ai réussi à m'imposer cette idée.
L'idée de faire cours porte ouverte au début m'a semblé très étrange et je n'osais pas, par peur du bruit (= que vont en penser les collègues ou l'administration quand ils passent ?).
Maintenant, ma porte est quasiment toujours ouverte (sauf oral à faire passer, vidéo...) et j'ai toute confiance quand quelqu'un passe.
Et assez bizarrement, j'arrive mieux à prendre la parole en public qu'avant. (Même ici, je suis plus bavarde. ^^) Je ne sais pas pourquoi, je sais juste que j'ai relativisé beaucoup beaucoup de choses en étant confrontée à l'année que j'ai vécu.
Finalement, je me suis rendu compte que tout ce qu'il y avait autour (prendre la parole en public) n'était pas dangereux. Je ne risque rien à donner mon avis en conseil pédagogique ou à faire une conférence. Au pire, les gens ne sont pas d'accord et on en discute.
Et pourtant, j'ai été (je suis?) pathologiquement timide - avec hyperventilation, crises de tétanie, vomissements (aaah le premier conseil de classe de la classe dont je suis PP... ).
Ca a changé aussi grâce aux gens autour de moi cette année : on m'a fait comprendre et j'ai compris que parler était essentiel chez nous. Et surtout, la première fois que j'ai osé prendre la parole pour dire "Walid, je ne sais pas comment faire...", pour avouer face à la CPE du niveau, la PA et tous les nouveaux arrivants que je n'y arrivais pas, en face, c'est de la compréhension que j'ai eu. Des "c'est normal, d'ailleurs nous non plus, on a essayé ça, ça et ça et ça ne change rien...". Des "on va essayer ça ensemble et on va voir ce que ça donne". Conseils et soutien. Et finalement, cette année, j'ai découvert du positif au travail en équipe et ça m'a permis de me sentir nettement plus légitime dans une salle de classe.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- mitochondrieNiveau 10
Finrod a écrit:Mitochondrie, pense a demander un "poste adapté" ou un temps partiel thérapeutique si tu en ressens le besoin.
Il y a une commission spéciale pour les postes adaptés (ce sont des postes où on ne rencontrera pas ce genre de problèmes)
J'ai déjà un temps partiel (j'ai anticipé, et je l'ai obtenu par je ne sais quel miracle, mais il n'est pas étiqueté "thérapeutique").
Qu'appelles-tu "poste adapté" ? Je pensais qu'ils ne s'obtenaient que suite à de nombreuses démarches, et surtout, après un passage en CLM / CLD. On ne parle peut-être pas de la même chose, mais il me semble qu'il n'y en a pas assez pour y placer tous les profs en difficulté (j'ai sans doute eu des difficultés importantes, mais je n'ai pas eu de congé maladie, ni, à ma connaissance, de signalement au rectorat... ) Je vais me renseigner quand même.
Edit : ceci dit, je pense me reconvertir un jour ou l'autre ; du coup, il n'est peut-être pas nécessaire que je remue ciel et terre pour obtenir un poste adapté...
Concrètement, ça consiste en quoi ?Finrod a écrit:Mais je vais essayer de stimuler mon instinct de survie, et je dis ça sans métaphore.
- FinrodExpert
Pour les postes adaptés, je n'en sais pas plus, je ne m'en suis pas occupé cette année dans mon syndicat.
Pour l'instinct de survie, disons que ça consiste à être ultra vigilant, de la première seconde à la dernière en cours,en me convainquant que "ma vie en dépend".
J'arrive à être ponctuellement très autoritaire quand je me convainc d'une "menace" pour mon autorité. Mais une fois que les élèves ont compris que c'était juste ponctuel...
Gros défaut que je me traine depuis l 'enfance. j'ai toujours dormi à moitié en cours par intervalles de 10 minutes. Je ne reprenais le fil que de tps en tps et je suivais. J'ai toujours pu suivre comme cela, même en Master 2. Je n'ai eu de pb que en Math Sup/Spé en Physique et en chimie avec ce manque d'attention, du coup c'est resté.
Mais comme prof, c'est une catastrophe. Dé-fois je e me rend compte qu'il y a du bordel et des bavardages monstres que au moment ou un élève lève la main pour s'en plaindre.
Donc va vraiment falloir que mon instinct de survie prenne le pas sur mon côté marmotte hémiplégique.
Pour l'instinct de survie, disons que ça consiste à être ultra vigilant, de la première seconde à la dernière en cours,en me convainquant que "ma vie en dépend".
J'arrive à être ponctuellement très autoritaire quand je me convainc d'une "menace" pour mon autorité. Mais une fois que les élèves ont compris que c'était juste ponctuel...
Gros défaut que je me traine depuis l 'enfance. j'ai toujours dormi à moitié en cours par intervalles de 10 minutes. Je ne reprenais le fil que de tps en tps et je suivais. J'ai toujours pu suivre comme cela, même en Master 2. Je n'ai eu de pb que en Math Sup/Spé en Physique et en chimie avec ce manque d'attention, du coup c'est resté.
Mais comme prof, c'est une catastrophe. Dé-fois je e me rend compte qu'il y a du bordel et des bavardages monstres que au moment ou un élève lève la main pour s'en plaindre.
Donc va vraiment falloir que mon instinct de survie prenne le pas sur mon côté marmotte hémiplégique.
- mitochondrieNiveau 10
Eh bien au moins, tu as l'air d'avoir trouvé ta place (même si faire cours n'est pas notre seule mission)Ergo a écrit:
Je n'ai aucune confiance en moi dès que je ne suis plus dans une salle de classe...
[...]
En classe, je suis à l'aise, je me sens dans mon élément, c'est moi le chef et les élèves le savent.
Bravo !Ergo a écrit:
Et assez bizarrement, j'arrive mieux à prendre la parole en public qu'avant. (Même ici, je suis plus bavarde. ^^) Je ne sais pas pourquoi, je sais juste que j'ai relativisé beaucoup beaucoup de choses en étant confrontée à l'année que j'ai vécu.
Finalement, je me suis rendu compte que tout ce qu'il y avait autour (prendre la parole en public) n'était pas dangereux. Je ne risque rien à donner mon avis en conseil pédagogique ou à faire une conférence. Au pire, les gens ne sont pas d'accord et on en discute.
Si ce n'est pas indiscret, comment devient-on prof quand on est pathologiquement timide ? (je le suis aussi - mais moi, je suis devenue prof un peu par défaut).Ergo a écrit: Et pourtant, j'ai été (je suis?) pathologiquement timide - avec hyperventilation, crises de tétanie, vomissements (aaah le premier conseil de classe de la classe dont je suis PP... ).
Tu l'as peut-être déjà raconté sur le forum ; si c'est le cas, désolée de reposer la question !
- mitochondrieNiveau 10
Ok, je visualise mieux !Finrod a écrit:
Pour l'instinct de survie, disons que ça consiste à être ultra vigilant, de la première seconde à la dernière en cours,en me convainquant que "ma vie en dépend".
Même chose, sauf que je n'ai pas d'élèves qui lèvent la main pour se plaindre des bavardages. Je réalise au moment où je dois élever la voix. Dans ces conditions, difficile d'agir à la source. Je vais donc adopter ton concept d' "ultra-vigilance" (ça suppose pour moi de ne pas aller en cours "au radar" et donc de dormir suffisamment... j'ai oublié d'indiquer ça dans ma liste)Finrod a écrit:Gros défaut que je me traine depuis l 'enfance. j'ai toujours dormi à moitié en cours par intervalles de 10 minutes. Je ne reprenais le fil que de tps en tps et je suivais. J'ai toujours pu suivre comme cela, même en Master 2. Je n'ai eu de pb que en Math Sup/Spé en Physique et en chimie avec ce manque d'attention, du coup c'est resté.
Mais comme prof, c'est une catastrophe. Dé-fois je e me rend compte qu'il y a du bordel et des bavardages monstres que au moment ou un élève lève la main pour s'en plaindre.
:lol:Finrod a écrit:Donc va vraiment falloir que mon instinct de survie prenne le pas sur mon côté marmotte hémiplégique.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Avec la direction: exiger beaucoup de soi-même pour se sentir irréprochable, ensuite, exiger beaucoup d'eux quitte à aller au clash.
Avec les élèves: même chose en ajoutant quelques petits "trucs":
_ Le "non" marche toujours très bien
_ Refuser le débat, couper la parole quand ils répondent, jusqu'à ce qu'ils se taisent
_ Pour ceux qui ont des problèmes de personnalité (comme moi, trop compréhensif à la base), se créer un personnage de psychopathe de la rigueur et de roi de la casse. S'ils doivent détester quelqu'un ce sera lui.
_ Grand sens de la justice. Un recadrage verbalement violent de l'élève sympa / moteur de la classe est toujours bon à prendre (s'il prend la grosse tête et repousse les limites), même s'il est un peu gratuit et téléphoné. Une sévère punition au chouchou mignon même si c'est la première fois qu'il fait une faute. ça pose le personnage.
Avec les élèves: même chose en ajoutant quelques petits "trucs":
_ Le "non" marche toujours très bien
_ Refuser le débat, couper la parole quand ils répondent, jusqu'à ce qu'ils se taisent
_ Pour ceux qui ont des problèmes de personnalité (comme moi, trop compréhensif à la base), se créer un personnage de psychopathe de la rigueur et de roi de la casse. S'ils doivent détester quelqu'un ce sera lui.
_ Grand sens de la justice. Un recadrage verbalement violent de l'élève sympa / moteur de la classe est toujours bon à prendre (s'il prend la grosse tête et repousse les limites), même s'il est un peu gratuit et téléphoné. Une sévère punition au chouchou mignon même si c'est la première fois qu'il fait une faute. ça pose le personnage.
- ErgoDevin
Moi aussi, j'ai simplement suivi le cursus logique mais prof, à la base, et prof dans le secondaire, c'est un métier par défaut que je ne voulais absolument pas faire. Du coup, cette année est une grande surprise.mitochondrie a écrit:Si ce n'est pas indiscret, comment devient-on prof quand on est pathologiquement timide ? (je le suis aussi - mais moi, je suis devenue prof un peu par défaut).Ergo a écrit: Et pourtant, j'ai été (je suis?) pathologiquement timide - avec hyperventilation, crises de tétanie, vomissements (aaah le premier conseil de classe de la classe dont je suis PP... ).
Tu l'as peut-être déjà raconté sur le forum ; si c'est le cas, désolée de reposer la question !
Expliquer pourquoi ça marche est plus compliqué...
J'ai fait de la musique pendant très longtemps, je n'arrivais pas à oublier les gens quand je jouais mais le plaisir que ça me procurait était supérieur à l'inconfort.
Ensuite, on m'a conseillé de faire du théâtre. J'en ai fait trois ans au lycée, ç'a été les pires années de ma vie et les années où les crises ont été les plus violentes. Et puis, je n'entrerai pas dans les détails (ou alors par MP) mais pendant ces années-là, j'ai été confrontée à une personne "d'autorité" qui voulait nuire et manipuler. Du jour où je m'en suis rendue compte, je me suis construite en opposition. Tout ce que j'ai fait ensuite a été fait pour lui prouver (et me prouver) qu'elle avait tort et que je pouvais réussir, quitte à aller contre ma personnalité.
La vengeance est un bon moteur, parfois.
C'est aussi quelque part un avantage: personne ne peut m'atteindre, le mal a déjà été fait et je doute que quiconque aille aussi loin qu'elle.
Tout cela relève de la psychiatrie donc je n'ai pas les compétences pour en parler convenablement.
Ca explique aussi pourquoi ça se passe bien avec les gamins: il n'y a qu'avec les adultes que je ne me sente pas à ma place.
(Je suis aussi quelqu'un de très têtu et je n'aime pas quand ça ne marche pas. Donc je réessaie.)
Je me retrouve assez dans la liste établie par arth75.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je rajouterai un élément essentiel quand même: la bienveillance est la clé.
Mais dans certains établissements (tous en fait), elle n'est pas toujours reconnue comme une qualité par les parents, l'administration et les élèves (essentiellement en raison d'une sorte de "délit de sale gueule").
Donc ce que j'ai mis plus haut sert surtout à montrer que la bienveillance est VOULUE ("gentil je suis pour ne pas me renier totalement, le pire *** je peux être si on ne me respecte pas") et non SUBIE ("gentil je suis car je n'ai pas le choix, je suis comme ça et pas autrement")
Mais dans certains établissements (tous en fait), elle n'est pas toujours reconnue comme une qualité par les parents, l'administration et les élèves (essentiellement en raison d'une sorte de "délit de sale gueule").
Donc ce que j'ai mis plus haut sert surtout à montrer que la bienveillance est VOULUE ("gentil je suis pour ne pas me renier totalement, le pire *** je peux être si on ne me respecte pas") et non SUBIE ("gentil je suis car je n'ai pas le choix, je suis comme ça et pas autrement")
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Asinus asinum fricat
- SaloumHabitué du forum
Je vais ajouter ma voix aux autres : je suis entièrement d'accord avec Finrod ! Je crois que nous sommes nombreux à devoir désapprendre notre première idée du métier de prof, mais aussi à découvrir peu à peu (mais avec soulagement!) que l'autorité ça s'apprend car elle consiste en une série de rituels, de réactions systématiques, d'anticipation des problèmes. J'ai à peu près fait le même cheminement et ce n'est pas encore gagné (CAPES en 2003 comme Polonia). Il y a un deuil à faire (le prof cool et les élèves, malicieux certes, mais pleins de curiosité) et la couleuvre peut être dure à avaler.
Je trouve difficile de garder le bon équilibre qui réside il me semble entre une attitude impartiale face au groupe et une bienveillance réservée à chaque individu. Bien souvent, la classe devient pour moi une entité unique qu'une majorité d'élèves chiants rend difficile à supporter et à qui je finis par en vouloir personnellement. Je trouve difficile de garder cette lucidité : la classe est composée d'individus dont les agissements sont le plus souvent provoqués par le groupe.
En résumé : je cherche à être compréhensive et à l'écoute de chacun, résultat je suis trop cool envers le groupe qui en profite. Du coup, je finis par prendre en grippe l'ensemble et par être injuste envers certains... Heu, je ne sais pas si je suis claire, là...
Je trouve difficile de garder le bon équilibre qui réside il me semble entre une attitude impartiale face au groupe et une bienveillance réservée à chaque individu. Bien souvent, la classe devient pour moi une entité unique qu'une majorité d'élèves chiants rend difficile à supporter et à qui je finis par en vouloir personnellement. Je trouve difficile de garder cette lucidité : la classe est composée d'individus dont les agissements sont le plus souvent provoqués par le groupe.
En résumé : je cherche à être compréhensive et à l'écoute de chacun, résultat je suis trop cool envers le groupe qui en profite. Du coup, je finis par prendre en grippe l'ensemble et par être injuste envers certains... Heu, je ne sais pas si je suis claire, là...
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