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Triskel
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Le chômage des surdiplômés. Empty Le chômage des surdiplômés.

par Triskel Mar 1 Mai - 21:10
http://www.marianne2.fr/Une-vraie-chomeuse-31-ans-bac-8-deux-entretiens_a217247.html

A ne pas lire si, comme moi, vous passez l'agrégation pour faire de la recherche...
John
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par John Mar 1 Mai - 21:18
Elle a fait des études de théologie, aussi ? :abe:
Faut avoir envie...

Je vais me faire l'avocat du diable, mais elle évoque avec une certaine gêne les diplômes professionalisants, et dans le même temps elle s'indigne de ne pas être recrutée par le monde professionnel.

Elle a fait une thèse pour être maître de conf'. Si elle veut bosser dans l'édition, il y a à présent des cursus pour cela.

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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Condorcet Mar 1 Mai - 21:36
Un ouvrage symptomatique publié en 2001
http://www.amazon.fr/Les-intellos-pr%C3%A9caires-Anne-Rambach/dp/2213609276

Remanié, réactualisé et publié en 2009
http://www.amazon.fr/Nouveaux-Intellos-Precaires-Rambach-Marine/dp/223406127X/ref=sr_1_sc_2?s=books&ie=UTF8&qid=1335900895&sr=1-2-spell

Bienvenue au club et bonne chance !
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Condorcet Mar 1 Mai - 21:47
Triskel trefle trefle trefle trefle trefle
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Triskel Mar 1 Mai - 22:04
Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

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Est un bien bel espoir.
Leclochard
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Leclochard Mar 1 Mai - 22:12
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

En même temps, s'il faut faire huit ans d'études pour prouver cela... Rolling Eyes Je ne sais comment recrutent les entreprises mais j'ai l'impression d'une fuite en avant en lisant son parcours. Elle en a fait trop d'un certain point de vue.

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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ergo Mar 1 Mai - 22:21
Ca indique effectivement que le doctorat en lettres et sciences humaines n'est reconnu nulle part, même pas dans ses propres écoles.

Elle a été prof, mais elle n'a apparemment pas les concours (ou ça n'est pas dit).

On le sait bien que maintenant, la qualif pour être MCF ne vaut rien: tout le monde l'a. Donc il faut la thèse + l'agrégation mais comme c'est aussi le cas de tous les postulants... Rolling Eyes

Ca me rappellera toujours cette anecdote racontée par une de mes profs (PR) quand elle m'avait dit qu'ils hésitaient à encourager les étudiants vers la recherche parce que "même [truc] qui est normalien n'a pas eu de poste cette année".

Vu le nombre de postes de MCF en littérature section 11 (pour faire court)...

Alors si déjà le doctorat ne suffit pas pour ce pour quoi il est destiné (la recherche), imaginez ce que ça donne pour ce que pour quoi il n'est pas destiné...

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alberto79
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par alberto79 Mar 1 Mai - 22:44
Dans ce cas, je ne vois pas une personne surdiplômée, mais plutôt une personne mal diplômée. Le doctorat est un diplôme que, malheureusement, mène de façon pratiquement exclusive à la recherche, ou à l´enseignement supérieur. La fille de cet article a deux options, passer un concours de la fonction publique, ou accepter un travail qui ne demande pas de diplômes.
Condorcet
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Condorcet Mer 2 Mai - 0:02
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...
alberto79
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par alberto79 Mer 2 Mai - 0:17
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

Mais Condorcet, je crois que personne ne dit ça. Elle peut étudier ce qu´elle veut. Mais qu´elle ne peut pas se plaindre après de ne pas trouver un travail par rapport à ses études. On ne peut pas avoir le beurre et l´argent du beurre.
Ronin
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ronin Mer 2 Mai - 0:20
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

J'avoue que j'ai un peu de mal à te suivre là. Donc on n'est pas responsable de ses choix ? si elle a choisi un sujet de recherche qui allait droit dans l'impasse, ce dont elle-même semble être consciente, ce n'est pas de sa faute et il faut lui trouver un poste de MCF quand même ? il me semble que justement pour quelqu'un qui se veut lucide, intelligent, capable d'analyse il y a un petit problème non ?
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par Condorcet Mer 2 Mai - 0:23
alberto79 a écrit:
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

Mais Condorcet, je crois que personne ne dit ça. Elle peut étudier ce qu´elle veut. Mais qu´elle ne peut pas se plaindre après de ne pas trouver un travail par rapport à ses études. On ne peut pas avoir le beurre et l´argent du beurre.

Qui délivre des diplômes de doctorat à la pelle sans se soucier du taux d'encadrement très élevé de certain(e)s directeurs/directrices de thèse ? Qui considère comme un fait mineur le fait que si peu de thèses soient financées (alors que pourtant les écoles doctorales ont été homologuées) ou que les sujets de thèse offrent aux doctorant(e)s des perspectives réelles d'insertion dans la recherche publique ou privée ? Sans doute le doctorant ou le thésard, Deus ex machina, omniscient et pleinement responsable !


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par Condorcet Mer 2 Mai - 0:28
Ronin a écrit:
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

J'avoue que j'ai un peu de mal à te suivre là. Donc on n'est pas responsable de ses choix ? si elle a choisi un sujet de recherche qui allait droit dans l'impasse, ce dont elle-même semble être consciente, ce n'est pas de sa faute et il faut lui trouver un poste de MCF quand même ? il me semble que justement pour quelqu'un qui se veut lucide, intelligent, capable d'analyse il y a un petit problème non ?

Bien peu de thésards connaissent au début de leurs trois ans sinon plus leur chance réelle d'obtenir le diplôme et les perspectives réelles qu'ils/elles offrent. Le parcours du ou de la thésard(e) participe du chemin d'embûches et l'incertitude y a sa part. Il/Elle tente d'ouvrir les possibles mais ceux-ci peuvent tout aussi bien se refermer sur lui/elle.
Appréhender à l'échelle de l'individu un choix qui est aussi celui de la Cité s'assimile aussi à un refus de comprendre et d'infléchir le discrédit que connaissent les études longues.


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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par alberto79 Mer 2 Mai - 0:32
condorcet a écrit:
alberto79 a écrit:
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

Mais Condorcet, je crois que personne ne dit ça. Elle peut étudier ce qu´elle veut. Mais qu´elle ne peut pas se plaindre après de ne pas trouver un travail par rapport à ses études. On ne peut pas avoir le beurre et l´argent du beurre.

Qui délivre des diplômes de doctorat à la pelle sans se soucier du taux d'encadrement très élevé de certain(e)s directeurs/directrices de thèse ? Qui considère comme un fait mineur le fait que si peu de thèses soient financées (alors que pourtant les écoles doctorales ont été homologuées) ? Sans doute le doctorant ou le thésard, Deus ex machina, omniscient et pleinement responsable !


Je partage votre opinion sur tous ces défauts. Plus d´orientation est nécessaire et aussi réduire le nombre de thèses de doctorat dans certaines matières. Néanmoins, l´étudiant reste libre et donc responsable de ses choix.
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par Ronin Mer 2 Mai - 0:34
Et tu ne crois pas qu'un étudiant qui a un bac+5 peut se renseigner un peu sur son directeur de thèse ou sur les débouchés éventuels non ? je ne dis pas qu'elle est seule responsable de la situation mais quand même ! si à ce niveau là les gens ne sont pas un peu clairvoyants...

Lorsque j'étais étudiant mon directeur de mémoire nous disait déjà que les places étaient très chères et qu'il fallait bien réfléchir avant de se lancer dans une thèse. J'étais boursier je ne pouvais pas jouer sans filet, je n'ai pas joué. De son expérience, pour un poste de MCF il y avait 20 candidatures, les étudiants en master ne peuvent pas réfléchir un peu, non ?

De même dans ma fac il y avait 1000 étudiants en première de psycho pour 22 places en DESS, tu ne crois pas qu'il pouvait aussi se renseigner un poil sur la pertinence de s'inscrire dans cette filière ? Si l'on ne met pas de sélection et que les étudiants ne sont pas un peu responsables de leurs choix à ce niveau là j'ai un doute quant à leur sagacité. En ce qui concerne ce témoignage elle semble quand même consciente d'y être un peu pour qqch non ? parce que excuse moi mais sinon je vois pas bien où est la capacité d'analyse et de raisonnement.

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par Ronin Mer 2 Mai - 0:37
condorcet a écrit:
Ronin a écrit:
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

J'avoue que j'ai un peu de mal à te suivre là. Donc on n'est pas responsable de ses choix ? si elle a choisi un sujet de recherche qui allait droit dans l'impasse, ce dont elle-même semble être consciente, ce n'est pas de sa faute et il faut lui trouver un poste de MCF quand même ? il me semble que justement pour quelqu'un qui se veut lucide, intelligent, capable d'analyse il y a un petit problème non ?

Bien peu de thésards connaissent au début de leurs trois ans sinon plus leur chance réelle d'obtenir le diplôme et les perspectives réelles qu'ils/elles offrent. Le parcours du ou de la thésard(e) participe du chemin d'embûches et l'incertitude y a sa part. Il/Elle tente d'ouvrir les possibles mais ceux-ci peuvent tout aussi bien se refermer sur lui/elle.
Appréhender à l'échelle de l'individu un choix qui est aussi celui de la Cité s'assimile aussi à un refus de comprendre et d'infléchir le discrédit que connaissent les études longues.

Le choix d'un étudiant de faire une thèse est le choix de la cité ? que dire alors de ceux qui passent les concours d'enseignants du premier ou du second degré ? s'ils ne réussissent pas c'est aussi la faute de la cité ?
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par Condorcet Mer 2 Mai - 0:39
Je ne connais pas cette étudiante et il m'est difficile de juger de son parcours. Je suis tout à fait d'accord pour la sélection mais celle-ci doit s'exercer à l'entrée du doctorat et non à la sortie. Il y a trop de thèses soutenues, ce qui accroît la précarité des doctorant(e)s et des docteur(e)s. Les modalités d'évaluation de la thèse, pourtant strictes, ne permettent plus de bien distinguer les travaux qui méritent d'être poursuivis, des travaux honorables sans plus et ceux tout justes corrects.
Condorcet
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Condorcet Mer 2 Mai - 0:42
Ronin a écrit:
condorcet a écrit:
Ronin a écrit:
condorcet a écrit:
Triskel a écrit:Pour moi, son profil témoigne surtout d'un désir de non-spécialisation, peut-être pour éviter de se fermer des portes. Quand je vois mes camarades agrégatifs râler parce qu'on leur demande des compétences d'ancien français alors qu'ils sont vingtiémistes, de littérature quand ils sont grammairiens, je me dis qu'ils n'auront pas l'ouverture d'esprit nécessaire à un travail de recherche. Cette personne, au moins, fait feu de tout bois. A moins que ce ne soit du dilettantisme... peu importe, au fond.

Ce que je retiens de son discours, c'est avant tout que le doctorat en sciences humaines n'est pas reconnu pour ce qu'il est : un travail de fond, qui ne demande pas simplement d'aimer la littérature ou les boutons de culotte des grognards napoléoniens, mais d'être capable de sélectionner, d'analyser des sources d'informations, pour en extraire l'essentiel qui servira de matériau à une réflexion. Bref, un vrai travail, comme celui dont on parlait tant ces derniers jours.
Derrière ce cas, c'est une crise de la pensée qui se fait jour. Une déchirure de plus dans le voile qu'on nous fout sur la face.

@Condorcet : Merci ! C'est ce qu'il me faut, j'avoue. Smile

Tout à fait. Et renvoyer l'individu à ses choix alors que les dynamiques salariales obéissent à des logiques qu'il ne peut ni maîtriser ni appréhender en totalité me paraît bien représentatif de l'état d'esprit contemporain. "Il/Elle n'avait qu'à... [aurait dû savoir que]...". Bref...

J'avoue que j'ai un peu de mal à te suivre là. Donc on n'est pas responsable de ses choix ? si elle a choisi un sujet de recherche qui allait droit dans l'impasse, ce dont elle-même semble être consciente, ce n'est pas de sa faute et il faut lui trouver un poste de MCF quand même ? il me semble que justement pour quelqu'un qui se veut lucide, intelligent, capable d'analyse il y a un petit problème non ?

Bien peu de thésards connaissent au début de leurs trois ans sinon plus leur chance réelle d'obtenir le diplôme et les perspectives réelles qu'ils/elles offrent. Le parcours du ou de la thésard(e) participe du chemin d'embûches et l'incertitude y a sa part. Il/Elle tente d'ouvrir les possibles mais ceux-ci peuvent tout aussi bien se refermer sur lui/elle.
Appréhender à l'échelle de l'individu un choix qui est aussi celui de la Cité s'assimile aussi à un refus de comprendre et d'infléchir le discrédit que connaissent les études longues.

Le choix d'un étudiant de faire une thèse est le choix de la cité ? que dire alors de ceux qui passent les concours d'enseignants du premier ou du second degré ? s'ils ne réussissent pas c'est aussi la faute de la cité ?

Les jurys de CAPES ont coutume de dire qu'ils attendent des postulant(e)s ce que doit savoir un étudiant de licence (du moins tel était le cas avant la réforme de 2009). En délivrant trop de licences, l'Etat ne rend pas service aux diplômés en leur berçant d'illusions sur la valeur réelle du diplôme obtenu. De cette tendance à émettre des assignats, de cette croissance exponentielle des diplômé(e)s, l'Etat est comptable.


Dernière édition par condorcet le Mer 2 Mai - 0:43, édité 1 fois
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ronin Mer 2 Mai - 0:43
D'accord mais pour ce qui est de la responsabilité individuelle de l'étudiant ?

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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Condorcet Mer 2 Mai - 0:44
Ronin a écrit:D'accord mais pour ce qui est de la responsabilité individuelle de l'étudiant ?

Elle est la même que celle ou celui qui choisit un conjoint et se trompe.
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par alberto79 Mer 2 Mai - 0:44
condorcet a écrit:Je ne connais pas cette étudiante et il m'est difficile de juger de son parcours. Je suis tout à fait d'accord pour la sélection mais celle-ci doit s'exercer à l'entrée du doctorat et non à la sortie. Il y a trop de thèses soutenues, ce qui accroît la précarité des doctorant(e)s et des docteur(e)s. Les modalités d'évaluation de la thèse, pourtant strictes, ne permettent plus de bien distinguer les travaux qui méritent d'être poursuivis, des travaux honorables sans plus et ceux tout justes corrects.

Je suis complètement d´accord.
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ronin Mer 2 Mai - 0:48
Nan mais attend là tu esquives. Tu me dis que ce n'est pas de sa faute, qu'elle ne pouvait pas savoir ? tu ne trouves pas ça un peu léger ?

Donc si je choisis de faire une thèse et que je suis accepté, même si je me lance dans un sujet bidon, même si je suis conscient que je vais dans l'impasse, ce n'est pas ma faute, c'est la société qui a une mauvaise dynamique salariale ? c'est la faute de l'état d'esprit contemporain ?

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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ergo Mer 2 Mai - 1:18
Ronin a écrit:
Donc si je choisis de faire une thèse et que je suis accepté, même si je me lance dans un sujet bidon, même si je suis conscient que je vais dans l'impasse, ce n'est pas ma faute, c'est la société qui a une mauvaise dynamique salariale ? c'est la faute de l'état d'esprit contemporain ?
Curieusement, j'ai envie de répondre oui.
D'abord parce qu'on n'a aucune certitude que son sujet était bidon, ensuite parce qu'on ne connaît pas son parcours réel. Ce qu'elle critique, ce n'est pas de ne pas avoir trouvé de poste de MCF (en effet très rare), c'est que son bac+8 soit moins considéré qu'un bac+5. Et ça, oui, c'est la faute d'une mauvaise dynamique salariale. Car enfin, tout logicien pourra dire que 8>5.

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par Condorcet Mer 2 Mai - 1:24
Ronin a écrit:Nan mais attend là tu esquives. Tu me dis que ce n'est pas de sa faute, qu'elle ne pouvait pas savoir ? tu ne trouves pas ça un peu léger ?

Donc si je choisis de faire une thèse et que je suis accepté, même si je me lance dans un sujet bidon, même si je suis conscient que je vais dans l'impasse, ce n'est pas ma faute, c'est la société qui a une mauvaise dynamique salariale ? c'est la faute de l'état d'esprit contemporain ?

Oui puisqu'il faut être autorisé à s'inscrire en thèse, ce qui signifie convaincre un directeur de thèse qui va transmettre le dossier au directeur de l'école doctorale qui va le transmettre au conseil scientifique de l'université qui autorise l'inscription. Au début de la thèse, vous ne connaissez que très imparfaitement les modalités de recrutement dans le supérieur. Petite remarque en passant : dans d'autres pays, les docteur(e)s se voient offrir des débouchés bien meilleurs... Il y a quand même une triste exception française en la matière.
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Le chômage des surdiplômés. Empty Re: Le chômage des surdiplômés.

par Ronin Mer 2 Mai - 1:39
Sur ce point je suis entièrement d'accord. Ce que je remarque c'est que vous semblez considérer qu'elle n'est pour rien dans ce qui lui arrive. Que la thèse soit acceptée c'est une chose ( il faudrait d'ailleurs se demander quel petit jeu jouent les directeurs de thèse) mais en même temps il me semble quand même qu'elle pouvait, aussi, se renseigner un peu sur les débouchés non ? parce que l'acceptation en thèse ne veut pas dire boulot derrière. Sinon que devraient dire tous les étudiants qui s'inscrivent en première année à la fac ?

Par ailleurs, je me répète, mais il est question dans l'article de capacité d'analyse, de raisonnement, de perspicacité. Or, elle convient elle-même qu'elle s'est en partie fourvoyée dans cette orientation, donc dire qu'elle n'y est pour rien c'est quand même on ne peut plus antinomique.

Quant à la différence bac+5/+8 cela me semble quand même logique te facile à comprendre. Vous avez dit vous même que la thèse c'est une recherche te que le débouché normal c'est la recherche ou l'enseignement supérieur. Il est parfaitement logique qu'une entreprise préfère quelqu'un qui a fait un master pro et qui a donc un projet qui paraît, par définition, plus pertinent et plus en adéquation.

Le problème n'est pas +5/+8 ne fait, il est recherche / application professionnelle dans le privé.

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