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- AncalimëNiveau 5
Voici le profil de deux élèves ascolaires et de plus en plus problématiques de 5eme :
Ils sont frères bien qu'ayant presque deux ans de différence. L'un a donc deux ans de retard, un niveau général très faible, et décroche complétement du système scolaire. L'autre est meilleur scolairement parlant, mais le comportement devient tout aussi problématique que celui de son frère. Ce sont deux gamins qui jouent avec l'autorité de l'adulte, testant continuellement la résistance des uns et des autres, cherchent continuellement à perturber le cours car c'est leur seule manière d'exister, et cherchent à manipuler la classe entière pour qu'elle s'allie à eux (en plus comme ils sont frères ils font équipe) ce qui n'aboutit pas car les autres ont bien compris où était leur intérêt. Les punitions pleuvent, les exclusions de cours aussi, et ils ont été exclus une journée à plusieurs reprises, notamment parce qu'ils fumaient sur la cour. Ils sont sous fiche de suivi mais oublient leur fiche chez eux, la déchirent, ou s'en fichent totalement, si bien que celle-ci n'a aucune utilité.
Quelques situations de classe :
- L'élève ou les deux élèves refusent d'entrer en classe, s'enfuient dans le couloir, font deux trois fois le tour, puis reviennent, entrent, et refusent de s'asseoir à leurs places habituelles. Il faut exiger le changement de place pendant 3 bonnes minutes avant qu'ils ne cèdent.
- Ils n'amènent pas leurs affaires et lorsqu'ils les ont, ne les sortent pas. Lorsque le professeur leur demande de sortir leurs affaires, ils refusent. Je monte au créneau en exigeant qu'ils sortent leurs affaires. "J'les ai pas". J'exige qu'ils sortent une feuille et un crayon. "J'en ai pas". Je demande le carnet de correspondance, ils refusent de le sortir. Je menace d'aller le chercher moi-même dans leur sac. "Vous z'avez pas le droit M'dame.". Je me fâche, ils sourient. Lorsque je me fâche contre l'un l'autre l'encourage "Vas-y ! Te fais pas avoir ! Cède pas !". Heureusement la classe ne suit pas. Pour préserver le groupe, et parce que j'ai bien conscience que chaque moment d'opposition est un régal pour eux, je finis par me retirer en disant "On réglera ça à la fin du cours".
- "Madame, on peut sortir ? Madame vous pouvez nous exclure ?" "On va en perm ?". Face à ce genre de remlarques, et parce que l'exclusion est une victoire pour eux, je refuse de les exclure et les maintiens en classe même s'ils pourissent l'ambiance.
- Lorsque je les reprends très fermement, ils éclatent de rire. Je sais que cet éclat de rire est volontaire, il est fait par provocation. Lorsque ce n'est pas l'éclat de rire, ils me regardent en disant "Ouh là, on a peur Madame. Vous allez nous écrire un mot dans le carnet ? C'est méchant, ça".
- Ils passent le cours à tout faire pour être exclus : interpellation de l'un et l'autre, gêne vis à vis des camarades (ils répètent leurs noms en se moquant d'eux), ils font des remarques tout haut, très déplacées sur le cours : "c'est nul", "c'est mal écrit", "on comprend rien". "Vous êtes fachée madame ?" "Oh, vous êtes en colère".
- Lorsque les punitions sont distribuées : "Je les ferai pas". "Tu viendras les faire en colle si elles ne sont pas faites". "Je viendrai pas".
Voilà la situation telle quelle se présente en cours de latin. J'ai informé la CPE que je ne les acceptais plus en cours. Je ne vois pas pourquoi le groupe et moi nous aurions à supporter ce genre de comportement. Dorénavant, et jusqu'à une durée indéterminée ils iront en permanence avec une évaluation, à la place de chaque heure de latin.
La situation est un peu meilleure en français. Ils sont très pénibles dans tous les cours, mais de façon vraiment plus marquée dans les miens (c'est moi qui les ai le plus grand nombre d'heures dans la semaine), jusqu'à être intenables en latin (qu'ils n'ont pas choisi).
Rencontre avec les parents + le directeur + la CPE + les collègues (moi et une collègue d'anglais) qui se concluera certainement par le changement de classe de l'un des deux frères et l'arrêt officiel du latin pour les deux (avec sanction à la place).
Face à ce genre de profil d'élève je me sens bien démunie. De plus, étant stagiaire, je ne sais pas encore très bien comment imposer mon autorité d'un seul coup et sans compromis. J'ai longtemps cherché à discuter avec eux, je les ai pris plein de fois en entretien, sans grand changement, puis je les ai puni, je les ai collé, mais j'ai l'impression que plus la sanction devient forte et plus ils s'opposent. Et comme je suis débutante, ils se réjouissent d'entrer en opposition avec moi, car ils sentent le manque d'assurance. Je ne rentre donc pas dans leur jeu, et je préfère me retirer que de livrer un spectacle à toute la classe, comme le veulent ces deux élèves. Je reste dans mon rôle de prof, et en retrait, mais n'arrive pas à leur sortir une vraie soufflante (d'ailleurs aurait-elle de l'effet ?). Les collègues gèrent ces deux élèves avec une autorité extrême, ce dont je ne suis pas capable pour le moment.
Vous êtes-vous déjà retrouvé confrontés à ce genre de problème ? Quelle a été votre réaction ? Avez-vous des pistes pour gérer ces deux élèves ? C'est d'autant plus frustant que tous les autres cours fonctionnent bien et que même dans ces deux cours, le groupe est avec moi et porte le cours. Mais ces deux élèves me bouffent.
Bref, comment faire ? Les conseils des vétérans sont les bienvenus !
Ils sont frères bien qu'ayant presque deux ans de différence. L'un a donc deux ans de retard, un niveau général très faible, et décroche complétement du système scolaire. L'autre est meilleur scolairement parlant, mais le comportement devient tout aussi problématique que celui de son frère. Ce sont deux gamins qui jouent avec l'autorité de l'adulte, testant continuellement la résistance des uns et des autres, cherchent continuellement à perturber le cours car c'est leur seule manière d'exister, et cherchent à manipuler la classe entière pour qu'elle s'allie à eux (en plus comme ils sont frères ils font équipe) ce qui n'aboutit pas car les autres ont bien compris où était leur intérêt. Les punitions pleuvent, les exclusions de cours aussi, et ils ont été exclus une journée à plusieurs reprises, notamment parce qu'ils fumaient sur la cour. Ils sont sous fiche de suivi mais oublient leur fiche chez eux, la déchirent, ou s'en fichent totalement, si bien que celle-ci n'a aucune utilité.
Quelques situations de classe :
- L'élève ou les deux élèves refusent d'entrer en classe, s'enfuient dans le couloir, font deux trois fois le tour, puis reviennent, entrent, et refusent de s'asseoir à leurs places habituelles. Il faut exiger le changement de place pendant 3 bonnes minutes avant qu'ils ne cèdent.
- Ils n'amènent pas leurs affaires et lorsqu'ils les ont, ne les sortent pas. Lorsque le professeur leur demande de sortir leurs affaires, ils refusent. Je monte au créneau en exigeant qu'ils sortent leurs affaires. "J'les ai pas". J'exige qu'ils sortent une feuille et un crayon. "J'en ai pas". Je demande le carnet de correspondance, ils refusent de le sortir. Je menace d'aller le chercher moi-même dans leur sac. "Vous z'avez pas le droit M'dame.". Je me fâche, ils sourient. Lorsque je me fâche contre l'un l'autre l'encourage "Vas-y ! Te fais pas avoir ! Cède pas !". Heureusement la classe ne suit pas. Pour préserver le groupe, et parce que j'ai bien conscience que chaque moment d'opposition est un régal pour eux, je finis par me retirer en disant "On réglera ça à la fin du cours".
- "Madame, on peut sortir ? Madame vous pouvez nous exclure ?" "On va en perm ?". Face à ce genre de remlarques, et parce que l'exclusion est une victoire pour eux, je refuse de les exclure et les maintiens en classe même s'ils pourissent l'ambiance.
- Lorsque je les reprends très fermement, ils éclatent de rire. Je sais que cet éclat de rire est volontaire, il est fait par provocation. Lorsque ce n'est pas l'éclat de rire, ils me regardent en disant "Ouh là, on a peur Madame. Vous allez nous écrire un mot dans le carnet ? C'est méchant, ça".
- Ils passent le cours à tout faire pour être exclus : interpellation de l'un et l'autre, gêne vis à vis des camarades (ils répètent leurs noms en se moquant d'eux), ils font des remarques tout haut, très déplacées sur le cours : "c'est nul", "c'est mal écrit", "on comprend rien". "Vous êtes fachée madame ?" "Oh, vous êtes en colère".
- Lorsque les punitions sont distribuées : "Je les ferai pas". "Tu viendras les faire en colle si elles ne sont pas faites". "Je viendrai pas".
Voilà la situation telle quelle se présente en cours de latin. J'ai informé la CPE que je ne les acceptais plus en cours. Je ne vois pas pourquoi le groupe et moi nous aurions à supporter ce genre de comportement. Dorénavant, et jusqu'à une durée indéterminée ils iront en permanence avec une évaluation, à la place de chaque heure de latin.
La situation est un peu meilleure en français. Ils sont très pénibles dans tous les cours, mais de façon vraiment plus marquée dans les miens (c'est moi qui les ai le plus grand nombre d'heures dans la semaine), jusqu'à être intenables en latin (qu'ils n'ont pas choisi).
Rencontre avec les parents + le directeur + la CPE + les collègues (moi et une collègue d'anglais) qui se concluera certainement par le changement de classe de l'un des deux frères et l'arrêt officiel du latin pour les deux (avec sanction à la place).
Face à ce genre de profil d'élève je me sens bien démunie. De plus, étant stagiaire, je ne sais pas encore très bien comment imposer mon autorité d'un seul coup et sans compromis. J'ai longtemps cherché à discuter avec eux, je les ai pris plein de fois en entretien, sans grand changement, puis je les ai puni, je les ai collé, mais j'ai l'impression que plus la sanction devient forte et plus ils s'opposent. Et comme je suis débutante, ils se réjouissent d'entrer en opposition avec moi, car ils sentent le manque d'assurance. Je ne rentre donc pas dans leur jeu, et je préfère me retirer que de livrer un spectacle à toute la classe, comme le veulent ces deux élèves. Je reste dans mon rôle de prof, et en retrait, mais n'arrive pas à leur sortir une vraie soufflante (d'ailleurs aurait-elle de l'effet ?). Les collègues gèrent ces deux élèves avec une autorité extrême, ce dont je ne suis pas capable pour le moment.
Vous êtes-vous déjà retrouvé confrontés à ce genre de problème ? Quelle a été votre réaction ? Avez-vous des pistes pour gérer ces deux élèves ? C'est d'autant plus frustant que tous les autres cours fonctionnent bien et que même dans ces deux cours, le groupe est avec moi et porte le cours. Mais ces deux élèves me bouffent.
Bref, comment faire ? Les conseils des vétérans sont les bienvenus !
- Thalia de GMédiateur
A ce point-là, conseil de discipline.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- MarcassinHabitué du forum
C'est un bon conseil.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- ZeldaHabitué du forum
Mais ils sont insupportables ces sales mômes!
Je refuserais aussi de les prendre à ta place.
Ils veulent être exclus, tant mieux : pas question qu'ils fichent des heures en l'air.
Je refuserais aussi de les prendre à ta place.
Ils veulent être exclus, tant mieux : pas question qu'ils fichent des heures en l'air.
- Madame_ProfEsprit sacré
Je n'ai pas de conseils à te donner, mais je pense que tu as bien réagi.
Je me demande ce qu'ils font dans la même classe vu leurs profils (obligation à cause du latin?)...
Je me demande ce qu'ils font dans la même classe vu leurs profils (obligation à cause du latin?)...
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- pitchounetteExpert
Ils t'ont pas fait un cadeau de mettre les deux frères dans la même classe!! C'est quand même fort.Ancalimë a écrit:
Ils sont frères bien qu'ayant presque deux ans de différence. L'un a donc deux ans de retard, un niveau général très faible, et décroche complétement du système scolaire. L'autre est meilleur scolairement parlant, mais le comportement devient tout aussi problématique que celui de son frère.
L'un fait l'andouille et l'autre suit bêtement le frère...Leur bêtise devient l'attraction de la classe
Ce sont deux gamins qui jouent avec l'autorité de l'adulte, testant continuellement la résistance des uns et des autres, cherchent continuellement à perturber le cours car c'est leur seule manière d'exister, et cherchent à manipuler la classe entière pour qu'elle s'allie à eux (en plus comme ils sont frères ils font équipe) ce qui n'aboutit pas car les autres ont bien compris où était leur intérêt.
Les punitions pleuvent, les exclusions de cours aussi, et ils ont été exclus une journée à plusieurs reprises, notamment parce qu'ils fumaient sur la cour. Ils sont sous fiche de suivi mais oublient leur fiche chez eux, la déchirent, ou s'en fichent totalement, si bien que celle-ci n'a aucune utilité.
Ils attendent quoi pour le conseil de discipline?
tant que tu n'as pas de conseil discipline, tu les fiches dehors avec du travail à faire
Vous êtes-vous déjà retrouvé confrontés à ce genre de problème ? Quelle a été votre réaction ? Avez-vous des pistes pour gérer ces deux élèves ? C'est d'autant plus frustant que tous les autres cours fonctionnent bien et que même dans ces deux cours, le groupe est avec moi et porte le cours. Mais ces deux élèves me bouffent.
- DhaiphiGrand sage
Par quel égarement de l'institution se retrouvent-ils à "faire" du latin ? :shock:Madame_Prof a écrit:Je n'ai pas de conseils à te donner, mais je pense que tu as bien réagi.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- pitchounetteExpert
peut être la pression de papa et/ou maman,non???Dhaiphi a écrit:
Par quel égarement de l'institution se retrouvent-ils à "faire" du latin ? :shock:
Je me suis posée la meme question
- V.MarchaisEmpereur
1°) Séparer les deux frères me paraît indispensable.
2°) Noter systématiquement les insolences caractérisées, faire des rapports, demander aux collègues d'en faire autant et conseil de disc.
Au passage : un élève qui refuse d'entrer en classe, de s'asseoir immédiatement à sa place ou de sortir ses affaires n'entre même pas dans mon cours. Je me contrefiche de savoir si c'est justement ça qu'il voulait. Je n'ai aucun compte personnel à régler avec lui, aucune victoire à remporter en ce domaine. Juste un cours à assurer. Alors qu'il aille savourer sa "victoire" auprès de la direction qui, si elle joue son rôle, lui en dira le prix. Sinon, c'est au-delà de nos compétences, et on sauve la seule chose qu'on peut sauver : le cours, et les élèves de bonne volonté.
2°) Noter systématiquement les insolences caractérisées, faire des rapports, demander aux collègues d'en faire autant et conseil de disc.
Au passage : un élève qui refuse d'entrer en classe, de s'asseoir immédiatement à sa place ou de sortir ses affaires n'entre même pas dans mon cours. Je me contrefiche de savoir si c'est justement ça qu'il voulait. Je n'ai aucun compte personnel à régler avec lui, aucune victoire à remporter en ce domaine. Juste un cours à assurer. Alors qu'il aille savourer sa "victoire" auprès de la direction qui, si elle joue son rôle, lui en dira le prix. Sinon, c'est au-delà de nos compétences, et on sauve la seule chose qu'on peut sauver : le cours, et les élèves de bonne volonté.
- Reine MargotDemi-dieu
je pense aussi que le 1er truc à faire serait de les mettre dans 2 classes différentes...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SteredDoyen
Je partage l'avis de Véronique !
Et, Dhaiphi et Lenou, on a de tout en latin : les meilleurs et parfois les pires... J'ai déjà eu des parents qui y mettaient leur enfant "comme ça c'est trois heures où il ne traîne pas dehors"...
Et, Dhaiphi et Lenou, on a de tout en latin : les meilleurs et parfois les pires... J'ai déjà eu des parents qui y mettaient leur enfant "comme ça c'est trois heures où il ne traîne pas dehors"...
- ErgoDevin
Je rejoins l'avis de Véronique.
J'ai quelques élèves de cet acabit. Les rencontres avec la mère / les parents ne changent rien. Les fiches de suivi ont été inutiles également.
Je ne m'embête plus à écrire dans le carnet (vu que c'est à destination des parents et que les parents ne font rien): rapport à chaque cours, exclusion avec du travail à faire quand nécessaire.
On a fini par en exclure un pendant 8 jours.
Autrement, un autre qui était dans le type d'attitude que tu décris vient d'être exclu définitivement lundi dernier.
J'ai quelques élèves de cet acabit. Les rencontres avec la mère / les parents ne changent rien. Les fiches de suivi ont été inutiles également.
Je ne m'embête plus à écrire dans le carnet (vu que c'est à destination des parents et que les parents ne font rien): rapport à chaque cours, exclusion avec du travail à faire quand nécessaire.
On a fini par en exclure un pendant 8 jours.
Autrement, un autre qui était dans le type d'attitude que tu décris vient d'être exclu définitivement lundi dernier.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- DhaiphiGrand sage
J'aurais dû m'en douter : les méfaits du grand n'importe quoi.Stered a écrit:J'ai déjà eu des parents qui y mettaient leur enfant "comme ça c'est trois heures où il ne traîne pas dehors"...
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- marie91270Neoprof expérimenté
En tout cas, ne les garde pas en classe juste pour ne pas les exclure! Ils veulent être exclus ? Tant mieux! Mets les dehors!
- Reine MargotDemi-dieu
les exclure oui, à condition que l'administration suive, et que ça ne soit pas que dans ton cours sinon ça te retombera dessus, hélas...
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La famille Bélier
- InvitéOHabitué du forum
Thalia, certains CDE refusent de tenir des conseils de discipline, même en cas d'injures réitérées.Thalia de G a écrit:A ce point-là, conseil de discipline.
Pour le reste, c'est une chance énorme que la classe ne les suive pas, et que cette réunion plénière soit organisée, au moins, il y a un suivi parce qu'ici, le CDE est un mollusque! Bon courage, beaucoup d'entre nous sont confrontés à ce genre de problèmes.
J'ajoute que toutes les réflexions qu'ils te font sont apparemment de grands classiques, j'ai droit aux mêmes, en Seconde!
Courage, l'année se termine, ça ira mieux l'année prochaine (j'espère).
- juniorNiveau 6
La situation doit être très pénible, c'est une évidence. Déjà si le reste de la classe ne suit pas, il faut être le problème ne vient pas de toi mais bien d'eux.
En vrac, ce que je pourrais faire : - faire des rapports en notant TOUT ce qu'ils font ou disent, en particulier les insultes ou autres marques d'agressivité verbale ou physique. A la fin des rapports, demande des sanctions et en particulier le conseil de discipline.
Personnellement, en tant que PP, j'ai eu ce genre d'élève cette année et je suis toujours allé voir le CDE avec les rapports des collègues en demandant à chaque fois un conseil de discipline car on en était à la x-ième exclusion et le conseil de discipline a eu lieu.
- se rapporcher de la CPE et de l'assistante sociale qui peut avoir des pistes ou une emprise différente sur les gamins.
- si un ou des collègues arrivent à les canaliser, voir avec eux pour les exclure et les envoyer dans leur cours au lieu de l'étude avec bien évidemment un rapport à la clé.
En vrac, ce que je pourrais faire : - faire des rapports en notant TOUT ce qu'ils font ou disent, en particulier les insultes ou autres marques d'agressivité verbale ou physique. A la fin des rapports, demande des sanctions et en particulier le conseil de discipline.
Personnellement, en tant que PP, j'ai eu ce genre d'élève cette année et je suis toujours allé voir le CDE avec les rapports des collègues en demandant à chaque fois un conseil de discipline car on en était à la x-ième exclusion et le conseil de discipline a eu lieu.
- se rapporcher de la CPE et de l'assistante sociale qui peut avoir des pistes ou une emprise différente sur les gamins.
- si un ou des collègues arrivent à les canaliser, voir avec eux pour les exclure et les envoyer dans leur cours au lieu de l'étude avec bien évidemment un rapport à la clé.
- AncalimëNiveau 5
Merci pour vos réponses, vos avis et vos conseils, c'est vraiment très intéressant, et aussi réconfortant.
Je reviens d'abord sur l'exclusion de cours. Certes, je ne devrais pas me poser de questions et les exclure de cours immédiatement à la première provocation. Je comprends bien qu'il ne faut pas entrer en conflit personnel avec eux, ce que je m'efforce de faire. Mais dans ce cas je serais obligée de les exclure systématiquement de cours.
Même si la CPE et le Principal sont au courant de la situation et la comprennent bien car ils ont déjà rencontrés les parents et sont régulièrement confrontés aux élèves, ils ne peuvent pas accepter qu'un enseignant expulse systématiquement ces deux élèves de son cours. Enfin, du moins, je ne crois pas. Même si je ne suis pas seule à les exclure, je crains à la fois de jouer le jeu des élèves et de perdre en crédibilité auprès de l'institution en les excluant aussi souvent que nécessaire.
Je cherche d'autres manières de les gérer qu'en les expulsant. Il faudrait que celle-ci aie lieu de temps en temps mais que le reste du temps ils soient gérés autrement. Des idées ? J'ai essayé de les exclure symboliquement du cours, en en mettant un sur table individuelle face au mur, mais ça n'a marché que les premières fois. Maintenant ils se retournent et trouvent le moyen de participer tout de même au cours.
J'ai pris la décision de les exclure en latin, car il est hors de question qu'ils foutent en l'air une matière qui est une option, et qui doit être un plaisir pour le reste de la classe. Et ils se sont montrés hostiles envers le groupe, qu'il faut donc protéger.
Les rapports je les écris, et fais des comptes-rendus au professeur principal et à la CPE à chaque fois qu'il se passe un problème. J'en discute avec ma tutrice et d'autres collègues pour comprendre comment ils les gèrent (mais personne ne les a 6h, dont 2h d'une matière optionnelle). Je note ce que vous proposez : s'adresser au prof qui les gère le mieux pour les lui envoyer lorsqu'il y a un problème. C'est une bonne solution à condition que ce prof soit d'accord. Ma tutrice vient aussi régulièrement me voir avec cette classe en français, et bien que ce soit uniquement sur les heures où ça se passe le mieux car elle n'est disponible qu'à ce moment là (2h le lundi matin) elle a toujours estimée que je tenais bien la classe et que j'avais la bonne attitude avec ces deux élèves, et elle est excellente en gestion de classe.
Je vais aussi préparer au mieux la réunion de demain, lister tous leurs écarts par ordre d'importance, mettre au clair mes exigences, et préparer une argumentation par rapport à l'exclusion du cours de latin. J'imagine que l'attitude est très importante, et qu'il faut se montrer calme et serein, en exposant les faits avec fermeté. Ce sont des parents qui s'opposent au système scolaire (le père en tout cas, la mère semble plus ouverte, et m'a demandé un rendez-vous au moment où la réunion plénière s'organisait).
Des conseils pour préparer cette réunion ? C'est à ce moment là que l'essentiel va se jouer, même si je ne serai pas la seule actrice.
Ma question générale finalement serait celle-ci : Comment faire pour ne pas entrer dans un conflit personnel avec eux ? Ils savent que je ne me montre pas aussi autoritaire que le sont les quelques collègues qui les gèrent, et je concentre beaucoup de choses auxquelles ils s'opposent : le latin qu'ils détestent (et qu'ils ne comprennent pas), et le français qui doit être un cours bien pénible pour eux car ils y sont en échec, donc ils cristallisent un certain nombre de choses négatives autour de moi. Quant à moi, même si je joue le retrait pour le moment, tout en leur sortant des remarques bien senties pour les séparer du groupe et empêcher celui-ci de les suivre, je crains qu'à un moment ils me chauffent tellement que je sorte quelque chose que je regretterais par la suite, et qui déclenche un conflit officiel.
Comment gérer cette situation au quotidien ? Bien sûr, des réponses devraient être apportées demain, à la réunion. Mais c'est tout de même une question que je me pose.
Quant au conseil de discipline, on y pense, même si la plupart des collègues le réservent pour la 4eme. Eh oui, ce ne sont que des 5eme, qu'est ce que ça va donner l'année prochaine.... ! Est-il possible d'organiser un conseil de discipline maintenant, à deux mois de la fin de l'année ?
Dernière chose : Je précise que cette situation est nouvelle, et date d'il y a à peu près deux semaines. Jusqu'alors ils étaient pénibles, mais séparément, mais ils sont montés en puissance au fur et à mesure de l'année, alors même que les sanctions devenaient plus importantes, jusqu'au bras de fer des dernières semaines, où cette fois, et c'est la difficulté, ils s'allient l'un à l'autre.
Je reviens d'abord sur l'exclusion de cours. Certes, je ne devrais pas me poser de questions et les exclure de cours immédiatement à la première provocation. Je comprends bien qu'il ne faut pas entrer en conflit personnel avec eux, ce que je m'efforce de faire. Mais dans ce cas je serais obligée de les exclure systématiquement de cours.
Même si la CPE et le Principal sont au courant de la situation et la comprennent bien car ils ont déjà rencontrés les parents et sont régulièrement confrontés aux élèves, ils ne peuvent pas accepter qu'un enseignant expulse systématiquement ces deux élèves de son cours. Enfin, du moins, je ne crois pas. Même si je ne suis pas seule à les exclure, je crains à la fois de jouer le jeu des élèves et de perdre en crédibilité auprès de l'institution en les excluant aussi souvent que nécessaire.
Je cherche d'autres manières de les gérer qu'en les expulsant. Il faudrait que celle-ci aie lieu de temps en temps mais que le reste du temps ils soient gérés autrement. Des idées ? J'ai essayé de les exclure symboliquement du cours, en en mettant un sur table individuelle face au mur, mais ça n'a marché que les premières fois. Maintenant ils se retournent et trouvent le moyen de participer tout de même au cours.
J'ai pris la décision de les exclure en latin, car il est hors de question qu'ils foutent en l'air une matière qui est une option, et qui doit être un plaisir pour le reste de la classe. Et ils se sont montrés hostiles envers le groupe, qu'il faut donc protéger.
Les rapports je les écris, et fais des comptes-rendus au professeur principal et à la CPE à chaque fois qu'il se passe un problème. J'en discute avec ma tutrice et d'autres collègues pour comprendre comment ils les gèrent (mais personne ne les a 6h, dont 2h d'une matière optionnelle). Je note ce que vous proposez : s'adresser au prof qui les gère le mieux pour les lui envoyer lorsqu'il y a un problème. C'est une bonne solution à condition que ce prof soit d'accord. Ma tutrice vient aussi régulièrement me voir avec cette classe en français, et bien que ce soit uniquement sur les heures où ça se passe le mieux car elle n'est disponible qu'à ce moment là (2h le lundi matin) elle a toujours estimée que je tenais bien la classe et que j'avais la bonne attitude avec ces deux élèves, et elle est excellente en gestion de classe.
Je vais aussi préparer au mieux la réunion de demain, lister tous leurs écarts par ordre d'importance, mettre au clair mes exigences, et préparer une argumentation par rapport à l'exclusion du cours de latin. J'imagine que l'attitude est très importante, et qu'il faut se montrer calme et serein, en exposant les faits avec fermeté. Ce sont des parents qui s'opposent au système scolaire (le père en tout cas, la mère semble plus ouverte, et m'a demandé un rendez-vous au moment où la réunion plénière s'organisait).
Des conseils pour préparer cette réunion ? C'est à ce moment là que l'essentiel va se jouer, même si je ne serai pas la seule actrice.
Ma question générale finalement serait celle-ci : Comment faire pour ne pas entrer dans un conflit personnel avec eux ? Ils savent que je ne me montre pas aussi autoritaire que le sont les quelques collègues qui les gèrent, et je concentre beaucoup de choses auxquelles ils s'opposent : le latin qu'ils détestent (et qu'ils ne comprennent pas), et le français qui doit être un cours bien pénible pour eux car ils y sont en échec, donc ils cristallisent un certain nombre de choses négatives autour de moi. Quant à moi, même si je joue le retrait pour le moment, tout en leur sortant des remarques bien senties pour les séparer du groupe et empêcher celui-ci de les suivre, je crains qu'à un moment ils me chauffent tellement que je sorte quelque chose que je regretterais par la suite, et qui déclenche un conflit officiel.
Comment gérer cette situation au quotidien ? Bien sûr, des réponses devraient être apportées demain, à la réunion. Mais c'est tout de même une question que je me pose.
Quant au conseil de discipline, on y pense, même si la plupart des collègues le réservent pour la 4eme. Eh oui, ce ne sont que des 5eme, qu'est ce que ça va donner l'année prochaine.... ! Est-il possible d'organiser un conseil de discipline maintenant, à deux mois de la fin de l'année ?
Dernière chose : Je précise que cette situation est nouvelle, et date d'il y a à peu près deux semaines. Jusqu'alors ils étaient pénibles, mais séparément, mais ils sont montés en puissance au fur et à mesure de l'année, alors même que les sanctions devenaient plus importantes, jusqu'au bras de fer des dernières semaines, où cette fois, et c'est la difficulté, ils s'allient l'un à l'autre.
- pitchounetteExpert
Tu as tout le monde pour cette réunion, alors reste ferme. Pas agressive, pas enervée. Tu restes toiAncalimë a écrit:
Je vais aussi préparer au mieux la réunion de demain, lister tous leurs écarts par ordre d'importance, mettre au clair mes exigences, et préparer une argumentation par rapport à l'exclusion du cours de latin. J'imagine que l'attitude est très importante, et qu'il faut se montrer calme et serein, en exposant les faits avec fermeté. Ce sont des parents qui s'opposent au système scolaire (le père en tout cas, la mère semble plus ouverte, et m'a demandé un rendez-vous au moment où la réunion plénière s'organisait).
Tu restes à ta place de prof. Je ferais une liste des points du programme qu'ils doivent acquérir. Tu monterais avec tes notes que c'est acquis ou non? Puis tu mets tout ça en parallèle avec les problèmes que tu as vu ou constatés avec eux. S'ils sont là, tu leurs demandes on fait quoi on fait comment pour que vous réussissez si vous continuez ainsi?
Ma question générale finalement serait celle-ci : Comment faire pour ne pas entrer dans un conflit personnel avec eux ? Ils savent que je ne me montre pas aussi autoritaire que le sont les quelques collègues qui les gèrent, et je concentre beaucoup de choses auxquelles ils s'opposent : le latin qu'ils détestent (et qu'ils ne comprennent pas), et le français qui doit être un cours bien pénible pour eux car ils y sont en échec,
Petit conseil que j'ai bien découvert cette année : Les élèves me disent que Mr A est bien plus cool que moi, que je suis méchante...J'en parle avec Mr A et il me dit que les élèves disent que je suis mieux que lui....Alors bon ça laisse couler
ils comprennent plus vite qu'on ne le croit nos élèves.Ils ont vu qu'il n'y a aucune réelle sanction contre eux.Dernière chose : Je précise que cette situation est nouvelle, et date d'il y a à peu près deux semaines. Jusqu'alors ils étaient pénibles, mais séparément, mais ils sont montés en puissance au fur et à mesure de l'année, alors même que les sanctions devenaient plus importantes, jusqu'au bras de fer des dernières semaines, où cette fois, et c'est la difficulté, ils s'allient l'un à l'autre.
- V.MarchaisEmpereur
Ancalimë, je tiens à te dire que je te trouve justement très professionnelle et je trouve que, dans une situation très difficile, qui poserait problème à plus d'un professeur expérimenté, tu t'en tires très bien. La solution miracle, tu ne l'as pas, pas plus que personne, mais tu t'en tires très bien, je le répète, à la lecture de ce que tu relates.
Quand je parle de ne pas laisser entrer les élèves en classe s'ils ne respectent pas les règles minimales (j'entre sans faire d'histoires, je me mets à ma place sans discuter et je sors mes affaires), je ne parle pas de les exclure systématiquement, enfin pas sur le long terme. Il doit y avoir une stratégie conjointe avec l'établissement - à condition que ta direction t'appuie, évidemment.
J'ai eu un élève très semblable à ces deux frères. Voici comment nous l'avons "serré" :
1°) Rappel très ferme de la direction AVEC les parents sur les règles énoncées plus haut. Sinon, il ne rentre pas en classe, et l'école appelle les parents pour qu'ils reviennent le chercher (il refuse de jouer le jeu de l'école, ne peut suivre aucun cours avec profit ainsi et n'a pas le droit de déglinguer le cours des autres).
2°) Application immédiate.
Au début, le môme se fait virer tous les jours, ses parents reviennent le chercher. Mais rapidement, ils en ont marre. Au bout de quelques jours, ça se tasse. Ça ne devient pas idéal mais on entre dans le calme et, du moment qu'on ne demande pas au môme de bosser, on continue à peu près dans le calme aussi.
C'est à tenter. Avec certains élèves, c'est efficace. Avec d'autres non. Mais on ne peut pas savoir avant. Ça vaut le coup de tenter, ne serait-ce que pour les autres élèves.
Bon courage.
Quand je parle de ne pas laisser entrer les élèves en classe s'ils ne respectent pas les règles minimales (j'entre sans faire d'histoires, je me mets à ma place sans discuter et je sors mes affaires), je ne parle pas de les exclure systématiquement, enfin pas sur le long terme. Il doit y avoir une stratégie conjointe avec l'établissement - à condition que ta direction t'appuie, évidemment.
J'ai eu un élève très semblable à ces deux frères. Voici comment nous l'avons "serré" :
1°) Rappel très ferme de la direction AVEC les parents sur les règles énoncées plus haut. Sinon, il ne rentre pas en classe, et l'école appelle les parents pour qu'ils reviennent le chercher (il refuse de jouer le jeu de l'école, ne peut suivre aucun cours avec profit ainsi et n'a pas le droit de déglinguer le cours des autres).
2°) Application immédiate.
Au début, le môme se fait virer tous les jours, ses parents reviennent le chercher. Mais rapidement, ils en ont marre. Au bout de quelques jours, ça se tasse. Ça ne devient pas idéal mais on entre dans le calme et, du moment qu'on ne demande pas au môme de bosser, on continue à peu près dans le calme aussi.
C'est à tenter. Avec certains élèves, c'est efficace. Avec d'autres non. Mais on ne peut pas savoir avant. Ça vaut le coup de tenter, ne serait-ce que pour les autres élèves.
Bon courage.
- AncalimëNiveau 5
Merci pour tes conseils, V. Marchais. Je sens que tu as de l'expérience, et je ne suis que d'autant plus attentive.
On m'a parlé de cette solution : Exiger que les parents viennent chercher leurs enfants si ceux-ci ne respectent pas les règles de l'établissement. Ca a déjà été appliqué dans mon établissement avec succès.
Je vais prendre le poul demain, à la réunion, et en discuter alors ou non avec la direction. Suite des aventures demain donc. Et merci à tous pour vos avis et conseils, c'est très précieux.
On m'a parlé de cette solution : Exiger que les parents viennent chercher leurs enfants si ceux-ci ne respectent pas les règles de l'établissement. Ca a déjà été appliqué dans mon établissement avec succès.
Je vais prendre le poul demain, à la réunion, et en discuter alors ou non avec la direction. Suite des aventures demain donc. Et merci à tous pour vos avis et conseils, c'est très précieux.
- ErgoDevin
Tu n'es pas obligée de le faire systématiquement non plus. Ca doit bien faire un mois (voire plus) que je n'ai pas exclu l'élève qui me pose le plus de problèmes. Mais comme je pourrais l'exclure à chaque cours, de temps en temps, quand j'ai envie/besoin de faire un cours totalement serein, il dégage.Ancalimë a écrit:
Même si la CPE et le Principal sont au courant de la situation et la comprennent bien car ils ont déjà rencontrés les parents et sont régulièrement confrontés aux élèves, ils ne peuvent pas accepter qu'un enseignant expulse systématiquement ces deux élèves de son cours. Enfin, du moins, je ne crois pas. Même si je ne suis pas seule à les exclure, je crains à la fois de jouer le jeu des élèves et de perdre en crédibilité auprès de l'institution en les excluant aussi souvent que nécessaire.
On pratique aussi l'envoi dans le cours d'autres collègues mais je ne le fais pas car ça me gêne. Il est arrivé par contre que ma voisine de salle prenne le gamin sur une heure de trou.
Je n'ai pas ces élèves donc je ne sais pas si ça peut marcher avec eux et en plus, en lettres, c'est très différent...mais voilà ce que j'ai fait quelquefois avec Walid et Lugdunum: je les ai envoyés au tableau écrire les réponses données par leurs camarades (pour les occuper, mais ça leur donne l'impression d'être importants).Je cherche d'autres manières de les gérer qu'en les expulsant. Il faudrait que celle-ci aie lieu de temps en temps mais que le reste du temps ils soient gérés autrement. Des idées ?
Walid a été relocalisé dans un établissement de la deuxième chance depuis mais Lugdunum est toujours là et quand il peut montrer aux autres ce qu'il sait, tout se passe relativement bien. Dès qu'il est en position d'échec, par contre, c'est souvent la foire. Après, ce n'est pas une solution (j'ai du mal à valoriser un gamin qui fait la zone) et ça ne marche pas toujours mais quand ça marche, c'est chouette.
Autre solution que j'ai adoptée avec certains autres élèves: fiche de suivi du cours d'anglais avec quelques objectifs très simples (avoir ses affaires, prendre le cours pour commencer puis ensuite, j'ajoute des choses: lever la main avant de parler, participer une fois etc.). Et je transmets le résultat de la fiche de suivi au PP / à la CPE et aux parents. (M'enfin, là encore, c'est du provisoire... )
Pour le latin, tu as raison, c'est une option, qu'ils partent.
Ce que tu as dit me semble juste et cohérent!
Des conseils pour préparer cette réunion ? C'est à ce moment là que l'essentiel va se jouer, même si je ne serai pas la seule actrice.
J'ai oublié mais ont-ils une fiche de suivi? Sinon, ça peut être le moment!
Nous, on l'a fait. Et il y en a un autre à venir.Est-il possible d'organiser un conseil de discipline maintenant, à deux mois de la fin de l'année ?
Bon courage!
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AncalimëNiveau 5
Voici un petit bilan de la situation avec ces deux élèves depuis la veille du pré-conseil de discipline :
Le pré-conseil de discipline a eu lieu en présence du chef d'établissement, du prof titulaire, de deux autres collègues, de la CPE, des parents et des deux enfants. Le dialogue s'est bien instauré avec la famille, qui contrairement à ce que nous pensions, est derrière ses enfants et déploie elle aussi un vaste éventail de punitions. Mais les parents avouent que les enfants sont très difficiles, notamment le plus jeune qui est "ingérable".
Suite à la réunion des mesures ont été prises :
- Vérification systématique du cartable et des devoirs par les parents pour que le travail soit fait et le matériel non oublié. Vérification systématique des devoirs et du cours par les enseignants.
- Sanctions très sévères au moindre écart sur le plan du comportement et du travail personnel.
- Les élèves arrêtent officiellement le latin, remplacé par une heure de travail, isolés avec la CPE, et une heure de méthodologie avec un adulte (travail personnel et organisation personnelle). Des excuses publiques ont aussi été faites concernant leur comportement en latin.
Retour en cours après cette réunion : le matériel est là et le travail personnel est fait mais le comportement ne change pas. Les deux élèves, mais particulièrement le plus jeune, perturbent le cours par des remarques déplacées visant à montrer leur mauvaise volonté, et cherchent toujours, à terme, à détruire le cours et à retourner la classe contre le professeur. Ils sont cependant légèremment plus discrets et obtempèrent plus vite. Mais ils s'amusent toujours à imiter certaines de mes attitudes (notamment quand je me fâche) pour me mettre mal à l'aise.
Je sens que je perds de la crédibilité malgré le pré-conseil de discipline et les risques réels qui pèsent sur eux et que je leur rapelle régulièremment. Je me blinde donc pendant un cours de deux heures dans lequel je ne laisse rien passer et les incendie tous les deux au moindre dérapage. Le discours est bien cassant : leurs résultats pitoyables, leur attitude gamine, ... tout en restant très polie. J'accorde aussi un soin tout particulier à me faire obéir. Je ne laisse pas l'élève tranquille tant qu'il n'a pas obtempéré. Résultat : plusieurs heures de colle et un mot bien senti dans le carnet de chacun, mais ils me prennent de nouveau au sérieux. Problème : la situation se tend (la guerre est déclarée).
Au cours suivant le dérapage a lieu : lors d'une discussion ouverte sur le fonctionnement de la classe (pour apaiser le climat général et faire basculer la classe de mon côté en leur montrant que je suis à leur écoute malgré mes exigences) le plus jeune est interrogé parce qu'il lève la main et, après avoir hésité car il est surpris qu'on l'interroge finalement, il lance : "Je n'ai rien à dire, sauf que votre cours est à***"... L'élève n'est pas exclu immédiatement. Je suis attentive aux réactions des camarades qui sont choqués, même son frère qui, étonnament, prend la défense du professeur. Les deux frères qui continuent cependant à avoir un comportement perturbateur sont exclus en fin d'heure. Ils vont directement voir le directeur car la CPE n'est pas là. Allumage par le principal. Verdict : Exclusion d'une semaine pour le plus jeune à cause de ses paroles.
Je tente d'établir un rapport plus apaisé avec le plus agé pendant l'absence de son frère puis accueille, une semaine après, (les bras grands ouverts vous vous en doutez bien) le plus jeune. Je le prends à l'écart pour lui dire que nous repartons de zéro l'un et l'autre. Les parents ont exigé de lui qu'il écrive une lettre d'excuse et qu'elle soit lue en public devant la classe. Elle est lue en présence de la CPE et du prof tit. Est-elle sincère, impossible de le dire, mais elle est bien tournée et réfléchie. J'accepte ses excuses, l'élève reprend sa place et ne pose aucun problème pendant le cours.
Voilà donc pour le bilan concernant ces deux élèves. La situation s'est donc nettement améliorée grâce à l'intervention des instances supérieures, des parents et d'une offensive de ma part. Le climat en classe est aussi plus serein, les élèves comprennent que les deux élèves en question sont problématiques et leur sont néfastes, mais la classe, en partie déconcentrée par l'agitation du plus agé, reste bruyante.
Que faites-vous pour gérer les élèves en réel échec scolaire qui ne peuvent ou ne veulent rien faire, parce qu'ils ne comprennent pas suffisament ce dont il est question, parce qu'ils ne sont pas capables de respecter des règles, des consignes et de la discipline, parce qu'ils ne peuvent pas rester immobiles sur une chaise sans bouger pendant plusieurs heures, et qui, enfin, pour ne pas s'ennuyer, bavardent, s'agitent, embètent leurs camarades et font les imbéciles ? C'est le cas du plus agé des deux frères. Le plus jeune est pour le moment neutralisé à la suite de l'exclusion et de l'isolement (il est placé à l'écart de la classe, au fond, sur table individuelle).
J'ai pensé isoler le plus agé au premier rang soit seul soit avec des bons élèves, ce qui me permet d'intervenir rapidement auprès de lui et aussi de lui apporter une aide pour faire les exercices. Mais même seul il cherche à attirer l'attention de ses camarades par des bruits ou des jeux idiots.
Vous est-il arrivé dans ce genre de situation de donner un "rôle" à l'élève perturbateur pour qu'il se sente important, comme écrire les réponses des camarades au tableau, ramasser les devoirs des camarades, pour qu'il soit dans l'action et participe malgré lui au cours... ? Quel a été le résultat ? J'hésite un peu à le faire, je crains que ce ne soit l'occasion pour lui de faire l'imbécile et d'avoir un public. Vous est-il arrivé de mettre un élève au coin ? De le ridiculiser en l'obligeant à venir faire cours à votre place, ou à prendre la parole devant ses camarades ?
Bref, comment gérez-vous les élèves agités parce qu'ils ne comprennent pas le cours et s'ennuient, et comment les raccrocher au cours ?
Toutes les remarques et les réactions concernant cette situation, en voie d'amélioration, et la gestion des élèves perturbateurs car en échec scolaire, sont les bienvenues pour une jeune stagiaire qui se pose bien des questions.
Le pré-conseil de discipline a eu lieu en présence du chef d'établissement, du prof titulaire, de deux autres collègues, de la CPE, des parents et des deux enfants. Le dialogue s'est bien instauré avec la famille, qui contrairement à ce que nous pensions, est derrière ses enfants et déploie elle aussi un vaste éventail de punitions. Mais les parents avouent que les enfants sont très difficiles, notamment le plus jeune qui est "ingérable".
Suite à la réunion des mesures ont été prises :
- Vérification systématique du cartable et des devoirs par les parents pour que le travail soit fait et le matériel non oublié. Vérification systématique des devoirs et du cours par les enseignants.
- Sanctions très sévères au moindre écart sur le plan du comportement et du travail personnel.
- Les élèves arrêtent officiellement le latin, remplacé par une heure de travail, isolés avec la CPE, et une heure de méthodologie avec un adulte (travail personnel et organisation personnelle). Des excuses publiques ont aussi été faites concernant leur comportement en latin.
Retour en cours après cette réunion : le matériel est là et le travail personnel est fait mais le comportement ne change pas. Les deux élèves, mais particulièrement le plus jeune, perturbent le cours par des remarques déplacées visant à montrer leur mauvaise volonté, et cherchent toujours, à terme, à détruire le cours et à retourner la classe contre le professeur. Ils sont cependant légèremment plus discrets et obtempèrent plus vite. Mais ils s'amusent toujours à imiter certaines de mes attitudes (notamment quand je me fâche) pour me mettre mal à l'aise.
Je sens que je perds de la crédibilité malgré le pré-conseil de discipline et les risques réels qui pèsent sur eux et que je leur rapelle régulièremment. Je me blinde donc pendant un cours de deux heures dans lequel je ne laisse rien passer et les incendie tous les deux au moindre dérapage. Le discours est bien cassant : leurs résultats pitoyables, leur attitude gamine, ... tout en restant très polie. J'accorde aussi un soin tout particulier à me faire obéir. Je ne laisse pas l'élève tranquille tant qu'il n'a pas obtempéré. Résultat : plusieurs heures de colle et un mot bien senti dans le carnet de chacun, mais ils me prennent de nouveau au sérieux. Problème : la situation se tend (la guerre est déclarée).
Au cours suivant le dérapage a lieu : lors d'une discussion ouverte sur le fonctionnement de la classe (pour apaiser le climat général et faire basculer la classe de mon côté en leur montrant que je suis à leur écoute malgré mes exigences) le plus jeune est interrogé parce qu'il lève la main et, après avoir hésité car il est surpris qu'on l'interroge finalement, il lance : "Je n'ai rien à dire, sauf que votre cours est à***"... L'élève n'est pas exclu immédiatement. Je suis attentive aux réactions des camarades qui sont choqués, même son frère qui, étonnament, prend la défense du professeur. Les deux frères qui continuent cependant à avoir un comportement perturbateur sont exclus en fin d'heure. Ils vont directement voir le directeur car la CPE n'est pas là. Allumage par le principal. Verdict : Exclusion d'une semaine pour le plus jeune à cause de ses paroles.
Je tente d'établir un rapport plus apaisé avec le plus agé pendant l'absence de son frère puis accueille, une semaine après, (les bras grands ouverts vous vous en doutez bien) le plus jeune. Je le prends à l'écart pour lui dire que nous repartons de zéro l'un et l'autre. Les parents ont exigé de lui qu'il écrive une lettre d'excuse et qu'elle soit lue en public devant la classe. Elle est lue en présence de la CPE et du prof tit. Est-elle sincère, impossible de le dire, mais elle est bien tournée et réfléchie. J'accepte ses excuses, l'élève reprend sa place et ne pose aucun problème pendant le cours.
Voilà donc pour le bilan concernant ces deux élèves. La situation s'est donc nettement améliorée grâce à l'intervention des instances supérieures, des parents et d'une offensive de ma part. Le climat en classe est aussi plus serein, les élèves comprennent que les deux élèves en question sont problématiques et leur sont néfastes, mais la classe, en partie déconcentrée par l'agitation du plus agé, reste bruyante.
Que faites-vous pour gérer les élèves en réel échec scolaire qui ne peuvent ou ne veulent rien faire, parce qu'ils ne comprennent pas suffisament ce dont il est question, parce qu'ils ne sont pas capables de respecter des règles, des consignes et de la discipline, parce qu'ils ne peuvent pas rester immobiles sur une chaise sans bouger pendant plusieurs heures, et qui, enfin, pour ne pas s'ennuyer, bavardent, s'agitent, embètent leurs camarades et font les imbéciles ? C'est le cas du plus agé des deux frères. Le plus jeune est pour le moment neutralisé à la suite de l'exclusion et de l'isolement (il est placé à l'écart de la classe, au fond, sur table individuelle).
J'ai pensé isoler le plus agé au premier rang soit seul soit avec des bons élèves, ce qui me permet d'intervenir rapidement auprès de lui et aussi de lui apporter une aide pour faire les exercices. Mais même seul il cherche à attirer l'attention de ses camarades par des bruits ou des jeux idiots.
Vous est-il arrivé dans ce genre de situation de donner un "rôle" à l'élève perturbateur pour qu'il se sente important, comme écrire les réponses des camarades au tableau, ramasser les devoirs des camarades, pour qu'il soit dans l'action et participe malgré lui au cours... ? Quel a été le résultat ? J'hésite un peu à le faire, je crains que ce ne soit l'occasion pour lui de faire l'imbécile et d'avoir un public. Vous est-il arrivé de mettre un élève au coin ? De le ridiculiser en l'obligeant à venir faire cours à votre place, ou à prendre la parole devant ses camarades ?
Bref, comment gérez-vous les élèves agités parce qu'ils ne comprennent pas le cours et s'ennuient, et comment les raccrocher au cours ?
Toutes les remarques et les réactions concernant cette situation, en voie d'amélioration, et la gestion des élèves perturbateurs car en échec scolaire, sont les bienvenues pour une jeune stagiaire qui se pose bien des questions.
- Chimène de BeauvoirNiveau 8
Quel drôle d'argument! De toute façon, en début d'année scolaire, on est censé remettre les compteurs à zéro.Ancalimë a écrit:Quant au conseil de discipline, on y pense, même si la plupart des collègues le réservent pour la 4eme. Eh oui, ce ne sont que des 5eme, qu'est ce que ça va donner l'année prochaine.... !
Il y a conseil de discipline si un fait grave s'est produit et si la gradation des sanctions a été respectée (dans certains cas très graves, évidemment, c'est tout de suite conseil de disc).
Bien sûr, pourquoi?Ancalimë a écrit:Est-il possible d'organiser un conseil de discipline maintenant, à deux mois de la fin de l'année ?
Organiser un conseil de disc, ça suppose juste d'avoir le temps de réunir les profs, les parents et l'élève.
Chez nous, demain, il y a conseil de disc pour quatre élèves de 3ème qui se sont saoulés dans la cour avec de la vodka cachée dans une bouteille de soda. Depuis les faits, vendredi matin, ils sont en mise à pied conservatoire.
- Chimène de BeauvoirNiveau 8
J'allais oublier le plus important : courage!
Oui, on tombe parfois sur des cas isolés capables de te bousiller une année scolaire. Mais vu d'ici, j'ai l'impression que tu t'en sors plutôt bien. Tiens bon.
Oui, on tombe parfois sur des cas isolés capables de te bousiller une année scolaire. Mais vu d'ici, j'ai l'impression que tu t'en sors plutôt bien. Tiens bon.
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