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- JohnMédiateur
http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2012/08/02/le-psychologue-face-a-la-petite-noblesse-des-enfants-dits-precoces-blog-mediapart-aout-2012/
Voici le billet : http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/010812/le-psychologue-face-la-petite-noblesse-des-enfants-dits-prec
Honnêtement, ça se complique, ça se complique, et j'avoue clairement ne savoir que penser de tout cela.
Après la mise en ligne de cet article, L’école face à la «petite noblesse» des enfants «surdoués», sur le site payant Mediapart le 31 juillet dernier, une psycologue, Marie-Christine Gryson, vient de publier hier 1er août 2012, sur son blog hébergé par Mediapart, un billet intitulé "Le psychologue face à "la petite noblesse des enfants dits précoces"
Voici le billet : http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/010812/le-psychologue-face-la-petite-noblesse-des-enfants-dits-prec
"L'école face à la petite noblesse des enfants surdoués" est un article de Lucie Delaporte qui concerne la recherche du sociologue Wilfried Lignier sur" les stratégies qu'ont pu mettre en place les classes supérieures pour se distinguer de l' école massifiée" ( Médiapart 2012).Il a suscité un grand nombre de commentaires des abonnés car il s' agit d'un sujet très sensible qui concerne beaucoup d' entre nous comme professionnels et/ou comme parents dans un contexte où l'avenir jugé incertain passe inexorablement par la qualité du système scolaire.
Mes commentaires sous cet article ayant été jugés utiles par des psychologues et des parents, dans l'intérêt des collègues et des familles... fidèle à mon souci d'apporter l' éclairage de l' expérience, je rapporte dans ce billet le contenu de ces réflexions sous l'intitulé :
Enfin une approche lucide du concept perverti de Précocité chez l'enfant.
J' ai vu venir avec stupéfaction cette idéologie de l' enfant précoce au début de mon installation en libéral comme psychologue clinicienne, il y a une vingtaine d' années. J' avais eu la chance de travailler en tant que prof durant 3ans et d' avoir une expérience ensuite en pédo- psychiatrie dès l'obtention de mon diplôme de psychologue clinicienne, encore enrichie par la supervision des enseignants spécialisés.
J' avais également eu la possibilité de tester tous les enfants de mon environnement proche et éloigné pour les besoins de ma formation en psychométrie et en neuro-psychologie au cours de mes années d' études, en licence et en DESS de psychologie clinique et psychopathologique ( Master 2).Un certain nombre d'entre eux, dont mes enfants et mes neveux et nièces, entre autres, auraient pu être "dépistés" comme précoces en référence au QI- grâce au ciel l' idée n' existait pas encore- or ils suivaient avec facilité certes, une scolarité normale et les sauts de classe nous avaient semblé susceptibles de les perturber par la perte de leur groupe d' appartenance. Ils ont fait des études supérieures et sont bien intégrés socialement et professionnellement.
La conviction donnée par le pragmatisme de l' expérience de tous les psychologues et enseignants d' il y a une vingtaine d' années- mais encore aujourd'hui- était donc qu'un enfant très intelligent (et équilibré) est forcément en avance au plan des aptitudes et ce sont ces enfants là qui seront les têtes de classe ou sauteront une classe et feront majoritairement des études supérieures.
Malheureusement lorsqu'un enfant de "bon milieu" ne réussit pas en classe aujourd'hui -pour des raisons diverses et variées -alors qu'il a un très bon QI, on estime souvent que c' est sans doute parce qu'il est "précoce." Alors qu'en réalité on devrait envisager toutes sortes de causes comme l' immaturité de certains processus cognitifs ou psychomoteurs. De manière perverse ( de pervetere-inverser) on vous rétorque que c' est parce qu'ils ont ces problèmes qu'on a fait le diagnostic de précocité !!! La cause devient la conséquence.
Il faut pourtant envisager au regard de l' échec scolaire de nombreuses raisons depuis l' existence de problématiques familiales de pressions ou de répression jusqu'à la présence éventuelle d' élément de traumatisme comme les deuils de proches, les maladies, les séparations etc.... et chez les petits, une quête affective peut passer par des stratégies de l' échec: « J' aime tellement quand la maîtresse vient me faire des grandes barres sur mon cahier » me disait une adorable petite fille de 5ans dont les parents – très absents-s' était affolés de son incapacité à exploiter ses acquis...
Il faut également envisager la pédagogie parfois inadaptée d'un enseignant dépassé ou déprimé compte tenu du nombre trop important d' élèves et de l'exigence des programmes surchargés.On a souvent évoqué la pédagogie culpabilisante de la faute utilisée chez nous, en opposition à la pédagogie d' apprentissage par l'erreur, prisée par les anglo-saxons et vraisemblablement plus adaptée au psychisme en développement dont l' apprentissage relève de « l' essai-erreur » de manière très naturelle.
Il faut aussi évoquer les agressions entre enfants, des plus banales aux plus graves, qui génèrent de très grandes souffrances. ( rejet, coups, racket mais aussi captures de photos sur portables et facebook etc..)
L' acquis officialisé par les médias de cette problématique de précocité, mère de tous les maux est tel que l'on voit même des neurologues justifier sur l' IRM l' importance des stimulations d' appel que subit l' enfant précoce d'où son instabilité et ses troubles de l' attention. Pourtant il y a peu, on utilisait ces informations pour expliquer que l'enfant hyperactif qui présente de gros troubles de la concentration ne sait pas hiérarchiser les stimuli, les zones de l'inhibition discriminante n' étant pas encore fonctionnelles, pour des raisons d' immaturité neurologique ....
Ainsi, l' interprétation pervertie de ce concept psychométrique est tellement envahissante que l' on oublie la validité de toutes les explications objectives et de bon sens et l'on se précipite sur la notion de la précocité devenue handicap... narcissisant, ce qui est quand même paradoxal .Elle trouve sa raison d'être dans son aspect pacificateur. En effet la blessure narcissique des parents issus de catégories sociales favorisées "est cicatrisée par le diagnostic de "précocité " qui devient le fourre-tout explicatif de l'instabilité psycho-motrice, la dépression, de l' ennui etc... mais le symptôme le plus prisé concerne l' échec scolaire.
Lorsqu'au cabinet libéral on me sollicite pour un "dépistage " de la précocité... ma réponse est toujours la même :" l' intelligence n' est pas un handicap au contraire, elle décuple le potentiel adaptatif, si l' enfant a des problèmes scolaires, on va essayer de comprendre pourquoi ». Je précise aussi que l'intelligence serait un vrai problème si à 4 ans et demi votre enfant lisait des encyclopédies animalières par exemple,( j' en ai connu 2 dans toute ma carrière), il serait alors sur- -doué et le modèle scolaire traditionnel effectivement ne serait pas adapté "…
Rappelons que le QI se réfère à des échelles qui prennent en compte un changement des aptitudes tous les 3 mois, ce qui rend compte de la rapidité de l' évolution des capacités intellectuelles en fonction de l' âge. Ce qui signifie qu'un enfant de début d' année est globalement plus avancé que celui qui est né en fin d' année. Or la notation aux exercices ne tient pas compte de cette disparité de développement, ce qui semble une aberration et une réelle injustice. Tout comme l' a préconisé Boris Cyrulnik, la notation avant 10 ans est contre-productive à tous niveaux. Rappelons également comme le montre l' expérience des enseignants et des psychologues, que des enfants peuvent sembler très en avance à 4 ans et moins à 6ans et vise versa.
Cette idéologie de "la précocité à détecter" a dû pour pouvoir être opérationnelle, maintenir la confusion et l' amalgame entre enfant très intelligents dits précoces et les vrais surdoués.
Ces enfants qui a 13 ans sont par exemple, chef d'orchestre et/ou rentrent à la fac de médecine. Et de manière perverse encore, les émissions qui montrent les seconds, font croire que les premiers auraient les mêmes réussites s'ils avaient été " détectés" à temps . Erreur magistrale : les premiers ont un QI entre 130 et 150 ( il faut au moins cela pour faire des études supérieures) et les seconds entre 160 et 200. Le seul ouvrage sur les surdoués antérieur à la vogue de la précocité -symptôme, est celui de Rémy Chauvin qui a travaillé sur le vrai dépistage du sur-don à partir des personnages célèbre comme Stuart Mill qui donnait des cours de latin à 8ans. Il va de soi que le QI ne peut rendre compte de tous les aspects du potentiel intellectuel et en particulier la créativité.
A noter que les dites émissions sont préparées avec des associations qui proposent des services spécifiques en terme de scolarité et prises en charges diverses très onéreuses.
En tant que praticienne de terrain, j' ai constaté les dégâts d'une telle idéologie à connotation eugéniste. Des classes spécifiques ont été créées dans le privé avec en référence, au niveau local, une association dont le sigle était :"GESPARE " Groupement Emprise Socio -Psychologique Action Recherche Education.... les enfants de ces classes devaient non pas fréquenter l'internat de l' établissement mais être logés chez des familles briefées par l' association... qui proposait aussi des colonies spécialisées etc.... cela ne vous rappelle rien ?
J' ai pu dix années plus tard, rencontrer de nombreux jeunes ayant fréquenté ces classes ... inadaptés socialement et psychologiquement , ayant la sensation d' avoir été reconnus comme monstrueux, différents et mettant encore sur le compte de cette différence, leur incapacité à entrer normalement dans la vie d' adulte... encore l'inversion de la cause et de la conséquence.
C' est choquant et révoltant car il s' agit d'une manipulation des concepts psychologiques. Je dis bravo au sociologue qui a réussi à prendre ce problème dans une thématique fort pertinente et qui n' est pas frontale . Elle recoupe bien les analyses des collègues psychologues ( et les miennes) qui ont une longue pratique et qui ne se sont pas fait piégés par les sirènes de la précocité qui permet de vite rentabiliser un cabinet de psychologie.
La meilleure réponse à apporter à mon sens, à tous ces tenants de la précocité posant problème ( QI de plus de 130 mais inférieur à 160 entendons-nous bien) c' est de leur dire : et lorsque l'on va tester cet enfant une fois devenu adulte et qu'il aura toujours 130 de QI, direz-vous encore qu'il est précoce ? Non, eh bien tout simplement parce que la notion de précocité n' est qu'une stratégie psychométrique pour mesurer ( pas dépister) l'intelligence chez l'enfant, rien de plus. Et tous les professionnels des sciences, de la médecine, du juridique, de la politique du management, de la recherche, des inventions créatives etc... qui exigent pour l' exercice de leur métier des aptitudes très supérieures à la moyenne statistique, n'ont pas dû être dépistés pour que leurs talents s'expriment . Ces arguments de bon sens semblent avoir disparu de toute réflexion relative à la précocité.
A l' argument sur le soulagement des enfants dépistés « précoces » et pris en charge de manière spécialisée, je peux répondre que j'ai eu effectivement à rencontrer des enfants en souffrance et qui ont été momentanément soulagés selon les parents, par ce type de prise en charge par des associations pour enfants précoces. Les parents n' avaient pas donné suite au delà de la consultation, déçus de ne pas avoir entendu chez moi un discours sur la précocité en tant que cause du mal être de leur enfant... Je précise bien « momentanément » car j' ai retrouvé un certain nombre d' entre eux quelques années plus tard, très mal dans leur peau, avec en plus la souffrance d' avoir été considérés comme différents de leurs camarades et donc éloignés d' eux. Ils avaient au départ été rassurés en effet par l' attention et la revalorisation apportées, rassurés par les classes moins chargées et les professeurs plus disponibles, rassurés par la disparition de l' anxiété familiale et surtout pour certains d'entre eux, cela leur avait permis d' échapper au statut de bouc émissaire installé dans le milieu scolaire d'origine pour diverses raisons. Toute cette réassurance aurait été la même dans toutes les situations de souffrance psychologique.
Le discours peut être considéré comme politique certes, mais je dirais pour ma part sociologique, car l'on constate classiquement que les parents de milieux défavorisés baissent plus vite les bras pour des raisons de fatalisme social , "ils ne s' autorisent pas ". Et rares sont ceux qui auront l'idée de penser que c' est parce que leur enfant est trop intelligent qu'il ne réussit pas. Les aides et les soutiens classiques sont mis en place... le psychologue scolaire n' est jamais appelé dans ces conditions là, avec comme intention motivée, le dépistage" d' un précoce".
Il va de soi que les enseignants sont plus enclins à s' étonner de l' échec scolaire dans les milieux sociaux dits favorisés et donc à en chercher avec les parents, des raisons qui font consensus narcissiquement sans rechercher d'autres causes explicatives, échappant ainsi aux écueils culpabilisants et stériles : c' est de la faute des parents ou c' est de la faute du professeur.C' est la seule alternative que puisse engendrer la souffrance.
Alors on a trouvé un coupable. Ce coupable est un ami qui vous veut du mal : la précocité ! On sollicite alors le psychologue parce que l'on "soupçonne"ou l'on" suspecte" une précocité sans se préocuper de l'impact d'un tel discours sur l' enfant qui nous évoque parfois, une sorte de maladie monstrueuse.Comme s'il y avait en eux une sorte d' ennemi, m' ont révélé d' autres enfants, faisant écho à une certaine forme de dépersonnalisation.
Face à un dépistage "réussi" il faudra alors vite trouver les spécialistes qui feront de la précocité ainsi reconnue, un véritable ami pour la réussite de l' enfant ; c' est le vœu le plus cher des parents, on ne peut le leur reprocher.
D' autant que cette confusion par l' amalgame entre enfants vraiment surdoués et enfants dit précoces s'ils s'avèrent en difficulté, ne s' est développée de manière spécifique que dans notre pays. A mettre en perspective sans doute, avec le très haut niveau de stress : les petits écoliers français ayant été détectés comme les plus stressés, en référence à une étude réalisée dans les écoles de 29 pays.
Honnêtement, ça se complique, ça se complique, et j'avoue clairement ne savoir que penser de tout cela.
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- doublecasquetteEnchanteur
Ouais, John ! Ce n'est pas évident.
DC véto
DC véto
- sueciaNiveau 9
Elle evoque des enfants a esprit superieur, voire des genies, pour qui naturellement un cursus scolaire quel qu il soit est evidemment inadapte, inutile ou nefaste. Mais ce sont des cas tellement rares...
Il n en reste pas moins qu il y a beaucoup d enfants qui sont egalement beaucoup plus rapides que la moyenne et pour qui il est difficile de trouver une reponse adaptee.
Il n en reste pas moins qu il y a beaucoup d enfants qui sont egalement beaucoup plus rapides que la moyenne et pour qui il est difficile de trouver une reponse adaptee.
- philannDoyen
Merci pour ce très intéressant article (bien mieux écrit que le précédent)
Il a toujours le défaut de partir d'une expérience personnelle ce qui de la part d'un professionnel parlant en tant que tel me gène toujours un peu.
Je note deux choses:
1° Cette psy distingue précocité et surdon. Elle ne nie absolument pas l'existence du deuxième (un QI supérieur à 160 et des capacités exceptionnelles).
2° Ce qu'elle dit c'est que la précocité sert d'argument alibi pour expliquer les désordres psy, les comportements gênants ou l'échec scolaire. C'est ce que beaucoup d'entre nous ont dit déjà dans ce post. À savoir qu'il se passait la même chose avec la précocité que ce qu'il s'est passé avec la dyslexie (mère aujourd'hui de toutes les difficultés d'apprentissage de la lecture) et avec l'hyperactivité (mais non mon enfant n'est pas mal élevé et mériterait 2 baffes, vous comprenez il est hyperactif).
La différence ici c'est que contrairement à la dyslexie ou à l'hyperactivité, la "précocité" serait une invention de toute pièce. Soit, mais elle fait fond quand même sur le surdon, dont cette psy ne nie pas l'existence.
Le point important me semble être le nombre. On peut être sceptique et se méfier lorsque l'on voit apparaître des épidémies de tel ou tel trouble qui doit alors nous paraître suspect? a fortiori quand il évite la remise en cause des enseignants ou des parents.
Mais il y avait plus (pire) dans la "petite noblesse des surdoués". Car le fait est toujours, surdoués ou précoces, que l'on a une ribambelle de gamins en errance éducative. Combien d'enfants "dits précoces" vont-ils dans des structures particulières? Le gain narcissique est-il si grand que cela? J'ai comme un doute. Je crois plutôt à la mauvaise réponse, à un vrai problème éducatif.
ps: voir l'article Le fonctionnement et le développement cognitifs de l'enfant intellectuellement précoce
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2000_num_100_3_28657
Il montre notamment des résultats de tests entre enfants précoces et enfants non précoces dans la résolution de certains exercices et a le mérite de "brasser" pas mal de littérature sur le sujet. Il ne s'agit pas de parler de "petits génies incompris"
Il a toujours le défaut de partir d'une expérience personnelle ce qui de la part d'un professionnel parlant en tant que tel me gène toujours un peu.
Je note deux choses:
1° Cette psy distingue précocité et surdon. Elle ne nie absolument pas l'existence du deuxième (un QI supérieur à 160 et des capacités exceptionnelles).
2° Ce qu'elle dit c'est que la précocité sert d'argument alibi pour expliquer les désordres psy, les comportements gênants ou l'échec scolaire. C'est ce que beaucoup d'entre nous ont dit déjà dans ce post. À savoir qu'il se passait la même chose avec la précocité que ce qu'il s'est passé avec la dyslexie (mère aujourd'hui de toutes les difficultés d'apprentissage de la lecture) et avec l'hyperactivité (mais non mon enfant n'est pas mal élevé et mériterait 2 baffes, vous comprenez il est hyperactif).
La différence ici c'est que contrairement à la dyslexie ou à l'hyperactivité, la "précocité" serait une invention de toute pièce. Soit, mais elle fait fond quand même sur le surdon, dont cette psy ne nie pas l'existence.
Le point important me semble être le nombre. On peut être sceptique et se méfier lorsque l'on voit apparaître des épidémies de tel ou tel trouble qui doit alors nous paraître suspect? a fortiori quand il évite la remise en cause des enseignants ou des parents.
Mais il y avait plus (pire) dans la "petite noblesse des surdoués". Car le fait est toujours, surdoués ou précoces, que l'on a une ribambelle de gamins en errance éducative. Combien d'enfants "dits précoces" vont-ils dans des structures particulières? Le gain narcissique est-il si grand que cela? J'ai comme un doute. Je crois plutôt à la mauvaise réponse, à un vrai problème éducatif.
ps: voir l'article Le fonctionnement et le développement cognitifs de l'enfant intellectuellement précoce
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2000_num_100_3_28657
Il montre notamment des résultats de tests entre enfants précoces et enfants non précoces dans la résolution de certains exercices et a le mérite de "brasser" pas mal de littérature sur le sujet. Il ne s'agit pas de parler de "petits génies incompris"
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- sueciaNiveau 9
Oui, meme analyse.
Que faites vous concretement des eleves plus doues que la moyenne?
Je ne crois pas trop non plus en cette histoire d enfant au comportement social inadapte pour cause de precocite.
Je parle des enfants qui tout simplement comprennent tout de suite et font tous les exercices rapidement et correctement.
Que faites vous concretement des eleves plus doues que la moyenne?
Je ne crois pas trop non plus en cette histoire d enfant au comportement social inadapte pour cause de precocite.
Je parle des enfants qui tout simplement comprennent tout de suite et font tous les exercices rapidement et correctement.
- JPhMMDemi-dieu
Merci John.
Au passage, l'article répond très précisément à ma très naïve question d'hier.
Second merci donc.
Au passage, l'article répond très précisément à ma très naïve question d'hier.
Second merci donc.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- sueciaNiveau 9
Mais j aimerais quand meme savoir comment s y prendre avec les eleves rapides.
Nous leur donnons systematiquement les livres du niveau suivant mais ca ne resout rien sur le fond. J ai l impression de ne pas aller au bout de leur potentiel et c est tres frustrant. Je sais que les ecoles Montessori ont beaucoup plus de reussite avec les eleves rapides mais nous ne sommes pas formes Montessori et nous n avons pas le materiel.
Nous leur donnons systematiquement les livres du niveau suivant mais ca ne resout rien sur le fond. J ai l impression de ne pas aller au bout de leur potentiel et c est tres frustrant. Je sais que les ecoles Montessori ont beaucoup plus de reussite avec les eleves rapides mais nous ne sommes pas formes Montessori et nous n avons pas le materiel.
- philannDoyen
J ai l impression de ne pas aller au bout de leur potentiel et c est tres frustrant.
Je me suis fait la même remarque cette année, mais avec des élèves qui n'avaient rien de géniaux ou précoces. J'étais dans un lycée calme et sans problème d'une petite ville bourgeoise, où personne ne faisait RIEN, sauf les parents qui venaient défendre leurs chères petites têtes blondes quand on les punissaient.
Résultats: j'avais quand même dans le lot quelques élèves, tout à fait normaux, mais bien suivis par les parents, qui bossaient régulièrement...et qui donc s'ennuyaient et perdaient leur temps à cause de la majorité fumiste.
Je trouvais ça très frustrant aussi et j'avoue ne pas avoir trouvé de solution. Mais je me suis dit plusieurs fois, que ces quelques bons élèves devraient plutôt être ailleurs, dans un meilleur bahut. À force de ne plus rien n'exiger comme niveau, de laisser passer tout le monde etc... on en arrive à voir des élèves qu'on laisse en jachère... et ça ne profite pas non plus à ceux qui ont de grosses difficultés...
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- sueciaNiveau 9
philann a écrit:J ai l impression de ne pas aller au bout de leur potentiel et c est tres frustrant.
Je me suis fait la même remarque cette année, mais avec des élèves qui n'avaient rien de géniaux ou précoces. J'étais dans un lycée calme et sans problème d'une petite ville bourgeoise, où personne ne faisait RIEN, sauf les parents qui venaient défendre leurs chères petites têtes blondes quand on les punissaient.
Résultats: j'avais quand même dans le lot quelques élèves, tout à fait normaux, mais bien suivis par les parents, qui bossaient régulièrement...et qui donc s'ennuyaient et perdaient leur temps à cause de la majorité fumiste.
Je trouvais ça très frustrant aussi et j'avoue ne pas avoir trouvé de solution. Mais je me suis dit plusieurs fois, que ces quelques bons élèves devraient plutôt être ailleurs, dans un meilleur bahut. À force de ne plus rien n'exiger comme niveau, de laisser passer tout le monde etc... on en arrive à voir des élèves qu'on laisse en jachère... et ça ne profite pas non plus à ceux qui ont de grosses difficultés...
Oui mais je ne parle pas d eleves geniaux (au sens d etre chef d orchestre a 13 ans). Je parle d eleves qui comprennent rapidement les nouveaux concepts quand il faut passer beaucoup de temps a expliquer ces memes concepts a d autres.
Meme en donnant des livres de classe superieure aux rapides, au bout d un moment, ils auront fini ces livres aussi seront en decalage total par rapport a nos evaluations nationales. On fait travailler nos eleves systematiquement en groupe et on essaie d equilibrer les groupes. A l age adulte, certains ont l impression d avoir passe leur temps a aider les autres. Certains trouvent que c est tres bien, que ca leur a appris a aider et que c est utile dans leur travail (dans une organisation, il y a aussi une minorite de personnes qui comprennent rapidement, la plupart sont lents, on retrouve le meme probloeme), d autres ont eu l impression de s ennuyer.
- doublecasquetteEnchanteur
Dans les petites classes de l'élémentaire, c'est assez simple si le programme est suffisamment consistant.
Les miens se régalent avec les exercices de bas de pages de nos manuels, les problèmes un peu coton où il ne suffit pas d'enchaîner les opérations mais ceux où l'on doit en plus faire marcher sa jugeotte.
Actuellement, dans les classes supérieures, c'est délicat parce qu'ils arrivent avec un "passif" qui fait que les enfants "bien doués" (et bien suivis à l'extérieur) ont déjà pris une avance considérable sur les autres, parfois dans une seule matière, ce qui a rendu impossible le saut de classe. Quand ils n'ont pas en plus développé des stratégies de défense pour ne pas passer aux yeux des autres pour le vilain petit canard qui ne fait rien comme tout le monde, on a déjà de la chance.
Si on revenait à un bon niveau d'exigence, je suis persuadée que, très rapidement, les enfants précoces seraient à nouveau ceux dont les capacités sont réellement hors du commun et qui, à huit ans, traduisent du Virgile, composent une symphonie ou donnent un cours de mathématiques au Collège de France !
Les miens se régalent avec les exercices de bas de pages de nos manuels, les problèmes un peu coton où il ne suffit pas d'enchaîner les opérations mais ceux où l'on doit en plus faire marcher sa jugeotte.
Actuellement, dans les classes supérieures, c'est délicat parce qu'ils arrivent avec un "passif" qui fait que les enfants "bien doués" (et bien suivis à l'extérieur) ont déjà pris une avance considérable sur les autres, parfois dans une seule matière, ce qui a rendu impossible le saut de classe. Quand ils n'ont pas en plus développé des stratégies de défense pour ne pas passer aux yeux des autres pour le vilain petit canard qui ne fait rien comme tout le monde, on a déjà de la chance.
Si on revenait à un bon niveau d'exigence, je suis persuadée que, très rapidement, les enfants précoces seraient à nouveau ceux dont les capacités sont réellement hors du commun et qui, à huit ans, traduisent du Virgile, composent une symphonie ou donnent un cours de mathématiques au Collège de France !
- FinrodExpert
Enfin une approche lucide du concept perverti de Précocité
"Concept perverti" n'est pas une notion bien rigoureuse ou objective pour démarrer un article. Elle pourrait faire l'effort de rester neutre sur la première ligne.
formation en psychométrie et en neuro-psychologie au cours de mes années d' études, en licence et en DESS de psychologie clinique et psychopathologique ( Master 2
J'imagine qu'elle a peur d'être jugé illégitime ?
une adorable petite fille de 5ans dont les parents – très absents-s' était affolés de son incapacité à exploiter ses acquis...
Comment peuvent ils à la fois "s'affoler" et "être absents".
A la limite, ils étaient peut être passifs et inquiets.
déprimé compte tenu du nombre trop important d' élèves et de l'exigence des programmes surchargés
ça arrive les programmes surchargés mais en règle générale, c'est plutôt le niveau des élèves et les incivilités qui sont les points les plus déprimants.
les premiers ont un QI entre 130 et 150 ( il faut au moins cela pour faire des études supérieures)
Loin de là. surtout actuellement. Même en Doctorat.
Toute cette réassurance aurait été la même dans toutes les situations de souffrance psychologique.
Certes.
En fin de compte, c'est surtout le système actuel à une capacité étonnante à être inadapté à toute forme de situations.
ma réponse est toujours la même :" l' intelligence n' est pas un handicap au contraire, elle décuple le potentiel adaptatif
A condition de prendre en compte le QI et le QE ou un équivalent. L'adaptabilité et l'intelligence peuvent être très différents. L'intelligence elle même peut être segmentée de manière très variée.
Il est très difficile de savoir ce qui peut être pris en compte pour une mise en pratique au niveau scolaire.
Au final, l'article est en effet très bon et bien écrit, contrairement au premier.
Néanmoins, niveau critique, on reste sur trois argument principaux :
-> La précocité est un amalgame de difficultés qui peuvent être variées et ne se résument pas en un seul mot.
Mais on le savait plus ou moins.
-> Ces enfants ont certes une différence, mais elle n'est pas plus importante que d'autres différences constatées et ne mérite pas plus que ces autres différences un traitement particulier.
-> Ce traitement particulier ne doit pas se faire en externalisant les élèves parce que cela détériore leur image de soi.
Je trouve le 3-ème point contestable. Il est tout à fait possible que le système actuel de prise en charge soit inadapté à ce niveau. Néanmoins si l'inverse est toujours cette logique du "tous dans la même classe hétérogène" dont on connait les conséquences sur le système actuel, ça me laisse septique.
Dans mon lycée, il y a exactement le même effet pour les classes de STG qui vivent leur affectation en STG comme un rejet. ils ont le sentiment d'être la lie du lycée et l'écrivent abondamment sur Facebook. Les profs contribuent à ce sentiment car ces élèves n'avait pas le niveau pour passer en 1-ère pour la plupart et certains n'avait pas même celui d'être en 2nd. La cause en est ce système abscons.
Au contraire, une diversification "positive" des filières offre plus d'ouvertures.
Elle parle de classes moins chargées et prof dispo : tout le monde devrait y avoir droit.
Et s'il y a bien une idée fondamentale à retenir, c'est que la prise en charge scolaire, qui se doit d'être de qualité en termes de logistique doit être différenciée de la prise en charge psychologique de l'inadaptation sociale.
Cette seconde ne pouvant se faire pas le biais d'un processus public avec identification sociale, comme une classe réservée mais via par une démarche privé et intime.
Comme d'habitude, cela est vrai dans le meilleur des monde. Mais avec un système scolaire qui ne fonctionne pas et est de plus en plus anxiogène, y compris vécu de l'intérieur...
La solution de prise en charge des enfants précoce apparait comme une forme de système D venu compenser, pour ceux qui savaient s'en donner les moyens...
Et si ce problème n'est qu'un dégât collatéral mineur du système en place, alors il faudra, avant de le remettre en cause, rendre à l'école une véritable légitimité.
Sans cette légitimité, un autre système D se mettre en place. Et le privé hors contrat n'a jamais été aussi puissant qu'aujourd'hui (je me trompe ? ).
- sueciaNiveau 9
doublecasquette a écrit:Dans les petites classes de l'élémentaire, c'est assez simple si le programme est suffisamment consistant.
Les miens se régalent avec les exercices de bas de pages de nos manuels, les problèmes un peu coton où il ne suffit pas d'enchaîner les opérations mais ceux où l'on doit en plus faire marcher sa jugeotte.
Actuellement, dans les classes supérieures, c'est délicat parce qu'ils arrivent avec un "passif" qui fait que les enfants "bien doués" (et bien suivis à l'extérieur) ont déjà pris une avance considérable sur les autres, parfois dans une seule matière, ce qui a rendu impossible le saut de classe. Quand ils n'ont pas en plus développé des stratégies de défense pour ne pas passer aux yeux des autres pour le vilain petit canard qui ne fait rien comme tout le monde, on a déjà de la chance.
Si on revenait à un bon niveau d'exigence, je suis persuadée que, très rapidement, les enfants précoces seraient à nouveau ceux dont les capacités sont réellement hors du commun et qui, à huit ans, traduisent du Virgile, composent une symphonie ou donnent un cours de mathématiques au Collège de France !
Mais il y a, a eu, et aura toujours des enfants a esprit superieur, mais tres peu a l echelle de l humanite, independamment du systeme scolaire mis en place. Combien de Mendelssohn par siecle? Ces enfants la tiennent du miracle.
Pour les enfants rapides, je trouve vraiment que ce n est pas si facile. Une moitie des enfants nous arrive en sachant lire et faire des simples operations, l autre moitie ne connait pas encore toutes les lettres ni les chiffres. Le decalage est beaucoup trop important des le depart. Je pense que l idee d avoir une section pour enfants "Gifted and talented" (peu importe le nom, on comprend l idee, on ne s adresse pas a des genies mais a des enfants plus rapides) serait benefique pour tous.
Quant aux sauts de classe, ca n existe pas chez nous (sauf cas reellement exceptionnel auquel ca ne sert a rien non plus) et je suis contre. Les enfants sont deja en decalage intellectuel, pas la peine de rajouter un decalage social. Surtout que le probleme n est pas tant le point de depart mais la vitesse de comprehension. Donc le probleme ne fait que se repeter dans la classe superieure.
- doublecasquetteEnchanteur
Oui. C'est bien.
- coindeparadisGuide spirituel
Pour avoir travaillé avec des enfants à haut potentiel j'ai constaté que :
- plus les programmes s'appauvrissent plus on constate des comportements agités (ils s'ennuient et on le comprend).
- ce sont des enfants qui ont besoin de contenu, c'est à dire un enseignement transmissif (et oui !) ainsi que des ateliers de recherches non pas pas à la sauce constructiviste de 2002 mais à partir de documents.
- ce sont des élèves qui ont soif de connaissances, qui aiment les livres
L'école est donc de plus en plus inadaptée à ce public. Toutefois, on relève effectivement parfois des troubles comportementaux qui sont souvent liés à un décalage entre potentiel cognitif et maturité affective (hypersensibilité notamment). Mais je trouve qu'on porte trop l'accent sur les enfants à haut-potentiel présentant des problèmes scolaires, alors que bien d'autres ont une scolarité harmonieuse et accélérée.
Cette surdouance est à ne pas confondre avec un flot d'enfants "limites" (QI 120/130) qui bénéficient d'un environnement culturellement favorable et que les parents entraînent comme des coachs (j'en ai vu de nombreux). Souvent ces élèves s'écroulent à l'adolescence, mal étayé au plan psychologique et surinvestis au plan narcissique parental.
- plus les programmes s'appauvrissent plus on constate des comportements agités (ils s'ennuient et on le comprend).
- ce sont des enfants qui ont besoin de contenu, c'est à dire un enseignement transmissif (et oui !) ainsi que des ateliers de recherches non pas pas à la sauce constructiviste de 2002 mais à partir de documents.
- ce sont des élèves qui ont soif de connaissances, qui aiment les livres
L'école est donc de plus en plus inadaptée à ce public. Toutefois, on relève effectivement parfois des troubles comportementaux qui sont souvent liés à un décalage entre potentiel cognitif et maturité affective (hypersensibilité notamment). Mais je trouve qu'on porte trop l'accent sur les enfants à haut-potentiel présentant des problèmes scolaires, alors que bien d'autres ont une scolarité harmonieuse et accélérée.
Cette surdouance est à ne pas confondre avec un flot d'enfants "limites" (QI 120/130) qui bénéficient d'un environnement culturellement favorable et que les parents entraînent comme des coachs (j'en ai vu de nombreux). Souvent ces élèves s'écroulent à l'adolescence, mal étayé au plan psychologique et surinvestis au plan narcissique parental.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- coindeparadisGuide spirituel
suecia a écrit:
Quant aux sauts de classe, ca n existe pas chez nous (sauf cas reellement exceptionnel auquel ca ne sert a rien non plus) et je suis contre. Les enfants sont deja en decalage intellectuel, pas la peine de rajouter un decalage social. Surtout que le probleme n est pas tant le point de depart mais la vitesse de comprehension. Donc le probleme ne fait que se repeter dans la classe superieure.
J'ai connu des enfants qui se sont enfin épanouis après un saut de classe, justement parce que l'environnement leur convenait. Il ne s'agit pas seulement de capacités intellectuels chez ces enfants. On trouve aussi chez eux des intérêts "philosophiques" (la mort, "l'éthique", la religion) qu'ils ne partagent pas souvent avec les enfants de leur âge...
- doublecasquetteEnchanteur
Bon, je vais tenter de me fendre d'un message bien que je sois extrêmement lassée de ce sujet avec lequel je fus aux prises tant d'années éprouvantes.
Vous semblez envisager la précocité intellectuelle comme harmonieuse mais quand on a un pitchounet de quatre ans qui a les capacités intellectuelles d'un gosse de sept à huit ans, puis un enfant de six ans qui a celles d'un garçon de dix ans, le langage et la lecture, la sensibilité esthétique, la stratégie en sports d'équipe etc ne sont pas suivis par les capacités motrices et les mains et les jambes ne peuvent suivre la tête, d'où un décalage atrocement douloureux.
En gros, au moment où le gosse appréhende l'ensemble du terrain de sports, ses coéquipiers et ses adversaires, les buts, et toute la stratégie, il est encore incapable de frapper convenablement le ballon avec le pied et de tirer dans la bonne direction et ce d'autant plus que tout le temps qu'il a passé à pâlir sur ses livres lui en a peu laissé pour s'entraîner au tir au but et au dribble. En outre, ses coéquipiers ont bien huit ans d'âge mental quand lui en a douze et ne comprennent pas ses préoccupations ni ses interventions. Il n'a aucune chance d'être leader tant il est décalé. D'où repli pour de multiples raisons.
Rien que d'écrire ceci me fatigue ...
DC véto
Vous semblez envisager la précocité intellectuelle comme harmonieuse mais quand on a un pitchounet de quatre ans qui a les capacités intellectuelles d'un gosse de sept à huit ans, puis un enfant de six ans qui a celles d'un garçon de dix ans, le langage et la lecture, la sensibilité esthétique, la stratégie en sports d'équipe etc ne sont pas suivis par les capacités motrices et les mains et les jambes ne peuvent suivre la tête, d'où un décalage atrocement douloureux.
En gros, au moment où le gosse appréhende l'ensemble du terrain de sports, ses coéquipiers et ses adversaires, les buts, et toute la stratégie, il est encore incapable de frapper convenablement le ballon avec le pied et de tirer dans la bonne direction et ce d'autant plus que tout le temps qu'il a passé à pâlir sur ses livres lui en a peu laissé pour s'entraîner au tir au but et au dribble. En outre, ses coéquipiers ont bien huit ans d'âge mental quand lui en a douze et ne comprennent pas ses préoccupations ni ses interventions. Il n'a aucune chance d'être leader tant il est décalé. D'où repli pour de multiples raisons.
Rien que d'écrire ceci me fatigue ...
DC véto
- coindeparadisGuide spirituel
doublecasquette a écrit:Bon, je vais tenter de me fendre d'un message bien que je sois extrêmement lassée de ce sujet avec lequel je fus aux prises tant d'années éprouvantes.
Vous semblez envisager la précocité intellectuelle comme harmonieuse mais quand on a un pitchounet de quatre ans qui a les capacités intellectuelles d'un gosse de sept à huit ans, puis un enfant de six ans qui a celles d'un garçon de dix ans, le langage et la lecture, la sensibilité esthétique, la stratégie en sports d'équipe etc ne sont pas suivis par les capacités motrices et les mains et les jambes ne peuvent suivre la tête, d'où un décalage atrocement douloureux.
En gros, au moment où le gosse appréhende l'ensemble du terrain de sports, ses coéquipiers et ses adversaires, les buts, et toute la stratégie, il est encore incapable de frapper convenablement le ballon avec le pied et de tirer dans la bonne direction et ce d'autant plus que tout le temps qu'il a passé à pâlir sur ses livres lui en a peu laissé pour s'entraîner au tir au but et au dribble. En outre, ses coéquipiers ont bien huit ans d'âge mental quand lui en a douze et ne comprennent pas ses préoccupations ni ses interventions. Il n'a aucune chance d'être leader tant il est décalé. D'où repli pour de multiples raisons.
Rien que d'écrire ceci me fatigue ...
DC véto
Tout à fait !
Ce qui donne chez certains
- sueciaNiveau 9
doublecasquette a écrit:Bon, je vais tenter de me fendre d'un message bien que je sois extrêmement lassée de ce sujet avec lequel je fus aux prises tant d'années éprouvantes.
Vous semblez envisager la précocité intellectuelle comme harmonieuse mais quand on a un pitchounet de quatre ans qui a les capacités intellectuelles d'un gosse de sept à huit ans, puis un enfant de six ans qui a celles d'un garçon de dix ans, le langage et la lecture, la sensibilité esthétique, la stratégie en sports d'équipe etc ne sont pas suivis par les capacités motrices et les mains et les jambes ne peuvent suivre la tête, d'où un décalage atrocement douloureux.
En gros, au moment où le gosse appréhende l'ensemble du terrain de sports, ses coéquipiers et ses adversaires, les buts, et toute la stratégie, il est encore incapable de frapper convenablement le ballon avec le pied et de tirer dans la bonne direction et ce d'autant plus que tout le temps qu'il a passé à pâlir sur ses livres lui en a peu laissé pour s'entraîner au tir au but et au dribble. En outre, ses coéquipiers ont bien huit ans d'âge mental quand lui en a douze et ne comprennent pas ses préoccupations ni ses interventions. Il n'a aucune chance d'être leader tant il est décalé. D'où repli pour de multiples raisons.
Rien que d'écrire ceci me fatigue ...
DC véto
Bah oui.. Sur un autre fil je parle d un de mes eleves de 7 ans qui sait resoudre des equations du 2e degre, connait tous les nombres premiers jusqu a 100, calcule des racines carrees de tete.
Concretement c est difficile de stimuler des enfants tres rapides, qui, encore une fois, ne sont pas des genies au sens de Bach ou de Victor Hugo.
Ca ne servirait a rien de faire sauter une classe a un enfant qui apprehende les nouveaux concepts 3-4 fois plus vite que les autres.
J aimerais vraiment savoir comment les profs Montessori (les vrais) travaillent car en general les enfants rapides qui ont ete a Montessori se sont beaucoup moins ennuyes (je parle d adultes de mes connaissances).
- NadejdaGrand sage
Je lisais hier l'article d'Alain Gauvrit, le "complexe de l'albatros", qui est souvent convoqué dans la "littérature" sur les enfants et adultes surdoués : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/garsep/gauvrit.htm
Si on passe sur le jargon psy et le côté parfois trop imagé (bien que le goût pour les métaphores soit une caractéristique que l'on retrouve souvent chez les zèbres), il y a des pistes intéressantes.
Sur le décalage entre la précocité intellectuelle et l'immaturité affective, Gauvrit reprend le "syndrome de dyssynchronie" décrit par JC Terrassier.
Je trouve l'article de MC Gryson assez peu informé tant sur les questions techniques relatives au QI que sur les difficultés d'adaptation (ennui, grand sentiment de décalage) et les souffrances rencontrées par ces enfants et leurs parents (parfois des zèbres qui s'ignorent). S'il y a sans doute des abus et de fausses excuses données au comportement de certains élèves turbulents, je trouverais assez grave d'en arriver à un climat de suspicion généralisé -ce que redoute justement la personne du blog sur les zèbres qui se sent un peu insultée.
Si on passe sur le jargon psy et le côté parfois trop imagé (bien que le goût pour les métaphores soit une caractéristique que l'on retrouve souvent chez les zèbres), il y a des pistes intéressantes.
Sur le décalage entre la précocité intellectuelle et l'immaturité affective, Gauvrit reprend le "syndrome de dyssynchronie" décrit par JC Terrassier.
Je trouve l'article de MC Gryson assez peu informé tant sur les questions techniques relatives au QI que sur les difficultés d'adaptation (ennui, grand sentiment de décalage) et les souffrances rencontrées par ces enfants et leurs parents (parfois des zèbres qui s'ignorent). S'il y a sans doute des abus et de fausses excuses données au comportement de certains élèves turbulents, je trouverais assez grave d'en arriver à un climat de suspicion généralisé -ce que redoute justement la personne du blog sur les zèbres qui se sent un peu insultée.
- doublecasquetteEnchanteur
C'est toujours ce que je dis à fiston: t'as eu du pot d'être né en 1991. Tu serais né plus tard, t'aurais été en plus dyspraxique avec aménagements et EVS. (ou AVS ? Je ne sais plus ...)
- sueciaNiveau 9
21déjà a écrit:doublecasquette a écrit:Bon, je vais tenter de me fendre d'un message bien que je sois extrêmement lassée de ce sujet avec lequel je fus aux prises tant d'années éprouvantes.
Vous semblez envisager la précocité intellectuelle comme harmonieuse mais quand on a un pitchounet de quatre ans qui a les capacités intellectuelles d'un gosse de sept à huit ans, puis un enfant de six ans qui a celles d'un garçon de dix ans, le langage et la lecture, la sensibilité esthétique, la stratégie en sports d'équipe etc ne sont pas suivis par les capacités motrices et les mains et les jambes ne peuvent suivre la tête, d'où un décalage atrocement douloureux.
En gros, au moment où le gosse appréhende l'ensemble du terrain de sports, ses coéquipiers et ses adversaires, les buts, et toute la stratégie, il est encore incapable de frapper convenablement le ballon avec le pied et de tirer dans la bonne direction et ce d'autant plus que tout le temps qu'il a passé à pâlir sur ses livres lui en a peu laissé pour s'entraîner au tir au but et au dribble. En outre, ses coéquipiers ont bien huit ans d'âge mental quand lui en a douze et ne comprennent pas ses préoccupations ni ses interventions. Il n'a aucune chance d'être leader tant il est décalé. D'où repli pour de multiples raisons.
Rien que d'écrire ceci me fatigue ...
DC véto
Tout à fait !
Ce qui donne chez certainsimbécilesprofessionnels le diagnostic de surdouance avec dyspraxie ! Le problème est justement qu'en ignorant la spécificité de ces enfants au nom de l'égalité ( traduire ne pas privilégier les meilleurs et porter l'accent sur les mauvais) on se retrouve avec parfois des bombes à retardement.
"mauvais"... tu veux dire lents? mais on est bien obliges de passer du temps avec les eleves lents pour qu ils aient les bases ! avoir 40% d enfants qui ne savent pas lire, c est aussi une bombe a retardement!
- doublecasquetteEnchanteur
Bon puis je n'en dis pas plus car ça me flanque mal au cœur de penser à tout ce qui a été laissé en friche ou mis en jachère dans le cerveau de fiston.
Il est peu ou prou venu à bout de ses souffrances existentielles sans l'aide du shit et de l'alcool, et sans médocs, c'est déjà beau.
Il est peu ou prou venu à bout de ses souffrances existentielles sans l'aide du shit et de l'alcool, et sans médocs, c'est déjà beau.
- coindeparadisGuide spirituel
Non suecia ce passage est volontairement caricatural ! Je n'utilise pas ce terme dans ma pratique ! Quand au chiffre de 40 % qui ne savent pas lire tu fais référence à quoi ?
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- ErgoDevin
Malheureusement lorsqu'un enfant de "bon milieu" ne réussit pas en classe aujourd'hui -pour des raisons diverses et variées -alors qu'il a un très bon QI, on estime souvent que c' est sans doute parce qu'il est "précoce." Alors qu'en réalité on devrait envisager toutes sortes de causes comme l' immaturité de certains processus cognitifs ou psychomoteurs. De manière perverse ( de pervetere-inverser) on vous rétorque que c' est parce qu'ils ont ces problèmes qu'on a fait le diagnostic de précocité !!! La cause devient la conséquence. (...)
Rappelons que le QI se réfère à des échelles qui prennent en compte un changement des aptitudes tous les 3 mois, ce qui rend compte de la rapidité de l' évolution des capacités intellectuelles en fonction de l' âge. Ce qui signifie qu'un enfant de début d' année est globalement plus avancé que celui qui est né en fin d' année. Or la notation aux exercices ne tient pas compte de cette disparité de développement, ce qui semble une aberration et une réelle injustice. Tout comme l' a préconisé Boris Cyrulnik, la notation avant 10 ans est contre-productive à tous niveaux. Rappelons également comme le montre l' expérience des enseignants et des psychologues, que des enfants peuvent sembler très en avance à 4 ans et moins à 6ans et vise versa.
Intéressant. Je ne sais pas si certains d'entre vous ont lu Le Quotient Intellectuel de Michel Tort (1974). Ca date un peu, bien sûr, mais il expliquait comment ce qu'il nommait "tests d'intelligence" faisait des ravages dans les classes populaires et servait surtout les classes moyennes et supérieures.
On peut le contester mais j'imagine que ça reste d'actualité malgré tout quand je vois à quel point beaucoup d'enseignants trouvent "normal" ou, au mieux, pas surprenant qu'un enfant de classe populaire ait des mauvaises notes, par rapport à un enfant de classe moyenne ou favorisée.
On peut toujours fournir à un enfant qui finit en avance des exercices supplémentaires, des lectures, des choses d'ailleurs pas forcément en lien avec ce qu'il fait en cours sans pour autant se demander s'il serait mieux s'il sautait une classe. D'une part parce que vu l'indigence de beaucoup de programmes, un enfant qui finit en avance n'est pas forcément un enfant doué, il est simplement dans la norme. D'autre part, parce que même un test de QI, si l'on veut vraiment s'y fier, n'est pas si catégorique que ça. Pour avoir lu les conclusions du test de mon petit cousin, oui il est au-delà des autres enfants de son âge pour tout ce qui est conceptualisation, entre autres, mais il n'est pas en avance pour la réalisation. Et pourtant, le nombre final est élevé (j'ai oublié parce que je m'en fiche mais c'était au-dessus de la norme).
Mais c'est effectivement loin, très loin d'être harmonieux. Je le retrouve complètement dans ta description DC.
Tout cela est en effet très compliqué.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- coindeparadisGuide spirituel
On le laisse donc découvrir la soustraction avec ses camarades alors qu'il en est aux identités remarquables ? Quel gâchis ! Pourquoi trouve-t-on normal de différencier quand l'élève est faible mais pas quand il a un potentiel intellectuel plus élevé ?suecia a écrit:
Bah oui.. Sur un autre fil je parle d un de mes eleves de 7 ans qui sait resoudre des equations du 2e degre, connait tous les nombres premiers jusqu a 100, calcule des racines carrees de tete.
Concretement c est difficile de stimuler des enfants tres rapides, qui, encore une fois, ne sont pas des genies au sens de Bach ou de Victor Hugo.
Ca ne servirait a rien de faire sauter une classe a un enfant qui apprehende les nouveaux concepts 3-4 fois plus vite que les autres.
J aimerais vraiment savoir comment les profs Montessori (les vrais) travaillent car en general les enfants rapides qui ont ete a Montessori se sont beaucoup moins ennuyes (je parle d adultes de mes connaissances).
Quand à Montessori... Ce que j'ai pu voir c'est que cela ne convenait pas vraiment à ces élèves (en tout cas en élémentaire). Les écoles qui fonctionnent bien proposent souvent en mâtinée des cours traditionnels (approche transmissive) et l'après-midi des ateliers souvent inspirés de la pédagogie Freinet en sciences, découverte de la presse, travaux manuels...
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
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- Les ministres déléguées George Pau-Langevin et Marie-Arlette Carlotti ont visité les classes Ulis pour enfants intellectuellement précoces du collège César-Franck (Palaiseau)
- Livre : Pour un certain Wilfried Lignier, "le recours au diagnostic de « précocité »" pour un élève sert à favoriser les classes dominantes.
- Faut-il appeler les enfants intellectuellement précoces des "zèbres" ?
- [Libération] "Trop précoces, des enfants grandeur mature"
- Les précoces au BO
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