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- IphigénieProphète
sic transit gloria...
Mais il y a un autre rapport depuis, dont Ruthven a donné le lien:
http://www.strategie.gouv.fr/content/dt-2013-02-humanites-coeur-excellence-scolaire-professionnel
Mais il y a un autre rapport depuis, dont Ruthven a donné le lien:
http://www.strategie.gouv.fr/content/dt-2013-02-humanites-coeur-excellence-scolaire-professionnel
- Nom d'utilisateurNiveau 10
iphigénie a écrit:sic transit gloria...
Mais il y a un autre rapport depuis, dont Ruthven a donné le lien:
http://www.strategie.gouv.fr/content/dt-2013-02-humanites-coeur-excellence-scolaire-professionnel
Une des batailles à mener concerne le distinguo "SHS" (Sciences de l'homme et de la société) / "Humanités", et cela intéresse au premier chef l'enseignement des lettres classiques, l'enseignement tout court.
Comme nous le savons tous, il existe non un seul, mais bien plusieurs critères suivant lesquels une discipline est dite relever des humanités et non des SHS :
- l'étude de la littérature n'est pas considérée comme une "science". De plus, la terminologie française répugne à forger une "littératurologie" (ce n'est pas le cas de toutes les terminologies, loin s'en faut) ;
- l'étude des cultures étrangères (langues, civilisations et sociétés : cursus LLCE, LEA etc. des universités) : les études aréales ont vocation à toucher l'ensemble des disciplines fondamentales SHS et humanités, elles sont transversales (ce qui est également vrai de la littérature comparée) ;
- la linguistique (parce que certains ahuris ont décidé que le langage n'était pas un fait social, apparemment)
- la philosophie (parce qu'elle est maximalement transversale, concernant les conditions de connaissance)
- les études classiques héritières de la philologie : un petit peu pour toutes les raisons dites ci-dessus.
Que faire de ce gros paquet ?
Exiger qu'il fasse sans distinction bloc avec les SHS : SHSH ?
Je ne sais pas. Et j'ignore ce qu'en pensent les représentants des études classiques (hormis les opinions divergentes de quelques spécialistes de mes amis)
Ou au contraire, en modifiant un peu la donne pour les disciplines qui revendiquent l'étiquette de "science" (je pense à la linguistique au sens large), dire que SHS et Humanités se complètent ? C'est la politique de l'université de Nanterre, par exemple.
Mon avis, concernant les études classiques : tant que cette réflexion sera parasitée par des credo passéistes (ah, Jacqueline de Romilly... ), la marginalisation se poursuivra.
Inversement, nous savons bien que les expériences de facultés introduisant le latin ou le grec dans des cursus autres fonctionnent bien, comme en éco, récemment, sauf erreur. Et il est possible de surfer sur (euh : avec) certaines grandes plumes qui ont le vent en poupe (Vernant).
Quant à édulcorer l'enseignement du latin et du grec comme on le pratique dans certains établissements, j'ai pu constater par moi-même chez plusieurs enfants combien cela était démotivant.
- NLM76Grand Maître
Tutafé.Nom d'utilisateur a écrit:
Quant à édulcorer l'enseignement du latin et du grec comme on le pratique dans certains établissements, j'ai pu constater par moi-même chez plusieurs enfants combien cela était démotivant.
Mais c'est le seul projet de ces rapports qui sera suivi d'effets.
L'idée essentielle, c'est de ne plus enseigner le latin et le grec, et de remplacer ça par une moraline post-moderne qui s'appuiera sur deux ou trois aphorismes piochés ici et là et trois ou quatre interprétations politiquement correctes capillotractées dans Homère et dans Sophocle.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Puisqu'on parlait de latin...
J'ai commencé avec délectation et conseille à qui veut la lecture de
Florence Dupont
L'Antiquité, territoire des écarts
Entretiens avec Pauline Colonna d'Istria & Sylvie Taussig
Paris, Albin Michel, coll. "Itinéraires du savoir", 2013
De ce que le présent, c'est l'inactuel, comme le dit aussi Agamben. De quoi stimuler de futures générations de philologues. Faire lire ça aux décideurs...
J'ai commencé avec délectation et conseille à qui veut la lecture de
Florence Dupont
L'Antiquité, territoire des écarts
Entretiens avec Pauline Colonna d'Istria & Sylvie Taussig
Paris, Albin Michel, coll. "Itinéraires du savoir", 2013
De ce que le présent, c'est l'inactuel, comme le dit aussi Agamben. De quoi stimuler de futures générations de philologues. Faire lire ça aux décideurs...
- User5899Demi-dieu
Voui. Les champs de l'aveuglement donnent la mort pour fruitnlm76 a écrit:Tutafé.Nom d'utilisateur a écrit:
Quant à édulcorer l'enseignement du latin et du grec comme on le pratique dans certains établissements, j'ai pu constater par moi-même chez plusieurs enfants combien cela était démotivant.
Mais c'est le seul projet de ces rapports qui sera suivi d'effets.
L'idée essentielle, c'est de ne plus enseigner le latin et le grec, et de remplacer ça par une moraline post-moderne qui s'appuiera sur deux ou trois aphorismes piochés ici et là et trois ou quatre interprétations politiquement correctes capillotractées dans Homère et dans Sophocle.
- IphigénieProphète
Que pensez-vous de ce texte?
[b]
On comprendra clairement ce que "libérer" signifie aussi (c'est comme quand l'âme se libère du corps, en quelque sorte)
La finalité
*** Comme l’affirme le préambule des programmes du Collège, l’apprentissage du français , des mathématiques, de l'histoire- ne sauraient plus être une fin en soi dans le second degré.
Nous l’avons écrit dans le rapport : il est temps de distinguer clairement, entre deux finalités :
4
* « savoir » du français pour lire un jour des auteurs dans le texte (des mathématiques pour résoudre des équations ou de l'histoire pour approfondir une période du passée » ?
ou bien
* « savoir du français, des mathématiques, de l'histoire pour mieux s’ouvrir aux « mondes modernes », être capable de mieux les comprendre et de mieux y vivre en homme éclairé, de mieux y exercer sa citoyenneté, dans une position de plus grande ouverture aux hommes et aux choses ?
*** La refondation affirme donc le pouvoir éducatif de l'enseignement du français, des mathématiques et de l'histoire dans le second degré et se propose de le libérer.
- Spoiler:
- il suffit de remplacer "français, histoire et mathématiques " par latin, pour comprendre à quel degré d'aberration on en est arrivé chez nos officiels.
A part arriver en classe avec une corde autour du cou, je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus pour s'auto-saborder.
On comprendra clairement ce que "libérer" signifie aussi (c'est comme quand l'âme se libère du corps, en quelque sorte)
- Presse-puréeGrand sage
L'alternative posée me dit quelque chose, et me paraît bien mal posée.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
c'est un extrait du rapport des IPR que tu as donné, et que j'ai à peine modifié en changeant la matière ....
- Presse-puréeGrand sage
La classique confusion cause / conséquence...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
Ben oui:
"être capables de mieux les comprendre"(les= "les mondes modernes" - et le pluriel fait partie de l'esbroufe!), on se demande bien pourquoi puisqu'on n'en sera finalement jamais sorti !)
"être capables de mieux les comprendre"(les= "les mondes modernes" - et le pluriel fait partie de l'esbroufe!), on se demande bien pourquoi puisqu'on n'en sera finalement jamais sorti !)
- NLM76Grand Maître
Vous vous rappelez le début du Satiricon ? Avec les élèves rhéteurs.Quelle explication peut-on trouver à cela ? Trouver un tel plaisir à se vautrer dans la fange ?
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Le Satiricon et le "vivre ensemble": piste à creuser :lol!:
- User5899Demi-dieu
"Aut dormi, aut iam patri dicam" :lol!:iphigénie a écrit:Le Satiricon et le "vivre ensemble": piste à creuser :lol!:
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