- amarokNiveau 10
Tout est dans le titre du post, qui aurait une suggestion, pdt que je travaille en urgence à ma séquence..? d'avance merci
- JPhMMDemi-dieu
Pour info, sur un propos très connexe :
http://iran.blog.lemonde.fr/2010/09/13/un-tresor-perse-de-retour-en-iran/
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JohnMédiateur
Amarok, tu prends n'importe quel dialogue de Platon ou de Cicéron, et tu tomberas forcément sur un texte intéressant.
Cicéron, Des devoirs
On doit donc avoir en tout un seul but : identifier son intérêt particulier à l'intérêt général ; ramener tout à soi, c'est dissoudre complètement la communauté des hommes. Si la nature prescrit de prendre soin d'un homme pour cette seule raison qu'il est homme, il faut bien que, selon la nature aussi, il y ait un intérêt commun à tous ; s'il en est ainsi, nous sommes tous tenus par une seule et même loi naturelle, et, en conséquence, il est interdit par la loi naturelle d'attenter aux droits d'autrui : or le premier antécédent est vrai, donc le dernier conséquent l'est aussi ; car il est absurde de dire, comme certains, que l'on n'enlèvera rien à un père ou un frère dans son propre intérêt, mais que pour le reste des citoyens, c'est une autre affaire : les gens qui parlent ainsi décident qu'ils n'ont point de lien de droit avec leurs concitoyens, qu'ils ne forment avec eux aucune société en vue de l'utilité commune : pareille opinion rompt avec toute association civile. Mais dire qu'il faut bien tenir compte de ses concitoyens, mais non des étrangers, c'est détruire la société du genre humain, et avec elle supprimer la bienfaisance, la libéralité, la bonté, la justice ; et pareille négation doit être jugée comme une impiété envers les dieux immortels ; car c'est eux qui ont institué entre les hommes cette société que l'on renverse ; car le lien le plus étroit de cette association, c'est la pensée qu'il est plus contraire à la nature, étant homme, de dérober le bien d'un homme pour son avantage personnel que de s'exposer à tous les contretemps qui peuvent atteindre notre corps, nos biens extérieurs et même notre âme, sans injustice de notre part : car cette seule vertu est la reine et la maîtresse de toutes les vertus.
Cicéron, Des devoirs
On doit donc avoir en tout un seul but : identifier son intérêt particulier à l'intérêt général ; ramener tout à soi, c'est dissoudre complètement la communauté des hommes. Si la nature prescrit de prendre soin d'un homme pour cette seule raison qu'il est homme, il faut bien que, selon la nature aussi, il y ait un intérêt commun à tous ; s'il en est ainsi, nous sommes tous tenus par une seule et même loi naturelle, et, en conséquence, il est interdit par la loi naturelle d'attenter aux droits d'autrui : or le premier antécédent est vrai, donc le dernier conséquent l'est aussi ; car il est absurde de dire, comme certains, que l'on n'enlèvera rien à un père ou un frère dans son propre intérêt, mais que pour le reste des citoyens, c'est une autre affaire : les gens qui parlent ainsi décident qu'ils n'ont point de lien de droit avec leurs concitoyens, qu'ils ne forment avec eux aucune société en vue de l'utilité commune : pareille opinion rompt avec toute association civile. Mais dire qu'il faut bien tenir compte de ses concitoyens, mais non des étrangers, c'est détruire la société du genre humain, et avec elle supprimer la bienfaisance, la libéralité, la bonté, la justice ; et pareille négation doit être jugée comme une impiété envers les dieux immortels ; car c'est eux qui ont institué entre les hommes cette société que l'on renverse ; car le lien le plus étroit de cette association, c'est la pensée qu'il est plus contraire à la nature, étant homme, de dérober le bien d'un homme pour son avantage personnel que de s'exposer à tous les contretemps qui peuvent atteindre notre corps, nos biens extérieurs et même notre âme, sans injustice de notre part : car cette seule vertu est la reine et la maîtresse de toutes les vertus.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- amarokNiveau 10
zut, j'ai rêvé ou John vient d'envoyer un tx de Platon, qui a disparu..?
- AzadHabitué du forum
Je te spamme un peu, mais je ne peux m'empêcher de penser à Sénèque, il en parle régulièrement. Il y a celui-ci (mais d'autres conviennent sans doute mieux à ton thème):
Jamais changement de climat a-t-il en soi profité à personne? Il n'a pas calmé la soif des plaisirs, mis un frein aux cupidités, guéri les emportements, maîtrisé les tempêtes de l'indomptable amour, délivré l'âme d'un seul de ses maux, ramené la raison, dissipé l'erreur. Mais comme l'enfant s'étonne de ce qu'il n'a jamais vu, pour un moment un certain attrait de nouveauté nous a captivés. Du reste l'inconstance de l'esprit, alors plus malade que jamais, s'en irrite encore, plus mobile, plus vagabonde par l'effet même du déplacement. Aussi les lieux qu'on cherchait si ardemment, on met plus d'ardeur encore à les fuir et, comme l'oiseau de passage, on vole plus loin, on part plus vite qu'on n'était venu.[211] Les voyages te feront connaître des peuples et voir de nouvelles configurations de montagnes, des plaines d'une grandeur insolite pour toi, des vallons arrosés de sources intarissables, des fleuves offrant à l'observateur quelque phénomène naturel, soit le Nil, qui gonfle et déborde en été; soit le Tigre, qui disparaît tout a coup pour se frayer sous terre un passage dont il sort avec toute la masse de ses eaux ; soit le Méandre, sujet d'exercice et de fiction pour tous les poètes, qui se replie en mille sinuosités et souvent, lorsqu'il approche de son lit, se détourne encore avant d'y rentrer: mais tout cela ne te rendra ni meilleur ni plus sage.[212] C'est à l'étude qu'il faut recourir et aux grands maîtres de la sagesse, pour apprendre leurs découvertes, pour chercher ce qui reste à trouver. Ainsi l'âme se rachète de son misérable esclavage et ressaisit son indépendance. Tant que tu ignores ce que tu dois fuir ou rechercher, ce qui est nécessaire ou superflu, ce qui est juste, ce qui est honnête, tu ne voyageras pas, tu oe feras qu'errer. Tu n'as point d'aide à espérer de tes courses sans nombre ; car tes passions cheminent avec toi, car ton mal te suit. Et puisse-t-il ne faire que te suivre! Il serait à quelque distance: mais il est en toi, non à ta suite. Aussi t'obsède-t-il partout; partout ton malaise est également cuisant. Il faut des remèdes à un malade plutôt que des déplacements. L'homme qui s'est cassé la jambe ou donné une entorse ne monte ni sur une voiture ni sur un navire : il fait appeler le médecin pour rejoindre l'os rompu, pour replacer le muscle démis. Eh bien donc, croiras-tu qu'une âme foulée et fracturée sur tant de points se rétablisse par le changement de lieux? L'affection est trop grave pour céder à une locomotion. Ce n'est pas à courir le monde qu'on devient médecin ou orateur : il n'y a de lieu spécial pour l'apprentissage d'aucun art; et la sagesse, de tous le plus difficile, se ramasserait sur les grandes routes? Il n'est point de voyage, crois-moi, qui te sorte de tes passions, de tes dépite, de tes craintes ; s'il en était, le genre humain tout entier se lèverait pour l'entreprendre. Tes passions ne lâcheront point prise: elles déchireront sur la terre et sur l'onde leur proie fugitive aussi longtemps que tu emporteras le principe de tes maux.
Tu t'étonnes de fuir en vain? Ce que tu fuis ne t'a pas quitté.
Jamais changement de climat a-t-il en soi profité à personne? Il n'a pas calmé la soif des plaisirs, mis un frein aux cupidités, guéri les emportements, maîtrisé les tempêtes de l'indomptable amour, délivré l'âme d'un seul de ses maux, ramené la raison, dissipé l'erreur. Mais comme l'enfant s'étonne de ce qu'il n'a jamais vu, pour un moment un certain attrait de nouveauté nous a captivés. Du reste l'inconstance de l'esprit, alors plus malade que jamais, s'en irrite encore, plus mobile, plus vagabonde par l'effet même du déplacement. Aussi les lieux qu'on cherchait si ardemment, on met plus d'ardeur encore à les fuir et, comme l'oiseau de passage, on vole plus loin, on part plus vite qu'on n'était venu.[211] Les voyages te feront connaître des peuples et voir de nouvelles configurations de montagnes, des plaines d'une grandeur insolite pour toi, des vallons arrosés de sources intarissables, des fleuves offrant à l'observateur quelque phénomène naturel, soit le Nil, qui gonfle et déborde en été; soit le Tigre, qui disparaît tout a coup pour se frayer sous terre un passage dont il sort avec toute la masse de ses eaux ; soit le Méandre, sujet d'exercice et de fiction pour tous les poètes, qui se replie en mille sinuosités et souvent, lorsqu'il approche de son lit, se détourne encore avant d'y rentrer: mais tout cela ne te rendra ni meilleur ni plus sage.[212] C'est à l'étude qu'il faut recourir et aux grands maîtres de la sagesse, pour apprendre leurs découvertes, pour chercher ce qui reste à trouver. Ainsi l'âme se rachète de son misérable esclavage et ressaisit son indépendance. Tant que tu ignores ce que tu dois fuir ou rechercher, ce qui est nécessaire ou superflu, ce qui est juste, ce qui est honnête, tu ne voyageras pas, tu oe feras qu'errer. Tu n'as point d'aide à espérer de tes courses sans nombre ; car tes passions cheminent avec toi, car ton mal te suit. Et puisse-t-il ne faire que te suivre! Il serait à quelque distance: mais il est en toi, non à ta suite. Aussi t'obsède-t-il partout; partout ton malaise est également cuisant. Il faut des remèdes à un malade plutôt que des déplacements. L'homme qui s'est cassé la jambe ou donné une entorse ne monte ni sur une voiture ni sur un navire : il fait appeler le médecin pour rejoindre l'os rompu, pour replacer le muscle démis. Eh bien donc, croiras-tu qu'une âme foulée et fracturée sur tant de points se rétablisse par le changement de lieux? L'affection est trop grave pour céder à une locomotion. Ce n'est pas à courir le monde qu'on devient médecin ou orateur : il n'y a de lieu spécial pour l'apprentissage d'aucun art; et la sagesse, de tous le plus difficile, se ramasserait sur les grandes routes? Il n'est point de voyage, crois-moi, qui te sorte de tes passions, de tes dépite, de tes craintes ; s'il en était, le genre humain tout entier se lèverait pour l'entreprendre. Tes passions ne lâcheront point prise: elles déchireront sur la terre et sur l'onde leur proie fugitive aussi longtemps que tu emporteras le principe de tes maux.
Tu t'étonnes de fuir en vain? Ce que tu fuis ne t'a pas quitté.
- amarokNiveau 10
merci mais étant donné le peu de tps qui me reste, je vais plutôt sabrer le tx antique que la LC..
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