- Miss LucyJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tous,
J'aurai une classe de 3e pour la première fois cette année et je m'interroge sur l'objectif réel de cette classe. Théoriquement, nous préparons les élèves au brevet des collèges mais nous les préparons aussi inévitablement au lycée. Or, je trouve que la marche entre le brevet et le lycée est énorme.
Pour les collègues qui ont, ont eu des 3e, vous posez-vous la question de préparer les élèves au lycée pour limiter le choc qui attend certains ?
Etant donné que la grammaire est revenue en force dans les programme de lycée, je me dis que plus que jamais, il est essentiel de consacrer du temps à l'étude de la langue en 3e ( et bien sûr au collège en général). Ce n'est pas cette partie du programme qui m'inquiète parce que j'ai le sentiment de faire au mieux pour les aider à avoir des bases solides en grammaire à l'entrée au lycée. Non, ce qui m'interroge, c'est la rédaction, l'argumentation, le passage de la compréhension à l'analyse de texte. Comment préparez-vous les élèves à l'analyse de texte qui sera demandée au lycée ? Sur quels points êtes-vous de plus en plus exigeants au fur et à mesure que l'année progresse, par exemple ?
Merci d'avance à ceux qui prendront la peine de m'éclairer !
J'aurai une classe de 3e pour la première fois cette année et je m'interroge sur l'objectif réel de cette classe. Théoriquement, nous préparons les élèves au brevet des collèges mais nous les préparons aussi inévitablement au lycée. Or, je trouve que la marche entre le brevet et le lycée est énorme.
Pour les collègues qui ont, ont eu des 3e, vous posez-vous la question de préparer les élèves au lycée pour limiter le choc qui attend certains ?
Etant donné que la grammaire est revenue en force dans les programme de lycée, je me dis que plus que jamais, il est essentiel de consacrer du temps à l'étude de la langue en 3e ( et bien sûr au collège en général). Ce n'est pas cette partie du programme qui m'inquiète parce que j'ai le sentiment de faire au mieux pour les aider à avoir des bases solides en grammaire à l'entrée au lycée. Non, ce qui m'interroge, c'est la rédaction, l'argumentation, le passage de la compréhension à l'analyse de texte. Comment préparez-vous les élèves à l'analyse de texte qui sera demandée au lycée ? Sur quels points êtes-vous de plus en plus exigeants au fur et à mesure que l'année progresse, par exemple ?
Merci d'avance à ceux qui prendront la peine de m'éclairer !
- NLM76Grand Maître
Peut-être un petit préalable : il ne s'agit pas seulement de "préparer à", mais aussi d'apprendre des choses.
En tout cas, pour la préparation au lycée, il me semble qu'un point essentiel, c'est d'améliorer leur maîtrise de la langue : orthographe, vocabulaire, conjugaison, grammaire. Pour la rédaction, ce qui importe, me semble-t-il, c'est qu'ils sachent rédiger clairement en général, et non en particulier pour l'analyse de textes. Et pour l'analyse, le plus important, me semble-t-il, c'est qu'ils acquièrent une véritable culture : qu'ils lisent, qu'ils connaissent des poèmes et des histoires par cœur; qu'ils soient capables de réfléchir à leur signification — pas forcément à l'écrit.
En tout cas, pour la préparation au lycée, il me semble qu'un point essentiel, c'est d'améliorer leur maîtrise de la langue : orthographe, vocabulaire, conjugaison, grammaire. Pour la rédaction, ce qui importe, me semble-t-il, c'est qu'ils sachent rédiger clairement en général, et non en particulier pour l'analyse de textes. Et pour l'analyse, le plus important, me semble-t-il, c'est qu'ils acquièrent une véritable culture : qu'ils lisent, qu'ils connaissent des poèmes et des histoires par cœur; qu'ils soient capables de réfléchir à leur signification — pas forcément à l'écrit.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- LDRNiveau 6
NLM76 a écrit:Peut-être un petit préalable : il ne s'agit pas seulement de "préparer à", mais aussi d'apprendre des choses.
+1
Ce qui se perd, de la 6e à la Première, en Français en tout cas, c'est ce plaisir d'user et d'analyser des mots, des constructions langagières qui ont un fabuleux pouvoir de créer du sensible. Progressivement, on n'enseigne ce qui permettra aux élèves d'entrer dans le canevas d'examens - le brevet, puis le bac ; est-ce autre chose que de les préparer au bac quand on entend qu'il faut les préparer au lycée? On se plaint même que l'examen est de plus en plus donné, que ce qu'on fait est inutile puisque les élèves auront le brevet et leur bac. Que restera-t-il alors?
Je me suis surpris, en retouchant ma séquence sur Juste la fin du monde, à hésiter sur la nécessité de faire un corpus complémentaire sur la sociologie familiale puisque ni Ernaux, ni Bourdieu, ni Eribon, ni Edouard Louis ne feraient l'objet d'un commentaire linéaire à l'épreuve orale du bac. Pourtant, ces noms me sont automatiquement venus en lisant le parcours associé "crise personnelle, crise familiale". Et je me suis autorisé à faire ce que j'avais envie de faire, tant pis si ça me prenait une heure de plus, ou une heure de moins.
Je crois que notre matière consiste à les amener progressivement vers cette complexité de la langue et en aimer les problèmes qu'elle crée davantage que les solutions qu'elle imposerait. Mais je deviens lyrique, et ne réponds pas prosaïquement à la question.
Quand je suis arrivé en Seconde, je savais ce que signifiait argumenter, je savais prendre des notes mais j'ignorais tout un tas d'autres choses que les autres savaient pourtant faire et qui m'a valu une dégringolade dans ma moyenne générale. Mais il y a quelque chose dont j'étais sûr, c'était la raison pour laquelle je me trouvais dans ce lycée et pas dans un autre: l'option Théâtre et l'envie de devenir professeur. Et c'est peut-être vers ça qu'il faut tendre: permettre aux élèves de savoir pourquoi ils sont là, d'y réfléchir, de poser des mots sur cette complexité-là. C'est une mission difficile et aucun professeur ne peut prétendre y être réellement arrivé. Mais du temps où j'avais des Secondes, je préférais être face à un.e élève qui savait pourquoi il/elle était là davantage que devant quelqu'un qui sait prendre des notes. Il saura rapidement prendre des notes s'il sait que c'est bien pour lui d'en prendre.
Donc je n'ai pas de véritable solution.
Il y a une multitude de collèges avec une multitude de classes de 3e ; une multitude d'élèves, une multitude de parents, de collègues de lycée qui estimeront que, m*rde alors, mais que font les profs de collège avec ces élèves qui ne savent pas prendre des notes?
Fais surtout ce qui te semble bon de faire, ce que tu te souviens avoir appris à faire en 3e, ce que tu as envie de leur donner comme billes pour la suite, lycée professionnel ou général, CFA, ou autre, et fait ce que le programme attend que tu fasses. En lycée, on me demande dans le B.O. de lier une oeuvre à un contexte artistique sous d'autres formes de création mais l'épreuve du bac ne demande pas la citation d'un tableau, d'un film ni d'un concept architectural: que faire, alors? Les faire travailler uniquement sur des exercices leur permettant d'acquérir ce qui leur donnera le plus de points au bac? Ou leur montrer que la fragmentation de l'identité dans La Promesse de l'aube de Gary trouve ses échos dans les autoportraits de Bacon? J'ai choisi ma façon de faire, elle correspond à ce que j'attends de mon métier ; je ne prétendrai pourtant pas les préparer, ou non, convenablement à quelque chose, sinon peut-être à la complexité de la vie qui les attend, ou les enserre déjà.
Résumé de ma contribution: je ne sais pas.
- LullabyNiveau 2
De mon côté, je dis très clairement aux élèves de 3e dès le début de l'année que je ne les prépare pas au brevet, parce que la quasi totalité d'entre eux l'aura.
Je leur explique qu'en revanche je les prépare au lycée, et ce par des exigences, des exercices ou des connaissances qu'ils retrouveront au lycée. Pour cette raison, j'insiste beaucoup sur les points de grammaire qui doivent être maîtrisés, je leur impose de nombreuses lectures, et, concernant l'analyse de texte, je leur pose systématiquement une, puis plusieurs questions, nécessitant une réflexion un peu plus poussée que la détermination du cadre spatio-temporel du texte.
Mais je leur explique également que ces apprentissages et ces exigences n'ont pas pour objectif la seule entrée au lycée, et qu'ils sont des clés pour une meilleure compréhension du monde : savoir manier notre langue, aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, et savoir lire notre langue, que ce soit un article de journal, un roman du XXIe siècle, ou l'extrait de l'œuvre obscure d'un auteur encore plus obscur du XVIIe siècle, sont des outils nécessaires qui leur ouvriront des portes et leur permettront mieux appréhender le cours des choses.
Donc je dirais que la réponse à la question initialement posée dépend des objectifs et envies de l'enseignant, des objectifs et envies des élèves, et du "niveau" de chacun d'entre eux : un élève en difficulté se satisfera à juste titre d'une préparation au brevet, tandis qu'un élève très brillant visera plus probablement une préparation au lycée, voire plus.
Une réponse qui n'est pas vraiment une solution serait de proposer des choses différentes en classe pour que chacun y pioche la préparation qui lui conviendra, tout en espérant qu'une majorité d'élèves soit préparée à affronter le monde.
Je leur explique qu'en revanche je les prépare au lycée, et ce par des exigences, des exercices ou des connaissances qu'ils retrouveront au lycée. Pour cette raison, j'insiste beaucoup sur les points de grammaire qui doivent être maîtrisés, je leur impose de nombreuses lectures, et, concernant l'analyse de texte, je leur pose systématiquement une, puis plusieurs questions, nécessitant une réflexion un peu plus poussée que la détermination du cadre spatio-temporel du texte.
Mais je leur explique également que ces apprentissages et ces exigences n'ont pas pour objectif la seule entrée au lycée, et qu'ils sont des clés pour une meilleure compréhension du monde : savoir manier notre langue, aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, et savoir lire notre langue, que ce soit un article de journal, un roman du XXIe siècle, ou l'extrait de l'œuvre obscure d'un auteur encore plus obscur du XVIIe siècle, sont des outils nécessaires qui leur ouvriront des portes et leur permettront mieux appréhender le cours des choses.
Donc je dirais que la réponse à la question initialement posée dépend des objectifs et envies de l'enseignant, des objectifs et envies des élèves, et du "niveau" de chacun d'entre eux : un élève en difficulté se satisfera à juste titre d'une préparation au brevet, tandis qu'un élève très brillant visera plus probablement une préparation au lycée, voire plus.
Une réponse qui n'est pas vraiment une solution serait de proposer des choses différentes en classe pour que chacun y pioche la préparation qui lui conviendra, tout en espérant qu'une majorité d'élèves soit préparée à affronter le monde.
- Miss LucyJe viens de m'inscrire !
Merci beaucoup pour toutes vos réponses ! Je suis d'accord : il ne faut pas penser uniquement "rentabilité examen" en préparant nos cours et en ce sens, la préparation au brevet et au lycée ne doivent pas être notre seule et unique préoccupation en préparant nos cours. Néanmoins, l'ancienne élève et lycéenne que j'ai été appréciait de sentir que les professeurs gardaient plus qu'un oeil sur les attentes aux examens. C'est un dosage ! Un dosage entre culture générale, ouverture sur le monde, sur la littérature ET préparation aux examens, au lycée ...
Vos réponses me plaisent bien parce que je vois que nous tâtonnons tous
Je retiens malgré tout l'idée des questions d'analyse plus poussées Lullaby et je suis ravie de voir que dans toutes vos réponses, la maitrise de la langue apparait comme un indispensable et une priorité !
Vos réponses me plaisent bien parce que je vois que nous tâtonnons tous
Je retiens malgré tout l'idée des questions d'analyse plus poussées Lullaby et je suis ravie de voir que dans toutes vos réponses, la maitrise de la langue apparait comme un indispensable et une priorité !
- HonchampDoyen
Au lycée !
Le taux de réussite au DNB se bidouille grâce à l'évaluation des compétences.
Il n'a plus de sens (sauf pour les gamins et les familles pour qui ça garde la fonction d'un petit rite d'âge et de 1er examen, hors ASSR)
Le taux de réussite au DNB se bidouille grâce à l'évaluation des compétences.
Il n'a plus de sens (sauf pour les gamins et les familles pour qui ça garde la fonction d'un petit rite d'âge et de 1er examen, hors ASSR)
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- NLM76Grand Maître
Parce que tu penses que le bac a un sens ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HonchampDoyen
NLM76 a écrit:Parce que tu penses que le bac a un sens ?
S'il en avait encore un, il va le perdre avec le poids du contrôle continu + celui du grand oral, qui est conçu sur le modèle de l'oral de DNB.
J'ai bien conscience que je ne réponds pas à l'interpellation !
Le fil pourrait d'ailleurs être "Préparer au bac ou au supérieur ?".
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- JeanB.Niveau 6
Je ne suis pas enseignant en Lettres, mais j'imagine que les notes du lycée (en seconde, et plus encore en première) comptent davantage que celles du collège pour l'admission post-bac, notamment pour les filières les plus sélectives.NLM76 a écrit:Parce que tu penses que le bac a un sens ?
- yukiko80Niveau 3
Bonjour,
Je ne sais pas trop où poster ma requête n'ayant pas trouvé de sujet spécifique au sujet de brevet 2021 (mais j'ai peut-être mal cherché).
J'ai des 3e cette année mais je n'ai pas été convoquée pour la correction l'an dernier. Je cherche donc le corrigé officiel de la session 2021 (série générale), si quelqu'un l'a...
(J'ai fait ma correction, mais je voudrais bien comparer avec le corrigé officiel).
Merci !
Je ne sais pas trop où poster ma requête n'ayant pas trouvé de sujet spécifique au sujet de brevet 2021 (mais j'ai peut-être mal cherché).
J'ai des 3e cette année mais je n'ai pas été convoquée pour la correction l'an dernier. Je cherche donc le corrigé officiel de la session 2021 (série générale), si quelqu'un l'a...
(J'ai fait ma correction, mais je voudrais bien comparer avec le corrigé officiel).
Merci !
- miss sophieExpert spécialisé
- yukiko80Niveau 3
Merci beaucoup, j'ai vraiment mal cherché
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