En Suisse, l'enseignante de latin Sarabella Benamran a pu faire cours "immobile" grâce à Skype durant ses trois semaines d'arrêt-maladie.

Cicéron et Virgile ont goûté aux nouvelles technologies. Pendant une quinzaine de jours, une enseignante de latin du Cycle des Colombières, à Versoix, a donné son cours depuis chez elle, via une webcam et Skype – un logiciel qui permet de téléphoner gratuitement depuis un appareil connecté à Internet. Une première pour un cycle genevois!

«Lorsque j’ai annoncé mon opération et mon absence, un élève m’a proposé de donner mon cours via Skype, raconte l’enseignante de latin, Sarabella Benamran. J’ai répondu: «Pourquoi pas, si je me réveille de l’anesthésie!» D’abord perçue comme une provocation, l’idée a fait son chemin dans l’esprit de la professeure. «Nous arrivions à un moment important du programme, les élèves devaient préparer des versions qui allaient être testées aux épreuves communes. Skype me donnait la possibilité d’assister à la présentation de leurs textes et d’éviter de perdre du temps à mon retour.»

Du côté de la direction des Colombières, le projet a été bien accueilli. «Cette proposition était à explorer car elle émanait des élèves eux-mêmes et représentait une expérience novatrice», explique Frank Burnand. Toutefois, précise le directeur, elle intervenait dans un contexte particulier. «Quelqu’un de malade doit pouvoir être déchargé de son activité professionnelle. Dans ce cas-ci, l’enseignante était volontaire et nous avons demandé l’accord de son médecin. Si elle ne pouvait pas se déplacer pour donner son cours, c’est parce qu’elle avait l’obligation de rester immobile.»

Une remplaçante en classe

Le directeur a alors demandé les autorisations nécessaires pour débloquer une prise Internet et permettre l’accès à Skype. Une webcam, un ordinateur et un écran ont ensuite été installés dans la salle de classe. Le cours de latin 2.0 pouvait commencer! Pendant trois semaines, sur les cinq heures hebdomadaires, trois se sont déroulées via Skype. Mais toujours en présence d’une remplaçante, chargée de veiller à la discipline et de pallier un éventuel bug informatique.

«J’ai pu jouer mon rôle!»

Quel bilan tirer de cette expérience novatrice? Pour Sarabella Benamran, «c’est un excellent outil pour remédier à une situation d’absence, à condition que l’état de santé de l’enseignant le permette. J’ai pu interagir avec mes élèves, les corriger, jouer mon rôle en somme!»

Mais les cours à distance présentent également quelques inconvénients. «Un tel dispositif est lourd du point de vue technique, souligne Frank Burnand. Du point de vue pédagogique, l’enseignement reste plutôt frontal, la différenciation personnelle auprès des élèves étant difficile. Je ne suis pas opposé à reconduire l’expérience mais il est nécessaire que les objectifs soient clairement définis afin d’éviter que cela devienne un «gadget».» Du côté des élèves, «ils ont vraiment apprécié mais l’un a tout de même conclu que cela ne remplaçait pas un cours où j’étais présente!» rapporte Sarabella Benamran.

«Cette proposition était à explorer car elle émanait des élèves eux-mêmes et représentait une expérience novatrice»

iphigénie a écrit:
edit: Cripure, 5/5 :lol:
de mieux en mieux:
"L'enseignante a tenu à être opérée sous péridurale de façon à garder le contact avec ses élèves et faire un oral blanc pendant la durée de l'opération. Bien entendu la chose n'a été possible que parce que le chirurgien a accepté d'installer une webcam au dessus du champ opératoire et qu'une infirmière a été dédiée à essuyer les projections de sang sur l'objectif, occasionnés par les nécessités opératoires"

Spoiler:

John a écrit:Euh, Serge, ce sont des phrases inventées par Cripure, ça, hein

Mamousse a écrit:
"la remplaçante, chargée de veiller à la discipline et de pallier un éventuel bug informatique"

Lora a écrit:Moi, ce que je retiens, ce sont les 5h hebdomadaires de latin...

yoaken a écrit:Franchement, vous exagerez, je trouve. Elle a pas été obligée quand même. Si ça lui fait plaisir, où est le problème ? Vous avez toujours peur qu'on finisse par vous imposer de faire de même que vous rejetez tout le temps ce genre d'idées.

Y'a des profs qui viennent encadrer des rencontres sportives inter-classes le samedi et le dimanche dans certains pays et si certains le voient comme des heures sup non payées mais à faire parce que ça fait partie de leur boulot (dans leur pays), y'en a d'autres qui sont vraiment contents de le faire.

Je comprends que vous en ayez raz-le-bol qu'on essaie de vous entourlouper en France, et que vous refusiez qu'on vous impose ce genre de choses, mais laissez les gens libres de faire comme bon leur semble, s'ils ont envie de travailler alors qu'ils n'y sont pas obligés.