- MarcassinHabitué du forum
Encore une secrétaire d'état qui a tout compris aux maux de l'école.
Source : http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0202028274451-l-ecole-primaire-doit-faire-sa-revolution-316300.php
L'école primaire doit faire sa révolution
L'école élémentaire symbolise le mieux notre modèle républicain. On y acquiert les principes et les valeurs qui fondent notre république laïque : liberté, égalité, fraternité. Les instituteurs incarnaient autrefois l'excellence de ce modèle, où se côtoyaient tant les fils de paysans que les fils de médecins. Sans idéaliser le passé, cet esprit, qui hélas se perd, doit inspirer notre école aujourd'hui, une école transcendant tous les communautarismes, au profit de l'idée d'une nation une et indivisible.
C'est sur les bancs de cette école que les fondamentaux sont acquis : lecture et calcul. Ils détermineront plus tard le succès ou non dans les études. Toutes les recherches le montrent. La réussite d'un enfant pour le reste de sa scolarité dépend de l'école primaire. Pourtant, au cours des quarante dernières années, nous avons collectivement négligé ce qui aurait dû être au coeur de la réforme éducative.
Le prix de cet abandon est élevé. Les jeunes ne croient plus en la réussite par l'école. L'ascenseur social est en panne. Plus globalement, chaque année, 300.000 écoliers terminent leur CM2 avec de graves lacunes en lecture et en calcul. Ce chiffre correspond ensuite au nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans aucun diplôme. La perversité du système est qu'il démultiplie paradoxalement les inégalités sociales. Les différents rapports Pisa de l'OCDE se suivent et hélas se ressemblent : l'école accroît l'inégalité des chances. Les enfants d'ouvriers sont six fois plus nombreux à être en retard à l'entrée en sixième que les enfants de cadres ou de professeurs.
L'Institut Montaigne affirmait récemment : « L'école primaire est le maillon faible de notre système éducatif. » Une réforme sans précédent de l'école élémentaire doit donc être engagée. Elle doit être la priorité absolue de toute politique en matière d'éducation, passant avant toutes les autres, car si on ne fait rien, comme l'écrit Danièle Sallenave, « la France se suicide ».
Pour réaliser cette véritable révolution copernicienne, la constitution d'un ministère autonome et indépendant de l'école, distinct de la structure titanesque du 110 de la rue de Grenelle, est un préalable nécessaire. Car la tentation est grande, pour tout ministre, au nom de crédits fongibles, de transférer les moyens humains ou matériels de l'école primaire vers le lycée. Il le fait souvent en raison d'une pression syndicale plus forte dans le second degré que dans le premier. Or la sanctuarisation des moyens, impliquant une réelle indépendance budgétaire, est la condition sine qua non de la réussite d'une réforme ambitieuse. La Cour des comptes, elle-même, relevait dernièrement qu' « il n'est pas normal que la France soit un des pays développés où l'on consacre le moins de moyens à l'enseignement primaire par rapport au lycée ».
Les autres voies de réforme sont connues. Les schémas de formation et de recrutement doivent être revus en envisageant, par exemple, une formation par alternance dès le master 1. Un recrutement s'opérerait dès la fin de la licence et le master se ferait par apprentissage, alternant enseignements théoriques et pratiques en classe pendant deux ans. Ces pistes passent également par la réorganisation des cycles entre école maternelle et école élémentaire, la mise en oeuvre de nouvelles méthodes d'apprentissage et, surtout, le retour à une année scolaire plus ample et moins dense, donc comprenant moins de vacances. Le modèle finlandais, meilleur élève de l'OCDE en matière scolaire, doit nous inspirer. Toutes ces propositions ne peuvent être mises en oeuvre que si le primaire a des moyens suffisants. Le nombre d'élèves par classe doit diminuer pour mettre toutes les chances du côté des enfants.
Mais au-delà des moyens, ces réformes supposent une volonté politique forte qui se heurtera nécessairement à un front des syndicats, beaucoup plus attachés à préserver les privilèges de la vaste nébuleuse du complexe « pédago-syndical » qu'à se poser les bonnes questions quant à la réussite des enfants. Là réside le vrai scandale caché de notre système éducatif : le statu quo entretient les inégalités, l'absence de changements radicaux empêche tout progrès vers une véritable égalité des chances, les blocages favorisent les « initiés » du système, à commencer, osons le dire, par les filles et les fils d'enseignants.
Parce que les enfants ont changé, parce que le métier d'enseignant a évolué, l'école doit faire sa révolution, c'est une question de survie de notre modèle républicain.
Jeannette Bougrab est secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de la Vie associative
Source : http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0202028274451-l-ecole-primaire-doit-faire-sa-revolution-316300.php
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- CeladonDemi-dieu
"au profit de l'idée d'une nation une et indivisible."
Je m'obstine à ne pas comprendre le discours sur la Nation de la part de responsables au pouvoir qui s'ingénient à la dissoudre, cette Nation, dans le grand empire européen que les Français ont pourtant refusé. Et ils ne se rendent même pas compte de l'immensité et de la profondeur de la contradiction à vouloir prendre la Finlande pour modèle et l'OCDE pour ligne d'horizon indépassable et à vouloir sauver LA NATION.
On a les responsables qu'on mérite.
Je m'obstine à ne pas comprendre le discours sur la Nation de la part de responsables au pouvoir qui s'ingénient à la dissoudre, cette Nation, dans le grand empire européen que les Français ont pourtant refusé. Et ils ne se rendent même pas compte de l'immensité et de la profondeur de la contradiction à vouloir prendre la Finlande pour modèle et l'OCDE pour ligne d'horizon indépassable et à vouloir sauver LA NATION.
On a les responsables qu'on mérite.
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