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- MarcassinHabitué du forum
A lire en Une du "Monde" d'aujourd'hui : http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/04/17/polemique-sur-la-licence-accusee-d-etre-bradee_1686606_1473692.html
- Spoiler:
- Polémique sur la licence, accusée d'être bradée
LE MONDE | 17.04.2012 à 15h15 • Mis à jour le 18.04.2012 à 10h21
Par Nathalie Brafman
Le taux d'obtention de la licence varie sensiblement en fonction du baccalauréat obtenu.
Pour améliorer artificiellement les taux de réussite à l'université, le gouvernement a-t-il discrètement accepté de baisser le niveau d'exigence en licence ? Le nouveau système de notation des étudiants en licence, mis en place à la rentrée 2011 et dont l'impact commence à être perceptible, est en effet débattu au sein de la communauté universitaire. Ses défenseurs y voient un moyen efficace de lutter contre l'échec à l'université. Ses détracteurs critiquent durement un système d'évaluation qui risque, à leurs yeux, de brader la valeur de la licence.
L'objectif officiel du dispositif. Conçu dans le but de diviser par deux le fort taux d'échec en première année de licence - il est de 50 % -, le système de compensation des notes a été institué par l'article 16 de l'arrêté "licence" du 1er août 2011. Il prévoit la possibilité de compenser les notes d'enseignement fondamental d'un cursus avec les notes des enseignements secondaires obtenus pendant le même semestre, mais aussi d'un semestre à l'autre. Autrement dit, si un étudiant obtient un 8 au premier semestre mais un 12 au deuxième, il valide son année. L'arrêté interdit par ailleurs les notes éliminatoires.
Le cabinet de Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, se défend d'avoir bradé la licence. "Il n'est pas question de tirer la licence vers le bas ! L'objectif de base est de lutter contre l'échec, affirme-t-on dans l'entourage du ministre.Il faut trouver un équilibre entre les exigences disciplinaires et la nécessité de tenir compte des publics diversifiés dont le niveau peut être hétérogène et dont les attentes sont différentes." Selon l'Observatoire de la vie étudiante, seulement 47,5 % des étudiants parviennent à passer en deuxième année. 30 % redoublent, 16,5 % se réorientent et 6 % arrêtent leurs études.
Les bacheliers avec mention redoublent beaucoup moins que les autres leur première année de licence.
Les critiques sur la baisse du niveau. La compensation des notes à l'université ne date certes pas d'hier. Mais le nouveau système permet de tout compenser. "Une aberration", dénonce Claire Akiko-Brisset, maître de conférences à l'unité de formation et de recherche (UFR) LCAO (langues et civilisation Asie-Orientale) à l'université Paris-VII-Denis-Diderot. "La disparition des notes planchers est une catastrophe. La semestrialisation en est une autre. Sans avoir fait la preuve des acquis, cela permet d'augmenter le taux d'étudiants qui valident leur année. Mais forcément, le niveau des étudiants sera moins bon, critique-t-elle. Et puis, le fait de compenser un enseignement principal avec un enseignement secondaire peut induire des stratégies d'étudiants visant à choisir tous les modules secondaires qui permettront de compenser le module principal."
Les plus sévères n'hésitent pas à dénoncer un texte écrit à quatre mains, entre le ministre de l'enseignement supérieur et l'UNEF, principal syndicat étudiant. "Un vrai cadeau", résume Claudio Galderisi, enseignant-chercheur de langue et littérature française médiévales à l'université de Poitiers et, par ailleurs, vice-président de l'association Qualité de la science française. "Sur le fond, la compensation est dramatique car elle discrédite totalement nos diplômes, affirme M. Galderisi. Mais ce n'est que la suite logique de la décrédibilisation du bac. Pour lutter contre l'échec, la seule solution du gouvernement c'est de baisser le niveau."
La défense de l'UNEF. Un argument que balaie Emmanuel Zemmour, le président de l'UNEF, pour qui "la licence est un bon diplôme". M. Zemmour avance deux arguments : justice et progression des élèves. "Près de la moitié des établissements pratiquaient déjà la compensation annuelle, l'autre non. C'était donc une question de justice, affirme-t-il. Par ailleurs, ce nouveau système met un terme aux évaluations couperets. Désormais, les universités prennent en compte les progrès des étudiants, ce qui n'avait jamais été le cas. Et puis, chaque université peut augmenter le coefficient des matières fondamentales." Une façon de compenser la compensation.
Le projet n'a pas suscité une levée de boucliers chez les professeurs. "Si tous les enseignants pensaient que la nouvelle licence est bradée, alors ils seraient dans la rue, lance Patrick Fridenson, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Aucun enseignant n'est assez stupide pour tuer son outil de travail."
La Conférence des présidents d'université (CPU), plutôt réticente lors de la présentation du texte en juillet 2011, avait souligné ses effets négatifs potentiels, insistant sur les risques de dévalorisation du diplôme et la complexité des règles de contrôle des connaissances. Mais elle avait fini par s'abstenir lors du vote consultatif devant le Cneser, l'organe consultatif auprès du ministère. "Nous ne voulions pas nous interposer entre les étudiants et le ministère", se souvient Louis Vogel, président de la CPU. Vincent Berger, président de Paris-Diderot, prône aujourd'hui la vigilance. "La compensation des notes n'est pas forcément une mauvaise chose. Mais dans sa mise en oeuvre, il faudra faire attention."
La prudence du PS. La gauche, si elle gagne les élections, reviendra-t-elle sur ces modalités ? Pas sûr. "Ce point pourra être abordé au moment des assises si les professeurs le souhaitent, indique Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche et conseillère auprès de Vincent Peillon. Peut-être faudra-t-il reprendre la discussion sur les notes éliminatoires. Mais aujourd'hui quand un jeune a une licence, il a une très bonne formation." Comme la droite, la gauche est sensible au destin de milliers d'étudiants qui entrent à l'université et qui en sortent sans diplôme.
- MareuilNeoprof expérimenté
Marcassin a écrit:A lire en Une du "Monde" d'aujourd'hui : http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/04/17/polemique-sur-la-licence-accusee-d-etre-bradee_1686606_1473692.html
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Polémique sur la licence, accusée d'être bradée
LE MONDE | 17.04.2012 à 15h15 • Mis à jour le 18.04.2012 à 10h21
Par Nathalie Brafman
Le taux d'obtention de la licence varie sensiblement en fonction du baccalauréat obtenu.
Pour améliorer artificiellement les taux de réussite à l'université, le gouvernement a-t-il discrètement accepté de baisser le niveau d'exigence en licence ? Le nouveau système de notation des étudiants en licence, mis en place à la rentrée 2011 et dont l'impact commence à être perceptible, est en effet débattu au sein de la communauté universitaire. Ses défenseurs y voient un moyen efficace de lutter contre l'échec à l'université. Ses détracteurs critiquent durement un système d'évaluation qui risque, à leurs yeux, de brader la valeur de la licence.
L'objectif officiel du dispositif. Conçu dans le but de diviser par deux le fort taux d'échec en première année de licence - il est de 50 % -, le système de compensation des notes a été institué par l'article 16 de l'arrêté "licence" du 1er août 2011. Il prévoit la possibilité de compenser les notes d'enseignement fondamental d'un cursus avec les notes des enseignements secondaires obtenus pendant le même semestre, mais aussi d'un semestre à l'autre. Autrement dit, si un étudiant obtient un 8 au premier semestre mais un 12 au deuxième, il valide son année. L'arrêté interdit par ailleurs les notes éliminatoires.
Le cabinet de Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, se défend d'avoir bradé la licence. "Il n'est pas question de tirer la licence vers le bas ! L'objectif de base est de lutter contre l'échec, affirme-t-on dans l'entourage du ministre.Il faut trouver un équilibre entre les exigences disciplinaires et la nécessité de tenir compte des publics diversifiés dont le niveau peut être hétérogène et dont les attentes sont différentes." Selon l'Observatoire de la vie étudiante, seulement 47,5 % des étudiants parviennent à passer en deuxième année. 30 % redoublent, 16,5 % se réorientent et 6 % arrêtent leurs études.
Les bacheliers avec mention redoublent beaucoup moins que les autres leur première année de licence.
Les critiques sur la baisse du niveau. La compensation des notes à l'université ne date certes pas d'hier. Mais le nouveau système permet de tout compenser. "Une aberration", dénonce Claire Akiko-Brisset, maître de conférences à l'unité de formation et de recherche (UFR) LCAO (langues et civilisation Asie-Orientale) à l'université Paris-VII-Denis-Diderot. "La disparition des notes planchers est une catastrophe. La semestrialisation en est une autre. Sans avoir fait la preuve des acquis, cela permet d'augmenter le taux d'étudiants qui valident leur année. Mais forcément, le niveau des étudiants sera moins bon, critique-t-elle. Et puis, le fait de compenser un enseignement principal avec un enseignement secondaire peut induire des stratégies d'étudiants visant à choisir tous les modules secondaires qui permettront de compenser le module principal."
Les plus sévères n'hésitent pas à dénoncer un texte écrit à quatre mains, entre le ministre de l'enseignement supérieur et l'UNEF, principal syndicat étudiant. "Un vrai cadeau", résume Claudio Galderisi, enseignant-chercheur de langue et littérature française médiévales à l'université de Poitiers et, par ailleurs, vice-président de l'association Qualité de la science française. "Sur le fond, la compensation est dramatique car elle discrédite totalement nos diplômes, affirme M. Galderisi. Mais ce n'est que la suite logique de la décrédibilisation du bac. Pour lutter contre l'échec, la seule solution du gouvernement c'est de baisser le niveau."
La défense de l'UNEF. Un argument que balaie Emmanuel Zemmour, le président de l'UNEF, pour qui "la licence est un bon diplôme". M. Zemmour avance deux arguments : justice et progression des élèves. "Près de la moitié des établissements pratiquaient déjà la compensation annuelle, l'autre non. C'était donc une question de justice, affirme-t-il. Par ailleurs, ce nouveau système met un terme aux évaluations couperets. Désormais, les universités prennent en compte les progrès des étudiants, ce qui n'avait jamais été le cas. Et puis, chaque université peut augmenter le coefficient des matières fondamentales." Une façon de compenser la compensation.
Le projet n'a pas suscité une levée de boucliers chez les professeurs. "Si tous les enseignants pensaient que la nouvelle licence est bradée, alors ils seraient dans la rue, lance Patrick Fridenson, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Aucun enseignant n'est assez stupide pour tuer son outil de travail."
La Conférence des présidents d'université (CPU), plutôt réticente lors de la présentation du texte en juillet 2011, avait souligné ses effets négatifs potentiels, insistant sur les risques de dévalorisation du diplôme et la complexité des règles de contrôle des connaissances. Mais elle avait fini par s'abstenir lors du vote consultatif devant le Cneser, l'organe consultatif auprès du ministère. "Nous ne voulions pas nous interposer entre les étudiants et le ministère", se souvient Louis Vogel, président de la CPU. Vincent Berger, président de Paris-Diderot, prône aujourd'hui la vigilance. "La compensation des notes n'est pas forcément une mauvaise chose. Mais dans sa mise en oeuvre, il faudra faire attention."
La prudence du PS. La gauche, si elle gagne les élections, reviendra-t-elle sur ces modalités ? Pas sûr. "Ce point pourra être abordé au moment des assises si les professeurs le souhaitent, indique Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche et conseillère auprès de Vincent Peillon. Peut-être faudra-t-il reprendre la discussion sur les notes éliminatoires. Mais aujourd'hui quand un jeune a une licence, il a une très bonne formation." Comme la droite, la gauche est sensible au destin de milliers d'étudiants qui entrent à l'université et qui en sortent sans diplôme.
Cette polémique est risible. On sait à quoi s'en tenir sur le niveau probable des étudiants en faculté vu ce qu'est le baccalauréat.
- AbraxasDoyen
Eh bien, encore une raison de ne voter ni UMP, ni PS.
- lilith888Grand sage
encore un scoop, décidément, après l'orthographe en baisse, on en apprend des choses cette semaine... :lol:
- JPhMMDemi-dieu
D'ailleurs c'est bien connu (argument cardinal ), le niveau ne baisse pas.
Bande de déclinistes réactionnaires ! :diable:
Bande de déclinistes réactionnaires ! :diable:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CondorcetOracle
JPhMM a écrit:D'ailleurs c'est bien connu (argument cardinal ), le niveau ne baisse pas.
Bande de déclinistes réactionnaires ! :diable:
- Spoiler:
- Je remplace Caribouc qui manie moins le fouet ces temps-ci ! :lol!:
Une petite remise à niveau grâce à la Bible : http://www.amazon.fr/Le-niveau-monte-Christian-Baudelot/dp/2020103850
et ensuite nous évoquerez les paradigmes de l'évaluation à l'école ! :aah:
- alberto79Habitué du forum
La solution la plus logique serait d´imposer un modèle comme celui qui existe en Espagne. Quand j´y ai fait mes études, l´équivalent mutatis mutandis de la licence était la licenciatura, de 5 ans de durée et dans laquelle il n´y avait point de compensation. Il fallait obtenir au moins 10/20 (5/10 en réalité) dans toutes les matières, aussi bien obligatoires qu´optatives. Cela hausserait rapidement le niveau des licences en France…
- Spoiler:
- Et les taux de réussite chuteraient à moins de 10%, donc on peut déjà l´oublier...
- MareuilNeoprof expérimenté
lilith888 a écrit:encore un scoop, décidément, après l'orthographe en baisse, on en apprend des choses cette semaine... :lol:
On apprend notamment qu'un journaliste du Monde ne connaît pas la langue. En titre, ça la fout mal !
- User5899Demi-dieu
C'est fort bien dit. J'aurais ajouté MLP à la liste.Abraxas a écrit:Eh bien, encore une raison de ne voter ni UMP, ni PS.
- EdgarNeoprof expérimenté
Je ne suis pas si surpris que cela sachant que ce phénomène s'inscrit dans la logique qui semble prévaloir au sujet du baccalauréat depuis des années, et j'oserais dire, s'étend probablement au delà de la licence dans certaines universités.
Nous sommes déjà de facto dans un système qui ne se l'avoue pas mais dans lequel seules quelques universités délivrent des titres qui valident réellement un niveau, les autres délivrent des diplômes.
Nous sommes déjà de facto dans un système qui ne se l'avoue pas mais dans lequel seules quelques universités délivrent des titres qui valident réellement un niveau, les autres délivrent des diplômes.
- alberto79Habitué du forum
Edgar a écrit:Je ne suis pas si surpris que cela sachant que ce phénomène s'inscrit dans la logique qui semble prévaloir au sujet du baccalauréat depuis des années, et j'oserais dire, s'étend probablement au delà de la licence dans certaines universités.
Nous sommes déjà de facto dans un système qui ne se l'avoue pas mais dans lequel seules quelques universités délivrent des titres qui valident réellement un niveau, les autres délivrent des diplômes.
J´ai l´impression que le phénomène est généralisé et qu´il n´ a pas des grandes différences de niveau entre universités en France. Quoique je ne connais que quelques filières.
- Marie LaetitiaBon génie
"Sur le fond, la compensation est dramatique car elle discrédite totalement nos diplômes, affirme M. Galderisi.
étudiante j'ai détesté la compensation, cette saleté qui faisait baisser les moyennes...
Maintenant, la licence "bradée" ça dépend sans doute des filières et des universités. Là où je suis, les L3 sont vraiment de bonne qualité, faire cours avec eux est un vrai bonheur... (bon sang de bon sang ce que je vais les regretter dans les années à venir )
En revanche les L1 bah ce sont des L1, quelques bons et un désastre pour le reste. Même si en histoire nous sommes très privilégiés, les étudiants qui nous arrivent ont quand même une bonne culture générale (ils savent où placer Louis XIV et Napoléon quoi...)
- Spoiler:
en même temps radio couloir m'a appris que je faisais peur aux étudiants :diable: parce que je ne laisse rien passer en commentaire ni en dissertation
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- EdgarNeoprof expérimenté
alberto79 a écrit:Edgar a écrit:Je ne suis pas si surpris que cela sachant que ce phénomène s'inscrit dans la logique qui semble prévaloir au sujet du baccalauréat depuis des années, et j'oserais dire, s'étend probablement au delà de la licence dans certaines universités.
Nous sommes déjà de facto dans un système qui ne se l'avoue pas mais dans lequel seules quelques universités délivrent des titres qui valident réellement un niveau, les autres délivrent des diplômes.
J´ai l´impression que le phénomène est généralisé et qu´il n´ a pas des grandes différences de niveau entre universités en France. Quoique je ne connais que quelques filières.
Je ne parle pas des facultés de médecine, que je ne connais, mais passez une licence de langues à Paris 13 (pardon pour les professeurs qui y enseignent) et à Paris 4, et vous verrez. Les étudiants qui s'y inscrivent n'ont déjà pas du tout le même niveau en 1ère année , mais alors en fin de licence .......
- alberto79Habitué du forum
Edgar a écrit:alberto79 a écrit:Edgar a écrit:Je ne suis pas si surpris que cela sachant que ce phénomène s'inscrit dans la logique qui semble prévaloir au sujet du baccalauréat depuis des années, et j'oserais dire, s'étend probablement au delà de la licence dans certaines universités.
Nous sommes déjà de facto dans un système qui ne se l'avoue pas mais dans lequel seules quelques universités délivrent des titres qui valident réellement un niveau, les autres délivrent des diplômes.
J´ai l´impression que le phénomène est généralisé et qu´il n´ a pas des grandes différences de niveau entre universités en France. Quoique je ne connais que quelques filières.
Je ne parle pas des facultés de médecine, que je ne connais, mais passez une licence de langues à Paris 13 (pardon pour les professeurs qui y enseignent) et à Paris 4, et vous verrez. Les étudiants qui s'y inscrivent n'ont déjà pas du tout le même niveau en 1ère année , mais alors en fin de licence .......
C´est intéressant ce que vous dites ! Vous savez, j´ai des collègues et des amis enseignants-chercheurs aussi bien en Paris 4 qu´en Paris 13 et au niveau de leurs recherches je n´ai jamais constaté des différences entre eux. Mais évidemment cela n´a rien à voir avec le niveau de leurs étudiants. C´est un sujet sur lequel on parle rarement. Je me souviens par contre qu´un collègue de Paris 13 me signalait qu´ils avaient des problèmes graves pour trouver des vacataires et qu´ils étaient obligés de faire beaucoup d´heures supplémentaires...
- Marie LaetitiaBon génie
oui enfin, si les vacataires étaient payés en fin de mois et pas six mois après ou dix mois après, on en trouverait plus facilement...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- EdgarNeoprof expérimenté
Marie Laetitia a écrit:oui enfin, si les vacataires étaient payés en fin de mois et pas six mois après ou dix mois après, on en trouverait plus facilement...
Exact. Il faut vraiment être investi d'une mission ou dans la mouise pour accepter ces contrats.
- alberto79Habitué du forum
Marie Laetitia a écrit:oui enfin, si les vacataires étaient payés en fin de mois et pas six mois après ou dix mois après, on en trouverait plus facilement...
Vous avez raison. Et ce serait encore mieux si on pourrait pourvoir toutes les heures qui ne dépendent pas d´une accroissement ponctuelle du nombre d´étudiants, par des enseignants sur des statuts moins précaires que celui de vacataire…Mais je crains qu´on n´avance pas vers cet objectif, ni ici ni ailleurs. Aux États-Unis on constate de plus en plus de vacataires (adjunct professor) ou contractuels (Visiting assistant professor) et de moins en moins de postes dans la tenure-track. :|
- MarcassinHabitué du forum
Pour poursuivre sur le sujet, cet article d'Antoine Leca dans "Le Monde" du 30 avril 2012 : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/30/universite-licences-a-vendre_1691798_3232.html
Magnifique tribune.
Magnifique tribune.
- Spoiler:
- Université : licences à vendre
Faute d'avoir pu obtenir des succès significatifs avec son plan Réussite en Licence, le gouvernement Fillon a promulgué l'arrêté du 1° août 2011, qui vise à réintroduire les sessions de rattrapage là où elles avaient été supprimées (à la faculté de droit d'Aix notamment), généraliser (maladroitement) la compensation de semestre à semestre et consacrer la suppression des notes éliminatoires. Faute d'avoir pu infléchir les courbes de l'échec universitaire, il tente de fausser le système de notation. C'est là une vieille technique utilisée par tous les ministères de droite, depuis le sieur Bayrou (2007) jusqu'à dame Pécresse (2011), avec la bénédiction des syndicats étudiants "de gauche", qui s'imaginent que tout étudiant devrait avoir droit à son diplôme, quels que soient ses piètres résultats et qu'il faut abattre le mur des examens.
On y arrivera sans doute en continuant dans la direction engagée qui consiste à interdire aux universités d'imposer des droits d'inscription à la hauteur des critères européens et à les rendre dépendante d'une aide publique conditionnée par un taux de réussite en progression régulière jusqu'à atteindre l'objectif des 50% d'une classe d'âge.
Comment a-t-on pu mettre de la sorte nos diplômes à l'encan ? La raison est que l'Université n'a plus aujourd'hui pour mission de former les cadres du pays, mais d'être un parking pour les centaines de milliers de bacheliers venus des Lycées. La production des professionnels de haut rang est désormais assignée aux grandes Ecoles dans tous les domaines (exception faite du secteur santé). Et ces compétiteurs ne sont pas à armes égales : ils jouissent du privilège extraordinaire de sélectionner leurs étudiants comme ils le désirent, de concevoir librement leurs programmes et leurs modalités d'examens, d'imposer les droits d'inscription de leur choix, tout en émargeant généreusement au budget de l'Etat (près de 81 millions d'euros à l'IEP de Paris). Rien n'est trop beau pour les chères têtes blondes promises aux grandes Ecoles. Aussi bien, les élites sont-elles aujourd'hui formées dans ce système éducatif parallèle, où la mixité sociale reste l'exception.
A l'Université revient maintenant l'ingrate tâche d'accueillir les gros bataillons des bacheliers les moins bien outillés, les égarés, les pauvres et les étrangers venus d'Afrique. C'est plus net en province et dans les régions économiquement en déclin. Là, les établissements sont obligés d'inscrire les éléments les plus faibles issus de l'enseignement secondaire, ceux qui peinent à lire et écrire, moyennant des droits d'inscription dérisoires (177 euros l'an quand un étudiant coûte 50 fois plus). Ce plancher garantit un investissement pédagogique minimum, faute de moyens digne de ce nom qu'il n'est pas question de dégager pour un objectif qu'on sait impossible. Ce n'est pas une carence, c'est un choix délibéré. Il ne faut pas que ces "centres aérés" reviennent trop cher aux usagers - et à l'Etat qui n'en attend que la mystification des familles et la passivité des étudiants qui y sont gardiennés. La logique de ce bilan-coût-avantages éclaire les décisions stratégiques apparemment les plus antinomiques. On crée des micro-universités dans tous les zones les plus périphériques, à Corté, à Nîmes et même à Mamoudzou (avec le CU de Mayotte).
Et, dans le même temps, dans les métropoles les plus importantes, les universités existantes sont invités à fusionner entre elles pour mutualiser leurs coûts et réaliser des économies d'échelle, quitte dans un premier temps à desserrer la " pompe à phynance " ("Plans Campus", "Initiatives d'excellence", etc...). Dans les deux cas, il s'agit toujours d'occuper le plus grand nombre possible de jeunes, au plus bas coût possible.
Cette tâche peu glorieuse a été assignée à l'Université post-républicaine par une alliance monstrueuse célébrée entre des gouvernements de droite cyniques et des syndicats étudiants "de gauche" cultivant une rhétorique archéo-égalitariste qui sert en fait les intérêts des privilégiés. Depuis une cinquantaine d'années, la Droite libérale a, étape par étape, déconstruit le système universitaire public, mis en place par les Radicaux et les Républicains sous la III° République. Cette politique a été soutenue par un syndicalisme étudiant dévoyé, qui a cru que la dégradation du niveau d'ensemble et la possibilité formellement ouverte au plus grand nombre d'atteindre un niveau diplômant obtenu à moindre coût pourrait représenter un progrès.
Aujourd'hui même dans les facultés de droit, qui ont résisté le plus longtemps à ce poison mortel, les éléments scolaires les mieux armés, qui ont pris le chemin des IEP, font de plus en plus défaut. La majeure partie des primo-entrants (dont un certain nombres issus des baccalauréats techniques et professionnels) est vouée à un échec prévisible, prévu et voulu. En janvier dernier, en L1/Droit à Aix-Marseille, le taux de réussite n'atteignait pas 20% ! On ne dira pas que l'objectif est impossible : on dira simplement qu'il ne pourra être approché qu'en acceptant de donner une Licence en droit à des jeunes qui n'ont pas les compétences pour comprendre un texte écrit complexe et argumenter dans une langue intelligible...et en faisant plier un peu plus la déontologie enseignante. On y viendra peut-être grâce aux incitations financières de la rue de Grenelle et la collaboration "spontanée" des présidents d'université, qui peuvent décerner quelques primes et quelques promotions aux plus dociles.
De cette nef des fous le gouvernement actuel se moque : les élites se forment ailleurs et ne seront pas impactées par la dévalorisation croissante des grades universitaires, qui gagne maintenant les masters : le critère central d'évaluation d'un "bon" master est déjà son taux de diplômation (qui doit se situer au-dessus de 90%.). Demain les M2 devraient être ouverts automatiquement à tout titulaire de M1. Et on voir déjà des doctorats sans thèse...Pourquoi s'en émouvoir en haut lieu ? L'UNEF est la première à considérer que la croissance exponentielle du nombre des diplômés, la suppression de la barrière de l'admissibilité et des notes éliminatoires, le droit automatique à une seconde session, aussi stérile soient-elle, la compensation entre les matières théoriques fondamentales et les matières à option, bref l'abaissement de tous les standards d'examens (qui, dans certaines UFR, se déroulent parfois sans surveillance) sont des conquêtes à défendre et à étendre. A ce miroir aux alouettes, tout le monde qui compte y trouve son compte : le gouvernement, qui diplôme à moindre frais, les syndicats, qui thésaurisent ces "succès", et les étudiants qui, paraissant avantagés à court terme, s'imaginent que cela sert leurs intérêts. La vérité est que ces vrais-faux diplômes ne peuvent pas assurer l'insertion professionnelle de leurs titulaires. Ils conduiront ceux-ci à la déqualification professionnelle, quand ce n'est pas au chômage pur et simple. Pour enseigner aujourd'hui en fac et y être à l'aise il faut être aveugle et sans compassion face à ces vagues de jeunes fauchés par un système injuste, par un Verdun universitaire qui ne dit pas son nom.
L'Université française n'est plus l'Alma c'est aujourd'hui l'Alma meretrix, qui s'est vendue pour une poignée d'euros. Elle est aussi le grand "Descendeur" social, l'étape nécessaire et irremplaçable entre le temps de l'espérance, où les jeunes se bercent de rêves sur le bel avenir auquel ils seraient promis, et l'humble place vers laquelle ils seront pour la plupart impitoyablement parqués et où ils devront bien se contenter d'un salaire de misère pour les plus chanceux qui décrocheront un contrat de travail.
Pourtant que l'université était belle sous la République ! On aurait pu la dépoussiérer en l'affranchissant de l'académisme et des corporatismes qui entravaient son développement, assurer l'intégration des éléments les plus prometteurs issus des minorités visibles. Beaucoup de choses étaient perfectibles après 1968. Mais comment aurait-on pu imaginer qu'un tel automne nous arriverait et que les enfants de mai reviendraient à la Toussaint ? A la veille de l'élection présidentielle, les professeurs et maîtres de conférences des universités rêvent d'un changement, qui les replaceraient au cœur du dispositif - dans l'intérêt des étudiants.
Antoine Leca enseigne à la faculté de droit d'Aix depuis 1982. Il y a été longtemps en charge de la scolarité (1999-2004). Il est aussi l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages en histoire politique et juridique et en droit de la santé.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- MarcassinHabitué du forum
J'ai eu une petite fatigue, John... :lol:
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- AbraxasDoyen
Heu… En 2007, Bayrou n'était pour rien dans ce mic-mac… Lapsus ?
- Spinoza1670Esprit éclairé
Pas mal aussi : "La licence dans une pochette surprise", article de Pierre Jourde paru sur son blog le 7 juillet 2011 : http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/09/07/la-licence-dans-une-pochette-surprise.html
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Ouais j'adore quand Leca explique que la fac est devenue le dépotoir des étudiants venus d'Afrique ?!
C'est
Son côté méridional lepeniste sympa j'imagine...
Désolant
C'est
Son côté méridional lepeniste sympa j'imagine...
Désolant
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CdB
@AbbeCordillere
- Spinoza1670Esprit éclairé
Exact.Collier de Barbe a écrit:Ouais j'adore quand Leca explique que la fac est devenue le dépotoir des étudiants venus d'Afrique ?!
C'est
Son côté méridional lepeniste sympa j'imagine...
Désolant
"A l'Université revient maintenant l'ingrate tâche d'accueillir les gros bataillons des bacheliers les moins bien outillés, les égarés, les pauvres et les étrangers venus d'Afrique." ((Leca)
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- MarcassinHabitué du forum
Pour 2007, c'est une confusion avec 1997, je pense.
@Collier de Barbe : la référence politique est plutôt au radicalisme.
C'est vrai que ces phrases sonnent lepénistes : "Rien n'est trop beau pour les chères têtes blondes promises aux grandes Ecoles", dénoncer "ce système éducatif parallèle, où la mixité sociale reste l'exception" ou vouloir "assurer l'intégration des éléments les plus prometteurs issus des minorités visibles"...
Enfin, si on peut éviter de parler du fond du problème.
@Collier de Barbe : la référence politique est plutôt au radicalisme.
C'est vrai que ces phrases sonnent lepénistes : "Rien n'est trop beau pour les chères têtes blondes promises aux grandes Ecoles", dénoncer "ce système éducatif parallèle, où la mixité sociale reste l'exception" ou vouloir "assurer l'intégration des éléments les plus prometteurs issus des minorités visibles"...
Enfin, si on peut éviter de parler du fond du problème.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- MarcassinHabitué du forum
Mois je comprends que ces défavorisés devraient pouvoir accéder au système élitiste. Mais bon, si vous comprenez qu'il faut les chasser par charter...Spinoza1670 a écrit:"A l'Université revient maintenant l'ingrate tâche d'accueillir les gros bataillons des bacheliers les moins bien outillés, les égarés, les pauvres et les étrangers venus d'Afrique."(Leca)
Vous allez un peu vite en besogne, je trouve.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
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