- Presse-puréeGrand sage
Reine Margot a écrit:mais pourquoi voir l'internat comme une prison ou de l'exclusion? Si on y met des éducateurs pour aider les profs qui y travaillent et soutenir ces jeunes, ce n'est pas forcément QUE répressif...Et franchement le système actuel, comme le montre Presse-Purée, qui s'acharne à vouloir garder des élèves qui ne veulent pas être là ne marche pas...et qu'on ne me parle pas des sacro-saints moyens!
Le souci selon moi, c'est la concentration au même endroit de ce type d'élèves précis. Si tu les mets tous au même endroit, tu as beau y mettre aussi des tonnes d'éducateurs et de profs formés, ce sera tout de même une poudrière, et une bombe à retardement pour plus tard.
Le plus souvent, ce qui se fait actuellement, c'est que ces élèves ont un EdT aménagé et viennent sur un temps en rapport avec ce qu'ils peuvent supporter avant de péter un câble. Et si jamais tu sens que ça va partir en vrille, tu sors un "dérivatif" (coloriages -non, non, je ne déconne pas, j'ai utilisé cela avec un sixième il y a quelques années - cartes à jouer, dés...).
Mais quand bien même, est-ce que cela les fait évoluer? Je n'ai jamais de retour sur ce que ces gamins deviennent...
- Presse-puréeGrand sage
Presse-purée a écrit:
Il est resté 4 semaines. Lors de sa dernière journée chez nous, il s'est rendu "coupable" d'une triple agression envers des adultes de l'étab. Il a été retiré du bahut, et aujourd'hui il est ailleurs.
Mea culpa: il fallait lire "trois adultes dont deux de l'établissement".
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- victor44Habitué du forum
Reine Margot a écrit:mais pourquoi voir l'internat comme une prison ou de l'exclusion? Si on y met des éducateurs pour aider les profs qui y travaillent et soutenir ces jeunes, ce n'est pas forcément QUE répressif...Et franchement le système actuel, comme le montre Presse-Purée, qui s'acharne à vouloir garder des élèves qui ne veulent pas être là ne marche pas...et qu'on ne me parle pas des sacro-saints moyens!
Ne fais pas dire à presse purée ce qu'il n'a pas dit, l'internat (ERS) n'est pas une prison mais à l'instar de la prison il rassemble des individus qui ne peuvent qu'avoir une influence négative les uns sur les autres.
"Le système" s'acharne à garder: dites plutot clairement que vous êtes contre la scolarité obligatoire. Et si je vais vous parler des sacro saints moyens parce qu'un ERS c'est juste pour 20 élèves et vu le nombre d'élèves qui sont difficiles à gérer faudrait en créer au moins 1500 donc forcémént ça coute.
Ce serait moins cher de réfléchir à qui on met en ZEP, on réfléchit bien à qui on met en prépa...
Quant à ces élèves qui ne veulent pas être là, doit-on rappeler que tous ceux qui font des TS ne souhaitent pas mourir...
- FinrodExpert
Je ne partage pas le point de vue de Victor. Mais c'est à la base même du discours que je suis en désaccord.
Vous voyez le prof (comprendre le vrai prof selon vous) comme un super éducateur, conseiller d'orientation, psychologue, assistant social, pédagogue etc...
Cela flatte surement votre égaux de vous voir de la sorte et de mépriser ceux qui ne rentre pas dans ce cadre là (les profs en difficultés, traité plus avant de fainéants) mais ça ne change rien à la réalité :
Les profs aussi sont des gens normaux. Et les gens normaux, comme les ERS ou autre ne font pas de miracles.
Si ça coute de l'argent d'un côté, laisser ces élèves là dans les classes à un prix aussi cher mais payé en nature avec l'engagement d'enseignants de terrain.
Cet engagement idéalisé est un chèque en blanc : il n'aura jamais d'existence réelle.
D'ailleurs s'il avait jamais du en avoir une, cela se serait fait depuis longtemps. Les profs auraient d'eux même résolu tous les problèmes d'incivilités, de décrochage, de violence, d'échec scolaire...
mais ce c'est pas le cas.
Pour moi, ce sera orientation précoce, école façon SLECC et au mieux de nos possibilité, un tronc commun réellement exigent dans les filières professionnalisantes, éventuellement avec des systèmes d'option et/ou des enseignement à différer dans le temps si un élève fait un blocage.
Vous voyez le prof (comprendre le vrai prof selon vous) comme un super éducateur, conseiller d'orientation, psychologue, assistant social, pédagogue etc...
Cela flatte surement votre égaux de vous voir de la sorte et de mépriser ceux qui ne rentre pas dans ce cadre là (les profs en difficultés, traité plus avant de fainéants) mais ça ne change rien à la réalité :
Les profs aussi sont des gens normaux. Et les gens normaux, comme les ERS ou autre ne font pas de miracles.
Si ça coute de l'argent d'un côté, laisser ces élèves là dans les classes à un prix aussi cher mais payé en nature avec l'engagement d'enseignants de terrain.
Cet engagement idéalisé est un chèque en blanc : il n'aura jamais d'existence réelle.
D'ailleurs s'il avait jamais du en avoir une, cela se serait fait depuis longtemps. Les profs auraient d'eux même résolu tous les problèmes d'incivilités, de décrochage, de violence, d'échec scolaire...
mais ce c'est pas le cas.
Pour moi, ce sera orientation précoce, école façon SLECC et au mieux de nos possibilité, un tronc commun réellement exigent dans les filières professionnalisantes, éventuellement avec des systèmes d'option et/ou des enseignement à différer dans le temps si un élève fait un blocage.
- victor44Habitué du forum
Finrod a écrit:Cela flatte surement votre égaux joli lapsus
Si ça coute de l'argent d'un côté, laisser ces élèves là dans les classes à un prix aussi cher mais payé en nature avec l'engagement d'enseignants de terrain.
Cet engagement idéalisé est un chèque en blanc : il n'aura jamais d'existence réelle.
D'ailleurs s'il avait jamais du en avoir une, cela se serait fait depuis longtemps. Les profs auraient d'eux même résolu tous les problèmes d'incivilités, de décrochage, de violence, d'échec scolaire...
mais ce c'est pas le cas.
Pour moi, ce sera orientation précoce, école façon SLECC et au mieux de nos possibilité, un tronc commun réellement exigent dans les filières professionnalisantes, éventuellement avec des systèmes d'option et/ou des enseignement à différer dans le temps si un élève fait un blocage.
Qu'en savez vous que ça n'existera jamais, je ne méprise personne, je suis opérant en ZEP mais je ne pourrais enseigner en prépa. Je dis juste qu'on doit éviter à certains collègues les postes en ZEP.
Je signale d'ailleurs qu'enseigner en lycée pro est très difficile, que c'est de notoriété publique et que les postes sont pourvus y compris dans l'ensignement général. Donc je ne vois pas pourquoi un recrutement en ZEP en collège serait voué à l'échec.
- ClintNiveau 6
victor44 a écrit:
Je signale d'ailleurs qu'enseigner en lycée pro est très difficile, que c'est de notoriété publique et que les postes sont pourvus y compris dans l'ensignement général. Donc je ne vois pas pourquoi un recrutement en ZEP en collège serait voué à l'échec.
C'est à dire ?......
- victor44Habitué du forum
Clint a écrit:victor44 a écrit:
Je signale d'ailleurs qu'enseigner en lycée pro est très difficile, que c'est de notoriété publique et que les postes sont pourvus y compris dans l'ensignement général. Donc je ne vois pas pourquoi un recrutement en ZEP en collège serait voué à l'échec.
C'est à dire ?......
En lycée pro on enseigne aussi le français, l'anglais, les maths, l'histoire...les profs sont bivalents... Et c'est souvent très dur pour ces collègues
- ClintNiveau 6
victor44 a écrit:Clint a écrit:victor44 a écrit:
Je signale d'ailleurs qu'enseigner en lycée pro est très difficile, que c'est de notoriété publique et que les postes sont pourvus y compris dans l'ensignement général. Donc je ne vois pas pourquoi un recrutement en ZEP en collège serait voué à l'échec.
C'est à dire ?......
En lycée pro on enseigne aussi le français, l'anglais, les maths, l'histoire...les profs sont bivalents... Et c'est souvent très dur pour ces collègues
Oui cela je l'avais compris ....mais ces postes sont plus occupés que réellement pourvus à mon sens.
Effectivement, c'est dur pour ces collègues dont beaucoup, il faut le savoir sont contractuels, ou TZR certifiés monovalents que l'on envoie colmater les brêches....
Le lycée pro dans l'état actuel des choses ne saurait fonctionner sans ces moyens précaires, ou provisoires si vous préférez. En tout cas, c'est ainsi dans mon académie, et dans mon établissement qui compte environ 50 % de non titulaires de l'EN ou du PLP....Nul doute que si ces collègues avaient le choix d'une autre affectation.....
Sans compter que les remplacements en cas d'absences de ces professeurs bivalents y sont encore plus problématiques qu'au collège ou au lycée général...
Mais je confirme que le lycée pro est très difficile, d'autant plus lorsqu'il est classé ZEP
- Reine MargotDemi-dieu
Presse-purée a écrit:Reine Margot a écrit:mais pourquoi voir l'internat comme une prison ou de l'exclusion? Si on y met des éducateurs pour aider les profs qui y travaillent et soutenir ces jeunes, ce n'est pas forcément QUE répressif...Et franchement le système actuel, comme le montre Presse-Purée, qui s'acharne à vouloir garder des élèves qui ne veulent pas être là ne marche pas...et qu'on ne me parle pas des sacro-saints moyens!
Le souci selon moi, c'est la concentration au même endroit de ce type d'élèves précis. Si tu les mets tous au même endroit, tu as beau y mettre aussi des tonnes d'éducateurs et de profs formés, ce sera tout de même une poudrière, et une bombe à retardement pour plus tard.
Le plus souvent, ce qui se fait actuellement, c'est que ces élèves ont un EdT aménagé et viennent sur un temps en rapport avec ce qu'ils peuvent supporter avant de péter un câble. Et si jamais tu sens que ça va partir en vrille, tu sors un "dérivatif" (coloriages -non, non, je ne déconne pas, j'ai utilisé cela avec un sixième il y a quelques années - cartes à jouer, dés...).
Mais quand bien même, est-ce que cela les fait évoluer? Je n'ai jamais de retour sur ce que ces gamins deviennent...
Mais ce que l'on fait actuellement, maintenir ces élèves dans des classes classiques, fonctionne-t-il? de la même manière, mettre moins d'élèves par classe ne changera pas grand-chose, si un seul élève perturbe un petit groupe, et que le prof est obligé de jouer l'éducateur au lieu de faire cours...et pendant ce temps ces élèves, à l'edt aménagé, perturbent des étb entiers, et on les laisse faire...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
victor44 a écrit:Reine Margot a écrit:mais pourquoi voir l'internat comme une prison ou de l'exclusion? Si on y met des éducateurs pour aider les profs qui y travaillent et soutenir ces jeunes, ce n'est pas forcément QUE répressif...Et franchement le système actuel, comme le montre Presse-Purée, qui s'acharne à vouloir garder des élèves qui ne veulent pas être là ne marche pas...et qu'on ne me parle pas des sacro-saints moyens!
Ne fais pas dire à presse purée ce qu'il n'a pas dit, l'internat (ERS) n'est pas une prison mais à l'instar de la prison il rassemble des individus qui ne peuvent qu'avoir une influence négative les uns sur les autres.
"Le système" s'acharne à garder: dites plutot clairement que vous êtes contre la scolarité obligatoire. Et si je vais vous parler des sacro saints moyens parce qu'un ERS c'est juste pour 20 élèves et vu le nombre d'élèves qui sont difficiles à gérer faudrait en créer au moins 1500 donc forcémént ça coute.
Ce serait moins cher de réfléchir à qui on met en ZEP, on réfléchit bien à qui on met en prépa...
Quant à ces élèves qui ne veulent pas être là, doit-on rappeler que tous ceux qui font des TS ne souhaitent pas mourir...
Ah, on n'est pas à l'école en internat? il n'y a pas cours? je sais bien que ça côute les ERS, en tout cas plus que de garder dans des structures classiques des élèves difficiles et de laisser les profs s'en débrouiller. Quant à la comparaison avec le suicide... peut-être un moment en alternance permettrait à certains élèves pas intéressés de voir autre chose, quitte à revenir vers les études après.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Invité31Sage
Victor, j'enseigne en collège violence de Seine-Saint Denis depuis des années (et ça se passe plutôt bien, j'aime mon boulot et mes élèves) et en lisant Claire Mazeron, je n'ai jamais ressenti le mépris que vous évoquez. Je suis même assez d'accord avec son analyse.
En revanche je suis moi aussi un peu étonnée de cette accession à l'inspection: j'ignorais que c'était possible aussi tôt et surtout il me semblait que CM était déchargée de ses cours en raison de ses responsabilités au SNALC. Me trompé-je ? Je pensais aussi qu'il fallait avoir de la bouteille et une expérience d'enseignement très variée. C'est son cas ? (Question naïve, sans aucune animosité, simplement je ne sais pas quel âge a Claire Mazeron ni depuis combien de temps elle enseigne etc.) En tout cas, félicitations à elle
En revanche je suis moi aussi un peu étonnée de cette accession à l'inspection: j'ignorais que c'était possible aussi tôt et surtout il me semblait que CM était déchargée de ses cours en raison de ses responsabilités au SNALC. Me trompé-je ? Je pensais aussi qu'il fallait avoir de la bouteille et une expérience d'enseignement très variée. C'est son cas ? (Question naïve, sans aucune animosité, simplement je ne sais pas quel âge a Claire Mazeron ni depuis combien de temps elle enseigne etc.) En tout cas, félicitations à elle
- FinrodExpert
Il faut surtout bien s'entendre avec les inspecteurs, ce qui doit manifestement être le cas de CM.
Elle était d'ailleurs au Jury du CAPES depuis un certain temps.
c'est une faute... d'inattention certes, je sais écrire égo quand je réfléchi.
J'ai conservé d'énormes lacunes en orthographe, pas besoin d'aller chercher la raison bien loin, dans les classes ou j'étais, parmi les plus difficile de mon collège non ZEP, certains élèves mettaient l'ambiance et le prof n'avait pas le temps de s'occuper des difficultés des élèves.
Si vous voulez un recrutement spécifique "classes difficile" Victor, il serait vain de le réserver aux seules ZEP. Sans compter les problèmes de classification très subjective, beaucoup de collèges standards rencontrent des difficultés conséquentes et croissantes.
Elle était d'ailleurs au Jury du CAPES depuis un certain temps.
Cela flatte surement votre égaux joli lapsus
c'est une faute... d'inattention certes, je sais écrire égo quand je réfléchi.
J'ai conservé d'énormes lacunes en orthographe, pas besoin d'aller chercher la raison bien loin, dans les classes ou j'étais, parmi les plus difficile de mon collège non ZEP, certains élèves mettaient l'ambiance et le prof n'avait pas le temps de s'occuper des difficultés des élèves.
Si vous voulez un recrutement spécifique "classes difficile" Victor, il serait vain de le réserver aux seules ZEP. Sans compter les problèmes de classification très subjective, beaucoup de collèges standards rencontrent des difficultés conséquentes et croissantes.
- victor44Habitué du forum
Karine B. a écrit:Babayaga a écrit:je ne vois pas en quoi cela concerne le SNES.
Cela me concerne en tant que prof qui subira la réforme si elle passe. Et j'aimerais que ceux qui vont aller discuter au ministère (ou qui y ont été) soient clairs !
Cela ne posera donc aucun problème de rectifier ce qui est sans doute une erreur.
Pas de rectification karine?
- victor44Habitué du forum
Gryphe a écrit:J'ai un élève de collège candidat, abonné aux exclusions de cours et aux avertissements conduite depuis plusieurs années.
Et tu l'as pas viré, mais pourquoi donc?
- BabayagaGrand sage
Presse-purée a écrit:Reine Margot a écrit:mais pourquoi voir l'internat comme une prison ou de l'exclusion? Si on y met des éducateurs pour aider les profs qui y travaillent et soutenir ces jeunes, ce n'est pas forcément QUE répressif...Et franchement le système actuel, comme le montre Presse-Purée, qui s'acharne à vouloir garder des élèves qui ne veulent pas être là ne marche pas...et qu'on ne me parle pas des sacro-saints moyens!
Le souci selon moi, c'est la concentration au même endroit de ce type d'élèves précis. Si tu les mets tous au même endroit, tu as beau y mettre aussi des tonnes d'éducateurs et de profs formés, ce sera tout de même une poudrière, et une bombe à retardement pour plus tard.
Le plus souvent, ce qui se fait actuellement, c'est que ces élèves ont un EdT aménagé et viennent sur un temps en rapport avec ce qu'ils peuvent supporter avant de péter un câble. Et si jamais tu sens que ça va partir en vrille, tu sors un "dérivatif" (coloriages -non, non, je ne déconne pas, j'ai utilisé cela avec un sixième il y a quelques années - cartes à jouer, dés...).
Mais quand bien même, est-ce que cela les fait évoluer? Je n'ai jamais de retour sur ce que ces gamins deviennent...
Moi j'en ai eu un la semaine dernière justement. C'était un élève fortement perturbateur, mais pas bête, même si à force il était en échec scolaire. Il a 19 ans et est en prison. Et bien ça fait mal car j'ai beau le répéter à mes élève que respecter les règles du collège, c'est s'entraîner pour respecter les règles de la vie en société et que celui qui ne respecte pas les lois finit mal, c'est tout de même différent d'avoir confirmation par ce genre de nouvelle. D'ailleurs je préfère ne pas savoir, on me l'a dit par hasard.
- FinrodExpert
Je n'ai jamais de retour sur ce que ces gamins deviennent...
Ah moi si, après 18 ans, ma maman en récupère, elle fait de la psychologie dans un service qui s'occupe de jeunes en difficultés sociales (je vous passe les détails, l'intitulé que je donne est sacrément pudique).
ça nous fait un sujet de conversation commun, on a les même avec 6 ans d'écart.
- victor44Habitué du forum
Babayaga a écrit:Moi j'en ai eu un la semaine dernière justement. C'était un élève fortement perturbateur, mais pas bête, même si à force il était en échec scolaire. Il a 19 ans et est en prison. Et bien ça fait mal car j'ai beau le répéter à mes élève que respecter les règles du collège, c'est s'entraîner pour respecter les règles de la vie en société et que celui qui ne respecte pas les lois finit mal, c'est tout de même différent d'avoir confirmation par ce genre de nouvelle. D'ailleurs je préfère ne pas savoir, on me l'a dit par hasard.
Tu veux prouver quoi là?
Moi je t'en sors 50 qui foutaient le bordel et qui sont rangés maintenant...
- FinrodExpert
Tout dépend, Victor.
Si l'on parle d'élèves qui ont compris les règles et leur application mais qui jouent les rebelles par rejet du système scolaire (ou un autre rejet), il est clair que leur scolarité ne sera pas un atout mais il n'y aura pas de lien statistique significatif avec un éventuelle vie "chaotique" (au sens fort) à l'âge adulte.
Si l'on parle d'élèves qui n'ont pas acquis les bases même de la socialisation (ça arrive, sous divers angles, à divers degrés), là il y aura un lien évident avec l'échec à l'âge adulte.
Mais nous ne sommes pas formés à la socialisation et elle ne peut de toute façon s'évaluer objectivement.
Toutefois, si, décris ainsi, ces cas peuvent parraitre marginaux, la crise de cette socialisation des jeunes, nourrie par l'incompréhension du système d'éducation, par des facteurs économiques ou culturels, par une société ultra-individualiste et consumériste viendra alimenter leurs rangs en se nourrissant des plus faibles.
Et quand bien même certains souffriraient d'un déficit mineur à ce niveau, les effets de groupe et le fonctionnement actuel du système pénal (fort taux de récidive, y compris après des actes mineurs) offrent un contexte qui favorise statistiquement un destin funeste.
(mais heureusement sur le terrain, les influences peuvent aussi aller dans le bon sens.)
Je ne suis pas hostile d'ailleurs à ton idée d'un recrutement "spécifique aux ZEP" mais uniquement à condition de mettre fin au collège unique pour créer des structures d'accueil mieux préparées à ces public avec une organisation différente et conservant des exigences commune en matière de savoirs/ possibilité de poursuite d'études.
Moi , en tout cas, je n'ai pas les compétences pour faire çà. Je doute encore que ton modèle de prof idéal existe à suffisamment grande échelle. Mais avec des exigences plus réalistes, uniquement à ce niveau , pourquoi pas.
Si l'on parle d'élèves qui ont compris les règles et leur application mais qui jouent les rebelles par rejet du système scolaire (ou un autre rejet), il est clair que leur scolarité ne sera pas un atout mais il n'y aura pas de lien statistique significatif avec un éventuelle vie "chaotique" (au sens fort) à l'âge adulte.
Si l'on parle d'élèves qui n'ont pas acquis les bases même de la socialisation (ça arrive, sous divers angles, à divers degrés), là il y aura un lien évident avec l'échec à l'âge adulte.
Mais nous ne sommes pas formés à la socialisation et elle ne peut de toute façon s'évaluer objectivement.
Toutefois, si, décris ainsi, ces cas peuvent parraitre marginaux, la crise de cette socialisation des jeunes, nourrie par l'incompréhension du système d'éducation, par des facteurs économiques ou culturels, par une société ultra-individualiste et consumériste viendra alimenter leurs rangs en se nourrissant des plus faibles.
Et quand bien même certains souffriraient d'un déficit mineur à ce niveau, les effets de groupe et le fonctionnement actuel du système pénal (fort taux de récidive, y compris après des actes mineurs) offrent un contexte qui favorise statistiquement un destin funeste.
(mais heureusement sur le terrain, les influences peuvent aussi aller dans le bon sens.)
Je ne suis pas hostile d'ailleurs à ton idée d'un recrutement "spécifique aux ZEP" mais uniquement à condition de mettre fin au collège unique pour créer des structures d'accueil mieux préparées à ces public avec une organisation différente et conservant des exigences commune en matière de savoirs/ possibilité de poursuite d'études.
Moi , en tout cas, je n'ai pas les compétences pour faire çà. Je doute encore que ton modèle de prof idéal existe à suffisamment grande échelle. Mais avec des exigences plus réalistes, uniquement à ce niveau , pourquoi pas.
- BabayagaGrand sage
victor44 a écrit:Babayaga a écrit:Moi j'en ai eu un la semaine dernière justement. C'était un élève fortement perturbateur, mais pas bête, même si à force il était en échec scolaire. Il a 19 ans et est en prison. Et bien ça fait mal car j'ai beau le répéter à mes élève que respecter les règles du collège, c'est s'entraîner pour respecter les règles de la vie en société et que celui qui ne respecte pas les lois finit mal, c'est tout de même différent d'avoir confirmation par ce genre de nouvelle. D'ailleurs je préfère ne pas savoir, on me l'a dit par hasard.
Tu veux prouver quoi là?
Moi je t'en sors 50 qui foutaient le bordel et qui sont rangés maintenant...
Eh oh, ça va hein, on peut parler sans arrière-pensée, j'ai juste réagi à la dernière phrase et j'avais un truc à dire, ça veut pas dire que je veux prouver quelque chose. On prend pas tous le sujet autant à coeur que toi
- BabayagaGrand sage
Ceci-dit l'ascension sociale dans le bassin minier du Pas-de-Calais, c'est pas génial...
- victor44Habitué du forum
A lire:
http://www.toileses.org/premiere/2010-socio-prison.pdf
J : Comment expliquer cette sous-représentation des milieux aisés ?
VLG : Ce n'est pas complètement nouveau car on sait que la justice, sur les infractions liées à la violence, saisit plutôt les auteurs d'extraction
populaire. Parmi les hypothèses pour expliquer la sous-représentation des milieux aisés, on peut supposer une proportion moindre de victimes
déclarant les faits à la police et à la gendarmerie, pour des raisons de statut social à tenir, de poids de la honte, etc.
Les classes supérieures disposent également d'une série de filtres (argent, position, pouvoir d'action, culture juridique, etc.) leur permettant
d'obtenir le silence de la victime ou de son entourage.
La lecture des dossiers judiciaires montre que les accusés d'origine aisée bataillent beaucoup plus fort que les autres car ils maîtrisent mieux la
procédure juridique que les autres, ont les moyens financiers de s'entourer de bons avocats, sont plus soutenus par leur entourage... et qu'ils
nient plus souvent les faits !
Inversement, on peut supposer qu'il y a plus de dénonciations de viol au sein des classes populaires, car il y a peut-être moins à perdre en
termes de représentation sociale que dans des milieux aisés où les protagonistes occupent des postes à responsabilité.
Autre explication, les milieux populaires sont davantage dans le collimateur des services médico-sociaux, éducatifs et judiciaires. Dans nombre
de dossiers, les enfants étaient déjà suivis, par exemple au titre de l'assistance éducative confiée au juge des enfants. Ou alors c'est le père qui
était connu pour alcoolisme, ou la mère suivie médicalement, ou encore une situation de vraie misère économique, etc. Les signalements de
viol sont donc beaucoup plus massifs et rapidement effectués. Et les accusés issus des milieux populaires se défendent nettement moins bien,
comme le prouve la lecture de leurs réponses aux policiers, gendarmes, et juges !
Vaut mieux s'appeler dominique que nafissatou
http://www.toileses.org/premiere/2010-socio-prison.pdf
J : Comment expliquer cette sous-représentation des milieux aisés ?
VLG : Ce n'est pas complètement nouveau car on sait que la justice, sur les infractions liées à la violence, saisit plutôt les auteurs d'extraction
populaire. Parmi les hypothèses pour expliquer la sous-représentation des milieux aisés, on peut supposer une proportion moindre de victimes
déclarant les faits à la police et à la gendarmerie, pour des raisons de statut social à tenir, de poids de la honte, etc.
Les classes supérieures disposent également d'une série de filtres (argent, position, pouvoir d'action, culture juridique, etc.) leur permettant
d'obtenir le silence de la victime ou de son entourage.
La lecture des dossiers judiciaires montre que les accusés d'origine aisée bataillent beaucoup plus fort que les autres car ils maîtrisent mieux la
procédure juridique que les autres, ont les moyens financiers de s'entourer de bons avocats, sont plus soutenus par leur entourage... et qu'ils
nient plus souvent les faits !
Inversement, on peut supposer qu'il y a plus de dénonciations de viol au sein des classes populaires, car il y a peut-être moins à perdre en
termes de représentation sociale que dans des milieux aisés où les protagonistes occupent des postes à responsabilité.
Autre explication, les milieux populaires sont davantage dans le collimateur des services médico-sociaux, éducatifs et judiciaires. Dans nombre
de dossiers, les enfants étaient déjà suivis, par exemple au titre de l'assistance éducative confiée au juge des enfants. Ou alors c'est le père qui
était connu pour alcoolisme, ou la mère suivie médicalement, ou encore une situation de vraie misère économique, etc. Les signalements de
viol sont donc beaucoup plus massifs et rapidement effectués. Et les accusés issus des milieux populaires se défendent nettement moins bien,
comme le prouve la lecture de leurs réponses aux policiers, gendarmes, et juges !
Vaut mieux s'appeler dominique que nafissatou
- AbraxasDoyen
Victor découvrirait-il que la justice est une justice de classe ? Et qu'aux USA, par exemple, une très large proportion des incarcérés est noire ou latino ?
Il faut revenir de temps en temps dans le monde réel, mon grand…
Pour reprendre un but du fil, j'ai fini par demander ma mutation de ZEP (après 12 ans…) parce que l'un de mes anciens élèves avait eu la tête arrachée d'un coup de fusil à pompe dans le parking souterrain du centre commercial d'Evry — un brave petit qui a tenté de s'interposer dans un conflit entre bandes. Même pour moi, cette fois-là, ce fut trop. Le sentiment de s'investir pour rien — et même moins que rien, vu le gâchis épouvantable à l'arrivée.
Il faudrait exfiltrer de force la plupart des élèves de ZEP, bons ou mauvais. Bref, comme je l'ai proposé un jour dans l'un de mes livres, installer les ZEP à la campagne, selon la stratégie d'Alphonse Allais.
Nous bricolons avec ce que l'on nous donne, en sachant la plupart du temps que c'est (presque) en pure perte. Certes, j'ai gardé le contact avec quelques anciens élèves (ou ils ont renoué d'eux-mêmes, via Facebook), qui ont aujourd'hui un vrai boulot et une famille — quelques arbres qui cachent mal la forêt des échecs.
Il faut revenir de temps en temps dans le monde réel, mon grand…
Pour reprendre un but du fil, j'ai fini par demander ma mutation de ZEP (après 12 ans…) parce que l'un de mes anciens élèves avait eu la tête arrachée d'un coup de fusil à pompe dans le parking souterrain du centre commercial d'Evry — un brave petit qui a tenté de s'interposer dans un conflit entre bandes. Même pour moi, cette fois-là, ce fut trop. Le sentiment de s'investir pour rien — et même moins que rien, vu le gâchis épouvantable à l'arrivée.
Il faudrait exfiltrer de force la plupart des élèves de ZEP, bons ou mauvais. Bref, comme je l'ai proposé un jour dans l'un de mes livres, installer les ZEP à la campagne, selon la stratégie d'Alphonse Allais.
Nous bricolons avec ce que l'on nous donne, en sachant la plupart du temps que c'est (presque) en pure perte. Certes, j'ai gardé le contact avec quelques anciens élèves (ou ils ont renoué d'eux-mêmes, via Facebook), qui ont aujourd'hui un vrai boulot et une famille — quelques arbres qui cachent mal la forêt des échecs.
- Thalia de GMédiateur
Concrètement, comment fait-on ?Abraxas a écrit:Il faudrait exfiltrer de force la plupart des élèves de ZEP, bons ou mauvais. Bref, comme je l'ai proposé un jour dans l'un de mes livres, installer les ZEP à la campagne, selon la stratégie d'Alphonse Allais.
Nous bricolons avec ce que l'on nous donne, en sachant la plupart du temps que c'est (presque) en pure perte. Certes, j'ai gardé le contact avec quelques anciens élèves (ou ils ont renoué d'eux-mêmes, via Facebook), qui ont aujourd'hui un vrai boulot et une famille — quelques arbres qui cachent mal la forêt des échecs.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Karine B.Guide spirituel
Babayaga a écrit:Ceci-dit l'ascension sociale dans le bassin minier du Pas-de-Calais, c'est pas génial...
ça va, merci, on a même des élèves qui intégrent des prépas parisiennes et Sciences Po ou qui deviennent profs (mais est-ce une ascension sociale ?)
_________________
Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- AbraxasDoyen
Thalia de G a écrit:Concrètement, comment fait-on ?Abraxas a écrit:Il faudrait exfiltrer de force la plupart des élèves de ZEP, bons ou mauvais. Bref, comme je l'ai proposé un jour dans l'un de mes livres, installer les ZEP à la campagne, selon la stratégie d'Alphonse Allais.
Nous bricolons avec ce que l'on nous donne, en sachant la plupart du temps que c'est (presque) en pure perte. Certes, j'ai gardé le contact avec quelques anciens élèves (ou ils ont renoué d'eux-mêmes, via Facebook), qui ont aujourd'hui un vrai boulot et une famille — quelques arbres qui cachent mal la forêt des échecs.
Cas par exemple à Marseille d'une jeune Comorienne, en Troisième, vraiment douée au point d'être blacklisted par ses très cons disciples de son collège de ZEP, que j'essaie de faire prendre dans l'internat d'excellence de Montpellier — loin de chez elle, à sa demande. Pas facile.
Je crois que les internats (il y en a bien trop peu aujourd'hui) pourraient être une solution pour pas mal d'élèves qui ont la culture entre deux chaises.
- BabayagaGrand sage
Karine B. a écrit:Babayaga a écrit:Ceci-dit l'ascension sociale dans le bassin minier du Pas-de-Calais, c'est pas génial...
ça va, merci, on a même des élèves qui intégrent des prépas parisiennes et Sciences Po ou qui deviennent profs (mais est-ce une ascension sociale ?)
J'entends par ascension sociale des enfants dont la condition dépasse celle de leurs parents. Des élèves qui réussissent, j'en ai aussi, très souvent les parents sont cadres.
Dans le bassin minier, je maintiens que l'ascension sociale est difficile. Les mines fournissaient logement, cantine et travail à proximité. Cela a entretenu une sorte d'assistanat, qui venait compenser l'extrême rudesse du métier. Après la fermeture des mines, pour trouver du travail il a fallu se déplacer. Rien que ça c'est difficile dans le bassin minier, je le constate au quotidien.
Il y a bien sûr des élèves issus des CSP les plus basses qui réussissent brillamment, ce n'est pas très fréquent mais cela arrive.
Il y a aussi des élèves qui n'atteignent pas le niveau de leurs parents.
Et quand on fait la balance, on se rend compte qu'économiquement, le bassin minier est une catastrophe et qu'on a bien du mal à le redresser.
Je ne lance pas une polémique, ce sont des faits établis. Tout comme il y a des villages autour de mon collège où l'espérance de vie des hommes est de 60 à 65 ans, à cause de l'alcool. C'est une réalité économique, que nous côtoyons au quotidien. Combien de parents ivres j'ai pu voir en réunion parents-professeurs. (Et encore ils étaient venus).
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