Congrès national du Snalc : réélection du bureau et interview d'AJ Mougin.

C'est à Nice que se déroule jusqu' à vendredi, le congrès national d'élections du Syndicat National des Lycées et Collèges ( S.N.L.A.C ). M. François Portzer, professeur d'histoire à Saint- Brieuc (Côtes d'Armor )a été ré-élu mardi, avec une confortable majorité. Il avait succédé à Bernard Kruntz, en janvier 2011.

A L'époque, M. Portzer l'avait emporté sur M. Albert Jean Mougin ( Académie de la Réunion). Ce dernier a été ré-élu vice-président avec à ses côtés Michèle Houel ( Besançon ) et Frédéric Seitz ( Versailles ).

Education
Le Snalc veut restaurer le modèle éducatif français

A l’occasion de son congrès académique, le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc-CSEN) attend environ 330 personnes ce vendredi matin au campus du Moufia. Enseignants, CPE ou assistants d’éducation : ils éliront un nouveau bureau académique et débattront des évolutions du collège et du lycée avec leur vice-président national Albert-Jean Mougin.

Que venez-vous faire ici ?

Je reviens chez moi ! Je suis toujours affecté au collège Raymond-Vergès à La Possession ; mais en disponibilité depuis deux ans et demi, en raison de mes fonctions syndicales à Paris. A ce poste de vice-président du Snalc, j’observe que derrière une apparente succession de réformes ponctuelles, il y a un mouvement en profondeur qui conduit à une révision radicale du système éducatif français. On va de plus en plus vers un modèle décentralisé, avec une autonomie accrue qui pourrait aller jusqu’à la définition régionale des programmes scolaires, réclamée par l’Association des régions de France.

Vous êtes un syndicat étiqueté à droite ; et vous n’êtes pas d’accord avec les réformes de ce gouvernement ?

D’abord, le Snalc n’est pas essentiellement de droite. Et puis, sous le gouvernement Sarkozy, le courant prédominant est ultralibéral ; il mène vers l’éclatement du système et peut s’accompagner de la volonté de privatiser certains secteurs. Il y a déjà une incitation fiscale à investir dans l’enseignement privé hors contrat. Or nous sommes en période de campagne électorale, très intéressante pour interpeller les hommes politiques. Nous leur demandons s’ils veulent cette évolution, ou au contraire la restauration du modèle français, avec un corps de fonctionnaires d’Etat, assurés d’une liberté dans leur mission grâce à leur statut.

Suite au questionnaire que vous avez envoyé aux candidats à la présidentielle, vous parlez de convergences avec le programme de François Bayrou. Appelez-vous à voter pour lui ?

Non, nous n’appelons à voter pour personne. D’ailleurs, nous n’avons pas reçu les réponses de M. Bayrou. Mais des candidats d’horizons divers rejoignent nos thèses. François Bayrou a le bon sens de remettre le professeur et l’élève au centre du système éducatif, et pas l’élève tout seul (comme c’est le cas depuis 1989, NDLR). François Hollande veut refonder l’école de la République et inscrire le principe de laïcité dans la Constitution, donc probablement à l’école. Cela nous convient.

Les deux François sont donc les meilleurs candidats ?

(Rire) Le plus proche de nous, d’après ses réponses, est Nicolas Dupont-Aignan. Nous avons aussi des convergences avec Jean-Luc Mélenchon. Et Nicolas Sarkozy met enfin en cause le collège unique ; il a le courage de parler de l’orientation positive dès la classe de 4e, comme nous le souhaitons. Alors que M. Mélenchon ne s’exprime pas là-dessus... il y était pourtant favorable lorsqu’il était secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement professionnel !

Propos recueillis par Véronique Hummel