Arrêter de stresser...

bonsoir,

je me permets de venir vous voir à nouveau car je suis à bout....
j'ai des classes très bavardes, avec des élèves souvent irrespectueux.... je lutte comme je peux avec des hauts et des bas, mais j'ai un naturel gentil et bienveillant qui fait que d'un coté les élèves m'apprécient, mais d'un autre ils en profitent ...
a coté de cela, je règle les conflits à coup de gueulante, qui n'améliore rien.

par dessus tout, je culpabilise bcp et je ressasse souvent les événements de la journée, le soir et le W.E (pensées parasites).

d'ou mes questions...

avez vous souvent des problèmes de discipline et d'incivilités ?
comment les vivez vous une fois la journée finie ? arrivez vous à couper ?
connaissez vous des méthodes pour ne plus stresser avant , pendant et après les cours?

merci.

Ah, si j'avais une recette miracle, je te la donnerais avec plaisir

Nous faisons un métier difficile, fatigant et stressant.
Je n'ai pas de problèmes de disciplines particuliers mais comme toi, je ressasse souvent et je regrette parfois, après coup, de ne pas avoir été assez sévère, de ne pas avoir eu, sur le moment l'idée de telle ou telle réplique ou réaction. Des fois, je ressasse tout le week-end!

Courage!

Pour couper avec les atmosphères difficiles, il faut faire une pause entre le collège et le retour chez soi : 15 min en salle des profs (voire corriger quelques copies avant de partir), ou un petit trajet en voiture avec la musique à fond.

D'accord avec Ruthven! ça m'aide beaucoup de discuter en SDP ou faire un arrêt avant de rentrer.

Pareil, ça m'a souvent évité de craquer les journées difficiles, de traîner en SDP.
Il faut dire que j'ai des collègues adorables.

Billet : j'ai commencé à mieux y arriver quand j'ai commencé à m'en moquer complètement de si les élèves m'appréciaient ou non. Qu'ils me trouvent gentille, sévère, méchante, dure, drôle etc... ne devait plus rentrer en ligne de compte. Je me suis efforcée de ne plus y accorder aucun crédit, la seule priorité était : ils doivent me trouver équitable, sinon ça va être le bazar. Et ils doivent comprendre que quand je menace, je sanctionne.
Donc je me suis appliquée à être crédible et équitable, ne pas menacer si je sais que je pourrai pas tenir la sanction.

Deuxième chose : priorité absolue : ma santé mentale. Si je sens que mon pouls s'élève, que ma tension monte, que j'ai envie de hausser la voix, j'interromps mon activité, et je passe à une activité écrite. La traduction est mon amie.
Non, finir le programme n'est pas plus important que rester de bonne humeur. J'ai choisi d'enseigner une matière que j'aime et j'aime transmettre, mais je n'inclus pas le sacrifice de ma personne dans mon travail.

Dixit une prof qui s'est fait bordéliser deux années complètes, maintenant ça fait deux ans que j'ai la paix, mais il faut être sur le qui vive tout le temps, j'ai encore été la cible d'un projectile la semaine dernière alors que je parlais de face à une classe de 4°.

Babayaga a écrit:Non, finir le programme n'est pas plus important que rester de bonne humeur.

C'est aussi ma grande découverte et ça soulage bien !

cristal a écrit:Ah, si j'avais une recette miracle, je te la donnerais avec plaisir

Nous faisons un métier difficile, fatigant et stressant.
Je n'ai pas de problèmes de disciplines particuliers mais comme toi, je ressasse souvent et je regrette parfois, après coup, de ne pas avoir été assez sévère, de ne pas avoir eu, sur le moment l'idée de telle ou telle réplique ou réaction. Des fois, je ressasse tout le week-end!

Courage!

+ 1 mais heureusement que cela s'arrange au fil des années ...

Arrêter de stresser... si seulement... Je n'ai pas trouvé de remède à ce mal - la preuve, je suis encore arrêtée et le stress continue de me pourrir la vie...
Aller traîner aux ateliers (je suis en LP) ou dans la loge de la gardienne me permet d'aller un peu mieux quand je sors d'un cours difficile. La gardienne est vraiment adorable, et elle a bien compris - mieux que la proviseur, forcément, c'est toujours chez elle que je vais pleurer - à quel point je me sens mal. Les collègues d'atelier ont toujours un peu de temps à accorder, un café à offrir, et on peut parler sans se faire psychanalyser. L'ambiance SDP m'insupporte cette année, avec tous ces profs super-héros qui "n'ont aucun problème" et trouvent que "tu ne tiens pas tes classes", ou avec les hypocrites qui "sont avec toi" mais ne vont quand même pas arrêter leur démagogie avec les gamins... Donc quand ça ne va pas, j'ai plutôt tendance à fuir ce lieu où l'on est plus jugé qu'aidé.
Quand j'avais une voiture, j'aimais rentrer en mettant la musique à fond et en chantant à tue-tête. Cela me permettait de déposer quelques tensions... Bon, je garde un souvenir confus du regard que m'a jeté l'automobiliste qui s'est arrêté sur la file d'à côté, à un feu rouge, alors que je braillais Satisfaction... Penser à fermer les vitres !
Sinon, on m'a parlé d'une technique de respiration qui pourrait me faire du bien. Forcément, j'ai oublié le nom mais ça fait partie des techniques de relaxation les plus connues... Il paraît qu'une fois qu'on maîtrise, on peut pratiquer ça partout, en toutes circonstances.
Bon courage aux stressés...

Courage à toi, billet, et à tous les stressés. Je ne vous comprends que trop bien !

Il faut extérioriser, ça, c'est sûr. A toi de voir l'endroit que tu préfères : seule chez toi ou dans ta voiture, parce que là au moins personne ne viendra t'enquiquiner (à condition de remonter ta vitre, comme dit Kruella ), ou bien en salle des profs si tu la sens accueillante, ou avec des amis, en vrai ou au téléphone.

Mais je rajoute qu'il ne faut pas en parler trop souvent. Il faut se lâcher un bon coup quand ça ne va pas, mais ensuite, on parle d'autre chose. Sinon, on ressasse, et ça n'arrange rien.

Et Babayaga a raison, même si je n'arrive pas encore à faire comme elle : se moquer royalement de ce que les élèves pensent de nous. C'est ça qui nous pollue l'esprit.

@Kruella: la respiration abdominale?

Tout pareil que Babayaga.

Ma priorité absolue : être tranquille, avoir la paix ! Tout le reste n'a aucune importance et je me fiche de ce que peuvent penser les élèves, les parents, le CDE, les collègues de moi ! Bien souvent, quand on a des problèmes de discipline (et j'en ai eu et en ai encore de temps en temps !), c'est parce qu'on voudrait toujours donner une bonne image de nous. Il y a donc un travail sur soi à faire pour se défaire de cela.

@MarieAnne : Oui, je crois que c'est ça... et j'ai encore plus honte d'avoir oublié le nom, c'était évident !

En même temps, le problème, c'est qu'on ne peut pas aller totalement contre notre personnalité. Et quand on est d'un naturel peu autoritaire, peu intimidant, que, de manière générale, dans la vie, on n'a pas pour ambition d'impressionner les gens mais qu'on cherche plutôt à paraître ouvert, sympathique, ça devient compliqué quand on est face aux classes.
C'est toujours le problème qui me travaille, de mon côté : je voudrais pouvoir être naturelle en classe (parce que c'est très dur, du moins pour moi, d'être totalement différent de ce qu'on est dans la vie) mais, en même temps, je suis très exigeante sur le comportement des élèves en classe, le niveau sonore, etc.
Résultat : je suis toujours déçue parce que ça ne se passe jamais comme je voudrais que ça se passe.

Si la question porte vraiment sur "comment arrêter de stresser pour le boulot en dehors du boulot", je dirais tout bêtement : investir sa vie privée à fond, se rappeler qu'on ne gère pas non plus le ministère de la défense, et que notre salaire ne mérite pas qu'on bosse, dans notre tête, jour et nuit.
Depuis que j'applique cette théorie (après m'être surmenée un max), étrangement, j'arrive à me dégager du temps le week-end, et surtout, étrangement aussi, ça se passe mieux dans mes classes.
Je n'ai pas encore tout compris, mais c'est comme s'il fallait, à un moment, rompre un cercle vicieux. Il y a eu un moment ou c'était eux ou moi. J'ai choisi moi.

J'ai eu du mal à déconnecter.
Pour décompresser, je me suis mise cet hiver à tricoter. Je rentre, je me fais chauffer un thé. je tricote, je mimpose à monter une dizaine de rang en écoutant de la musique . Comme je débute, je met le nez dedans, je reste méga concentrée pour pas me louper....Et au final, jai ma bulle qui se referme. J'oublie tout ce qui s'est passé. Une fois que jai fais mes 10 rangs, je vais bosser et je suis moins stressée

A une époque, je notais tout ce qui n'allait pas dans un cahier. Ensuite, je le balancais sous mon fauteuil et je disais "stop" tu as vidé ton sac maintenant basta.

Après je serais comme Zabriskie : j'ai très mal démarré l'année car je me suis plus préoccupée de mes élèves que moi. Quand j'ai compris (assez tardivement) que ca ne servait àr ien, je me suis trouvée du temps pour me faire plaisir. Et je suis d'accord, le programme si cest pas fini tant pis. J'ai été comme toi, depuis quelques temps c'est dabord MOI et après eux. JE me fais plaisir dans mes cours, je leur accorde des pauses entre les 2 heures de suite (ca passe beaucoup mieux pour tout le monde) alors que ce nest pas la politique du lycée...Mais moi je suis plus détendue et les gamins l'ont vus et après cest plus agréable pour tout le monde

J'ajoute que ça m'est arrivé de finir le programme, et ça m'est arrivé de ne pas le finir, et je ne pense pas que les élèves avec lesquels j'ai fini le programme aient été meilleurs que les autres (j'enseigne l'allemand, ça n'est probablement pas transférable aux autres disciplines).

Matinée pourrie pour moi. Ce qui m'évite de (trop) ruminer :
- j'ai pas le temps et pas de place dans ma tête pour ça : je dois m'occuper de ma fille. Donc oui, surinvestir sa vie privée ;
- les collègues en salle des profs : ce matin tout le monde était très énervé, se plaignait, râlait, criait qu'il n'en pouvait plus, c'est tout con, mais quand je sais que les élèves sont chiants en ce moment pour tout le monde, ça m'aide à tenir et à ne pas me dire que ça vient de moi. Donc surtout, ne pas hésiter à râler en sdp : ça soulage tout le monde !

quelques petits trucs qui peuvent marcher:

Ne jamais crier ne jamais essayer de couvrir leurs voix (c'est difficile mais on y arrive)
Un élève lambda pose une question: "...." on s'adresse à l'élève alpha: "peux-tu lui répondre s'il te plait" si la question n'a pas été entendue, faire répéter lambda, laisser alpha répondre. Puis interro surprise de 5 min: chacun note la question de lambda et la réponse de alpha, après dix interros de ce type compter la note comme note d'oral (après les avoir prévenus)

J'ai crée une rupture en déménageant. J'habitais dans la ville de mon lycée, j'avais l'impression d'être tous les jours au travail, je croisais les élèves, je me sentais de plus en plus mal, etc. Maintenant, j'ai de la route pour faire la rupture, un cadre différent, des passions que je vis à fond. Mon job est redevenu ce qu'il devrait toujours être : un job. Je l'aime bien, mais je me souviens que ce n'est qu'un job que je fais pour payer mes factures. Ma vie est ailleurs.

J'ai fat un peu comme toi Stench. Cette année, j'ai choisi de ne pas habiter dans la ville de mon collège. Résultat, je vois peu les élèves en dehors des cours et je m'en porte super bien!
Et puis, le fait de faire la route après le boulot, ça permet de faire un coupure nette. Et puis, longer la mer en sortant du collège, ça aide énormément!

Ben par contre moi je suis contente maintenant d'habiter près de mon lieu de travail, de pouvoir rentrer très vite chez moi pour y faire, enfin, ce qui me faisait envie...
Mais il faut dire, 1) que je faisais les trajets en train/transports en commun, donc moins reposant que la voiture, 2) ça ne me dérange pas trop de voir les élèves en dehors des cours.

j'habite à côté de mon lycée mais je coupe dès que j'arrive à la maison, le lycée c'est pour payer les factures, en dehors je me passionne pour pas mal de choses pour ne pas me prendre la tête avec des " et si j'avais fait ça, dit ça" : quand j'ai trop le bordel en cours, je m'assoie au bureau et j'attends le silence, ça marche très bien. Au premier bavardage c...sur ma chaise.

lovelyday a écrit:j'habite à côté de mon lycée mais je coupe dès que j'arrive à la maison, le lycée c'est pour payer les factures, en dehors je me passionne pour pas mal de choses pour ne pas me prendre la tête avec des " et si j'avais fait ça, dit ça" : quand j'ai trop le bordel en cours, je m'assoie au bureau et j'attends le silence, ça marche très bien. Au premier bavardage c...sur ma chaise.

+1 sauf que je suis en collège
Si les élèves sont trop bruyants, je ne crie plus (je préserve ma voix et ma santé) mais je m'arrête.

Derborence a écrit:

lovelyday a écrit:j'habite à côté de mon lycée mais je coupe dès que j'arrive à la maison, le lycée c'est pour payer les factures, en dehors je me passionne pour pas mal de choses pour ne pas me prendre la tête avec des " et si j'avais fait ça, dit ça" : quand j'ai trop le bordel en cours, je m'assoie au bureau et j'attends le silence, ça marche très bien. Au premier bavardage c...sur ma chaise.

+1 sauf que je suis en collège
Si les élèves sont trop bruyants, je ne crie plus (je préserve ma voix et ma santé) mais je m'arrête.

Je fais pareil, l'ennui étant qu'ils recommencent généralement à parler dès que je recommence et que ça devient rapidement très pénible pour ceux qui veulent suivre que je m'arrête toutes les 3 minutes :lol: