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- AevinHabitué du forum
Voici la réaction absolument magistrale de Luc Cédelle suite à l'écrit de Jean-Paul Brighelli Saint-Philippe-Bouche-d'or
« Vous êtes le Mal » : faut-il sauver le soldat Brighelli ?
Faut-il sauver le soldat Brighelli ? Faut-il le sauver, lui qui ne ménage personne ? Lui qui s’est fait une spécialité de la diatribe aux accents injurieux ? On peut se poser la question, qui se dédoublera vite en pourquoi le sauver avant de se heurter au comment. Car il faut savoir que la tâche, dans l’hypothèse « sauvetage », sera rude. Depuis que sur son blog, Bonnet d’âne, l’intéressé est littéralement parti en vrille contre Meirieu, elle frôle l’impossibilité.
Le point de départ est une chronique signée Philippe Meirieu et publiée sur le site français du Huffington Post, dirigé par Anne Sinclair. Ce texte est intitulé « Crise de l’autorité : reconstruire la promesse scolaire ». Meirieu y développe une argumentation désormais classique sous sa plume, mais que ses détracteurs militants s’appliquent à ignorer.
Il pointe la contradiction entre « l’injonction à l’autorité », abondamment pratiquée par la droite sur l’éducation alors que toute la société, avec la bénédiction de la même droite, place l’enfant en position de « cœur de cible » publicitaire, flatte ses élans pulsionnels et exalte la revendication du « tout, tout de suite ».
En cela, la position de Meirieu est conforme à l’héritage des grands pédagogues, qui ont tous travaillé sans angélisme la question du « rapport à la loi ». Mais elle est totalement à l’opposé du mythe véhiculé par une brochette de polémistes – parmi lesquels Brighelli – présentant « l’enfant roi » comme la conséquence directe des pédagogies modernes en général et des propositions de Meirieu en particulier.
Dans un passage un peu vif, Meirieu, y cite Jean-Paul Brighelli, Natacha Polony, Jean-Claude Michéa et Rama Yade, tous ayant en commun d’avoir de longue date utilisé – ou comme Rama Yade, récemment récupéré – ce type de discours aussi enflammé que trompeur. Un discours aboutissant parfois, comme chez Michéa dans son dernier livre, à des rapprochements infects entre « pédagogisme » et « pédophilie » (la « logique » du premier, si elle était « poussée à son terme », menant à remettre en cause l'interdiction de la seconde – il faut le lire pour le croire).
Est-ce parce que Meirieu s’écarte, dans ce texte, de son attitude ancienne de patience argumentative et d’esprit de conciliation face à ces attaques ? A la lecture de cette protestation, il semble que les neurones de notre pourfendeur national de pédagogues aient atteint leur température d’ébullition. Dans un billet sur son blog – et comme d’habitude au ravissement de sa cour de suiveurs qui en rajoutent dans leurs commentaires – Brighelli se surpasse. D’aucuns, avec indulgence, diraient qu’il s’est toujours surpassé et que, entre faconde méditerranéenne, truculence rabelaisienne et sens inné du marketing d'enfer, c’est ce qui le caractérise. Mais non : comme le ski du même nom, il nous donne là du Brighelli extrême. Tellement extrême qu’il en devient un exemple embarrassant de la disparition des limites.
« Vous êtes le Mal », lance Brighelli à l’adresse de Meirieu en conclusion de son ahurissante diatribe. Et ce n’est pas du second degré, c’est –imagine-t-il – de l’éloquence. J’insiste : il faut s’astreindre à lire ce texte impossible à résumer, aller de stupéfaction en ébahissement, d’extravagance en énormité. Un seul exemple, tout de même : les suppressions de postes dans l’éducation ? C’est Meirieu qui en fournit la « justification idéologique », assure celui qui avait appelé au vote Sarkozy en 2007 et s’apprête à faire de même au deuxième tour de 2012. Il suffisait d’oser…
Le plus spectaculaire est l’amnésie et l’incohérence, dissimulées derrière l’inépuisable ciment verbal du bon mot bien démago et de l’outrance renversante. Brighelli a tellement attaqué et a tellement varié ses angles qu’il ne sait même plus faire le tri entre ses attaques passées, ses revirements et parfois même ses mains tendues – car ce distributeur d’excommunications tonitruantes a aussi, dans son arsenal de pugilistique verbale, l’arme un brin canaille du « allez, on fait la paix ? »
Vapeurs toxiques
Celui qui lance aujourd’hui « Vous êtes le Mal » à son interlocuteur-cible avait longuement proposé au « Mal », à l’automne 2009 (il y a trois ans : sûrement le paléolithique, pour un populo-polémiste) de faire cause éditoriale commune, à travers un livre en commun, pour défendre l’école de la République. Ce n’est d’ailleurs nullement un scoop, puisqu’il l’a lui-même indiqué en 2011 sur son blog, sans provoquer de trouble particulier chez ses suiveurs.
Ces derniers ont sans doute voulu y voir vu une déroutante mais habile manœuvre du maître, déjà magistralement passé de Darcos à Bayrou sans jamais se départir d’une avantageuse posture néo-gauchiste. Cela étant, il y a des limites : Brighelli n’a pas poussé son coming out jusqu’à indiquer, comme il l’a fait à Meirieu, avoir voté pour lui -«qui l'eut cru?»- aux régionales.
Qu’on ne dise pas que tout cela est dérisoire et qu'il serait erroné d’y accorder une quelconque importance. Je connais la chanson : « inutile de faire de la pub à ce type de discours ». Ritournelle d’échec et erreur sur toute la ligne : ce type de discours fait sa pub tout seul et, avec un talent que l’on doit reconnaître à ses auteurs, s’installe de manière durable comme un discours d’influence, répétitivement repris au niveau politique par qui cherche du « décoiffant » électoralement rentable.
Brighelli, même enivré par les vapeurs toxiques de ses alambics polémiques, reste une puissance médiatique. On ne peut pas l’ignorer. Il fait partie de la réalité. Il importe donc, même et surtout lorsqu’il atteint au délire manifeste, de le « sauver » pour le contredire. Afin de ne pas excéder ici la longueur opérationnelle d’un texte de blog, et parce que cet aspect de la réalité a été abordé de front dans mon livre d’entretiens avec Meirieu, je publierai dans le prochain billet, un extrait concernant précisément le cas Brighelli. Lequel en sera paradoxalement ravi, ayant compris depuis belle lurette que toute publicité, dans notre société du spectacle, est bonne à prendre.
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- arcencielGrand Maître
En quoi cette réaction est-elle magistrale?
- JohnMédiateur
Pour comparer les deux articles :
L'article de P. Meirieu sur l'autorité : http://www.meirieu.com/ACTUALITE/crise_autorite_03_2012.pdf
La réponse de JP Brighelli : http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2012/03/22/saint-philippe-bouche-d-or.html#more
Extrait de l'article de P. Meirieu :
L'article de P. Meirieu sur l'autorité : http://www.meirieu.com/ACTUALITE/crise_autorite_03_2012.pdf
La réponse de JP Brighelli : http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2012/03/22/saint-philippe-bouche-d-or.html#more
Extrait de l'article de P. Meirieu :
C’est pourquoi le refus de la pédagogie – si bien porté dans l’intelligentsia – est particulièrement irresponsable. Avec un « esprit de sérieux » nourri, parfois, à de savantes références (Kant, Condorcet, Durkheim, Orwell, Arendt, etc.), on nous explique, en effet, aujourd’hui, que la pédagogie ne serait qu’une forme de renoncement, de démagogie, quand ce n’est pas de pédophilie ! De Jean-Paul Brighelli à Natacha Polony, de Jean-Claude Michéa à Rama Yade, trotskystes et sarkozystes, « républicains » et « libéraux », animateurs de télévision et intellectuels ombrageux, ils sont venus, ils sont tous là pour étriller les pédagogues et la pédagogie. En ignorant radicalement l’histoire de cette pédagogie, ses textes fondateurs comme l’oeuvre de ses grandes « figures », ils nous expliquent, du haut de leur certitude ignorante, que la pédagogie place l’enfant et l’adulte sur un pied d’égalité absolue, renonce à toute transmission et réduit le maître à contempler béatement des aptitudes qui s’éveillent chez ces « petits chéris » ! Quelle inculture de la part de ceux et celles qui défendent le patrimoine et la culture ! On a honte pour eux ! Mais, comme la pensée simpliste trouve toujours, par les temps qui courent, des médias pour en faire des slogans stupides, nous voilà embarqués dans une terrible fuite en avant !
On passe ainsi à la trappe tout le travail pédagogique. Et, par sottise ou par paresse, on entretient des confusions systématiques.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Avril69Neoprof expérimenté
Je trouve cette réaction plutôt laborieuse. On sent qu'il creuse pour trouver des arguments et surtout qu'il les monte en épingle :ack:
- JohnMédiateur
Avril69, tu parles du texte de départ de Meirieu, de la réaction de JPB à Meirieu, ou de la réaction de Luc Cédelle à JPB ?
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- AuroreEsprit éclairé
Celadon a écrit:magistrale ?
Ce qui est magistral, c'est le malentendu...
- User5899Demi-dieu
Le texte m'étonne. Pas la faute sur "qui l'eut cru", ça, c'était prévisible. Mais comment Brighelli eût-il pu voter aux régionales pour Meirieu ?
- JohnMédiateur
Quel malentendu ?Aurore a écrit:Celadon a écrit:magistrale ?
Ce qui est magistral, c'est le malentendu...
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- Avril69Neoprof expérimenté
C'est Cedelle que je trouve lourdingueJohn a écrit:Avril69, tu parles du texte de départ de Meirieu, de la réaction de JPB à Meirieu, ou de la réaction de Luc Cédelle à JPB ?
- Reine MargotDemi-dieu
Pour avoir lu "faire l'école- faire la classe", je trouve que Mérieu ne propose rien au problème actuel de l'autorité (ah, faire classe en petits groupes, la pédagogie différenciée, toussa...sans doute très bien pour l'hétérogénéité de niveau, et encore, mais ça ne change rien à l'attitude pénible de certains élèves)
La question n'est pas Brighelli mais ce qu'on fait par rapport à ce problème d'autorité, si on laisse quelques perturbateurs pourrir les cours.
La question n'est pas Brighelli mais ce qu'on fait par rapport à ce problème d'autorité, si on laisse quelques perturbateurs pourrir les cours.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- victor44Habitué du forum
point n'est besoin de réponse magistrale, Brighelli est un pleutre qui envoie des bordées d'injures pour éviter d'avoir à débattre et empecher ses contradicteurs de révéler à tous sa médiocrité.
- JohnMédiateur
https://www.dailymotion.com/video/xmjfk_quelle-ecole-voulons-nous-2_newsVictor44 a écrit:Brighelli est un pleutre qui envoie des bordées d'injures pour éviter d'avoir à débattre
https://www.dailymotion.com/video/x8amye_debat-meirieu-vs-brighelli-extrait_news
https://www.dailymotion.com/video/xlmjqz_pourquoi-le-metier-de-prof-n-attire-plus-le-debat-de-rtl-avec-jean-paul-brighelli-professeur-de-lett_news
http://antoine.michelot.free.fr/spip.php?article1016
http://www.newsring.fr/5948-jean-paul-brighelli
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
https://www.neoprofs.org/t45915-debat-anne-coffinier-jean-paul-brighelli-sur-l-education-dans-famille-chretienne
Et vous, vous débattez avec qui ?
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- victor44Habitué du forum
John a écrit:Et vous, vous débattez avec qui ?
Le fil parle pas de moi mais de brighelli
- JohnMédiateur
Oui mais enfin ça ne vous effraie pas de dire que X ou Y cherche à "éviter d'avoir à débattre", quand on trouve en deux secondes une flopée de débats auxquels il a pris part ? Et il en manque sans doute des dizaines...
https://www.dailymotion.com/video/xmjfk_quelle-ecole-voulons-nous-2_news
https://www.dailymotion.com/video/x8amye_debat-meirieu-vs-brighelli-extrait_news
https://www.dailymotion.com/video/xlmjqz_pourquoi-le-metier-de-prof-n-attire-plus-le-debat-de-rtl-avec-jean-paul-brighelli-professeur-de-lett_news
http://antoine.michelot.free.fr/spip.php?article1016
http://www.newsring.fr/5948-jean-paul-brighelli
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
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http://www.newsring.fr/5948-jean-paul-brighelli
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- victor44Habitué du forum
John a écrit:http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
L’école remplit-elle sa mission?
Jean-Paul Brighelli: Non, je pense que quiconque sain d’esprit ne peut que partager ce constat
Si vous n'etes pas d'accord avec lui vous etes bon pour l'HP... et c'est tout le temps le même topo. Y a pas de débat avec lui.
- User5899Demi-dieu
Mais, avec Aevin. Comme d'hab Même pas besoin de lire, on sait d'avance ce qu'ils vont échanger, une fois le thème posé.John a écrit:https://www.dailymotion.com/video/xmjfk_quelle-ecole-voulons-nous-2_newsVictor44 a écrit:Brighelli est un pleutre qui envoie des bordées d'injures pour éviter d'avoir à débattre
https://www.dailymotion.com/video/x8amye_debat-meirieu-vs-brighelli-extrait_news
https://www.dailymotion.com/video/xlmjqz_pourquoi-le-metier-de-prof-n-attire-plus-le-debat-de-rtl-avec-jean-paul-brighelli-professeur-de-lett_news
http://antoine.michelot.free.fr/spip.php?article1016
http://www.newsring.fr/5948-jean-paul-brighelli
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
https://www.neoprofs.org/t45915-debat-anne-coffinier-jean-paul-brighelli-sur-l-education-dans-famille-chretienne
Et vous, vous débattez avec qui ?
- AbraxasDoyen
victor44 a écrit:point n'est besoin de réponse magistrale, Brighelli est un pleutre qui envoie des bordées d'injures pour éviter d'avoir à débattre et empecher ses contradicteurs de révéler à tous sa médiocrité.
Heureusement que JPB a Victor44 pour faire toute la lumière sur sa médiocrité…
- AuroreEsprit éclairé
John a écrit:Quel malentendu ?Aurore a écrit:Celadon a écrit:magistrale ?
Ce qui est magistral, c'est le malentendu...
Celui qui a conduit, sans aucun débat ni argumentation (n'est-ce pas Victor 44 et Aevin ? ) à faire bénéficier Meirieu du qualificatif de "pédagogue", alors que nous sommes en présence - dans le meilleur des cas - d'un politicien dans l'acception la plus triviale du terme.
Meirieu est tout sauf un pédagogue puisqu'il théorise (et se contente de cela...) l'impossibilité de la transmission, donc de la relation pédagogique, à cause de la supposée violence qu'elle exercerait sur l'élève. Il n'a donc fait que formuler les symptômes de la crise scolaire (une crise générale de l'autorité qui arrange les gestionnaires et les politiques pour de multiples raisons) en les faisant passer pour des remèdes à celle-ci, ce qui est le comble du malentendu.
- User5899Demi-dieu
Oui, on vous envie.Abraxas a écrit:Heureusement que JPB a Victor44 pour faire toute la lumière sur sa médiocrité…victor44 a écrit:point n'est besoin de réponse magistrale, Brighelli est un pleutre qui envoie des bordées d'injures pour éviter d'avoir à débattre et empecher ses contradicteurs de révéler à tous sa médiocrité.
- MufabGrand Maître
Mais elle est totalement à l’opposé du mythe véhiculé par une brochette de polémistes – parmi lesquels Brighelli – présentant « l’enfant roi » comme la conséquence directe des pédagogies modernes en général
Je n'ai pas beaucoup lu ces deux auteurs, mais cette idée m'a effleurée il y a peu aussi.
Je me suis effectivement demandé, en constatant le déficit d'attention de mes élèves (pas tous, mais pas mal quand même) face au langage verbal magistral, ou face au texte un peu long, face à l'explication (si je dépasse 5 minutes au tableau - ne serait-ce que pour expliquer la technique de la multiplication à 2 chiffres, par exemple... qui peut se comprendre mais ne s'invente pas, car, même si mathématique et logique, elle n'en est pas moins culturelle - je les perds), si ce phénomène était nouveau, ou s'il n'était pas néanmoins en train de s'étendre. Je n'en sais rien, je ne constate cela que dans le contexte très particulier de ma classe en relation avec moi.
Il me faut donc trouver des moyens pour qu'ils comprennent et construisent cela sans moi, sans que j'ai trop à dire. C'est très difficile. Pour moi, presque intenable : il me faut vraiment des moments transmissifs, qu'ils soient écrits ou oraux, des moments collectifs et économiques pendant lesquels on fixe une règle, une méthode, qui permettra d'avancer et d'en amener d'autres.
Ces moments d'attention collective que je sollicite de haute lutte sont extrêmement fragiles, aléatoires, et ne touchent jamais l'ensemble de la classe.
Donc le lien de conséquence entre le côté éphémère de l'attention, la difficulté à se couler dans une logique qui n'est ni celle du maître, ni celle de l'enfant, mais celle du savoir extérieur finalement, et entre des pédagogies où le maître est en retrait et laisse faire à ses élèves leur bonhomme de chemin, parce qu'il devient extrêmement difficile de faire autrement, m'interroge.
Je n'ai pas de réponse. Et j'ose à peine (me) poser cette question, car, forcément, comme tout prof, je me dis alors que le problème vient de moi et de mon enseignement, qu'il révèle un échec de ma part.
- Spinoza1670Esprit éclairé
victor44 a écrit:L’école remplit-elle sa mission?John a écrit:http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
Jean-Paul Brighelli: Non, je pense que quiconque sain d’esprit ne peut que partager ce constat.
JPB veut dire en gros que l'école ne remplit pas sa mission qui est d'instruire.
Si l'on définit la mission de l'école différemment : servir de camp de surveillance des jeunes (= théorie du camp, Michel Delord), la réponse est différente
D'où un désaccord apparent avec JPB.
Voici un extrait d'une interview de Delord donnée par Cédelle le 30 nov 2010 où l'on peut voir résumer cette analyse un peu particulière mais très stimulante sur la crise de l'école :
Luc Cédelle : « Dégénérescence » de l'école ? « Capitulation » ? Décidément, exclu ou pas, vous ne résistez toujours pas au discours radical chic...
Michel Delord : Ce que vous appelez radical chic me semble au contraire une vision lucide de l'école capable de rendre compte des grandes lignes de son état.
Les conceptions dominantes de l'école se réclament de l'adaptation à la société... et s'y tiennent. Or le fonctionnement de l'économie, ne demande plus, à part pour une élite plus ou moins étroite, qu'une formation minimale au rabais, pour la majorité des métiers. Ne serait-ce pas ce que l'on appelle le socle commun ?
Ceci était connu pour le travail « manuel ». Mais dès 1980 en France, le Rapport préparatoire au huitième plan expliquait que cette tendance s'étendrait aux métiers intellectuels, notamment grâce au fordisme intellectuel permis par l'informatisation. Nous y sommes.
L'école n'a plus majoritairement à instruire. Nos dirigeants ont cependant été sensibles au seul fait qui les intéressait, c'est-à-dire le risque de non-production ou de production défectueuse d'une élite. C'est la raison fondamentale qui explique leur bon accueil à la critique antipédagogiste.
Ceci aurait pu être l'occasion pour les « républicains-antipédagogistes », bien placés car seuls à avoir décrit la dégradation de l'instruction, de militer au contraire pour une véritable démocratisation de l'école.
Mais la plupart d'entre eux ont préféré se réclamer de « l'élitisme », c'est-à-dire comme le définit le Robert, du fait de « favoriser l'élite aux dépens de la masse ». Ils ont été très bien vus... pendant le temps où on pouvait les utiliser. Nouvelle application d'un vieux concept, celui des « idiots utiles ». Qui, en l'occurrence, deviennent des « déçus de la droite »...
LC : Mais pourquoi les gouvernements augmentent-ils la durée de la scolarisation si ce n'est pour instruire ?
MD : Pour plusieurs raisons qui se résument bien dans la formule qu'employait Antonio Lettieri dans L'usine et l'école, écrit en 1971, où il expliquait que « la crise de l'école, dans la société capitaliste d'aujourd'hui, réside moins dans une limitation du droit aux études que dans le refus du droit au travail ».
On en est toujours là. L'augmentation du chômage et en particulier celui des jeunes sur les 40 dernières années n'est pas, économiquement, une si mauvaise affaire puisqu'elle fait pression sur les salaires des occupati. Mais à la condition de ne pas mettre les jeunes à la rue... c'est-à-dire de les garder à l'école.
Une fois cette théorie, que j'ai appelée « théorie du camp » au début des années 2000, est admise, on peut se poser la question de savoir quelle est la meilleure méthode pour obtenir le calme. On a toujours deux types de réponses : Celles des « pédagogistes », qui craignent que si l'on enseigne des choses trop difficiles et si l'on pose des questions non simplistes, les élèves s'énervent. Celles des républicains et antipédagos qui pensent au contraire obtenir le meilleur calme en faisant bosser tout le monde.
Ces deux conceptions - appelons-les « éducatives nationales » - sont la négation de l'instruction publique puisqu'elles se servent au mieux de la connaissance comme d'un outil de maintien de l'ordre.
On comprend donc que lorsqu'on est exigeant sur le contenu des programmes et des enseignements, on est beaucoup moins bien et moins rapidement reçu, par la droite ou par la gauche, que si l'on a conçu je ne sais quel « dispositif éducatif » permettant de limiter la violence ou l'ennui.
http://education.blog.lemonde.fr/2010/11/30/de-la-zizanie-chez-les-antipedagos-2/
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- InstructeurpublicFidèle du forum
Mufab a écrit:Mais elle est totalement à l’opposé du mythe véhiculé par une brochette de polémistes – parmi lesquels Brighelli – présentant « l’enfant roi » comme la conséquence directe des pédagogies modernes en général
Je n'ai pas beaucoup lu ces deux auteurs, mais cette idée m'a effleurée il y a peu aussi.
Je me suis effectivement demandé, en constatant le déficit d'attention de mes élèves (pas tous, mais pas mal quand même) face au langage verbal magistral, ou face au texte un peu long, face à l'explication (si je dépasse 5 minutes au tableau - ne serait-ce que pour expliquer la technique de la multiplication à 2 chiffres, par exemple... qui peut se comprendre mais ne s'invente pas, car, même si mathématique et logique, elle n'en est pas moins culturelle - je les perds), si ce phénomène était nouveau, ou s'il n'était pas néanmoins en train de s'étendre. Je n'en sais rien, je ne constate cela que dans le contexte très particulier de ma classe en relation avec moi.
Il me faut donc trouver des moyens pour qu'ils comprennent et construisent cela sans moi, sans que j'ai trop à dire. C'est très difficile. Pour moi, presque intenable : il me faut vraiment des moments transmissifs, qu'ils soient écrits ou oraux, des moments collectifs et économiques pendant lesquels on fixe une règle, une méthode, qui permettra d'avancer et d'en amener d'autres.
Ces moments d'attention collective que je sollicite de haute lutte sont extrêmement fragiles, aléatoires, et ne touchent jamais l'ensemble de la classe.
Donc le lien de conséquence entre le côté éphémère de l'attention, la difficulté à se couler dans une logique qui n'est ni celle du maître, ni celle de l'enfant, mais celle du savoir extérieur finalement, et entre des pédagogies où le maître est en retrait et laisse faire à ses élèves leur bonhomme de chemin, parce qu'il devient extrêmement difficile de faire autrement, m'interroge.
Je n'ai pas de réponse. Et j'ose à peine (me) poser cette question, car, forcément, comme tout prof, je me dis alors que le problème vient de moi et de mon enseignement, qu'il révèle un échec de ma part.
Il est clair que les affects des élèves prennent trop de place aujourd'hui et entravent la transmission. Or est-ce de la faute des élèves ? Bien sûr que non. Leur comportement est fonction des limites qu'on leur pose, institutionnellement s'entend. Après, certains profs parviennent tout de même à faire la classe correctement en s'appuyant sur leurs propres ressources morales et intellectuelles (la tâche est ardue). Par exemple, j'explique chaque année aux sixièmes qui m'arrivent que jusqu'ici on les avait encouragé à s'exprimer de toutes les manières possibles et imaginables et qu'ils étaient par suite devenus experts dans l'art de dire n'importe quoi n'importe comment et surtout à n'importe quel moment. Je poursuis mon discours en expliquant que je vais leur enseigner quelque chose de nouveau pour eux, à savoir se taire et écouter, et que c'est la seule façon d'apprendre réellement quelque chose. Résultats des courses ? Je suis le prof préféré des élèves de tous les niveaux et ils me le font savoir 3 à 4 fois par jours ! A tel point que si je les écoutais je devrais prendre l'intégralité des 15 classes de mon petit collège de ZEP (c'est sarko qui serait content). La raison de ce succès aux dires des élèves ? La discipline qui règne dans mon cours donc ma gentillesse, l'un permettant l'autre. Alors bon, il y a les théories pédagogiques et il y a le quotidien, et ce que je vis au quotidien donne tort à Meirieu de A à Z.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Deux-trois textes publiés sur le blog Mezetulle permettant d'approfondir les questions de l'attention, de l'autorité et de la discpipline abordées par Mufab et Instructeurpublic :
L'éducation par l'instruction
De l'autorité magistrale
Quelques remarques sur la discipline
L'éducation par l'instruction
De l'autorité magistrale
Quelques remarques sur la discipline
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- TristanaVénérable
Depuis quand une formule rhétorique empêche-t-elle le débat ?victor44 a écrit:John a écrit:http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Duel-sur-l-ecole-218371/
L’école remplit-elle sa mission?
Jean-Paul Brighelli: Non, je pense que quiconque sain d’esprit ne peut que partager ce constat
Si vous n'etes pas d'accord avec lui vous etes bon pour l'HP... et c'est tout le temps le même topo. Y a pas de débat avec lui.
Et, sur le fond, qui peut oser prétendre qu'il n'est pas d'accord avec lui ? Même Meirieu doit le reconnaître, que l'école ne fonctionne pas dans sa forme actuelle.
Le débat est un combat. Brighelli utilise les armes qui sont les siennes : ses capacités oratoires et rhétoriques, ainsi que sa connaissance réelle du monde de l'enseignement. Il aurait tort de s'en priver.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
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