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- AltheaNiveau 2
Bref, ce sont des collégiens.
Ok donc c'est la normalité. Nous devons l'accepter ?
Beaucoup de mes collégiens font une faute à chaque mot. On remarque que leur connaissance du vocabulaire s'appauvrit énormément. Ils ont beaucoup de mal à comprendre les consignes.
Je ne les blâme pas, je constate comme beaucoup de collègues enseignant d'autres matières.
Donc c'est normal, cette baisse de niveau illusoire est due à la sacrosainte massification des études.
De l'accent ? Alors que trop d'élèves ne savent même plus reconnaître un sujet et un verbe ! Ma collègue de français s'arrache les cheveux sur les conjugaisons à des temps simples (futur, passé...)les profs d'anglais qu'ils ne font aucun effort pour l'accent
Les mots les plus basiques sont sans cesse écorchés. Je ne parle pas d'une minorité d'élèves n'est-ce pas, loin de là !
Et vous me parlez de l'accent ?
Je reste persuadé qu'il y a toujours eu des cancres, des tire au flanc, des jmenfoutistes, des ados dépressifs, des mal dans leur peau, ou de grosses feignasses - dont j'étais assidûment, d'ailleurs.
Et vous, que diriez-vous si l'on parlait ainsi de vos enfants ?
Il n'y aurait rien d'irrespectueux à constater qu'un enfant est dépressif, qu'il est mal dans sa peau.
Un élève faible mais un minimum respectueux (qui ne s'affale pas sur sa table pour finir sa nuit, qui ne parle pas à voix haute à tord et à travers pour demander l'heure par exemple, qui n'imite pas tous les animaux de la ferme à l'interclasse) n'aura certainement pas droit à un attribut péjoratif.
Maintenant les jmenfoutistes sont des jmenfoutistes, les feignasses sont des feignasses. Il faudrait peut être changer le vocabulaire pour ne pas les froisser par dessus le marché ?
- AltheaNiveau 2
Le temps que je poste, les grands esprits se sont rencontrés !
J'ai vraiment du mal à imaginer que vous puissiez leur enseigner des langues étrangères alors qu'ils maîtrisent si peu leur langue natale.
J'insisterai sur le fait que nous ne sommes pas en train de citer des anecdotes, loin de là !
J'ai vraiment du mal à imaginer que vous puissiez leur enseigner des langues étrangères alors qu'ils maîtrisent si peu leur langue natale.
c'est qu'ils soient incapables de faire une phrase simple du type : " sujet + verbe+ complément".
J'insisterai sur le fait que nous ne sommes pas en train de citer des anecdotes, loin de là !
- InvitéOHabitué du forum
Non, pas des anecdotes...
Certains dans mon lycée apprennent le japonais! Ce n'est même pas drôle.
Certains dans mon lycée apprennent le japonais! Ce n'est même pas drôle.
- littleJulieNiveau 10
Althea a écrit:Je vois que je ne suis pas la seule à aller dans une direction vraiment différente de celle imposée par les ipr !
Quand je pense qu'à ma dernière inspection (je ne me souviens même plus l'année...), je revois l'inspecteur me dire : "Au collège, aucun élève ne doit avoir en dessous de la moyenne en sciences physiques"...
Un élève, même avec des difficultés, peut avoir la moyenne s'il s'en donne les moyens, le minimum étant l'apprentissage des leçons... Encore faut-il noter le cours et être attentif !
(J'ai changé trois fois de conversation pour ne pas lui montrer mon cahier de notes :p )
Cette phrase en dit très long sur le système.
Si c'est juste histoire de faire des TPs pour le plaisir de faire mumuse, de faire de zolies couleurs en chimie ou de me faire chauffer mes pauvres piles sans essayer de comprendre un minimum les phénomènes, cela ne m'intéresse pas. Je n'appelle pas cela faire des sciences !
Nous sommes bien d'accord !
Et oui je dois ennuyer mes élèves à perdre deux heures à faire de bonnes vieilles conversions de masses et de volumes (alors qu'il est interdit de leur donner les tableaux, trop formel voyons, trop ennuyant, trop déconnecté de leur réalité). Cela n'empêche pas les 3/4 de mes 5ième d'être incapables de reproduire en interrogation ces tableaux. (Quelle mémoire, mes enfants !) Je ne suis donc pas la seule prof rétrograde à faire des tableaux de conversion ! A ma grande stupeur, beaucoup sont aussi incapables de les remplir convenablement. Certains hésitent même quand je leur demande quel est le chiffre des unités
Mais à quoi bon une séance ampoulée d'investigation pour les voir au final me faire de la salade avec les grandeurs ? une séance de quoi ??? j'ai rayé ce terme de ma progression, c'est une telle perte de temps pour un résultat fumeux.
J'aurais tant à dire !
Fandorine, cela vaut les manipulations avec les multimètres en 4ième. [...] Que d'efforts, c'est tuant ! Tout est dit. On ne parlera même pas de la séance sur l'oscilloscope, qui est déréglé avant même d'avoir été allumé : tous ces boutons, c'est trop tentant. On dirait ma fille bébé devant son tableau d'activités. Les 3ème de cette année l'observent dans le livre, et j'en montre un allumé sur mon bureau.
- DionysosFidèle du forum
Se faire du mouron pour un truc auquel tu ne peux rien ou peu ne vaut pas le coup.Althea a écrit:t des feignasses. Il faudrait peut être changer le vocabulaire pour ne pas les froisser par dessus le marché ?
Mais si on va tous en cours en considérant qu'il n'y a que des bons a riens qui ne veulent plus faire un effort, on peut rester chez soi, c'est moins usant.
Quand j'étais collégien ou lycéen j'ai entendu nombre de fois que "le niveau baissait" avec la précision "surtout depuis 5 ans/ 4 ans/ 10 ans" ou bien qu'on était la "pire classe de leur carrière" - je ne sais pas combien certains collègues ont eu de "pire classe". Je comprends, j'ai aussi eu envie de jeter l'éponge et de me barrer en plein milieu du cours, quand je me suis retrouvé contractuel en face de CAP frapadingues notamment, ou dans un bahut lus BCBG en face de gosses qui savent-tout-mieux-que-toi et qui veulent t'expliquer ta matière.
Mais je considère qu'un gamin qui, au jour ou je lui fais cours n'en a rien a fiche de ma matière n'est pas nécessairement un gamin dont la vie est foutue qui finira sous un pont au RSA.
Ma maman me raconte souvent ma prof de CM2 qui lui disait que "celui-là il n'aurait jamais le bac" - parce que a 6 ans je n'avais pas du cocher le bon item dans sa bonne case - ou bien de mes profs de maths qui, devant ma perplexité devant des chiffres totalement abscons pour moi m'ont dit que de toute façon je serais "ouvrier" (sic, comme si c'était une tare) obligé de "prendre des cours du soir". Je méprise profondément le collègue capable de sortir de telles choses à son élève - et dieu sait qu'il y en a. Résultat : je dormais / parlais / faisait le minimum syndical pour un résultat jamais payant en maths et dans toutes matières qui s'approchaient plus ou moins d'un truc scientifique.
En tout cas, de ma petite expérience que constate que les premiers à tirer à boulet rouge sur les enseignants sont parfois ... les enseignants eux-mêmes parlant des enseignants de leur progéniture - sauf quand ils sont dans le même bahut - qui "ne font pas le boulot" ou qui auraient du faire ci ou la ou qui ne savent pas tenir leur classe, ou que chéri bibi n'a pas pu faire ca... Quand j'entends ca en salle des profs, je me demande comment certains arrivent à être autant schizophrènes.
- caperucitaGuide spirituel
Pfff Althéa, on est dans le même collège ? Moi aussi j'aurais pu écrire le même post, avec le même ras le bol ! T'as oublié les 5 min perdues en début de cours, pour demander 5 fois au même élève de bien vouloir avoir l'amabilité de sortir son cahier et de mettre son sac par terre...
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Premier néo-commandement : Je ne mettrai point de S au futur !!!
Par contre,si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur !
- DionysosFidèle du forum
Edit : en gros, et je pense qu'on est d'accord là dessu, faire porter aux gmains le chapeau de programmes ineptes ou d'une organisation qui ne tient pas la route ne me semble pas approprié.
Un de mes premiers élèves a arrêté les études en fin d e seconde, sans rien dans les poches. Comme il dessinait tout le temps et qu'il passait son temps à se faire virer de cours notamment du mien parce qu'il s'emm... comme pas deux, on lui a dit " au revoir",; il n'a été repris nul part, voilà il a continué à dessiner. Voilà. Maintena ila son agence de conception de sites internets, il fait des expos de temps en temps, on le voit dans quelques magazines spécialisé. On a repris contact via FB il me dit mais monsieur vous m'acceptez ?? réponse : oui, vous m'avez été parfois insupportable pendant un an, mais bon... ca me fait plaisir de voir que vous réussissez... Et puis je vois qu'il passe le bac par équivalence, qu'il lit pas mal de bouquins d'Histoire, justement et que et que..
Voilà. On est pas des êtres figés. Etre un petit c... ignorant durant l'adolescence ne préjuge de pas grand chose pour l'avenir.
Si l'on pense que tout est plié à 15 ans...
Un de mes premiers élèves a arrêté les études en fin d e seconde, sans rien dans les poches. Comme il dessinait tout le temps et qu'il passait son temps à se faire virer de cours notamment du mien parce qu'il s'emm... comme pas deux, on lui a dit " au revoir",; il n'a été repris nul part, voilà il a continué à dessiner. Voilà. Maintena ila son agence de conception de sites internets, il fait des expos de temps en temps, on le voit dans quelques magazines spécialisé. On a repris contact via FB il me dit mais monsieur vous m'acceptez ?? réponse : oui, vous m'avez été parfois insupportable pendant un an, mais bon... ca me fait plaisir de voir que vous réussissez... Et puis je vois qu'il passe le bac par équivalence, qu'il lit pas mal de bouquins d'Histoire, justement et que et que..
Voilà. On est pas des êtres figés. Etre un petit c... ignorant durant l'adolescence ne préjuge de pas grand chose pour l'avenir.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- JennyMédiateur
Hmm j'ai les mêmes en cours particuliers :
- soit la matière n'est pas la bonne : quand c'est leçon sur les nombres relatifs en français, je repère tout de suite. quand c'est un numéro d'exo, c'est moins évident.
- soit la page, le numéro n'est pas bon
- soit il manque la moitié des devoirs
- soit ils ont perdu la feuille d'exo, soit il manque la fin du cours : ben oui, ça a sonné (suis-je bête) voire ça a sonné, après j'aurai été en retard pour ton cours (ben voyons :lol: )
- et aussi le mythique : on m'a volé mon cahier, mon livre d'anglais...
(mais j'ai aussi des élèves trop mignonnes :etoilecoeur: qui bossent)
- soit la matière n'est pas la bonne : quand c'est leçon sur les nombres relatifs en français, je repère tout de suite. quand c'est un numéro d'exo, c'est moins évident.
- soit la page, le numéro n'est pas bon
- soit il manque la moitié des devoirs
- soit ils ont perdu la feuille d'exo, soit il manque la fin du cours : ben oui, ça a sonné (suis-je bête) voire ça a sonné, après j'aurai été en retard pour ton cours (ben voyons :lol: )
- et aussi le mythique : on m'a volé mon cahier, mon livre d'anglais...
(mais j'ai aussi des élèves trop mignonnes :etoilecoeur: qui bossent)
- DionysosFidèle du forum
Désolé pour les fautes de frappe... Mon bureau est encombré... de cours/bouquins/copies...
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- neomathÉrudit
Bien d'accord. Sauf que :Dionysos a écrit:
Je reste persuadé qu'il y a toujours eu des cancres, des tire au flanc, des jmenfoutistes, des ados dépressifs, des mal dans leur peau, ou de grosses feignasses - dont j'étais assidûment, d'ailleurs.
Jusque dans les années 80 (en gros) un gamin à qui l'école ne réussissait pas la quittait pour aller voir ailleurs. Il trouvait alors du travail dans les usines, les fermes, qui à l'époque manquaient de bras. Pour ceux qui restaient, un diplôme quel qu'il soit était la garantie d'un travail qualifié et de la considération sociale qui va avec.
Le monde que je viens de décrire a sombré corps et bien avec l'apparition du chômage de masse et ce que Viviane Forrester a si bien nommé "l'horreur économique". Et nous en payons les conséquences dans nos classes. Comment espérer avoir des gamins motivés par les études dans un monde où des bac+5 sont obligés de travailler gratuitement pendant des mois pour espérer décrocher, peut être un CDD au SMIC ?
- DionysosFidèle du forum
D'accord. Donc regarder le gamin de manière acariâtre comme je peux parfois voir certains collègues le faire et le faire comprendre au gamin ca ne sert pas à grand chose sinon à se faire du mal à soi comme au gamin d'ailleurs.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- neomathÉrudit
En ce qui me concerne j'applique une règle simple :Dionysos a écrit:D'accord. Donc regarder le gamin de manière acariâtre comme je peux parfois voir certains collègues le faire et le faire comprendre au gamin ca ne sert pas à grand chose sinon à se faire du mal à soi comme au gamin d'ailleurs.
1) Pour tout ce que l'élève fait, je ne mâche pas mes mots, ni à l'écrit ni à l'oral. Dire ou écrire qu'un gamin est insolent ou ne fait aucun travail ne me dérange pas.
2) Pour ce que l'élève est ou sera, là c'est l'abstinence totale. Pour une raison bien simple : je n'en sais rien. Je me garde donc bien de dire ou d'écrire qu'un gamin est paresseux ou qu'il n'arrivera à rien dans la vie.
- DionysosFidèle du forum
On est d'accord.neomath a écrit:En ce qui me concerne j'applique une règle simple :Dionysos a écrit:D'accord. Donc regarder le gamin de manière acariâtre comme je peux parfois voir certains collègues le faire et le faire comprendre au gamin ca ne sert pas à grand chose sinon à se faire du mal à soi comme au gamin d'ailleurs.
1) Pour tout ce que l'élève fait, je ne mâche pas mes mots, ni à l'écrit ni à l'oral. Dire ou écrire qu'un gamin est insolent ou ne fait aucun travail ne me dérange pas.
2) Pour ce que l'élève est ou sera, là c'est l'abstinence totale. Pour une raison bien simple : je n'en sais rien. Je me garde donc bien de dire ou d'écrire qu'un gamin est paresseux ou qu'il n'arrivera à rien dans la vie.
J'applique une règle supplémentaire : trouver les 5% de positif et quand les 95% de négatif me polluent trop la vue essayer de me concentrer plus dessus. Je n'y arrive pas souvent ;-)
- InvitéOHabitué du forum
Mais qui "regarde les gamins de manière acariâtre". Nous constatons une situation, à laquelle nous sommes confrontés tous les jours. Les élèves ne savent tout simplement pas comment se comporter.
Passons sur l'insolence et la mauvaise foi, voire l'agressivité, ce n'était pas le sujet du topic, mais beaucoup d'élèves ne travaillent pas, ne se rendent pas compte de tout ce qui est fait pour eux et se fichent royalement de leurs études et s'imaginent tout savoir, et surtout savoir mieux que nous, lorsque leur niveau est tout simplement à pleurer et leur comportement puéril. C'est désagréable pour nous sur le moment, mais les conséquences à long terme sont plus grave pour eux et , si vous me passez un peu de grandiloquence pour la société à venir;
Ne nous sert pas le cliché de l'adolescent "être en devenir". Est-ce que tu veux devenir IPR ou CDE? Ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
Passons sur l'insolence et la mauvaise foi, voire l'agressivité, ce n'était pas le sujet du topic, mais beaucoup d'élèves ne travaillent pas, ne se rendent pas compte de tout ce qui est fait pour eux et se fichent royalement de leurs études et s'imaginent tout savoir, et surtout savoir mieux que nous, lorsque leur niveau est tout simplement à pleurer et leur comportement puéril. C'est désagréable pour nous sur le moment, mais les conséquences à long terme sont plus grave pour eux et , si vous me passez un peu de grandiloquence pour la société à venir;
Ne nous sert pas le cliché de l'adolescent "être en devenir". Est-ce que tu veux devenir IPR ou CDE? Ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
- Avril69Neoprof expérimenté
Entièrement d'accord !!! Je trouve cette attitude est très saine pour toi comme pour tes élèves. Cette ligne, tu l'as toujours eue ?neomath a écrit:
En ce qui me concerne j'applique une règle simple :
1) Pour tout ce que l'élève fait, je ne mâche pas mes mots, ni à l'écrit ni à l'oral. Dire ou écrire qu'un gamin est insolent ou ne fait aucun travail ne me dérange pas.
2) Pour ce que l'élève est ou sera, là c'est l'abstinence totale. Pour une raison bien simple : je n'en sais rien. Je me garde donc bien de dire ou d'écrire qu'un gamin est paresseux ou qu'il n'arrivera à rien dans la vie.
- DionysosFidèle du forum
Avoir un comportement puéril est assez normal pour un adolescent ; on peut assez difficilement lui demander d'avoir un comportement d'adulte.
Qu'ils ne se rendent pas compte de ce qui est fait pour eux, c'est assez normal aussi, et puis après tout ca n'est pas là le problème, moins que tu attendes de tes élèves qu'ils viennent en te vénérant et en te remerciant d'avoir fait un cours parfait ?
Au collège j'étais persuadé que les profs arrivaient et faisaient leurs cours les mains dans les poches, qu'ils savaient tout sur tout, et qu'un bon prof c'était celui qui pouvait répondre à toutes les questions.
Concernant les cancres tu peux lire le "Journal d'un instituteur de campagne" d'Yvon Collin, récit de son expérience dans un village très reculé du Cantal dans les années 60 : inceste, violence, élèves peu présents, acculturation, inspecteur déconnecté de la réalité, tout y est.
Et ses élèves ne parlaient pas français pour certains.
Après je reste persuadé que tant que l'école pensera sincèrement qu'un gamin peut passer ne serait que 5 heures par jour le cul vissé sur une chaise à se taire et à ingurgiter un cours qui parfois les dépasse où à faire des tâches dont il ne voit pas un intérêt immédiat... alors que l'école véhicule des valeurs qui sont de plus en plus contestées par la société, dans un monde ou tout se discute et ou la parole du prof est mise en concurrence avec celle de la télé ou de ce qu'on peut trouver sur internet, leur demander cela nécessite, en effet, un effort peut-être plus important.
J'ai aussi dans mes proches des profs à a retraite qui me racontent comment certains se faisaient bordélisé... dans les années 60. Voire tout cela comme un phénomène nouveau des jeunes de maintenant... non.
"Les Choristes", c'est un film, pas un docu-fiction...
Qu'ils ne se rendent pas compte de ce qui est fait pour eux, c'est assez normal aussi, et puis après tout ca n'est pas là le problème, moins que tu attendes de tes élèves qu'ils viennent en te vénérant et en te remerciant d'avoir fait un cours parfait ?
Au collège j'étais persuadé que les profs arrivaient et faisaient leurs cours les mains dans les poches, qu'ils savaient tout sur tout, et qu'un bon prof c'était celui qui pouvait répondre à toutes les questions.
Concernant les cancres tu peux lire le "Journal d'un instituteur de campagne" d'Yvon Collin, récit de son expérience dans un village très reculé du Cantal dans les années 60 : inceste, violence, élèves peu présents, acculturation, inspecteur déconnecté de la réalité, tout y est.
Et ses élèves ne parlaient pas français pour certains.
Après je reste persuadé que tant que l'école pensera sincèrement qu'un gamin peut passer ne serait que 5 heures par jour le cul vissé sur une chaise à se taire et à ingurgiter un cours qui parfois les dépasse où à faire des tâches dont il ne voit pas un intérêt immédiat... alors que l'école véhicule des valeurs qui sont de plus en plus contestées par la société, dans un monde ou tout se discute et ou la parole du prof est mise en concurrence avec celle de la télé ou de ce qu'on peut trouver sur internet, leur demander cela nécessite, en effet, un effort peut-être plus important.
J'ai aussi dans mes proches des profs à a retraite qui me racontent comment certains se faisaient bordélisé... dans les années 60. Voire tout cela comme un phénomène nouveau des jeunes de maintenant... non.
"Les Choristes", c'est un film, pas un docu-fiction...
- Avril69Neoprof expérimenté
C'est donc plus une question de lieu que d'époque...
- DionysosFidèle du forum
Sans doute : de lieu, de classe sociale, de relation à l'autorité...
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- InvitéOHabitué du forum
Si le cours les dépasse, alors peut être serait il préférable, pour eux, pour nous tous, qu'il aillent suivre une voie qui leur convienne mieux. Et je suis d'accord avec toi, faisons confiance à l'avenir, ils auront toute leur vie pour se développer, "réussir" quoi que ce mot veuille dire, de toute façon ils ne peuvent guère régresser, mais je m'avance un peu.
La puérilité est normale chez les enfants. A l'adolescence, on est censé avoir gagné en maturité et avoir laissé derrière soi les fous rires incontrôlables qui durent toute l'heure, parfois agrémentés de roulades sur le sol(authentique), les imitations d'animaux, les crises de nerfs soudaines et pour des motifs non identifiés, j'en passe.
C'est la complaisance de l'institution scolaire à l'égard des élèves non travailleurs qui est démoralisante et toutes ces fictions dont tu te fais l'écho. Ça y est, j'y suis: tu veux être formateur en IUFM, tu répètes si fidèlement toutes les salades qu'on nous y sert.
Non, je ne m'attend pas à être vénéré, mais j'attends du respect, une ambiance de cours propice au travail. J'ai des connaissances à transmettre, des connaissances qu'ils n'ont pas, et leurs contestations systématiques, absurdes, stupides, malgré la faiblesse de leur niveau, empêche toute transmission.
La puérilité est normale chez les enfants. A l'adolescence, on est censé avoir gagné en maturité et avoir laissé derrière soi les fous rires incontrôlables qui durent toute l'heure, parfois agrémentés de roulades sur le sol(authentique), les imitations d'animaux, les crises de nerfs soudaines et pour des motifs non identifiés, j'en passe.
C'est la complaisance de l'institution scolaire à l'égard des élèves non travailleurs qui est démoralisante et toutes ces fictions dont tu te fais l'écho. Ça y est, j'y suis: tu veux être formateur en IUFM, tu répètes si fidèlement toutes les salades qu'on nous y sert.
Non, je ne m'attend pas à être vénéré, mais j'attends du respect, une ambiance de cours propice au travail. J'ai des connaissances à transmettre, des connaissances qu'ils n'ont pas, et leurs contestations systématiques, absurdes, stupides, malgré la faiblesse de leur niveau, empêche toute transmission.
- InvitéOHabitué du forum
Oh, et merci pour tes conseils de lecture; Une chose n'a pas changé alors depuis les années soixante: certains ne parlent toujours pas français.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Dionysos a écrit:On est d'accord.neomath a écrit:En ce qui me concerne j'applique une règle simple :Dionysos a écrit:D'accord. Donc regarder le gamin de manière acariâtre comme je peux parfois voir certains collègues le faire et le faire comprendre au gamin ca ne sert pas à grand chose sinon à se faire du mal à soi comme au gamin d'ailleurs.
1) Pour tout ce que l'élève fait, je ne mâche pas mes mots, ni à l'écrit ni à l'oral. Dire ou écrire qu'un gamin est insolent ou ne fait aucun travail ne me dérange pas.
2) Pour ce que l'élève est ou sera, là c'est l'abstinence totale. Pour une raison bien simple : je n'en sais rien. Je me garde donc bien de dire ou d'écrire qu'un gamin est paresseux ou qu'il n'arrivera à rien dans la vie.
J'applique une règle supplémentaire : trouver les 5% de positif et quand les 95% de négatif me polluent trop la vue essayer de me concentrer plus dessus. Je n'y arrive pas souvent ;-)
Cela me rappelle une étude faite il y a quelques années en arrière (sais plus si c'était ici ou aux USA) sur une expérience menée par des enseignants avec leurs classes "difficiles" (à faire travailler): ils s'étaient concertés pour déterminer comment améliorer les choses après avoir essayé tout le reste en vain: bref ils avaient d'un commun accord choisi d'attendre toujours le meilleur des élèves, et avaient remarqué, au bout d'un certain temps à pratiquer vertueusement cette espérance active, que leur "foi" (?) confiante et persévérante avait fini par payer et que le niveau et l'intérêt des élèves avait réellement progressé...
Je le pratique moi-même parfois (mais juste quand j'y pense, à bout de ras le bol) et au moins ça n'empire pas la situation.. L'espoir fait vivre
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- Invité19Esprit sacré
avec ma classe difficile, à force de garder une attitude bienveillante avec les élèves de façon individuelle (avec la classe en tant que groupe ça restait toujours désagréable et conflictuel), le pp et moi même avons remarqué de réels progrès dans l'attitude.
bon, lundi, après plusieurs semaines plus calmes, ils étaient à nouveau horribles... et peut être que ça n'a rien à voir avec notre action. Mais enfin, j'ai eu l'impression tout de même que ça avait pu jouer.
bon, lundi, après plusieurs semaines plus calmes, ils étaient à nouveau horribles... et peut être que ça n'a rien à voir avec notre action. Mais enfin, j'ai eu l'impression tout de même que ça avait pu jouer.
- DionysosFidèle du forum
Justinien a écrit:Si le cours les dépasse, alors peut être serait il préférable, pour eux, pour nous tous, qu'il aillent suivre une voie qui leur convienne mieux. Et je suis d'accord avec toi, faisons confiance à l'avenir, ils auront toute leur vie pour se développer, "réussir" quoi que ce mot veuille dire, de toute façon ils ne peuvent guère régresser, mais je m'avance un peu.
La puérilité est normale chez les enfants. A l'adolescence, on est censé avoir gagné en maturité et avoir laissé derrière soi les fous rires incontrôlables qui durent toute l'heure, parfois agrémentés de roulades sur le sol(authentique), les imitations d'animaux, les crises de nerfs soudaines et pour des motifs non identifiés, j'en passe.
C'est la complaisance de l'institution scolaire à l'égard des élèves non travailleurs qui est démoralisante et toutes ces fictions dont tu te fais l'écho. Ça y est, j'y suis: tu veux être formateur en IUFM, tu répètes si fidèlement toutes les salades qu'on nous y sert.
Non, je ne m'attend pas à être vénérée, mais j'attends du respect, une ambiance de cours propice au travail. J'ai des connaissances à transmettre, des connaissances qu'ils n'ont pas, et leurs contestations systématiques, absurdes, stupides, malgré la faiblesse de leur niveau, empêche toute transmission.
1. Je n'ai qu'assez peu mis les pieds à l'IUFM, étant passé par la petite porte maitre-aux', et contractuel, et je n'envisage même pas de faire toute ma carrière dans l'EN, vois-tu.
2. Si tu veux continuer à venir en cours la boule au ventre et sans jamais distancier ni relativiser, libre à toi. Je cotise pour tes antidépresseurs futurs.
3. Tu étais très bonne à l'école, tu écoutais les profs et tu faisais tous tes devoirs. Bien. Etait-ce le cas de toute ta classe ? On ne doit pas être loin du même âge, je me souviens de profs partis en pleurant au milieu du cours, d'autres qui pètent un cable... Pourtant j'étais dans un lycée correct... Je me souviens des lamentations de ma prof de latin parce qu'avec une copine on rigolait comme des loutres pendant toute l'heure : comme ma mère bossait dans la librairie du coin, elle venait se plaindre quand elle achetait ses livres - il ne fait rien en cours, gnagnagna. Et a ma mère je lui disais : pourquoi me fais-tu subir ca ?? Le latin ?? La prof est odieuse, elle pass l'heure à nous crier dessus - elle m'avait même mit un zéro parce que j'avais écrit en turquoise et non pas en bleu foncé, véridique - je ne voyais absolument pas en quoi connaître les déclinaisons pourrait m'être utile pour "plus tard". Donc le minimum syndical pour pas être ennuyé.
4. Sinon je vois tout à fait le tableau : plongée dans tes études, tu as réussi un concours exigeant qui t' a demandé beaucoup de travail. Tu te retrouves prise dans la grande machine de l'EN et là, affectation que tu n'as pas souhaité, grand bidouillage, et là, après avoir préparé l'été à préparer tes belles séquences avec des séances types bien calibrées pour 55 minutes de cours, tu t'es aperçu que les 6e B, un lundi de septembre, étudier la Chine des Hans, non, ca ne les branchait pas tous, malgré ta bonne volonté. Mais comme toi tu penses que c'est essentiel et primordial, tu prends pour des benêts les gosses qui te disent - de manière impolie, déplacée, insolente, tout ce que tu veux - que ce que tu leurs sers, ils n'y goûtent rien.
J'ai vu des gamins, qui a 17 ans, ne savaient pas écrire - a proprement parler : 30 minutes pour rédiger 3 lignes avec un nombre incalculable de fautes. Et pourtant scolarisés, et suivi par psy et éducateurs et soutien et tout le tintouin. Et on leur fait miroiter des trucs impossibles. J'en veux a qui ? A la gamine, qui ne comprenait rien à rien de ce qu'on lui racontait toute la journée ? Où à l'institution qui ne sait pas / ne veut pas prendre en charge ce type d'élèves. Dans la SEGPA ou je fais cours quelques heures / semaine, le nombre d'élève se réduit d'année en année, non pas qu'il y aie moins de cas, mais parce qu'on les oriente dans des classes générales. J'enveux à qui ? à l'école ? Ou au gamin, qui n'a pas les capacités de se tenir correctement parce qu'il ne peut pas tout simplement suivre cet enseignement ?
Je te souhaite beaucoup de courage.
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- DionysosFidèle du forum
Oiseau phenix a écrit:avec ma classe difficile, à force de garder une attitude bienveillante avec les élèves de façon individuelle (avec la classe en tant que groupe ça restait toujours désagréable et conflictuel), le pp et moi même avons remarqué de réels progrès dans l'attitude.
bon, lundi, après plusieurs semaines plus calmes, ils étaient à nouveau horribles... et peut être que ça n'a rien à voir avec notre action. Mais enfin, j'ai eu l'impression tout de même que ça avait pu jouer.
Idem. J'ai beaucoup moins de bavardages et autres depuis que j'essaie d'avoir cette attitude. Dès que je relâche... ca repart.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Ben oui puisque je vous le dis que ça marche ce système (je l'ai beaucoup utilisé quand j'étais en ZEP/zone sensible lyonnaise)... mais le problème c'est que dans l'idéal il faudrait que toute l'équipe enseignante agisse dans cette optique..seul(e) c'est plus dur à tenir... et cela explique peut-être pourquoi ils dérapent à nouveau maintenant.. si tous les profs ne vont pas dans la même bienveillante attitude..
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- HannibalHabitué du forum
Oiseau phenix a écrit:avec ma classe difficile, à force de garder une attitude bienveillante avec les élèves de façon individuelle (avec la classe en tant que groupe ça restait toujours désagréable et conflictuel), le pp et moi même avons remarqué de réels progrès dans l'attitude.
Voilà.
Côté discipline, s'en prendre à la classe dans son ensemble ne mène pas à grand chose, on ne le dira jamais assez, et même si ça peut ramener le calme quelques instants, ça n'apporte rien de bon sur la durée avec des classes agitées.
D'abord parce que personne ne prend pour soi des reproches collectifs : chacun se cache derrière le groupe.
Ensuite parce que ça soude la classe, et que le groupe se sent alors plus fort que le prof, dont chacun comprend très bien qu'il aboie dans le vide parce qu'il ne sait plus où donner de la tête.
Donc oui, c'est aux individus qu'il faut s'adresser, si l'on veut les responsabiliser, parce que les élèves ne demandent souvent pas mieux que d'être distingués du groupe et de faire l'objet d'une exigence et d'une attention particulière de la part du prof.
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