changement de matière : de professeur de lettres à documentaliste

Ben voilà, c'est le problème...j'aimerais avoir une expérience en documentation avant de tenter. Et puis j'attends aussi d'être dans le bon département puisqu'on a un bonus de 1000 points pour rester dans le département où on était en poste avant de passer le concours. Avoir 1000 points pour rester ici, NON MERCI!! Donc je suis coincée pour le moment pour le concours.

Mais cela ne vous empêche pas de tenter des expériences en C.D.I histoire de cumuler des points pour un futur concours, je ne sais pas si vous connaissez certains sites de "culture pro" mais vous inscrire sur une liste de diffusion comme celle de Savoirs CDI pourrait vous donner quelques éléments concrets. N'hésitez pas non plus à passer par les syndicats, ils seront à même de vous expliquer comment cela fonctionne spécifiquement sur votre zone d'affectation.
Je vais tenter une question crétine , c'est vraiment le boulot en lui-même qui vous gonfle ou les conditions dans lesquelles vous les exercez (zone difficile / TZariat...) parce qu'un changement de poste dans un "bahut normal" peut vous donner parfois l'impression de revivre (ça arrive même aux docs).
De surcroît, les enseignants disciplinaires idéalisent parfois notre boulot qui peut se révéler répétitif et usant à terme (en gros si vous avez l'impression d'avoir fait le tour de la question dans votre job , ben ce sera encore plus vite le cas en doc, et ce ne sont pas les méandres d'e-sidoc ou BCDI qui vous occuperont bien longtemps... Malheureusement ! ).

Je n'idéalise aucun boulot. Tout ce que je sais, c'est que je vomis l'espagnol aujourd'hui et qu'il faut que ça cesse.

Bon ben , je crois que c'est clair alors !  Mon conseil, les syndicats, pour les subtilités et les  méandres de la reconversion (cela inclut le mode d'emploi pour les demandes de stage) dans votre coin  (car encore une fois , cela varie infiniment d'une académie à l'autre).

Moi je ne suis pas tout à fait dans le même cas mais presque: j'en ai de plus en plus marre de l'anglais (plus que de l'enseignement lui-même). Je n'aurais jamais cru que je dirais ça un jour.

Les documentalistes ex-profs sont quand même plutôt contentes de leur sort, ce qui ne veut pas dire que gérer un CDI soit facile, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.

C'est dingue ça, au vu de vos interventions, jamais je n'aurais cru que l'anglais vous ennuyait.
Je ne prétends pas que les collègues reconvertis n'aiment pas leur nouvelle fonction, je sais pertinemment que c'est même un soulagement pour beaucoup. Et si gérer un C.D.I n'est pas facile (j'avais bien compris que ce n'est pas ce que vous prétendiez  ), cela peut parfois se révéler ennuyeux également , vraiment... (dit la doc blasée- donc je ne sais pas si je suis la mieux à même pour présenter la fonction sous un jour favorable):| 

Comme je l'ai dit sur autre fil, tous les boulots (y compris star de la pop) ont leur lot de routine et d'ennui. L'anglais ne m'ennuie pas spécialement mais après plus de vingt ans à ne faire que ça, j'aimerais passer à autre chose (parfois), et comme beaucoup, l'idée de de devenir doc m'a traversé l'esprit.

Bon alors disons que l'inverse est vrai   , douze ans de doc me révèlent les limites de l'exercice et l'ennui, l'usure, pointent (après un énième projet lecture, un énième club,un énième cours passionnant sur la classification Dewey, une énième bataille contre certains usages du C.D.I...:lol: ), voilà pourquoi je peux sembler bien amère. Mais j'imagine qu'il en va de même pour tous. Disons que chaque fois qu'un collègue me fait part de son envie de devenir doc (ça n'arrive pas si souvent mais ça arrive), je pense invariablement à mon prof chéri d'amour de lettres modernes de lycée. Usé par les heures qu'il consacrait à la préparation de ses cours ultra chiadés, et ayant connu une paternité tardive, il passa le concours 3ème voie de doc après une formation via la Fabden (il avait obtenu un congé formation pour ce faire) pour avoir plus de temps. Et il m'a avoué avoir toujours eu la nostalgie de son premier métier par la suite, c'est pour cela que, même si je ne fais pas du cas de mon prof une généralité (et il n'était pas écoeuré par sa matière, là réside l'énorme différence, il est vrai), je pose toujours ces questions : "ne vas-tu pas le regretter ?", "sont-ce les conditions de ton enseignement ou sa nature même qui te font penser à la doc?" , j'ai conscience que cela peut sembler intrusif mais on déchante parfois lorsqu'on pratique ce boulot (non reconnaissance de ses fonctions entre autres, évolution probable du métier très préoccupante, lutte intensive pour faire sa place au sein de l'équipe...).

Ta démarche est parfaitement censée. Beaucoup d'entre nous ont certainement tendance à idéaliser le boulot de doc (de toute façon, je n'y pense plus, c'était il y a quelques années)

je ne sais pas si tu es agrégée, mais on recrute des PRAG d'espagnol en ce moment à la fac.

Dans quelle fac? De toutes façons, je ne me sens pas à la hauteur et puis l'espagnol...voilà quoi.

Lalilala, t'es-tu renseignée auprès du DRH de ton rectorat ? Il existe parfois des passerelles qu'on ignore, cela dépend des académies.

Asha Kraken a écrit:Mais cela ne vous empêche pas de tenter des expériences en C.D.I

Je me permets d'ajouter que mieux vaut faire des expériences dans plusieurs CDI (et dans différents types d'établissements) car les pratiques et le quotidien peuvent grandement varier.

Asha Kraken a écrit:Bon alors disons que l'inverse est vrai   , douze ans de doc me révèlent les limites de l'exercice et l'ennui, l'usure, pointent (après un énième projet lecture, un énième club,un énième cours passionnant sur la classification Dewey, une énième bataille contre certains usages du C.D.I...:lol: )

Certes, l'ennui peut vite pointer mais pour avoir eu d'autres vies professionnelles (dans l'EN et en dehors) avant de devenir doc je trouve quand même que nous avons une sacrée liberté et que c'est précieux. L'absence de programme et le pouvoir de monter ou non tel ou tel projet me permettent pour le moment de faire des choses différentes chaque année et perso j'y trouve mon compte.

Bonne chance, Lalilala !

lalilala a écrit:Dans quelle fac?  De toutes façons, je ne me sens pas à la hauteur et puis l'espagnol...voilà quoi.

sur Galaxie, il y a la liste.
pour la hauteur ne t'inquiète pas trop du niveau des L1-L2 et parfois L3  
Un PRAG a souvent des fonctions administratives en revanche. Faut aimer...

Caspar Goodwood a écrit:Et pas si facile le concours interne puisque le jury peut reprocher le manque d'expérience (dixit une collègue ex-PLP lettres -histoire qui est nommée en CDI mais n'a pas réussi le concours pour l'instant).

Ce n.est pas que le jury reproche le manque d'expérience, mais que les épreuves du concours demandent de l'expérience. On demande dans la réflexion perso de décrire des séquences et si on n.en a jamais faites, cela se sent que ce sont des séquences trouvées sur le net car il y manque l.analyse de ce qui a fonctionné ou pas.

De même, à l.oral, le jury pose des questions très précises et même si on est en poste en cdi, il est difficile de répondre.... Par exemple on m.a demandé comment faire sur bcdi pour sortir des statistiques....or on ne fait ça qu'une fois par an et quand je le fais, je dois chercher sur le net, car ce n.est pas quelque chose que l.on fait tous les jours sur bcdi.... Alors répondre à cette question à brûle pourpoint, sans avoir l.écran bcdi sous les yeux...

Eloah a écrit:

Asha Kraken a écrit:Mais cela ne vous empêche pas de tenter des expériences en C.D.I

Je me permets d'ajouter que mieux vaut faire des expériences dans plusieurs CDI (et dans différents types d'établissements) car les pratiques et le quotidien peuvent grandement varier.

Asha Kraken a écrit:Bon alors disons que l'inverse est vrai   , douze ans de doc me révèlent les limites de l'exercice et l'ennui, l'usure, pointent (après un énième projet lecture, un énième club,un énième cours passionnant sur la classification Dewey, une énième bataille contre certains usages du C.D.I...:lol: )

Certes, l'ennui peut vite pointer mais pour avoir eu d'autres vies professionnelles (dans l'EN et en dehors) avant de devenir doc je trouve quand même que nous avons une sacrée liberté et que c'est précieux. L'absence de programme et le pouvoir de monter ou non tel ou tel projet me permettent pour le moment de faire des choses différentes chaque année et perso j'y trouve mon compte.

Entièrement d'accord avec vous sur le premier point, mon expérience en LP (certainement la plus mortifère de ma carrière) n'a rien eu à voir avec celle en cité scolaire , en collège de banlieue et en collège de centre-ville. Le jour et la nuit mais une constante , les mésusages du C.D.I et la méconnaissance de nos fonctions.
Pour le second point, je trouve que cette "fameuse" liberté que l'on nous envie souvent est à double tranchant et je l'ai souvent évoqué lors des réunions syndicales, on est censés tout et rien faire, c'est la porte ouverte à tous les abus et je connais nombre de collègues qui ont vécu des pressions administratives lourdes pour décharger les permanences, faire de l'accueil non stop ou, au contraire, assister des collègues qui faisaient des cours en demi-groupes. Le fait que nous n'ayons pas de fonction visible et cadrée laisse libre cours à tous les délires.
J'ai connu un C.D.I sans budget, un autre sans temps de fermeture avec 80 élèves à gérer à deux, du délirium hyper compliqué à faire valoir auprès des inspections ( je peste contre le fait que nous n'ayons pas de corps d'inspection spécifique ) .
Dans l'idéal, bien sûr que la marge de manoeuvre est appréciable (bien qu'encore une fois et à titre personnel, je regrette le flou artistique autour de notre fonction qui pousse certains IPR à imaginer que nous pourrions devenir exclusivement des super secrétaires en charge des TICE et de la veille informatique  ) , le problème est que cette marge peut être bien limitée par des contraintes pires qu'un programme à respecter.

Asha Kraken, je suis pleinement d'accord avec toi, c'est ce que je sous entendais avec ma suggestion de voir plusieurs CDI et non de se limiter à un ou deux. E je suis encore plus d'accord sur le fait que nos IPR ne connaissent souvent pas grand chose à notre fonction ce qui est fort regrettable.
Contrairement à toi, je me suis ennuyée en collège à ne faire que de l'accueil et de la gestion mais c'est aussi parce qu'à chaque fois je n'étais que de passage et que j'héritais de CDI depuis longtemps à l'abandon et qui donc servaient d’annexes à la perm et c'est tout.
A présent, je suis en LP et j'ai succédé à une collègue qui a beaucoup œuvré pour donner un sens au lieu et à la personne qui le gère. Ainsi, je travaille beaucoup avec mes collègues, je participe à plusieurs projets chaque année, j'en monte moi-même certains, bref, je fais pas mal de choses différentes et ça me plaît. Du coup, mon planning quotidien étant bien plein, je refuse sans scrupule les taches qui ne me concernent pas et, de fait, on m’en propose rarement. Certes, je suis lessivée chaque soir, je ne sais pas si je tiendrai ce rythme encore des années (mais bon, rien ne m'oblige non plus à proposer des projets, on est bien d'accord) mais pour le moment je ne rêve plus de mutation (je suis pourtant à 500 km de chez moi).

On a reçu cette semaine la circulaire sur les changements de discipline. Je vais tenter ma chance (je n'ai rien à perdre) et j'aimerais bien avoir vos conseils pour la lettre de motivation...

Déja ne surtout pas noter que tu en as marre de l'enseignement de l'espagnol mais insister sur le plaisir que tu as eu à travailler avec tes eleves au cdi, développer quelques projets que tu as menés en collaboration avec le documentaliste, parler des cdi que tu as visités, des stages que tu as pu y faire etc....insister sur le fait que tu aimes beucoup travailler en interdisciplinarité ....parler des experiences interdisciplinaires dans lesquelles tu t.es investie....idd par exemple...

Si tu as une petite formation sur bcdi, l'indiquer aussi....sinon demander au doc de ton établissement s'il veut bien te montrer la base...

Bref il fautrouver que tu t'intéresses vraiment à la fonction et que tu as déjà mis un pied dedans de toi même....moi j.avais dit dans mon dossier d.oral toutes les expériences menées en tant que prof de français au cdi et également dit que j'avais visité et fait des stages dans plusieurs types de cdi différents ....collège, lycée, lp, ....

Ah...ben pour le moment, je n'ai jamais eu l'occasion de vraiment travailler au CDI et je n'ai fait aucun stage...hum ^^ (je viens de me taper 2 années de remplacements courts, donc je n'ai mis en place aucun projet et cette année, j'ai tellement de mal à m'organiser avec tous mes niveaux que je n'ai pas non plus eu l'occasion de passer par le CDI...mais je vais y réfléchir...en plus je fais de tout cette année : collège, lycée et LP).
Je vais demander aussi pour la base parce que je n'y connais rien...

Bonjour à tous,

Je remonte le topic. De mon côté, je suis prof agrégée de lettres depuis onze ans et je souhaiterais devenir prof documentaliste (et passer, donc, du corps des agrégés à celui des certifiés puisqu'il n'existe pas d'agreg en documentation). Pensez-vous que j'aie une chance d'accéder au métier par inscription sur une liste d'aptitude ? (Je ne sais pas si c'est possible avec un changement de corps). Dans tous les cas, je dois commencer par contacter mon IPR, c'est cela ? Pensez-vous que je peux commencer par lui adresser un simple mail pour lui demander des renseignements sur la procédure, ou dois-je procéder en utilisant d'emblée la voie hiérarchique ?

Un grand merci d'avance !

Bonjour
A mon avis, cela m'étonnerait qu'un inspecteur de lettres laisse partir un agrégé pour faire fonction en documentation.
Dans tous les cas, il vaut mieux utiliser la voie hiérarchique. Si jamais l'inspecteur accepte de te confier un poste en documentation, je pense que tu seras convoquée pour un entretien...mais c'est aléatoire.
Tu peux, si le coeur t'en dit, passer le capes de documentation....dans ce cas je ne sais pas trop comment cela fonctionne...certes tu vas passer d'agrégée à certifiée mais tu conserveras je pense ton indice d'agrégée....Je pense que ton salaire n'évoluera pas pendant un certain temps mais il ne baissera pas non plus....A voir avec un syndicat pour en être réellement sûre.

Après quelles sont tes motivations pour être documentaliste. Attention aussi au volume horaires: en documentation on fait 30h +6 et non 18 ou 15 heures, on ne touche pas d'isoe ni d'heures sup.

Peut-être serait-il plus utile de contacter l'inspecteur EVS?
Il y a dans certaines académies des procédures de changement de discipline (en 2-3 ans avec stage, rédaction d'un mémoire/dossier/politique documentaire) pour devenir professeur documentaliste.

Comme l'a dit menerve, penche-toi également sur ce que ça va engendrer sur ton temps de travail et ta rémunération.

menerve a écrit: en documentation on fait 30h +6

Menerve, tu peux m'expliquer le +6 ?

"Les professeurs de la discipline de documentation et les professeurs exerçant dans cette discipline sont tenus d'assurer :

- un service d'information et documentation, d'un maximum de trente heures hebdomadaires.

Ce service peut comprendre, avec accord de l'intéressé, des heures d'enseignement. Chaque heure d'enseignement est décomptée pour la valeur de deux heures pour l'application du maximum de service prévu à l'alinéa précédent ;

- six heures consacrées aux relations avec l'extérieur qu'implique l'exercice de cette discipline."

Décret n° 2014-940 du 20 août 2014 sur les ORS

Merci !

Bonjour,

Et merci beaucoup pour vos éclairages !

Je souhaite devenir professeur documentaliste car je souhaite continuer à travailler en lien avec les livres, tout en ayant une relation différente avec les élèves que celle qu'offre mon statut de professeur de français. J'aime les élèves, j'ai de bonnes relations avec eux, mais le rapport un peu "frontal" qui est le coeur du métier de prof de lettres (et qui fait partie du métier de prof documentaliste, mais qui n'en est qu'une des facettes), ne m'a jamais vraiment convenu. Par ailleurs, de nombreux échanges avec la prof documentaliste de mon collège, passionnée par son travail, m'ont convaincue.

Effectivement, je ne sais pas si je peux y arriver par la voie de la liste d'aptitude, en étant agrégée c'est peut-être moins facile étant donné que ça implique un changement de corps.

En ce qui concerne le nombre d'heures à passer au sein de l'établissement quand on est doc, et à consacrer à son travail (les 30h + 6),j'en suis bien consciente oui, mais cela n'est pas un frein pour moi.

Au niveau du salaire, je me suis renseignée aussi, effectivement si je deviens doc je conserverai mon point d'indice actuel, en revanche mon salaire n'augmentera plus jusqu'à ce que mon ancienneté corresponde à ce point d'indice (jusqu'à quasiment la fin de la carrière donc). J'en ai bien conscience mais c'est un choix mûrement réfléchi, le salaire n'a jamais été ma motivation première, j'en ai par ailleurs longuement discuté en famille, il n'y a vraiment aucun frein pour mon mari et moi à ce niveau là.

Voilà pour les questions que vous me posiez. Je vais maintenant me renseigner plus précisément sur les procédures administratives pour demander à être inscrite sur liste d'aptitude, l'inspecteur ne trouvera peut-être pas cela cohérent, mais je peux toujours essayer.