- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Bonsoir,
J'ai fait une expérience un peu étrange avec les 6e que j'ai en soutien. Je me dis que je peux bien vous la faire partager.
Vendredi dernier, je suis arrivé devant mes 6e sans avoir trop préparé un cours qui devait les aider à réviser les temps composés. Il faisait chaud, ils étaient fatigués (ce cours d'accompagnement en dernière heure du vendredi, quelle idée...), j'étais fatigué... J'ai improvisé un pendu : un pendu, oui, mais seulement avec des verbes conjugués au passé composé, au plus-que-parfait, au passé antérieur ou au futur antérieur.
Comme je m'y attendais, ils ont eu du mal au début à se défaire de l'exemple que je leur avais donné : j'ai écris "J'avais été", et les premiers à passer ont repris le même pronom, le même temps, le même auxiliaire... J'ai eu peur aussi que les bourreaux ne perdent sans cesse eux-mêmes en proposant des verbes qui se révéleraient être mal conjugués.
Il y a eu des fautes, au début... puis elles ont disparu. Première surprise. Seconde surprise : ils se sont vite émancipés et ont joué avec tous les temps, sauf le passé composé, qu'ils boudaient parce que trop facile.
Et justement, ils ont trouvé tout trop facile : personne ne parvenait à pendre sa victime. Alors ils se sont mis à chercher les verbes les plus compliqués, j'ai eu droit à des tentatives toujours plus audacieuses de verbes conjugués au passé antérieur en nous et vous. Une élève dyslexique et boudeuse, qui s'ennuie profondément en soutien, a remporté la victoire sur un verbe assez rare et plutôt compliqué, je pense, dans l'esprit d'un 6e, mais que j'ai malheureusement oublié... Je constatais aussi qu'ils acquéraient de nombreux réflexes. Ils cherchaient à reconnaître le plus vite possible le temps de l'auxiliaire pour en déduire la terminaison, notamment.
Alors bon, je suis tiraillé d'un côté par la culpabilité d'avoir proposé un cours de soutien un peu soft, traditionnellement réservé au vendredi-qui-précède-les-vacances-et-plus-rien-n'est-faisable, et l'impression que ça a été profitable. Mais peut-être que je ne constaterai aucune amélioration dans les prochaines évaluations... Je ne sais pas si elles sont fiables pour mesurer les progrès, j'ai l'impression que beaucoup d'élèves faibles ont aussi une sorte de manque de souplesse d'esprit, qui les empêche de réussir ailleurs que dans les exercices qu'ils savent faire (je crois le constater parce que mes élèves, y compris les plus faibles, adorent les exercices en ligne que je leur propose pour réviser, mais n'améliorent pas vraiment leurs résultats). Enfin voilà, en attendant, je vous livre mon expérience en espérant récolter vos avis et conseils.
J'ai fait une expérience un peu étrange avec les 6e que j'ai en soutien. Je me dis que je peux bien vous la faire partager.
Vendredi dernier, je suis arrivé devant mes 6e sans avoir trop préparé un cours qui devait les aider à réviser les temps composés. Il faisait chaud, ils étaient fatigués (ce cours d'accompagnement en dernière heure du vendredi, quelle idée...), j'étais fatigué... J'ai improvisé un pendu : un pendu, oui, mais seulement avec des verbes conjugués au passé composé, au plus-que-parfait, au passé antérieur ou au futur antérieur.
Comme je m'y attendais, ils ont eu du mal au début à se défaire de l'exemple que je leur avais donné : j'ai écris "J'avais été", et les premiers à passer ont repris le même pronom, le même temps, le même auxiliaire... J'ai eu peur aussi que les bourreaux ne perdent sans cesse eux-mêmes en proposant des verbes qui se révéleraient être mal conjugués.
Il y a eu des fautes, au début... puis elles ont disparu. Première surprise. Seconde surprise : ils se sont vite émancipés et ont joué avec tous les temps, sauf le passé composé, qu'ils boudaient parce que trop facile.
Et justement, ils ont trouvé tout trop facile : personne ne parvenait à pendre sa victime. Alors ils se sont mis à chercher les verbes les plus compliqués, j'ai eu droit à des tentatives toujours plus audacieuses de verbes conjugués au passé antérieur en nous et vous. Une élève dyslexique et boudeuse, qui s'ennuie profondément en soutien, a remporté la victoire sur un verbe assez rare et plutôt compliqué, je pense, dans l'esprit d'un 6e, mais que j'ai malheureusement oublié... Je constatais aussi qu'ils acquéraient de nombreux réflexes. Ils cherchaient à reconnaître le plus vite possible le temps de l'auxiliaire pour en déduire la terminaison, notamment.
Alors bon, je suis tiraillé d'un côté par la culpabilité d'avoir proposé un cours de soutien un peu soft, traditionnellement réservé au vendredi-qui-précède-les-vacances-et-plus-rien-n'est-faisable, et l'impression que ça a été profitable. Mais peut-être que je ne constaterai aucune amélioration dans les prochaines évaluations... Je ne sais pas si elles sont fiables pour mesurer les progrès, j'ai l'impression que beaucoup d'élèves faibles ont aussi une sorte de manque de souplesse d'esprit, qui les empêche de réussir ailleurs que dans les exercices qu'ils savent faire (je crois le constater parce que mes élèves, y compris les plus faibles, adorent les exercices en ligne que je leur propose pour réviser, mais n'améliorent pas vraiment leurs résultats). Enfin voilà, en attendant, je vous livre mon expérience en espérant récolter vos avis et conseils.
- BrunettiNiveau 6
Peux-tu nous expliquer précisément comment tu as procédé?(j'ai ATP demain et me laisserais bien tenter)
- PointàlaligneExpert
C'est totalement inattendu !
Penses-tu le refaire avec ce groupe ?
Pourras-tu nous dire si tu constates une évolution - de leurs résultats en conjugaison, ou de leur aisance à l'écrit ?
Merci pour cette idée.
Penses-tu le refaire avec ce groupe ?
Pourras-tu nous dire si tu constates une évolution - de leurs résultats en conjugaison, ou de leur aisance à l'écrit ?
Merci pour cette idée.
- User5899Demi-dieu
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Bonsoir,
J'ai fait une expérience un peu étrange avec les 6e que j'ai en soutien. Je me dis que je peux bien vous la faire partager.
Vendredi dernier, je suis arrivé devant mes 6e sans avoir trop préparé un cours qui devait les aider à réviser les temps composés. Il faisait chaud, ils étaient fatigués (ce cours d'accompagnement en dernière heure du vendredi, quelle idée...), j'étais fatigué... J'ai improvisé un pendu : un pendu, oui, mais seulement avec des verbes conjugués au passé composé, au plus-que-parfait, au passé antérieur ou au futur antérieur.
Comme je m'y attendais, ils ont eu du mal au début à se défaire de l'exemple que je leur avais donné : j'ai écris "J'avais été", et les premiers à passer ont repris le même pronom, le même temps, le même auxiliaire... J'ai eu peur aussi que les bourreaux ne perdent sans cesse eux-mêmes en proposant des verbes qui se révéleraient être mal conjugués.
Il y a eu des fautes, au début... puis elles ont disparu. Première surprise. Seconde surprise : ils se sont vite émancipés et ont joué avec tous les temps, sauf le passé composé, qu'ils boudaient parce que trop facile.
Et justement, ils ont trouvé tout trop facile : personne ne parvenait à pendre sa victime. Alors ils se sont mis à chercher les verbes les plus compliqués, j'ai eu droit à des tentatives toujours plus audacieuses de verbes conjugués au passé antérieur en nous et vous. Une élève dyslexique et boudeuse, qui s'ennuie profondément en soutien, a remporté la victoire sur un verbe assez rare et plutôt compliqué, je pense, dans l'esprit d'un 6e, mais que j'ai malheureusement oublié... Je constatais aussi qu'ils acquéraient de nombreux réflexes. Ils cherchaient à reconnaître le plus vite possible le temps de l'auxiliaire pour en déduire la terminaison, notamment.
Alors bon, je suis tiraillé d'un côté par la culpabilité d'avoir proposé un cours de soutien un peu soft, traditionnellement réservé au vendredi-qui-précède-les-vacances-et-plus-rien-n'est-faisable, et l'impression que ça a été profitable. Mais peut-être que je ne constaterai aucune amélioration dans les prochaines évaluations... Je ne sais pas si elles sont fiables pour mesurer les progrès, j'ai l'impression que beaucoup d'élèves faibles ont aussi une sorte de manque de souplesse d'esprit, qui les empêche de réussir ailleurs que dans les exercices qu'ils savent faire (je crois le constater parce que mes élèves, y compris les plus faibles, adorent les exercices en ligne que je leur propose pour réviser, mais n'améliorent pas vraiment leurs résultats). Enfin voilà, en attendant, je vous livre mon expérience en espérant récolter vos avis et conseils.
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