Quel récit d'enfance/adolescence en 3ème ? Le blé en herbe ??

sérafina a écrit:Je tenterais bien (ça fait au moins deux ans que ça me tient, cette idée) ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, ou L'attrape coeur. Il faudrait que je les relise.

Avec une bonne classe alors, parce que ce n'est pas aisé comme lecture.

Mais dans l'attrape-coeurs, il y a beaucoup de langage familier, non ? Je ne suis pas sûre d'avoir envie de le faire étudier à mes élèves, même si je l'avais lu avec beaucoup de plaisir étant ado...

Mon collège a acheté L'enfant de Vallès en série...
Je suis moyennement emballée moi.

Merci Véronique pour les titres, je vais lire ceux que je ne connais pas.
Lambeaux de Charles Juliet, j'avais travaillé dessus avec des 3e pendant ma 1ère année. Je me souviens que c'était difficile pour eux.

"Lambeaux" est un très beau récit. J'ai eu la chance d'assister à une conférence de l'auteur qui m'a même dédicacé mon exemplaire.
Toutefois je n'ai jamais tenté en classe.

Beaucoup de mes collègues font "Un secret", personnellement, même si je l'ai lu sans déplaisir, je trouve que ça manque un peu de substance pour faire un chapitre dessus, non ?

"Vipère au poing" j'adore, il faut couper/expliquer les passages sur la bourgeoisie pour que ça devienne intelligible aux plus faibles.
"L'enfant" j'adore aussi mais ils passent systématiquement à côté de l'ironie. Je leur donnais les premiers chapitres en cursive généralement.

Un Secret, pour moi, c'est l'horreur. Je sais bien que beaucoup de collègues le font, et cela me consterne. Pas tant à cause du style très plat ou de la construction toute cousue de fil blanc (Grimbert, c'est un psy, pas un écrivain, on sent que le style n'est pas son affaire). Mais parce qu'il n'a rien compris à ce qui fait le sublime du personnage de Médée. Et pour une amoureuse de Médée comme moi, c'est impardonnable. Faire découvrir Médée à travers Grimbert plutôt qu'à travers Euripide ou Corneille, c'est le meilleur moyen de passer à côté du mythe, de ce qui fait sa grandeur. Médée n'est pas une figure sacrificielle. Elle n'a rien à voir avec ce personnage fadasse qui finit par se laisser mourir parce qu'elle ne parvient jamais à s'imposer face à sa rivale. Médée, c'est la vengeance démesurée, celle qui se place à l'égal des dieux ("Medea superest" !), qui défie le destin, ne renonce jamais, qui écrase ses adversaire, jouit de leur souffrance et s'enfuit, intouchable, monstre sublime et triomphant.
Jamais œuvre littéraire n'a à ce point trahi le personnage qu'il prétend réinterpréter qu'Un Secret.

V.Marchais a écrit:Bazin, ça plaît aux bons lecteurs. Les autres trouvent ça difficile.
Colette, je ne l'ai jamais fait en OI, mais je donne régulièrement des extraits qui plaisent bien aux élèves et donnent envie à certains de lire le roman.
Sinon, penser aussi à Charles Juliet, Y. Khadra, A. Makine.

De Colette, La Chatte marchait bien aussi.

Balzac, on ne l'apprécie vraiment qu'à partir de 40/50 ans! Et je ne blague pas.

Une idée en rangeant ma bibliothèque: Nous autres les Sanchez de Catherine Paysan, paru en 1961; le narrateur parle essentiellement de sa jeunesse à la fin des années 30, on est donc dans l'époque voulue.
Je l'ai feuilleté pour me rafraichir la mémoire, cela vaut bien des auteurs plus récents, il y a des passages vraiment touchants (la confession du jeune garçon qui ment pour qu'on ne sache pas que le père est parti et la réaction du curé): un moyen d'accrocher des élèves pas très forts sans tomber dans n'importe quoi.
Mais est-ce encore disponible?