- SachatNiveau 6
Bonsoir,
je suis en train de plancher sur ma première séquence de seconde et je cherche un petit topo concis sur les théories de l'inspiration dans le travail de l'écriture. Quelqu'un peut il m'aider?
je suis en train de plancher sur ma première séquence de seconde et je cherche un petit topo concis sur les théories de l'inspiration dans le travail de l'écriture. Quelqu'un peut il m'aider?
- IphigénieProphète
enfin tu as un topo complet dans l'article "arts poétiques" de l'encyclopedia universalis....
il y en a 14 pages.En élaguant bien tu dois pouvoir tirer cinq ou six lignes compréhensibles par des secondes
il y en a 14 pages.En élaguant bien tu dois pouvoir tirer cinq ou six lignes compréhensibles par des secondes
- RuthvenGuide spirituel
J'ai quelques textes sur la question dans l'Antiquité grecque, je ne sais pas si cela te sera utile.
Extraits de la Théogonie (trad. A.Bonnafé.-Rivages Poches)
Les Muses, la vérité et l'inspiration du poète (v.22-34)
Ce sont elles qui, jadis, à Hésiode enseignèrent (™d…daxan) un beau chant (kal¾n ¢oid»n),
quand il était berger d'agneaux, au pied de l'Hélicon divin.
Et voici le langage qu'aux tout premiers moments (prètista) les déesses me tinrent,
les Muses Olympiennes, fille de Zeus porte-égide:
"Bergers couche-dehors, viles hontes vivantes, qui n'êtes rien que panse,
si nous savons dire bien des mensonges qui ont tout l'air d'être réalités (‡dmen yeÚdea poll¦ lšgein ™tÚmoisin Ðmo‹a),
nous savons, quand nous le voulons faire entendre des vérités!" (‡dmen d'eât'™qšlwmen ¢lhqša ghrÚsasqai)
Ainsi parlèrent les filles du grand Zeus dont les mots tombent juste (¢rtišpeiai);
et pour bâton, pour sceptre, elles me donnèrent un rameau de laurier florissant
qu'elles avaient cueilli, un rameau admirable, puis elles soufflèrent en moi la parole (™nšpneusan dš moi aÙd¾n)
inspirée, pour que je glorifie ce qui sera comme ce qui était, (qšspin, †na kle…oimi t£ t'™ssÒmena prÒ t'™Ònta)
m'invitant à célébrer de mes hymnes (Ømne‹n) la race des bienheureux éternels (mak£rwn gšnoj a„n ™Òntwn)
et à les chanter chaque fois elles-mêmes en premier comme en dernier lieu.
Le chant des Muses (v.35-52)
Mais qu'ai-je donc ainsi à tourner autour du chêne et du rocher?
Allons, toi! commençons par les Muses qui, pour faire plaisir à Zeus, leur père,
réjouissent de leurs hymnes son grand esprit dans l'enceinte de l'Olympe,
en disant ce qui est, ce qui sera, comme ce qui était, (e‡rousai t£ t'™Ònta t£ t'™ssÒmena prÒ t'™Ònta)
de leurs voix à l'unisson; infatigable, la parole coule à flots
de leurs bouches, bien douce; et elles rient, les demeures de leur père
Zeus au grand fracas, à la voix de lys des déesses,
tandis qu'elle se répand; elles retentissent, les cimes de l'Olympe neigeux
et les demeures des immortels! Elles, laissant s'élever leur voix d'ambroisie,
c'est la race vénérée des dieux qu'en premier lieu elles glorifient de leur chant,
depuis le commencement (™x ¢rcÁj): ceux que la Terre et le vaste Ciel enfantaient (œtikten),
comme ceux qui, de ceux-là, naquirent (™k tîn ™gšnonto) - les dieux donneurs de bienfaits;
en second lieu, elles passent à Zeus père des dieux et des hommes,
[les déesses le célèbrent de leurs hymnes au début comme à la fin de leur chant]
disant combien il l'emporte sur tous les dieux et combien sa puissance fait qu'il est le plus grand.
Et c'est encore la race des humains et des puissants Géants
qu'elles célèbrent de leurs hymnes, réjouissant ainsi l'esprit de Zeus dans l'enceinte de l'Olympe,
les Muses Olympiennes, filles de Zeus porte-égide.
Invocation aux Muses: une approche synthétique de la Théogonie (v.104-115)
Salut à vous, enfant de Zeus! Mais donnez-moi le chant de mon désir (ƒmerÒessan ¢oid»n)
et glorifiez la race sacrée des immortels éternels, (kle…ete d'¢qan£twn ƒerÕn gšnoj a„n ™Òntwn)
ceux qui naquirent (™xegšnonto) de la Terre et du Ciel étoilé
comme de la Nuit ténébreuse et ceux que nourrissait le Flot-Marin salé.
Dites comment, aux premiers temps (t¦ prîta), les dieux et la terre naquirent (gšnonto),
ainsi que les fleuves et le flot marin infini qui se gonfle et fait rage,
les étoiles resplendissantes et le vaste ciel tout en haut,
[comme ceux qui, de ceux là, naquirent (™k tîn ™gšnonto) - les dieux donneurs de bienfaits:]
comment ils se partagèrent la richesse du monde, comment ils se répartirent les honneurs revenant à chacun,
comment aussi, aux premiers temps (t¦ prîta), ils furent maîtres de l'Olympe aux mille replis.
Contez-moi cela, ô Muses qui avez demeures sur l'Olympe,
depuis le commencement, et dites ce qui, parmi eux, naquit en premier lieu (™x ¢rcÁj, kaˆ e‡paq', Óti prîton gšnet'aÙtîn)
Platon Ion 533c9-534c2 (trad.M.Canto GF): le poète, un inspiré
Sois-bien sûr que je le vois, Ion, et je vais te montrer de quoi il s'agit à mon sens. Car ce n'est pas un art - je te l'ai dit à l'instant - qui se trouve en toi et te rend capable de bien parler d'Homère. Non, c'est une puissance divine qui te met en mouvement, comme cela se produit dans la pierre qu'Euripide a nommée Magnétis, e tque la plupart des gens appellent Héraclée. Car, en réalité, cette pierre n'attire pas seulement les anneaux qui sont eux-mêmes en fer, mais elle fait aussi passer en ces anneaux une force qui leur donne le pouvoir d'exercer à leur tour le même pouvoir que la pierre. En sorte qu'il se forme parfois une très longue chaîne, une chaîne d'anneaux de fer, suspendus les uns aux autres. Mais c'est de cette pierre, à laquelle ils sont suspendus, que dépend la force mise en tous ces anneaux. C'est de la même façon que la Muse, à elle seule, transforme les hommes en inspirés du dieu. Et quand par l'intermédiaire de ces êtres inspirés, d'autres hommes reçoivent l'inspiration du dieu, eux aussi se suspendent à la chaîne! En effet, tous les poètes auteurs de vers épiques - je parle des bons poètes - ne sont pas tels par l'effet d'un art, mais c'est inspirés par le dieu et possédés par lui qu'ils profèrent tous ces beaux poèmes. La même chose se produit aussi chez les poètes lyriques, chez ceux qui sont bons. Comme les Corybantes qui se mettent à danser dès qu'ils ne sont plus en possession de leur raison, ainsi font les poètes lyriques: c'est quand ils n'ont plus leur raison qu'ils se mettent à composer ces beaux poèmes lyriques. Davantage, dès qu'ils ont mis le pied dans l'harmonie et dans le rythme, aussitôt ils sont pris de transports bacchiques et se trouvent possédés. Tout comme les Bacchantes qui vont puiser aux fleuves du miel et du lait quand elles sont possédées du dieu, mais non plus quand elles ont recouvré leur raison. C'est bien ce que fait aussi l'âme des poètes lyriques, comme ils le disent eux-mêmes. Car les poètes nous disent à nous - tout le monde sait cela -, que, puisant à des sources de miel alors qu'ils butinent sur certains jardins et vallons des Muses, ils nous en rapportent leurs poèmes lyriques et , comme les abeilles, voilà que eux aussi se mettent à voltiger. Là, ils disent la vérité. Car c'est chose légère que le poète, ailée, sacrée; il n'est pas en état de composer avant de se sentir inspiré par le dieu, d'avoir perdu la raison et d'être dépossédé de l'intelligence qui est en lui. Mais aussi longtemps qu'il garde cette possession-là, il n'ya pas un homme qui soit capable de composer une poésie ou de chanter des oracles. Or comme ce n'est pas grâce à un art que les poètes composent et énoncent tant de beautés sur les sujets dont ils traitent - non plus que toi quand tu parles d'Homère - mais que c'est par une faveur divine, chaque poète ne peut faire une belle composition que dans la voie où la Muse l'a poussé.
Hésiode Les travaux et les jours v.641-662: les Muses et la navigation
Pour toi, Persès, souviens-toi de faire chaque chose en son temps, mais surtout quand il s'agit de naviguer. En paroles vante les petits navires, mais place tes marchandises dans un grand: plus considérable est la cargaison, plus considérable sera la somme de tes profits, pourvu que les vents retiennent leurs souffles contraires. Si tu veux tourner vers le commerce ton coeur léger, échapper aux dettes et à la faim amère, je t'enseignerai (de…xw) les lois de la mer retentissante, bien qu'à vrai dire je ne m'entende ni à la navigation ni aux navires (oÜte ti nautil…hj sesofsmšnoj oÜte ti nhîn): jamais encore je ne me suis embarqué sur la vaste mer, si ce n'est pour l'Eubée, à Aulis, où jadis les Grecs attendirent la fin de la tempête, aux temps où ils avaient rassemblé une vaste armée pour aller de la Grècer sainte contre Troie aux belles femmes. C'est là que je m'embarquais pour Chalcis et les tournois du valeureux Amphidamas. Bien des prix étaient proposés par les fils du héros, et c'est alors, je puis le rappeler, qu'un hymne me donna la victoire et que je gagnai un trépied à deux anses que je consacrais aux Muses de l'Hélicon dans les lieux mêmes où, pour la première fois, elles m'avaient mis sur la route des chants harmonieux. Je n'ai pas d'autre expérience des nefs aux mille chevilles. Mais je ne t'en dirai pas moins les desseins de Zeus qui tient l'égide car les Muses m'ont appris à chanter un hymne merveilleux.
Homère Iliade II v.484-493: Invocation aux Muses avant le catalogue des vaisseaux
Dites-moi maintenant, Muses qui habitez les demeures de l'Olympe (car vous êtes déesses, vous assistez aux événements, vous les savez tous, (Øme‹j g¦r qea… ™ste p£restš te, ‡ste te p£nta) et nous, nous n'entendons que leur renommée, et ne savons rien (¹me‹j d klšoj oon ¢koÚomen oÙdš ti ‡dmen)), quels étaient les guides et les chefs des Danaens. La foule des soldats, je ne saurais la dire, ni les nommer, eussé-je dix langues, dix bouches, une voix incassable et des poumons de bronze, à moins que les Muses Olympiennes, filles de Zeus porte-égide, ne me rappellent tous ceux qui vinrent sous Ilion. Mais les chefs des vaisseaux, je les dirai, et le nombre total de ces vaisseaux.
Platon Phèdre (trad.L.Brisson GF)
245a1-8: La troisième forme de possession et de folie est celle qui vient des Muses. Lorsqu'elle saisit une âme tendre et vierge, qu'elle l'éveille et qu'elle la plonge dans une transe bacchique qui s'exprime sous formes d'odes et de poésies de toutes sortes, elle fait l'éducation de la postérité en glorifiant par milliers les exploits des anciens. Mais l'homme qui, sans avoir été saisi par cette folie dispensée par les Muses, arrive aux portes de la poésie avec la conviction que, en fin de compte, l'art suffira à faire de lui un poète, celui-là est un poète manqué; de même, devant la poésie de ceux qui sont fous, s'efface la poésie de ceux qui sont dans leur bon sens.
Extraits de la Théogonie (trad. A.Bonnafé.-Rivages Poches)
Les Muses, la vérité et l'inspiration du poète (v.22-34)
Ce sont elles qui, jadis, à Hésiode enseignèrent (™d…daxan) un beau chant (kal¾n ¢oid»n),
quand il était berger d'agneaux, au pied de l'Hélicon divin.
Et voici le langage qu'aux tout premiers moments (prètista) les déesses me tinrent,
les Muses Olympiennes, fille de Zeus porte-égide:
"Bergers couche-dehors, viles hontes vivantes, qui n'êtes rien que panse,
si nous savons dire bien des mensonges qui ont tout l'air d'être réalités (‡dmen yeÚdea poll¦ lšgein ™tÚmoisin Ðmo‹a),
nous savons, quand nous le voulons faire entendre des vérités!" (‡dmen d'eât'™qšlwmen ¢lhqša ghrÚsasqai)
Ainsi parlèrent les filles du grand Zeus dont les mots tombent juste (¢rtišpeiai);
et pour bâton, pour sceptre, elles me donnèrent un rameau de laurier florissant
qu'elles avaient cueilli, un rameau admirable, puis elles soufflèrent en moi la parole (™nšpneusan dš moi aÙd¾n)
inspirée, pour que je glorifie ce qui sera comme ce qui était, (qšspin, †na kle…oimi t£ t'™ssÒmena prÒ t'™Ònta)
m'invitant à célébrer de mes hymnes (Ømne‹n) la race des bienheureux éternels (mak£rwn gšnoj a„n ™Òntwn)
et à les chanter chaque fois elles-mêmes en premier comme en dernier lieu.
Le chant des Muses (v.35-52)
Mais qu'ai-je donc ainsi à tourner autour du chêne et du rocher?
Allons, toi! commençons par les Muses qui, pour faire plaisir à Zeus, leur père,
réjouissent de leurs hymnes son grand esprit dans l'enceinte de l'Olympe,
en disant ce qui est, ce qui sera, comme ce qui était, (e‡rousai t£ t'™Ònta t£ t'™ssÒmena prÒ t'™Ònta)
de leurs voix à l'unisson; infatigable, la parole coule à flots
de leurs bouches, bien douce; et elles rient, les demeures de leur père
Zeus au grand fracas, à la voix de lys des déesses,
tandis qu'elle se répand; elles retentissent, les cimes de l'Olympe neigeux
et les demeures des immortels! Elles, laissant s'élever leur voix d'ambroisie,
c'est la race vénérée des dieux qu'en premier lieu elles glorifient de leur chant,
depuis le commencement (™x ¢rcÁj): ceux que la Terre et le vaste Ciel enfantaient (œtikten),
comme ceux qui, de ceux-là, naquirent (™k tîn ™gšnonto) - les dieux donneurs de bienfaits;
en second lieu, elles passent à Zeus père des dieux et des hommes,
[les déesses le célèbrent de leurs hymnes au début comme à la fin de leur chant]
disant combien il l'emporte sur tous les dieux et combien sa puissance fait qu'il est le plus grand.
Et c'est encore la race des humains et des puissants Géants
qu'elles célèbrent de leurs hymnes, réjouissant ainsi l'esprit de Zeus dans l'enceinte de l'Olympe,
les Muses Olympiennes, filles de Zeus porte-égide.
Invocation aux Muses: une approche synthétique de la Théogonie (v.104-115)
Salut à vous, enfant de Zeus! Mais donnez-moi le chant de mon désir (ƒmerÒessan ¢oid»n)
et glorifiez la race sacrée des immortels éternels, (kle…ete d'¢qan£twn ƒerÕn gšnoj a„n ™Òntwn)
ceux qui naquirent (™xegšnonto) de la Terre et du Ciel étoilé
comme de la Nuit ténébreuse et ceux que nourrissait le Flot-Marin salé.
Dites comment, aux premiers temps (t¦ prîta), les dieux et la terre naquirent (gšnonto),
ainsi que les fleuves et le flot marin infini qui se gonfle et fait rage,
les étoiles resplendissantes et le vaste ciel tout en haut,
[comme ceux qui, de ceux là, naquirent (™k tîn ™gšnonto) - les dieux donneurs de bienfaits:]
comment ils se partagèrent la richesse du monde, comment ils se répartirent les honneurs revenant à chacun,
comment aussi, aux premiers temps (t¦ prîta), ils furent maîtres de l'Olympe aux mille replis.
Contez-moi cela, ô Muses qui avez demeures sur l'Olympe,
depuis le commencement, et dites ce qui, parmi eux, naquit en premier lieu (™x ¢rcÁj, kaˆ e‡paq', Óti prîton gšnet'aÙtîn)
Platon Ion 533c9-534c2 (trad.M.Canto GF): le poète, un inspiré
Sois-bien sûr que je le vois, Ion, et je vais te montrer de quoi il s'agit à mon sens. Car ce n'est pas un art - je te l'ai dit à l'instant - qui se trouve en toi et te rend capable de bien parler d'Homère. Non, c'est une puissance divine qui te met en mouvement, comme cela se produit dans la pierre qu'Euripide a nommée Magnétis, e tque la plupart des gens appellent Héraclée. Car, en réalité, cette pierre n'attire pas seulement les anneaux qui sont eux-mêmes en fer, mais elle fait aussi passer en ces anneaux une force qui leur donne le pouvoir d'exercer à leur tour le même pouvoir que la pierre. En sorte qu'il se forme parfois une très longue chaîne, une chaîne d'anneaux de fer, suspendus les uns aux autres. Mais c'est de cette pierre, à laquelle ils sont suspendus, que dépend la force mise en tous ces anneaux. C'est de la même façon que la Muse, à elle seule, transforme les hommes en inspirés du dieu. Et quand par l'intermédiaire de ces êtres inspirés, d'autres hommes reçoivent l'inspiration du dieu, eux aussi se suspendent à la chaîne! En effet, tous les poètes auteurs de vers épiques - je parle des bons poètes - ne sont pas tels par l'effet d'un art, mais c'est inspirés par le dieu et possédés par lui qu'ils profèrent tous ces beaux poèmes. La même chose se produit aussi chez les poètes lyriques, chez ceux qui sont bons. Comme les Corybantes qui se mettent à danser dès qu'ils ne sont plus en possession de leur raison, ainsi font les poètes lyriques: c'est quand ils n'ont plus leur raison qu'ils se mettent à composer ces beaux poèmes lyriques. Davantage, dès qu'ils ont mis le pied dans l'harmonie et dans le rythme, aussitôt ils sont pris de transports bacchiques et se trouvent possédés. Tout comme les Bacchantes qui vont puiser aux fleuves du miel et du lait quand elles sont possédées du dieu, mais non plus quand elles ont recouvré leur raison. C'est bien ce que fait aussi l'âme des poètes lyriques, comme ils le disent eux-mêmes. Car les poètes nous disent à nous - tout le monde sait cela -, que, puisant à des sources de miel alors qu'ils butinent sur certains jardins et vallons des Muses, ils nous en rapportent leurs poèmes lyriques et , comme les abeilles, voilà que eux aussi se mettent à voltiger. Là, ils disent la vérité. Car c'est chose légère que le poète, ailée, sacrée; il n'est pas en état de composer avant de se sentir inspiré par le dieu, d'avoir perdu la raison et d'être dépossédé de l'intelligence qui est en lui. Mais aussi longtemps qu'il garde cette possession-là
Hésiode Les travaux et les jours v.641-662: les Muses et la navigation
Pour toi, Persès, souviens-toi de faire chaque chose en son temps, mais surtout quand il s'agit de naviguer. En paroles vante les petits navires, mais place tes marchandises dans un grand: plus considérable est la cargaison, plus considérable sera la somme de tes profits, pourvu que les vents retiennent leurs souffles contraires. Si tu veux tourner vers le commerce ton coeur léger, échapper aux dettes et à la faim amère, je t'enseignerai (de…xw) les lois de la mer retentissante, bien qu'à vrai dire je ne m'entende ni à la navigation ni aux navires (oÜte ti nautil…hj sesofsmšnoj oÜte ti nhîn): jamais encore je ne me suis embarqué sur la vaste mer, si ce n'est pour l'Eubée, à Aulis, où jadis les Grecs attendirent la fin de la tempête, aux temps où ils avaient rassemblé une vaste armée pour aller de la Grècer sainte contre Troie aux belles femmes. C'est là que je m'embarquais pour Chalcis et les tournois du valeureux Amphidamas. Bien des prix étaient proposés par les fils du héros, et c'est alors, je puis le rappeler, qu'un hymne me donna la victoire et que je gagnai un trépied à deux anses que je consacrais aux Muses de l'Hélicon dans les lieux mêmes où, pour la première fois, elles m'avaient mis sur la route des chants harmonieux. Je n'ai pas d'autre expérience des nefs aux mille chevilles. Mais je ne t'en dirai pas moins les desseins de Zeus qui tient l'égide car les Muses m'ont appris à chanter un hymne merveilleux.
Homère Iliade II v.484-493: Invocation aux Muses avant le catalogue des vaisseaux
Dites-moi maintenant, Muses qui habitez les demeures de l'Olympe (car vous êtes déesses, vous assistez aux événements, vous les savez tous, (Øme‹j g¦r qea… ™ste p£restš te, ‡ste te p£nta) et nous, nous n'entendons que leur renommée, et ne savons rien (¹me‹j d klšoj oon ¢koÚomen oÙdš ti ‡dmen)), quels étaient les guides et les chefs des Danaens. La foule des soldats, je ne saurais la dire, ni les nommer, eussé-je dix langues, dix bouches, une voix incassable et des poumons de bronze, à moins que les Muses Olympiennes, filles de Zeus porte-égide, ne me rappellent tous ceux qui vinrent sous Ilion. Mais les chefs des vaisseaux, je les dirai, et le nombre total de ces vaisseaux.
Platon Phèdre (trad.L.Brisson GF)
245a1-8: La troisième forme de possession et de folie est celle qui vient des Muses. Lorsqu'elle saisit une âme tendre et vierge, qu'elle l'éveille et qu'elle la plonge dans une transe bacchique qui s'exprime sous formes d'odes et de poésies de toutes sortes, elle fait l'éducation de la postérité en glorifiant par milliers les exploits des anciens. Mais l'homme qui, sans avoir été saisi par cette folie dispensée par les Muses, arrive aux portes de la poésie avec la conviction que, en fin de compte, l'art suffira à faire de lui un poète, celui-là est un poète manqué; de même, devant la poésie de ceux qui sont fous, s'efface la poésie de ceux qui sont dans leur bon sens.
- KilmenyEmpereur
Dans Ion, il y a un texte sur l'inspiration, mais je ne sais plus où exactement.
Sinon, tu as l'Art Poétique de Boileau, les invocations aux Muses de l'Antiquité (début de L'Odyssée, de L'Iliade de L'Enéide, par exemple).
Les Lettres de Flaubert sur Madame Bovary, où il ne trouve pas l'inspiration, justement.
Edit : Ruthven a posté certains textes que j'avais mentionnés. (j'ai posté sans voir son message)
Sinon, tu as l'Art Poétique de Boileau, les invocations aux Muses de l'Antiquité (début de L'Odyssée, de L'Iliade de L'Enéide, par exemple).
Les Lettres de Flaubert sur Madame Bovary, où il ne trouve pas l'inspiration, justement.
Edit : Ruthven a posté certains textes que j'avais mentionnés. (j'ai posté sans voir son message)
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