- kensingtonEsprit éclairé
AFP 04.02.2012
Bayrou veut "installer le verbe instruire au coeur de la campagne"
Le candidat du MoDem à l'Elysée, François Bayrou, a indiqué samedi avoir l'intention d'installer le verbe "instruire" au coeur de la campagne électorale, comme il a "installé le verbe "produire", en se référant à son slogan "Produire en France".
Le président du MoDem s'est exprimé en ouverture du deuxième des quatre forums de sa campagne consacrés à son projet politique, lors duquel il doit présenter ses propositions pour l'éducation.
Le premier forum était consacré au "produire en France" et les deux derniers auront pour thème le "contrat social" (11 février) et "la démocratie" (25 février).
La rencontre de ce samedi "est très importante pour nous parce que nous avons l'intention d'installer le verbe "instruire" au coeur de la campagne électorale comme nous avons installé le verbe "produire" ", a déclaré M. Bayrou.
Le candidat centriste a fixé trois priorités pour sa campagne, la lutte contre les déficits publics, la production en France, dont il a détaillé les points forts mercredi, et l'éducation.
"Nous considérons que les deux verbes produire et instruire sont intimement liés, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de "réarmement" productif du pays si, en même temps, il n'y pas un "réarmement" éducatif", a expliqué M. Bayrou, ancien ministre de l'Education.
"L'un soutient l'autre et l'un et l'autre sont liés comme une condition nécessaire pour la réussite du projet", a-t-il insisté, en disant ne pas pouvoir accepter les échecs actuels du système éducatif français "avec 40% d'enfants qui ne maîtrisent pas la lecture à la sortie de l'école primaire, 15% qui ne savent pas déchiffrer comme il le faudrait et 150.000 jeunes qui sortent sans formation du système scolaire".
"Il y a là, donc, un problème vital pour la société française, pour notre pays (...) pour ce que nous voulons et devons faire pour lui rendre la force de sa vitalité", a-t-il conclu.
- kensingtonEsprit éclairé
En direct sur BFM en ce moment.
- micaschisteMonarque
sa vision de l'éducation et de la recherche...
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- micaschisteMonarque
En vrac :
retour de l'histoire en TS
remplacement poste pour poste en cas de départ en retraite
retour de l'histoire en TS
remplacement poste pour poste en cas de départ en retraite
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- micaschisteMonarque
des propos intéressants dans l'ensemble.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- frankensteinVénérable
- frankensteinVénérable
- micaschisteMonarque
ce qu'il dit est séduisant.
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- frankensteinVénérable
Pour moi, (très personnellement):micaschiste a écrit:ce qu'il dit est séduisant.
D'accord et tout à fait d'accord avec 65% du discours, en désaccord avec avec 15%, 20% restent à expliciter ou ne sont pas précisés (revalorisation salariale non évoquée par exemple...)
Donc, plutôt positif, mais ça ne me permet pas de me déterminer encore pour mon choix de vote...
- micaschisteMonarque
le positif l'emporte, je trouve, même si des questions restent en suspens.
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"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- JacqGuide spirituel
Je suis tombé dessus par hasard sur le discours. Effectivement, comme l'avait indiqué un de nos collègues sur ce forum, bon nombre de nos demandes sont prises en compte et Bayrou formule une critique radicale des mesures de l'UMP. J'ai par contre loupé le passage sur l'apprentissage et l'enseignement professionnel, qui est un point très important pour moi.
Là je réagis sans aucun recul (le discours vient à peine de se terminer) mais je pense que si le PS, avec ses propositions floues, compte sur le vote des enseignants, il devrait s'inquiéter (entre Mélenchon, Bayrou et Hollande je pense que le plus mauvais discours concernant l'EN était celui de Hollande - de Sarko et Le Pen je n'attends rien de toute façon).
Jacq
Là je réagis sans aucun recul (le discours vient à peine de se terminer) mais je pense que si le PS, avec ses propositions floues, compte sur le vote des enseignants, il devrait s'inquiéter (entre Mélenchon, Bayrou et Hollande je pense que le plus mauvais discours concernant l'EN était celui de Hollande - de Sarko et Le Pen je n'attends rien de toute façon).
Jacq
- frankensteinVénérable
Oui surtout en ce qui concerne le temps de travail des enseignants, le statut, l'évaluation des enseignants, les concours nationaux, les réformes et la paperasserie inutiles...Là, c'est pas mal du tout et c'est assez clair.micaschiste a écrit:le positif l'emporte, je trouve, même si des questions restent en suspens.
- micaschisteMonarque
même ce qui concerne l'élève est pas mal.
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"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- frankensteinVénérable
Là, c'est plus délicat : réduction du nombre d'heures, pas de choix véritable envers les méthodes, utilisation excessive et croyance à la magie des TICE, abandon de travail perso en dehors des murs de l'établissement...je ne suis pas très d'accord...micaschiste a écrit:même ce qui concerne l'élève est pas mal.
- kensingtonEsprit éclairé
Voilà donc mes orientations et mes engagements.
1- Il faut un contrat de progrès entre l’école et la nation. Ce contrat doit garantir les moyens existants, et préciser les objectifs que la nation assigne à l’école. Le progrès que nous nous assignons, il doit être vérifiable. C’est pourquoi je fixe un objectif : que dans les cinq ans, l’école française entre dans les dix premiers du classement international pour la compréhension de l’écrit, le calcul, les connaissances scientifiques, et la lutte contre les disparités sociales.
2- Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.
3- Refaire de l’école un lieu d’où la violence est exclue et où le respect est la règle.
4- Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.
5- Les concours de recrutement nationaux sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré. Ils sont anonymes, ils sont justes, ils permettent de juger de la qualité d’une génération de candidats. Ils font partie de la fierté des corps d’enseignants en leur garantissant une légitimité.
6- La reconstruction d’une année de formation, en alternance avec l’exercice dans la classe, est impérative et étroitement liée au contrat de progrès de l’éducation nationale. Il s’agit du moyen de familiariser les enseignants recrutés et débutants avec l’expérience de leurs collègues plus expérimentés et assurés. Il s’agit d’armer les jeunes enseignants et de leur faire gagner des années d’expérience.
7- La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d’inspection ou autres) expérimentés, de la même qualification au moins, de la même discipline et non par le chef d’établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant, il n’y a rien à changer. Le chef d’établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40% de la note attribuée. J’ajoute que plus on trouvera d’éléments objectifs pour assurer l’évaluation, et plus j’approuverai.
8- Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences. À l’école, comme dans tous les autres secteurs d’activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie, et ne sert à rien. Idem avec les circulaires de toute nature !
9- D’abord les bases et les bases d’abord ! Il n’est aucune chance de réussite pour un élève qui n’a pas la maîtrise des fondamentaux. Je proposerai que tant que cela est nécessaire 50 % du temps scolaire à l’école primaire soit consacré à la maîtrise de l’écrit, comme on dit actif et passif, et à la langue française, en sa beauté à découvrir, à ce qu’elle peut exprimer de nuances, de richesses, en son vocabulaire. C’est un bagage pour la vie.
10- Les principales difficultés des élèves très jeunes sont psychoaffectives. Elles ne sont pas, la plupart du temps, d’ordre pédagogique ou de l’ordre des « capacités » comme on dit. Les repérer tôt, par une formation et un réseau adapté, c’est donner une chance de les résoudre, soit au sein de l’école, soit plus souvent encore auprès des pédopsychiatres.
11- Le premier lieu de l’éducation, c’est la famille. Favoriser la mise en place « d’écoles de parents » associatives pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leurs enfants.
12- La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme tous les parents et tous les enseignants, je n’ai pas une opinion que je crois solide et nourrie par l’expérience. Par exemple, je pense que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : en effet le clavier, avec lequel désormais toute personne vit, le clavier ce n’est pas global, c’est lettre par lettre. Et donc du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, cela me paraît devoir être la démarche désormais indiscutable. C’est une opinion personnelle, je la trouve pertinente. Mais ce n’est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d’apprentissage. C’est à la classe, aux résultats effectifs, à condition qu’aucune méthode ne se voie exclue pour raisons idéologiques.
13- Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu’il soit garanti qu’il maîtrise la lecture et l’écriture. S’il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l’écrit. Le but n’est pas d’exclure, mais d’intégrer les élèves qui, autrement, seront perdus dans leur scolarité.
14- Pour prévenir ces échecs, il faut penser le nombre d’élèves par classe en fonction de la réalité de la classe. À classe difficile, petit nombre d’élèves, à classe équilibrée et de bon niveau, plus grand nombre d’élèves.
15- Le collège doit être diversifié. Il est normal et juste que la nation veuille garantir un bagage à tous les enfants. Mais ce bagage de connaissances et de méthode ne peut être apporté dans l’uniformité. Pour un certain nombre d’élèves, en situation de rejet de l’école, un « collège hors les murs », avec des pédagogies adaptées, doit permettre une reconstruction et le retour, s’ils le souhaitent, à la voie classique.
16- Dans chaque discipline, le « apprendre à apprendre » et le retour assidu aux bases doivent servir de socle. Les programmes doivent être écrits avec les enseignants en imposant la faisabilité sans précipitation, et la simplicité. Je propose qu’un débat parlementaire permette d’exposer à la nation le principe des programmes et leur lisibilité.
17- Informer les élèves sur ce qu’ils ne maîtrisent pas : les codes de comportement, d’habillement, de langage, les chemins de la confiance en soi.
18- Les rythmes scolaires doivent être reconstruits. Il n’est pas normal que l’école française soit celle qui concentre le plus d’heures sur le moins de jours de classe. Les horaires des élèves, devoirs compris, ne doivent pas dépasser une charge horaire d’une trentaine d’heures par semaine, ce qui veut dire un allègement des horaires pour un grand nombre d’élèves. Les heures ainsi gagnées seront utiles aux enseignants pour le travail en commun, aux établissements pour des
programmes au choix.
19- Les devoirs doivent être faits dans le cadre de l’établissement, sous la surveillance de tuteurs, les enseignants de l’établissement s’ils le souhaitent, des enseignants à la retraite, des étudiants qui recevront une bourse pour se familiariser ainsi avec l’enseignement et servir de « grands frères », de tuteurs et d’appui aux élèves plus jeunes. Ces bourses de tutorat doivent être offertes à coût réduit, aisément accessibles. Elles pourront être offertes, en complément de leur retraite, à des enseignants qui voudront encore servir. Elles accroîtront la présence des adultes dans les établissements.
20- Donner aux chefs d’établissement des possibilités nouvelles: recrutement direct des remplaçants, gestion d’un volume d’heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe.
21- L’enseignement professionnel doit reposer non pas sur l’élimination mais sur la vocation, par la découverte des métiers, par l’alternance ou l’apprentissage.
22- Information sur les métiers tout au long du collège, découverte des entreprises et des chantiers, pour que les élèves découvrent ce que sont ces activités qu’ils n’ont jamais rencontrées. C’était déjà l’idée du stage en 3e que nous avons créé en 1995.
23- Un plan de développement de l’apprentissage et de l’alternance. Question : ce qui bloque ? Pour les entreprises, du côté de l’éducation, destination de la taxe d’apprentissage.
24- Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.
25- Refonder l’articulation entre enseignement secondaire et enseignement supérieur, c’est une clé pour lutter contre l’échec des premiers cycles à l’université. L’université, c’est la connaissance que l’on se construit autant qu’on la reçoit, c’est la recherche, dès les premières années, c’est un exercice d’autonomie. Il faut former à cette autonomie en terminale, refondée en une véritable « propédeutique ».
26- L’orientation, c’est une ardente obligation. On doit y préparer tout au long de l’enseignement secondaire et d’abord à l’entrée de l’université, par une information objective sur les sorties d’étude dans la formation considérée.
27- Enfants handicapés dans leur scolarisation. Des progrès ont été faits. Mais des obstacles demeurent. Beaucoup d’enseignants se sentent démunis. Cette question sera abordée dans le cadre d’une conférence nationale sur le handicap.
28- Plan santé, addictions, cannabis, alcool, mobilisation des étudiants en médecine dans tous les établissements scolaires de l’enseignement secondaire.
29- Réflexion générale sur l’éducation numérique. Très importante pour l’avenir. Il n’y a pas d’éducation entièrement dématérialisée, et déshumanisée, mais les ressources du e-learning sont pour l’avenir un immense enrichissement des possibilités de formation et de découverte.
30- Ouvrir les établissements en dehors des heures de cours à la demande d’éducation de la société. Une « école du soir », à la demande, avec une contribution modeste des apprenants, doit être ouverte dans tous les établissements du second degré. L’initiative viendra de la demande de ceux qui veulent apprendre.
- micaschisteMonarque
frankenstein a écrit:Là, c'est plus délicat : réduction du nombre d'heures, pas de choix véritable envers les méthodes, utilisation excessive et croyance à la magie des TICE, abandon de travail perso en dehors des murs de l'établissement...je ne suis pas très d'accord...micaschiste a écrit:même ce qui concerne l'élève est pas mal.
accent sur le français
l'idée d'un bac mixte littéraire/scientifique exigeant dans ces deux tendances.
retour de l'histoire en TS
arrêt du zapping dans les programmes, mais acquisition de connaissances approfondies et solides (cela me parle vu l'impact de la réforme du lycée)
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- frankensteinVénérable
kensington a écrit:Voilà donc mes orientations et mes engagements.
1- Il faut un contrat de progrès entre l’école et la nation. Ce contrat doit garantir les moyens existants, et préciser les objectifs que la nation assigne à l’école. Le progrès que nous nous assignons, il doit être vérifiable. C’est pourquoi je fixe un objectif : que dans les cinq ans, l’école française entre dans les dix premiers du classement international pour la compréhension de l’écrit, le calcul, les connaissances scientifiques, et la lutte contre les disparités sociales. :|
2- Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.
3- Refaire de l’école un lieu d’où la violence est exclue et où le respect est la règle.
4- Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.
5- Les concours de recrutement nationaux sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré. Ils sont anonymes, ils sont justes, ils permettent de juger de la qualité d’une génération de candidats. Ils font partie de la fierté des corps d’enseignants en leur garantissant une légitimité.
6- La reconstruction d’une année de formation, en alternance avec l’exercice dans la classe, est impérative et étroitement liée au contrat de progrès de l’éducation nationale. Il s’agit du moyen de familiariser les enseignants recrutés et débutants avec l’expérience de leurs collègues plus expérimentés et assurés. Il s’agit d’armer les jeunes enseignants et de leur faire gagner des années d’expérience.
7- La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d’inspection ou autres) expérimentés, de la même qualification au moins, de la même discipline et non par le chef d’établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant, il n’y a rien à changer. Le chef d’établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40% de la note attribuée. J’ajoute que plus on trouvera d’éléments objectifs pour assurer l’évaluation, et plus j’approuverai.
8- Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences. À l’école, comme dans tous les autres secteurs d’activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie, et ne sert à rien. Idem avec les circulaires de toute nature !
9- D’abord les bases et les bases d’abord ! Il n’est aucune chance de réussite pour un élève qui n’a pas la maîtrise des fondamentaux. Je proposerai que tant que cela est nécessaire 50 % du temps scolaire à l’école primaire soit consacré à la maîtrise de l’écrit, comme on dit actif et passif, et à la langue française, en sa beauté à découvrir, à ce qu’elle peut exprimer de nuances, de richesses, en son vocabulaire. C’est un bagage pour la vie.
10- Les principales difficultés des élèves très jeunes sont psychoaffectives. Elles ne sont pas, la plupart du temps, d’ordre pédagogique ou de l’ordre des « capacités » comme on dit. Les repérer tôt, par une formation et un réseau adapté, c’est donner une chance de les résoudre, soit au sein de l’école, soit plus souvent encore auprès des pédopsychiatres.
11- Le premier lieu de l’éducation, c’est la famille. Favoriser la mise en place « d’écoles de parents » associatives pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leurs enfants.
12- La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme tous les parents et tous les enseignants, je n’ai pas une opinion que je crois solide et nourrie par l’expérience. Par exemple, je pense que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : en effet le clavier, avec lequel désormais toute personne vit, le clavier ce n’est pas global, c’est lettre par lettre. Et donc du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, cela me paraît devoir être la démarche désormais indiscutable. C’est une opinion personnelle, je la trouve pertinente. Mais ce n’est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d’apprentissage. C’est à la classe, aux résultats effectifs, à condition qu’aucune méthode ne se voie exclue pour raisons idéologiques. :|
13- Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu’il soit garanti qu’il maîtrise la lecture et l’écriture. S’il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l’écrit. Le but n’est pas d’exclure, mais d’intégrer les élèves qui, autrement, seront perdus dans leur scolarité. :|
14- Pour prévenir ces échecs, il faut penser le nombre d’élèves par classe en fonction de la réalité de la classe. À classe difficile, petit nombre d’élèves, à classe équilibrée et de bon niveau, plus grand nombre d’élèves. :|
15- Le collège doit être diversifié. Il est normal et juste que la nation veuille garantir un bagage à tous les enfants. Mais ce bagage de connaissances et de méthode ne peut être apporté dans l’uniformité. Pour un certain nombre d’élèves, en situation de rejet de l’école, un « collège hors les murs », avec des pédagogies adaptées, doit permettre une reconstruction et le retour, s’ils le souhaitent, à la voie classique.
16- Dans chaque discipline, le « apprendre à apprendre » et le retour assidu aux bases doivent servir de socle. Les programmes doivent être écrits avec les enseignants en imposant la faisabilité sans précipitation, et la simplicité. Je propose qu’un débat parlementaire permette d’exposer à la nation le principe des programmes et leur lisibilité.
17- Informer les élèves sur ce qu’ils ne maîtrisent pas : les codes de comportement, d’habillement, de langage, les chemins de la confiance en soi.
18- Les rythmes scolaires doivent être reconstruits. Il n’est pas normal que l’école française soit celle qui concentre le plus d’heures sur le moins de jours de classe. Les horaires des élèves, devoirs compris, ne doivent pas dépasser une charge horaire d’une trentaine d’heures par semaine, ce qui veut dire un allègement des horaires pour un grand nombre d’élèves. Les heures ainsi gagnées seront utiles aux enseignants pour le travail en commun, aux établissements pour des
programmes au choix.
19- Les devoirs doivent être faits dans le cadre de l’établissement, sous la surveillance de tuteurs, les enseignants de l’établissement s’ils le souhaitent, des enseignants à la retraite, des étudiants qui recevront une bourse pour se familiariser ainsi avec l’enseignement et servir de « grands frères », de tuteurs et d’appui aux élèves plus jeunes. Ces bourses de tutorat doivent être offertes à coût réduit, aisément accessibles. Elles pourront être offertes, en complément de leur retraite, à des enseignants qui voudront encore servir. Elles accroîtront la présence des adultes dans les établissements.
20- Donner aux chefs d’établissement des possibilités nouvelles: recrutement direct des remplaçants, gestion d’un volume d’heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe.
21- L’enseignement professionnel doit reposer non pas sur l’élimination mais sur la vocation, par la découverte des métiers, par l’alternance ou l’apprentissage.
22- Information sur les métiers tout au long du collège, découverte des entreprises et des chantiers, pour que les élèves découvrent ce que sont ces activités qu’ils n’ont jamais rencontrées. C’était déjà l’idée du stage en 3e que nous avons créé en 1995.
23- Un plan de développement de l’apprentissage et de l’alternance. Question : ce qui bloque ? Pour les entreprises, du côté de l’éducation, destination de la taxe d’apprentissage. :|
24- Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.
25- Refonder l’articulation entre enseignement secondaire et enseignement supérieur, c’est une clé pour lutter contre l’échec des premiers cycles à l’université. L’université, c’est la connaissance que l’on se construit autant qu’on la reçoit, c’est la recherche, dès les premières années, c’est un exercice d’autonomie. Il faut former à cette autonomie en terminale, refondée en une véritable « propédeutique ».
26- L’orientation, c’est une ardente obligation. On doit y préparer tout au long de l’enseignement secondaire et d’abord à l’entrée de l’université, par une information objective sur les sorties d’étude dans la formation considérée.
27- Enfants handicapés dans leur scolarisation. Des progrès ont été faits. Mais des obstacles demeurent. Beaucoup d’enseignants se sentent démunis. Cette question sera abordée dans le cadre d’une conférence nationale sur le handicap.
28- Plan santé, addictions, cannabis, alcool, mobilisation des étudiants en médecine dans tous les établissements scolaires de l’enseignement secondaire. :|
29- Réflexion générale sur l’éducation numérique. Très importante pour l’avenir. Il n’y a pas d’éducation entièrement dématérialisée, et déshumanisée, mais les ressources du e-learning sont pour l’avenir un immense enrichissement des possibilités de formation et de découverte.
30- Ouvrir les établissements en dehors des heures de cours à la demande d’éducation de la société. Une « école du soir », à la demande, avec une contribution modeste des apprenants, doit être ouverte dans tous les établissements du second degré. L’initiative viendra de la demande de ceux qui veulent apprendre.
- frecheGrand sage
Avant de remettre de l'histoire en S, ce serait bien d'y remettre des sciences, non ?
- CondorcetOracle
Avez-vous son programme concernant l'enseignement supérieur et la recherche ?
Je n'ai rien trouvé sur son site.
Je n'ai rien trouvé sur son site.
- olivier-np30Habitué du forum
J'ai zappé de suite : je suis tombé sur la passage où il y avait ces points sur l'Educ: genre 30 heures /semaine devoirs compris pour l'élève avec un tuteur qui aide aux devoirs.
Je n'adhère pas du tout : allégement des programmes et on mâche, on mâche.
Pourquoi pas donner la cuillère ? cela ne répond pas aux attentes d’aujourd’hui.
Mâcher, sera pire que tout : les devoirs seront torchés et les jeunes ne feront rien en dehors de l'Ecole sauf ceux à qui on donnera les ficelles.
C'est d'autant plus malheureux que Bayrou a enseigné.
Je n'adhère pas du tout : allégement des programmes et on mâche, on mâche.
Pourquoi pas donner la cuillère ? cela ne répond pas aux attentes d’aujourd’hui.
Mâcher, sera pire que tout : les devoirs seront torchés et les jeunes ne feront rien en dehors de l'Ecole sauf ceux à qui on donnera les ficelles.
C'est d'autant plus malheureux que Bayrou a enseigné.
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Quadra aujourd'hui, quinqua demain
- CathEnchanteur
Je ne suis pas d'accord avec tout. Certains trucs sont un peu flous.
Mais...C'est le seul qui ne propose pas d'allonger le temps de travail hebdomadaire des enseignants, il me semble. Rien que ça me le rend sympathique.
Mais...C'est le seul qui ne propose pas d'allonger le temps de travail hebdomadaire des enseignants, il me semble. Rien que ça me le rend sympathique.
- sandmanNiveau 10
article du Monde : François Bayrou à la reconquête des enseignants
- JacqGuide spirituel
- penelopegarciaNiveau 5
J'ai vu ça... me laisse perplexe...
- llaimaHabitué du forum
Bayrou je dois dire que c'est grâce à lui que je me suis intéressé à la politique! C'était en 1994 je crois et ce cher Ministre proposait d'augmenter encore la participation des collectivités territoriales à l'enseignement privé! Et aujourd'hui n'oublions pas que même s'il revient à des propositions qui pourraient apparaitre de "bon sens" il promet encore des baisses de moyens. Après avoir été le monsieur plus du privé il veut être le monsieur moins du public c'est logique...Mais j'ai peur de voir que certains collègues vont voter pour cet adversaire de l'école publique laïque. Tout n'est pas question de moyens mais l'école en aurait besoin de beaucoup pour vivre et c'est pas Bayrou qui nous les donnera, ni un autre ce ne sera que nous en nous battant pour les obtenir!
- [2012] Le Café pédagogique tire à boulets rouges sur les propositions de François Bayrou
- François Bayrou a "une volonté de rupture franche" avec la politique éducative menée sous François Hollande
- L'école vue par François Bayrou
- "La France solidaire" de François Bayrou
- Les Français partagés sur les propositions Education des candidats : Hollande (28%), Bayrou (16%), Sarkozy (15%), Mélenchon (11%)
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