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La Cour des Comptes épingle durement Normale Sup  Empty La Cour des Comptes épingle durement Normale Sup

par John Ven 17 Fév 2012 - 13:42
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/Ecoles_normales_superieures.pdf

Les écoles normales supérieures se réfèrent ainsi de plus en plus au modèle d’organisation universitaire prédominant sur le plan
mondial, mais continuent à s’en distinguer sur des points essentiels : leur mode de recrutement par concours, le statut de fonctionnaires stagiaires
de leurs élèves, la place – du moins, en théorie – de l’agrégation dans leur cursus et leur petite taille. La réalité de leur mission – l’enseignement pour et par la recherche – et la nécessité de faire face à la compétition mondiale tendent à en faire de petites universités d’excellence, mais leur héritage ne leur permet pas de suivre cette trajectoire sans difficultés ni contradictions.

La Cour a mesuré la volonté des trois écoles de s’adapter à cette nouvelle donne, chacune selon des objectifs et une stratégie propres ; elle a relevé des lacunes de gestion qui en compliquent la réalisation ; elle a surtout constaté la persistance d’obstacles structurels communs à la transformation de ces trois écoles. Ces obstacles appellent, de la part de l’Etat, des décisions de principe pour permettre l’accomplissement des transformations engagées par chacune d’elles. Il en va ainsi du recrutement et du statut des élèves normaliens, qui doivent faire l’objet de réflexions et d’évolutions en profondeur.

L’on observe au cours des années une grande permanence des recrutements des normaliens, la structure des postes mis au concours restant stable. Au regard de l’évolution rapide de la science et des priorités de la recherche, ainsi que de celle des débouchés, cette stabilité
paraît excessive.
C’est ainsi qu’Ulm, confronté à la butée totale de 100 places par an pour les deux concours littéraires a refusé de porter à 40 les effectifs du concours BL365 contre 25 aujourd’hui, alors que cette filière n’a pas de problèmes de débouchés, pour maintenir à 75 les places offertes à la section littéraire qui connaît, elle, des difficultés de débouchés, mais est décisive pour l’avenir des 11 800 élèves des classes préparatoires littéraires. Si cette hésitation peut se comprendre dans la circonstance, la stabilité des recrutements et de leur structure n’est pas seulement fonction des contraintes budgétaires, mais aussi d’un certain malthusianisme et d’un défaut de flexibilité du système.

La fusion Paris-Cachan a échoué, en grande partie à cause de l’hostilité d’une fraction de la communauté des anciens élèves de la rue d’Ulm qui craignait qu’elle n’oblitérât la différence de réputation entre les deux écoles. L’Etat, qui avait soutenu cette fusion, de même que le maintien de leur autonomie voulu par les écoles de Lyon, n’a pas cherché à surmonter cette opposition.
On peut dire de cet épisode qu’il a été la dernière occasion d’une réorganisation d’ensemble du réseau des écoles normales supérieures, dont la fusion Ulm-Cachan aurait été l’élément décisif. Au-delà, on aurait pu imaginer à terme la fusion des écoles en un établissement unique qui aurait pu répondre au problème de la taille critique de chacune des écoles, tout en rénovant le « modèle école normale supérieure ».

Les parcours des élèves : le destin traditionnel des normaliens était la réussite à l’agrégation, qu’ils passaient à la fin de leur troisième année d’études (sur quatre) à l’école. L’on assiste dans toutes les écoles à un déclin général, et parfois spectaculaire, de l’agrégation dans le cursus des élèves, alors que le doctorat tend à se substituer à l’agrégation comme horizon naturel de leur formation. Ce recul met en cause la justification historique commune aux écoles normales, et le contrat implicite de leurs élèves qui était, en contrepartie de leur statut et de leur rémunération, de passer l’agrégation.

La réalisation des plans de développement ambitieux des écoles normales supérieures suppose qu’elles maîtrisent les outils de leur développement et qu’elles améliorent leur gestion. Or des lacunes à cet égard ont été relevées par les contrôles de la Cour. Elles sont de degré et de nature différents selon les écoles, et certaines mettent en cause l’Etat dans sa fonction de financeur et de tuteur des trois écoles. Elles doivent être corrigées pour les mettre en mesure de réaliser les ambitions de développement qui sont les leurs.

Le coût annuel total d’un élève/étudiant (hors doctorants) peut être estimé à 42 700 € à Ulm, 44 700 € à Lyon et 33 000€ à Cachan364. Pour évaluer ce qui est attribuable respectivement à la formation et à la recherche dans ces montants, il convient de ventiler les coûts des écoles entre ces deux postes, sachant que, conventionnellement, l’on considère que les enseignants-chercheurs consacrent la moitié de leur temps à l’enseignement et l’autre à la recherche. Les écoles normales supérieures ont procédé à ce travail en réponse aux coûts complets par élève communiqués par la Cour. Il en ressort un coût moyen de la formation de 23000 € à Lyon et de 17000 € à Cachan. A ce coût, il convient d’ajouter, pour les seuls élèves normaliens, leur rémunération, ce qui porte le coût annuel de leur formation à 57 500 € pour l’école de Lyon et 50 700 € pour celle de Cachan.
Quelles que soient les incertitudes qui s’attachent à ces données, on se situe dans des ordres de grandeur élevés, sensiblement supérieurs aux coûts des formations universitaires ou même des classes préparatoires aux grandes écoles (dont le coût unitaire annuel est respectivement, selon le ministère, de 10 220 € et 14 850 en 2010).
Cela conduit à souligner l’anomalie que représente l’absence de connaissance, même approchée, du coût de la formation dispensée dans les écoles normales supérieures, alors même que le calcul qu’elles ont réalisé en réponse à la Cour démontre la faisabilité de l’estimation : il y a là un sujet légitime, dont les écoles et leur tutelle devraient se saisir, sur la base de méthodes de calcul permettant des comparaisons entre elles, afin de le connaître, d’en décomposer les composantes et de mieux maîtriser l’évolution.

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User7570
Niveau 6

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par User7570 Ven 17 Fév 2012 - 14:58
Fichtre.

Je vais lire le rapport en entier et vous dirai ce que j'en ai pensé.
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