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Pour ou contre l'apprentissage du groupe nominal en primaire ?
- Spinoza1670Esprit éclairé
Méga intéressant : comparez la classification contenue dans le fichier "nomenclature grammaticale 1910" et celle contenue dans l'article "grammaire" du DP 1911 (cf. pièce jointe).
Regardez notamment la place des articles dans l'un et l'autre classification.
Ca nous renvoie directement au topic "Sauvons l'article".
Bonne nuit !
Regardez notamment la place des articles dans l'un et l'autre classification.
Ca nous renvoie directement au topic "Sauvons l'article".
Bonne nuit !
- fugueNiveau 8
Ça alors, les articles dans les adjectifs! Effectivement, surprenant.
- MareuilNeoprof expérimenté
Q'est-ce que cela a de surprenant ?
- fugueNiveau 8
Je connais le classement qui sépare les déterminants des adjectifs qualificatifs; je connais aussi celui qui sépare les articles des adjectifs.
Mais je ne savais pas que les articles avaient été mis à un moment donné dans la catégorie adjectifs.
Mais je ne savais pas que les articles avaient été mis à un moment donné dans la catégorie adjectifs.
- MareuilNeoprof expérimenté
Ce sont des mots qui s'adjoignent au nom, n'est-ce pas ? Donc des adjectifs.
La grammaire ancienne, parfois, est aussi bêtement classificatrice que la grammaire moderne qui veut que l'article, qui ne détermine pas le nom, selon les fondateurs de cette grammaire, soit pourtant un déterminant.
La grammaire ancienne, parfois, est aussi bêtement classificatrice que la grammaire moderne qui veut que l'article, qui ne détermine pas le nom, selon les fondateurs de cette grammaire, soit pourtant un déterminant.
- fugueNiveau 8
Ce rapport de 1911 a-t-il eu des suites dans les programmes scolaires de l'époque?
Ah, le débat sur le classement adjectifs/articles...
Je sais que nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur ce sujet-là...
Ah, le débat sur le classement adjectifs/articles...
Je sais que nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur ce sujet-là...
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:Ce rapport de 1911 a-t-il eu des suites dans les programmes scolaires de l'époque?
Ah, le débat sur le classement adjectifs/articles...
Je sais que nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur ce sujet-là...
Non, ce qui s'est imposé, c'est la nomenclature de 1910.
- fugueNiveau 8
Je trouve fascinant de trouver ici des aperçus de l'histoire de la grammaire, c'est très enrichissant.
On s'aperçoit que beaucoup de choses, parfaitement défendables et intéressantes par ailleurs, ont été introduites dans les programmes scolaires sans que leur utilité pour les élèves ait été analysée.
On s'aperçoit que beaucoup de choses, parfaitement défendables et intéressantes par ailleurs, ont été introduites dans les programmes scolaires sans que leur utilité pour les élèves ait été analysée.
- MareuilNeoprof expérimenté
fugue a écrit:Je trouve fascinant de trouver ici des aperçus de l'histoire de la grammaire, c'est très enrichissant.
On s'aperçoit que beaucoup de choses, parfaitement défendables et intéressantes par ailleurs, ont été introduites dans les programmes scolaires sans que leur utilité pour les élèves ait été analysée.
C'es en effet l'intérêt de la chose. Je veux dire le point de vue historique. Même si ça fait des noeuds dans le cerveau comme dit Spinoza.
- SowandiNiveau 10
Spinoza1670 a écrit:Donc, la nomenclature de 1910, vous pouvez la trouver notamment dans le Larive et Fleury. Et le(s) Larive et Fleury, vous pouvez le trouver et télécharger en pdf à :
- http://www.archive.org/details/grammaire01lariuoft
- http://www.archive.org/details/grammaire02lariuoft
- http://www.archive.org/details/grammaire03lariuoft
- http://www.archive.org/details/grammaire04lariuoft
Très intéressants ces manuels, merci Spinoza !
- SowandiNiveau 10
Spinoza1670 a écrit:Fichiers un peu plus propres.
FICHIERS JOINTS
...
Arrêté ministériel du 25 juillet 1910 relatif à la nouvelle nomenclature grammaticale.pdf
(315 Ko) Téléchargé 6 fois
Il existe un document similaire applicable actuellement ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Sowandi a écrit:Spinoza1670 a écrit:Fichiers un peu plus propres.
FICHIERS JOINTS
...
Arrêté ministériel du 25 juillet 1910 relatif à la nouvelle nomenclature grammaticale.pdf
(315 Ko) Téléchargé 6 fois
Il existe un document similaire applicable actuellement ?
Voir à http://ia89.ac-dijon.fr/docs/mdll/grammaire_harmonisation-2009-03-14.pdf
Donc, il n'y a pas de nomenclature officielle.
Notez, dans le document donné en lien, les explications assez comiques sur les déterminants et notamment l'article qui est un déterminant à part. Ne parlons pas du GN, scorie d'une grammaire structurale aujourd'hui oubliée. Bref, ça patauge dur !
- Spinoza1670Esprit éclairé
Sowandi a écrit:Il existe un document similaire applicable actuellement ?Arrêté ministériel du 25 juillet 1910 relatif à la nouvelle nomenclature grammaticale.pdf
Ca me aussi fait beaucoup de peine de voir un tel document. C'est vraiment la misère. J'ai vraiment peur pour l'avenir de mes enfants, et encore plus pour celui des autres. Mais cela revient de toute façon au même puisque les autres vivront avec les miens, et moi avec eux, à moins de partir sur une île déserte (mais les îles désertes se font rares).Mareuil a écrit:Voir à http://ia89.ac-dijon.fr/docs/mdll/grammaire_harmonisation-2009-03-14.pdf
Donc, il n'y a pas de nomenclature officielle.
Notez, dans le document donné en lien, les explications assez comiques sur les déterminants et notamment l'article qui est un déterminant à part. Ne parlons pas du GN, scorie d'une grammaire structurale aujourd'hui oubliée. Bref, ça patauge dur !
Je ne prends qu'un exemple :
- Le verbe est le plus important. Donc le nom n'a pas un rôle égal en importance. Il a un rôle moindre.
- Le nom commun ne nécessite pas obligatoirement la présence d'un déterminant. Exemple : "Adieu veau, vache, cochon, couvée." A moins de parler de présence implicite pour désigner une absence concrète.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- MareuilNeoprof expérimenté
Et à propos des déterminants, je me suis replongé dans la bibliographie et ai redécouvert une grammaire qui permet de prendre des repères sur l'évolution de la question puisqu'elle est rédigée en 1964, avant les bouleversements de la terminologie, par quatre auteurs qu'on ne peut soupçonner de méconnaître la linguistique moderne.
Il s'agit de la GRAMMAIRE LAROUSSE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN publiée par J.-C. Chevalier, C.Blanche-Benveniste, M.Arrivé et J. Peytard, grammaire relue selon les auteurs, qui les en remercient, par des personnalités elles aussi insoupçonnables de traditionnalisme comme H. Mitterand, H.Bonnard, R.-L. Wagner ou H. Meschonnic.
Le chapitre trois de cette grammaire est titré LA DÉTERMINATION, notion qu'il définit ainsi : "une sorte de "coupure" (selon l'expression de C.Guillaume ) dans la signification totale du substantif ( celle du dico ndr) qui permet de lui donner provisoirement une individualité propre : c'est cette individualisation du substantif qui reçoit le nom de détermination".
Après quoi, le chapitre examine l'un après l'autre les mots opérant la détermination ou "déterminatifs" c'est-à-dire d'un part les articles, les adjectifs démonstratifs possessifs et interrogatifs, d'autre part, ceux qui peuvent se combiner aux premiers, les adjectifs numéraux cardinaux et certains adjectifs indéfinis.
Notons au passage la définition de l'article : "L'article est l'outil fondamental de la détermination du substantif...Ce n'est pas l'article qui détermine le substantif, mais c'est lui qui indique si le substantif est conçu comme déterminé ou non...L'article suffit à marquer qu'un mot de n'importe quelle catégorie...est transféré dans la catégorie du substantif."
On constate donc que l'article est un déterminant qui...ne détermine, pas tout en étant "l'outil fondamental de la détermination". C'est clair, non ?
Il s'agit de la GRAMMAIRE LAROUSSE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN publiée par J.-C. Chevalier, C.Blanche-Benveniste, M.Arrivé et J. Peytard, grammaire relue selon les auteurs, qui les en remercient, par des personnalités elles aussi insoupçonnables de traditionnalisme comme H. Mitterand, H.Bonnard, R.-L. Wagner ou H. Meschonnic.
Le chapitre trois de cette grammaire est titré LA DÉTERMINATION, notion qu'il définit ainsi : "une sorte de "coupure" (selon l'expression de C.Guillaume ) dans la signification totale du substantif ( celle du dico ndr) qui permet de lui donner provisoirement une individualité propre : c'est cette individualisation du substantif qui reçoit le nom de détermination".
Après quoi, le chapitre examine l'un après l'autre les mots opérant la détermination ou "déterminatifs" c'est-à-dire d'un part les articles, les adjectifs démonstratifs possessifs et interrogatifs, d'autre part, ceux qui peuvent se combiner aux premiers, les adjectifs numéraux cardinaux et certains adjectifs indéfinis.
Notons au passage la définition de l'article : "L'article est l'outil fondamental de la détermination du substantif...Ce n'est pas l'article qui détermine le substantif, mais c'est lui qui indique si le substantif est conçu comme déterminé ou non...L'article suffit à marquer qu'un mot de n'importe quelle catégorie...est transféré dans la catégorie du substantif."
On constate donc que l'article est un déterminant qui...ne détermine, pas tout en étant "l'outil fondamental de la détermination". C'est clair, non ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Si=résumé de 130 ans de réflexions grammaticales sur la détermination. Ça coupe le souffle.
- MareuilNeoprof expérimenté
Ah bon, c'était "OUI".
Alors : Oui =résumé de 130 ans de réflexions grammaticales sur la détermination. Ça coupe le souffle.
Alors : Oui =résumé de 130 ans de réflexions grammaticales sur la détermination. Ça coupe le souffle.
- MufabGrand Maître
A la question "c'est clair", on peut diffcilement répondre par autre chose que "oui" ou "non". Je me suis trompé ? C'était "non" la bonne réponse ?
Bon, j'avais une chance sur 2.
Tiens hier je me suis fait cette réflexion, suite à une conversation avec une copine : j'avais ouvert il y a quelques temps un fil "à quoi sert la grammaire ?"
Et puis il m'arrive de penser à certains élèves de ma classe : certains vivent ou ont vécu des trucs terribles (à la limite du racontable), et je me dis "'tain ils sont en train de se reconstruire, ces mômes, là, en ce moment... C'est tout leur équilibre affectif qui a été anéanti par le drame qu'ils viennent de vivre. Et moi je râle, je les gronde, je me fâche, parce qu'ils n'ont pas fait un exo ou appris une définition... Mince, à quoi, ça leur sert, là, maintenant, de m'entourer le verbe, de chercher son sujet... Non mais fous leur la paix, c'est bon...". Je sais, c'est un raisonnement absurde, qui manque de recul sur la relation pédagogique et sur tout ce que vous voulez, mais on bosse avec de petits humains, et oui, ces pensées m'effleurent.
Et puis après (outre le fait que quand ils font ça, ils ne pensent pas à autre chose), je me dis que finalement, ce n'est pas du temps perdu, ce n'est pas à côté de la plaque : en grammaire, du moins dans ma classe, les mots n'ont plus comme intérêt essentiel de raconter, de communiquer une pensée... même leur sens, finalement est parfois secondaire (car les exemples donnés à analyser sont souvent des phrases décontextualisées) mais elle les oblige à opérer une révolution copernicienne sur leur conception de la langue, qui d'outil passe à objet d'étude. Et c'est cette mise à distance, qui demande, au-delà du décodage linéaire gauche droite appris dans les plus petites classes, de mettre en évidence des inter-relations entre les termes, entre les groupes, qui me semble augurer un certain esprit critique, plus tard, sur les phrases assénées comme des vérités incontestables, par quelque autorité.
J'ai l'intuition, sans pouvoir vraiment l'expliquer (il me manque des étapes) que cette mise à distance du langage en fonctionnement me permet d'espérer contribuer, modestement, à n'en pas faire des suiveurs.
Désolée pour le HS.
Bon, j'avais une chance sur 2.
Tiens hier je me suis fait cette réflexion, suite à une conversation avec une copine : j'avais ouvert il y a quelques temps un fil "à quoi sert la grammaire ?"
Et puis il m'arrive de penser à certains élèves de ma classe : certains vivent ou ont vécu des trucs terribles (à la limite du racontable), et je me dis "'tain ils sont en train de se reconstruire, ces mômes, là, en ce moment... C'est tout leur équilibre affectif qui a été anéanti par le drame qu'ils viennent de vivre. Et moi je râle, je les gronde, je me fâche, parce qu'ils n'ont pas fait un exo ou appris une définition... Mince, à quoi, ça leur sert, là, maintenant, de m'entourer le verbe, de chercher son sujet... Non mais fous leur la paix, c'est bon...". Je sais, c'est un raisonnement absurde, qui manque de recul sur la relation pédagogique et sur tout ce que vous voulez, mais on bosse avec de petits humains, et oui, ces pensées m'effleurent.
Et puis après (outre le fait que quand ils font ça, ils ne pensent pas à autre chose), je me dis que finalement, ce n'est pas du temps perdu, ce n'est pas à côté de la plaque : en grammaire, du moins dans ma classe, les mots n'ont plus comme intérêt essentiel de raconter, de communiquer une pensée... même leur sens, finalement est parfois secondaire (car les exemples donnés à analyser sont souvent des phrases décontextualisées) mais elle les oblige à opérer une révolution copernicienne sur leur conception de la langue, qui d'outil passe à objet d'étude. Et c'est cette mise à distance, qui demande, au-delà du décodage linéaire gauche droite appris dans les plus petites classes, de mettre en évidence des inter-relations entre les termes, entre les groupes, qui me semble augurer un certain esprit critique, plus tard, sur les phrases assénées comme des vérités incontestables, par quelque autorité.
J'ai l'intuition, sans pouvoir vraiment l'expliquer (il me manque des étapes) que cette mise à distance du langage en fonctionnement me permet d'espérer contribuer, modestement, à n'en pas faire des suiveurs.
Désolée pour le HS.
- MareuilNeoprof expérimenté
Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse. Ce n'est pas le problème.
- phiExpert
Mufab a écrit:A la question "c'est clair", on peut diffcilement répondre par autre chose que "oui" ou "non". Je me suis trompé ? C'était "non" la bonne réponse ?
Bon, j'avais une chance sur 2.
Tiens hier je me suis fait cette réflexion, suite à une conversation avec une copine : j'avais ouvert il y a quelques temps un fil "à quoi sert la grammaire ?"
Et puis il m'arrive de penser à certains élèves de ma classe : certains vivent ou ont vécu des trucs terribles (à la limite du racontable), et je me dis "'tain ils sont en train de se reconstruire, ces mômes, là, en ce moment... C'est tout leur équilibre affectif qui a été anéanti par le drame qu'ils viennent de vivre. Et moi je râle, je les gronde, je me fâche, parce qu'ils n'ont pas fait un exo ou appris une définition... Mince, à quoi, ça leur sert, là, maintenant, de m'entourer le verbe, de chercher son sujet... Non mais fous leur la paix, c'est bon...". Je sais, c'est un raisonnement absurde, qui manque de recul sur la relation pédagogique et sur tout ce que vous voulez, mais on bosse avec de petits humains, et oui, ces pensées m'effleurent.
Et puis après (outre le fait que quand ils font ça, ils ne pensent pas à autre chose), je me dis que finalement, ce n'est pas du temps perdu, ce n'est pas à côté de la plaque : en grammaire, du moins dans ma classe, les mots n'ont plus comme intérêt essentiel de raconter, de communiquer une pensée... même leur sens, finalement est parfois secondaire (car les exemples donnés à analyser sont souvent des phrases décontextualisées) mais elle les oblige à opérer une révolution copernicienne sur leur conception de la langue, qui d'outil passe à objet d'étude. Et c'est cette mise à distance, qui demande, au-delà du décodage linéaire gauche droite appris dans les plus petites classes, de mettre en évidence des inter-relations entre les termes, entre les groupes, qui me semble augurer un certain esprit critique, plus tard, sur les phrases assénées comme des vérités incontestables, par quelque autorité.
J'ai l'intuition, sans pouvoir vraiment l'expliquer (il me manque des étapes) que cette mise à distance du langage en fonctionnement me permet d'espérer contribuer, modestement, à n'en pas faire des suiveurs.
Désolée pour le HS.
Je trouve que tu l'expliques très bien, au contraire... Merci
- Spinoza1670Esprit éclairé
J'aime bien aussi. Ton petit texte donne vraiment à réfléchir.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- RikkiMonarque
Je plussoie.
Je n'arrive plus à me rappeler quel auteur parle d'un enfant qui adore l'école parce que "c'est le seul endroit où [il n'est] pas le pauvre petit orphelin". Je crois que c'était en fait un livre de mon enfance, pas forcément un grand auteur, mais j'ai repensé à cette phrase en parlant à Mufab.
Je n'arrive plus à me rappeler quel auteur parle d'un enfant qui adore l'école parce que "c'est le seul endroit où [il n'est] pas le pauvre petit orphelin". Je crois que c'était en fait un livre de mon enfance, pas forcément un grand auteur, mais j'ai repensé à cette phrase en parlant à Mufab.
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- VudiciFidèle du forum
Un petit doc, si j'y arrive... Vous allez a-do-rer!
Vous admirerez "Mon frère sera à Paris" et son analyse...
- Spoiler:
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
DIRECTION GENERALE DE L'ORGANISATION DES ETUDES
CODE DE
TERMINOLOGIE
GRAMMATICALE
1986
AVANT - PROPOS
Ce document est l'œuvre d'une commission comprenant des représentants de nos trois réseaux d'enseignement (Enseignement de l'État, Enseignement catholique, Enseignement provincial et communal) et des différents niveaux d'étude (Enseignement fondamental, Enseignement secondaire, Enseignement supérieur non universitaire). Il réalise donc un accord qui lie les diverses parties en cause; il est, en somme, une sorte de pacte grammatical.
Les étiquettes proposées permettent d'une part de décrire les diverses structures de la phrase et d'autre part de désigner les éléments qui la constituent. Les exemples proposés, non exhaustifs, sont seulement destinés à la bonne intelligence des appellations.
I. LA PHRASE
1. La PHRASE est verbale (construite autour d'un verbe conjugué)
ou
non verbale (non construite autour d'un verbe conjugué)
L'interjection est une phrase non verbale. Phrases non verbales :
Chacun à sa place.
Difficile à comprendre.
Ne pas fumer.
Un café.
Merci.
Merci pour votre EURO.
Merci pour l'EURO que vous m'avez donné.
Finies les vacances.
Très agréable, votre soirée.
Très agréable la soirée que j'ai passée avec vous.
Halte ! Ouf ! Vite ! Tiens, Tiens…
2.
La phrase est déclarative, ou impérative, ou interrogative
Elle est, en outre,
- affirmative ou négative
- neutre ou emphatique
- active ou passive
Phrase déclarative : Je viendrai à six heures.
Phrase interrogative : Viendrez-vous à six heures ?
Phrase impérative : Venez à six heures.
Phrase affirmative : Ce texte est illisible.
Phrase négative : Ce texte n'est pas illisible.
Phrase neutre : le pommier fleurit.
Phrases emphatiques :
C'est ce pommier qui fleurit.
Est-ce ce pommier qu'il faut abattre ?
Qu'il est beau, ce pommier !
Phrases actives :
Il a reçu une gifle.
Ses amis l'apprécient.
Phrases passives :
Il a été reçu par le jury.
Il est apprécié de ses amis.
3. La phrase verbale est une phrase de base ou une phrase dérivée.
3.1. La phrase de base est DECLARATIVE, AFFIRMATIVE, NEUTRE et ACTIVE.
Elle correspond aux modèles suivants :
MODELE GENERAL : P GNSujet + GV.
MODELES PARTICULIERS :
Ce pommier porte des pommes.
Phrases simples
P GNS + V + (pas de complément de verbe)
P GNS + V + GN complément direct du verbe
P GNS + V + GN complément indirect du verbe
P GNS + V + GN complément direct du verbe + GN complément indirect du verbe
Le pommier fleurit. (chaque année)
Le pommier porte de belles fleurs rouges.
Le commerçant a pesé les pommes.
Cette pomme pèse deux cents grammes.
J'ai mangé de la confiture.
Le jardinier pense à la prochaine récolte.
Je vais à Mons.
Nous venons du théâtre.
Mon frère sera à Paris.
Je reste chez moi.
Le jardinier a donné une pomme à sa petite fille.
Il la lui a donnée.
P GNS + V copule +
(être + v. analogues) GAdj attribut du sujet
GN attribut du sujet
GNP attribut du sujet
G Adv. attribut du sujet Le jardinier est / semble / paraît heureux.
La petite fille a l'air heureuse.
Le jardinier est le maître du verger.
Le jardinier est de mon avis.
Le jardinier reste de glace.
Ce jardinier est bien.
P il + v impersonnel +
GN compl. du verbe impersonnel
GNP compl. du verbe impersonnel
GN + GN compl. du verbe impersonnel
G Adv. compl. du verbe impersonnel Il pleut.
Il faut du pain frais.
Il s'agit de votre avenir.
Il est question de votre avenir.
Il a fallu du courage à cet homme
Il neige encore.
Phrases simples P présentatif + - c'est
- il y a
- voici, voilà
- voici, voilà + + compl. du présentatif C'est un orage.
C'est beau.
C'est trop tard.
Il y a de l'orage.
Voilà un bel orage.
3.2. La phrase dérivée provient :
3.2.1. - d'une phrase de base Phrases de base :
Les camions sortent.
Les camions sortent le matériel.
Elle devient alors :
Phrases simples
- impérative ou interrogative
- négative
- emphatique
- passive
- impersonnelle Phrases dérivées :
Sortez le matériel.
Les camions sortent-ils le matériel ?
Que sortent les camions ?
Les camions ne sortent pas le matériel.
Ne sortez pas le matériel.
Les camions ne sortent pas le matériel ?
Ce sont les camions qui sortent le matériel.
Le matériel, les camions le sortent-ils ?
Le matériel est sorti par les camions.
Il est sorti 3 camions.
3.2.2. - de deux ou plusieurs phrases simples assemblées
à l'aide d'un marqueur d'enchâssement (enchâssement d'une phrase dans une phrase matrice )
Phrases complexes - par conjonction de subordination
- par pronom relatif
- par pronom relatif nominal
- par pronom interrogatif
- par déterminant
- par adverbe de subordination L'ingénieur comprend que le marché lui échappe.
Il se demande si le marché lui échappe.
Il veille à ce que tout se passe bien.
Il vous avertit de ce qu'il part.
L'ingénieur qui dirige la transaction.
l'ingénieur, qui est réaliste.
l'ingénieur que nous avons mandaté.
comprend que le marché lui échappe.
il vous avertit de ce qui s'est passé.
L'ingénieur se jure de sanctionner quiconque a compromis la bonne marche de cette affaire.
L'ingénieur se demande qui a emporté le marché.
L'ingénieur annonce quelle firme a emporté le marché.
Il se demande comment le marché lui a échappé.
Phrases complexes - à l'aide d'un marqueur de coordination7
- par conjonction de coordination
- par adverbe de coordination
- par corrélatifs Les enfants sortent de l'école et le confiseur les attend avec joie.
Les enfants sortent de l'école puis ils flânent dans les rues.
Autant j'aime les vacances, autant je déteste les congés dispersés.
- sans l'aide d'un marqueur : juxtaposition
( y compris l'incise ou l'incidente) Les enfants sortent, le confiseur les attend.
Les enfants, dit-il, se mettent aussitôt à hurler.
Les enfants, cela me contrarie vivement, se mettent aussitôt à hurler.
4. Fonctions
4.1. Dans la phrase :
- sujet du verbe Le pommier fleurit. Il pleut. Il est déjà sorti trois camions. Il s'est produit des incidents. C'est les vipères. Ce sont des vipères. Nous étions bons amis. Qu'il vienne me réjouirait. Fumer nuit à la santé.
- complément du verbe - complément direct Cueille une pomme. Cette pomme pèse deux cents grammes. Je mange de la confiture. Fais ce qu'il te plaît. J'aime flâner. Il risque de tomber.
- complément indirect Va à la campagne. Va où tu veux. Pierre a parlé de ses projets à son patron. Il a parlé de ce qu'il fallait entreprendre. Pierre songe à partir.
- Complément direct + complément indirect (ou compl. ind. + compl. dir.) Pierre soumet ses projets à son patron.
Pierre promet à Jacques de partir.
Dis à qui tu veux ce qui t'embarrasse dans cette affaire.
- complément du verbe impersonnel Il faut du pain. Il est déjà sorti trois camions. Il faut se lever. Il faut que tu viennes. Il se peut que Paul n'arrive pas à temps.
- complément du présentatif C'est les vipères. Il y a des vipères. Voilà les vipères. Voici comment faire.
- attribut du sujet Le jardinier est heureux. Il est le maître du verger. Ces gens-là sont sans reproche. L'hôtel est / semble / paraît / a l'air bien. Le travail est ce qui m'ennuie le plus. Les vacances sont ce que je préfère.
- complément circonstanciel de l'ensemble
[GNS + GV] Les camions ont sorti tout le matériel
pour faire de la place.
à cause d'un ordre stupide.
comme on l'avait ordonné.
Les camions sortiront le matériel
si on en donne l'ordre.
bien que ce soit risqué.
Un ordre a suffi pour que l'on sorte tout le matériel.
- complément du verbe passif (complément d'agent) La forêt a été abîmée par les tracteurs.
- attribut du complément du verbe
J'ai rarement vu Perrine aussi gaie.
Ce tracteur a le moteur en mauvais état. Son moteur, ce tracteur l'a en mauvais état.
On a nommé Paul ingénieur en chef.
On a choisi la céramique comme revêtement mural.
On a pensé à la céramique comme revêtement mural.
4.2. Dans les groupes : les expansions
4.2.1. Dans le GN :
4.2.1.1. - Le G Adj. est épithète du nom ou du pronom Un bel homme. Un homme heureux.
Certains, heureux de ma venue…
Mes amis, heureux de ma venue,…
4.2.1.2. - Le GN est complément du nom ou du pronom Un homme de la région. Celle du bois.
ou apposition Un homme serviable, la providence de la région.
La ville de Liège.
Un autre, le jardinier. Un autre, le mien.
Le plaisir de lire.
4.2.1.3. - La phrase enchâssée est complément du nom ou du pronom Un homme qui habite la région. La mienne, où tu as séjourné. Une place où garer ma voiture.
ou apposition L'idée qu'il vienne me séduit.
4.2.2. Dans le GAdj. :
- complément de l'adjectif Heureux de ta venue. Confiant à l'excès. Heureux de partir. Heureux que tu sois venu. Très content. Content de ta réussite. Assez content pour qu'on s'en aperçoive. Plus amusant que ceci.
4.2.3. dans le G Adv. :
- complément de l'adverbe Très vite. Déplorablement tard. Ailleurs qu'ici. Trop rapidement pour qu'on puisse l'arrêter.
4.3. Autres fonctions :
- complément de la préposition Juste avant son départ.
Presque au milieu de la nuit.
- complément de la conjonction de subordination Juste avant que…
Presque aussitôt que…
II. LES CLASSES DE MOTS
1. LE NOM
1.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé un poisson / un poisson - lune
1.2. Quelques traits sémantiques :
- propre / commun
- animé / non animé un chat / une table
- humain / non humain un enfant / un chaton
- comptable / non comptable des cerises / du ciment
- collectif / non collectif une foule / un individu
- concret / abstrait du ciment / de l'espoir
2. LE DETERMINANT
2.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- forme élidée
- forme contractée
- simple / composé démonstratif simple / composé : ce chat / ce chat-là
indéfini simple / composé : tout homme / tous les hommes – peu d'hommes
numéral simple / composé : treize / vingt et un / quarante-sept
2.2. Quelques traits sémantiques :
- l'article défini, indéfini, partitif
- le déterminant possessif
- le déterminant démonstratif
- le déterminant indéfini
- le déterminant numéral
- le déterminant interrogatif / exclamatif interrogatif / exclamatif : Quel homme est-ce / Quel homme c'est !
- le déterminant relatif relatif : ses dernières volontés, lesquelles volontés se résument à ceci…
3. L'ADJECTIF
3.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé bleu / bleu clair – bleu roi – dix-huitième
- degrés – comparatif aussi grand que – plus grand que – moins grand que
- superlatif le plus grand – le plus grand de tous – très grand
3.2. Quelques traits sémantiques :
- adjectif qualificatif
- adjectif possessif un mien parent
- adjectif indéfini un autre livre, un tel ami
- adjectif numéral cardinal les trois enfants
ordinal le dix-huitième livre
4. LE PRONOM
4.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre) elle – celui – on – qui – lequel / celui-ci – quelques-uns – le mien
- singulier / pluriel (nombre)
- personne
- simple / composé
4.2. Les emplois
pronom représentant / pronom nominal
Le pronom représentant se substitue à un élément du contexte Pierre est parti tôt ce matin. Il était pressé.
Je télégraphie à Paul. Je lui annonce la bonne nouvelle.
Je prendrai du thé. En prendrez-vous aussi ?
Les vacances sont proches. J'y pense déjà.
Une table. Celle de la chambre de mon frère.
Vous m'avez menti, je le sais.
Ces deux échantillons ? Aucun n'est satisfaisant.
Content comme il ne l'a jamais été.
Le pronom nominal ne représente aucun élément du contexte Je cours, tu cours après la fortune.
Quiconque franchira la clôture sera sanctionné.
Il achète n'importe quoi. Et moi, je n'achète rien.
Chacun donne son avis. Parlons d'autrui.
On emportera un panier.
4.3. Quelques traits sémantiques :
- le pronom personnel Tu en prendras, du café ?
Quitter cette maison, on y songe.
l'emploi impersonnel du pronom il Il pleut.
Il est arrivé un accident.
l'emploi réfléchi des pronoms personnels me – te – se – nous – vous
- le pronom possessif Je n'ai pas de stylo, prête-moi le tien.
- le pronom démonstratif Je n'ai pas de stylo. Prenez celui-ci.
- le pronom indéfini aucun – certains – plusieurs…
- le pronom relatif
le pronom relatif représentant qui se substitue à un antécédent (GN ou Adv.) La maison dont il a hérité est hantée.
Là où il va, il sera en sécurité.
le pronom relatif nominal qui n'a pas d'antécédent Ce qui se dit ne me plaît pas.
Vous accepterez ce qu'on vous offre.
Songez à ce qui vous est offert.
Partons de ce qui est dit.
C'est ce à quoi il faut arriver.
C'est ce dont on parlera.
- le pronom interrogatif Qui parle ?
- le pronom numéral Trois sont venus. J'en ai rencontré trois.
-
-
5. LE VERBE
5.1. Quelques traits morphologiques :
5.1.1. radical, terminaison
5.1.2. formes simples, composées, surcomposées : accompli / non accompli
5.1.3. conjugaison : modes
temps
voix active / passive
MODES TEMPS
Formes simples Formes composées Formes surcomposées
5.1.2.1.
Les modes personnels
L'indicatif Présent
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Conditionnel présent Passé composé
Plus-que-parfait
Passé antérieur
Futur antérieur
Conditionnel passé Passé surcomposé
Plus-que-parfait surcomposé
Futur antérieur surcomposé
Conditionnel passé surcomposé
L'impératif Présent Passé
Le subjonctif Présent Passé Passé surcomposé
Imparfait Plus-que-parfait
5.1.2.2.
Les modes non personnels
L'infinitif Présent Passé Passé surcomposé
Le participe Présent Passé (composé) Passé surcomposé
Le gérondif Présent Passé composé Passé surcomposé
5.2. Quelques traits syntaxiques :
- transitif direct ou indirect / intransitif
- actif / passif (voix)
- copule (être et verbes analogues à être)
- auxiliaire
- semi-auxiliaire Je vais partir. Marie vient de téléphoner. Elle est en train de rire sous cape. Pierre doit s'être trompé. Le bateau semble s'éloigner.
- pronominal
- impersonnel
5.3. Quelques traits sémantiques :
- aspect : accompli / non accompli Il est en train d'étudier. Il s'endort. Il l'a dit et redit.
- verbes d'action Il étudie.
d'état Il paraît heureux.
de transformation Le papier jaunit.
- verbes de déclaration, de volonté Pierre dit que Jean vient.
Pierre dit que Jean vienne.
de sentiment Je crains qu'il s'en aille.
- verbes de mouvement Il court acheter son journal.
Elle arrive toute joyeuse.
6. L'ADVERBE
6.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- adverbe dérivé d'un adjectif / non dérivé d'un adjectif clair, clairement / vite, aussitôt
élégant, élégamment / demain, soudain
- simple / composé
- les degrés : - comparatif
- superlatif
6.2. Quelques traits syntaxiques :
- adverbe complément
- du verbe L'avion vole bas.
- circonstanciel de (GNS+ V) L'Europe a immédiatement réagi.
- de l'adjectif très amusant – bien compris – étonnamment jeune
- d'un autre adverbe ailleurs qu'ici – plus tard que prévu
- d'une préposition juste avant son départ – presque au milieu de la nuit
- d'une conjonction de subordination juste avant que …– peu après que…
- adverbe de mot de liaison - subordonnant Comprenez-vous pourquoi nous sommes las ?
- - coordonnant L'enfant se précipite, s'arrête, puis se jette dans mes bras.
- adverbe modalisateur de phrase Nous vous avons éclairés, peut-être ?
"Venez-vous dîner bientôt ? – Certainement pas demain."
7. LES MOTS DE LIAISON
7.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- simple / composé
7.2. Traits syntaxiques :
7.2.1. Subordination
- préposition
- conjonction de subordination J'espère que tout se terminera bien.
Travaillez pour qu'il en soit ainsi.
- pronom relatif La maison dont j'ai hérité est hantée.
- pronom relatif nominal Ce qui se dit ne me plaît pas.
C'est ce dont j'ai envie.
- certains déterminants Je sais quel homme vous êtes.
- certains adverbes Je sais comment tout cela va se terminer.
7.2.2. Coordination
- conjonctions de coordination
- certains adverbes
- certains corrélatifs Tantôt il chante, tantôt il rit, tantôt il pleure.
Je viendrai soit demain, soit après-demain.
Autant de têtes, autant d'avis.
Nous prendrons non seulement une entrée, mais encore un dessert.
Vous admirerez "Mon frère sera à Paris" et son analyse...
- MareuilNeoprof expérimenté
Vudici a écrit:Un petit doc, si j'y arrive... Vous allez a-do-rer!
- Spoiler:
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
DIRECTION GENERALE DE L'ORGANISATION DES ETUDES
C'est un gag ? Ou ça vient d'ailleurs ?
CODE DE
TERMINOLOGIE
GRAMMATICALE
1986
AVANT - PROPOS
Ce document est l'œuvre d'une commission comprenant des représentants de nos trois réseaux d'enseignement (Enseignement de l'État, Enseignement catholique, Enseignement provincial et communal) et des différents niveaux d'étude (Enseignement fondamental, Enseignement secondaire, Enseignement supérieur non universitaire). Il réalise donc un accord qui lie les diverses parties en cause; il est, en somme, une sorte de pacte grammatical.
Les étiquettes proposées permettent d'une part de décrire les diverses structures de la phrase et d'autre part de désigner les éléments qui la constituent. Les exemples proposés, non exhaustifs, sont seulement destinés à la bonne intelligence des appellations.
I. LA PHRASE
1. La PHRASE est verbale (construite autour d'un verbe conjugué)
ou
non verbale (non construite autour d'un verbe conjugué)
L'interjection est une phrase non verbale. Phrases non verbales :
Chacun à sa place.
Difficile à comprendre.
Ne pas fumer.
Un café.
Merci.
Merci pour votre EURO.
Merci pour l'EURO que vous m'avez donné.
Finies les vacances.
Très agréable, votre soirée.
Très agréable la soirée que j'ai passée avec vous.
Halte ! Ouf ! Vite ! Tiens, Tiens…
2.
La phrase est déclarative, ou impérative, ou interrogative
Elle est, en outre,
- affirmative ou négative
- neutre ou emphatique
- active ou passive
Phrase déclarative : Je viendrai à six heures.
Phrase interrogative : Viendrez-vous à six heures ?
Phrase impérative : Venez à six heures.
Phrase affirmative : Ce texte est illisible.
Phrase négative : Ce texte n'est pas illisible.
Phrase neutre : le pommier fleurit.
Phrases emphatiques :
C'est ce pommier qui fleurit.
Est-ce ce pommier qu'il faut abattre ?
Qu'il est beau, ce pommier !
Phrases actives :
Il a reçu une gifle.
Ses amis l'apprécient.
Phrases passives :
Il a été reçu par le jury.
Il est apprécié de ses amis.
3. La phrase verbale est une phrase de base ou une phrase dérivée.
3.1. La phrase de base est DECLARATIVE, AFFIRMATIVE, NEUTRE et ACTIVE.
Elle correspond aux modèles suivants :
MODELE GENERAL : P GNSujet + GV.
MODELES PARTICULIERS :
Ce pommier porte des pommes.
Phrases simples
P GNS + V + (pas de complément de verbe)
P GNS + V + GN complément direct du verbe
P GNS + V + GN complément indirect du verbe
P GNS + V + GN complément direct du verbe + GN complément indirect du verbe
Le pommier fleurit. (chaque année)
Le pommier porte de belles fleurs rouges.
Le commerçant a pesé les pommes.
Cette pomme pèse deux cents grammes.
J'ai mangé de la confiture.
Le jardinier pense à la prochaine récolte.
Je vais à Mons.
Nous venons du théâtre.
Mon frère sera à Paris.
Je reste chez moi.
Le jardinier a donné une pomme à sa petite fille.
Il la lui a donnée.
P GNS + V copule +
(être + v. analogues) GAdj attribut du sujet
GN attribut du sujet
GNP attribut du sujet
G Adv. attribut du sujet Le jardinier est / semble / paraît heureux.
La petite fille a l'air heureuse.
Le jardinier est le maître du verger.
Le jardinier est de mon avis.
Le jardinier reste de glace.
Ce jardinier est bien.
P il + v impersonnel +
GN compl. du verbe impersonnel
GNP compl. du verbe impersonnel
GN + GN compl. du verbe impersonnel
G Adv. compl. du verbe impersonnel Il pleut.
Il faut du pain frais.
Il s'agit de votre avenir.
Il est question de votre avenir.
Il a fallu du courage à cet homme
Il neige encore.
Phrases simples P présentatif + - c'est
- il y a
- voici, voilà
- voici, voilà + + compl. du présentatif C'est un orage.
C'est beau.
C'est trop tard.
Il y a de l'orage.
Voilà un bel orage.
3.2. La phrase dérivée provient :
3.2.1. - d'une phrase de base Phrases de base :
Les camions sortent.
Les camions sortent le matériel.
Elle devient alors :
Phrases simples
- impérative ou interrogative
- négative
- emphatique
- passive
- impersonnelle Phrases dérivées :
Sortez le matériel.
Les camions sortent-ils le matériel ?
Que sortent les camions ?
Les camions ne sortent pas le matériel.
Ne sortez pas le matériel.
Les camions ne sortent pas le matériel ?
Ce sont les camions qui sortent le matériel.
Le matériel, les camions le sortent-ils ?
Le matériel est sorti par les camions.
Il est sorti 3 camions.
3.2.2. - de deux ou plusieurs phrases simples assemblées
à l'aide d'un marqueur d'enchâssement (enchâssement d'une phrase dans une phrase matrice )
Phrases complexes - par conjonction de subordination
- par pronom relatif
- par pronom relatif nominal
- par pronom interrogatif
- par déterminant
- par adverbe de subordination L'ingénieur comprend que le marché lui échappe.
Il se demande si le marché lui échappe.
Il veille à ce que tout se passe bien.
Il vous avertit de ce qu'il part.
L'ingénieur qui dirige la transaction.
l'ingénieur, qui est réaliste.
l'ingénieur que nous avons mandaté.
comprend que le marché lui échappe.
il vous avertit de ce qui s'est passé.
L'ingénieur se jure de sanctionner quiconque a compromis la bonne marche de cette affaire.
L'ingénieur se demande qui a emporté le marché.
L'ingénieur annonce quelle firme a emporté le marché.
Il se demande comment le marché lui a échappé.
Phrases complexes - à l'aide d'un marqueur de coordination7
- par conjonction de coordination
- par adverbe de coordination
- par corrélatifs Les enfants sortent de l'école et le confiseur les attend avec joie.
Les enfants sortent de l'école puis ils flânent dans les rues.
Autant j'aime les vacances, autant je déteste les congés dispersés.
- sans l'aide d'un marqueur : juxtaposition
( y compris l'incise ou l'incidente) Les enfants sortent, le confiseur les attend.
Les enfants, dit-il, se mettent aussitôt à hurler.
Les enfants, cela me contrarie vivement, se mettent aussitôt à hurler.
4. Fonctions
4.1. Dans la phrase :
- sujet du verbe Le pommier fleurit. Il pleut. Il est déjà sorti trois camions. Il s'est produit des incidents. C'est les vipères. Ce sont des vipères. Nous étions bons amis. Qu'il vienne me réjouirait. Fumer nuit à la santé.
- complément du verbe - complément direct Cueille une pomme. Cette pomme pèse deux cents grammes. Je mange de la confiture. Fais ce qu'il te plaît. J'aime flâner. Il risque de tomber.
- complément indirect Va à la campagne. Va où tu veux. Pierre a parlé de ses projets à son patron. Il a parlé de ce qu'il fallait entreprendre. Pierre songe à partir.
- Complément direct + complément indirect (ou compl. ind. + compl. dir.) Pierre soumet ses projets à son patron.
Pierre promet à Jacques de partir.
Dis à qui tu veux ce qui t'embarrasse dans cette affaire.
- complément du verbe impersonnel Il faut du pain. Il est déjà sorti trois camions. Il faut se lever. Il faut que tu viennes. Il se peut que Paul n'arrive pas à temps.
- complément du présentatif C'est les vipères. Il y a des vipères. Voilà les vipères. Voici comment faire.
- attribut du sujet Le jardinier est heureux. Il est le maître du verger. Ces gens-là sont sans reproche. L'hôtel est / semble / paraît / a l'air bien. Le travail est ce qui m'ennuie le plus. Les vacances sont ce que je préfère.
- complément circonstanciel de l'ensemble
[GNS + GV] Les camions ont sorti tout le matériel
pour faire de la place.
à cause d'un ordre stupide.
comme on l'avait ordonné.
Les camions sortiront le matériel
si on en donne l'ordre.
bien que ce soit risqué.
Un ordre a suffi pour que l'on sorte tout le matériel.
- complément du verbe passif (complément d'agent) La forêt a été abîmée par les tracteurs.
- attribut du complément du verbe
J'ai rarement vu Perrine aussi gaie.
Ce tracteur a le moteur en mauvais état. Son moteur, ce tracteur l'a en mauvais état.
On a nommé Paul ingénieur en chef.
On a choisi la céramique comme revêtement mural.
On a pensé à la céramique comme revêtement mural.
4.2. Dans les groupes : les expansions
4.2.1. Dans le GN :
4.2.1.1. - Le G Adj. est épithète du nom ou du pronom Un bel homme. Un homme heureux.
Certains, heureux de ma venue…
Mes amis, heureux de ma venue,…
4.2.1.2. - Le GN est complément du nom ou du pronom Un homme de la région. Celle du bois.
ou apposition Un homme serviable, la providence de la région.
La ville de Liège.
Un autre, le jardinier. Un autre, le mien.
Le plaisir de lire.
4.2.1.3. - La phrase enchâssée est complément du nom ou du pronom Un homme qui habite la région. La mienne, où tu as séjourné. Une place où garer ma voiture.
ou apposition L'idée qu'il vienne me séduit.
4.2.2. Dans le GAdj. :
- complément de l'adjectif Heureux de ta venue. Confiant à l'excès. Heureux de partir. Heureux que tu sois venu. Très content. Content de ta réussite. Assez content pour qu'on s'en aperçoive. Plus amusant que ceci.
4.2.3. dans le G Adv. :
- complément de l'adverbe Très vite. Déplorablement tard. Ailleurs qu'ici. Trop rapidement pour qu'on puisse l'arrêter.
4.3. Autres fonctions :
- complément de la préposition Juste avant son départ.
Presque au milieu de la nuit.
- complément de la conjonction de subordination Juste avant que…
Presque aussitôt que…
II. LES CLASSES DE MOTS
1. LE NOM
1.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé un poisson / un poisson - lune
1.2. Quelques traits sémantiques :
- propre / commun
- animé / non animé un chat / une table
- humain / non humain un enfant / un chaton
- comptable / non comptable des cerises / du ciment
- collectif / non collectif une foule / un individu
- concret / abstrait du ciment / de l'espoir
2. LE DETERMINANT
2.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- forme élidée
- forme contractée
- simple / composé démonstratif simple / composé : ce chat / ce chat-là
indéfini simple / composé : tout homme / tous les hommes – peu d'hommes
numéral simple / composé : treize / vingt et un / quarante-sept
2.2. Quelques traits sémantiques :
- l'article défini, indéfini, partitif
- le déterminant possessif
- le déterminant démonstratif
- le déterminant indéfini
- le déterminant numéral
- le déterminant interrogatif / exclamatif interrogatif / exclamatif : Quel homme est-ce / Quel homme c'est !
- le déterminant relatif relatif : ses dernières volontés, lesquelles volontés se résument à ceci…
3. L'ADJECTIF
3.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé bleu / bleu clair – bleu roi – dix-huitième
- degrés – comparatif aussi grand que – plus grand que – moins grand que
- superlatif le plus grand – le plus grand de tous – très grand
3.2. Quelques traits sémantiques :
- adjectif qualificatif
- adjectif possessif un mien parent
- adjectif indéfini un autre livre, un tel ami
- adjectif numéral cardinal les trois enfants
ordinal le dix-huitième livre
4. LE PRONOM
4.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre) elle – celui – on – qui – lequel / celui-ci – quelques-uns – le mien
- singulier / pluriel (nombre)
- personne
- simple / composé
4.2. Les emplois
pronom représentant / pronom nominal
Le pronom représentant se substitue à un élément du contexte Pierre est parti tôt ce matin. Il était pressé.
Je télégraphie à Paul. Je lui annonce la bonne nouvelle.
Je prendrai du thé. En prendrez-vous aussi ?
Les vacances sont proches. J'y pense déjà.
Une table. Celle de la chambre de mon frère.
Vous m'avez menti, je le sais.
Ces deux échantillons ? Aucun n'est satisfaisant.
Content comme il ne l'a jamais été.
Le pronom nominal ne représente aucun élément du contexte Je cours, tu cours après la fortune.
Quiconque franchira la clôture sera sanctionné.
Il achète n'importe quoi. Et moi, je n'achète rien.
Chacun donne son avis. Parlons d'autrui.
On emportera un panier.
4.3. Quelques traits sémantiques :
- le pronom personnel Tu en prendras, du café ?
Quitter cette maison, on y songe.
l'emploi impersonnel du pronom il Il pleut.
Il est arrivé un accident.
l'emploi réfléchi des pronoms personnels me – te – se – nous – vous
- le pronom possessif Je n'ai pas de stylo, prête-moi le tien.
- le pronom démonstratif Je n'ai pas de stylo. Prenez celui-ci.
- le pronom indéfini aucun – certains – plusieurs…
- le pronom relatif
le pronom relatif représentant qui se substitue à un antécédent (GN ou Adv.) La maison dont il a hérité est hantée.
Là où il va, il sera en sécurité.
le pronom relatif nominal qui n'a pas d'antécédent Ce qui se dit ne me plaît pas.
Vous accepterez ce qu'on vous offre.
Songez à ce qui vous est offert.
Partons de ce qui est dit.
C'est ce à quoi il faut arriver.
C'est ce dont on parlera.
- le pronom interrogatif Qui parle ?
- le pronom numéral Trois sont venus. J'en ai rencontré trois.
-
-
5. LE VERBE
5.1. Quelques traits morphologiques :
5.1.1. radical, terminaison
5.1.2. formes simples, composées, surcomposées : accompli / non accompli
5.1.3. conjugaison : modes
temps
voix active / passive
MODES TEMPS
Formes simples Formes composées Formes surcomposées
5.1.2.1.
Les modes personnels
L'indicatif Présent
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Conditionnel présent Passé composé
Plus-que-parfait
Passé antérieur
Futur antérieur
Conditionnel passé Passé surcomposé
Plus-que-parfait surcomposé
Futur antérieur surcomposé
Conditionnel passé surcomposé
L'impératif Présent Passé
Le subjonctif Présent Passé Passé surcomposé
Imparfait Plus-que-parfait
5.1.2.2.
Les modes non personnels
L'infinitif Présent Passé Passé surcomposé
Le participe Présent Passé (composé) Passé surcomposé
Le gérondif Présent Passé composé Passé surcomposé
5.2. Quelques traits syntaxiques :
- transitif direct ou indirect / intransitif
- actif / passif (voix)
- copule (être et verbes analogues à être)
- auxiliaire
- semi-auxiliaire Je vais partir. Marie vient de téléphoner. Elle est en train de rire sous cape. Pierre doit s'être trompé. Le bateau semble s'éloigner.
- pronominal
- impersonnel
5.3. Quelques traits sémantiques :
- aspect : accompli / non accompli Il est en train d'étudier. Il s'endort. Il l'a dit et redit.
- verbes d'action Il étudie.
d'état Il paraît heureux.
de transformation Le papier jaunit.
- verbes de déclaration, de volonté Pierre dit que Jean vient.
Pierre dit que Jean vienne.
de sentiment Je crains qu'il s'en aille.
- verbes de mouvement Il court acheter son journal.
Elle arrive toute joyeuse.
6. L'ADVERBE
6.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- adverbe dérivé d'un adjectif / non dérivé d'un adjectif clair, clairement / vite, aussitôt
élégant, élégamment / demain, soudain
- simple / composé
- les degrés : - comparatif
- superlatif
6.2. Quelques traits syntaxiques :
- adverbe complément
- du verbe L'avion vole bas.
- circonstanciel de (GNS+ V) L'Europe a immédiatement réagi.
- de l'adjectif très amusant – bien compris – étonnamment jeune
- d'un autre adverbe ailleurs qu'ici – plus tard que prévu
- d'une préposition juste avant son départ – presque au milieu de la nuit
- d'une conjonction de subordination juste avant que …– peu après que…
- adverbe de mot de liaison - subordonnant Comprenez-vous pourquoi nous sommes las ?
- - coordonnant L'enfant se précipite, s'arrête, puis se jette dans mes bras.
- adverbe modalisateur de phrase Nous vous avons éclairés, peut-être ?
"Venez-vous dîner bientôt ? – Certainement pas demain."
7. LES MOTS DE LIAISON
7.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- simple / composé
7.2. Traits syntaxiques :
7.2.1. Subordination
- préposition
- conjonction de subordination J'espère que tout se terminera bien.
Travaillez pour qu'il en soit ainsi.
- pronom relatif La maison dont j'ai hérité est hantée.
- pronom relatif nominal Ce qui se dit ne me plaît pas.
C'est ce dont j'ai envie.
- certains déterminants Je sais quel homme vous êtes.
- certains adverbes Je sais comment tout cela va se terminer.
7.2.2. Coordination
- conjonctions de coordination
- certains adverbes
- certains corrélatifs Tantôt il chante, tantôt il rit, tantôt il pleure.
Je viendrai soit demain, soit après-demain.
Autant de têtes, autant d'avis.
Nous prendrons non seulement une entrée, mais encore un dessert.
Vous admirerez "Mon frère sera à Paris" et son analyse...
- fugueNiveau 8
C'est effrayant!
Je comprends enfin pourquoi la maîtresse d'un mien neveu faisait analyser je, tu, etc... comme des GNS, il y a 4 ans. Elle était resté bloquée sur ce texte. A l'époque j'étais stupéfaite qu'elle puisse faire une bourde pareille, mais c'était une bourde officielle!
Je comprends enfin pourquoi la maîtresse d'un mien neveu faisait analyser je, tu, etc... comme des GNS, il y a 4 ans. Elle était resté bloquée sur ce texte. A l'époque j'étais stupéfaite qu'elle puisse faire une bourde pareille, mais c'était une bourde officielle!
- MareuilNeoprof expérimenté
Vudici a écrit:Un petit doc, si j'y arrive... Vous allez a-do-rer!
- Spoiler:
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
DIRECTION GENERALE DE L'ORGANISATION DES ETUDES
Ça vient d'où ? Du Québec ?
CODE DE
TERMINOLOGIE
GRAMMATICALE
1986
AVANT - PROPOS
Ce document est l'œuvre d'une commission comprenant des représentants de nos trois réseaux d'enseignement (Enseignement de l'État, Enseignement catholique, Enseignement provincial et communal) et des différents niveaux d'étude (Enseignement fondamental, Enseignement secondaire, Enseignement supérieur non universitaire). Il réalise donc un accord qui lie les diverses parties en cause; il est, en somme, une sorte de pacte grammatical.
Les étiquettes proposées permettent d'une part de décrire les diverses structures de la phrase et d'autre part de désigner les éléments qui la constituent. Les exemples proposés, non exhaustifs, sont seulement destinés à la bonne intelligence des appellations.
I. LA PHRASE
1. La PHRASE est verbale (construite autour d'un verbe conjugué)
ou
non verbale (non construite autour d'un verbe conjugué)
L'interjection est une phrase non verbale. Phrases non verbales :
Chacun à sa place.
Difficile à comprendre.
Ne pas fumer.
Un café.
Merci.
Merci pour votre EURO.
Merci pour l'EURO que vous m'avez donné.
Finies les vacances.
Très agréable, votre soirée.
Très agréable la soirée que j'ai passée avec vous.
Halte ! Ouf ! Vite ! Tiens, Tiens…
2.
La phrase est déclarative, ou impérative, ou interrogative
Elle est, en outre,
- affirmative ou négative
- neutre ou emphatique
- active ou passive
Phrase déclarative : Je viendrai à six heures.
Phrase interrogative : Viendrez-vous à six heures ?
Phrase impérative : Venez à six heures.
Phrase affirmative : Ce texte est illisible.
Phrase négative : Ce texte n'est pas illisible.
Phrase neutre : le pommier fleurit.
Phrases emphatiques :
C'est ce pommier qui fleurit.
Est-ce ce pommier qu'il faut abattre ?
Qu'il est beau, ce pommier !
Phrases actives :
Il a reçu une gifle.
Ses amis l'apprécient.
Phrases passives :
Il a été reçu par le jury.
Il est apprécié de ses amis.
3. La phrase verbale est une phrase de base ou une phrase dérivée.
3.1. La phrase de base est DECLARATIVE, AFFIRMATIVE, NEUTRE et ACTIVE.
Elle correspond aux modèles suivants :
MODELE GENERAL : P GNSujet + GV.
MODELES PARTICULIERS :
Ce pommier porte des pommes.
Phrases simples
P GNS + V + (pas de complément de verbe)
P GNS + V + GN complément direct du verbe
P GNS + V + GN complément indirect du verbe
P GNS + V + GN complément direct du verbe + GN complément indirect du verbe
Le pommier fleurit. (chaque année)
Le pommier porte de belles fleurs rouges.
Le commerçant a pesé les pommes.
Cette pomme pèse deux cents grammes.
J'ai mangé de la confiture.
Le jardinier pense à la prochaine récolte.
Je vais à Mons.
Nous venons du théâtre.
Mon frère sera à Paris.
Je reste chez moi.
Le jardinier a donné une pomme à sa petite fille.
Il la lui a donnée.
P GNS + V copule +
(être + v. analogues) GAdj attribut du sujet
GN attribut du sujet
GNP attribut du sujet
G Adv. attribut du sujet Le jardinier est / semble / paraît heureux.
La petite fille a l'air heureuse.
Le jardinier est le maître du verger.
Le jardinier est de mon avis.
Le jardinier reste de glace.
Ce jardinier est bien.
P il + v impersonnel +
GN compl. du verbe impersonnel
GNP compl. du verbe impersonnel
GN + GN compl. du verbe impersonnel
G Adv. compl. du verbe impersonnel Il pleut.
Il faut du pain frais.
Il s'agit de votre avenir.
Il est question de votre avenir.
Il a fallu du courage à cet homme
Il neige encore.
Phrases simples P présentatif + - c'est
- il y a
- voici, voilà
- voici, voilà + + compl. du présentatif C'est un orage.
C'est beau.
C'est trop tard.
Il y a de l'orage.
Voilà un bel orage.
3.2. La phrase dérivée provient :
3.2.1. - d'une phrase de base Phrases de base :
Les camions sortent.
Les camions sortent le matériel.
Elle devient alors :
Phrases simples
- impérative ou interrogative
- négative
- emphatique
- passive
- impersonnelle Phrases dérivées :
Sortez le matériel.
Les camions sortent-ils le matériel ?
Que sortent les camions ?
Les camions ne sortent pas le matériel.
Ne sortez pas le matériel.
Les camions ne sortent pas le matériel ?
Ce sont les camions qui sortent le matériel.
Le matériel, les camions le sortent-ils ?
Le matériel est sorti par les camions.
Il est sorti 3 camions.
3.2.2. - de deux ou plusieurs phrases simples assemblées
à l'aide d'un marqueur d'enchâssement (enchâssement d'une phrase dans une phrase matrice )
Phrases complexes - par conjonction de subordination
- par pronom relatif
- par pronom relatif nominal
- par pronom interrogatif
- par déterminant
- par adverbe de subordination L'ingénieur comprend que le marché lui échappe.
Il se demande si le marché lui échappe.
Il veille à ce que tout se passe bien.
Il vous avertit de ce qu'il part.
L'ingénieur qui dirige la transaction.
l'ingénieur, qui est réaliste.
l'ingénieur que nous avons mandaté.
comprend que le marché lui échappe.
il vous avertit de ce qui s'est passé.
L'ingénieur se jure de sanctionner quiconque a compromis la bonne marche de cette affaire.
L'ingénieur se demande qui a emporté le marché.
L'ingénieur annonce quelle firme a emporté le marché.
Il se demande comment le marché lui a échappé.
Phrases complexes - à l'aide d'un marqueur de coordination7
- par conjonction de coordination
- par adverbe de coordination
- par corrélatifs Les enfants sortent de l'école et le confiseur les attend avec joie.
Les enfants sortent de l'école puis ils flânent dans les rues.
Autant j'aime les vacances, autant je déteste les congés dispersés.
- sans l'aide d'un marqueur : juxtaposition
( y compris l'incise ou l'incidente) Les enfants sortent, le confiseur les attend.
Les enfants, dit-il, se mettent aussitôt à hurler.
Les enfants, cela me contrarie vivement, se mettent aussitôt à hurler.
4. Fonctions
4.1. Dans la phrase :
- sujet du verbe Le pommier fleurit. Il pleut. Il est déjà sorti trois camions. Il s'est produit des incidents. C'est les vipères. Ce sont des vipères. Nous étions bons amis. Qu'il vienne me réjouirait. Fumer nuit à la santé.
- complément du verbe - complément direct Cueille une pomme. Cette pomme pèse deux cents grammes. Je mange de la confiture. Fais ce qu'il te plaît. J'aime flâner. Il risque de tomber.
- complément indirect Va à la campagne. Va où tu veux. Pierre a parlé de ses projets à son patron. Il a parlé de ce qu'il fallait entreprendre. Pierre songe à partir.
- Complément direct + complément indirect (ou compl. ind. + compl. dir.) Pierre soumet ses projets à son patron.
Pierre promet à Jacques de partir.
Dis à qui tu veux ce qui t'embarrasse dans cette affaire.
- complément du verbe impersonnel Il faut du pain. Il est déjà sorti trois camions. Il faut se lever. Il faut que tu viennes. Il se peut que Paul n'arrive pas à temps.
- complément du présentatif C'est les vipères. Il y a des vipères. Voilà les vipères. Voici comment faire.
- attribut du sujet Le jardinier est heureux. Il est le maître du verger. Ces gens-là sont sans reproche. L'hôtel est / semble / paraît / a l'air bien. Le travail est ce qui m'ennuie le plus. Les vacances sont ce que je préfère.
- complément circonstanciel de l'ensemble
[GNS + GV] Les camions ont sorti tout le matériel
pour faire de la place.
à cause d'un ordre stupide.
comme on l'avait ordonné.
Les camions sortiront le matériel
si on en donne l'ordre.
bien que ce soit risqué.
Un ordre a suffi pour que l'on sorte tout le matériel.
- complément du verbe passif (complément d'agent) La forêt a été abîmée par les tracteurs.
- attribut du complément du verbe
J'ai rarement vu Perrine aussi gaie.
Ce tracteur a le moteur en mauvais état. Son moteur, ce tracteur l'a en mauvais état.
On a nommé Paul ingénieur en chef.
On a choisi la céramique comme revêtement mural.
On a pensé à la céramique comme revêtement mural.
4.2. Dans les groupes : les expansions
4.2.1. Dans le GN :
4.2.1.1. - Le G Adj. est épithète du nom ou du pronom Un bel homme. Un homme heureux.
Certains, heureux de ma venue…
Mes amis, heureux de ma venue,…
4.2.1.2. - Le GN est complément du nom ou du pronom Un homme de la région. Celle du bois.
ou apposition Un homme serviable, la providence de la région.
La ville de Liège.
Un autre, le jardinier. Un autre, le mien.
Le plaisir de lire.
4.2.1.3. - La phrase enchâssée est complément du nom ou du pronom Un homme qui habite la région. La mienne, où tu as séjourné. Une place où garer ma voiture.
ou apposition L'idée qu'il vienne me séduit.
4.2.2. Dans le GAdj. :
- complément de l'adjectif Heureux de ta venue. Confiant à l'excès. Heureux de partir. Heureux que tu sois venu. Très content. Content de ta réussite. Assez content pour qu'on s'en aperçoive. Plus amusant que ceci.
4.2.3. dans le G Adv. :
- complément de l'adverbe Très vite. Déplorablement tard. Ailleurs qu'ici. Trop rapidement pour qu'on puisse l'arrêter.
4.3. Autres fonctions :
- complément de la préposition Juste avant son départ.
Presque au milieu de la nuit.
- complément de la conjonction de subordination Juste avant que…
Presque aussitôt que…
II. LES CLASSES DE MOTS
1. LE NOM
1.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé un poisson / un poisson - lune
1.2. Quelques traits sémantiques :
- propre / commun
- animé / non animé un chat / une table
- humain / non humain un enfant / un chaton
- comptable / non comptable des cerises / du ciment
- collectif / non collectif une foule / un individu
- concret / abstrait du ciment / de l'espoir
2. LE DETERMINANT
2.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- forme élidée
- forme contractée
- simple / composé démonstratif simple / composé : ce chat / ce chat-là
indéfini simple / composé : tout homme / tous les hommes – peu d'hommes
numéral simple / composé : treize / vingt et un / quarante-sept
2.2. Quelques traits sémantiques :
- l'article défini, indéfini, partitif
- le déterminant possessif
- le déterminant démonstratif
- le déterminant indéfini
- le déterminant numéral
- le déterminant interrogatif / exclamatif interrogatif / exclamatif : Quel homme est-ce / Quel homme c'est !
- le déterminant relatif relatif : ses dernières volontés, lesquelles volontés se résument à ceci…
3. L'ADJECTIF
3.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre)
- singulier / pluriel (nombre)
- simple / composé bleu / bleu clair – bleu roi – dix-huitième
- degrés – comparatif aussi grand que – plus grand que – moins grand que
- superlatif le plus grand – le plus grand de tous – très grand
3.2. Quelques traits sémantiques :
- adjectif qualificatif
- adjectif possessif un mien parent
- adjectif indéfini un autre livre, un tel ami
- adjectif numéral cardinal les trois enfants
ordinal le dix-huitième livre
4. LE PRONOM
4.1. Quelques traits morphologiques :
- masculin / féminin (genre) elle – celui – on – qui – lequel / celui-ci – quelques-uns – le mien
- singulier / pluriel (nombre)
- personne
- simple / composé
4.2. Les emplois
pronom représentant / pronom nominal
Le pronom représentant se substitue à un élément du contexte Pierre est parti tôt ce matin. Il était pressé.
Je télégraphie à Paul. Je lui annonce la bonne nouvelle.
Je prendrai du thé. En prendrez-vous aussi ?
Les vacances sont proches. J'y pense déjà.
Une table. Celle de la chambre de mon frère.
Vous m'avez menti, je le sais.
Ces deux échantillons ? Aucun n'est satisfaisant.
Content comme il ne l'a jamais été.
Le pronom nominal ne représente aucun élément du contexte Je cours, tu cours après la fortune.
Quiconque franchira la clôture sera sanctionné.
Il achète n'importe quoi. Et moi, je n'achète rien.
Chacun donne son avis. Parlons d'autrui.
On emportera un panier.
4.3. Quelques traits sémantiques :
- le pronom personnel Tu en prendras, du café ?
Quitter cette maison, on y songe.
l'emploi impersonnel du pronom il Il pleut.
Il est arrivé un accident.
l'emploi réfléchi des pronoms personnels me – te – se – nous – vous
- le pronom possessif Je n'ai pas de stylo, prête-moi le tien.
- le pronom démonstratif Je n'ai pas de stylo. Prenez celui-ci.
- le pronom indéfini aucun – certains – plusieurs…
- le pronom relatif
le pronom relatif représentant qui se substitue à un antécédent (GN ou Adv.) La maison dont il a hérité est hantée.
Là où il va, il sera en sécurité.
le pronom relatif nominal qui n'a pas d'antécédent Ce qui se dit ne me plaît pas.
Vous accepterez ce qu'on vous offre.
Songez à ce qui vous est offert.
Partons de ce qui est dit.
C'est ce à quoi il faut arriver.
C'est ce dont on parlera.
- le pronom interrogatif Qui parle ?
- le pronom numéral Trois sont venus. J'en ai rencontré trois.
-
-
5. LE VERBE
5.1. Quelques traits morphologiques :
5.1.1. radical, terminaison
5.1.2. formes simples, composées, surcomposées : accompli / non accompli
5.1.3. conjugaison : modes
temps
voix active / passive
MODES TEMPS
Formes simples Formes composées Formes surcomposées
5.1.2.1.
Les modes personnels
L'indicatif Présent
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Conditionnel présent Passé composé
Plus-que-parfait
Passé antérieur
Futur antérieur
Conditionnel passé Passé surcomposé
Plus-que-parfait surcomposé
Futur antérieur surcomposé
Conditionnel passé surcomposé
L'impératif Présent Passé
Le subjonctif Présent Passé Passé surcomposé
Imparfait Plus-que-parfait
5.1.2.2.
Les modes non personnels
L'infinitif Présent Passé Passé surcomposé
Le participe Présent Passé (composé) Passé surcomposé
Le gérondif Présent Passé composé Passé surcomposé
5.2. Quelques traits syntaxiques :
- transitif direct ou indirect / intransitif
- actif / passif (voix)
- copule (être et verbes analogues à être)
- auxiliaire
- semi-auxiliaire Je vais partir. Marie vient de téléphoner. Elle est en train de rire sous cape. Pierre doit s'être trompé. Le bateau semble s'éloigner.
- pronominal
- impersonnel
5.3. Quelques traits sémantiques :
- aspect : accompli / non accompli Il est en train d'étudier. Il s'endort. Il l'a dit et redit.
- verbes d'action Il étudie.
d'état Il paraît heureux.
de transformation Le papier jaunit.
- verbes de déclaration, de volonté Pierre dit que Jean vient.
Pierre dit que Jean vienne.
de sentiment Je crains qu'il s'en aille.
- verbes de mouvement Il court acheter son journal.
Elle arrive toute joyeuse.
6. L'ADVERBE
6.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- adverbe dérivé d'un adjectif / non dérivé d'un adjectif clair, clairement / vite, aussitôt
élégant, élégamment / demain, soudain
- simple / composé
- les degrés : - comparatif
- superlatif
6.2. Quelques traits syntaxiques :
- adverbe complément
- du verbe L'avion vole bas.
- circonstanciel de (GNS+ V) L'Europe a immédiatement réagi.
- de l'adjectif très amusant – bien compris – étonnamment jeune
- d'un autre adverbe ailleurs qu'ici – plus tard que prévu
- d'une préposition juste avant son départ – presque au milieu de la nuit
- d'une conjonction de subordination juste avant que …– peu après que…
- adverbe de mot de liaison - subordonnant Comprenez-vous pourquoi nous sommes las ?
- - coordonnant L'enfant se précipite, s'arrête, puis se jette dans mes bras.
- adverbe modalisateur de phrase Nous vous avons éclairés, peut-être ?
"Venez-vous dîner bientôt ? – Certainement pas demain."
7. LES MOTS DE LIAISON
7.1. Quelques traits morphologiques :
- invariabilité
- simple / composé
7.2. Traits syntaxiques :
7.2.1. Subordination
- préposition
- conjonction de subordination J'espère que tout se terminera bien.
Travaillez pour qu'il en soit ainsi.
- pronom relatif La maison dont j'ai hérité est hantée.
- pronom relatif nominal Ce qui se dit ne me plaît pas.
C'est ce dont j'ai envie.
- certains déterminants Je sais quel homme vous êtes.
- certains adverbes Je sais comment tout cela va se terminer.
7.2.2. Coordination
- conjonctions de coordination
- certains adverbes
- certains corrélatifs Tantôt il chante, tantôt il rit, tantôt il pleure.
Je viendrai soit demain, soit après-demain.
Autant de têtes, autant d'avis.
Nous prendrons non seulement une entrée, mais encore un dessert.
Vous admirerez "Mon frère sera à Paris" et son analyse...
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