- AzadHabitué du forum
Bonjour,
Je pense donner un commentaire sur "Le Vase brisé" de Sully Prudhomme, je crois que les élèves ne trouveront pas grand chose sur le net. Comme je dois faire un corpus, il me manquerait du coup deux poèmes, dans lesquels, idéalement, le poète parle d'un objet qui est une métaphore amoureuse. J'en ai peut-être un de Du Bellay :
Ces cheveux d'or sont les liens, Madame,
Dont fut premier ma liberté surprise
Amour la flamme autour du coeur éprise,
Ces yeux le trait qui me transperce l'âme.
Forts sont les noeuds, âpre et vive la flamme,
Le coup de main à tirer bien apprise,
Et toutefois j'aime, j'adore et prise
Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame.
Pour briser donc, pour éteindre et guérir
Ce dur lien, cette ardeur, cette plaie,
Je ne quiers fer, liqueur, ni médecine:
L'heur et plaisir que ce m'est de périr
De telle main ne permet que j'essaie
Glaive tranchant, ni froideur, ni racine.
Il s'agit plus d'une partie du corps, mais je m'y ferais bien. Quoi qu'il en soit, il m'en manque encore... je suis à court d'idées...
J'en appelle donc à vos lumières !
Merci d'avance.
Je pense donner un commentaire sur "Le Vase brisé" de Sully Prudhomme, je crois que les élèves ne trouveront pas grand chose sur le net. Comme je dois faire un corpus, il me manquerait du coup deux poèmes, dans lesquels, idéalement, le poète parle d'un objet qui est une métaphore amoureuse. J'en ai peut-être un de Du Bellay :
Ces cheveux d'or sont les liens, Madame,
Dont fut premier ma liberté surprise
Amour la flamme autour du coeur éprise,
Ces yeux le trait qui me transperce l'âme.
Forts sont les noeuds, âpre et vive la flamme,
Le coup de main à tirer bien apprise,
Et toutefois j'aime, j'adore et prise
Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame.
Pour briser donc, pour éteindre et guérir
Ce dur lien, cette ardeur, cette plaie,
Je ne quiers fer, liqueur, ni médecine:
L'heur et plaisir que ce m'est de périr
De telle main ne permet que j'essaie
Glaive tranchant, ni froideur, ni racine.
Il s'agit plus d'une partie du corps, mais je m'y ferais bien. Quoi qu'il en soit, il m'en manque encore... je suis à court d'idées...
J'en appelle donc à vos lumières !
Merci d'avance.
- cecile23Niveau 10
c'est peut-être trop allusif, mais je te propose:
Le piano que baise une main frêle (Verlaine)
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu'un très léger bruit d'aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.
Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ?
Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?
Le piano que baise une main frêle (Verlaine)
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu'un très léger bruit d'aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.
Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ?
Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?
- AzadHabitué du forum
Merci... assez suggestif en effet. J'en connais que ça va émoustiller. C'est du XIXème comme Prudhomme, mais je le garde en réserve.
- SandyrinaHabitué du forum
J'avais eu une idée mais hélas, elle ne concerne pas un objet mais le coeur comparé à un jardin, par Anna de Noailles...
Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
Vous êtes un jardin où les quatre saisons
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon...
- Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive,
La cigale collée au brin de menthe amer.
- Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
De mousse délicate et de fraîche verdure.
- Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
Le verger fleurissant et le gai pâturage
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
- Et vous êtes aussi, coeur grave et violent,
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
Où la tendresse humaine habite et se nourrit...
Bon, je tape peut-être complètement à côté de la plaque mais c'est pas grave.. :lol:
Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
Vous êtes un jardin où les quatre saisons
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon...
- Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive,
La cigale collée au brin de menthe amer.
- Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
De mousse délicate et de fraîche verdure.
- Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
Le verger fleurissant et le gai pâturage
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
- Et vous êtes aussi, coeur grave et violent,
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
Où la tendresse humaine habite et se nourrit...
Bon, je tape peut-être complètement à côté de la plaque mais c'est pas grave.. :lol:
- AzadHabitué du forum
Pas tout à fait, en effet. Cela dit, tu apportes de l'eau à mon moulin pour une autre séquence que je prépare : la voix lyrique par des poètes femmes. Donc
- henrietteMédiateur
Y'a la quenouille de Ronsard, mais c'est peut-être un peu trop pour le coup...
- CelebornEsprit sacré
Baudelaire, La Chevelure.
Apollinaire, Les Colchiques
Apollinaire, Les Colchiques
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- CeladonDemi-dieu
Lais de Marie de France : le chèvrefeuille ?
- AzadHabitué du forum
henriette a écrit:Y'a la quenouille de Ronsard, mais c'est peut-être un peu trop pour le coup...
:lol!:
Je ne pensais plus aux "colchiques", tout à fait ! merci.
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