Scénario catastrophe : Que feriez-vous si l'on vous virait de l'EN ?

Reine Margot, l'administratif, ne me dérangerait ps du tout moi! Je m'ennuie quand je prépare les cours, je m'ennuie en casse, je m'ennuie en corrigeant.
Alors, un boulot où je pourrai parler avec des adultes, ça me plairait beaucoup!

thonmais

il y a plein de concours, à voir sur le site cap public (et n'oubliez pas de visiter le site d'hirondelle, "quitter l'enseignement", une mine)

salut Ponce Pilate,

Je pense qu'être refusé définitif (jeune) est une chance :

2 ans d'enseignement m'ont assuré 2 ans et demi d'indemnités et j'ai pu me reconvertir.

Me concernant, aujourd'hui, les métiers visés seraient les suivants:
-chargé d'études
-contrôleur de gestion
-inspecteur des impôts
-ingénieur en sécurité informatique / cryptographe
-data manager

mais certainement pas prof de maths : copies inintéressantes, aspect régressif, ennui.

Dès la première année d'enseignement, j'ai ressenti un vide immense.

A+

Si je suis viré, je deviens berger dans les Pyrénées.

Des ménages.
J'aime nettoyer, et je me prendrais bien moins la tête.

Là, tout de suite, je signe.

Merci pour l'info Reine Margot!

thonmais a écrit:Reine Margot, l'administratif, ne me dérangerait ps du tout moi! Je m'ennuie quand je prépare les cours, je m'ennuie en casse, je m'ennuie en corrigeant.
Alors, un boulot où je pourrai parler avec des adultes, ça me plairait beaucoup!

lalilala a écrit:thonmais

y'a aucun moment où vous appréciez le contact avec les élèves?
Un bon mot, une blague qui fait rire, un truc touchant, un élève qui s'exclame "déjà?!?!" quand ça sonne...

lalilala a écrit:

Lenou3132 a écrit:

thonmais a écrit:

Lenou3132 a écrit:je fais appel. Avant d'en arriver là quand meme il faut avoir eu des entretiens, des visites d'inspecteurs pour avoir des conseils, faire des stages pour profs cata (oui j'ai vu ça sur M6 une fois)

Ah bon??

Ah oui je te jure que je l'ai vu...Cetait il y a environ 4 ans car c'était à l'époque où je passais le concours. Je ne sais plus si cetait zone interdite ou un autre truc du genre. Mais ils suivaient le parcours de plusieurs profs. Une débutante en sciences était suivie. On montrait aussi des profs dépassés par tout et qui devaient suivre des stages imposés pour reprendre confiance en eux, gérer une classe difficile... Et les profs du groupe expliquaient que cetait leur derniere chance.

j'avais vu ce reportage aussi

Ah merci

Au choix :

- Antiquaire
- Décoratrice d'intérieur
- Travailler dans la mode ou la pub

Catalunya a écrit:

thonmais a écrit:Reine Margot, l'administratif, ne me dérangerait ps du tout moi! Je m'ennuie quand je prépare les cours, je m'ennuie en casse, je m'ennuie en corrigeant.
Alors, un boulot où je pourrai parler avec des adultes, ça me plairait beaucoup!

lalilala a écrit:thonmais

y'a aucun moment où vous appréciez le contact avec les élèves?
Un bon mot, une blague qui fait rire, un truc touchant, un élève qui s'exclame "déjà?!?!" quand ça sonne...

bien sûr mais ça ne compense pas le reste. Et puis je ne trouve pas ce boulot enrichissant et mon entrée fracassante dans le métier (première année catastrophique) m'a même un peu dégoûtée de ma matière...faut le faire! Maintenant pour moi espagnol = boulot = source de stress. Comme thonmais, je m'ennuie quand je prépare les cours chez moi, je passe mon temps à remettre à plus tard, je m'ennuie en classe quand je dois appliquer ce que j'ai préparé, je m'ennuie à lire leurs copies bâclées et pleines d'idioties (les bonnes copies sont tellement rares!), je m'ennuie à faire la police. Et surtout, je n'ai pas de vie en dehors de ce boulot (vie de couple digne d'une ado de 15 ans, plus d'amis à cause des déménagements, l'esprit toujours parasité par un truc en rapport avec ce boulot), et ça, je ne l'accepte pas.

Catalunya a écrit:

thonmais a écrit:Reine Margot, l'administratif, ne me dérangerait ps du tout moi! Je m'ennuie quand je prépare les cours, je m'ennuie en casse, je m'ennuie en corrigeant.
Alors, un boulot où je pourrai parler avec des adultes, ça me plairait beaucoup!

lalilala a écrit:thonmais

y'a aucun moment où vous appréciez le contact avec les élèves?
Un bon mot, une blague qui fait rire, un truc touchant, un élève qui s'exclame "déjà?!?!" quand ça sonne...

Si, ça m'arrive! J'ai des élèves sympathiques et ils me font des compliments tout le temps en plus!
Mais moi, c'est le sentiment d'ennui parfois, que j'ai du mal à cacher et puis vivre loin de chez moi, ça me bouffe aussi.

Ponce Pilate a écrit:J'avoue que j'ai mal posé la question. Tout le monde s'est focalisé sur le fait d'être viré.
J'aurais dû poser la vraie question :
Vous avez envie de quitter l'EN. Qu'aimeriez vous faire ?

Ah ! Entrer à la SNCF, division de l'infrastructure, et conduire les trains de chantiers, les gros diesel qui puent, juste pour emmerder agenda 21

Moi, ce métier, je l'ai dans la peau. Je ne peux pas m'imaginer faire autre chose. Ce qui me débecte, ce sont les conditions qu'on nous fait, et les choses de plus en plus ineptes - pires qu'ineptes : néfastes - qu'on nous impose.
Je m'accroche pour les élèves, pour le plaisir que je prends avec eux. Je résiste de toutes mes forces aux sirènes extérieures. Mais je n'ai aucune vocation pour le sacrifice.
Des rapports désastreux, j'en ai déjà deux.
Le jour où l'EN me fait vraiment trop ch*** , je leur dis qu'ils sont vraiment trop cons (ils ont déjà réussi à faire partir une des collègues les plus efficaces que j'aie jamais croisé) et je dis oui à un de ces organismes qui me fait des ronds de jambe pour que j'aille former les profs de chez eux. Et je n'aurai aucun scrupule.

J'aime ce que je fais, vraiment, mais pas ce que ça devient, au fil des années, et pas à cause des élèves.
Donc je deviendrais vendeuse en librairie (pas libraire, trop de responsabilités et aucun sens des réalités financières, en ce qui me concerne), dans une vraie librairie. J'y ai longtemps travaillé, étudiante, et j'aimais tout : le conseil, les commandes, ranger les piles de livres, faire l'inventaire, trouver l'introuvable, bouquiner, faire les paquets cadeaux, décharger les gros cartons, étiqueter, regarder les nouveautés... Et lire, lire, lire.
Et puis, j'aurais le temps d'écrire, comme ça.

lalilala a écrit:[ Et puis je ne trouve pas ce boulot enrichissant! je m'ennuie quand je prépare les cours chez moi, je passe mon temps à remettre à plus tard, je m'ennuie en classe quand je dois appliquer ce que j'ai préparé, je m'ennuie à lire leurs copies bâclées et pleines d'idioties (les bonnes copies sont tellement rares!), je m'ennuie à faire la police.

"Et je n'aurai aucun scrupule". V.Marchais
On en est au stade où chacun(e) doit penser à sauver sa peau attaquée de tous côtés. Alors je te comprends parfaitement.

sérafina a écrit:J'aime ce que je fais, vraiment, mais pas ce que ça devient, au fil des années, et pas à cause des élèves.
Donc je deviendrais vendeuse en librairie (pas libraire, trop de responsabilités et aucun sens des réalités financières, en ce qui me concerne), dans une vraie librairie. J'y ai longtemps travaillé, étudiante, et j'aimais tout : le conseil, les commandes, ranger les piles de livres, faire l'inventaire, trouver l'introuvable, bouquiner, faire les paquets cadeaux, décharger les gros cartons, étiqueter, regarder les nouveautés... Et lire, lire, lire.
Et puis, j'aurais le temps d'écrire, comme ça.

Exactement pareil ! Sauf que tenir une (petite) librairie ne me fait pas peur, mes beaux-parents sont libraires et je me demande si ça n'a pas joué un peu dans l'amour que je porte mon conjoint... à chaque fois que j'entre chez eux j'ai l'impression d'entrer au paradis.

Alors bien sûr, faut pas cracher dans la soupe, les horaires de l'EN sont sympa quand on a des enfants, et les vacances... ça compte aussi. Je sais qu'il n'y aura plus ni horaires n vacances quand j'aurai ma librairie, mais... quand mes enfants seront plus grands, ça ne posera plus de pbl.

L'EN à long terme... je ne m'y vois pas, à moins d'un énorme et improbable changement de cap. Ras le bol de passer mon temps en réunion ou à remplir des papiers de PPRE, PPS, PAI, PPM... pour qu'il n'y se passe rien derrière vu qu'il n'y a aucun moyen. De la poudre aux yeux, voilà ce que c'est, l'EN d'aujourd'hui. Et ça me fait enrager pour nos élèves, parce que je les aime bien, ces gros mollusques, et j'ai vraiment envie du meilleur pour eux. Or les parquer à 30 dans une classe dont le tiers ne sait pas lire, le quart est déclaré dyslexique et où les autres peinent à aligner 5 phrases écrites... et où on nous propose de réduire les horaires de Français l'année prochaine...

Moi je serais triste à mourir ... J'aime vraiment mon métier ...

Et je ne peux m'empêcher de prendre des nouvelles de mes élèves, que je n'ai pas vus depuis plusieurs mois ...

Scénario catastrophe : Que feriez-vous si l'on vous virait de l'EN ?

Ah ouais, ce serait vraiment un scénario catastrophe...







...je ne vois vraiment pas comment l'éducation nationale pourrait s'en sortir sans moi.

Les autres métiers qui me plairaient: libraire ou bibliothécaire pour assouvir mes envies de lecture, conductrice de métro (sérieusement), des métiers de conseils et de contact, travailler dans une radio, devenir sage-femme (même si je n'aurai pas les capacités de réussir le concours de la première année de médecine)... Et il y en a sûrement d'autres que j'oublie!! Mais pour le moment, être prof me convient parfaitement.

Pfiouuuuuuuu
Je serais très triste !
Je pense que je deviendrais maître Rei Ki et prof de Yoga !

Figurez-vous qu'en allant acheter des livres à la Fnac il y a quelques semaines, je me suis surprise à envier les vendeurs qui déambulaient cool-cool dans les rayons, répondaient tranquillement aux clients, effectuaient des recherches sur leur ordi. Et puis, au bout de 35h de boulot hebdomadaire (contre 50 à 60h pour moi depuis que je suis directrice), week-end, maison, repos, pas de corrections, de cours à préparer... le pied, quoi !
Mais bon, tant que je me sens encore utile et efficace dans ce métier que j'ai choisi depuis que je suis toute petite, pas question de changer.
Si jamais je m'en lassais un jour, je me reconvertirais dans une profession en rapport avec les livres : traductrice, bibliothécaire, maison d'édition...
Merci d'avoir posé la question, Pilate l'ennneigé !

Moonchild a écrit:

Scénario catastrophe : Que feriez-vous si l'on vous virait de l'EN ?

Ah ouais, ce serait vraiment un scénario catastrophe...







...je ne vois vraiment pas comment l'éducation nationale pourrait s'en sortir sans moi.

:lol!:

Même chose pour moi. Elle ferait vraiment une belle connerie.

ben tu sais clarinette, j'étais nettement plus zen derrière ma caisse à Cultura, à répondre au téléphone, encaisser, faire les paquets cadeau, gonfler les ballons, à me faire draguer par les petits vieux ^^....au moins quand je rentrais chez moi je faisais ce que je voulais! Le seul inconvénient, c'est le salaire bien sûr...

Dinaaa a écrit: Or les parquer à 30 dans une classe dont le tiers ne sait pas lire, le quart est déclaré dyslexique et où les autres peinent à aligner 5 phrases écrites...

Bah, certains ici n'apprécient que modérément leur emploi de prof, ils n'apprécient que modérément leur emploi d'élèves.