Les enseignants, un électorat à reconquérir pour la gauche

Les enseignants, un électorat à reconquérir pour la gauche

De plus en plus éclaté, le vote enseignant se rapproche des choix des classes moyennes.

Le vote des professeurs est-il quasiment acquis aux candidats de gauche? C’était encore le cas au premier tour de la présidentielle de 2002, où 72% des enseignants avaient donné leur voix au Parti socialiste ou à l’extrême gauche (14 % des voix).

Un ancrage traditionnel qui a considérablement perdu de sa force lors de l’élection de 2007, selon un baromètre réalisé par le syndicat SNUipp-FSU à la sortie des urnes. Le vote enseignant, de plus en plus éclaté (notamment en raison de clivages entre jeunes et anciens), se rapproche des choix des classes moyennes.

Ségolène Royal n'a réuni « que » 41 % des suffrages, Olivier Besancenot a plafonné à 3% et José Bové n'a pas dépassé 1%. Cette évolution a profité en premier lieu au centriste François Bayrou, qui a convaincu 24% des professeurs, devant Nicolas Sarkozy, à 17%.

Le vote pour l’extrême droite n’est plus à négliger

Autrefois très marginal, le vote pour l’extrême droite n’est plus à négliger dans le corps enseignant. Le FN a ainsi réalisé un score de 7%, tandis que Philippe de Villiers a obtenu 5% des voix.

Un autre sondage, également réalisé en 2007, auprès des sympathisants de la FSU montre toutefois un certain nombre de valeurs partagées par la profession.

Plus de 40% des enseignants interrogés ont estimé, par exemple, que la solidarité devait être une priorité du président de la République (contre 23% de l’ensemble des votants), tout comme la défense de la laïcité, priorité pour 30% des professeurs, contre seulement 11% pour l’ensemble de la population se rendant aux urnes.

Jean-Baptiste François