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John
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par John Ven 9 Déc - 20:13
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Société
L’école transformée en machine à désintégrer

Par PHILIPPE MEIRIEU Professeur à l'université Lumière-Lyon II, vice-président de la région Rhône-Alpes (EE-LV) délégué à la formation tout au long de la vie

Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants «à risque» et «à haut risque» en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation.

Longtemps, la métaphore médicale a joué un rôle critique en éducation. En 1967, les enfants de Barbiana écrivaient dans leur «Lettre à une maîtresse d’école» que «l’école se comport[ait] comme un hôpital qui soignerait les bien portants et exclurait les malades». Le caractère subversif de la formule s’est émoussé : avec la gestion libérale du système de santé, quand le management l’emporte sur le soin et que le «pilotage par les résultats» permet tout naturellement d’arroser là où c’est déjà mouillé, la médecine n’a plus rien à envier à l’école ! Mais, simultanément, le modèle médical s’est durci, se repliant sur le couple «diagnostic-remède», au détriment de la prévention, de la prise en compte des environnements et du travail en partenariat.

A l’école, ce modèle s’est rapidement banalisé : il ne s’agit plus de créer un milieu équilibré et structurant, de provoquer des rencontres fécondes, de stimuler l’attention et de mobiliser l’intelligence… On investit l’essentiel de notre énergie à repérer les dysfonctionnements et à intervenir au plus tôt par la médication spécialisée. C’est ainsi que l’on rabat la notion de «difficulté» (nécessairement issue d’une combinaison de facteurs) sur la notion de «trouble» (évidemment physiologique), que l’on finit par tenir pour quantité négligeable les problèmes sociaux et même par ignorer l’action pédagogique. On en revient finalement à la vieille conception de l’homme-machine : réparer les pannes individuelles plutôt que de créer les conditions du développement collectif. Avec la bénédiction des neurosciences qui apportent - et c’est bien normal - les connaissances qu’elles ont élaborées, en les transformant - et c’est beaucoup moins normal - en système d’interprétation des réalités scolaires.

Mais la médicalisation des difficultés scolaires pourrait voir ses effets pervers limités, voire être utilisée de manière bénéfique dans des cas spécifiques, si elle n’était enrôlée dans un processus à l’œuvre aujourd’hui à grande échelle : la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves pour savoir s’ils ne seraient pas mieux ailleurs. On détecte et on dérive partout, renvoyant les élèves toujours plus loin : de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études… L’école n’est plus qu’une gigantesque centrifugeuse construite autour d’un lieu vide - la classe - qui n’intéresse plus personne. Elle tourne sur elle-même en renvoyant les élèves de plus en plus loin, en même temps qu’elle creuse, en son sein, une véritable dépression scolaire. Pas étonnant, alors, que l’on sacrifie la formation des enseignants. Plus besoin de pédagogie ! Il suffit d’évaluer, de détecter, de dériver de plus en plus d’élèves, de plus en plus vite, de plus en plus tôt. Et ce mouvement prend une telle ampleur qu’il annihile toutes les velléités bienveillantes qui pourraient encore faire, ici ou là, d’une intervention spécifique une aide déterminante. La centrifugeuse tourne trop vite !

Ainsi, ce qu’on nous présente comme une machine à intégrer est devenu une gigantesque machine à désintégrer. Quand il faudrait mettre en place des collectifs à taille humaine portés par des équipes d’adultes solidaires, on fait exploser le système en une multitude de professionnels qui «se repassent le bébé». Quand il faudrait promouvoir l’entraide entre élèves et le suivi personnel dans des groupes solidaires, on multiplie les tests et les évaluations de toutes sortes pour faire fonctionner une «usine à gaz» de plus en plus complexe. Quand nous aurions besoin de mobiliser les enfants et les adolescents sur un projet culturel ambitieux pour leur permettre de dépasser leurs difficultés, on les juge, de plus en plus tôt, sur ce qu’ils sont et on les enferme dans leurs symptômes. Quand nous aurions besoin d’une école qui unit, nous voyons émerger sous nos yeux une école qui fragmente, exclut et isole. Il est temps d’inverser le mouvement.

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Jane
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par Jane Ven 9 Déc - 20:15
je me marre...
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Thijk
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par Thijk Ven 9 Déc - 20:28
Le texte est plutôt plat...
Les véritables problèmes ne sont pas traités.
Mais l'idée selon laquelle, aujourd'hui, les élèves seraient jugés sur ce qu'ils sont propulse le curé Meirieu au sommet du ridicule.
On ne les juge plus, et surtout pas sur ce qu'ils font (et ne font pas!) ; tous passent en classe supérieure, et en collège, le plus pénible des perturbateurs n'a pas de difficultés à obtenir 16 ou 17 en vie scolaire. Et n'est pas souvent collé, faute de surveillants, nous dit-on...
Y@nn
Y@nn
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par Y@nn Ven 9 Déc - 20:49
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).
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Thijk
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par Thijk Ven 9 Déc - 20:51
On passe surtout notre temps à faire de la garderie. Et de délinquants, pour un certain nombre...Parce que les autres structures sont de plus en plus rares.
doublecasquette
doublecasquette
Enchanteur

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par doublecasquette Ven 9 Déc - 21:01
Eh bien, c'est bizarre peut-être mais j'ai l'impression que vous avez raison tous les deux, Thijk et Y@nn.

On aimerait bien nous voir passer notre temps à évaluer, ordonner, détecter dans le but de cautériser des jambes de bois tout en laissant filer tout le monde d'une classe à l'autre...

Moi, ce que j'aime chez Meirieu, ce sont les grandes envolées sur les enfants et les adolescents mobilisés sur des projets culturels ambitieux ! Ça va bientôt faire quarante ans que les projets deviennent chaque année plus culturels et plus ambitieux et la mobilisation s'essouffle toujours aussi vite.
kp
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par kp Ven 9 Déc - 21:03
L'hôpital toussa, toussa.
Jane
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Monarque

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par Jane Ven 9 Déc - 21:06
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).

Ce qui me fait marrer, c'est la marionnette qu'on exhibe. Peut-être n'est-il pas tout à fait étranger à ce qu'on a fait de l'école. Facile de le déplorer ensuite.
Y@nn
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par Y@nn Ven 9 Déc - 21:08
Jane a écrit:Peut-être n'est-il pas tout à fait étranger à ce qu'on a fait de l'école. Facile de le déplorer ensuite.

Oui, c'est le mal incarné. Si on arrive à le démontrer, on retrouve la béatitude d'avant la chute.
Thalia de G
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par Thalia de G Ven 9 Déc - 21:08
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).
Je suis d'accord avec toi.
Mais ne doit-on pas aussi rappeler sa responsabilité ?
C'est un homme qui a de l'influence et de ce fait du pouvoir. Que ne l'a-t-il dit plus tôt ? Pourquoi ne pas nous avoir proposé de solution?
Il me donne l'impression d'avoir joué les apprentis-sorciers. Et je ne vous demande pas qui paye les pots cassés.

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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
Y@nn
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Niveau 9

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par Y@nn Ven 9 Déc - 21:09
doublecasquette a écrit:On aimerait bien nous voir passer notre temps à évaluer, ordonner, détecter dans le but de cautériser des jambes de bois tout en laissant filer tout le monde d'une classe à l'autre...

Oui, ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'école.
Thalia de G
Thalia de G
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par Thalia de G Ven 9 Déc - 21:10
Nous avons posté presque en même temps.
Jane Dans Libération, Philippe Meirieu s'emporte contre "l'école transformée en machine à désintégrer".  619293

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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
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par Jane Ven 9 Déc - 21:11
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:Peut-être n'est-il pas tout à fait étranger à ce qu'on a fait de l'école. Facile de le déplorer ensuite.

Oui, c'est le mal incarné. Si on arrive à le démontrer, on retrouve la béatitude d'avant la chute.

Inutile de me répondre comme si j'étais une débile.
Jane
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par Jane Ven 9 Déc - 21:11
Thalia de G a écrit:Nous avons posté presque en même temps.
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Aurore
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Esprit éclairé

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par Aurore Ven 9 Déc - 21:13
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).

Dans Libération, Philippe Meirieu s'emporte contre "l'école transformée en machine à désintégrer".  475529 La bonne blague !

Jane et Thalia, votre mansuétude vous perdra ! Razz

Meirieu a été le premier à remettre en question la transmission des connaissances au profit de l'acquisition de savoirs-être fumeux et de "compétences" (cf. l'affaire des appareils électroménagers), ce qui a ouvert la voie à la managerialisation de l'espace scolaire et son parasitage par la nébuleuse gestionnaire. Et le MEN actuel regorge de meiriologues de souche plus ou moins ancienne : à vrai dire, pour distinguer un gestionnaire à la Châtel d'un ravi de la crèche à la Meirieu, il faut sacrément s'y connaître...

Meirieu n'est qu'un jésuite, et ses récriminations ne sont que larmes de crocodile. Quant au soi-disant collège unique, qui de nos jours persiste à croire à cette tartufferie ?
Y@nn
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par Y@nn Ven 9 Déc - 21:14
Thalia de G a écrit:Mais ne doit-on pas aussi rappeler sa responsabilité ?
C'est un homme qui a de l'influence et de ce fait du pouvoir. Que ne l'a-t-il dit plus tôt ? Pourquoi ne pas nous avoir proposé de solution?
Il me donne l'impression d'avoir joué les apprentis-sorciers. Et je ne vous demande pas qui paye les pots cassés.

J'ai toujours entendu Meirieu (pour ce que j'en sais) reconnaître ses erreurs. Mais ce n'est pas tout à fait le sujet de ce poste... En un sens, il me fait penser à Sollers qui répondait, lorsqu'on lui disait qu'il avait été maoïste, "Oui..." d'un air désolé. Comment ne pas faire autrement que de reconnaître ses erreurs avec toute l'humilité qui s'impose ? On ne va pas tirer à boulet rouge ad vitam æternam ! Cela dit, pour en revenir au propos, je ne vois pas très bien la responsabilité de Meirieu dans les errances chateliennes...
Y@nn
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par Y@nn Ven 9 Déc - 21:16
Aurore a écrit:
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).

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Jane et Thalia, votre mansuétude vous perdra ! Razz

Meirieu a été le premier à remettre en question la transmission des connaissances au profit de l'acquisition de savoirs-être fumeux et de "compétences" (cf. l'affaire des appareils électroménagers), ce qui a ouvert la voie à la managerialisation de l'espace scolaire et son parasitage par la nébuleuse gestionnaire. Et le MEN actuel regorge de meiriologues de souche plus ou moins ancienne : à vrai dire, pour distinguer un gestionnaire à la Châtel d'un ravi de la crèche à la Meirieu, il faut sacrément s'y connaître...

Meirieu n'est qu'un jésuite, et ses récriminations ne sont que larmes de crocodile. Quant au soi-disant collège unique, qui de nos jours persiste à croire à cette tartufferie ?

N'importe quoi.
kp
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par kp Ven 9 Déc - 21:16
Aurore a écrit:
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).

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Jane et Thalia, votre mansuétude vous perdra ! Razz

Meirieu a été le premier à remettre en question la transmission des connaissances au profit de l'acquisition de savoirs-être fumeux et de "compétences" (cf. l'affaire des appareils électroménagers), ce qui a ouvert la voie à la managerialisation de l'espace scolaire et son parasitage par la nébuleuse gestionnaire. Et le MEN actuel regorge de meiriologues de souche plus ou moins ancienne : à vrai dire, pour distinguer un gestionnaire à la Châtel d'un ravi de la crèche à la Meirieu, il faut sacrément s'y connaître...

Meirieu n'est qu'un jésuite, et ses récriminations ne sont que larmes de crocodile. Quant au soi-disant collège unique, qui de nos jours persiste à croire à cette tartufferie ?
+1 Il essaye de se racheter une virginité. Après avoir été l'idiot utile, dorénavant, il tente avant tout d'être utile à lui-même.
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par Aurore Ven 9 Déc - 21:17
doublecasquette a écrit:

Moi, ce que j'aime chez Meirieu, ce sont les grandes envolées sur les enfants et les adolescents mobilisés sur des projets culturels ambitieux ! Ça va bientôt faire quarante ans que les projets deviennent chaque année plus culturels et plus ambitieux et la mobilisation s'essouffle toujours aussi vite.

Le tropisme orwellien de Ph. Meirieu ?
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par Aurore Ven 9 Déc - 21:20
Y@nn a écrit:
N'importe quoi.



La densité de l'argumentation est sidérante. Tu ne confondrais pas avec l'art du haïku, par hasard ?Razz


Dernière édition par Aurore le Ven 9 Déc - 21:27, édité 2 fois
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par Aurore Ven 9 Déc - 21:24
Y@nn a écrit:J'ai toujours entendu Meirieu (pour ce que j'en sais) reconnaître ses erreurs. Mais ce n'est pas tout à fait le sujet de ce poste... En un sens, il me fait penser à Sollers qui répondait, lorsqu'on lui disait qu'il avait été maoïste, "Oui..." d'un air désolé. Trop facile. Et s'il était si désolé que cela, il aurait de quoi se terrer de honte pour le restant de ses jours au vu de l'ampleur des énormités proférées pendant des années. Comment ne pas faire autrement que de reconnaître ses erreurs avec toute l'humilité qui s'impose ? On ne va pas tirer à boulet rouge ad vitam æternam ! Cela dit, pour en revenir au propos, je ne vois pas très bien la responsabilité de Meirieu dans les errances chateliennes... Ce n'est pas parce que tu ne la vois pas qu'elle n'existe pas...
Y@nn
Y@nn
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par Y@nn Ven 9 Déc - 21:31
Aurore, tu peux ressortir l'histoire "des appareils électroménagers" tant que tu veux, ça ne constitue pas un argument définitif. Meirieu lui-même a reconnu qu'il s'était amplement trompé sur le sujet. Au reste, en ce qui te concerne, tu dis des énormités qui ne t'empêchent pas de les étaler au grand jour. Tu vois donc que c'est possible. Si tu veux bien l'admettre, et même si Meirieu dit des bêtises, tu comprendras qu'il continue à faire de même.

Quoi qu'il en soit, ce n'est vraiment pas le sujet. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que dès que Meirieu dit un truc, il faut que la discussion dérive en "Oui, mais c'est un gros crétin" ! On peut penser ce que l'on veut de Meirieu, mais le propos est intéressant sans qu'il soit invariablement ramené à l'histoire "des appareils électroménagers" ou à quoi que ce soit de la fin des années 90.
Igniatius
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par Igniatius Ven 9 Déc - 21:37
Il y a évaluation et évaluation : aujourd'hui, ce qui est prôné par nos dirigeants, ce sont des évaluations à la politburo, où l'on connaît les chiffres avant les épreuves.
L'objectif est de démontrer que les réformes fonctionnent, et donc que les gamins peuvent bien passer en classe supérieure: tout est bidonné pour atteindre cet objectif.
En revanche, après avoir craché sur "l'obsession de la note qui traumatise les élèves", créant ainsi des cohortes de gamins mal formés parce que mal évalués, sans pression, sans exigences, Meirieu vient nous expliquer que l'école est surmédicalisée : la faute à qui ? Grâce à l'abandon du français, ils ont créé des nouvelles maladies pour les orthophonistes. Aujourd'hui, on en vient à parler de "dyscalculie", chimère existant depuis que l'on ne demande plus d'apprendre les tables.

Je trouve honteux que Meirieu soit encore écouté : il est pour moi comme les pompiers pyromanes de Goldman Sachs nommés à la tête de l'Italie et de la Grèce, comme les hommes politiques condamnés et qui reviennent faire de la politique. Ces gens devraient être interdits à vie d'exercer ces métiers.

En écrivant ce papier, Meirieu ne cherche pas à proposer de solutions : c'est tjrs le même salmigondis incompréhensible de propos lénifiants concernant le travail d'équipe, etc.
Il dit quand même que tout le monde se fout aujourd'hui de ce qui se passe en classe ! MAis oui, il a raison, et c'est la faute de son courant d'idées !
Il est là pour faire de la retape politique, c'est tout.
Et comme tous les politiques, il n'a peur de rien, surtout pas de se renier entièrement.

Triste.

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par Aevin Ven 9 Déc - 21:39
Y@nn a écrit:
Jane a écrit:je me marre...

Bah, moi, je ne me marre pas. Je trouve, comme à l'accoutumée, l'analyse plutôt juste, y compris dans sa métaphore météorologique et psychologique («une véritable dépression scolaire»). Je déplore cette passion pour l'évaluation, cela dès le plus jeune âge, puisque Luc Chatel a récemment proposé d'évaluer les maternelles et aussi les élèves de cinquième («la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves »). Et je déplore également ces emplâtres sur des jambes de bois que sont ces différentes instances qui vont «de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études…». Le lieu où tout devrait se jouer est bien la classe... Or on passe son temps à se demander - au sein même du collège unique - où on pourrait envoyer les élèves (SEGPA, DP 6, etc.).
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"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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Aurore
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Esprit éclairé

Dans Libération, Philippe Meirieu s'emporte contre "l'école transformée en machine à désintégrer".  Empty Re: Dans Libération, Philippe Meirieu s'emporte contre "l'école transformée en machine à désintégrer".

par Aurore Ven 9 Déc - 21:39
Y@nn a écrit:Aurore, tu peux ressortir l'histoire "des appareils électroménagers" tant que tu veux, ça ne constitue pas un argument définitif. Meirieu lui-même a reconnu qu'il s'était amplement trompé sur le sujet. L'aveu est aussi comique que pitoyable, surtout de la part d'un soi-disant "expert". Au reste, en ce qui te concerne, tu dis des énormités qui ne t'empêchent pas de les étaler au grand jour. Encore un argument d'autorité : manquerais-tu d'éléments de fond ?
Quoi qu'il en soit, ce n'est vraiment pas le sujet. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que dès que Meirieu dit un truc, il faut que la discussion dérive en "Oui, mais c'est un gros crétin" ! On peut penser ce que l'on veut de Meirieu, mais le propos est intéressant sans qu'il soit invariablement ramené à l'histoire "des appareils électroménagers" ou à quoi que ce soit de la fin des années 90. Je me répète : quand on se "trompe" ainsi, on la ferme et on arrête de pérorer dans les médias. Et il n'y a pas que les appareils électroménagers : ses récents propos sur l'éducation artistique (d'ailleurs, qu'est-ce qu'il y connaît, le bougre ???) sont d'une bêtise stupéfiante. Et je pourrais citer bien d'autres exemples.
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