- EdlihtmaNiveau 6
Je suis à la recherche de critiques négatives de mises en scène. Je suis en train de chercher sur internet, mais je ne trouve rien de bien intéressant. Vous auriez ça sous le coude ? Merci d'avance !
- User5899Demi-dieu
Tenez, un ballet, ça date déjà.Edlihtma a écrit:Je suis à la recherche de critiques négatives de mises en scène. Je suis en train de chercher sur internet, mais je ne trouve rien de bien intéressant. Vous auriez ça sous le coude ? Merci d'avance !
- KelemNiveau 7
Il devrait bien y avoir une possibilité de trouver une critique négative de la Bérénice actuellement à la Comédie-Français. Ou alors je la fais moi-même
- PoméeNiveau 9
J'avais utilisé une mise en scène très controversée de Bérénice par Faustin Linyekula. Regarde cette vidéo :
[url=
Bérénice - mise en scène Faustin Linyekula par theatredegennevilliers][/url]
Bérénice est jouée par un homme !
Puis j'avais proposé aux élèves les articles suivants :
Bérénice expulsée
Par Vincent Morch Les Trois Coups www.lestroiscoups.com
Faustin Linyekula, danseur et chorégraphe congolais, a été invité par la troupe de la Comédie-Française à mettre en scène la « Bérénice » de Racine. La lecture originale qu’il en propose, appuyée par des choix artistiques très forts, se concentre sur le statut d’étrangère de la reine de Palestine pour en faire le symbole de tous ceux qui sont rejetés et expulsés. Grâce à des acteurs excellents, il parvient à toucher le cœur.
Il n’est pas inutile de préciser ici la trame de la tragédie, pour bien souligner quels choix y ont été effectués : Titus, amant depuis cinq ans de Bérénice, doit succéder à son père, l’empereur Vespasien, qui vient de mourir. S’il ne pouvait écouter que ses sentiments envers elle, il l’épouserait sans délai. Mais il doit raisonner désormais en empereur, et Bérénice, aux yeux du peuple romain, souffre de deux handicaps majeurs : c’est une étrangère et c’est une reine.
D’un point de vue historique, si le premier point pose déjà un problème grave, le second est rédhibitoire, car depuis l’expulsion du dernier roi étrusque et l’avènement de la république, les Romains vouent une sainte horreur au système monarchique. Épouser une reine, ce serait pour Titus leur donner l’impression qu’il veut devenir roi, ce qui soulèverait immanquablement contre lui une grande partie de la population. César, dans sa liaison avec Cléopâtre, avait sous-estimé ce risque, et elle fut l’une des causes de sa perte.
Dans sa réflexion sur cette pièce, Faustin Linyekula s’est donc concentré non sur le statut politique de Bérénice, mais sur sa situation d’étrangère. Ce parti pris, dont on pourrait craindre qu’il ne respecte pas la complexité de l’intrigue, est en partie compensé par le fait que ces deux qualités, étrangère et reine, se recoupent nécessairement, puisqu’il ne peut pas y avoir, par définition, de reine romaine. Par ailleurs, en assourdissant cette thématique politique qui est pour nous archaïque, il en fait rejaillir une autre, beaucoup plus actuelle, qui est celle du sort que notre société réserve aux étrangers.
Cette idée de valoriser la thématique de l’étranger s’incarne par un choix audacieux dans la distribution : Antiochus, le soupirant malheureux de Bérénice, est incarné par une femme (Céline Samie), Bérénice est incarnée par un homme (Shahrock Moshkin Ghalam), Titus par un acteur d’origine africaine (Bakary Sangaré), les trois confidents (Arsace, Phénice, Paulin) par un seul acteur (Bruno Raffaelli). Chacun des comédiens est donc confronté à une étrangeté fondamentale par rapport au rôle qu’il incarne, comme s’il était en exil par rapport à lui-même, à une fracture intime qu’il ne peut combler. En outre, ce choix pose de manière évidente la question des discriminations auxquelles les orientations sexuelles donnent lieu.
Mais il ne s’agit pas seulement d’exprimer des idées. Dans le théâtre, la vérité ne sort que de la scène seule – c’est ce qui rend cet art aussi exigeant, et aussi redoutable. Faustin Linyekula a fait le choix d’une mise en scène extrêmement sobre, dépouillée, tant dans l’aménagement de la scène que dans les vêtements et le déplacement des acteurs. Tout est lent, mesuré, parfois à la limite du hiératisme. Et cet univers où tout paraît obéir à des lois aussi puissantes que subtiles, où tout geste n’est qu’esquissé, constitue un réceptacle idéal de la poésie racinienne – mots simples, ordonnés avec soin, capables de révéler les passions les plus violentes et les plus fondamentales de l’humain. Régulièrement, la guitare électrique de Flamme Kapaya vient se mêler au poème, toujours à propos.
Ici, chaque mot a un sens, chaque geste a un sens, et les uns et les autres se répondent. Bérénice, au début de la pièce si sûre d’elle, si forte – si « virile » –, relâche progressivement ses cheveux, rampe comme une tigresse blessée, s’effondre sur une bâche au milieu d’un amoncellement de costumes. Tout cela touche, et remue, au plus profond de soi-même. Il faut lutter pour que des larmes ne perlent pas. Et puis, comment ne pas se sentir concerné, en tant qu’homme, par le personnage de Titus, que les fluctuations de ses sentiments et de sa volonté rendent tour à tour veule et héroïque ? Se raisonner, se raffermir, décider mais souffrir. N’est-ce pas ce qui se passe dans toute décision authentique ? Bakary Sangaré insuffle à ce personnage une humanité remarquable.
C’est pourquoi, finalement, j’ai été étonné lorsque des images de tirailleurs africains ont été projetées pour clore la représentation, pour évoquer la mémoire de ceux qui se sont battus pour la France, mais que celle-ci avait abandonnés. Procédé de rappel que l’on pourra juger dans ce cas un peu lourd, mais qui était dans mon cas justifié : Faustin Linyekula avait si bien mis en scène Racine, et les acteurs l’avaient si bien interprété, que le parti pris de lecture m’était devenu invisible. Il n’y avait plus ni reine ni empereur, ni étrangère ni Romain : il n’y avait plus que des êtres humains qui s’aimaient et que la vie contraignait à se séparer. La dimension politique que l’artiste congolais entendait donner à cette pièce m’avait échappé.
Je ne sais si pour lui cette remarque est synonyme d’échec. J’espère, sincèrement, que ce n’est pas le cas. Sa lecture de Racine est marquante. Et je le félicite pour l’émotion, rare au théâtre, qu’il a su générer en moi.
Une Bérénice déchue
Nathalie Simon du Figaro
02/04/2009 |
La troupe de la Comédie-Française interprète la fameuse pièce de Racine dans une mise en scène absconse.
Une musique étrange, envahissante, quatre comédiens figés, une bâche grise se détachant sur le mur noir du Studio-théâtre de la Comédie-Française, un fauteuil en cuir, un portant supportant des costumes. Le décor, si l'on peut appeler cela un décor, est planté.
Faustin Linyekula, le metteur en scène zaïrois de Bérénice de Racine reconnaît que sa distribution est inattendue. De fait, Bérénice, l'amoureuse de Titus est joué par un homme, Shahrokh Moshkin Ghalam, d'origine perse, et Anthiochus, épris lui de la reine de Palestine par une femme, Céline Samie. De même, Bruno Raffaelli campe Arsace, Phénice et Paulin. Malgré un gros effort pour comprendre les intentions de Faustin Linyekula, on a une impression de désastre à la fin du spectacle. Pourquoi un micro et une mélodie, trop forte d'ailleurs, pour accompagner la tirade de Titus (Bakary Sangaré, non crédible) ? Que comprendre quand les protagonistes se jettent sur la bâche qui servira d'écran à la fin pour projeter des images de tirailleurs africains ? Quel symbole ce cercle tracé à la craie sur la scène par les protagonistes ?
Ni le talent indéniable des comédiens, ni l'histoire intemporelle d'un dilemme entre l'amour et le devoir ne réussissent à toucher le cœur du public. Ce dernier reste comme en retrait du drame qui se déroule sous ses yeux. Indifférent, vaguement curieux. Reste, par bonheur, un texte fabuleux sur les égarements d'une âme tiraillée par des désirs d'honneur et de gloire.
Télérama - Emmanuelle Bouchez
A plusieurs reprises - au festival d'Avignon, par exemple-, le jeune artiste congolais Faustin Linyekula avait frappé fort avec ses récits de vie sans facétie superflue... Mais qu'il s'attaque à "Bérénice", et voilà qu'il complique la donne avec prétention ! Quand Titus renonce à Bérénice par raison d'Etat, car Rome ne veut pas d'une reine, c'est aussi l'étrangère -la reine d'Orient- qui est rejetée. Linyekula veut donc faire de cette trame la première reconduite à la frontière de l'histoire. Mais à quel endroit cela est-il sensible sur scène ? Où l'on ne voit qu'acteurs figés et empêchés par une confusion des genres qui rend le sens hermétique (Bérénice est interprétée par un homme et Antiochus, le rival caché de Titus, par une femme). Pourquoi donc les corps devraient-ils à ce point se faire oublier : pour que les voix seules nous hantent et chantent le vers racinien en version de concert ? Raté : Bérénice interprète sa partition à la hache sans jamais "respirer" le vers et y apporter la vie... Dans cette aventure-là, hélas, il y a trop d'intentions et pas assez de théâtre !
Faustin Linyekula au sujet de sa mise en scène très personnelle sur le site du Théâtre de Genevilliers :
« Le français, aujourd’hui ma première langue, n’en reste pas moins une langue de l’étranger. Et celle de Racine l’est sans nul doute encore plus. Comment alors écrire, maintenant, dans l’espace, une partition des corps animés par l’étrangeté de cette langue ? Et si je ne m’attachais qu’à la musique de Bérénice… Ainsi, l’un de mes exercices aujourd’hui est de dire ce texte et d’essayer d’en faire une partition musicale de 75 minutes. Et puis ramener cette rencontre sur mon terrain. Je suis Congolais et je viens en France où les Congolais ne font pour la plupart pas partie de cette immigration choisie et acceptée. Plonger ce texte, comme un espace clos, avec ses propres règles, ses propres logiques, et voir s’il reste de la place pour cette réalité ? Comment cette réalité peut-elle infiltrer, contaminer Bérénice ? Je souhaite faire une double mise en scène en parallèle, l’une avec les comédiens du Français, l’autre avec des acteurs de Kisangani, la ville où je vis au Nord-Est du Congo. Des artistes pour qui cette langue est résolument étrangère. Et voir comment la même mise en scène se transforme à travers des histoires et des corps différents. »
[url=
Bérénice - mise en scène Faustin Linyekula par theatredegennevilliers][/url]
Bérénice est jouée par un homme !
Puis j'avais proposé aux élèves les articles suivants :
Bérénice expulsée
Par Vincent Morch Les Trois Coups www.lestroiscoups.com
Faustin Linyekula, danseur et chorégraphe congolais, a été invité par la troupe de la Comédie-Française à mettre en scène la « Bérénice » de Racine. La lecture originale qu’il en propose, appuyée par des choix artistiques très forts, se concentre sur le statut d’étrangère de la reine de Palestine pour en faire le symbole de tous ceux qui sont rejetés et expulsés. Grâce à des acteurs excellents, il parvient à toucher le cœur.
Il n’est pas inutile de préciser ici la trame de la tragédie, pour bien souligner quels choix y ont été effectués : Titus, amant depuis cinq ans de Bérénice, doit succéder à son père, l’empereur Vespasien, qui vient de mourir. S’il ne pouvait écouter que ses sentiments envers elle, il l’épouserait sans délai. Mais il doit raisonner désormais en empereur, et Bérénice, aux yeux du peuple romain, souffre de deux handicaps majeurs : c’est une étrangère et c’est une reine.
D’un point de vue historique, si le premier point pose déjà un problème grave, le second est rédhibitoire, car depuis l’expulsion du dernier roi étrusque et l’avènement de la république, les Romains vouent une sainte horreur au système monarchique. Épouser une reine, ce serait pour Titus leur donner l’impression qu’il veut devenir roi, ce qui soulèverait immanquablement contre lui une grande partie de la population. César, dans sa liaison avec Cléopâtre, avait sous-estimé ce risque, et elle fut l’une des causes de sa perte.
Dans sa réflexion sur cette pièce, Faustin Linyekula s’est donc concentré non sur le statut politique de Bérénice, mais sur sa situation d’étrangère. Ce parti pris, dont on pourrait craindre qu’il ne respecte pas la complexité de l’intrigue, est en partie compensé par le fait que ces deux qualités, étrangère et reine, se recoupent nécessairement, puisqu’il ne peut pas y avoir, par définition, de reine romaine. Par ailleurs, en assourdissant cette thématique politique qui est pour nous archaïque, il en fait rejaillir une autre, beaucoup plus actuelle, qui est celle du sort que notre société réserve aux étrangers.
Cette idée de valoriser la thématique de l’étranger s’incarne par un choix audacieux dans la distribution : Antiochus, le soupirant malheureux de Bérénice, est incarné par une femme (Céline Samie), Bérénice est incarnée par un homme (Shahrock Moshkin Ghalam), Titus par un acteur d’origine africaine (Bakary Sangaré), les trois confidents (Arsace, Phénice, Paulin) par un seul acteur (Bruno Raffaelli). Chacun des comédiens est donc confronté à une étrangeté fondamentale par rapport au rôle qu’il incarne, comme s’il était en exil par rapport à lui-même, à une fracture intime qu’il ne peut combler. En outre, ce choix pose de manière évidente la question des discriminations auxquelles les orientations sexuelles donnent lieu.
Mais il ne s’agit pas seulement d’exprimer des idées. Dans le théâtre, la vérité ne sort que de la scène seule – c’est ce qui rend cet art aussi exigeant, et aussi redoutable. Faustin Linyekula a fait le choix d’une mise en scène extrêmement sobre, dépouillée, tant dans l’aménagement de la scène que dans les vêtements et le déplacement des acteurs. Tout est lent, mesuré, parfois à la limite du hiératisme. Et cet univers où tout paraît obéir à des lois aussi puissantes que subtiles, où tout geste n’est qu’esquissé, constitue un réceptacle idéal de la poésie racinienne – mots simples, ordonnés avec soin, capables de révéler les passions les plus violentes et les plus fondamentales de l’humain. Régulièrement, la guitare électrique de Flamme Kapaya vient se mêler au poème, toujours à propos.
Ici, chaque mot a un sens, chaque geste a un sens, et les uns et les autres se répondent. Bérénice, au début de la pièce si sûre d’elle, si forte – si « virile » –, relâche progressivement ses cheveux, rampe comme une tigresse blessée, s’effondre sur une bâche au milieu d’un amoncellement de costumes. Tout cela touche, et remue, au plus profond de soi-même. Il faut lutter pour que des larmes ne perlent pas. Et puis, comment ne pas se sentir concerné, en tant qu’homme, par le personnage de Titus, que les fluctuations de ses sentiments et de sa volonté rendent tour à tour veule et héroïque ? Se raisonner, se raffermir, décider mais souffrir. N’est-ce pas ce qui se passe dans toute décision authentique ? Bakary Sangaré insuffle à ce personnage une humanité remarquable.
C’est pourquoi, finalement, j’ai été étonné lorsque des images de tirailleurs africains ont été projetées pour clore la représentation, pour évoquer la mémoire de ceux qui se sont battus pour la France, mais que celle-ci avait abandonnés. Procédé de rappel que l’on pourra juger dans ce cas un peu lourd, mais qui était dans mon cas justifié : Faustin Linyekula avait si bien mis en scène Racine, et les acteurs l’avaient si bien interprété, que le parti pris de lecture m’était devenu invisible. Il n’y avait plus ni reine ni empereur, ni étrangère ni Romain : il n’y avait plus que des êtres humains qui s’aimaient et que la vie contraignait à se séparer. La dimension politique que l’artiste congolais entendait donner à cette pièce m’avait échappé.
Je ne sais si pour lui cette remarque est synonyme d’échec. J’espère, sincèrement, que ce n’est pas le cas. Sa lecture de Racine est marquante. Et je le félicite pour l’émotion, rare au théâtre, qu’il a su générer en moi.
Une Bérénice déchue
Nathalie Simon du Figaro
02/04/2009 |
La troupe de la Comédie-Française interprète la fameuse pièce de Racine dans une mise en scène absconse.
Une musique étrange, envahissante, quatre comédiens figés, une bâche grise se détachant sur le mur noir du Studio-théâtre de la Comédie-Française, un fauteuil en cuir, un portant supportant des costumes. Le décor, si l'on peut appeler cela un décor, est planté.
Faustin Linyekula, le metteur en scène zaïrois de Bérénice de Racine reconnaît que sa distribution est inattendue. De fait, Bérénice, l'amoureuse de Titus est joué par un homme, Shahrokh Moshkin Ghalam, d'origine perse, et Anthiochus, épris lui de la reine de Palestine par une femme, Céline Samie. De même, Bruno Raffaelli campe Arsace, Phénice et Paulin. Malgré un gros effort pour comprendre les intentions de Faustin Linyekula, on a une impression de désastre à la fin du spectacle. Pourquoi un micro et une mélodie, trop forte d'ailleurs, pour accompagner la tirade de Titus (Bakary Sangaré, non crédible) ? Que comprendre quand les protagonistes se jettent sur la bâche qui servira d'écran à la fin pour projeter des images de tirailleurs africains ? Quel symbole ce cercle tracé à la craie sur la scène par les protagonistes ?
Ni le talent indéniable des comédiens, ni l'histoire intemporelle d'un dilemme entre l'amour et le devoir ne réussissent à toucher le cœur du public. Ce dernier reste comme en retrait du drame qui se déroule sous ses yeux. Indifférent, vaguement curieux. Reste, par bonheur, un texte fabuleux sur les égarements d'une âme tiraillée par des désirs d'honneur et de gloire.
Télérama - Emmanuelle Bouchez
A plusieurs reprises - au festival d'Avignon, par exemple-, le jeune artiste congolais Faustin Linyekula avait frappé fort avec ses récits de vie sans facétie superflue... Mais qu'il s'attaque à "Bérénice", et voilà qu'il complique la donne avec prétention ! Quand Titus renonce à Bérénice par raison d'Etat, car Rome ne veut pas d'une reine, c'est aussi l'étrangère -la reine d'Orient- qui est rejetée. Linyekula veut donc faire de cette trame la première reconduite à la frontière de l'histoire. Mais à quel endroit cela est-il sensible sur scène ? Où l'on ne voit qu'acteurs figés et empêchés par une confusion des genres qui rend le sens hermétique (Bérénice est interprétée par un homme et Antiochus, le rival caché de Titus, par une femme). Pourquoi donc les corps devraient-ils à ce point se faire oublier : pour que les voix seules nous hantent et chantent le vers racinien en version de concert ? Raté : Bérénice interprète sa partition à la hache sans jamais "respirer" le vers et y apporter la vie... Dans cette aventure-là, hélas, il y a trop d'intentions et pas assez de théâtre !
Faustin Linyekula au sujet de sa mise en scène très personnelle sur le site du Théâtre de Genevilliers :
« Le français, aujourd’hui ma première langue, n’en reste pas moins une langue de l’étranger. Et celle de Racine l’est sans nul doute encore plus. Comment alors écrire, maintenant, dans l’espace, une partition des corps animés par l’étrangeté de cette langue ? Et si je ne m’attachais qu’à la musique de Bérénice… Ainsi, l’un de mes exercices aujourd’hui est de dire ce texte et d’essayer d’en faire une partition musicale de 75 minutes. Et puis ramener cette rencontre sur mon terrain. Je suis Congolais et je viens en France où les Congolais ne font pour la plupart pas partie de cette immigration choisie et acceptée. Plonger ce texte, comme un espace clos, avec ses propres règles, ses propres logiques, et voir s’il reste de la place pour cette réalité ? Comment cette réalité peut-elle infiltrer, contaminer Bérénice ? Je souhaite faire une double mise en scène en parallèle, l’une avec les comédiens du Français, l’autre avec des acteurs de Kisangani, la ville où je vis au Nord-Est du Congo. Des artistes pour qui cette langue est résolument étrangère. Et voir comment la même mise en scène se transforme à travers des histoires et des corps différents. »
- KelemNiveau 7
Pour éviter la confusion, je précise que la Bérénice dont je parle n'a rien à voir avec celle de Pomée - dont je n'ai pas entendu parler, et du coup je regrette, ça m'intrigue et m'intéresse !
- ysabelDevin
Une critique, très critique, d'Un Tramway nommé désir
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MinaNiveau 10
Oui, il y en a plusieurs sur internet! Ou je t'aide aussi à faire cette critique, pas du tout aimé cette Bérénice.Kelem a écrit:Il devrait bien y avoir une possibilité de trouver une critique négative de la Bérénice actuellement à la Comédie-Français. Ou alors je la fais moi-même
- jehanneNiveau 8
http://theatredublog.unblog.fr/2011/10/10/berenice/
- HestiaNiveau 10
j'ai emmené mes élèves au mois de mai voir la Bérénice de la Comédie française: effectivement, ce n'est pas très bon!
- EdlihtmaNiveau 6
Merci beaucoup ! Je leur indiquerai tous ces liens demain, qu'ils puissent aller les voir !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum