- JohnMédiateur
http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2011/11/21/priorite-absolue-sur-lecole-primaire-allegement-du-lycee-et-refonte-du-metier-denseignant-au-menu-de-vincent-peillon-le-m-education-de-francois-hollande/
http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2011/11/21/laurianne-deniaud-bruno-julliard-et-alain-clayes-dans-lequipe-de-vincent-peillon/#more-1077
Chargé par François Hollande d’un immense secteur allant de la maternelle à l’université, englobant la jeunesse, la formation professionnelle et la recherche, Vincent Peillon est l’un des hommes forts de la campagne du candidat socialiste à l’élection présidentielle. Il dévoile au Monde le détail du programme esquissé samedi 19 novembre à Strasbourg par M.Hollande.
(Ceci est une version longue de l'entretien paru dans Le Monde daté du 22 novembre 2011)
Vous avez entre les mains un des dossiers majeurs de la campagne 2012. Comment l’abordez-vous ?
La République française s'est construite autour de et par son école. Lorsque l'école est affaiblie, c'est la République qui est atteinte. Mais, inversement, lorsque la République est méprisée, c'est l'école qui est attaquée, maltraitée. C'est là que nous en sommes. Pour nous, pour François Hollande, nous devons à la fois résoudre la "crise de l'avenir" qui mine la société française et opérer la refondation républicaine nécessaire à un moment où, on l'a vu, les plus hautes instances de l'Etat s'interrogent sur l'identité de la nation, et ce faisant s'égarent.
D’un côté, la mauvaise santé de l’école entraine une vive inquiétude pour le reste du pays. De l’autre, la nation ne cesse de demander toujours plus à son école. Nous devons lui redonner une mission claire et des objectifs. C’est la raison pour laquelle l’école est prioritaire dans notre projet. François Hollande souhaite, il l'a redit samedi, passer un nouveau contrat entre l'école et la nation: "refonder l'école de la République, pour refonder la République par l'école". C'est une belle ambition.
Vous avez une approche très quantitative du sujet avec la re-création, annoncée par François Hollande, de 60 000 postes.
Pas du tout. Nous souhaitons au contraire opérer de grandes réformes, pour permettre une réussite individuelle et collective. Lutte contre les effets des inégalités sociales sur les parcours scolaires, réformes des temps scolaires, des approches pédagogiques, du métier d'enseignant... Pas dans les mots : dans les actes. Pas pour habiller de nouvelles régressions et préparer de nouveaux échecs. La droite dit : reconquête du temps scolaire. Et elle-même crée le désordre en instaurant la semaine de quatre jours, en accroissant encore l'absurdité de nos rythmes scolaires. Le président dit : il faut mettre en place une formation des enseignants. Il vient de la supprimer. Il faut lutter contre l'échec scolaire : et il pénalise l'accueil des jeunes enfants en maternelle et appauvrit les zones d'éducation prioritaires où se concentrent les difficultés, les échecs, alors que toutes les études montrent que c'est là, dans les premières années et les zones reléguées, qu'il faut mettre le paquet.
Si vous voulez rétablir une formation, initiale et continue, accueillir les jeunes enfants, lutter, dès le CP, massivement contre l'échec scolaire lié aux difficultés sur les apprentissages fondamentaux, permettre des pédagogies plus différenciées, il faut s'en donner les moyens. Ces moyens qui ont été détruits par la droite ! Ce ne sont pas les moyens ou la réforme : c'est les moyens pour la réforme.
Pensez-vous réellement que la France a pris conscience de l’état de son école ?
Oui, et les français sont mobilisés pour l'avenir de leurs enfants. Notre situation n'était pas très bonne déjà il y a dix ans : toutes les études, internationales et nationales, montrent qu'elle a empiré depuis 10 ans, que le nombre d’élèves en grande difficulté s’accroît et que le décrochage s'accélère. Les français le savent, parce qu'ils le vivent. L'école, pour la droite, c'est un coût ; pour nous c'est un investissement. L'enjeu est considérable, car l'école c'est beaucoup plus que l'école : c'est la France de demain. L'oeuvre de redressement à laquelle nous appelle François Hollande va trouver là à s'exercer.
Vous avez beaucoup de priorités, mais quelles sont vos urgences absolues ?
Nous avons trois sujets primordiaux : la réussite de tous les élèves pendant la scolarité obligatoire, en particulier dans les zones qui relèvent de l’éducation prioritaire, le temps scolaire et le métier d’enseignant.
La droite s'occupe déjà du temps scolaire, non ?
La droite a réduit à 140 le nombre de jours de classe, contre une moyenne européenne à 180. Pour autant, nous avons les heures-années souvent les plus lourdes pour les élèves. D'où des journées surchargées. Il faut de nouveau réformer. Néanmoins, ce sujet est essentiel car c’est par cette entrée que nous aborderons l’aide individualisée, les programmes, les méthodes.
Vous mettez l'accent sur l’enseignement primaire ?
Oui, plus largement en travaillant sur une meilleure continuité des apprentissages tout au long de la scolarité obligatoire et en n'oubliant pas que l’école maternelle a été particulièrement maltraitée ces dernières années. Il faut se redonner les moyens de remonter à plus de 30 % le taux de scolarisation des enfants entre 2 et 3 ans : il était à 34 % il y a dix ans, il est à 13 % aujourd'hui. C’est un des nombreux exemples du saccage de notre école par les gouvernements successifs de la droite. Il nous faut reconstruire : cela nous coûtera effectivement quelques milliers de postes, mais cela répondra aux besoins des enfants de milieux les plus défavorisés. Mais cela ne permettra pas de réduire massivement les 15 % de non lecteurs à la sortie du primaire… Cela y contribuera. Notre école primaire est aujourd'hui celle où le taux d'encadrement est le plus faible des pays de l'OCDE. Il y a là un effort spécifique à faire, en particulier sur le CP. Les élèves en difficulté à la fin du CP sont les mêmes qui se retrouvent en difficultés à tous les autres niveaux, et ces difficultés ne font que s'accroître, pour les élèves, comme pour le système global, qui chute d'année en année dans les classements. Or ici comme ailleurs, la prévention vaut mieux que la remédiation. C'est moins coûteux, et c'est plus efficace.
C’est aussi une des approches du programme du PS que vous reprenez à votre compte ?
Avec Bruno Julliard, qui va continuer à piloter, à mes côtés, le dossier de l'enseignement scolaire, nous avons toujours travaillé en totale confiance et harmonie. Il a une grande connaissance des dossiers, et il a su gagner l'estime des uns et des autres. Nous allons continuer.
Vous nous parlez du primaire, pas de l’école du socle, une école que fréquenteraient tous les jeunes jusqu’à 16 ans ?
Le problème des transitions est déterminant : entre le primaire et le collège, entre le collège et le lycée, entre le lycée et l'université. Je suis favorable à tous les renforcements de la continuité scolaire, et en particulier à cette école du socle commun. Et je suis opposé à toutes les atteintes au collège unique, atteintes qui se profilent avec des tentatives de spécialisation prématurée. Mais la question, posée déjà à l'époque du plan Langevin-Wallon, de savoir si le collège est un petit lycée ou un primaire supérieur n'a jamais été suffisamment traitée. Des évolutions doivent avoir lieu, progressives et maîtrisées. Nous allons en débattre.
Vous prenez ces moyens sur les re-créations de 60 000 postes ou vous vous attaquez au lycée qui est très gourmand en moyens?
Je vous ai dit que les dépenses d'éducation dans le primaire sont nettement plus faibles que pour la moyenne des pays développés. Inversement, par exemple, le coût d'un lycéen est plus élevé. Est-ce juste et efficace ? Je ne le crois pas, et d'abord pour nos lycéens qui ont, dans notre pays, des journées de cours tellement chargées que nous n’avons plus de temps disponible pour les aider, au sein du lycée, à effectuer leur travail personnel. Nous renvoyons cette tâche aux familles avec toutes les inégalités de nature sociale que cela engendre. Il doit y avoir des moyens restitués, c'est acquis, mais on peut aussi envisager des redéploiements. Il n'y a pas de tabou, dès lors que la finalité est l'amélioration de la performance éducative de notre système, et non une "attaque", pour employer votre vocabulaire, contre lui.
Et les enseignants, vous réformez leur métier qui à ce jour n'est défini que par l'obligation d'assurer des cours, alors qu'ils font bien d'autres choses ?
Mais nous ouvrirons aussi le chantier du métier d'enseignant. Nous vivons une crise du recrutement sans précédent. Les conditions de travail sont devenues plus difficiles, les rémunérations n'ont pas évolué, les pouvoirs publics ont méprisé et abandonné comme jamais les enseignants. François Hollande ne croit pas, lui, que ce soit ridicule d'enseigner La Princesse de Clèves ou que le prêtre ou le pasteur soient plus compétents que le professeur pour enseigner le sens de la vie. Il va donc falloir envisager une revalorisation matérielle et morale du métier d'enseignant. Mais en même temps il faudra faire évoluer la définition du métier, de ses tâches, de ses obligations, des services. C'est la feuille de route que m'a donné François Hollande, avec une double exigence: le seul critère, c'est l'amélioration de la réussite pour tous les élèves, et la seule méthode c'est, à partir d'objectifs clairs assumés par le politique, la concertation et la négociation.
Exactement ce que fait la droite avec ses heures supplémentaires et son travailler plus pour gagner plus ?
Pardonnez-moi, exactement l'inverse. Travailler plus, pourquoi ? Travailler mieux et différemment. Les heures supplémentaires, elles ont surtout profité à une petite catégorie d'enseignants, souvent déjà les moins en difficultés, en particulier dans les classes préparatoires. Non, il s'agit de reconnaître les missions qui sont accomplies, missions nécessaires, mais aujourd'hui non reconnues - la grande majorité des enseignants effectue déjà de nombreuses heures de présence dans les établissements en dehors des heures de cours - et donc peu ordonnées, peu encouragées : il s'agit donc de faire évoluer le métier. Les enseignants y sont prêts, dès lors qu'ils ont la garantie qu'il ne s'agit pas, une fois de plus, d'organiser une régression mais d'améliorer en profondeur un système éducatif qui doit l'être en les associant pleinement. Vouloir réformer l'éducation contre les enseignants est une absurdité. Ni cogestion ni provocation, ce sont les conditions de la réussite. A la demande de François Hollande, je rencontrerais avant le 15 décembre, avec ceux qui m'entourent, l'ensemble des acteurs de l'éducation, organisations syndicales, associations de parents d'élèves, grandes associations périéducatives, et François Hollande les recevra au début de l'année 2012.
La carte scolaire… la gauche ne peut pas rester muette sur ce sujet !
Ce qui a été fait depuis 2007 a accru les inégalités. Il semble que le ministre veuille persévérer dans ses erreurs. Nous ne resterons pas muets. L'avenir de la France ne peut être la ghettoisation et la ségrégation communautaire, sociale, territoriale. Ce sujet est pour nous central.
L’enseignement professionnel fera-t-il aussi partie de vos priorités ?
Absolument. Cela concerne plus d’un million de lycéens en formation professionnelle. Ceux dont on ne parle jamais. Une réforme est en cours. Laissons la se poursuivre. Mais François Hollande a déjà clairement dit qu'il n'accepterait pas que l'enseignement professionnel soit considéré comme un sous-produit de l'enseignement général, qu'on lui laisse concentrer beaucoup des difficultés. La France, pour la ré-industrialisation de demain, a besoin d'une élite productive, d'une excellence professionnelle reconnue et encouragée. Mais cela nous conduit déjà jusqu'aux premiers cycles du supérieur.
Vous êtes aussi en charge du supérieur. Quelle sera votre action sur l’enseignement supérieur ?
Nous nous attaquerons en priorité à réformer le 1er cycle, où les taux d'échec sont insupportables pour la nation. C'est un immense gâchis. Nous avons aussi à prendre vigoureusement en main quelques questions lourdes qui concernent la condition étudiante. Pensez aux difficultés de logement ou de santé, qui sont devenues très préoccupantes aujourd'hui.
Et la loi LRU, loi d'autonomie des universités, vous revenez dessus?
Nous la réformerons. Le principe de l’autonomie est bon, nous le garderons, mais nous nous attacherons à créer une gouvernance plus démocratique et à résoudre le paradoxe qui conduit à faire que plus d'autonomie pour les universités, c'est moins d'autonomie pour les chercheurs et les enseignants. Il y a un problème de lisibilité du système. On a empilé les structures, ce qui conduit à harasser les chercheurs en multipliant les tutelles et les guichets. On a organisé des concurrences plutôt que des complémentarités et des solidarités.
Et vous persistez sur votre idée que notre système dual universités-grandes écoles doit évoluer ?
Oui, et c'est une idée qui a fait son chemin. Tant mieux. Il y a deux choses inacceptables pour la République : un élève de classe préparatoire côute deux fois plus cher à la nation qu'un étudiant de l'université, alors même qu'il vient d'un milieu plus favorisé, tendance d'ailleurs qui s'accroît. C'est une redistribution à l'envers, une discrimination positive où on donne plus à ce qui ont plus ! A l'université, les élèves issus de l'enseignement professionnel ou technologique, qui n'accèdent plus aux IUT, qui viennent de milieux plus modestes, sont en échec presque total. Voilà ce à quoi il faut remédier, avec des objectifs clairs, une vision de long terme, une volonté ferme. Le chemin ne sera pas de séparer davantage, non pas non plus de mettre en cause nos excellences, mais de rapprocher, de diffuser et de partager cette excellence. Nous en avons bien besoin si nous voulons retrouver le chemin de la croissance qui est aussi celui de la justice.
Propos recueillis par Maryline Baumard et Nathalie Brafman
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L’équipe Hollande en charge des questions d’éducation dévoilée par Vincent Peillon
Vincent Peillon, à qui François Hollande a confié la charge de suivre la jeunesse, l'enseignement scolaire, l'enseignement supérieur, la recherche et l'enseignement professionnel, s'entoure d'une équipe qui va lui permettre de couvrir l'intégralité de ces secteurs majeurs.
Bruno Julliard, ancien président de l'UNEF et membre PS du Conseil de Paris, prendra le gros dossier de l'enseignement scolaire. Les deux hommes ont déjà travaillé ensemble à l'élaboration du projet du PS l'hiver dernier. Bruno Julliard a ensuite conseillé Martine Aubry sur l'école pour la campagne de la primaire. Au fil de l'élaboration du programme socialiste, Bruno Julliard a su tisser des liens de confiance avec les organisations syndicales, sans renier les avancées qu'il souhaitait pousser.
Laurianne Deniaud, présidente du MJS, qui avait organisé les Assises de la jeunesse, organisées avant l'échéance électorale de 2007, va être en charge de la jeunesse auprès de Vincent Peillon pour la campagne 2012. Un secteur majeur pour François Hollande, puisque le candidat socialiste en fait sa priorité.
L'enseignement professionnel et la formation tout au long de la vie, seront entre les mains de Jean-Patrick Gille, député d'Indre et Loire et secrétaire national à la famille au sein du parti.
En ce qui concerne l'enseignement supérieur et la recherche, la partie enseignement sera pilotée par Alain Claeys, le maire de Poitiers, élu aux municipales de 2008. L'homme connaît le sujet pour avoir enseigné, certes, mais aussi parce qu'il a travaillé cette thématique pour le PS.
La recherche sera prise en charge par Jean-Yves Le Déault; 1er vice-président du conseil régional de Lorraine, un professeur d'université spécialiste de bioéthique.
Quant à l'innovation, elle reviendra à une femme. Geneviève Fioraso est une ex enseignante d'anglais, passée par l'entreprise avant de rejoindre la politique.
Quelques "techniciens" du sujet, inspecteurs généraux ou autres hauts fonctionnaires constitueront en plus une petite cellule de spécialistes, autour de Vincent Peillon.
Maryline Baumard et Nathalie Brafman
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Pierre_au_carréGuide spirituel
A la demande de François Hollande, je rencontrerais avant le 15 décembre, avec ceux qui m'entourent, l'ensemble des acteurs de l'éducation, organisations syndicales, associations de parents d'élèves, grandes associations périéducatives, et François Hollande les recevra au début de l'année 2012.
C'est mal rédigé ou il rencontrera tout le monde sauf les profs ?
- JohnMédiateur
Ben si : les syndicats, c'est les syndicats de profs.
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- Pierre_au_carréGuide spirituel
John a écrit:Ben si : les syndicats, c'est les syndicats de profs.
Ah. Il me semble que ça serait bien de rencontrer des profs aussi...
- JohnMédiateur
Ben les syndicalistes sont des profs qui sont censés représenter les profs.
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- ysabelDevin
John a écrit:Ben les syndicalistes sont des profs qui sont censés représenter les profs.
tout est là !
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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- User5899Demi-dieu
Oui. Suffit de bien pourrir les élections avant :lol:John a écrit:Ben les syndicalistes sont des profs qui sont censés représenter les profs.
- pkHabitué du forum
Les slogans, le retour... Bref, à la lecture de l'article, tout est prioritaire... Cela me rappelle quelque chose! Il faut améliorer le système: beau programme. Encore pléthore de réformes, comme si cela ne suffisait pas, déstabilisation des personnels, mise au ordre, on continue à transformer les enseignants en béni-oui-oui à force de chambouler leur travail.lemonde a écrit:la réussite de tous les élèves pendant la scolarité obligatoire, en particulier dans les zones qui relèvent de l’éducation prioritaire, le temps scolaire et le métier d’enseignant.
Tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien...lemonde a écrit:Avec Bruno Julliard, qui va continuer à piloter, à mes côtés, le dossier de l'enseignement scolaire, nous avons toujours travaillé en totale confiance et harmonie. Il a une grande connaissance des dossiers, et il a su gagner l'estime des uns et des autres. Nous allons continuer.
Cela est déjà tranché, il me semble!lemonde a écrit:Le problème des transitions est déterminant : entre le primaire et le collège, entre le collège et le lycée, entre le lycée et l'université. Je suis favorable à tous les renforcements de la continuité scolaire, et en particulier à cette école du socle commun. Et je suis opposé à toutes les atteintes au collège unique, atteintes qui se profilent avec des tentatives de spécialisation prématurée. Mais la question, posée déjà à l'époque du plan Langevin-Wallon, de savoir si le collège est un petit lycée ou un primaire supérieur n'a jamais été suffisamment traitée. Des évolutions doivent avoir lieu, progressives et maîtrisées. Nous allons en débattre.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
ysabel a écrit:John a écrit:Ben les syndicalistes sont des profs qui sont censés représenter les profs.
tout est là !
Je l'avais même pas fait exprès mais c'est ça que ça voulait dire en fait...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
pk a écrit:Cela est déjà tranché, il me semble!lemonde a écrit:Le problème des transitions est déterminant : entre le primaire et le collège, entre le collège et le lycée, entre le lycée et l'université. Je suis favorable à tous les renforcements de la continuité scolaire, et en particulier à cette école du socle commun. Et je suis opposé à toutes les atteintes au collège unique, atteintes qui se profilent avec des tentatives de spécialisation prématurée. Mais la question, posée déjà à l'époque du plan Langevin-Wallon, de savoir si le collège est un petit lycée ou un primaire supérieur n'a jamais été suffisamment traitée. Des évolutions doivent avoir lieu, progressives et maîtrisées. Nous allons en débattre.
Quand bientôt on va passer du primaire au lycée directement, il va falloir faire une réforme en urgence...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
pk a écrit:Tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien, tout va bien, ça va bien...lemonde a écrit:Avec Bruno Julliard, qui va continuer à piloter, à mes côtés, le dossier de l'enseignement scolaire, nous avons toujours travaillé en totale confiance et harmonie. Il a une grande connaissance des dossiers, et il a su gagner l'estime des uns et des autres. Nous allons continuer.
C'est comme pour le MOX, personne n'a dû relire ce qu'il disait...
On entend plus parler de la "salle des parents" placée stratégiquement près de la salle des profs.
- AuroreEsprit éclairé
John a écrit:Ben si : les syndicats, c'est les syndicats de profs.
Encore faut-il savoir les choisir - et le PS s'y connaît...
- pkHabitué du forum
Du new!
http://www.vousnousils.fr/2011/12/02/vincent-peillon-une-grande-reforme-pour-refonder-ecole-517649
http://www.vousnousils.fr/2011/12/02/vincent-peillon-une-grande-reforme-pour-refonder-ecole-517649
- Spoiler:
- [mention][/mention] a écrit:Si le PS revient au pouvoir en 2012, quelles seront les mesures d'urgence pour l'école ?
Il faut d'abord partir d'un diagnostic. Le système scolaire est confronté à des problèmes structurels : des temps scolaires inadaptés, qui ne favorisent pas les apprentissages, un échec scolaire qui croît, de nombreux élèves qui sortent du système sans qualification, des performances déclinantes, des inégalités de réussite croissante. Or les choix qui ont été faits ces dernières années, au lieu de résoudre ces problèmes, les ont accrus : on a divisé par trois l'accueil des jeunes enfants à la maternelle, on n'a pas fait les efforts nécessaires sur le taux d'encadrement au CP et en primaire, on a supprimé la formation des enseignants, on a fragilisé les zones où se cumulent les plus grandes difficultés... La conséquence logique de cette œuvre de destruction, justifiée par une approche comptable mais surtout idéologique, c'est une dégradation de la qualité pédagogique.
Face à cette situation, nous avons un double objectif : casser le noyau dur de l'échec scolaire et mettre en place une réforme incluant la formation des enseignants, une remise à plat du temps scolaire et des progrès concertés sur les méthodes et le métier. Les élections ont lieu en mai, tout ne se fera pas immédiatement. François Hollande l'a dit : les dés pipés de la rentrée 2012 auront déjà été jetés par la droite. Il y aura quelques mesures d'urgence pour pallier le plus difficile et rétablir une confiance nécessaire. En revanche, nous préparerons dès l'été, en concertation avec tous les acteurs de l'éducation, une loi de programmation qui devra être votée à l'automne.
François Hollande a annoncé, dimanche 27 novembre au Salon de l'éducation, vouloir passer « un nouveau contrat avec l'école » en échange de « contreparties ». C'est-à-dire ?
François Hollande estime que la nation tout entière doit être impliquée dans le projet de refondation de l'école, car l'école c'est la société de demain. La droite veut faire croire que l'école est un coût, alors qu'elle est un investissement. Elle veut aussi faire croire qu'elle est un système clos sur lui-même, une corporation, alors qu'elle est la France de demain. Cette idée est fondamentale et doit guider notre approche. Quant aux contreparties, cela veut dire que si nous considérons que la France n'a pas suffisamment investi dans son avenir, les moyens que nous allons mettre, surtout dans la période très difficile que nous connaissons et l'état calamiteux des finances publiques que nous laisse la droite, doivent être utiles et donc s'accompagner d'une réforme du système. La réflexion est ouverte. Pour le dire autrement : les moyens n'ont de sens qu'au service de finalités débattues, clarifiées, assumées. Une grande réforme est nécessaire pour refonder l'école et permettre à la nation de retrouver le chemin du progrès.
La proportion d'élèves en difficulté face à l'écrit est en augmentation(1) : près d'un élève sur cinq est concerné en début de 6e. Que proposez-vous pour lutter contre l'échec scolaire ?
Les chiffres sont très durs mais c'est une réalité qu'il faut regarder en face : en 6e, 15% du public est en grande difficulté, 40% en difficulté. Ils signent l'échec d'un grand nombre d'élèves, ce qui est insupportable, mais aussi l'échec d'une politique qui n'a cessé de justifier ses réformes de régression au nom de la lutte contre l'échec scolaire. Le Ministre veut évaluer tout le monde tout le temps : il n'a que ce mot à la bouche. Mais les évaluations de sa politique sont toutes très sévères : régressions sur tous les plans. Pour inverser la tendance, nous avons trois leviers pour agir : donner la priorité à la maternelle et à l'enseignement dès l'école primaire, avec une insistance sur le CP, et mener des actions spécifiques à destination des élèves situés dans les zones en difficultés. Cela prendra du temps et des moyens mais c'est fondamental, tout comme un retour, et c'est le troisième levier, à la formation initiale et continue des enseignants pour leur donner les moyens pédagogiques d'agir le plus efficacement possible.
Comment comptez-vous revaloriser le métier d'enseignant et enrayer la crise des vocations actuelles ?
Tout a été fait pour dévaloriser ce métier. Il y a eu des attaques sans précédent des plus hautes autorités de l'Etat : moquerie sur l'enseignement de La Princesse de Clèves, affirmation que l'instituteur est inférieur au curé ou au pasteur pour enseigner le sens de la vie... A travers la moquerie du savoir ou les attaques contre la laïcité, c'est l'école de la République qui est atteinte. Pour nous, l'éducation nationale est une grande ambition. Vouloir le bien de l'école, c'est vouloir le bien de la France. Les enseignants préparent la France de demain. Ce rôle doit leur être reconnu. Il justifie d'être valorisé, soutenu, respecté.
Dès lundi (5 décembre), à la demande de François Hollande et en lien étroit avec lui, nous commençons une concertation avec tous les acteurs de l'école. Il faut ouvrir la discussion sur tous les aspects du métier : formation initiale et continue, recrutement et prérecrutement, méthodes et conditions de travail, missions du métier, déroulement de carrière... Il n'y aura pas de réforme contre les enseignants mais chacun sait, les enseignants les premiers, qu'on ne peut pas en rester là. Il n'y a pas de sujet tabou dès lors que nous sommes conduits par une unique ambition : la réussite de tous les élèves, et donc de notre pays. François Hollande m'a demandé d'aller au bout de la concertation. L'enjeu est trop important pour en rester à des postures et ne pas trouver en nous les ressources pour inventer du neuf. C'est la feuille de route qu'il m'a donnée et, avec l'équipe qui m'entoure, nous allons l'appliquer.
Que préconisez-vous en termes de rythmes scolaires ?
Nous avons un problème spécifique en France : si l'on compare aux autres pays de l'OCDE, les élèves travaillent moins de jours par an, notablement, mais ils ont plus d'heures dans l'année. La conséquence est immédiate : en amplitude horaire, les journées sont surchargées. Tous les spécialistes estiment que c'est nuisible aux apprentissages des élèves et à la bonne santé des enfants. Je suis donc en faveur d'un allègement de la journée de classe — ce qui ne doit pas vouloir dire moins de temps passé chaque jour à l'école — compensé par un allongement de la semaine là où elle a été amputée et, pourquoi pas, de l'année scolaire. Nous proposons de faire cette réforme qui n'a jamais été faite, sans doute à cause de préjugés tenaces et d'intérêts puissants. Mais aussi parce que jusqu'ici les réformes ont trop souvent servi à habiller les régressions. Dans tous les cas, nous prendrons nos responsabilités. L'école de la République est fortement attaquée; nous devons la refonder. Mais nous n'avancerons pas masqués, c'est pourquoi je parle d'une grande réforme.
François Hollande s'est engagé à recréer 60 000 postes en cinq ans. Est-ce bien raisonnable en période d'austérité budgétaire ?
Il s'agit de 60 000 postes en tout, incluant des postes d'enseignants mais aussi d'encadrement, de santé scolaire, de prévention de la violence, d'accueil et d'accompagnement des publics en difficulté... C'est un très curieux débat qui traduit un désamour de la France pour l'école. On ne pourrait pas faire pour l'école ce que l'on s'apprête à faire pour les prisons, ou ce que l'on a fait beaucoup plus fortement pour la restauration. C'est un choix de valeurs et de société. Est-il le bon, y compris pour la compétitivité de notre pays ? Je ne le crois pas.
Nous devrions prendre le problème à l'inverse. Si l'on veut rétablir la formation, oui ça coûtera des postes. Peut-on ne pas le faire ? Et l'accueil des petits à la maternelle ? Et les remplacements ? Et l'accompagnement des handicapés ? Il faut savoir ce qu'on veut ! Il s'agit d'un investissement qui coûtera 2,5 milliards d'euros en 2012, 1,9 milliards selon l'Institut de l'entreprise, alors que la suppression de la TVA dans la restauration coûte chaque année 3 milliards d'euros et que 75 milliards ont été dépensés en cadeaux fiscaux ces cinq dernières années. Au-delà des chiffres, il s'agira surtout de bien utiliser ces postes. On ne peut pas ne pas le faire si l'on veut améliorer nos performances globales. Il faut bien comprendre aussi qu'il s'agit en réalité d'économies, car l'échec scolaire coûte très cher à la société, et d'un investissement, indispensable pour préparer l'avenir de notre pays, car les niveaux de croissance sont étroitement liés aux niveaux d'instruction, d'éducation et de qualification.
L'annonce de Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, d'une revalorisation du salaire des enseignants débutants à partir de février 2012, ne va-t-elle pas dans le bon sens ?
C'est tardif et un peu électoraliste, très parcellaire puisque cela ne concerne qu'une petite minorité des enseignants, et c'est assez faible, au moins au-delà du troisième échelon. Nous sommes très éloignés en tout cas de ce qui est nécessaire pour régler la crise des recrutements. Je vous rappelle que l'année de stage était rémunérée. Mais c'est toujours un pas de fait et cela ne mérite pas de polémiques inutiles.
En tant qu'ancien enseignant, agrégé en philosophie, pensez-vous qu'il faille anticiper son enseignement ?
Je respecte profondément les disciplines. Et donc je n'en privilégie aucune. Car je crois que nous aurons à réfléchir sur les horaires du lycée. Ce débat doit être ouvert avec tous dans une logique d'intérêt général. Il n'est jamais l'accumulation d'intérêts particuliers.
Vous êtes aussi en charge de l'université. Or plusieurs sont en déficit et ne parviennent pas à boucler leur budget pour 2012. Faut-il abroger la loi LRU ?
Il faut la réformer et nous le ferons. Il y a un paradoxe : le passage aux responsabilités et compétences élargies a conduit à une mise sous tutelle de plusieurs universités ! Il y a de vrais problèmes de gouvernance, mais aussi de moyens, puisque l'Etat ne respecte pas ses engagements. Les universités sont en déficit, les moyens ne sont pas au rendez-vous, il va y avoir des suppressions d'offres pédagogiques et sans doute de postes. L'autonomie est un bon principe mais aujourd'hui, la réalité c'est qu'il conduit à moins d'autonomie. Il faut remettre l'ouvrage sur le métier.
Mais notre souci majeur, c'est celui des premiers cycles universitaires. Il y a une concentration insupportable de l'échec. Des cohortes d'étudiants sont dirigées vers des impasses. La question de l'orientation est centrale. Il est essentiel de réunir, plutôt que d'opposer, les universités, les classes prépas et les IUT. Nécessaire aussi de mieux harmoniser les transitions entre secondaire et supérieur. Nous n'avons pas d'a priori mais nous avons des objectifs et une volonté, et nous sommes prêts à explorer tous les possibles pour avancer, parce que c'est l'intérêt du pays. A la demande de François Hollande, nous allons aussi commencer les concertations avec les différents acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.
- FinrodExpert
John a écrit:Ben les syndicalistes sont des profs qui sont censés représenter les profs.
SI on s'arrête à la composition du CTM, les profs du secondaire sont sous-représentés par rapport à leur poids réel dans la masse salariale et à leur position privilégiée pour appréhender le système : en première ligne, face aux élèves.
- CondorcetOracle
Vincent Peillon manie à merveille les pléonasmes : "l'école c'est la société de demain" et la langue de bois : "Je respecte profondément les disciplines. Et donc je n'en privilégie aucune", "Nous n'avons pas d'a priori mais nous avons des objectifs et une volonté, et nous sommes prêts à explorer tous les possibles pour avancer, parce que c'est l'intérêt du pays".
- AbraxasDoyen
Rarement entendu quelqu'un qui parle autant et ne dit strictement rien.
Ils sont devenus prudents, chez Hollande…
Ils sont devenus prudents, chez Hollande…
- JPhMMDemi-dieu
« Je pense que nous sommes d'accord : le passé est révolu. »
Ah non pardon, c'est pas du Peillon, c'est du Bush.
Mais ça pourrait...
Ah non pardon, c'est pas du Peillon, c'est du Bush.
Mais ça pourrait...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- pkHabitué du forum
C'est exactement ce que je me suis dis à la lecture de l'article. :lol:Abraxas a écrit:Rarement entendu quelqu'un qui parle autant et ne dit strictement rien.
Ils sont devenus prudents, chez Hollande…
- Jim ThompsonExpert
Quoiqu'on en dise ça ne peut être pire que ce qu'on mange depuis 2002 et ça ne peut pas être pire que le projet ump sur l'EN
donc que le PS passe, je voterai pour et essyaerai d efaire voter pour tout en préparant les futures mobilisations
contre l'UMP le sgen a déjà lâché donc avec le PS au pouvoir ça ne changera rien pour ces syndicats là
donc que le PS passe, je voterai pour et essyaerai d efaire voter pour tout en préparant les futures mobilisations
contre l'UMP le sgen a déjà lâché donc avec le PS au pouvoir ça ne changera rien pour ces syndicats là
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CAPA/CAPN: SNES CTA/CTM: FSU
- User5899Demi-dieu
Et en plus, l'avenir, c'est demainJPhMM a écrit:« Je pense que nous sommes d'accord : le passé est révolu. »
Ca sert, quand même, d'avoir un agrégé de philo dans une équipe.
- CondorcetOracle
Cripure a écrit:Et en plus, l'avenir, c'est demainJPhMM a écrit:« Je pense que nous sommes d'accord : le passé est révolu. »
Ca sert, quand même, d'avoir un agrégé de philo dans une équipe.
Son abandon en rase campagne de la discipline qui l'a formé en dit long sur la sincérité de ses engagements.
- ADRIANANiveau 5
condorcet a écrit:Cripure a écrit:Et en plus, l'avenir, c'est demainJPhMM a écrit:« Je pense que nous sommes d'accord : le passé est révolu. »
Ca sert, quand même, d'avoir un agrégé de philo dans une équipe.
Son abandon en rase campagne de la discipline qui l'a formé en dit long sur la sincérité de ses engagements.
Peillon crache sur ce qui l'a formé: classe prépa, Ulm...
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