Le livre : une entreprise lucrative qui vend cher des biens bon marché ?

Je cite les propos d'une critique littéraire contemporaine :

C'est ahurissant tous les livres vendus par les éditeurs à 13 €, 14 € et 15 €, lorsque ce n'est pas plus, alors qu'on peut les télécharger gratuitement de façon tout à fait légale puisque ce sont des ouvrages tombés dans le domaine public!!! Gaboriau, "La Vie infernale, est même à 20,80 € ! Là, on comprend que la version numérique soit préférée par les internautes.

Je partage cette impression : le coût de production et le prix d'un livre me semblent parfois absolument disproportionnés par rapport au prix des matières premières qui est extrêmement bas. Et quand il s'agit de livres libres de droits, on ne peut pas dire que ce soit pour rémunérer l'auteur.

Je trouvais aussi que ce n'était pas donné, mais je pensais que j'étais peut-être un peu près de mes sous....

En fait, exemple tout bête : j'ai acheté Secret d'histoire de S. Bern, moi qui suis une bille dans ce domaine comme dans d'autres, je l'ai lu avec grand plaisir. Je vais peut-être acheter le 2ème tome en cadeau... mais... j'ai calculé, quand même : si j'achète les deux : quasi 50 euros!!! et ils sont vite lus!

Deux exemples parmi 5000 autres : 49 euros pour lire les Confessions...

http://www.fabula.org/actualites/jean-jacques-rousseaules-confessions_48350.php

45 euros pour Hippolyte de Garnier...

http://www.classiques-garnier.com/editions/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage_garnier.tpl&product_id=72&category_id=20&option=com_virtuemart&Itemid=1

En fait, la moitié du prix du livre va au distributeur et au libraire.
De 2 à 10% revient à l'auteur.

C'est marketing, tout simplement. Offre, demande, cible.

Deux hypothèses sans trop réfléchir (les connaisseurs du milieu sauraient donner les bonnes) :

- Les auteurs contemporains coûtent autant que les classiques : pour l'acheteur, les deux se valent et sont aussi bons.

- Les classiques ne se vendent plus ; comme tous les articles passés de mode ils deviennent des articles de luxe.

C'est vrai que les prix pratiqués en librairie sont prohibitifs !
Je n'achète que des éditions de poche, et encore, je me restreins, mais je me rattrape grâce aux chèques cadeaux à Noël, anniversaire et cadeaux parents d'élèves de fin d'année (ils connaissent ma tendance bibliophagique).
Quant aux livres électroniques, c'est bien joli, mais moi, lire sur un écran, j'ai du mal. Il me faut le contact sensuel avec la feuille de papier.

Pseudo a écrit:En fait, la moitié du prix du livre va au distributeur et au libraire.
De 2 à 10% revient à l'auteur.

Mais pas pour Rousseau ou Robert Garnier

Clarinette a écrit:Je me rattrape grâce aux chèques cadeaux à Noël, anniversaire et cadeaux parents d'élèves de fin d'année (ils connaissent ma tendance bibliophagique).

Ah ! Le Pléïade de Noël...

Nielsen Rika Bell a écrit:

Clarinette a écrit:Je me rattrape grâce aux chèques cadeaux à Noël, anniversaire et cadeaux parents d'élèves de fin d'année (ils connaissent ma tendance bibliophagique).

Ah ! Le Pléïade de Noël...

John a écrit:

Pseudo a écrit:En fait, la moitié du prix du livre va au distributeur et au libraire.
De 2 à 10% revient à l'auteur.

Mais pas pour Rousseau ou Robert Garnier

Non, mais ce que je veux dire c'est que même si l'auteur n'est plus à rétribuer sa part est négligeable (et donc le gain éventuel pour l'acheteur très faible).

Ben 5% du prix ce n'est pas rien.

Ca + la TVA + la remise légale maximale, ça fait 15% en tout.

je rappelle à toutes fins utiles que je suis prête à donner de bonnes références historiques très faciles à lire...

Le truc qui me fait tiquer, c'est que la technique de fabrication des livres a totalement changé, il n'y a plus d'impression comme il y a encore 30 ans, dans une véritable imprimerie. L'impression se fait à partir de fichiers numériques, les correcteurs professionnels ont quasi tous disparus et pourtant le prix du livre n'a pas baissé...

Marie Laetitia a écrit:je rappelle à toutes fins utiles que je suis prête à donner de bonnes références historiques très faciles à lire...

Le truc qui me fait tiquer, c'est que la technique de fabrication des livres a totalement changé, il n'y a plus d'impression comme il y a encore 30 ans, dans une véritable imprimerie. L'impression se fait à partir de fichiers numériques, les correcteurs professionnels ont quasi tous disparus et pourtant le prix du livre n'a pas baissé...

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Et généralement c'est imprimé en Chine ou en Europe de l'Est !

Marie Laetitia a écrit:je rappelle à toutes fins utiles que je suis prête à donner de bonnes références historiques très faciles à lire...

Le truc qui me fait tiquer, c'est que la technique de fabrication des livres a totalement changé, il n'y a plus d'impression comme il y a encore 30 ans, dans une véritable imprimerie. L'impression se fait à partir de fichiers numériques, les correcteurs professionnels ont quasi tous disparus et pourtant le prix du livre n'a pas baissé...

Je ne le savais pas, naïve que je suis.
Par ailleurs je sais qu'il existe de nombreuses œuvres patrimoniales disponibles sur le net, car libres de droit, mais j'hésite à les imprimer, un livre avec des pages reliées, c'est quand même plus pratique.

Nielsen Rika Bell a écrit:C'est marketing, tout simplement. Offre, demande, cible.
Deux hypothèses sans trop réfléchir (les connaisseurs du milieu sauraient donner les bonnes) :

- Les auteurs contemporains coûtent autant que les classiques : pour l'acheteur, les deux se valent et sont aussi bons.

- Les classiques ne se vendent plus ; comme tous les articles passés de mode ils deviennent des articles de luxe.

Exactement.
On avait déjà eu le débat sur le forum. La conclusion était celle-là. Si l'éditeur pense qu'il trouvera un acheteur pour un certain prix, il met le livre à ce prix-là. Il ne s'agit pas de diffuser au maximum la connaissance en permettant à tout le monde d'accéder à la culture mais de faire des affaires avec un produit culturel.
L'équilibre financiers repose sur le principe de la répartition des risques: La Fontaine, Balzac et Proust financent des auteurs qui ont une moindre réussite. Cela explique pourquoi les classiques sont toujours aussi chers alors que les droits d'auteurs sont évidemment faibles (avec les annotations) voire nuls.

John a écrit:Ben 5% du prix ce n'est pas rien.

Ca + la TVA + la remise légale maximale, ça fait 15% en tout.

Certes... Mais c'est loin de la totalité du prix. Et c'est donc loin d'expliquer le prix total.

Si un livre se vend peu, les coûts fixes prennent forcément une part importante.

Dans le domaine parascolaire, quand je vois le travail que ça représente (auteur, relecture du contenu, mise en page, impression, distribution...) pour des prix entre 5 et 10 € par livre, c'est possible seulement parce que ça se vend en milliers d'exemplaires (ou dizaine de milliers d'exemplaires pour les annales).

D'où pour moi l'achat de vieux livres, bien conservés, avec de belles couvertures en demi-cuir ou plein cuir. Des caissons dorés...