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- JohnMédiateur
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/73417/date/2011-11-25/article/petages-de-profs/
Les Inrocks : Entre isolement et culpabilité: paroles de profs en plein burn-out
Compte rendu :
http://www.scoop.it/t/l-enseignement-dans-tous-ses-etats/p/726266233/les-inrocks-entre-isolement-et-culpabilite-paroles-de-profs-en-plein-burn-out
Voici la version intégrale des 3 pages dans les Inrocks n°834, parues le 23 Novembre 2011 sur "les pétages de profs" :
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/73417/date/2011-11-25/article/petages-de-profs/
Les Inrocks : Entre isolement et culpabilité: paroles de profs en plein burn-out
Compte rendu :
http://www.scoop.it/t/l-enseignement-dans-tous-ses-etats/p/726266233/les-inrocks-entre-isolement-et-culpabilite-paroles-de-profs-en-plein-burn-out
Aux agressions et à l’isolement se mêle la culpabilité de mal faire son travail. Paroles de profs en plein burn-out.
La psychiatre Brigitte Font Le Bret soigne ceux qui ont mal au travail et n'est pas de cet avis. Après avoir dénoncé les pratiques managériales mortifères de France Télécom (Pendant qu'ils comptent les morts, La Tengo Editions), elle s'inquiète pour l'école : "Les profs remplissent ma salle d'attente. Le burn-out, au-delà du syndrome d'épuisement, est une souffrance éthique : les profs culpabilisent car ils ont le sentiment de faire du mauvais travail."
Après la sidération qui a suivi l'acte désespéré de Lise Bonnafous, la parole se libère. "La profession est d'ordinaire réservée, justifie Aude Van Kerckhove, du Snes Créteil. Mais avec les suppressions de postes, les classes surchargées et la réforme de l'évaluation qui donne tout pouvoir aux chefs d'établissement, les profs sont à bout." Les jeunes enseignants l'inquiètent particulièrement : "Les stagiaires, c'est une boucherie." La réforme de la formation des profs les a propulsés à plein temps et quasi sans préparation devant les élèves...
Suivi de témoignages éloquents!
Voici la version intégrale des 3 pages dans les Inrocks n°834, parues le 23 Novembre 2011 sur "les pétages de profs" :
Personne ne prend garde à Lise Bonnafous. Il est 10 heures ce 13 octobre, c'est la récré. Des centaines d'élèves se répandent dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers. Sous le préau, la prof de maths s'asperge d'essence et s'immole par le feu. Le rectorat et le ministère invoquent la "dérive personnelle" d'une personne fragile et planquent illico ses cendres dans le placard à cadavres de l'Education nationale. Ses proches s'indignent, parlent d'une prof "consciencieuse, compétente, courageuse, aimant son travail", d'un acte de désespoir quasi sacrificiel.
Le 14 octobre, Lise Bonnafous, 44 ans, succombe à ses blessures. Le même jour, un enseignant de 33 ans tue une policière à coups de sabre et un salarié d'un lycée de Cachan se défenestre devant ses élèves. A chaque drame, même réponse : l'affaire est privée. Circulez, y a rien à voir.
Il n'existe aucune statistique officielle fiable sur les suicides et le burn-out dans l'Education nationale. Le syndicat Sud Education monte dossiers et groupes de discussions sur le sujet. Ses détracteurs l'accusent de récupérer des faits divers à des fins syndicales.
"Il faut arrêter avec le soi-disant massacre des innocents, les enseignants ne sont pas si malheureux et il y a d'autres problèmes", rapporte un grand spécialiste de l'école qui préfère garder l'anonymat.
C'est aussi l'état d'esprit de la hiérarchie.
La psychiatre Brigitte Font Le Bret soigne ceux qui ont mal au travail et n'est pas de cet avis. Après avoir dénoncé les pratiques managériales mortifères de France Télécom (Pendant qu'ils comptent les morts, La Tengo Editions), elle s'inquiète pour l'école : "Les profs remplissent ma salle d'attente. Le burn-out, au-delà du syndrome d'épuisement, est une souffrance éthique : les profs culpabilisent car ils ont le sentiment de faire du mauvais travail."
Après la sidération qui a suivi l'acte désespéré de Lise Bonnafous, la parole se libère. "La profession est d'ordinaire réservée, justifie Aude Van Kerckhove, du Snes Créteil. Mais avec les suppressions de postes, les classes surchargées et la réforme de l'évaluation qui donne tout pouvoir aux chefs d'établissement, les profs sont à bout." Les jeunes enseignants l'inquiètent particulièrement : "Les stagiaires, c'est une boucherie." La réforme de la formation des profs les a propulsés à plein temps et quasi sans préparation devant les élèves.
Aurélie*, 28 ans, a survécu mais en a " vraiment chié". Cette prof d'espagnol a failli tout lâcher quand, dans la même journée, un élève l'a bousculée, un autre lui a dit "suce ma bite", une autre a déchiré son devoir et un dernier lui a lâché : "Votre cours, c'est de la merde." Prête à craquer, elle appelle un surveillant. Un collègue lui conseille de s'arrêter, l'autre de se remettre en selle. Elle rempile. Une des jeunes collègues d'Aude a éclaté en sanglots dans ses bras quelques jours après Béziers. Et si un jour c'était moi, se demandent les jeunes profs ? Babet aurait aimé se poser cette question.
En novembre 2009, cette prof des écoles fait un burn-out. "On ne voit pas les signaux, on fonce tête baissée, passionnée par le métier qui prend aux tripes, on pense que ça n'arrive qu'aux autres", raconte-t-elle, la voix fatiguée. Elle n'a jamais vu de médecin du travail. Dans sa région, il y en a un pour deux départements. Depuis 2005, elle se sentait de plus en plus épuisée et déprimée.
"Avant, l'école avait bonne réputation, nous étions fiers de faire notre métier", lâche-t-elle.
Un jour, Babet s'assoie en face de ses petits élèves et c'est le trou noir. Le verdict de la psy tombe : "Usée." "A 50 ans, ça fait un drôle d'effet", reprendelle. Après trois ans d'arrêt, elle vient de reprendre à plein temps. "Je vais tenir jusqu'à la retraite, je ne sais pas comment."
Nina ne veut pas finir comme ça. A 29 ans, elle essaie de se réorienter. Dynamique, voix forte, déterminée, elle a tout d'une bonne prof d'histoire-géo. Depuis quatre ans, elle exerce dans un collège de Seine-Saint-Denis. "Un trou" coincé entre le RER, la nationale et la cité. "A l'entrée en sixième, presque aucun des élèves ne sait lire correctement, raconte-t-elle. Ici, le collège unique ne fonctionne pas, tout est un combat : enlever les casquettes, les blousons, sortir leurs affaires... Quand ils en ont." En 2011, elle ne termine pas l'année scolaire.
"Je tenais depuis deux ans comme un vrai Robocop et j'ai fini par faire un burn-out."
Un matin de printemps, Nina s'échine à mettre en rang ses troisièmes surexcités. Un "grand" de 1,90 mètre la bouscule. "J'ai reculé sinon il m'aurait pété la gueule", se souvient-elle. Le conseil de discipline exclut l'élève. Deux jours plus tard, Nina fait classe. Un oeuf s'écrase sur sa tête. Elle range ses affaires et ne reviendra plus. Arrêt maladie. Le premier mois, elle ne pense plus du tout au travail. Le deuxième, elle rêve qu'elle défonce ses élèves à coups de batte. "Le sang gicle, c'est hyper réaliste... La Journée de la jupe (film dans lequel le personnage d'Isabelle Adjani prend ses élèves en otage - ndlr) nous fait fantasmer, tout comme le Taser", rigole-t-elle. Puis, sérieuse :
"Les camps militaires de Ségolène Royal, j'étais pas contre. De toute façon, c'est la prison qui les attend. C'est affreux de penser ça, hein ?"
Elle se calme. Derrière la brutalité des propos, Nina sait que 223 000 lycéens viennent de sortir sans diplôme du système scolaire. Qu'une partie de ses élèves suivent ce chemin. Que ce sont les plus mal lotis, les plus pauvres. Que c'est l'échec de l'Education nationale et qu'elle ne veut pas en être. "Dans la cité, les profs ne servent à rien, on prend la poussière, on donne le brevet aux analphabètes pour atteindre les objectifs du ministère. Certains ont baissé les bras, notent large, ne font jamais de rapport d'incident. Moi, quand un élève me fait chier, c'est rapport illico." Sauf que les rapports d'incident, son proviseur ne voulait pas en entendre parler.
"Des profs se faisaient traiter de pute ? Cette ordure répondait : 'Mais madame, dans le 93, c'est culturel.' Il a tout étouffé pour que le rectorat lui file ses primes et sa mutation dans le Sud."
Bruno a des sanglots dans la voix. Dans son lycée, six profs sur soixante sont en congé longue durée. "Personne ne s'en inquiète car les chefs d'établissement veulent faire carrière donc plaire au rectorat et aux parents d'élèves qui, eux, ne veulent pas entendre parler des problèmes." Les techniques pour faire taire les profs ? "La notation administrative, par exemple : si on se plaint des élèves, notre note en autorité/ rayonnement stagne ou baisse, donc notre promotion ralentit et on ne passe plus qu'à l'ancienneté", explique Bruno.
Il y a trois ans, ce prof d'électronique a fait un burn-out. A 49 ans, il craint de ne jamais se remettre. Il se sent inutile. "Je passais mon temps à préparer des cours pour les intéresser mais on fait de la garderie." A bout, Bruno demande à changer de discipline. Son inspecteur lui répond que c'est dur de trouver un remplaçant. "Et qu'à deux ans de la retraite, il ne voulait pas s'embêter, précise Bruno. Entre collègues c'est chacun sa merde, on est un mauvais prof si on n'y arrive pas." Alors il pleure dans sa voiture avant les cours. Jusqu'au jour où il entre en classe et ne comprend plus où il se trouve. Aujourd'hui, l'idée de croiser ses élèves le pétrifie. Son rapport administratif stipule que son burn-out est sans lien avec l'exercice de la fonction.
"La dépression n'est pas une maladie du travail", explique-t-il.
A trente kilomètres de son lycée, un prof s'est ouvert le ventre dans sa classe avec un couteau, "son dossier stipule que son congé longue durée est non imputable au service".
"Il m'a tuée." Karima crie quand elle en parle. Le 29 septembre, cette prof des écoles s'écroule sur son lieu de travail après avoir avalé des médicaments. "Je suis une passionnée", explique cette Maszep (maître d'aide et de soutien en zone d'éducation prioritaire). Son poste aurait du être supprimé mais les parents d'élèves se sont mobilisés. "Ça a contrarié mon inspecteur. A la rentrée j'ai senti que ça allait barder", raconte-t-elle. Il la terrifie tellement qu'elle avait déjà failli se jeter du deuxième étage l'année d'avant.
"Il exerce un management par la peur et la menace. Pour lui, les instits sont des nuls à mettre au pas."
A la rentrée, pendant un mois, elle a été maintenue à l'inspection pour travailler sur les évaluations de l'année précédente. "Pour rien, ils ne s'en serviront pas... Alors que les élèves avaient besoin de moi."
Anne Laffeter
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- henrietteMédiateur
Quel gâchis monstrueux... j'en ai les larmes aux yeux. C'est lamentable.
- ChocolatGuide spirituel
Merci John, je ferai circuler !
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- finou34Niveau 5
En ayant lu...
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le jour où y'en a un qui fera un burn out en se transformant en "tueur de masse" ils s'inquièteront un peu
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- DerborenceModérateur
+ 1finou34 a écrit:En ayant lu...
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- fandorineNiveau 9
Le premier coup de fusil pour ce "grand spécialiste de l'école qui préfère garder l'anonymat" (on se demande bien pourquoi), cité par les Inrocks: Il faut arrêter avec le soi-disant massacre des innocents, les enseignants ne sont pas si malheureux et il y a d'autres problèmes. On tient les paris sur le nom de cet :censure: ? François Dubet ? Bruno Julliard? - à ce propos quelqu'un les a-t-il entendus s'exprimer après le décès de Lise Bonnafous?le jour où y'en a un qui fera un burn out en se transformant en "tueur de masse" ils s'inquièteront un peu
- gelsomina31Grand Maître
fandorine a écrit:Le premier coup de fusil pour ce "grand spécialiste de l'école qui préfère garder l'anonymat" (on se demande bien pourquoi), cité par les Inrocks: Il faut arrêter avec le soi-disant massacre des innocents, les enseignants ne sont pas si malheureux et il y a d'autres problèmes. On tient les paris sur le nom de cet ? François Dubet ? Bruno Julliard? - à ce propos quelqu'un les a-t-il entendus s'exprimer après le décès de Lise Bonnafous?le jour où y'en a un qui fera un burn out en se transformant en "tueur de masse" ils s'inquièteront un peu
Lise qui??
- SchéhérazadeNiveau 10
fandorine a écrit:Le premier coup de fusil pour ce "grand spécialiste de l'école qui préfère garder l'anonymat" (on se demande bien pourquoi), cité par les Inrocks: Il faut arrêter avec le soi-disant massacre des innocents, les enseignants ne sont pas si malheureux et il y a d'autres problèmes. On tient les paris sur le nom de cet :censure: ? François Dubet ? Bruno Julliard? - à ce propos quelqu'un les a-t-il entendus s'exprimer après le décès de Lise Bonnafous?le jour où y'en a un qui fera un burn out en se transformant en "tueur de masse" ils s'inquièteront un peu
ça pourrait aussi bien être Josette Théophile, Obin, Grosperrin, Meirieu...ou Chatel soi-même.
J'aimerais beaucoup savoir. On n'a que l'embarras du choix de toute façon.
- JaenelleHabitué du forum
Je pleure à la lecture de ces témoignages.Il y a trois ans, ce prof d'électronique a fait un burn-out. [...] "Je passais mon temps à préparer des cours pour les intéresser mais on fait de la garderie." [...] Aujourd'hui, l'idée de croiser ses élèves le pétrifie.
Lui, c'est moi il y a deux ans. Arrêt pendant plusieurs mois. Je me suis remise, enfin, je commence à me remettre. J'ai appris à faire autre chose que bosser, à en faire moins, à faire autrement et à ne plus vouloir à tout prix intéresser les blasés et les contestataires (et (curieusement ?), cela fonctionne mieux). J'aime toujours enseigner et cela se passe plutôt bien, un peu moins bien cette année, mais cela me touche moins qu'auparavant.
Mais, il y a un mois, je suis tombée sur la liste de cette classe qui m'en a fait particulièrement voir... Grandes suées....
Je n'ai vu aucun médecin du travail (je n'ose demander un rendez-vous, maintenant que cela va mieux) : totalement à l'ouest, je n'ai pas eu le réflexe de le faire à l'époque, et je le regrette bien.
- Jim ThompsonExpert
ah ça si on pouvait avoir une vraie médecine du travail
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- ysabelDevin
Jim Thompson a écrit:ah ça si on pouvait avoir une vraie médecine du travail
ça ne risque pas d'arriver puisque le gouvernement est en train de démanteler celle du privé.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Jim ThompsonExpert
Bah faut en changer de gouvernement!
soit la médecine du travail, soit il file du "speedball" et un taser aux collègues en zones sensibles et violentes et zep et rar et eclair
soit la médecine du travail, soit il file du "speedball" et un taser aux collègues en zones sensibles et violentes et zep et rar et eclair
- ysabelDevin
non, il nous fournira un pitt-bull !
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- Jim ThompsonExpert
nan le pitbull c'est le prefet des études!
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- Thalia de GMédiateur
Ce terme, je le lis de plus en plus dans les textes officiels. Et je le déteste pour tout ce qu'il révèle."Il exerce un management par la peur et la menace. Pour lui, les instits sont des nuls à mettre au pas."
Ces témoignages sont épouvantables.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- DHMonarque
mon dieu....Les mots me manquent ce matin
- pkHabitué du forum
Thalia de G a écrit:Ce terme, je le lis de plus en plus dans les textes officiels. Et je le déteste pour tout ce qu'il révèle."Il exerce un management par la peur et la menace. Pour lui, les instits sont des nuls à mettre au pas."
Ces témoignages sont épouvantables.
Oui. J'ajoute qu'il faut se faire arrêter avant de toucher le fond d'abord pour sauver sa peau. Le nombre d'enseignants sous médicaments c'est le résultat de ce management. La chaise vide est le seul contrepoids pour le fonctionnaire en danger.
- NuitsFidèle du forum
C'est pour cela qu'il serait bien de se mobiliser pour cette cause. Exiger une médecine du travail digne de ce nom est à mon sens une revendication prioritaire.
Ce n'est que mon avis, mais pour moi, cela passe avant la revalorisation du point d'indice ou l'avancement de carrière. Je ne crache pas sur plus d'argent, mais je ne veux pas troquer ma santé contre quelques euros par mois. Si l'on souffre au travail, je ne crois pas que l'argent compense.
Sans médecine du travail, on pourra toujours nous mettre dans des situations difficiles, rajouter des contraintes aux contraintes et continuer à nous faire passer pour des glandeurs privilégiés auprès de l'opinion publique, nous n'aurons aucune preuve de la légitimité de nos autres revendications. On continuera à être renvoyé dans les cordes parce que, après tout, nous ne sommes pas dans la course de la concurrence mondiale (sic)
Avec une médecine du travail, il y aurait des données chiffrées. Et puis qui pourrait dire que cette revendication n'est pas légitime ? Nous aurions certainement l'opinion publique pour nous, ou du moins pas contre nous (c'est important, et pour une fois, ce ne serait pas du luxe!)
Ce n'est que mon avis, mais pour moi, cela passe avant la revalorisation du point d'indice ou l'avancement de carrière. Je ne crache pas sur plus d'argent, mais je ne veux pas troquer ma santé contre quelques euros par mois. Si l'on souffre au travail, je ne crois pas que l'argent compense.
Sans médecine du travail, on pourra toujours nous mettre dans des situations difficiles, rajouter des contraintes aux contraintes et continuer à nous faire passer pour des glandeurs privilégiés auprès de l'opinion publique, nous n'aurons aucune preuve de la légitimité de nos autres revendications. On continuera à être renvoyé dans les cordes parce que, après tout, nous ne sommes pas dans la course de la concurrence mondiale (sic)
Avec une médecine du travail, il y aurait des données chiffrées. Et puis qui pourrait dire que cette revendication n'est pas légitime ? Nous aurions certainement l'opinion publique pour nous, ou du moins pas contre nous (c'est important, et pour une fois, ce ne serait pas du luxe!)
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- HannibalHabitué du forum
Nuits a écrit: Ce n'est que mon avis, mais pour moi, cela passe avant la revalorisation du point d'indice ou l'avancement de carrière. Je ne crache pas sur plus d'argent, mais je ne veux pas troquer ma santé contre quelques euros par mois. Si l'on souffre au travail, je ne crois pas que l'argent compense.
Sans médecine du travail, on pourra toujours nous mettre dans des situations difficiles, rajouter des contraintes aux contraintes et continuer à nous faire passer pour des glandeurs privilégiés auprès de l'opinion publique
J'aurais plutôt tendance à trouver qu'il est anormal de briser ainsi les gens, qu'il y ait ou non de quoi les soigner ensuite.
Le pathétique mis à part, il y a des choses essentielles pointées dans ces témoignages : la transformation en certains endroits de l'école en garderie voire en pétaudière, l'obsession démagogique des pourcentages de réussite, l'échec criant du collège unique, la manière scandaleuse dont les proviseurs sont dissuadés de soutenir les enseignants face à certains problèmes, l'indifférence ou le déni qui peuvent régner en salle des profs, où l'on trouve toujours la plus belle solidarité du monde après les drames, et bien sûr l'autorité des enseignants, qu'on ne s'étonne même plus de voir si facilement bafouée par des gamins qui n'ont aucunement l'intention de ressembler à des élèves...
Si l'on se résigne à tout ça, il ne reste en effet qu'à réclamer des psychologues. L'humiliation, la souffrance, l'investissement dans un travail qui se voit toujours plus vidé de sens, ça se supporte très bien avec des cachets.
- NuitsFidèle du forum
Hannibal a écrit:Nuits a écrit: Ce n'est que mon avis, mais pour moi, cela passe avant la revalorisation du point d'indice ou l'avancement de carrière. Je ne crache pas sur plus d'argent, mais je ne veux pas troquer ma santé contre quelques euros par mois. Si l'on souffre au travail, je ne crois pas que l'argent compense.
Sans médecine du travail, on pourra toujours nous mettre dans des situations difficiles, rajouter des contraintes aux contraintes et continuer à nous faire passer pour des glandeurs privilégiés auprès de l'opinion publique
J'aurais plutôt tendance à trouver qu'il est anormal de briser ainsi les gens, qu'il y ait ou non de quoi les soigner ensuite.
Mais je ne souhaite pas voir l'EN se doter d'une médecine du travail pour "soigner les gens" ! (Je ne suis pas sotte à ce point tout de même). Une médecine de travail permettrait de centraliser les données, donc de pointer les problèmes. On ne connait pas la proportion de personnels arrêtés à cause des conditions de travail parce que chaque médecin de centre ville arrête de son côté quelques professeurs. De plus, tous les problèmes pointés concernant nos conditions de travail le sont via des témoignages de professeurs ou de psy, pas par des statistiques menées à grande échelle et analysées par des pro de la question. Voilà pourquoi il nous faut une médecine du travail.
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- HéliandreExpert
J'adhère à ton message, Nuit.
Hannibal, tu écris : "si on se résigne à tout ça..." Mais que proposes-tu ? Même sans se résigner, tenir, serrer les dents, c'est se condamner à l'usure pour beaucoup. Quant à agir... essayer de se battre, quand on est seul et qu'on se heurte à un mur - ce qui m'est arrivé - fait des ravages, et pour ce qui est des modes d'actions, le post en ce moment "Marre ..." montre bien à quel point une décision commune est problématique.
Hannibal, tu écris : "si on se résigne à tout ça..." Mais que proposes-tu ? Même sans se résigner, tenir, serrer les dents, c'est se condamner à l'usure pour beaucoup. Quant à agir... essayer de se battre, quand on est seul et qu'on se heurte à un mur - ce qui m'est arrivé - fait des ravages, et pour ce qui est des modes d'actions, le post en ce moment "Marre ..." montre bien à quel point une décision commune est problématique.
- Raoul VolfoniGrand sage
Une médecine du travail, OK, mais à condition qu'elle soit indépendante. Sinon, on peut imaginer de l'utiliser avant tout pour faire du chiffre... "Allez, cette année, l'objectif est d'avoir 10% de profs en moins qui se suicident !"... avec des incitations comme le ministère sait en faire, cela fonctionnerait. Et de même que les taux de réussite au bac grimpent, les taux de suicides ou de dépression baisseraient, comme par magie...
- HannibalHabitué du forum
Nuits a écrit:Une médecine de travail permettrait de centraliser les données, donc de pointer les problèmes.
Les enseignants ont une des meilleures espérances de vie qui soient, paraît-il.
Cela dit, ce n'est pas forcément un acquis éternel, et d'autres problèmes méritent sûrement d'être mis en lumière et mesurés convenablement, alors pourquoi pas. Je ne suis pas contre l'idée en elle-même, vous m'aurez compris. J'ai juste l'impression qu'on sait d'avance les causes des dégâts, même si l'on ne peut pas mesurer précisément l'ampleur de ceux-ci.
- Et puis, pour tout dire, j'aimerais quand même, le cas échéant, qu'un syndicat quelconque, avant d'utiliser MA dépression (entre autres) pour justifier telle ou telle revendication, me demande mon avis là-dessus...
Nuits a écrit:On ne connait pas la proportion de personnels arrêtés à cause des conditions de travail parce que chaque médecin de centre ville arrête de son côté quelques professeurs. De plus, tous les problèmes pointés concernant nos conditions de travail le sont via des témoignages de professeurs ou de psy, pas par des statistiques menées à grande échelle et analysées par des pro de la question. Voilà pourquoi il nous faut une médecine du travail.
Je crains - mais je suis pessimiste - que ces données une fois établies ne servent aucunement à combattre les causes profondes des maux dont souffrent tendanciellement les enseignants.
On aura droit à des actions préventives, à des formations à ceci et à cela, et à un numéro vert en cas de détresse, vous ne croyez pas ?
Quant à ce que je proposerais, je l'ai déjà dit en substance ici ou là : abandon du collège unique, sixième et cinquième en trois ans pour les élèves en difficulté, recentrage sur les fondamentaux (lecture, écriture, calcul) en primaire et au collège, assouplissement en zep de la carte scolaire, stage à 10h/semaine pour tout le monde avec suppression complète des iufm, restauration de l'autorité du conseil de classe, modification des critères d'évaluation des cde, etc.
Rien d'incontestable, je sais bien. Mais je me trompe lourdement si le "malaise des enseignants", comme on dit, ne vient pas de la nécessité dans laquelle on les place de s'adapter sans cesse à tout, y compris au pire, et de l'ambition qu'ils conservent d'enseigner quelque chose de leur discipline quand plus personne d'autre ne semble s'en soucier, ni leur administration, ni les parents, ni les politiques, ni les élèves - au point qu'enseigner ne se fait parfois plus avec la coopération de tous ces gens-là, mais dans l'indifférence générale, voire dans certains cas, contre tout ce petit monde.
On peut renoncer à ce métier, certes, et accepter de se reconvertir en espèces d'animateurs spécialisés dans l'éveil adolescent. C'est un peu ce qu'on nous demande... mais apparemment, s'il y en a que ça enthousiasme, il y en a aussi que ça déprime.
- MoonchildSage
+1Hannibal a écrit:Mais je me trompe lourdement si le "malaise des enseignants", comme on dit, ne vient pas de la nécessité dans laquelle on les place de s'adapter sans cesse à tout, y compris au pire, et de l'ambition qu'ils conservent d'enseigner quelque chose de leur discipline quand plus personne d'autre ne semble s'en soucier, ni leur administration, ni les parents, ni les politiques, ni les élèves - au point qu'enseigner ne se fait parfois plus avec la coopération de tous ces gens-là, mais dans l'indifférence générale, voire dans certains cas, contre tout ce petit monde.
On peut renoncer à ce métier, certes, et accepter de se reconvertir en espèces d'animateurs spécialisés dans l'éveil adolescent. C'est un peu ce qu'on nous demande... mais apparemment, s'il y en a que ça enthousiasme, il y en a aussi que ça déprime.
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- manque de profs dans les actus d'orange..
- Alerte orange, transports suspendus : quelles obligations pour les profs ?
- Le privé dans l'EN : après Total, voici Auchan et Orange pour le periscolaire.
- [Causeur] Après les flics, le ras-le-bol des profs et des hospitaliers.
- ET après, on s'étonne qu'il n'y ait pas assez de candidats aux concours de profs...
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