svt - chapitre équilibrer son alimentation en 5eme, casse gueule par excellence, help!

Peut-être, je sais pas. Je suis sans doute trop optimiste.

C'est pareil pour toutes les questions concernant la sexualité, pour moi c'est un progrès énorme d'aborder cela en classe, mais on voit aussi comment ça fait débat...

Je hais cette approche de l'alimentation à l'école (ou ailleurs, d'ailleurs).

Chaque année, j'ai droit à des recherches sur ce thème au CDI, et pendant qu'on explique de façon caricaturale aux élèves que être gros c'est vraiment pas bien, c'est pas beau du tout, et qu'en plus, c'est de sa faute, je trône dans le CDI avec mon très visible embonpoint. Un vrai moment de bonheur...

Alors qu'il n'y a rien de moins scientifique que la diététique ("vérité de diététiciens, vérité de 10 ans". Et encore....), que l'approche diététisante a, en partie, créer la fameuse épidémie d'obésité, et que le pnns et ses 5 fruits et légumes par jours de mes fesses est une injonction sortie d'un chapeau.

Bref, à mon sens, il faut passer très vite sur ce chapitre, et se limiter à quelques banalités.

le pnns et ses 5 fruits et légumes par jours de mes fesses est une injonction sortie d'un chapeau.

C'est aussi censé aider une filière économique (véridique !)

John a écrit:

le pnns et ses 5 fruits et légumes par jours de mes fesses est une injonction sortie d'un chapeau.

C'est aussi censé aider une filière économique (véridique !)

Comme le verre de lait distribué autrefois dans les écoles ?

Leclochard a écrit:

John a écrit:

le pnns et ses 5 fruits et légumes par jours de mes fesses est une injonction sortie d'un chapeau.

C'est aussi censé aider une filière économique (véridique !)

Comme le verre de lait distribué autrefois dans les écoles ?

Tout à fait.

Il faut savoir qu'au début (et vous vous en souvenez peut-être) c'était... 12 fruits et légumes par jours ! Il y avait eu des débat pour savoir si le persil ou autre ciboulette rajouté dans les plat comptait pour un ou pas...
Et devant l'impossibilité de faire avaler 12 fruits et légumes par jour à un individu normalement constitué, on est passé à 5. De façon très scientifique donc...

¨Puisqu'il s'agit d'une heure et pas plus, autant faire un cours magistral sur protéines, matières grasses et glucides (simples, complexes et fibres alimentaires) et les proportions idéales de ces trois catégories chez un ado en croissance. Ça profitera toujours à quelques uns ...

ou un tp du même modèle, avec un choix d'aliments, les contraintes en grammes apportés pour chaque catégorie et la valeur calorique de la ration

Pseudo, si les enseignements sur ce point du programme sont gérés de la façon dont tu le décris au CDI ("être gros c'est mal et c'est de sa faute"), c'est sûr que ça n'a aucun intérêt, et c'est n'importe quoi.

Après, faut arrêter... je vois pas en quoi c'est mal de dire que trop d'apports ou pas assez d'apports (oui on peut très bien faire le cours sur un exemple de sous-alimentation) ont des conséquences sur la santé, c'est la vérité. Et le programme ne demande pas d'en dire plus, juste de faire ce constat, et ensuite si on le veut ou s'ils posent des questions, éventuellement montrer que ce n'est pas qu'une question de volonté mais que notre alimentation est aussi influencée par les médias, les aspects économiques, les aspects psychiques, etc.

doublecasquette, c'est plutôt du niveau lycée ce que tu proposes... et balancé comme ça en cours magistral, ça n'a pas de sens.

Madame_Prof a écrit:Pseudo, si les enseignements sur ce point du programme sont gérés de la façon dont tu le décris au CDI ("être gros c'est mal et c'est de sa faute"), c'est sûr que ça n'a aucun intérêt, et c'est n'importe quoi.

Mais bien sur que ca n'est pas dit comme ca, mais c'est ce que tout le monde pense à voix basse, et qui est au final retenu par les élèves (qui le savent déjà, les gros, c'est le mal). Il faudrait démonter bien des idées reçues pour arriver à une autre conclusion.

Ben oui, parce qu'il faut le dire que ce n'est pas comme ça, utiliser les mots tels qu'ils sont, ne pas minauder et prendre des pincettes pour faire ce genre de cours.

Pseudo a écrit:Je hais cette approche de l'alimentation à l'école (ou ailleurs, d'ailleurs).

Chaque année, j'ai droit à des recherches sur ce thème au CDI, et pendant qu'on explique de façon caricaturale aux élèves que être gros c'est vraiment pas bien, c'est pas beau du tout, et qu'en plus, c'est de sa faute, je trône dans le CDI avec mon très visible embonpoint. Un vrai moment de bonheur...

là l'argumentation est comparable à celle qui partirait du fait que les élèves n'y connaissent rien en histoire pour conclure qu'il est inutile de leur enseigner cette discipline.

Moi je réponds "filez-lui n coup de pied au c*** (au sens propre ou au figuré), mettez-le devant sa leçon et je vous jure qu'il aura tout d'un coup beaucoup plus de connaissances en histoire"

Madame_Prof a écrit:
doublecasquette, c'est plutôt du niveau lycée ce que tu proposes... et balancé comme ça en cours magistral, ça n'a pas de sens.

Je disais ça par boutade, car, de toute façon, en une heure, ça n'a guère de sens !

Ah

Quand j'étais au collège, je me souviens fort bien que, dans ce but de comprendre le rôle de l'équilibre alimentaire sur la santé, nous étudiions le béri-béri. Mais c'était en classe de Troisième.
A l'époque, la France était plus préoccupée d'enfants victimes de carences alimentaires que d'enfants en état de malbouffe.
Alors, effectivement, pourquoi pas, introduire la notion d'équilibre alimentaire par des modèles de carence caractérisée type béri-béri ou scorbut ?
On évacuerait ainsi le côté "dose de moraline" hebdomadaire tout en étant assez percutant.

Raconter le mal de terre des premiers colons d'Amérique du Nord et expliquer comment les >Indiens les ont sauvés avec des graines germées.

On peut même leur expliquer que, vu que y'a de l'acide ascorbique dans leur Coca quotidien, ils ne risquent rien s'ils en boivent régulièrement. :sorciere:

Oui tout à fait, on peut partir de cette approche. On en parle plus au lycée des carences d'ailleurs. Ça permet de montrer qu'il y a des besoins alimentaires particuliers, qu'il faut y répondre, et ensuite on peut montrer qu'y répondre mal ou pas assez ou trop peut causer des problèmes de santé. Et hop, on passe à autre chose

doublecasquette a écrit: Raconter le mal de terre des premiers colons d'Amérique du Nord et expliquer comment les >Indiens les ont sauvés avec des graines germées.

des gaines germées ou des décoctions à base de cèdre blanc ? (=thuya si je ne me trompe pas) En tout cas c'est ce que dit Jacques Cartier. Qui a gardé le remède pour lui, en bon salop***d quand il a croisé Roberval dans la baie du St-Laurent, Roberval qui avait été nommé à sa place par le roi et dont les hommes sont morts du scorbut durant l'hiver suivant...

Madame_Prof a écrit:Oui tout à fait, on peut partir de cette approche. On en parle plus au lycée des carences d'ailleurs. Ça permet de montrer qu'il y a des besoins alimentaires particuliers, qu'il faut y répondre, et ensuite on peut montrer qu'y répondre mal ou pas assez ou trop peut causer des problèmes de santé. Et hop, on passe à autre chose

Il me semble qu'avec des gosses de Cinquième, la notion à faire passer en priorité, si on ne dispose que d'une heure, est qu'il faut une alimentation diversifiée et qu'un appétit trop sélectif met la santé en danger ?
Pas de fibres et de lest = constipation
Pas de légumes et fruits frais = scorbut
Pas de protéines (viande, poissons, œufs, légumineuses)= troubles de croissance
etc ...

Marie Laetitia a écrit:

doublecasquette a écrit: Raconter le mal de terre des premiers colons d'Amérique du Nord et expliquer comment les >Indiens les ont sauvés avec des graines germées.

des gaines germées ou des décoctions à base de cèdre blanc ? (=thuya si je ne me trompe pas) En tout cas c'est ce que dit Jacques Cartier. Qui a gardé le remède pour lui, en bon salop***d quand il a croisé Roberval dans la baie du St-Laurent, Roberval qui avait été nommé à sa place par le roi et dont les hommes sont morts du scorbut durant l'hiver suivant...

De toute façon, une belle histoire, avec des Indiens gentils et des colons pouraves, ça le fait et ça marque les esprits ...

doublecasquette a écrit:

Marie Laetitia a écrit:

doublecasquette a écrit: Raconter le mal de terre des premiers colons d'Amérique du Nord et expliquer comment les >Indiens les ont sauvés avec des graines germées.

des gaines germées ou des décoctions à base de cèdre blanc ? (=thuya si je ne me trompe pas) En tout cas c'est ce que dit Jacques Cartier. Qui a gardé le remède pour lui, en bon salop***d quand il a croisé Roberval dans la baie du St-Laurent, Roberval qui avait été nommé à sa place par le roi et dont les hommes sont morts du scorbut durant l'hiver suivant...

De toute façon, une belle histoire, avec des Indiens gentils et des colons pouraves, ça le fait et ça marque les esprits ...

exactement !

On peut même s'amuser avec eux en leur faisant deviner avec quel produit on a combattu le scorbut à bord des navires, bien avant de découvrir les vertus de la vitamine C :

- réponse A: avec du rhum et du citron!
- réponse B: avec du citron et des oranges !
- réponse C: avec des fruits frais !
- réponse D: avec des tomates en conserve !
- réponse E: avec de la choucroute !

:diable:

Sérieusement, si Titeprof ou les autres de SVT vous voulez des anecdotes sur l'alimentation et les problèmes de santé, j'en ai à foison ! Si ça peut faire passer mieux les notions... Et ce sont vos collègues d'HG qui seront contents !

Pseudo a écrit:Il faut savoir qu'au début (et vous vous en souvenez peut-être) c'était... 12 fruits et légumes par jours ! Il y avait eu des débat pour savoir si le persil ou autre ciboulette rajouté dans les plat comptait pour un ou pas...
Et devant l'impossibilité de faire avaler 12 fruits et légumes par jour à un individu normalement constitué, on est passé à 5. De façon très scientifique donc...

Oui. C'est vrai. Et comme c'était trop, ils ont réduit le chiffre.

Le problème, c'est que le discours scientifique peut rapidement devenir moralisateur si on le simplifie (tel ou tel aliment = bien/pas bien).

Marie Laetitia a écrit:

Pseudo a écrit:Je hais cette approche de l'alimentation à l'école (ou ailleurs, d'ailleurs).

Chaque année, j'ai droit à des recherches sur ce thème au CDI, et pendant qu'on explique de façon caricaturale aux élèves que être gros c'est vraiment pas bien, c'est pas beau du tout, et qu'en plus, c'est de sa faute, je trône dans le CDI avec mon très visible embonpoint. Un vrai moment de bonheur...

là l'argumentation est comparable à celle qui partirait du fait que les élèves n'y connaissent rien en histoire pour conclure qu'il est inutile de leur enseigner cette discipline.

Moi je réponds "filez-lui n coup de pied au c*** (au sens propre ou au figuré), mettez-le devant sa leçon et je vous jure qu'il aura tout d'un coup beaucoup plus de connaissances en histoire"

Je crois que tu m'as mal lu. Le problème de cet "enseignement" c'est qu'il est fait par des gens qui n'y connaissent rien. Et que les objectifs sont avant tout moraux et économique.

Croire qu'il suffit de prêcher la bonne parole alimentaire actuelle pour se débarrasser des gros et des autres problèmes liés de près ou de loin à l'alimentation est pure connerie.

je suis d'accord sur le fait que je n'ai pas les compétences ni les connaissances pour enseigner l'équilibre alimentaire. L'ennui c'est quand ça fait partie des choses que j'ai à enseigner... Maintenant quand c'est fait un professeur de SVT je ne pourrais pas dire que c'est fait par des gens incompétents.

Objectifs moraux et économiques... Moraux non. Économiques, éventuellement et alors? Oui soigner les pathologies liées à l'obésité coûte cher. Je parle ici de l'obésité liée à une mauvaise alimentation, qui elle-même dépend de facteurs divers.

Mais c'est surtout hypocrite d'enseigner qu'il faut manger 5 fruits et légumes par jour sans faire en sorte que l'alimentation des cantines soit déjà saine et bonne. Quand, par idéologie, on a supprimé les cours de cuisine dans les établissements scolaires. Et il y a du chemin selon les établissements...
On pourrait tout à fait mettre en place des ateliers cuisine dans les établissements les mercredi après-midi. Oui mais ça coûte (cher). Mais est-ce que ça coûterait plus cher que tous les sloggans sur l'alimentation dont on nous bombarde?