- lapetitemuExpert
Je bouillonne d'idées pour enrichir mes pratiques en ce moment, et notamment concernant l'écriture. C'est parti de deux choses cette semaine :
- la lecture/correction des débuts de contes de mes 6e
- le feuilletage d'un bouquin intitulé "Les pratiques d'écriture extrascolaires des adolescents", qui s'appuie sur une enquête montrant que les ados, contrairement aux idées reçues, écrivent beaucoup en dehors des cours (même si ce ne sont pas des textes littéraires), et qui montre comment ces pratiques extrascolaires peuvent être utilisées en classe.
J'en retire une envie et un problème.
L'envie, c'est de mettre l'écriture des élèves vraiment au coeur de mon métier : cad, faire pratiquer l'écriture en classe, plus que je ne le fais maintenant (et surtout mieux que je ne le fais), mais aussi, pourquoi pas, en dehors de la classe, dans un atelier d'écriture sur des heures d'accompagnement éducatif (mais là, je rêve peut-être...). Bref, amener le plus possible de collégiens de mon établissement à se familiariser avec l'écriture.
Le problème, ou plutôt la peur, c'est d'être dans ce dilemme : laisser libre cours à leur créativité ou garder mon rôle de prof de français, en "normatisant" toutes leurs productions pour qu'elles soient impeccables du point de vue de la langue ?
Je veux dire par là que je vois bien, dans certaines rédactions que je ramasse, que certains élèves ont plein de choses à dire, et savent plus ou moins mettre par écrit ce qu'ils ont dans la tête ; seulement, je vais quand même leur mettre une mauvaise note, parce que la langue est massacrée ou que le devoir ne répond pas aux consignes. Premier exemple : un élève de 4e qui m'avait écrit trois pages de fiche de lecture sur un roman épistolaire, mais sans respecter les consignes formelles, à qui j'ai mis 11 ou 12, je ne sais plus, et qui était déçu de sa note. Deuxième exemple : les débuts de conte de mes 6e, dont certains montraient clairement une envie, chez l'élève, de raconter une histoire, mais qui était à côté de la plaque parce que beaucoup trop réaliste, ne respectant pas la structure d'un conte, etc...
Dans ces cas-là, comment 1) évaluer ces élèves honnêtement, mais sans leur supprimer toute envie d'écriture, et 2) trouver des pratiques leur permettant de s'exprimer, puisque de toute évidence ils en ont eu besoin, sans trop les brimer dans leur expression, mais en leur donnant tout de même un cadre ?
En ce qui concerne l'écriture en classe entière, j'avais eu l'idée, l'année dernière, d'alterner des rédactions très cadrées, dont le but est vraiment d'évaluer leurs compétences sur un chapitre donné (savoir écrire un conte, un incipit de nouvelle, un calligramme, etc), avec des rédactions libres, histoire de leur donner une sorte de soupape. J'aurais noté quand même la langue, mais il n'y aurait pas eu de consignes à proprement parler. Sauf que bien sûr ça demande du temps, pour leur faire faire, puis pour lire... Déjà que les contes des 6e, j'ai mis une éternité, parce que je voulais annoter au maximum leurs brouillons et leur donner le plus de conseils possibles...
Et pour ce qui est d'un atelier d'écriture hors temps scolaire, j'ai cet idéal qu'il puisse être ouvert à des élèves n'aimant pas forcément écrire mais en ayant quand même le besoin (qui voudraient bien écrire une chanson, avoir un article dans le journal de l'école, écrire un poème à leur maman/amoureux/meilleure amie, mais qui s'auto-censurent parce qu'ils sont nuls en orthographe ou en grammaire). Personnellement, je suis convaincue que ce genre d'atelier peut aider des élèves faibles en français à s'améliorer (en plus de leur donner un espace d'expresson). Mais comment le faire comprendre aux élèves, comment donner envie de venir à des gamins qui n'ont pas l'habitude d'écrire ?
J'ai conscience que ce sujet est très très très vaste ! Mais je voudrais avoir votre ressenti à propos de cette question de l'écriture libre, et puis savoir aussi si vous pratiquez/avez pratiqué un atelier d'écriture dans votre établissement.
- la lecture/correction des débuts de contes de mes 6e
- le feuilletage d'un bouquin intitulé "Les pratiques d'écriture extrascolaires des adolescents", qui s'appuie sur une enquête montrant que les ados, contrairement aux idées reçues, écrivent beaucoup en dehors des cours (même si ce ne sont pas des textes littéraires), et qui montre comment ces pratiques extrascolaires peuvent être utilisées en classe.
J'en retire une envie et un problème.
L'envie, c'est de mettre l'écriture des élèves vraiment au coeur de mon métier : cad, faire pratiquer l'écriture en classe, plus que je ne le fais maintenant (et surtout mieux que je ne le fais), mais aussi, pourquoi pas, en dehors de la classe, dans un atelier d'écriture sur des heures d'accompagnement éducatif (mais là, je rêve peut-être...). Bref, amener le plus possible de collégiens de mon établissement à se familiariser avec l'écriture.
Le problème, ou plutôt la peur, c'est d'être dans ce dilemme : laisser libre cours à leur créativité ou garder mon rôle de prof de français, en "normatisant" toutes leurs productions pour qu'elles soient impeccables du point de vue de la langue ?
Je veux dire par là que je vois bien, dans certaines rédactions que je ramasse, que certains élèves ont plein de choses à dire, et savent plus ou moins mettre par écrit ce qu'ils ont dans la tête ; seulement, je vais quand même leur mettre une mauvaise note, parce que la langue est massacrée ou que le devoir ne répond pas aux consignes. Premier exemple : un élève de 4e qui m'avait écrit trois pages de fiche de lecture sur un roman épistolaire, mais sans respecter les consignes formelles, à qui j'ai mis 11 ou 12, je ne sais plus, et qui était déçu de sa note. Deuxième exemple : les débuts de conte de mes 6e, dont certains montraient clairement une envie, chez l'élève, de raconter une histoire, mais qui était à côté de la plaque parce que beaucoup trop réaliste, ne respectant pas la structure d'un conte, etc...
Dans ces cas-là, comment 1) évaluer ces élèves honnêtement, mais sans leur supprimer toute envie d'écriture, et 2) trouver des pratiques leur permettant de s'exprimer, puisque de toute évidence ils en ont eu besoin, sans trop les brimer dans leur expression, mais en leur donnant tout de même un cadre ?
En ce qui concerne l'écriture en classe entière, j'avais eu l'idée, l'année dernière, d'alterner des rédactions très cadrées, dont le but est vraiment d'évaluer leurs compétences sur un chapitre donné (savoir écrire un conte, un incipit de nouvelle, un calligramme, etc), avec des rédactions libres, histoire de leur donner une sorte de soupape. J'aurais noté quand même la langue, mais il n'y aurait pas eu de consignes à proprement parler. Sauf que bien sûr ça demande du temps, pour leur faire faire, puis pour lire... Déjà que les contes des 6e, j'ai mis une éternité, parce que je voulais annoter au maximum leurs brouillons et leur donner le plus de conseils possibles...
Et pour ce qui est d'un atelier d'écriture hors temps scolaire, j'ai cet idéal qu'il puisse être ouvert à des élèves n'aimant pas forcément écrire mais en ayant quand même le besoin (qui voudraient bien écrire une chanson, avoir un article dans le journal de l'école, écrire un poème à leur maman/amoureux/meilleure amie, mais qui s'auto-censurent parce qu'ils sont nuls en orthographe ou en grammaire). Personnellement, je suis convaincue que ce genre d'atelier peut aider des élèves faibles en français à s'améliorer (en plus de leur donner un espace d'expresson). Mais comment le faire comprendre aux élèves, comment donner envie de venir à des gamins qui n'ont pas l'habitude d'écrire ?
J'ai conscience que ce sujet est très très très vaste ! Mais je voudrais avoir votre ressenti à propos de cette question de l'écriture libre, et puis savoir aussi si vous pratiquez/avez pratiqué un atelier d'écriture dans votre établissement.
- PlumeNiveau 6
comment 1) évaluer ces élèves honnêtement, mais sans leur supprimer toute envie d'écriture, et 2) trouver des pratiques leur permettant de s'exprimer, puisque de toute évidence ils en ont eu besoin, sans trop les brimer dans leur expression, mais en leur donnant tout de même un cadre ?
Es-tu obligée de noter ? Pourquoi pas un travail d'écriture dont l'objectif serait, par exemple, d'être exposé au CDI afin d'être lu par d'autres élèves ?
D'autre part, le cadre peut être simplement lié au genre dans lequel s'inscrira le projet d'écriture : pour écrire un conte, il faut une trame solide (schéma narratif), pour un poème, il faut un jeu sur le langage...
Pour les ateliers hors classe :
Mais comment le faire comprendre aux élèves, comment donner envie de venir à des gamins qui n'ont pas l'habitude d'écrire ?
D'un point de vue pratique, ne peux-tu pas le faire sur le temps de la cantine ? Ainsi les demi-pensionnaires pourraient être tentés de venir "échanger" en classe au lieu de galérer dans la cour...
D'autre part, tu le dis toi-même, certains élèves n'ont pas l'habitude d'écrire "correctement" mais écrivent beaucoup sur internet, par texto, etc... Parfois des poésies ou des paroles de chansons. Tu peux peut-être les attirer par le thème de ton atelier, ou aussi par la forme (blog...) ?
En tout cas je pense que tu as raison, faire écrire les élèves est essentiel. Développer le goût de l'écriture aussi. As-tu déjà testé des pratiques qui fonctionnent ?
- oceanovoxNiveau 4
Cette année, j'anime un atelier écriture sur le temps de la pause méridienne. 12 élèves de 6ème s'y sont inscrits et le groupe formé est vraiment très hétérogène (de l'élève qui a 19 de moyenne en français et qui veut devenir écrivaine à une autre qui sait à peine écrire).
C'est un projet écriture que je souhaite mener sur toute l'année scolaire (et mon groupe est bien motivé... pour le moment)
Au départ, la consigne était d'écrire un conte dont la trame était déjà plus ou mois fixée mais finalement, au gré de l'imagination et des envies de mes écrivains en herbe, les histoires évoluent d'une manière surprenante.
La semaine prochaine, une artiste viendra nous aider à confectionner un livre japonais (sur lequel les élèves recopieront leur texte et l'illustreront)
Ensuite, nous fabriquerons une carte qui fera partie intégrante de leur histoire (avec l'aide de la collègue d'arts plastiques)
Je pense faire venir un journaliste de la presse locale dans l'espoir d"un petit article (les élèves en rêvent) et nous exposerons leurs productions au moment des portes ouvertes du collège.
Bref, pour le moment,c'est une expérience très positive!
C'est un projet écriture que je souhaite mener sur toute l'année scolaire (et mon groupe est bien motivé... pour le moment)
Au départ, la consigne était d'écrire un conte dont la trame était déjà plus ou mois fixée mais finalement, au gré de l'imagination et des envies de mes écrivains en herbe, les histoires évoluent d'une manière surprenante.
La semaine prochaine, une artiste viendra nous aider à confectionner un livre japonais (sur lequel les élèves recopieront leur texte et l'illustreront)
Ensuite, nous fabriquerons une carte qui fera partie intégrante de leur histoire (avec l'aide de la collègue d'arts plastiques)
Je pense faire venir un journaliste de la presse locale dans l'espoir d"un petit article (les élèves en rêvent) et nous exposerons leurs productions au moment des portes ouvertes du collège.
Bref, pour le moment,c'est une expérience très positive!
- PlumeNiveau 6
C'est génial Oceanovox !
Tu pourras nous faire part de ton expérience en fin d'année ?
Tu pourras nous faire part de ton expérience en fin d'année ?
- lapetitemuExpert
Voilà, oceanovox, c'est vraiment à ce genre de choses que j'aimerais arriver. Du coup, si j'ai bien compris, dans ton atelier, vous travaillez sur un projet précis (mais long) sur toute l'année, c'est ça ?
- oceanovoxNiveau 4
lapetitemu a écrit:Voilà, oceanovox, c'est vraiment à ce genre de choses que j'aimerais arriver. Du coup, si j'ai bien compris, dans ton atelier, vous travaillez sur un projet précis (mais long) sur toute l'année, c'est ça ?
Alors, c'est un projet long, en effet. Nous en sommes déjà à la 7ème séance. Certains ont beaucoup écrit (et leur production est de qualité), d'autres cheminent plus lentement. L'objectif final est que chacun reparte avec un "objet-livre" fabriqué de ses petites mains et rempli de son/ses texte(s).
C'est la 1ère année que je lance ce projet et pour l'instant, je suis comblée
- MamaVénérable
J'anime aussi un atelier d'écriture, mais pas sur des projets longs, des écrits brefs et variés qui durent sur quelques séances. Ensuite, on se lit nos textes et on rit bien. Si tu veux jeter unoeil aux types de textes que je leur ai fait écrire, tu as quelques exemples sur mes blogs, sous forme de petits livres numériques Calaméo :
http://www.weblettres.net/blogs/?w=Textesenbelle
(rubriques atelier d'écriture 5e et 4e)
et
http://www.weblettres.net/blogs/?w=5Calaventure
(rubrique club écriture)
C'est un moment agréable et dont je ne me lasse pas. Je le refais cette année, mais plus de blog, je suis trop débordée. Les élèves écrivent d'abord sur feuille et tapent ensuite s'ils le souhaitent (s'ils tapent trop lentement, je les avance et ils travaillent la mise en page).
A la fin de l'année, j'imprime, photocopie et relie un recueil complet des textes de tout le monde et de toute l'année pour chacun, en souvenir. ce n'est pas très cher et le FSE/le collège acceptent généralement de payer.
J'ai moi aussi quelques élèves en difficulté d'écriture qui viennent et prennent confiance en eux, notamment des garçons.
Si tu décides de le faire, ne te décourage pas si tu as très peu d'inscrits au début : souvent le bouche à oreille marche et toutes les semaines pendant un mois, de nouveaux viennent s'ajouter. Je suis ainsi passée de 3 à 18 la première année. A ce propos, je pense qu'il faut éviter de dépasser une vingtaine - c'est déjà beaucoup - si on veut vraiment prendre le temps de les accompagner et de leur faire mettre en voix leurs textes et écouter ceux des autres.
En classe aussi, je fais beaucoup écrire.
http://www.weblettres.net/blogs/?w=Textesenbelle
(rubriques atelier d'écriture 5e et 4e)
et
http://www.weblettres.net/blogs/?w=5Calaventure
(rubrique club écriture)
C'est un moment agréable et dont je ne me lasse pas. Je le refais cette année, mais plus de blog, je suis trop débordée. Les élèves écrivent d'abord sur feuille et tapent ensuite s'ils le souhaitent (s'ils tapent trop lentement, je les avance et ils travaillent la mise en page).
A la fin de l'année, j'imprime, photocopie et relie un recueil complet des textes de tout le monde et de toute l'année pour chacun, en souvenir. ce n'est pas très cher et le FSE/le collège acceptent généralement de payer.
J'ai moi aussi quelques élèves en difficulté d'écriture qui viennent et prennent confiance en eux, notamment des garçons.
Si tu décides de le faire, ne te décourage pas si tu as très peu d'inscrits au début : souvent le bouche à oreille marche et toutes les semaines pendant un mois, de nouveaux viennent s'ajouter. Je suis ainsi passée de 3 à 18 la première année. A ce propos, je pense qu'il faut éviter de dépasser une vingtaine - c'est déjà beaucoup - si on veut vraiment prendre le temps de les accompagner et de leur faire mettre en voix leurs textes et écouter ceux des autres.
En classe aussi, je fais beaucoup écrire.
- MamaVénérable
En "club", je travaille beaucoup sur leur estime : je ne viens leur apporter de l'aide que s'ils le demandent et je fais toujours un compliment avant de souligner une chose à améliorer : une seule à la fois.
D'expérience, le texte entièrement libre fonctionne assez mal, surtout chez les élèves en difficulté qui restent bloqués. Ils aiment avoir un déclencheur, un point de départ : phrase, texte, situation, image, etc.
J'ai même vu des élèves devant leur page blanche depuis une demi-heure, je leur donne une phrase et hop, ils démarrent et font tout nickel.
En classe je travaille beaucoup sur la préparation des critères en amont. Je corrige moi aussi les brouillons étapes, mais pour ne pas y laisser mon temps et ma santé, j'ai mis en place le "contrat de réécriture" : je ne note qu'une ou deux choses à changer (les plus importantes). Et là, ils le font, car ils ne se sentent pas noyés. Et je me garde de corriger ou souligner toute l'orthographe à chaque fois (ça ne sert à rien, leur page se retrouve couverte de rouge et ils ne savent pas comment corriger), cela vient à la fin. Avec la même idée : on cible une chose (les pluriels, les verbes, etc.). Honnêtement ça marche bien, ils progressent !
enfin, pour la notation en classe, je pense qu'avec le temps on arrive à trouver un savant équilibre dans le barème afin que la forme les pénalise juste ce qu'il faut sans plomber complètement les notes si le fond est bon. Je leur donne la liste des critères de fond et de forme; et lorsque je fais le barème, je veille à ce que la forme pure (syntaxe, orthographe, conjugaison) ne dépasse pas 6 ou 7 points max. Et je mets un bonus (jusqu'à deux points) "plaisir du lecteur", pour les jolies tournures, le vocabualaire, la longueur... Ainsi les meilleurs se démarquent de ceux qui se contentent de respecter la consigne et les "originaux brouillon" glanent parfois un point ou deux.
Enfin, j'ai mis en place un "cahier d'écrivain" (petit cahier où ils font toutes leurs rédac et conservent ainsi toutes les étapes du brouillon) : ils voient leur progression et ce nom leur plait, les rend sérieux.
J'insiste énormément sur le rôle et l'utilisation du bouillon, qui est souvent très mauvaise (on ne s'en sert pas ou juste pour recopier) : on prévoit; on fait des listes, des plans, et je force les élèves trop scolaires à raturer :malmaisbien:
Voilà, lance-toi et tu vas te régaler ! Et en plus, apprendre à écrire, c'est aussi apprendre à lire, donc... double bénéf' !
D'expérience, le texte entièrement libre fonctionne assez mal, surtout chez les élèves en difficulté qui restent bloqués. Ils aiment avoir un déclencheur, un point de départ : phrase, texte, situation, image, etc.
J'ai même vu des élèves devant leur page blanche depuis une demi-heure, je leur donne une phrase et hop, ils démarrent et font tout nickel.
En classe je travaille beaucoup sur la préparation des critères en amont. Je corrige moi aussi les brouillons étapes, mais pour ne pas y laisser mon temps et ma santé, j'ai mis en place le "contrat de réécriture" : je ne note qu'une ou deux choses à changer (les plus importantes). Et là, ils le font, car ils ne se sentent pas noyés. Et je me garde de corriger ou souligner toute l'orthographe à chaque fois (ça ne sert à rien, leur page se retrouve couverte de rouge et ils ne savent pas comment corriger), cela vient à la fin. Avec la même idée : on cible une chose (les pluriels, les verbes, etc.). Honnêtement ça marche bien, ils progressent !
enfin, pour la notation en classe, je pense qu'avec le temps on arrive à trouver un savant équilibre dans le barème afin que la forme les pénalise juste ce qu'il faut sans plomber complètement les notes si le fond est bon. Je leur donne la liste des critères de fond et de forme; et lorsque je fais le barème, je veille à ce que la forme pure (syntaxe, orthographe, conjugaison) ne dépasse pas 6 ou 7 points max. Et je mets un bonus (jusqu'à deux points) "plaisir du lecteur", pour les jolies tournures, le vocabualaire, la longueur... Ainsi les meilleurs se démarquent de ceux qui se contentent de respecter la consigne et les "originaux brouillon" glanent parfois un point ou deux.
Enfin, j'ai mis en place un "cahier d'écrivain" (petit cahier où ils font toutes leurs rédac et conservent ainsi toutes les étapes du brouillon) : ils voient leur progression et ce nom leur plait, les rend sérieux.
J'insiste énormément sur le rôle et l'utilisation du bouillon, qui est souvent très mauvaise (on ne s'en sert pas ou juste pour recopier) : on prévoit; on fait des listes, des plans, et je force les élèves trop scolaires à raturer :malmaisbien:
Voilà, lance-toi et tu vas te régaler ! Et en plus, apprendre à écrire, c'est aussi apprendre à lire, donc... double bénéf' !
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