- cidNiveau 9
J'envisage de faire lire un conte parodique mettant en scène un ogre. Auriez-vous des titres à me suggérer ?
Un grand merci par avance.
Un grand merci par avance.
- KikiHabitué du forum
Je crois que c'est Offenback qui a écrit un opéra bouffon sur Barbe bleue.
Il y a un conte dans lequel un ogre devient végétarien (en plus sa femme est rusée) mais là je n'ai pas les références. Je suis sur mon lieu de travail ...
C'est court : une page. C'est un vieux manuel de 6e. Si je le retrouve, je le mettrai sur cette page.
Il y a un conte dans lequel un ogre devient végétarien (en plus sa femme est rusée) mais là je n'ai pas les références. Je suis sur mon lieu de travail ...
C'est court : une page. C'est un vieux manuel de 6e. Si je le retrouve, je le mettrai sur cette page.
- KikiHabitué du forum
Il y a une pièce de théâtre : L'Ogrelet mais il ne semble pas que ce soit une parodie. Regarde le résumé sur le net.
Le poème de Victor Hugo avec l'ogre Ogrosky est très drôle. C'est une fable mais j'ai oublié le titre. Il mange l'enfant de la fée et sa demande de mariage tombe à l'eau.
Le poème de Victor Hugo avec l'ogre Ogrosky est très drôle. C'est une fable mais j'ai oublié le titre. Il mange l'enfant de la fée et sa demande de mariage tombe à l'eau.
- RelenaDNiveau 5
De là à dire que c'est parodique mais... Je peux te conseiller "Mange-moi" de Nathalie Papin. C'est une courte pièce de théâtre mettant en scène un ogre qui ne veut plus manger des enfants. Il se lie d'amitié avec une petite fille en surpoids qui ne se plait pas à l'école car tout le monde se moque d'elle.
- cidNiveau 9
Quelle réactivité ! Merci. Je vous tiendrai au courant de ce que j'ai choisi.
- AnaroreNiveau 9
Ce n'est pas en texte, mais tu peux utiliser Shrek ça passe très bien auprès des 6eme.
_________________
"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- KikiHabitué du forum
Voilà Comment l'ogre est devenu végétarien
Il y a de cela longtemps, très longtemps, .. vivait, dans les montagnes,
un ogre qui s'appelait Franta.
Il allait parfois dans les villages, se présentait dans une famille où il y avait une
jeune fille à marier et faisait sa demande ! Il faut dire que cet ogre-là était jeune et
plutôt joli garçon. Les filles le voyaient d'un bon oeil et, comme il était riche et
avait le cadeau facile, les parents le trouvaient aussi à leur goût.
Le mariage était vite conclu. Puis Franta emmenait sa jolie épouse .. et on n'en
entendait plus jamais parler !
Un jour, Franta arrive dans un village où vit la jolie Bojenka. Il la demande en
mariage. Les parents sont ravis, mais Bojenka hésite. Elle se souvient qu'une de
ses amies a fait elle aussi un beau mariage et puis .. n'a plus jamais donné de ses
nouvelles. Elle se souvient aussi que ce fiancé ressemblait beaucoup à Franta.
Malgré tout, Bojenka finit par dire oui ... Eh ! les filles sont comme ça ! elles pensent :
Ce qu'il a fait aux autres, ça ne compte pas. Avec moi, ce sera différent ..
Bojenka épouse donc Franta et le suit dans son domaine, dans les montagnes.
L'endroit est passablement sinistre, et en entrant dans la maison, Bojenka pousse
un cri d'horreur : C'est là-dedans que tu vis ? .. Mais, mon pauvre Franta, notre
étable à cochons est bien plus propre ! On voit bien qu'il n'y a pas de femme pour
s'occuper de toi. Nous allons tout de suite y mettre bon ordre !
Franta proteste : Tu ne vas pas faire le ménage maintenant ? c'est le premier jour
qu'on est ensemble ! Et il pense : Le premier et le dernier !.. Demain, il n'y aura
plus personne pour m'ennuyer avec ces histoires de propreté.
Mais Bojenka a déjà retroussé les manches : Tu ne crois tout de même pas que je
vais dormir dans toute cette crasse !.. Allez, aide-moi !.. Pendant que je lave le
plancher, tu vas nettoyer les casseroles.
Et pendant que Bojenka s'affaire avec les serpillères et les seaux d'eau, Franta
(qui pense qu'elle ne perd rien pour attendre) se met à récurer, astiquer, frotter ..
Tant et si bien, que la nuit venue, il s'écroule, harassé de fatigue, et sans même
penser à manger, il s'endort immédiatement.
Alors, profitant de son sommeil, Bojenka prépare une grande quantité de pain
d'épice. Elle lui donne la forme d'une femme. Et une fois cuit, elle l'habille avec
ses propres vêtements et l'installe devant le fourneau, une louche à la main,
comme en train de surveiller la marmite.
Puis, Bojenka se cache dans le coffre à bois.
Quand l'ogre se réveille, il a une faim terrible : Bojenka, où es-tu ? J'ai faim !
Du dedans de son coffre, Bojenka répond : Je suis à la cuisine, je prépare le
déjeuner.
Franta se précipite dans la cuisine .. Il s'apprête à assommer la femme assise
devant le fourneau, mais du dedans du coffre, Bojenka s'écrie : Oh, le vilain
mari qui n'embrasse pas sa petite femme ! Veux-tu me donner un doux baiser !
Surpris et amusé, Franta pose ses lèvres sur la joue de la femme (la femme en
pain d'épice mais qu'il croit être sa femme) .. et il trouve ce baiser exquis ..
délicieusement sucré .. en plus ça sent tellement bon .. il se régale !!
Quand il a fini de tout manger (il ne reste plus que le jupon, la robe et le tablier)
il pousse un gros soupir : Quel dommage ! il n'y en a plus ! Cette petite Bojenka
était de loin la meilleure de toutes mes épouses. Comme je vais la regretter !
Puis il sort dehors faire un tour.
Bojenka a tout vu, tout entendu. Elle sort de sa cachette et .. que croyez-vous
qu'elle va faire ? .. Se sauver à toutes jambes ? .. Pas du tout !
Elle prépare une nouvelle femme en pain d'épice, elle la rhabille et l'installe à
nouveau devant le fourneau. Puis elle regagne sa cachette, dans le croffre à bois.
Le soir venu, Franta revient à la maison, tout triste et tout affamé. Ah, comme il
aimerait bien retrouver sa douce, sa tendre, sa sucrée Bojenka !
Rien que d'y penser, des larmes lui montent aux yeux .. Mais .. ô merveille ! c'est
qu'elle est là, sa douce, sa tendre petite femme qui l'attend devant le fourneau !
Franta la prend dans ses bras .. et la dévore !!
Huit jours durant, Bojenka nourrit son ogre d'époux de femmes de pain d'épice.
Lui, s'étonne bien de ce miracle, mais au fond il en est ravi.
Mais voilà, au bout de huit jours, il n'y a plus du tout de farine.
Que va faire Bojenka ? Elle sort alors de sa cachette et avoue tout à son mari.
Franta est tout surpris, il n'y comprend plus rien : Mais pourquoi n'es-tu pas
partie ? Tu n'as donc pas peur de moi ?
Alors tout en pleurant, Bojenka crie en colère : Tu ne vois pas que je t'aime,
grand imbécile !
Alors, l'ogre prend sa femme dans ses bras .. va-t-il la manger ? .. non, non, il
ne la mange pas. Il l'embrasse très tendrement.
C'est qu'à force d'être nourri de pain d'épice, il y a pris goût, et maintenant,
il ne veut plus entendre parler de viande !
Depuis, chaque jour, Bojenka lui cuisine ce délicieux pain d'épice dont elle a
le secret .. et toujours en forme de femme .. parce que les habitudes, vous savez
ce que c'est .. quand on commence .. !
Et c'est depuis ce temps-là que l'on a coutume de faire des bonnes femmes, mais
aussi des bonshommes en pain d'épice ..
selon un conte slovaque
"365 contes de gourmandise" de Luda.
Il y a de cela longtemps, très longtemps, .. vivait, dans les montagnes,
un ogre qui s'appelait Franta.
Il allait parfois dans les villages, se présentait dans une famille où il y avait une
jeune fille à marier et faisait sa demande ! Il faut dire que cet ogre-là était jeune et
plutôt joli garçon. Les filles le voyaient d'un bon oeil et, comme il était riche et
avait le cadeau facile, les parents le trouvaient aussi à leur goût.
Le mariage était vite conclu. Puis Franta emmenait sa jolie épouse .. et on n'en
entendait plus jamais parler !
Un jour, Franta arrive dans un village où vit la jolie Bojenka. Il la demande en
mariage. Les parents sont ravis, mais Bojenka hésite. Elle se souvient qu'une de
ses amies a fait elle aussi un beau mariage et puis .. n'a plus jamais donné de ses
nouvelles. Elle se souvient aussi que ce fiancé ressemblait beaucoup à Franta.
Malgré tout, Bojenka finit par dire oui ... Eh ! les filles sont comme ça ! elles pensent :
Ce qu'il a fait aux autres, ça ne compte pas. Avec moi, ce sera différent ..
Bojenka épouse donc Franta et le suit dans son domaine, dans les montagnes.
L'endroit est passablement sinistre, et en entrant dans la maison, Bojenka pousse
un cri d'horreur : C'est là-dedans que tu vis ? .. Mais, mon pauvre Franta, notre
étable à cochons est bien plus propre ! On voit bien qu'il n'y a pas de femme pour
s'occuper de toi. Nous allons tout de suite y mettre bon ordre !
Franta proteste : Tu ne vas pas faire le ménage maintenant ? c'est le premier jour
qu'on est ensemble ! Et il pense : Le premier et le dernier !.. Demain, il n'y aura
plus personne pour m'ennuyer avec ces histoires de propreté.
Mais Bojenka a déjà retroussé les manches : Tu ne crois tout de même pas que je
vais dormir dans toute cette crasse !.. Allez, aide-moi !.. Pendant que je lave le
plancher, tu vas nettoyer les casseroles.
Et pendant que Bojenka s'affaire avec les serpillères et les seaux d'eau, Franta
(qui pense qu'elle ne perd rien pour attendre) se met à récurer, astiquer, frotter ..
Tant et si bien, que la nuit venue, il s'écroule, harassé de fatigue, et sans même
penser à manger, il s'endort immédiatement.
Alors, profitant de son sommeil, Bojenka prépare une grande quantité de pain
d'épice. Elle lui donne la forme d'une femme. Et une fois cuit, elle l'habille avec
ses propres vêtements et l'installe devant le fourneau, une louche à la main,
comme en train de surveiller la marmite.
Puis, Bojenka se cache dans le coffre à bois.
Quand l'ogre se réveille, il a une faim terrible : Bojenka, où es-tu ? J'ai faim !
Du dedans de son coffre, Bojenka répond : Je suis à la cuisine, je prépare le
déjeuner.
Franta se précipite dans la cuisine .. Il s'apprête à assommer la femme assise
devant le fourneau, mais du dedans du coffre, Bojenka s'écrie : Oh, le vilain
mari qui n'embrasse pas sa petite femme ! Veux-tu me donner un doux baiser !
Surpris et amusé, Franta pose ses lèvres sur la joue de la femme (la femme en
pain d'épice mais qu'il croit être sa femme) .. et il trouve ce baiser exquis ..
délicieusement sucré .. en plus ça sent tellement bon .. il se régale !!
Quand il a fini de tout manger (il ne reste plus que le jupon, la robe et le tablier)
il pousse un gros soupir : Quel dommage ! il n'y en a plus ! Cette petite Bojenka
était de loin la meilleure de toutes mes épouses. Comme je vais la regretter !
Puis il sort dehors faire un tour.
Bojenka a tout vu, tout entendu. Elle sort de sa cachette et .. que croyez-vous
qu'elle va faire ? .. Se sauver à toutes jambes ? .. Pas du tout !
Elle prépare une nouvelle femme en pain d'épice, elle la rhabille et l'installe à
nouveau devant le fourneau. Puis elle regagne sa cachette, dans le croffre à bois.
Le soir venu, Franta revient à la maison, tout triste et tout affamé. Ah, comme il
aimerait bien retrouver sa douce, sa tendre, sa sucrée Bojenka !
Rien que d'y penser, des larmes lui montent aux yeux .. Mais .. ô merveille ! c'est
qu'elle est là, sa douce, sa tendre petite femme qui l'attend devant le fourneau !
Franta la prend dans ses bras .. et la dévore !!
Huit jours durant, Bojenka nourrit son ogre d'époux de femmes de pain d'épice.
Lui, s'étonne bien de ce miracle, mais au fond il en est ravi.
Mais voilà, au bout de huit jours, il n'y a plus du tout de farine.
Que va faire Bojenka ? Elle sort alors de sa cachette et avoue tout à son mari.
Franta est tout surpris, il n'y comprend plus rien : Mais pourquoi n'es-tu pas
partie ? Tu n'as donc pas peur de moi ?
Alors tout en pleurant, Bojenka crie en colère : Tu ne vois pas que je t'aime,
grand imbécile !
Alors, l'ogre prend sa femme dans ses bras .. va-t-il la manger ? .. non, non, il
ne la mange pas. Il l'embrasse très tendrement.
C'est qu'à force d'être nourri de pain d'épice, il y a pris goût, et maintenant,
il ne veut plus entendre parler de viande !
Depuis, chaque jour, Bojenka lui cuisine ce délicieux pain d'épice dont elle a
le secret .. et toujours en forme de femme .. parce que les habitudes, vous savez
ce que c'est .. quand on commence .. !
Et c'est depuis ce temps-là que l'on a coutume de faire des bonnes femmes, mais
aussi des bonshommes en pain d'épice ..
selon un conte slovaque
"365 contes de gourmandise" de Luda.
- KikiHabitué du forum
Suzanne lebeau
L’Ogrelet vit seul avec sa mère
dans une maison au coeur d’une
forêt dense, en retrait de la
communauté villageoise. Le jour
où il commence à fréquenter
l’école et les autres enfants, il
découvre sa différence : il est le
fils d’un ogre que sa mère a
passionnément aimé. Pour se
délivrer de son attirance
irrépressible pour le sang frais, il
devra affronter trois épreuves
dont il sortira grandi.
L’Ogrelet vit seul avec sa mère
dans une maison au coeur d’une
forêt dense, en retrait de la
communauté villageoise. Le jour
où il commence à fréquenter
l’école et les autres enfants, il
découvre sa différence : il est le
fils d’un ogre que sa mère a
passionnément aimé. Pour se
délivrer de son attirance
irrépressible pour le sang frais, il
devra affronter trois épreuves
dont il sortira grandi.
- KikiHabitué du forum
L'ogre
J’ai mangé un œuf,
Deux langues de bœuf,
Trois rôts de mouton,
Quatre gros jambons,
Cinq rognons de veau,
Six couples d’oiseaux,
Sept immenses tartes,
Huit filets de carpe,
Neuf kilos de pain,
Et j’ai encore faim.
Peut-être, ce soir,
Vais-je encore devoir
Manger mes deux mains
Pour avoir enfin
Le ventre bien plein.
Maurice Carême
J’ai mangé un œuf,
Deux langues de bœuf,
Trois rôts de mouton,
Quatre gros jambons,
Cinq rognons de veau,
Six couples d’oiseaux,
Sept immenses tartes,
Huit filets de carpe,
Neuf kilos de pain,
Et j’ai encore faim.
Peut-être, ce soir,
Vais-je encore devoir
Manger mes deux mains
Pour avoir enfin
Le ventre bien plein.
Maurice Carême
- KikiHabitué du forum
« Le Chêne de l'Ogre », Le Grain Magique, recueil de contes traduit du kabyle5 (Paris : Chez François Maspero, 1971) de Marie Louise Taos Amrouche (1913-1976).
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Etait fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
[…] On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre.
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.
Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Etait fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
[…] On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre.
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.
Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.
- AsarteLilithBon génie
Et ça ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bon_Gros_G%C3%A9ant
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bon_Gros_G%C3%A9ant
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- RogerMartinBon génie
Kiki a écrit:« Le Chêne de l'Ogre », Le Grain Magique, recueil de contes traduit du kabyle5 (Paris : Chez François Maspero, 1971) de Marie Louise Taos Amrouche (1913-1976).
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Etait fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
[…] On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre.
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.
Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.
Le poème est de Victor Hugo. Je l'avais appris en 7e, avec "Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,/Ne mangez pas l'enfant dont vous aimez la mère".
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- cavatineNiveau 9
RogerMartin a écrit:Kiki a écrit:« Le Chêne de l'Ogre », Le Grain Magique, recueil de contes traduit du kabyle5 (Paris : Chez François Maspero, 1971) de Marie Louise Taos Amrouche (1913-1976).
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Etait fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
[…] On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige en décembre.
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.
Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.
Le poème est de Victor Hugo. Je l'avais appris en 7e, avec "Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,/Ne mangez pas l'enfant dont vous aimez la mère".
Le titre est "Bon conseil aux amants" (dans le recueil Toute la lyre).
Je l'avais découvert chanté par Julos Beaucarne (http://www.musicme.com/Julos-Beaucarne/titres/L'ogre-t129740.html).
Il y a une strophe et quelques derniers vers en sus dans la version intégrale : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/bon_conseil_aux_amants.html
Sinon, il y a aussi le conte de Michel Tournier, dans Coq de bruyère (repris aussi dans le Folio Sept contes), "La fugue du petit Poucet", où l'ogre devient Logre, un doux barbu hippy ami des arbres.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum