- lapetitemuExpert
Ca y est, j'ai lancé mes deux classes de 6e sur leur conte "à deux mains" : je leur ai fait tirer au sort un personnage principal, et je leur ai expliqué que je donnerai leur début de conte à un élève dans l'autre classe pour qu'il le termine. L'une des deux classes m'a rendu sa situation initiale (au brouillon), que je suis en train de corriger. Je la leur rendrai lundi, ils amélioreront leur brouillon et y ajouteront un élément perturbateur.
J'ai rencontré un "problème" dans certains débuts, certes archi-classique, mais pour lequel, surtout, je me demande si je dois parler de problème, ou pas : quand les élèves insèrent dans leur conte des détails qui sonnent un peu trop réalistes ou modernes.
Exemples : la fillette qui aime le cheval, le garçon qui prend des cours particuliers, la maman du héros qui est mère au foyer, le père au chômage, etc...
Aucun de ces détails, en soi, n'est vraiment un anachronisme. D'ailleurs, pour les "cours particuliers", le "chômage" et la "mère au foyer", on peut dire la même chose en utilisant simplement une autre expression(par contre, pour le cheval, j'ai plus de mal à voir ce que je pourrais proposer à mon élève pour que ça "fasse plus conte").
Et, au-delà de ça, je me suis demandée si c'était vraiment un problème qu'ils situent leur histoire dans un monde qui ressemble au nôtre. Est-ce que ça nuira vraiment à l'intérêt de leur conte ?
Du coup, je voulais savoir comment vous procédiez quand vous faisiez écrire un conte en entier à vos élèves : posez-vous le critère "l'histoire se passera à une époque indéterminée" comme indispensable ?
J'ai rencontré un "problème" dans certains débuts, certes archi-classique, mais pour lequel, surtout, je me demande si je dois parler de problème, ou pas : quand les élèves insèrent dans leur conte des détails qui sonnent un peu trop réalistes ou modernes.
Exemples : la fillette qui aime le cheval, le garçon qui prend des cours particuliers, la maman du héros qui est mère au foyer, le père au chômage, etc...
Aucun de ces détails, en soi, n'est vraiment un anachronisme. D'ailleurs, pour les "cours particuliers", le "chômage" et la "mère au foyer", on peut dire la même chose en utilisant simplement une autre expression(par contre, pour le cheval, j'ai plus de mal à voir ce que je pourrais proposer à mon élève pour que ça "fasse plus conte").
Et, au-delà de ça, je me suis demandée si c'était vraiment un problème qu'ils situent leur histoire dans un monde qui ressemble au nôtre. Est-ce que ça nuira vraiment à l'intérêt de leur conte ?
Du coup, je voulais savoir comment vous procédiez quand vous faisiez écrire un conte en entier à vos élèves : posez-vous le critère "l'histoire se passera à une époque indéterminée" comme indispensable ?
- HermionyGuide spirituel
lapetitemu a écrit:
Et, au-delà de ça, je me suis demandée si c'était vraiment un problème qu'ils situent leur histoire dans un monde qui ressemble au nôtre. Est-ce que ça nuira vraiment à l'intérêt de leur conte ?
Du coup, je voulais savoir comment vous procédiez quand vous faisiez écrire un conte en entier à vos élèves : posez-vous le critère "l'histoire se passera à une époque indéterminée" comme indispensable ?
Tout dépend du sujet,oui, mais je leur dit toujours que je refuse les allusions trop modernes quand je leur fait écrire un conte "traditionnel". Je garde un mauvais souvenir de l'élève qui, mon année de stage, m'avait réecrit Cendrillon version XXIè s : Mercedes (et plus carrosse), tél et ordi portable qui lui permettaient de joindre la bonne fée.... [et tout cela hors sujet puisqu'il fallait juste imaginer ce qui se serait passé si Cendrillon ne quittait pas le bal à temps et se retrouvait à nouveau en haillons au palais.]
- cristalExpert spécialisé
lapetitemu a écrit: posez-vous le critère "l'histoire se passera à une époque indéterminée" comme indispensable ?
En fait, je n'y avais pas pensé, mais je te remercie pour l'idée.
En fin de séquence, je vais leur donner une trame, je voudrais donc qu'ils m'écrivent un conte traditionnel. Je vais donc rajouter ce critère!
Te concernant, si le sujet était libre, où est le problème s'ils situent leur histoire dans un monde réel? On parle bien de conte moderne, non? :|
- La JabotteNeoprof expérimenté
Attention au critère "époque indéterminée" : le carrosse ou la carriole à la place de la voiture à moteur ne situent pas le conte dans une époque indéterminée, mais bien dans une époque où il n'y avait pas de voiture à moteur. Avec les contes traditionnel, cela nous renvoie à une époque fort large, mais pas tout à fait : Cendrillon (de Perrault) comme la Barbe bleue par exemple, sont explicitement ancrés dans le XVIIe-XVIIIe (l'honnête homme, les bals, le carrosse).
Il faut donc à mon avis carrément dire aux élèves que doivent être exclus de leur conte tous les éléments dus à l'apparition de l'électricité et de la machine à vapeur / moteur à explosion, etc. C'est-à-dire toutes les choses qui facilitent la vie de l'homme sans intervention d'une autre force vivante (animal).
Choses pensées très vite.
Et pourquoi cela nous gêne-t-il, que les élèves mettent ainsi des éléments "modernes" dans leurs contes ? Parce que ces éléments modernes sont notre magie : ils facilitent notre vie. Les appareils ménagers ont d'abord fait croire aux femmes qu'elles avaient quitté la condition de Cendrillon, et les engins de transports (et autres) divers et variés ont fait croire aux hommes que c'en était fini du danger et de l'épuisement physique. Puis non, ça recommence. Et voici Harry Potter qui nous tombe sur le poil, échappant à sa condition humaine trop humaine, et le père de son ami Wesley qui observe et étudie avec passion tous les objets inventés par les non-sorciers pour pallier leur absence de magie. Et hop.
Donc oui, c'est gênant d'écrire un conte merveilleux faisant intervenir des éléments modernes (mécaniques, électroniques), en tout cas de la part de nos élèves qui n'ont pas, je pense, la maturité et la pensée suffisantes pour transposer le merveilleux des contes traditionnels dans le monde actuel, c'est-à-dire pour inventer un nouveau merveilleux. Par ailleurs, si par "conte moderne" on pense à Gripari (au pif...) ou à Bernard Clavel... bof.
Il faut donc à mon avis carrément dire aux élèves que doivent être exclus de leur conte tous les éléments dus à l'apparition de l'électricité et de la machine à vapeur / moteur à explosion, etc. C'est-à-dire toutes les choses qui facilitent la vie de l'homme sans intervention d'une autre force vivante (animal).
Choses pensées très vite.
Et pourquoi cela nous gêne-t-il, que les élèves mettent ainsi des éléments "modernes" dans leurs contes ? Parce que ces éléments modernes sont notre magie : ils facilitent notre vie. Les appareils ménagers ont d'abord fait croire aux femmes qu'elles avaient quitté la condition de Cendrillon, et les engins de transports (et autres) divers et variés ont fait croire aux hommes que c'en était fini du danger et de l'épuisement physique. Puis non, ça recommence. Et voici Harry Potter qui nous tombe sur le poil, échappant à sa condition humaine trop humaine, et le père de son ami Wesley qui observe et étudie avec passion tous les objets inventés par les non-sorciers pour pallier leur absence de magie. Et hop.
Donc oui, c'est gênant d'écrire un conte merveilleux faisant intervenir des éléments modernes (mécaniques, électroniques), en tout cas de la part de nos élèves qui n'ont pas, je pense, la maturité et la pensée suffisantes pour transposer le merveilleux des contes traditionnels dans le monde actuel, c'est-à-dire pour inventer un nouveau merveilleux. Par ailleurs, si par "conte moderne" on pense à Gripari (au pif...) ou à Bernard Clavel... bof.
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