Re: reportage sur le gaspillage alimentaire dans les cantines et les supermarchés

par sand Dim 13 Nov 2011 - 19:13

Et si Thalie était justement de ceux qui maîtrisent leur consommation et évitent de se goberger de produits achetés à bas prix aux pays pauvres ?

par ysabel Dim 13 Nov 2011 - 19:44

ne mettez pas tout sur le même niveau.

Le premier problème en Afrique c'est la disparition des cultures vivrières. On a dit aux paysans de produire une monoculture qu'ils exportaient et grâce à cela ils étaient bien payés. Sauf que cette monoculture a été de moins en moins bien rémunérée et ils crèvent la dalle.

Quant au gaspillage chez nous. Un exemple tout simple. Jusqu'en 1993, les restes de la restauration en collectivité étaient souvent redistribués vers des élevages de cochons (c'est pratique, le cochon, ça mange tout) or avec la vache folle, c'est devenu interdit... C'est comme si menerve ne pouvait plus donner ses restes alimentaires à ses poules.
Même en ville, il y a encore 50/60 ans, les gens élevaient des lapins, des volailles et les nourrissaient des restes et ensuite on mangeait sa production.
Mais on a voulu que tout le monde mange du boeuf...
il y a peu de nombreuses civilisations étaient presque végétariennes, ne consommaient pas de laitage mais sous prétexte de mondialisation tout le monde doit consommer la même chose. Là réside LE gros problème.

par sand Dim 13 Nov 2011 - 20:30

ysabel a écrit:
Quant au gaspillage chez nous. Un exemple tout simple. Jusqu'en 1993, les restes de la restauration en collectivité étaient souvent redistribués vers des élevages de cochons (c'est pratique, le cochon, ça mange tout) or avec la vache folle, c'est devenu interdit... C'est comme si menerve ne pouvait plus donner ses restes alimentaires à ses poules.

Un copain vétérinaire m'a raconté qu'il y a dix ans, une épidémie de "tremblante du mouton" avait décimé les moutons britanniques, qui avaient fini les restes des plateaux repas d'une compagnie aérienne.

par Thalie Dim 13 Nov 2011 - 20:30

Pas le temps de répondre ce soir mais de la lecture :

Fertilité des femmes indiennes 2,7
Fertilité des femmes africaines aux alentours de 4 ou 5.
Je n'ai jamais dit que tous les problèmes venaient des Africains, relis mes messages. Je faisais seulement référence à un reportage TV qui évoquait le taux des naissances en Afrique. Je ne nie en rien tout ce que tu dis sur le partage des richesses : je suis d'accord, je dis seulement qu'il est nécessaire pour des tas de raisons qu'ils fassent moins d'enfants comme nous également (et non pas pour leur empreinte écolo dont je me tape mais bien plutôt pour leur meilleure survie)
Hé oui, s'ils faisaient moins d'enfants, ils les élèveraient mieux, bien entendu !

LE MONDE | 14.11.09 |

Certains événements symboliques résonnent comme des rappels à la réalité. En franchissant ces jours-ci le cap du milliard d'habitants, l'Afrique affiche le rôle trop souvent oublié qu'elle joue dans la marche de l'humanité. Désormais, une naissance sur quatre a lieu sur le continent noir ; un être humain sur sept est africain. Cette proportion, qui n'était que d'un sur dix en 1950, devrait même s'élever à un sur cinq à l'horizon de 2050. Les Africains seront alors 2 milliards.
Alors que le modèle de la famille à deux ou trois enfants s'impose dans le reste de l'humanité, le foyer africain à cinq enfants reste la norme moyenne. Un tel dynamisme démographique pourrait favoriser un développement accéléré du continent. Il est au contraire synonyme de pauvreté, de vie écourtée (53 ans en moyenne) et de risque majeur pour les femmes (une sur vingt-deux meurt en couche au sud du Sahara). Certes, les tendances longues contredisent le cliché d'un continent inerte, définitivement enfoncé dans ses traditions, qui font d'une famille nombreuse la seule assurance possible pour les vieux jours. Sans parler du Maghreb, où les deux enfants sont déjà la norme, la fécondité baisse lentement mais sûrement en Afrique subsaharienne.
Mais, à la veille de l'ouverture d'un "sommet" de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) consacré à la sécurité alimentaire, lundi 16 novembre à Rome, il est difficile de ne pas voir dans la démographie l'un des facteurs aggravants de la malnutrition. D'autant que, parallélisme des chiffres, ce sont aussi 1 milliard d'hommes (dont 265 millions sont africains) qui, selon la FAO, souffrent de la faim.
Si la baisse de la natalité n'est sûrement pas une condition suffisante du développement, elle apparaît, partout dans le monde, comme une tendance concomitante au décollage économique. Cette vérité d'évidence est loin d'être partagée par les décideurs africains, qui regardent pourtant avec envie l'évolution de la Chine. La procréation et la famille demeurent des sujets tabous dans les sociétés africaines, qu'aucun responsable politique soucieux de popularité n'a intérêt à aborder.
Les bailleurs de fonds occidentaux, eux, plutôt que d'agiter l'épouvantail de l'explosion démographique africaine, vecteur d'émigration et de terrorisme, se montreraient plus convaincants dans leurs défense du contrôle des naissances s'ils rompaient avec leurs égoïsmes et leurs subventions agricoles, pour aider massivement les paysans africains à nourrir tous les enfants du continent.

par Leclochard Dim 13 Nov 2011 - 20:39

kiwi a écrit:

Thalie a écrit:
C'est amusant, comme TOI, tu t'exclus de ces horribles européens forcément égoïstes...
Disons que NOUS devons réduire notre consommation des ressources mais EUX doivent réduire leur naissance (nous aussi mais c'est déjà fait), pour que TOUS aient un bon niveau de vie, non ? .

Théories néo-malthusiennes que je ne partage pas.

Primo, c'est toi qui évoque les Africains qui ont trop de gosses. Ce à quoi je rétorque que franchement, là n'est pas le problème car l'empreinte écologique d'un Africain est minable par rapport à la notre. De toute façon, la plupart des pays africains sont en train d'entrer dans leur seconde phase de transition démographique. Certains même sont dans une phase différente avec hausse de la mortalité et baisse de la natalité. L'accroissement démographique est faible, très faible par rapport à un pays comme l'Inde.

Secondo, de toute façon, même si les Africains consommaient comme nous, on serait déjà en mesure d'assurer le développement de l'humanité entière.

C'est totalement faux. C'est une illusion dangereuse et simpliste. Le mode de consommation occidental n'est pas exportable à toute l'humanité. Nous mangeons trop de viande; nous consommons trop de matières premières déjà. Si tous le monde vivait comme un Européen, il faudrait 7 planètes ! Autrement dit, les ressources seraient très rapidement épuisées, sans parler des conséquences sur l'environnement. En fait, on peut dire cyniquement que si le système n'explose pas, c'est parce qu'une grande partie de l'humanité vit dans l'extrême pauvreté et n'a pas accès à notre confort. Ainsi la moyenne des consommations lisse dans le temps, l'épuisement des ressources mais à terme, elle est inévitable car le pétrole et les métaux, la limite des surfaces cultivables auront des conséquences gravissimes; que le nombre d'humains augmente ou pas, d'ailleurs.
Tout le problème des pays en voie de développement, c'est qu'ils aspirent à vivre comme nous alors que ce modèle est dangereux et dépassé, on le sait.

Car le problème, c'est celui du partage comme je le disais plus haut. Il ne s'agit pas d'aller vendre nos tourteaux fromagers en Côte-d'Ivoire, mais d'assurer un commerce juste entre nos deux pays, pas un commerce qui enrichit de façon unilatérale les pays occidentaux. Les Ivoiriens que font-ils? De l'agriculture commerciale. Que font-il de leur cacao? Ils l'exportent. A qui? Aux Occidentaux. A quel prix? Dérisoire. Comment les Ivoiriens font-ils pour manger? Ben ils mangent très mal car les cultures commerciales se développent au profit des cultures vivrières. Pour enrichir qui? Nous. Et encore, la plupart des plantations de cacao doivent appartenir à Unilever ou consort. Est-ce normal? Que vont faire les Ivoiriens alors? Certains versent dans la délinquance, d'autres font du braconnage dans les forêts, tuent les malheureux singes. Et nous on fait quoi? "Oh mais quel scandale de tuer les singes". Ben oui, mais on est en partie responsables de ça.

Alors après, on peut se dire que l'on a un mode de vie éco-responsable. C'est du blabla tout ça. Comme notre chef qui ne veut pas acheter des produits à base d'huile de palme à la cantine pour protéger les orangs-outangs d'Indonésie. Vœu pieux, car il a quoi dans son jardin? Une table en teck. Génial.

Oui, il faut certainement consommer mieux, nous, Occidentaux. Trier davantage les déchets, recycler plus, pomper moins d'énergie. Perso, j'ai l'impression que les modes de vie des gens a beaucoup évolué. Qui aurait cru il y a 10ans qu'il n'y aurait plus de sacs plastiques aux super-marchés? ... Mais de là à mettre le problème sur le dos des Africains, c'est nier nos responsabilités. Et en prime, elles ne s'arrêtent pas là (je pourrais écrire tout un laïus sur les financements occultes d'armes de guerre... Savez-vous que la guerre est la raison principale des famines? Non pas que les Africains font trop de gosses ou qu'ils sont trop c"ons pour cultiver quoi que ce soit...).

Crois-tu Thalie que si les Africains réduisaient leurs naissances, ils vivraient mieux? Mais avec quoi? Ils aurait 30g de manioc en plus à donner aux enfants? C'est ça vivre mieux?

par ysabel Dim 13 Nov 2011 - 20:44

sand a écrit:

ysabel a écrit:
Quant au gaspillage chez nous. Un exemple tout simple. Jusqu'en 1993, les restes de la restauration en collectivité étaient souvent redistribués vers des élevages de cochons (c'est pratique, le cochon, ça mange tout) or avec la vache folle, c'est devenu interdit... C'est comme si menerve ne pouvait plus donner ses restes alimentaires à ses poules.

Un copain vétérinaire m'a raconté qu'il y a dix ans, une épidémie de "tremblante du mouton" avait décimé les moutons britanniques, qui avaient fini les restes des plateaux repas d'une compagnie aérienne.

on connaît la tremblante du mouton depuis plus d'un siècle et ça ne pose aucun problème pour la consommation de la viande. C'est très récent qu'on abat systématiquement le troupeau et qu'on incinère...

par snoop Dim 13 Nov 2011 - 20:54

Et c'est stupide de tuer les animaux sains aussi bien que ceux qui sont vraiment malades. Sans parler de l'agriculteur qui se suicide parce qu'il a tout perdu. Tout ça pour rassurer les gens bien au chaud dans leur salon. Drôle de monde tout de même, comme si on pouvait éviter la mort et la maladie...

par Mama Dim 13 Nov 2011 - 21:20

ysabel a écrit:ne mettez pas tout sur le même niveau.

Le premier problème en Afrique c'est la disparition des cultures vivrières. On a dit aux paysans de produire une monoculture qu'ils exportaient et grâce à cela ils étaient bien payés. Sauf que cette monoculture a été de moins en moins bien rémunérée et ils crèvent la dalle.

Quant au gaspillage chez nous. Un exemple tout simple. Jusqu'en 1993, les restes de la restauration en collectivité étaient souvent redistribués vers des élevages de cochons (c'est pratique, le cochon, ça mange tout) or avec la vache folle, c'est devenu interdit... C'est comme si menerve ne pouvait plus donner ses restes alimentaires à ses poules.
Même en ville, il y a encore 50/60 ans, les gens élevaient des lapins, des volailles et les nourrissaient des restes et ensuite on mangeait sa production.
Mais on a voulu que tout le monde mange du boeuf...
il y a peu de nombreuses civilisations étaient presque végétariennes, ne consommaient pas de laitage mais sous prétexte de mondialisation tout le monde doit consommer la même chose. Là réside LE gros problème.

Très juste !
C'est certain que la démographie africaine n'est pas le problème, mais aussi qu'il faut diminuer nos consommations de cultures importées et souvent luxueuses, justement.
Et donc justement, pour le cuistot anti-huile de palme, je lui dis bravo. Certes, il a une table en teck, et alors ? Est-ce parce qu'on prend des bains qu'on ne peut pas réduire sa consommation d'autre chose ? Personne n'est cohérent à 100%, ça n'empêche pas les efforts. Et en faisant ça, il ne protège pas seulement les orang-outans mais les populations, qui demandent au journaliste d'envoyer des gens pour les tuer plutôt que de les laisser souffrir ainsi de cette culture, en Indonésie (véridique, un jour, sur Arte, à 3H du mat').