idées de punitions pour des premières bavards ?

Bonjour,

c'est mon année de néotit et,après de gros problèmes de discipline lors de mon année de stage, j'arrive un peu mieux à gérer mes élèves. Après un mois de bataille sans relâche à coups de punitions et de plans de classe, j'arrive à tenir mes secondes (j'ai encore hérité de LA classe chiante du lycée, qui en fait aussi baver à mes collègues au point que nous avons annulé les 2 voyages scolaires prévus...). En ce qui concerne mes premières STI, j'arrive à faire travailler la classe où ils sont le plus nombreux (32 élèves). Il y a quelques emmerdeurs bien connus de la vie scolaire mais souvent il me suffit de les déplacer ou de les casser pour avoir la paix.

Avec l'autre classe d e1ere STI, j'ai plus de mal. Ils ne sont que 8 élèves (oui, vous avez bien lu), mais du coup ils viennent vraiment en touristes et prennent le lycée pour le club MED. Surtout le cours de français, sachant que ce n'est qu'un petit coeff au bac, et que les redoublants ont réussi à avoir la moyenne l'an dernier à l'EAF en ne foutant rien de l'année, ce dont ils se d'ailleurs vantés dès le premier jour
Ils ne sont pas méchants et restent polis avec moi. Certains ont essayé de me provoquer un peu au début de l'année mais je les ai direct virés de cours, du coup ils m'obéissent sans discuter quand je leur demande de changer de place par exemple, ou d'aller chercher un billet de retard. Ils sont gentils mais vraiment bébêtes, ils jouent à s'asticoter, à se passer des petits mots, se lancer des bouts de stylo dans mon dos... ils font des remarques à voix hautes, s'interpellent pour se vanner, etc.

Surtout, je n'arrive pas à les faire taire ou bosser efficacement (même bosser tout cours ). J'ai beau les mettre à un par table, ils continuent de bavarder. Quand je sépare les deux plus chi**ts selon la grande diagonale de la classe, ils en font des tonnes pour se faire remarquer davantage et faire rire le copain éloigné.
Je me bats pour qu'ils lèvent la main pour ne pas que cela devienne la foire. Mais ils trouvent cela ridicule, donc ils boudent. Et depuis une semaine, ils ne font même pas l'effort de chercher les réponses à mes questions. Ils restent le nez en l'air à ricaner, à attendre que je fasse la lecture analytique pour eux. Comme je refuse, on perd du temps, et ils se retrouvent avec du travail à faire chez eux. Je contrôle systématiquement en ramassant quelques copies au hasard quand ils ont un exo à me faire sur copie. Sauf qu'ils s'en moquent royalement, certains ont déjà accumulé plusieurs zéros !

bref, ils commencent sérieusement à m'énerver. Avec cette classe de 8, j'avance nettement moins vite qu'avec la classe où ils sont 28, cherchez l'erreur ! Quand j'essaie de les menacer avec la perspective du bac blanc de décembre et de 'LEAF en juin, ils ricanent en disant qu'ils auront leur bac de toute façon... Ils n'apprennent rien, ne relisent jamais leurs cours.

exemple récent : cela fait 4 semaines au moins que je leur ai donné les références de la lecture cursive à acheter. il y a 3 semaines, j'ai redonné les références et leur ai fait noter une date butoir d'achat dans leur agenda. une fois par semaine minimum, je leur répète qu'ils doivent se dépêcher d'acheter le livre. Lundi dernier, je leur distribue une fiche de lecture sur cette oeuvre et lis les questions avec eux pour m'assurer que tout est clair. Vendredi, je leur rappelle qu'ils doivent me rendre cette fiche avant les vacances...
Kevin : quelle fiche de lecture ?
Moi : celle que je vous ai donnée lundi (soit 4 jours avant).
kevin : ah bon ? après avoir fouillé dans son classeur, me sort une feuille : c'est ça madame ?
Moi : oui... (soupir)
kevin : c'est à rendre pour quand ?
Moi : c'est écrit dessus, et noté normalement dans vos agendas...
Kevin : c'est sur quel livre ?
Moi : PONGE !!!! ça fait 4 fois que je le vous fait noter, je vous le rappelle à chaque cours (ce qui est vrai, snif)
KEvin : vous pouvez nous redonner le titre ?
rhaaaaaaaaa Sur les 8, j'en ai un seul qui a le bouquin, un autre qui l'a acheté mais déjà perdu... Au moins, les corrections risquent d'être rapides !


Dans la série "j'ai un gros poil dans la main", aussi :
"madââme, pourquoi on doit écrire ? vous pouvez pas nous donner des polys ? "



je cherche donc une idée de punition adaptée à des premières. Je précise qu'ils n'ont pas de carnet de correspondance car le proviseur a jugé que c'était trop infantilisant (mais quand on voit leur comportement immature...)
A mes secondes, je donne des punitions idiotes genre copier le texte sur lequel on travaille, ou série d'exos tirés du BLED. Là, je voudrais quelque chose plus adapté à des premières, mais qui ne me fasse pas perdre trop de temps en corrections. Des idées ? Que faites-vous pour calmer ces grands gamins ? Je sais d'avance qu'ils vont tenter de ne pas me rendre les punitions, dans ce cas je ferai comme avec les secondes : punition non faite = punition à faire le mercredi en colle.

je vais aussi contacter le PP pour savoir s'ils sont aussi agités dans les autres cours. Pour le moment, je n'ai croisé aucun collègue ayant en charge cette classe, la salle des profs est tjrs déserte ...

J'ai eu une classe de 1eS SVT à 8... et ils étaient gratinés aussi.
Ce sont des gamins, traite-les comme tes secondes, voire comme des collégiens.

j'ai fait faire un sujet de brevet à des 2ndes infernales la sem. dernière (la partie questions et réecriture,sur 1h, au lieu du cours de 2nde, 'j'avais les poly sous la main, tout prévu!), ça les a bien calmé/humiliés, ils ont saisi le message. qd l'un d'eux a demandé si ce serait noté, j'ai dit que j'aurais HONTE de noter des travaux de clg au lycée!

merci pour vos réponses...

effectivement, je me dis que leur filer les exos du Bled niveau 3ème pourrait peut-être les calmer (et ne leur ferait pas de mal, vu comme ils s'expriment...)

Une petite virelangue bien imprononçable...

ou alors un poème à apprendre, récitation devant la classe: ils apprennent pas, ils ont l'air ridicule au tableau, un peu d'humiliation...

Attention au poème, ils ne l'apprendront pas, ils préfèrent de loin avoir 0.

finalement, contre toute attente, c'est ma classe de première calme d'ordinaire qui était très chiante mardi... Bon, certains d'entre eux m'ont trois heures d'affilée, mais ce n'est pas une raison pour se comporter ainsi (bavardages, remarques à voix hautes chez certains, boulettes de papier... J'ai été obligée de passer dans les rangs pour vérifier qu'ils prenaient le cours en note, et là je me suis aperçue que beaucoup faisaient semblant de suivre... sur le texte de la séance précédente ! )


ils m'ont tellement gonflée que je leur ai filé les punitions que j'avais préparées pour mes secondes... (4 pages d'exos de grammaire). Ils ont râlé, plusieurs ont dit qu'ils ne le feraient pas (là, tant pis, ils viendront la faire en colle)

à kevin, qui commençait à faire sa punition pendant mon cours : non, vous ferez ça chez vous !
kevin : mais je demandais à mon voisin ce qu'il fallait faire, je ne comprends rien à l'exercice 1 !
Moi : vous savez où j'ai pris ces exercices ?
Kevin : euh... dans un manuel de seconde ?
Moi : non, dans le BLED destiné aux élèves de 4ème !!!
gros silence dans la classe

Des textes à recopier et quand tu en accumules 4, retenue car cela signifie que le message n'est pas passé !

As-tu essayé de dicter le cours (et de bien prendre le temps que chacun ait fini d'écrire avant de continuer). La première fois ce sera sans doute très long, et ton cours n'avancera pas, mais ensuite peut-être qu'ils n'auront pas envie de recommencer? En leur donnant des punitions maisons, tu te rajoutes une tonne de travail, sans parler de la gestion des punitions non faites qui risque de devenir très compliquée avec ce genre d'élèves, il faut trouver un truc qui les "gonfle" sur le moment, c'est pour cela que je pensais à la dictée. Ils veulent que tu fasses tous pour eux? ok, mais ils prennent tout à l'écrit. (Effrayant, comme leur réussite nous préoccupe plus qu'eux!!). Bon courage, tiens bon!

aposiopèse a écrit:Quand j'essaie de les menacer avec la perspective du bac blanc de décembre et de 'LEAF en juin, ils ricanent en disant qu'ils auront leur bac de toute façon... Ils n'apprennent rien, ne relisent jamais leurs cours.

D'abord, merci pour ce témoignage de l'affreuse aberration des petits effectifs. C'est très souvent l'enfer absolu. Ensuite... Ils sont très lucides, vos élèves. Ils ont bien compris que ce n'est pas eux qui passent le bac, l'ont ou pas : ce sont les statistiques et la répartition aléatoire des correcteurs. Comme ces derniers, à l'EAF, à cause du jour des remises de copies devant l'IPR, font dans leur culotte tout au long de la correction et anticipent sur le jour fatal en ajoutant les points idoines pour obtenir autour de 12 de moyenne, l'EAF est un succès éclatant (il n'y a guère que les très bons qui, eux, sont souvent saqués le jour J). Je n'ai aucune solution pour vous, hélas, ni aucune idée, comme ça devant mon écran. Mais ce que vous vivez n'est que la triste conséquence de notre attitude au quotidien, et particulièrement en français.

Cripure, ne me dites pas que la moyenne à l'EAF (oral + écrit ?) est de 12 ?

Les classes à petits effectifs posent très souvent problème, comme le souligne Cripure. Si ils sont corrects dans les échanges vis à vis du professeur, c'est déjà ça. Quand l'épreuve est une formalité, il n'est pas judicieux de vouloir en faire un enjeu. Le silence de mort sur la remarque sur le Bled est une piste intéressante. Vouloir avoir un niveau minimum plutôt que de ne savoir se montrer que comme une nullité crasse, cela peut un peu motiver. Le rejet de la chose intellectuelle est paradoxal pour ces élèves; ces derniers voudraient bien avoir de bonnes notes, des acquis solides en réalité. Mais ils ont pris l'habitude de vivre comme des loukoums. Ensuite, imposer le respect réciproque entre eux peut conduire à un début d'entraide, je n'ose dire émulation! La situation présente est l'aboutissement d'un parcours minable auquel s'adjoint l'effet petit groupe. Bon courage aposiopèse.

Thalia de G a écrit:Cripure, ne me dites pas que la moyenne à l'EAF (oral + écrit ?) est de 12 ?

Non bien sûr Elle est bien plus proche de 13.

juste comme ça, pourquoi avoir exhumé ce post vieux d'il y a 2 ans ?
Les affreux en question ont obtenu leur bac (enfin, pas tous, mais presque toute la classe des 8 zozos, on ne sait trop par quel miracle )

Bon, mes premières actuels sont assez chiants aussi, mais quand je dicte, j'ai la paix (ils préfèrent que je dicte la LA plutôt que de devoir réfléchir par eux-mêmes, mais ça m'énerve !) avant les vacances, ils étaient bien excités (faut dire que je les ai toujours en fin de journée, parfois de 17h à 18h), je me suis assise, j'ai croisé les bras et ai refusé de continuer le cours, et ils se sont pris un travail écrit jusqu'en fin d'heure. J'ai eu le droit à un silence de mort les 2 heures suivantes (en module), je pense qu'ils ont compris que j'en avais ras-le -bol de leur attitude immature.

Cripure a écrit:D'abord, merci pour ce témoignage de l'affreuse aberration des petits effectifs. C'est très souvent l'enfer absolu.

Oui, ceux qui expliquent la plupart des difficultés du métier par le fait que les classes sont trop nombreuses trouveront là une intéressante matière à réflexion.

Cripure a écrit:Ensuite... Ils sont très lucides, vos élèves. Ils ont bien compris que ce n'est pas eux qui passent le bac, l'ont ou pas : ce sont les statistiques et la répartition aléatoire des correcteurs. Comme ces derniers, à l'EAF, à cause du jour des remises de copies devant l'IPR, font dans leur culotte tout au long de la correction et anticipent sur le jour fatal en ajoutant les points idoines pour obtenir autour de 12 de moyenne, l'EAF est un succès éclatant (il n'y a guère que les très bons qui, eux, sont souvent saqués le jour J). Je n'ai aucune solution pour vous, hélas, ni aucune idée, comme ça devant mon écran. Mais ce que vous vivez n'est que la triste conséquence de notre attitude au quotidien, et particulièrement en français.

Pardon, mais il doit me manquer des informations, à moins que les choses se passent différemment d'une académie à l'autre.

Aposiopèse : même expérience en qui concerne la "dictée", qui reste efficace pour fixer l'attention de ce type d'élèves. Ce n'est sans doute pas l'idéal, mais j'attends tout de même le pédagogue qui trouvera mieux.

aposiopèse a écrit:juste comme ça, pourquoi avoir exhumé ce post vieux d'il y a 2 ans ?

Tiens, à ce propos, comment peut-on savoir l'année à laquelle a été écrit un message ?

Hannibal a écrit:

Cripure a écrit:D'abord, merci pour ce témoignage de l'affreuse aberration des petits effectifs. C'est très souvent l'enfer absolu.

Oui, ceux qui expliquent la plupart des difficultés du métier par le fait que les classes sont trop nombreuses trouveront là une intéressante matière à réflexion.

Même 3 élèves sur 26 ça peut jouer. Vendredi j'avais 3 absents, et on n'a jamais passé une journée aussi calme et studieuse depuis le début de l'année scolaire. Je n'ai pas tapé une seule fois sur le tableau avec ma brosse, ce qui est pour moi un signe.
Mais je ne suis pas convaincue (sauf en CP ou classe unique) par les effectifs inférieurs à 15 dans les classes ordinaires. Mais la question ne se pose pas, malheureusement !

Hannibal a écrit:

Cripure a écrit:Ensuite... Ils sont très lucides, vos élèves. Ils ont bien compris que ce n'est pas eux qui passent le bac, l'ont ou pas : ce sont les statistiques et la répartition aléatoire des correcteurs. Comme ces derniers, à l'EAF, à cause du jour des remises de copies devant l'IPR, font dans leur culotte tout au long de la correction et anticipent sur le jour fatal en ajoutant les points idoines pour obtenir autour de 12 de moyenne, l'EAF est un succès éclatant (il n'y a guère que les très bons qui, eux, sont souvent saqués le jour J). Je n'ai aucune solution pour vous, hélas, ni aucune idée, comme ça devant mon écran. Mais ce que vous vivez n'est que la triste conséquence de notre attitude au quotidien, et particulièrement en français.

Pardon, mais il doit me manquer des informations, à moins que les choses se passent différemment d'une académie à l'autre.

Eh bien, je vous en donne. Dans l'académie de Besançon, suite à une fronde des correcteurs en 2008, il a été décidé qu'un correcteur est dorénavant affecté soit à l'écrit, soit à l'oral. Et les sélectionnés pour l'écrit ont été, de ce que je peux voir à partir de ma connaissance partielle des individus, ceux qui notent le plus large ou ceux qui espèrent le plus vivement divers hochets que peut distribuer l'inspection. Depuis 2008, la moyenne d'écrit a progressé de presque 4 points, de 9 à 13, c'est un vrai miracle. Tous les nuls de toutes les classes ont plus de 8, les notes inférieures à 8, ben y'en a plus, les 20/20 se multiplient. Ca n'a évidemment pas induit une très grande motivation...

aposiopèse a écrit:juste comme ça, pourquoi avoir exhumé ce post vieux d'il y a 2 ans ?

Un nouveau a dû parcourir la liste des sujets, a répondu à celui-ci, qui est donc venu s'afficher dans la liste des nouveaux posts (c'est ainsi que je consulte le forum). Et voilà

Mufab a écrit:

aposiopèse a écrit:juste comme ça, pourquoi avoir exhumé ce post vieux d'il y a 2 ans ?

Tiens, à ce propos, comment peut-on savoir l'année à laquelle a été écrit un message ?

Il faut modifier le format de la date (profil --> préférences) pour qu'apparaisse l'année.

Mais je ne suis pas convaincue (sauf en CP ou classe unique) par les effectifs inférieurs à 15 dans les classes ordinaires. Mais la question ne se pose pas, malheureusement !

je ne sais pas... J'ai ma classe d'affreux le mardi de 15h à 16h, ils sont souvent très agités et je distribue systématiquement qqs punitions, heures colle et /ou exclusion pour insultes et provocations. Je les retrouve ensuite pour 2 heures de module, de 16h à 18h et ils sont miraculeusement calmés. J'ai l'impression d'avoir une tout autre classe dès qu'ils sont en demi-groupes et que je les place à un par table. Je n'ai jamais eu à distribuer de punition en module, ni même à élever la voix. je ne comprends pas comment une même classe peut changer comme ça en l'espace de 10 minutes, donc je pense que l'effectif doit jouer, surtout le fait de ne pas avoir de voisin de table.
Bon, après, le souvenir de ma classe de 8 gremlins semble contredire cela, mais il faut dire que c'était vraiment 8 "cas" (4 insolents et provocateurs qui ne foutaient rien, un phobique scolaire hyper timide, un gentil toujours largué qui essayait de manger dans mon dos, un grand gaillard qui jouait à faire le bourrin, et un à peu près "normal", qui bossait et devait se sentir perdu dans le lot !)

C'est vrai que le bac ne leur fait pas du tout peur, c'est triste. Enfin, mes premières de cette année sont soûlants mais un peu intimidés quand même par le bac, surtout par l'oral, pourvu que ça dure ! Mais en ce qui concerne les notes, j'avoue que j'ai moi-même du mal à saquer. Quand je vois ce que certains de mes élèves faisaient en début de seconde (paraphrase sans queue ni tête, phrases sans verbe ni sujet...), et ce qu'ils arrivent à faire maintenant, j'ai tendance à être indulgente quand je les vois s'appliquer à suivre toutes les étapes de l'intro du commentaire, faire des paragraphes, insérer des citations, même si la réflexion est trop souvent superficielle.

Sinon, à ma première réunion d'harmonisation pour l'écrit du bac, une copie test qui avait obtenu 14/20 , n'aurait, selon les collègues expérimentés, "pas obtenu la moyenne il y a 10 ans de cela."