- SowandiNiveau 10
Je suis en train de faire mon "manuel" de cours de FLE en grade 1 (CP) pour la rentrée prochaine (j'en ai marre de passer ma vie a l'imprimante ou la photocopieuse, et surtout de me mélanger régulièrement les pinceaux entre mes classes...).
J'utilise les alphas et jusque là, je ne les faisais pas écrire en français avant quelques mois, en me disant qu'ils devaient d'abord être un peu à l'aise en anglais, surtout qu'il y a régulièrement des élèves qui ne parlent pas anglais en arrivant.
Mais je constate que la majorité de mes élèves sont à fond ! Je leur donne un truc à faire, hop c'est fait et ils me disent "next" (ou ils veulent dessiner, mais bon, ils veulent toujours dessiner).
Je fais du b-a ba avec eux, on apprend les sons des lettres et ils ne lisent ou n’écrivent que ce qu'ils ont appris, le reste du temps, je fais de l'oral ou des jeux.
Donc pour cette majorité, je me suis dit que je pouvais peut-être me permettre de leur apprendre à écrire dès le début de l’année.
Ma question est pour les enseignant(e)s en CP : verriez-vous d'un bon oeil un prof d'anglais leur apprendre à lire et à écrire en anglais, une heure par semaine ? Est-ce que cela peut induire une certaine confusion ?
J'utilise les alphas et jusque là, je ne les faisais pas écrire en français avant quelques mois, en me disant qu'ils devaient d'abord être un peu à l'aise en anglais, surtout qu'il y a régulièrement des élèves qui ne parlent pas anglais en arrivant.
Mais je constate que la majorité de mes élèves sont à fond ! Je leur donne un truc à faire, hop c'est fait et ils me disent "next" (ou ils veulent dessiner, mais bon, ils veulent toujours dessiner).
Je fais du b-a ba avec eux, on apprend les sons des lettres et ils ne lisent ou n’écrivent que ce qu'ils ont appris, le reste du temps, je fais de l'oral ou des jeux.
Donc pour cette majorité, je me suis dit que je pouvais peut-être me permettre de leur apprendre à écrire dès le début de l’année.
Ma question est pour les enseignant(e)s en CP : verriez-vous d'un bon oeil un prof d'anglais leur apprendre à lire et à écrire en anglais, une heure par semaine ? Est-ce que cela peut induire une certaine confusion ?
- Libé-RationGuide spirituel
Je ne suis pas PE, mais en école bilingue, les enfants apprennent à lire et à écrire dans les deux langues au CP. Et apparemment, ils se débrouillent tout à fait comme ceux qui apprennent dans une seule langue.
- SowandiNiveau 10
Par école bilingue, tu veux dire qu'ils sont en immersion dans les 2 langues ?
Comment sont-elles reparties ?
Désolée pour ces questions, mais ce sujet m’intéresse beaucoup !
Comment sont-elles reparties ?
Désolée pour ces questions, mais ce sujet m’intéresse beaucoup !
- MehitabelVénérable
Dans l'école bilingue où je travaillais, en maternelle c'était 70% français 30% anglais, puis primaire 60/40 et après au collège, 50/50. Et les enfants apprenaient à lire et à écrire en même temps dans les deux langues, sans pb particulier. A partir du cm2, ils avaient anglais+ autres matières en anglais (social studies en plus HG en français par exemple).
- Libé-RationGuide spirituel
Sowandi a écrit:Par école bilingue, tu veux dire qu'ils sont en immersion dans les 2 langues ?
Comment sont-elles reparties ?
Désolée pour ces questions, mais ce sujet m’intéresse beaucoup !
A vrai dire, c'est une situation multilingue, avec des enfants de différentes langues maternelles, dont certains bilingues à la maison, mais ni en français ni en anglais. En maternelle c'est 20% anglais 80% français, mais dans la cour, on entend beaucoup beaucoup l'anglais. En CP, il y a plus d'anglais je pense, et une DNL, je ne sais pas les proprotions exactes. En collège, il y a les heures d'anglais normales et au moins une DNL (et de l'espagnol et du chinois).
Nous vivons dans un pays officiellement trilingue).
- SowandiNiveau 10
Chez nous, les élèves ont aussi différentes langues maternelles (je crois qu'il y a 27 nationalités), les cours sont en anglais et en primaire, ils ont 2 heures d’indonésien et 1 heure de langue vivante (français ou mandarin) par semaine.
Certains enfants sont donc confrontés à 4 langues.
Certains enfants sont donc confrontés à 4 langues.
- mfloNiveau 10
quand j'avais posé à l'iufm la question de savoir s'il n'était pas préférable d'attendre que l'apprentissage de la lecture dans une langue soit bien engagé avant d'en introduire une deuxième, on m'avait répondu que les études prouvaient au contraire qu'un apprentissage en favorisait un autre.
Quelles études ? Je n'ai pas pu le savoir...
Quelles études ? Je n'ai pas pu le savoir...
- SowandiNiveau 10
J'avais lu ça quelque part aussi.
Mais j'ai lu récemment un document issu d'une étude effectuée dans un (ou plusieurs, je ne me souviens plus) pays d'Afrique francophone qui disait que les élèves qui avaient fait leurs premiers apprentissage dans leur langue maternelle (et non en français) avait statistiquement des meilleurs résultats au collège.
J'ai lu aussi que dans certaines iles indonésiennes, ils avaient choisi de faire les cours en langue locale et de faire des cours d’indonésien en plus, ce qui permettrait aux enfants de mieux acquérir les concepts.
Mais bon, c'est peut-être contextuel.
Je ne suis pas sûre qu'il y ait une "meilleure solution", je voudrais juste pas faire de grosse bêtise !
Mais j'ai lu récemment un document issu d'une étude effectuée dans un (ou plusieurs, je ne me souviens plus) pays d'Afrique francophone qui disait que les élèves qui avaient fait leurs premiers apprentissage dans leur langue maternelle (et non en français) avait statistiquement des meilleurs résultats au collège.
J'ai lu aussi que dans certaines iles indonésiennes, ils avaient choisi de faire les cours en langue locale et de faire des cours d’indonésien en plus, ce qui permettrait aux enfants de mieux acquérir les concepts.
Mais bon, c'est peut-être contextuel.
Je ne suis pas sûre qu'il y ait une "meilleure solution", je voudrais juste pas faire de grosse bêtise !
- mfloNiveau 10
Sowandi a écrit:Je ne suis pas sûre qu'il y ait une "meilleure solution", je voudrais juste pas faire de grosse bêtise !
Eh oui, on en est tous là !
- VudiciFidèle du forum
Ici, il existe des écoles en immersion en Wallonie et à Bruxelles (en Flandre, c'est illégal donc il n'y en a pas, le néerlandais est la seule langue autorisée). C'est soit néerlandais/français (la grosse majorité), soit anglais/français (nettement plus rare), soit allemand/français (dans l'Est).
Alors, ici, dans une situation d'immersion (75 ou 50% du temps scolaire dans la langue cible au cycle II), on déconseille l'apprentissage simultané, et on commence dans la langue cible. L'apprentissage de la lecture en français commence fin 1ère, début 2e, mais est très rapide puisque les différences sont minimes (enfin, pour néerlandais/ français). Fin 2e, il n'y a plus aucune différence statistique entre ceux qui n'ont appris à lire qu'en français et ceux qui ont commencé en néerlandais...
Alors, ici, dans une situation d'immersion (75 ou 50% du temps scolaire dans la langue cible au cycle II), on déconseille l'apprentissage simultané, et on commence dans la langue cible. L'apprentissage de la lecture en français commence fin 1ère, début 2e, mais est très rapide puisque les différences sont minimes (enfin, pour néerlandais/ français). Fin 2e, il n'y a plus aucune différence statistique entre ceux qui n'ont appris à lire qu'en français et ceux qui ont commencé en néerlandais...
- Libé-RationGuide spirituel
Une excellente étude sur le multilinguisme, celle de Barbara Abdellilah-Bauer, un tritre comme Enfants bilingues, je ne suis plus certaine.
Ce qui est attesté est que les élèves acquièrent mieux la langue 2 s'ils sont solide dans leur langue 1 (et qu'elles ne sont pas simultanées avant 3 ans) Par conséquent, plus la structure syntaxique et lexicale est construite dans la langue 1, plus les enfants peuvent s'appuyer dessus pour élaborer leurs stratégies d'apprentissages de la langue 2.
Le problème que nous rencontrons en France, mais vraisemblablement dans bien d'autres régions du monde, c'est que parfois les enfants ne maîtrisent pas leur langue maternelle, qui est parlée à la maison mal avec un mélange de mauvais français : les enfants ne parlent ni bien leur langue, ni bien le français à la maison, par conséquent, après 3 ans (l'entrée à l'école pour un grand nombre d'entre eux) ils n'ont pas de bases assez solides pour y construire l'acquisition de la langue scolaire (et le français de l'école serait presque comme une langue 3, tant elle est différente du français de la maison ou de la rue). Une des solution serait alors de demander aux parents de parler dans leur langue, mais de leur faire correctement au lieu de baragouiner un mélange des deux, ET de permettre de fixer les premiers apprentissages dans cette langue, ce qui valoriserait en plus cette langue. En effet, on observe que les enfants ont moins de difficultés avec les langues considérées comme prestigieuses (l'anglais) qu'avec des langues considérées comme secondaires (le bambara, etc.) en raison de la valeur ajoutée à la langue.
D'où l'intérêt également de pourvoir scolariser avant 3 ans les enfants issus de familles allophones.
Ce qui est attesté est que les élèves acquièrent mieux la langue 2 s'ils sont solide dans leur langue 1 (et qu'elles ne sont pas simultanées avant 3 ans) Par conséquent, plus la structure syntaxique et lexicale est construite dans la langue 1, plus les enfants peuvent s'appuyer dessus pour élaborer leurs stratégies d'apprentissages de la langue 2.
Le problème que nous rencontrons en France, mais vraisemblablement dans bien d'autres régions du monde, c'est que parfois les enfants ne maîtrisent pas leur langue maternelle, qui est parlée à la maison mal avec un mélange de mauvais français : les enfants ne parlent ni bien leur langue, ni bien le français à la maison, par conséquent, après 3 ans (l'entrée à l'école pour un grand nombre d'entre eux) ils n'ont pas de bases assez solides pour y construire l'acquisition de la langue scolaire (et le français de l'école serait presque comme une langue 3, tant elle est différente du français de la maison ou de la rue). Une des solution serait alors de demander aux parents de parler dans leur langue, mais de leur faire correctement au lieu de baragouiner un mélange des deux, ET de permettre de fixer les premiers apprentissages dans cette langue, ce qui valoriserait en plus cette langue. En effet, on observe que les enfants ont moins de difficultés avec les langues considérées comme prestigieuses (l'anglais) qu'avec des langues considérées comme secondaires (le bambara, etc.) en raison de la valeur ajoutée à la langue.
D'où l'intérêt également de pourvoir scolariser avant 3 ans les enfants issus de familles allophones.
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