Page 3 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- artaxerxesNiveau 6
Merci.
- IsiaSage
Une vieille neotit a écrit:Je n'étais pas intervenue depuis longtemps sur le forum - je regarde régulièrement mais j'ai toujours peu de temps pour répondre, malheureusement - mais là j'ai moi aussi envie de pousser un grand cri de colère.
Le poème est très bien, sobre et parlant. Un reproche toutefois : l'amalgame sur "les" syndicats. Evidemment, vous me direz que jeprêche pour ma paroisse mais quand on voit la difficulté à faire bouger les collègues quand on est "syndicaliste", même sur ce type d'événement dramatique, on finit par se dire qu'on a les syndicats qu'on mérite. En quelques heures, tout le trafic SNCF a été bloqué suite à l'agression d'un contrôleur... Et nous on hésite, on ne veut pas "prendre les élèves en otages", et on finit par ne plus rien faire!
Face au drame de Béziers, je suis consternée, choquée, et je n'arrive pas à m'en remettre, parce-que ça fait maintenant des années que je dénonce ce qui se passe dans les établissements, que je vote seule au CSE des textes censés remettre de l'ordre dans les établissements face à des oragnisations qui me traitent au mieux de réactionnaire, au pire de fasciste, et que je me heurte à l'indifférence des collègues qui, tant qu'ils ne sont pas directement visés s'en balancent. Alors bien sûr il y a néoprofs, avec des collègues ultra-informés, ultra-réactifs... mais combien sommes-nous?? Regardez le taux de participation aux actuelles élections professionnelles: on n'arrive même pas à 30% ce soir... Je veux bien que les profs soient dégoûtés et démobilisés mais ne même pas vouloir participer au vote, c'est faire le jeu du Ministère et lui donner raison. Pas besoin de Chatel ou des parents d'élèves : nous sommes nos premiers ennemis...
Avec les vacances, Lise sera vite oubliée, trop vite oubliée, et tout recommencera comme avant. Certains syndicats - les mêmes qui ont défilé à Béziers - continueront à approuver toutes les réformes qui pourrissent le métier, et les organisations lycéennes agréées nous expliqueront que tout ceci n'est qu'un problème de moyens (j'ai eu affaire à un gus de ce genre sur Sudradio hier). Et les médias qui font déjà le blackout sur cette affaire se tairont définitivement...
J'ai été bouleversée par le témoignage du père de Lise. Bouleversée d'entendre en écho de tout ce que je raconte, mais dans de si dramatiques circonstances. Ce soir, j'ai la haine...
+ 1
Dans mon bahut, même pas une minute de silence à la récré.... je suis écoeurée !
- CapessouHabitué du forum
Message reçu sur ma boîte mail, envoyé par une des mes collègues qui l'a elle-même reçu d'un autre collègue. Le message a été écrit par un des collègues de Lise. Ai-je tort de le diffuser ?
Dans mon nouveau collège, personne n'en a parlé. Je le ferai demain.
Merci à néoprofs pour cet espace de liberté de discussion. On aborde toujours les sujets sensibles. Ici au moins on est vraiment à l'écoute les uns des autres.
Le décès de notre collègue
Bonjour
Notre collègue du lycée Jean-Moulins à Béziers qui s'est immolée est décédée.Nous sommes tous bouleversés voire traumatisés.Nous sommes en AG depuis 2 jours et avons refusé d'accueillir les élèves en classe,et décidés une grêve illimitée jusqu'à ce que les responsabilités soient établies.
Voici notre programme :
Lundi 17, matin 8h AG, après-midi marche blanche silencieuse avec un bandeau noir à Béziers
Mardi matin AG, 14H départ pour une manifestation académique au rectorat de Montpellier
Mercredi: obsèques ?
Jeudi 10h débrayage, commémoration de ce drame dans tous les établissements de France.
Nous souhaitons une mobilisation générale pour que la souffrance au travail cesse et que de tels drames ne se renouvellent plus.
PS Lise à dit en s'enflammant : "je le fais pour Vous"
Luc Chatel a menti , elle n'était pas suivie médicalement, ni fragile, mais consciencieuse, compétente,aimant son travail et courageuse.
Nous comptons sur Vous tous.
Merci de diffuser ce mail à toutes vos connaissances afin d'alerter l'opinion, pour que l'éducation nationale ne devienne pas France-telecom...
Merci
F PERU lycée Jean-Moulin- Béziers
Dans mon nouveau collège, personne n'en a parlé. Je le ferai demain.
Merci à néoprofs pour cet espace de liberté de discussion. On aborde toujours les sujets sensibles. Ici au moins on est vraiment à l'écoute les uns des autres.
- PhénimeNiveau 10
Dans mon établissement nous avons eu une minute de silence en salle des profs. Puis, beaucoup en ont parlé avec leurs élèves.
Nous sommes tout de même peinés, révoltés, pour la plupart, du manque de solidarité avec Lise...et nous souhaiterions que son geste de désespoir ne soit pas trop vite oublié.
Nous sommes tout de même peinés, révoltés, pour la plupart, du manque de solidarité avec Lise...et nous souhaiterions que son geste de désespoir ne soit pas trop vite oublié.
- ChocolatGuide spirituel
Isia a écrit:Une vieille neotit a écrit:Je n'étais pas intervenue depuis longtemps sur le forum - je regarde régulièrement mais j'ai toujours peu de temps pour répondre, malheureusement - mais là j'ai moi aussi envie de pousser un grand cri de colère.
Le poème est très bien, sobre et parlant. Un reproche toutefois : l'amalgame sur "les" syndicats. Evidemment, vous me direz que jeprêche pour ma paroisse mais quand on voit la difficulté à faire bouger les collègues quand on est "syndicaliste", même sur ce type d'événement dramatique, on finit par se dire qu'on a les syndicats qu'on mérite. En quelques heures, tout le trafic SNCF a été bloqué suite à l'agression d'un contrôleur... Et nous on hésite, on ne veut pas "prendre les élèves en otages", et on finit par ne plus rien faire!
Face au drame de Béziers, je suis consternée, choquée, et je n'arrive pas à m'en remettre, parce-que ça fait maintenant des années que je dénonce ce qui se passe dans les établissements, que je vote seule au CSE des textes censés remettre de l'ordre dans les établissements face à des oragnisations qui me traitent au mieux de réactionnaire, au pire de fasciste, et que je me heurte à l'indifférence des collègues qui, tant qu'ils ne sont pas directement visés s'en balancent. Alors bien sûr il y a néoprofs, avec des collègues ultra-informés, ultra-réactifs... mais combien sommes-nous?? Regardez le taux de participation aux actuelles élections professionnelles: on n'arrive même pas à 30% ce soir... Je veux bien que les profs soient dégoûtés et démobilisés mais ne même pas vouloir participer au vote, c'est faire le jeu du Ministère et lui donner raison. Pas besoin de Chatel ou des parents d'élèves : nous sommes nos premiers ennemis...
Avec les vacances, Lise sera vite oubliée, trop vite oubliée, et tout recommencera comme avant. Certains syndicats - les mêmes qui ont défilé à Béziers - continueront à approuver toutes les réformes qui pourrissent le métier, et les organisations lycéennes agréées nous expliqueront que tout ceci n'est qu'un problème de moyens (j'ai eu affaire à un gus de ce genre sur Sudradio hier). Et les médias qui font déjà le blackout sur cette affaire se tairont définitivement...
J'ai été bouleversée par le témoignage du père de Lise. Bouleversée d'entendre en écho de tout ce que je raconte, mais dans de si dramatiques circonstances. Ce soir, j'ai la haine...
+ 1
Dans mon bahut, même pas une minute de silence à la récré.... je suis écoeurée !
+2 !
Absolument rien chez nous - deux collègues ont réagi aux mails et à la proposition brassard pour la journée+minute de silence+petite explication aux élèves.
Je suis en colère!
_________________
- HannibalHabitué du forum
Phénime a écrit:Nous sommes tout de même peinés, révoltés, pour la plupart, du manque de solidarité avec Lise...et nous souhaiterions que son geste de désespoir ne soit pas trop vite oublié.
Ben désolé mais la solidarité c'est plus utile entre vivants pour ce que j'en sais... et peut-être même que c'est ça, entre autres choses, qui lui a manqué - et qui manque encore à d'autres ici ou là.
- CarabasVénérable
Entièrement d'accord.Hannibal a écrit:Phénime a écrit:Nous sommes tout de même peinés, révoltés, pour la plupart, du manque de solidarité avec Lise...et nous souhaiterions que son geste de désespoir ne soit pas trop vite oublié.
Ben désolé mais la solidarité c'est plus utile entre vivants pour ce que j'en sais... et peut-être même que c'est ça, entre autres choses, qui lui a manqué - et qui manque encore à d'autres ici ou là.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- PhénimeNiveau 10
Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire Hannibal...
Je ne sais si vous avez lu le mail envoyé par le père de Lise à Midi Libre. Il est émouvant, digne.
Je mets le lien pour ceux qui ne l'ont pas lu:
Midi Libre
Je ne sais si vous avez lu le mail envoyé par le père de Lise à Midi Libre. Il est émouvant, digne.
Je mets le lien pour ceux qui ne l'ont pas lu:
Midi Libre
- JohnMédiateur
Qu'elle ait manqué de solidarité de son vivant, c'est possible.Ben désolé mais la solidarité c'est plus utile entre vivants pour ce que j'en sais... et peut-être même que c'est ça, entre autres choses, qui lui a manqué - et qui manque encore à d'autres ici ou là.
Que l'on trouve étrange que des gens manifestent leur solidarité après son suicide, c'est excessif.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- SessiExpert
Chez nous, on en a discuté souvent cette semaine. On s'est mis d'accord pour que j'apporte un vieux drap blanc à déchirer. Bref, j'ai déposé un paquet de brassards en salle des profs pour ceux qui le souhaitaient, les collègues qui n'étaient pas au courant ont vite été informés, et finalement beaucoup ont suivi, j'étais vraiment surprise, je m'attendais à ce qu'on m'envoie sur les roses, moi la TZR! Ma copine doc a imprimé l'article de "Midi Libre", qu'elle a affiché sur la porte du CDI, et le poème du collègue du Morbihan pour la salle des profs. On a beaucoup discuté avec les élèves. Des collègues ont aussi observé une minute de silence avec les leurs pendant leur cours. Ce n'était pas grand chose, des petits pas, mais au moins pendant une journée, ce n'est pas resté qu'un fait-divers. C'est toujours une graine de plus de plantée... Merci à Néo!
_________________
- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
DRAME DE BÉZIERS : LETTRE OUVERTE AU RECTEUR
Béziers, le 19 octobre 2011
Les personnels de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers
A Monsieur le Recteur de l’académie de Montpellier
s/c
de M. le Proviseur de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers
Monsieur le Recteur,
Nous avons, au mois de septembre, demandé et obtenu une audience au sujet de la situation préoccupante de la cité scolaire Jean Moulin.
Reçue dans les délais les plus brefs, notre délégation a certes pu exposer des
éléments objectifs et concrets qui ont permis un diagnostic partagé, précis et
très alarmant de nos conditions de rentrée. La situation de la cité scolaire est
donc connue, mais aucune mesure n’a été prise sur le terrain.
L’acte de notre collègue nous a tous plongés dans un état de vive émotion, de tension extrême et de colère. Nous regrettons de ne pas vous avoir rencontré dans ce moment de crise.
A la veille de reprendre les élèves, les personnels font un constat terrible : celui de leur désarroi face à un tel traumatisme. Nous tenons à cet égard à remercier chaleureusement l’ensemble des bénévoles qui sont intervenus dans le cadre de la cellule psychologique.
Nous demandons unanimement l’ouverture d’ une enquête administrative sur les circonstances de ce drame, car nous ne pouvons nous satisfaire des explications fournies par nos autorités de tutelle.
Cet événement d’une extrême violence a amplifié de nombreux questionnements, et
en a suscité d’autres, au sujet de nos conditions de travail, et au sujet de la
manière dont les personnels de l’Education Nationale ne sont ni entendus, ni
aidés, ni suivis lorsqu’ils rencontrent des difficultés dans l’exercice de leurs
missions, de plus en plus lourdes et complexes. La multitude des témoignages que
nous recevons de nombreux établissements de France, nous montrent que nous
sommes dans la même situation.
La parole est en train de se libérer sur le malaise enseignant : écoutez-la !
Nous sollicitons une audience dans les plus brefs délais pour entendre nos attentes parmi lesquelles :
· Mettre en place une médecine du travail adaptée ;
· Restituer les moyens perdus depuis cinq ans
. Adapter les moyens aux besoins et aux spécificités de chaque établissement, en concertation avec les personnels.
FAITES NOUS CONFIANCE ! Veuillez agréer, M. le Recteur, l’expression de nos salutations respectueuses.
Les personnels de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers.
Béziers, le 19 octobre 2011
Les personnels de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers
A Monsieur le Recteur de l’académie de Montpellier
s/c
de M. le Proviseur de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers
Monsieur le Recteur,
Nous avons, au mois de septembre, demandé et obtenu une audience au sujet de la situation préoccupante de la cité scolaire Jean Moulin.
Reçue dans les délais les plus brefs, notre délégation a certes pu exposer des
éléments objectifs et concrets qui ont permis un diagnostic partagé, précis et
très alarmant de nos conditions de rentrée. La situation de la cité scolaire est
donc connue, mais aucune mesure n’a été prise sur le terrain.
L’acte de notre collègue nous a tous plongés dans un état de vive émotion, de tension extrême et de colère. Nous regrettons de ne pas vous avoir rencontré dans ce moment de crise.
A la veille de reprendre les élèves, les personnels font un constat terrible : celui de leur désarroi face à un tel traumatisme. Nous tenons à cet égard à remercier chaleureusement l’ensemble des bénévoles qui sont intervenus dans le cadre de la cellule psychologique.
Nous demandons unanimement l’ouverture d’ une enquête administrative sur les circonstances de ce drame, car nous ne pouvons nous satisfaire des explications fournies par nos autorités de tutelle.
Cet événement d’une extrême violence a amplifié de nombreux questionnements, et
en a suscité d’autres, au sujet de nos conditions de travail, et au sujet de la
manière dont les personnels de l’Education Nationale ne sont ni entendus, ni
aidés, ni suivis lorsqu’ils rencontrent des difficultés dans l’exercice de leurs
missions, de plus en plus lourdes et complexes. La multitude des témoignages que
nous recevons de nombreux établissements de France, nous montrent que nous
sommes dans la même situation.
La parole est en train de se libérer sur le malaise enseignant : écoutez-la !
Nous sollicitons une audience dans les plus brefs délais pour entendre nos attentes parmi lesquelles :
· Mettre en place une médecine du travail adaptée ;
· Restituer les moyens perdus depuis cinq ans
. Adapter les moyens aux besoins et aux spécificités de chaque établissement, en concertation avec les personnels.
FAITES NOUS CONFIANCE ! Veuillez agréer, M. le Recteur, l’expression de nos salutations respectueuses.
Les personnels de la cité scolaire Jean Moulin, Béziers.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Réflexions de notre collègue M.C. Perrin-Faivre, professeur de Lettres à Nancy, à propos du drame de Nancy
“Je le fais pour vous…”
… a dit notre collègue, Lise B. professeur de Béziers, qui, en proie à un désespoir absolu, s’est immolée dans la cour de son lycée.
Qui, “vous” ?
Vous, chers élèves, dont je ne cherche pas à me faire aimer avant toute chose, car je veux rester sourde à la cote d’amour censée mesurer ma valeur au sein de la “communauté éducative”. Vous ne serez jamais, pour moi, “les gamins” dont il est question dans les salles des “profs”, car je ne serai jamais ni votre mère, ni votre copine.
Mais savez-vous encore la différence entre un professeur, une mère et une copine ? Ce n’est pas un père trop souvent absent, irresponsable ou immature lui-même,
très souvent votre meilleur copain, qui vous l’apprendra !
Oui, je continuerai à réclamer le silence en début de cours et à vous laisser debout tant qu’il ne sera pas de qualité. Ce n’est pas là volonté militariste de vous humilier, mais condition nécessaire à mon enseignement : délimitation d’un espace, la classe, où l’on doit entendre la parole d’autrui : celle des grands auteurs dont les textes que nous lisons font entendre la voix, respect de la mienne, simple passeuse de savoir,
chargée de structurer votre… parole, afin que vous puissiez, à votre tour, vous faire entendre et être pris au sérieux, respect de la voix de vos camarades qui s’exercent à formuler leur pensée.
Mais veut-on encore vous apprendre à penser ?
Oui, je continuerai à faire la chasse aux portables et aux I-Pods en cours pour les mêmes raisons.
Oui, je sanctionnerai, autant que mes forces me le permettront – mais il ne faut préjuger de rien, l’usure gagne – vos retards systématiques, votre désinvolture, vos comportements égocentriques, insolents, agressifs et insultants, car je suis un être humain, nanti d’un système nerveux qui n’est pas à toute épreuve, mais conserve le sens de la dignité, de la mienne comme de la vôtre.
Non, je ne ferai pas de stage pour apprendre à “gérer les conflits” et mon propre stress, comme si des ficelles psycho-techniques pouvaient se substituer à la loi qui doit être appliquée, à l’ordre que l’institution doit avant tout garantir, afin de nous protéger vous et moi contre tout acte de violence verbale ou physique, condition sine qua non
pour commencer à pouvoir travailler. Non, le “prof” n’est pas un outil qu’on doit rendre plus performant pour vous mater, vous manipuler ou vous séduire.
Non, je ne négocierai pas mes notes, malgré les pressions : celles de l’administration qui sait si bien faire porter la responsabilité d’une moyenne de classe trop basse au professeur, toujours trop exigeant et trop sévère ; celle de nos inspecteurs qui nous “invitent à l’indulgence” dans les commissions d’harmonisation du Brevet et du Bac et nous enjoignent de revenir sur les copies aux notes trop basses ; celles de vos parents qui, dans leur grande majorité, s’alarment à la première de vos faiblesses et me font savoir que “l’année dernière, ça marchait pourtant si bien avec M. Machin” (lequel n’hésitait pas, pour avoir la paix, à surnoter de la manière la plus démagogique qui soit) ; et celles que vous-mêmes savez si bien exercer sur les “adultes” d’aujourd’hui,
plus prompts à laisser faire, à négocier des contrats, qu’à faire respecter des règles, sans faiblir – sachant qu’ils n’en tireront jamais aucune gratification immédiate – et qui semblent devenus incapables de supporter cette frustration inhérente à leur fonction d’enseignant et maintenant d’éducateur.
Non, je ne me transformerai pas en animatrice de MJC , pour ne pas “vous prendre la tête”, ou parce que apprendre et travailler vous “gave”.
Vous ?
Vous, chers collègues, broyés un peu plus chaque jour par une institution qui ne vous protège plus, en dépit de l’article 11 du code de la Fonction Publique qui est encore censé protéger le fonctionnaire contre les outrages ou délits exercés à son encontre dans l’exercice de ses fonctions.
Vous qui jonglez désespérément avec les impératifs de vos programmes qu’il vous faut boucler impérativement dans l’année, mais que l’on vous enjoint d’adapter à chacun de vos élèves dont les niveaux sont, d’une année sur l’autre, plus disparates au sein d’une même classe (puisque les plus perdus passent dans la classe supérieure “au bénéfice
de l’âge” ou malgré l’avis des professeurs).
Vous qui vous efforcez de maintenir encore les apparences, alors que tout le système est fissuré ; vous qui direz au conseil de classe : “ Tout va très bien Madame la Marquise” ou “ Avec moi ça se passe bien”, alors que vous pouvez, sans guère vous tromper, annoncer en début d’année, qui sera reçu ou non au Brevet, car les jeux sont faits en septembre et que, pour l’essentiel, vos cours sont devenus très souvent
une garderie culturelle où vous tentez de maintenir laborieusement une relative paix sociale, en limitant vos exigences, en surnotant, en renonçant un peu plus chaque jour à transmettre ce que vous avez reçu, car “l’enfant, au centre du système, doit construire lui-même son savoir”, choisir ses matières, ses options, pour un projet devenu essentiellement professionnel.
Les valeurs humanistes qui vous ont structurés sont chaque jour un peu plus bafouées au sommet de l’Etat. Il s’agit maintenant d’évaluer des compétences à travers des grilles d’évaluation fabriquées par et pour l’entreprise, au niveau européen, compétences dites souvent transversales qui n’ont plus rien à voir avec l’acquisition de savoirs exigeants dans des disciplines bien précises. Le livret de compétences doit
garantir “l’employabilité future” de ceux qui sortiront du système sans diplôme national reconnu et sans qualifications.
Vous, les professeurs d’Humanités (latin et grec) dont il est de bon ton de ridiculiser vos enseignements, que l’on s’est employé à reléguer très tôt ou très tard dans la journée du collégien ou du lycéen, de manière à faire chuter inexorablement les effectifs ; vous qui transmettez les fondements de notre culture et qu’on met en concurrence en 3ème avec l’option DP3, découverte de l’entreprise…
Vous qui enseignez une option que nos élèves-consommateurs peuvent essayer au gré de leur fantaisie et abandonner sur une simple lettre de parents qui obtiendra l’arrêt souhaité, pour peu que les notes de latin du chérubin ne lui fassent baisser sa moyenne.
Vous qui vous sentez responsables, voire coupables, du désintérêt que ces matières suscitent, vous à qui vos inspecteurs-formateurs suggèrent de rendre vos cours plus attractifs (sorties, jeux, Olympiades…) tout en vous sommant de vous conformer aux Instructions Officielles qui ne transigent pas avec les connaissances grammaticales
à acquérir .
Vous dont les classes ne doivent jamais s’ennuyer !
Vous qui êtes, même aux yeux de vos collègues, le prof ringard qui persiste à enseigner des savoirs désuets et inutiles et qui ne devrait pas se plaindre… vu ses effectifs réduits.
Vous qui vieillissez, vous qui vous fatiguez plus vite, vous qui êtes maintenant une loque en fin de journée, lasse du bruit et des tensions incessantes, à qui le système demande désormais de rendre compte chaque jour, sur un cahier de textes numérique, de ce que vous avez fait en classe, heure par heure ; vous que Big Brother place ainsi sous le contrôle permanent de vos supérieurs et des parents d’élèves ; vous qui pourrez dorénavant recevoir chaque soir, chez vous, des mails d’élèves, ou de leurs parents, jugeant normal de vous interpeller par écrit et attendant bien sûr de vous la réponse rapide qui leur est due.
Vous qu’on flique honteusement comme on ne le fait pour aucune profession.
Vous à qui la société entière peut ainsi demander des comptes à tout moment ; vous qu’on livre à toutes les pressions aisément imaginables et qu’on place dans la situation de devoir vous justifier, de vous défendre sans cesse, car vous êtes devenu le fonctionnaire, bouc-émissaire par excellence, livré régulièrement en pâture à l’opinion publique.
Vous qui ne comprenez pas l’engouement aveugle, incompréhensible de vos jeunes collègues pour l’informatique, le numérique, censés séduire “nos nouveaux publics” et stimuler leur envie d’apprendre, alors qu’ils se lassent du gadget pédagogique comme ils se lassent si vite de tout dans un monde consumériste où le seul principe qui vaille
est le “tout, tout de suite”, dans un tourbillon de désirs sans cesse renouvelés et toujours insatisfaits.
Vous qui en perdez le sommeil ; vous qui ne pouvez travailler avec ce couteau sous la gorge, vous qui tentez de reconstruire chaque soir une image acceptable de vous-même au travail avant de vous en remettre au somnifère ou à l’anxiolytique qui vous permettra, enfin, de dormir, car vous ne pouvez imaginer tenir vos classes demain sans ces heures de sommeil.
Vous qui travaillez en apnée entre ces périodes de vacances que tous vous envient et vous reprochent, ultimes bouées qui vous permettent de vous reconstituer avant de découvrir, à chaque rentrée, que la situation se détériore irrémédiablement et que vous êtes, vous, professeur, jeune ou vieux, en première ligne chaque jour, de moins en moins sûr de tenir, si une volonté politique ne rappelle pas, très vite à chacun (parent, élève, professeur) la place qui devrait être la sienne dans une institution
laïque et républicaine, si elle ne vous rend pas de toute urgence votre dignité, votre autorité, et des conditions de travail et de salaire décentes.
Vous, parents, élèves, professeurs, qui espérez qu’on tirera une leçon du sacrifice de notre collègue…
Quelle leçon ? Telle est la question !
M.C. Perrin-Faivre, professeur de Lettres à Nancy
“Je le fais pour vous…”
… a dit notre collègue, Lise B. professeur de Béziers, qui, en proie à un désespoir absolu, s’est immolée dans la cour de son lycée.
Qui, “vous” ?
Vous, chers élèves, dont je ne cherche pas à me faire aimer avant toute chose, car je veux rester sourde à la cote d’amour censée mesurer ma valeur au sein de la “communauté éducative”. Vous ne serez jamais, pour moi, “les gamins” dont il est question dans les salles des “profs”, car je ne serai jamais ni votre mère, ni votre copine.
Mais savez-vous encore la différence entre un professeur, une mère et une copine ? Ce n’est pas un père trop souvent absent, irresponsable ou immature lui-même,
très souvent votre meilleur copain, qui vous l’apprendra !
Oui, je continuerai à réclamer le silence en début de cours et à vous laisser debout tant qu’il ne sera pas de qualité. Ce n’est pas là volonté militariste de vous humilier, mais condition nécessaire à mon enseignement : délimitation d’un espace, la classe, où l’on doit entendre la parole d’autrui : celle des grands auteurs dont les textes que nous lisons font entendre la voix, respect de la mienne, simple passeuse de savoir,
chargée de structurer votre… parole, afin que vous puissiez, à votre tour, vous faire entendre et être pris au sérieux, respect de la voix de vos camarades qui s’exercent à formuler leur pensée.
Mais veut-on encore vous apprendre à penser ?
Oui, je continuerai à faire la chasse aux portables et aux I-Pods en cours pour les mêmes raisons.
Oui, je sanctionnerai, autant que mes forces me le permettront – mais il ne faut préjuger de rien, l’usure gagne – vos retards systématiques, votre désinvolture, vos comportements égocentriques, insolents, agressifs et insultants, car je suis un être humain, nanti d’un système nerveux qui n’est pas à toute épreuve, mais conserve le sens de la dignité, de la mienne comme de la vôtre.
Non, je ne ferai pas de stage pour apprendre à “gérer les conflits” et mon propre stress, comme si des ficelles psycho-techniques pouvaient se substituer à la loi qui doit être appliquée, à l’ordre que l’institution doit avant tout garantir, afin de nous protéger vous et moi contre tout acte de violence verbale ou physique, condition sine qua non
pour commencer à pouvoir travailler. Non, le “prof” n’est pas un outil qu’on doit rendre plus performant pour vous mater, vous manipuler ou vous séduire.
Non, je ne négocierai pas mes notes, malgré les pressions : celles de l’administration qui sait si bien faire porter la responsabilité d’une moyenne de classe trop basse au professeur, toujours trop exigeant et trop sévère ; celle de nos inspecteurs qui nous “invitent à l’indulgence” dans les commissions d’harmonisation du Brevet et du Bac et nous enjoignent de revenir sur les copies aux notes trop basses ; celles de vos parents qui, dans leur grande majorité, s’alarment à la première de vos faiblesses et me font savoir que “l’année dernière, ça marchait pourtant si bien avec M. Machin” (lequel n’hésitait pas, pour avoir la paix, à surnoter de la manière la plus démagogique qui soit) ; et celles que vous-mêmes savez si bien exercer sur les “adultes” d’aujourd’hui,
plus prompts à laisser faire, à négocier des contrats, qu’à faire respecter des règles, sans faiblir – sachant qu’ils n’en tireront jamais aucune gratification immédiate – et qui semblent devenus incapables de supporter cette frustration inhérente à leur fonction d’enseignant et maintenant d’éducateur.
Non, je ne me transformerai pas en animatrice de MJC , pour ne pas “vous prendre la tête”, ou parce que apprendre et travailler vous “gave”.
Vous ?
Vous, chers collègues, broyés un peu plus chaque jour par une institution qui ne vous protège plus, en dépit de l’article 11 du code de la Fonction Publique qui est encore censé protéger le fonctionnaire contre les outrages ou délits exercés à son encontre dans l’exercice de ses fonctions.
Vous qui jonglez désespérément avec les impératifs de vos programmes qu’il vous faut boucler impérativement dans l’année, mais que l’on vous enjoint d’adapter à chacun de vos élèves dont les niveaux sont, d’une année sur l’autre, plus disparates au sein d’une même classe (puisque les plus perdus passent dans la classe supérieure “au bénéfice
de l’âge” ou malgré l’avis des professeurs).
Vous qui vous efforcez de maintenir encore les apparences, alors que tout le système est fissuré ; vous qui direz au conseil de classe : “ Tout va très bien Madame la Marquise” ou “ Avec moi ça se passe bien”, alors que vous pouvez, sans guère vous tromper, annoncer en début d’année, qui sera reçu ou non au Brevet, car les jeux sont faits en septembre et que, pour l’essentiel, vos cours sont devenus très souvent
une garderie culturelle où vous tentez de maintenir laborieusement une relative paix sociale, en limitant vos exigences, en surnotant, en renonçant un peu plus chaque jour à transmettre ce que vous avez reçu, car “l’enfant, au centre du système, doit construire lui-même son savoir”, choisir ses matières, ses options, pour un projet devenu essentiellement professionnel.
Les valeurs humanistes qui vous ont structurés sont chaque jour un peu plus bafouées au sommet de l’Etat. Il s’agit maintenant d’évaluer des compétences à travers des grilles d’évaluation fabriquées par et pour l’entreprise, au niveau européen, compétences dites souvent transversales qui n’ont plus rien à voir avec l’acquisition de savoirs exigeants dans des disciplines bien précises. Le livret de compétences doit
garantir “l’employabilité future” de ceux qui sortiront du système sans diplôme national reconnu et sans qualifications.
Vous, les professeurs d’Humanités (latin et grec) dont il est de bon ton de ridiculiser vos enseignements, que l’on s’est employé à reléguer très tôt ou très tard dans la journée du collégien ou du lycéen, de manière à faire chuter inexorablement les effectifs ; vous qui transmettez les fondements de notre culture et qu’on met en concurrence en 3ème avec l’option DP3, découverte de l’entreprise…
Vous qui enseignez une option que nos élèves-consommateurs peuvent essayer au gré de leur fantaisie et abandonner sur une simple lettre de parents qui obtiendra l’arrêt souhaité, pour peu que les notes de latin du chérubin ne lui fassent baisser sa moyenne.
Vous qui vous sentez responsables, voire coupables, du désintérêt que ces matières suscitent, vous à qui vos inspecteurs-formateurs suggèrent de rendre vos cours plus attractifs (sorties, jeux, Olympiades…) tout en vous sommant de vous conformer aux Instructions Officielles qui ne transigent pas avec les connaissances grammaticales
à acquérir .
Vous dont les classes ne doivent jamais s’ennuyer !
Vous qui êtes, même aux yeux de vos collègues, le prof ringard qui persiste à enseigner des savoirs désuets et inutiles et qui ne devrait pas se plaindre… vu ses effectifs réduits.
Vous qui vieillissez, vous qui vous fatiguez plus vite, vous qui êtes maintenant une loque en fin de journée, lasse du bruit et des tensions incessantes, à qui le système demande désormais de rendre compte chaque jour, sur un cahier de textes numérique, de ce que vous avez fait en classe, heure par heure ; vous que Big Brother place ainsi sous le contrôle permanent de vos supérieurs et des parents d’élèves ; vous qui pourrez dorénavant recevoir chaque soir, chez vous, des mails d’élèves, ou de leurs parents, jugeant normal de vous interpeller par écrit et attendant bien sûr de vous la réponse rapide qui leur est due.
Vous qu’on flique honteusement comme on ne le fait pour aucune profession.
Vous à qui la société entière peut ainsi demander des comptes à tout moment ; vous qu’on livre à toutes les pressions aisément imaginables et qu’on place dans la situation de devoir vous justifier, de vous défendre sans cesse, car vous êtes devenu le fonctionnaire, bouc-émissaire par excellence, livré régulièrement en pâture à l’opinion publique.
Vous qui ne comprenez pas l’engouement aveugle, incompréhensible de vos jeunes collègues pour l’informatique, le numérique, censés séduire “nos nouveaux publics” et stimuler leur envie d’apprendre, alors qu’ils se lassent du gadget pédagogique comme ils se lassent si vite de tout dans un monde consumériste où le seul principe qui vaille
est le “tout, tout de suite”, dans un tourbillon de désirs sans cesse renouvelés et toujours insatisfaits.
Vous qui en perdez le sommeil ; vous qui ne pouvez travailler avec ce couteau sous la gorge, vous qui tentez de reconstruire chaque soir une image acceptable de vous-même au travail avant de vous en remettre au somnifère ou à l’anxiolytique qui vous permettra, enfin, de dormir, car vous ne pouvez imaginer tenir vos classes demain sans ces heures de sommeil.
Vous qui travaillez en apnée entre ces périodes de vacances que tous vous envient et vous reprochent, ultimes bouées qui vous permettent de vous reconstituer avant de découvrir, à chaque rentrée, que la situation se détériore irrémédiablement et que vous êtes, vous, professeur, jeune ou vieux, en première ligne chaque jour, de moins en moins sûr de tenir, si une volonté politique ne rappelle pas, très vite à chacun (parent, élève, professeur) la place qui devrait être la sienne dans une institution
laïque et républicaine, si elle ne vous rend pas de toute urgence votre dignité, votre autorité, et des conditions de travail et de salaire décentes.
Vous, parents, élèves, professeurs, qui espérez qu’on tirera une leçon du sacrifice de notre collègue…
Quelle leçon ? Telle est la question !
M.C. Perrin-Faivre, professeur de Lettres à Nancy
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Merci John pour tous ces textes... je vais moi aussi faire passer ces lettres et infos à mes collègues silencieux.
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- loup des steppesNeoprof expérimenté
frankenstein a écrit:J'en ai d'autres.Si ça t'intéressesloup des steppes a écrit:Merci John pour tous ces textes... je vais moi aussi faire passer ces lettres et infos à mes collègues silencieux.
Perso, c'est vrai que je suis très gêné pour faire l'amalgame de la mort de Lise (qui montrre bien un malaise enseignant) et des revendication syndicales...Lise n'a jamais voulu ce geste pour qu'il soit utiliisé...à des fins syndicales....
Ou Pas ?
Je ne sais pas non plus ce que Lise Bonnafous aurait vraiment souhaité... Je sais juste que je suis très consternée et profondément choquée par l'absence de compassion et d'intérêt apparent de mes propres collègues face à la douleur des autres et en particulier face à ce geste tragique dans des conditions pour le moins marquantes... et que j'aimerais qu'ils prennent conscience de certaines choses s'ils ne l'ont déjà fait ... c'est pourquoi je continuerai de leur faire parvenir des infos sur le burn-out et les suicides d'enseignants...
Et aussi parce que pense que parmi les "silencieux", il pourrait y avoir des collègues qui sont très mal dans leur peau et leur rôle mais n'osent pas en parler (ce que l'on conçoit d'autant mieux dans cet établissement où tout ce qui devrait être abordé sérieusement et activement est tabou, pas que les suicides!) alors savoir que d'autres qu'eux vont/ont été très mal, et qu'on peut s'en sortir sans partir au sens définitif du terme, comprendre que ça peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, qu'il n'y a pas en avoir honte... ça me semble primordial que l'info parvienne, par mail, au moins puisque dans la salle des profs c'est pas possible!!!
Et surtout j'espère que le cas échéant, cela leur donnerait l'idée d'évoquer leur problème plus facilement, même par mail, si c'est plus facile que directement.. bref qu'ils ne restent pas dans l'isolement si fatal quand on est très mal.
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- frankensteinVénérable
Je pense que si les collègues n'en parlent pas, c'est parce qu'on ne connait absolument pas les raisons profondes de cet acte terrible. Perso, je suis un peu réservé à ce sujet. Ne pas en parler ou une absence de réaction des syndicats voudrait dire que son geste n'a aucun lien avec les conditions de travail des enseignants, ce que je ne crois pas. Trop manifester ou en faire un "exemple" de la dégradation du métier me paraît tout aussi déplacé...
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
frankenstein a écrit:Je pense que si les collègues n'en parlent pas, c'est parce qu'on ne connait absolument pas les raisons profondes de cet acte terrible. Perso, je suis un peu réservé à ce sujet. Ne pas en parler ou une absence de réaction des syndicats voudrait dire que son geste n'a aucun lien avec les conditions de travail des enseignants, ce que je ne crois pas. Trop manifester ou en faire un "exemple" de la dégradation du métier me paraît tout aussi déplacé...
Oui je trouve aussi qu'il serait déplacé d'en faire un exemple de la dégradation du métier... ou un exemple de quoi que ce soit d'autre qu'un climat délétère dans une société trop tournée vers le chacun pour soi, sauf quand la télé fait pleurer dans les chaumières pour récolter des sous dans un téléthon et que soudain les gens s'émeuvent, et passent à autre chose avec la prochaine émission à grande écoute...
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- frankensteinVénérable
Voilà...C'est pourquoi il est difficile de prendre une position claire...surtout pour l'oublier qq semaines (jours) après...loup des steppes a écrit:frankenstein a écrit:Je pense que si les collègues n'en parlent pas, c'est parce qu'on ne connait absolument pas les raisons profondes de cet acte terrible. Perso, je suis un peu réservé à ce sujet. Ne pas en parler ou une absence de réaction des syndicats voudrait dire que son geste n'a aucun lien avec les conditions de travail des enseignants, ce que je ne crois pas. Trop manifester ou en faire un "exemple" de la dégradation du métier me paraît tout aussi déplacé...
Oui je trouve aussi qu'il serait déplacé d'en faire un exemple de la dégradation du métier... ou un exemple de quoi que ce soit d'autre qu'un climat délétère dans une société trop tournée vers le chacun pour soi, sauf quand la télé fait pleurer dans les chaumières pour récolter des sous dans un téléthon et que soudain les gens s'émeuvent, et passent à autre chose avec la prochaine émission à grande écoute...
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
frankenstein a écrit:Voilà...C'est pourquoi il est difficile de prendre une position claire...surtout pour l'oublier qq semaines (jours) après...loup des steppes a écrit:frankenstein a écrit:Je pense que si les collègues n'en parlent pas, c'est parce qu'on ne connait absolument pas les raisons profondes de cet acte terrible. Perso, je suis un peu réservé à ce sujet. Ne pas en parler ou une absence de réaction des syndicats voudrait dire que son geste n'a aucun lien avec les conditions de travail des enseignants, ce que je ne crois pas. Trop manifester ou en faire un "exemple" de la dégradation du métier me paraît tout aussi déplacé...
Oui je trouve aussi qu'il serait déplacé d'en faire un exemple de la dégradation du métier... ou un exemple de quoi que ce soit d'autre qu'un climat délétère dans une société trop tournée vers le chacun pour soi, sauf quand la télé fait pleurer dans les chaumières pour récolter des sous dans un téléthon et que soudain les gens s'émeuvent, et passent à autre chose avec la prochaine émission à grande écoute...
On est dans la société du fast food de la pensée et des émotions... ça vient vite et ça part vite mais on reste en surface dans tous les cas... comme si les individus étaient robotisés du coeur et du cerveau... la seule chose qui compte étant qu'il consomment, et qu'ils rentabilisent le système qui les étouffe...
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- JohnMédiateur
Nouveau texte au début de ce fil : Education : tu enseigneras dans la douleur... par Lucie Delaporte
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1442
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1442
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- frankensteinVénérable
Voilà exactement le type d'article qui peut "réconforter ou te mettre KO !!!!!!............ :shock:John a écrit:Nouveau texte au début de ce fil : Education : tu enseigneras dans la douleur... par Lucie Delaporte
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve1442
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- ToukamalouNiveau 1
J'ai publié aujourd'hui le texte de M. C. Perrin-Faivre sur mon blog-revue Mezetulle, qui a une petite audience, mais enfin, c'est toujours ça...
J'ai reçu ce texte par une de mes correspondantes, puis j'ai cherché s'il était déjà en ligne et j'ai trouvé neoprofs : j'ai bien évidemment fait un lien vers neoprofs dans ma présentation du texte.
Le poème du collègue du Morbihan est signalé en lien à la fin du texte de MC Perrin-Faivre.
Merci à neoprofs de relayer de tels textes, qui sont à la fois des hurlements et des bijoux littéraires (mais ça va ensemble).
Je ne peux pas vous donner le lien vers le texte en ligne dans ce post, car je viens seulement de m'inscrire et les "nouveaux" ne peuvent pas poster de liens, le message est refusé dès qu'il contient un lien décelable par l'éditeur de texte, j'ai essayé des ruses pour le leurrer, en vain ...
Vous le trouverez facilement en cliquant sur le symbole 'lien' dans ma signature ci-contre (là ça marche!) ou en entrant "Mezetulle" dans un moteur de recherche.
J'ai reçu ce texte par une de mes correspondantes, puis j'ai cherché s'il était déjà en ligne et j'ai trouvé neoprofs : j'ai bien évidemment fait un lien vers neoprofs dans ma présentation du texte.
Le poème du collègue du Morbihan est signalé en lien à la fin du texte de MC Perrin-Faivre.
Merci à neoprofs de relayer de tels textes, qui sont à la fois des hurlements et des bijoux littéraires (mais ça va ensemble).
Je ne peux pas vous donner le lien vers le texte en ligne dans ce post, car je viens seulement de m'inscrire et les "nouveaux" ne peuvent pas poster de liens, le message est refusé dès qu'il contient un lien décelable par l'éditeur de texte, j'ai essayé des ruses pour le leurrer, en vain ...
Vous le trouverez facilement en cliquant sur le symbole 'lien' dans ma signature ci-contre (là ça marche!) ou en entrant "Mezetulle" dans un moteur de recherche.
_________________
Toukamalou, c'est aussi Mezetulle (allez voir à l'adresse mezetulle.net)
- pkHabitué du forum
http://www.mezetulle.net/article-professeurs-desesperes-un-deni-de-civilisation-87022074.html
- ysabelDevin
Toukamalou a écrit:J'ai publié aujourd'hui le texte de M. C. Perrin-Faivre sur mon blog-revue Mezetulle, qui a une petite audience, mais enfin, c'est toujours ça...
J'ai reçu ce texte par une de mes correspondantes, puis j'ai cherché s'il était déjà en ligne et j'ai trouvé neoprofs : j'ai bien évidemment fait un lien vers neoprofs dans ma présentation du texte.
Le poème du collègue du Morbihan est signalé en lien à la fin du texte de MC Perrin-Faivre.
Merci à neoprofs de relayer de tels textes, qui sont à la fois des hurlements et des bijoux littéraires (mais ça va ensemble).
Je ne peux pas vous donner le lien vers le texte en ligne dans ce post, car je viens seulement de m'inscrire et les "nouveaux" ne peuvent pas poster de liens, le message est refusé dès qu'il contient un lien décelable par l'éditeur de texte, j'ai essayé des ruses pour le leurrer, en vain ...
Vous le trouverez facilement en cliquant sur le symbole 'lien' dans ma signature ci-contre (là ça marche!) ou en entrant "Mezetulle" dans un moteur de recherche.
une collègue m'avait envoyé la lettre et je crois qu'elle le connaît. Je lui ai envoyé un mail avec votre blog en lien.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- fandorineNiveau 9
A la toute fin du texte de Lucie Laporte, j'ai relevé ça: " En 2009, 54 suicides au sein d’un établissement scolaire ont été officiellement recensés." Euh... c'est vrai?
- JohnMédiateur
Peut-être en cumulant élèves + profs, et tentatives + suicides réels.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- fandorineNiveau 9
C'est bien ce que j'ai pensé aussi, mais tout de même... Cela reste énorme! :shock:
Page 3 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Inscrivez-vous (très très vite) pour le concert en hommage aux femmes dans la musique, à la maison de l'UNESCO, le 8 mars.
- Allez vous rendre hommage à Charlie Hebdo dans vos classes?
- l’hommage du père de Lise Bonnafous
- Hommage à lise Bonnafous au Conseil Supérieur de l'Education
- Je me fais inspecter pour la première fois en lycée jeudi 24 et besoin de vous!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum