- CondorcetOracle
Pseudo a écrit:Rikki a écrit:Pseudo, bien sûr que tu as raison sur le fait que les gamins, comme nous tous, sont déterminés par un système qui les dépasse, et que les contre-exemples méritants ne sont que des épiphénomènes.
Sauf que ces épiphénomènes sont des gens, non ? Qui méritent peut-être autre chose que le mépris !
Et que justement, il s'agirait de tirer vers le haut l'ensemble des gamins en ayant des exigences dès le début plutôt que de dire "Y'en a très peu qui y arrivent, donc, cassons la possibilité à ceux-là aussi, ça sera plus juste" !
Mais où as-tu vu du mépris pour les contre-exemples méritants ? Moi je ne vois que mépris pour ces salauds de pauvres qui, s'ils voulaient bien se donner la peine d'en baver, réussiraient.
La vraie victoire sera quand les salauds de pauvres n'auront pas à en baver plus que les autres pour réussir. Parce que le coup du mérite méritant qui mérite bien plus que les pas méritants parce qu'il a grelotté dans 9m2 mal chauffés, désolée, je trouve ca juste populiste.
Moi aussi.
- CondorcetOracle
Ruthven a écrit:Aurore qui tient un discours libéral !!!! :diable:
Ce n'est sûrement pas en occultant les phénomènes de reproduction, en les marginalisant que l'on pourra établir (et non rétablir) une éducation qui émancipe les individus ; il faut plutôt penser à la hauteur de Bourdieu que de l'écarter d'un revers de main (penser à la hauteur, ce n'est pas adopter ses solutions, mais prendre en compte son diagnostic) ; je ne parle pas en terme d'ascenseur social, parce que le verrouillage du système par le rôle central du carnet d'adresse dépasse largement la question de l'école et que je ne suis pas sûr que se trouve là un des objectifs centraux de l'éducation (à moins de réduire la culture bourgeoise à un instrument de pouvoir, qui ne vaut que comme tel, et que les masses devraient s'approprier) ; mais je parle seulement de la capacité qu'auront les individus à avoir une prise réelle sur leur existence. Exiger une volonté autonome émancipée des flux affectifs générés par l'économique comme condition de l'éducation (puisqu'ils n'auraient pas cette volonté, les individus seraient responsables de leur échec), cela revient à exiger que la finalité de l'instruction soit réalisée avant même l'école. C'est quand même contradictoire.
[Voir par ex. la recension positive sur Skholè du livre de C. Nordmann qui est pourtant d'inspiration bourdieusienne : http://skhole.fr/lecture-de-la-fabrique-de-l-impuissance-de-charlotte-nordmann ; la lecture du livre en revanche pourrait faire tousser Abraxas et Aurore ...]
Cela nécessite des outils, une honnêteté et un recul intellectuels considérables.
- CondorcetOracle
Aurore a écrit:Pseudo a écrit:Certaines positions ici (culpabilisation de l'individu, si on échoue c'est uniquement de sa faute) m'étonnent (en fait, pas vraiment, ç'est une tarte à la crème).
1- c'est ignorer avec superbe tout ce qui se sait du poids social et familial sur les individus. Non, réussir ne va pas de soi. Certes. Mais là, il n'était pas question de réussite, mais d'un minimum de travail et d'effort, voire tout simplement de correction : un élève ne s'intéressant pas à ce que raconte le prof devrait au moins avoir la politesse de la boucler en cours et ne pas f... le b... Mais bon, certains sociologues ou psys vous diront doctement que la politesse et le respect d'autrui ne vont pas de soi, notamment dans certaines "cultures" !
2 - c'est rejeter le problème sur l'individu. L'individu a sa part, mais rester dans la déploration de ces "faignants" et du bon coup de pied au cul qui manque, c'est un peu court non ? Pas plus en tout cas que tout rejeter sur la sôôôciéééétéééé... En même temps c'est bien pratique. C'est un peu comme la femme violée qui l'a bien cherché en portant une jupe. La comparaison vaut ce qu'elle vaut...
3 - c'est jeter aux orties tout ce qu'on sait de la psychologie. En particulier concernant les enfants ! Les enfants ne sont pas responsables de leurs échecs, de leur manque de motivation, ou que sais-je. Ils sont dans des interactions et des enjeux qui les dépassent à bien des égards. Et qui dépassent visiblement aussi bcp d'adultes. Pauvres victimes... Et si on tenait un discours un tout petit peu moins caricatural et politiquement correct ? L'école serait-elle pour toi impuissante à atténuer les aléas familiaux ? Il existe aussi de très nombreux élèves pour lesquels l'école est une planche de salut et l'unique moyen d'échapper aux atavismes familiaux. Alors, si on la leur enlève sous prétexte d'égalitarisme mal placé, que leur reste-t-il ?
4 - c'est pas opérationnel du tout ! Si on décide que le fautif c'est forcement l'autre, on a aucun moyen de changement. A part la tyrannie, pour contraindre le méchant à se conformer à notre idée du bien et du bon. Sans aller jusqu'à la tyrannie, stupide et contre-productive, il faut bien une part de contrainte pour faire passer un enfant de l'état de nature à l'état de raison. Et les parents sont là pour ça. Seuls les soixante-huitards attardés et ceux qui ont mal digéré Dolto vous diront le contraire.
Et puis, bizarrement, on reproche sur un autre fil à l'éducation de devenir anglo-saxonne mais c'est un discours très anglo-saxon de rejeter la faute sur l'individu et son incompétence (et même sa naissance, car la faute est quasiment génétique). Le discours anglo-saxon consiste justement à stigmatiser les pauvres tout en les posant hypocritement comme des victimes. Le meilleur service qu'on puisse leur rendre, c'est de ne pas les enfermer dans une catégorie à part, de ne pas leur faire la morale et la charité (les deux allant de pair) et de les considérer à l'égal des autres, avec tout ce que cela implique en matière de droits, mais aussi de devoirs.
Le discours anglo-saxon est bien plus riche que l'image qui en est ici donnée : les "cultural studies" se sont intéressées aux pratiques culturelles des classes populaires bien plus que nous. La nostalgie de la khâgne d'Alain, de Sartre, d'Aron, de Nizan affleure ici alors qu'à peine une décennie plus tard, Marc Bloch dénonçait dans l'étrange défaite l'aveuglement de cette élite bien formée mais finalement bien peu clairvoyante (attachée à un pacifisme idéel mais pas idéal). Une nation a intérêt à donner à chacun une éducation correspondant à ses possibilités intrinsèques (ceux de l'individu) et à ses besoins (ceux de la nation) : plus que d'une perspective sociale, il s'agit pour elle en répartissant les ressources octroyées à chacun et chacune, de pondérer ainsi dans l'ensemble les réussites et les échecs. Le sous-financement du premier cycle universitaire (et le refus actuel de la sélection) constituent une erreur majeure de même que l'excessive valorisation des grandes écoles par rapport aux autres filières. A l'inverse, le mépris relatif affiché devant le doctorat et plus encore devant l'enseignement professionnel (au nom de la vieille distinction entre l'art et la technique) définit les horizons d'attente limités qui sont les nôtres aujourd'hui. Enfin, chaque enfant perdu pour l'école (filière professionnelle comprise) est une défaite de l'esprit et de l'Esprit, quelles qu'en soient les raisons.
- AuroreEsprit éclairé
condorcet a écrit:Le discours anglo-saxon est bien plus riche que l'image qui en est ici donnée : les "cultural studies" se sont intéressées aux pratiques culturelles des classes populaires bien plus que nous. On ne parlait pas de la même chose. Je ne suis pas certaine que les universitaires des cultural studies soient enclins à glorifier le modèle économique, social et éducatif de leur pays, si tu vois ce que je veux dire... La nostalgie de la khâgne d'Alain, de Sartre, d'Aron, de Nizan affleure ici alors qu'à peine une décennie plus tard, Marc Bloch dénonçait dans l'étrange défaite l'aveuglement de cette élite bien formée mais finalement bien peu clairvoyante (attachée à un pacifisme idéel mais pas idéal). Hmmm ! Décidément, l'élite d'Alain et de Sartre sent la naphtaline et n'est certainement rien à côté de l'élite d'aujourd'hui, si bien formée (formatée ?) au management et à la gouvernance, l'élite de Sarko père et fils, celle de Ségo ou de son ex. Petit rappel : nous sommes en 2011, pas en 1940, et il ne faut pas se tromper d'ennemi. Et on ne sait pas encore ce que la suite nous réserve... Une nation a intérêt à donner à chacun une éducation correspondant à ses possibilités intrinsèques (ceux de l'individu) et à ses besoins (ceux de la nation) : plus que d'une perspective sociale, il s'agit pour elle en répartissant les ressources octroyées à chacun et chacune, de pondérer ainsi dans l'ensemble les réussites et les échecs. Complètement d'accord pour évacuer la dimension sociale et l'utilitarisme qui se trouve derrière. D'accord également sur la nécessité de mettre le paquet là où le bât blesse, notamment l'enseignement professionnel. Mais que signifie précisément "pondérer les réussites" ? Et de quelle(s) réussite(s) parle-t-on là ? Le sous-financement du premier cycle universitaire (et le refus actuel de la sélection) constituent une erreur majeure de même que l'excessive valorisation des grandes écoles par rapport aux autres filières Et si la dérive de l'université et le refus de la sélection se trouvaient précisément à l'origine de la survalorisation des grandes écoles ? A l'inverse, le mépris relatif affiché devant le doctorat et plus encore devant l'enseignement professionnel (au nom de la vieille distinction entre l'art et la technique) définit les horizons d'attente limités qui sont les nôtres aujourd'hui. Bien d'accord...
- doublecasquetteEnchanteur
Charlotte Casiraghi aussi est allée en HK. Mais elle était trop brillante, trop originale, ou trop exigente avec elle-même, je ne sais plus. Enfin, ça l'a pas fait !
C'était écrit dans Vogue du mois dernier, alors ça doit être vrai ?
La prépa, c'est pas bon pour les gens brillants ...
C'était écrit dans Vogue du mois dernier, alors ça doit être vrai ?
La prépa, c'est pas bon pour les gens brillants ...
- AbraxasDoyen
C'est pour ça que Jean S*** a fait un petit bout de prépa à Henri-IV, puis un autre bout l'année suivante à Turgot — et a finalement préféré le Droit, qui ne lui a pas réussi — il était trop brillant, il a mis trois ans pour réussir sa deuxième année — avec une dérogation.
Finalement, se marier était une vraie option brillante. Ça a bien marché. J'en suis content pour lui.
Mais l'EPAD était aussi une solution moyenne — on comprend qu'il ait renoncé.
Finalement, se marier était une vraie option brillante. Ça a bien marché. J'en suis content pour lui.
Mais l'EPAD était aussi une solution moyenne — on comprend qu'il ait renoncé.
- doublecasquetteEnchanteur
Abraxas a écrit:C'est pour ça que Jean S*** a fait un petit bout de prépa à Henri-IV, puis un autre bout l'année suivante à Turgot — et a finalement préféré le Droit, qui ne lui a pas réussi — il était trop brillant, il a mis trois ans pour réussir sa deuxième année — avec une dérogation.
Finalement, se marier était une vraie option brillante. Ça a bien marché. J'en suis content pour lui.
Mais l'EPAD était aussi une solution moyenne — on comprend qu'il ait renoncé.
Ouais ! Mais, question sérieuse, sur le long terme, qui a le plus de chance de durer et de faire fortune pour de bon, Jean H ou Jean S ? Je me pose la question, honnêtement et sans parti-pris.
Jean H, c'est celui-là :
http://www.smartplanet.fr/smart-people/areva-jean-huby-nomme-directeur-de-l%E2%80%99eolien-en-mer-3840/
Au départ, ce n'est pas un héritier, juste un fils de professeurs de faculté issus des ENS. Il a bien sûr "épousé" une grande famille française, ce qui était obligatoire, je pense, dans le cursus.
- CondorcetOracle
Aurore a écrit:condorcet a écrit:Le discours anglo-saxon est bien plus riche que l'image qui en est ici donnée : les "cultural studies" se sont intéressées aux pratiques culturelles des classes populaires bien plus que nous. On ne parlait pas de la même chose. Je ne suis pas certaine que les universitaires des cultural studies soient enclins à glorifier le modèle économique, social et éducatif de leur pays, si tu vois ce que je veux dire... La nostalgie de la khâgne d'Alain, de Sartre, d'Aron, de Nizan affleure ici alors qu'à peine une décennie plus tard, Marc Bloch dénonçait dans l'étrange défaite l'aveuglement de cette élite bien formée mais finalement bien peu clairvoyante (attachée à un pacifisme idéel mais pas idéal). Hmmm ! Décidément, l'élite d'Alain et de Sartre sent la naphtaline et n'est certainement rien à côté de l'élite d'aujourd'hui, si bien formée (formatée ?) au management et à la gouvernance, l'élite de Sarko père et fils, celle de Ségo ou de son ex. Petit rappel : nous sommes en 2011, pas en 1940, et il ne faut pas se tromper d'ennemi. Et on ne sait pas encore ce que la suite nous réserve... Une nation a intérêt à donner à chacun une éducation correspondant à ses possibilités intrinsèques (ceux de l'individu) et à ses besoins (ceux de la nation) : plus que d'une perspective sociale, il s'agit pour elle en répartissant les ressources octroyées à chacun et chacune, de pondérer ainsi dans l'ensemble les réussites et les échecs. Complètement d'accord pour évacuer la dimension sociale et l'utilitarisme qui se trouve derrière. D'accord également sur la nécessité de mettre le paquet là où le bât blesse, notamment l'enseignement professionnel. Mais que signifie précisément "pondérer les réussites" ? Et de quelle(s) réussite(s) parle-t-on là ? Le sous-financement du premier cycle universitaire (et le refus actuel de la sélection) constituent une erreur majeure de même que l'excessive valorisation des grandes écoles par rapport aux autres filières Et si la dérive de l'université et le refus de la sélection se trouvaient précisément à l'origine de la survalorisation des grandes écoles ? A l'inverse, le mépris relatif affiché devant le doctorat et plus encore devant l'enseignement professionnel (au nom de la vieille distinction entre l'art et la technique) définit les horizons d'attente limités qui sont les nôtres aujourd'hui. Bien d'accord...
La survalorisation des grandes écoles existaient déjà pendant les années 1960 alors que la dérive de l'université et le refus de la sélection n'étaient pas aussi prononcés qu'aujourd'hui. Il faudrait aussi souligner que "grande école" est devenu un label sinon une marque et que HEC a acquis un prestige bien supérieur à celui d'Ulm. Pondérer collectivement les réussites et les échecs signifie investir équitablement pour chaque enfant ou jeune adulte qui est confié à l'école de la République : il n'y a aucune raison pour que l'université française soit si notablement sous-financée - tout comme l'enseignement professionnel et que celui qui choisit l'université au lieu de la classe préparatoire soit considéré comme un(e) crétin(e) (idem pour le jeune apprenti).
Quant aux tenants des cultural studies, ils enseignent dans des universités qui, quel que soit le modèle économique qui est le leur, prodiguent un enseignement d'excellente qualité... Quelquefois, même, nos universitaires y effectuent un petit tour (genre French theory).
Dernière chose : ce n'est pas parce que nous sommes en 2011 que seuls ont droit de cité les arguments présentistes.
- FDNiveau 7
Cette expression semble être utilisée par tous les latinistes, il n’y a que moi que cela choque, que l’on parle de « faire du petit latin » pour dire qu’on lit des textes de grands auteurs de langue latine sans en faire de traduction soignée ? avec l’idée derrière que faire du « grand latin », c’est le traduire en français…Cripure a écrit:+1, surtout pour qu'on puisse "avancer" en petit latin. Les périodes sont d'excellents exercices, mais elles freinent la lecture.nlm76 a écrit:J'adore les traités de Cicéron, mais outre que le style de César est incroyable, il est surtout plus facile ; c'est pourquoi je tends à le recommander pour commencer.John a écrit:Je préfère un traité de CicéronAjoutes-y la lecture soigneuse et précise du Bellum Gallicum en entier
Si un anglophone (ou un germanophone, ou un locuteur de n’importe quelle langue que vous voulez), voulant améliorer ses performances en version française, décide de déchiffrer des œuvres des plus grands auteurs francophones en utilisant des éditions bilingues, fait-il du petit français ?
- doublecasquetteEnchanteur
Quand vous parlez des prépas, vous semblez toujours oublier que, pour certaines professions, elles sont un passage obligé, les autres voies d'accès étant rarissimes.
Exemples: vétérinaire et ingénieur agronome
moindre exemple ( mais par la fac, c'est long et périlleux ): ingénieur tout court, physique ou chimie, avec un nombre d'écoles impressionnant.
Et ça représente la plus grosse masse des élèves de prépa, tout ça !
Les quelques clampins de Normale Sup, à côté, c'est une valeur statistiquement nulle et on a l'impression que ce n'est qu'à eux que vous pensez quand vous parlez prépa, alors que moi, je pense en priorité à des filières professionalisantes à débouchés nombreux et très réalistes, bien rémunérés en règle générale, et dont les études sont financièrement très abordables, pour l'instant tout au moins.
si vous vous focalisez sur Normale Sup, vous ne nous aiderez guère à défendre le principe de gratuité de ces grandes écoles.
Je l'avais d'ailleurs reproché à Abraxas, après la lecture de "Tireurs d'élites".
Exemples: vétérinaire et ingénieur agronome
moindre exemple ( mais par la fac, c'est long et périlleux ): ingénieur tout court, physique ou chimie, avec un nombre d'écoles impressionnant.
Et ça représente la plus grosse masse des élèves de prépa, tout ça !
Les quelques clampins de Normale Sup, à côté, c'est une valeur statistiquement nulle et on a l'impression que ce n'est qu'à eux que vous pensez quand vous parlez prépa, alors que moi, je pense en priorité à des filières professionalisantes à débouchés nombreux et très réalistes, bien rémunérés en règle générale, et dont les études sont financièrement très abordables, pour l'instant tout au moins.
si vous vous focalisez sur Normale Sup, vous ne nous aiderez guère à défendre le principe de gratuité de ces grandes écoles.
Je l'avais d'ailleurs reproché à Abraxas, après la lecture de "Tireurs d'élites".
- doublecasquetteEnchanteur
En résumé, pour moi, le mot prépa représente une filière accélérée qui permet d'accéder rapidement, après un concours sélectif, à un solide diplôme grâce à une préparation ad hoc.
On gagne deux à trois ans d'études en ayant mis les bouchées doubles pendant deux ans, ce qui est énorme en termes d'investissement, autant pour l'étudiant que pour ses parents et particulièrement pour l'Etat.
On gagne deux à trois ans d'études en ayant mis les bouchées doubles pendant deux ans, ce qui est énorme en termes d'investissement, autant pour l'étudiant que pour ses parents et particulièrement pour l'Etat.
- doublecasquetteEnchanteur
En termes économiques, ce devrait être la filière préférentielle, pour les bons élèves de milieux défavorisé.
- FDNiveau 7
C’est parce qu’il est surtout question des prépas littéraires ici, et que pour beaucoup d’élèves de prépas littéraires les débouchés sont les ENS (pour une infime minorité) ou la fac. Les autres débouchés comme les écoles de commerce, de journalisme, se développent mais n’intéressent pas tout le monde.
Les prépas littéraires sont aussi celles où le milieu culturel d’origine a la plus grande influence sur la réussite, car il est difficile de rattraper des années de lectures, de visites de musées, de soirées au théâtre, de séjours à l’étranger, etc en deux ou trois ans, si on n’a pas bénéficié de tout cela par sa famille. Pour les prépas scientifiques une bonne maîtrise des programmes de lycée suffit, ceux qui avaient pris de l’avance au lycée sont le plus souvent rattrapés par les autres au cours de la première année.
Les prépas littéraires sont aussi celles où le milieu culturel d’origine a la plus grande influence sur la réussite, car il est difficile de rattraper des années de lectures, de visites de musées, de soirées au théâtre, de séjours à l’étranger, etc en deux ou trois ans, si on n’a pas bénéficié de tout cela par sa famille. Pour les prépas scientifiques une bonne maîtrise des programmes de lycée suffit, ceux qui avaient pris de l’avance au lycée sont le plus souvent rattrapés par les autres au cours de la première année.
- FDNiveau 7
Il y a beaucoup de préjugés sur les prépas dans les milieux défavorisés, malgré toute l’information que l’on peut trouver à ce sujet sur internet aujourd’hui. Moi-même quand j’étais au lycée, en allant en prépa je m’attendais à n’y trouver que des élèves qui avaient 18 de moyenne générale au lycée, pourtant je ne pense pas venir d’un milieu très défavorisé et les orientations en prépa n’étaient pas rares dans mon lycée (mais je ne pouvais pas aller m’informer sur des forums sur internet). Il y a quelques années j’avais entendu un reportage à la radio lors de la création d’une CPES, une lycéenne interrogée disait que c’était très bien parce que les pauvres ne pouvaient pas aller en prépa sinon, même ceux qui obtenaient mention très bien au bac n’étaient pas pris, c’était seulement pour les riches. Sur le forum de http://www.prepas.org j’ai aussi déjà vu des gens qui demandaient si c’était vrai que les prépas n’étaient pas que pour les riches.doublecasquette a écrit: En termes économiques, ce devrait être la filière préférentielle, pour les bons élèves de milieux défavorisé.
- FDNiveau 7
Peut-être que c’est plutôt « chez les gens qui ne connaissent personne qui a fait une prépa ». Et il faut reconnaître que la façon dont les médias parlent des prépas contribue à accentuer ces préjugés.FD a écrit:Il y a beaucoup de préjugés sur les prépas dans les milieux défavorisés
- JohnMédiateur
Et la façon dont se considèrent les prépas elles-mêmes renforcent ces préjugés !
Quand il y a dans une même classe le fils Agacinski et la fille Strauss-Kahn, avec les enfants de tel grand patron et les enfants de telle femme d'affaires très en vue, l'ensemble étant pris en charge par des enseignants eux-mêmes fils de ministres, de grands syndicalistes (!) ou d'enseignants réputés à l'international, qui serinent constamment à leurs élèves qu'ils sont "l'élite de la France", ce n'est pas de nature à combattre ces préjugés-là.
Quand il y a dans une même classe le fils Agacinski et la fille Strauss-Kahn, avec les enfants de tel grand patron et les enfants de telle femme d'affaires très en vue, l'ensemble étant pris en charge par des enseignants eux-mêmes fils de ministres, de grands syndicalistes (!) ou d'enseignants réputés à l'international, qui serinent constamment à leurs élèves qu'ils sont "l'élite de la France", ce n'est pas de nature à combattre ces préjugés-là.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- doublecasquetteEnchanteur
En fait, il faudrait souligner que c'est la moins onéreuse de toutes les filières, surtout pour les boursiers internes (prioritaires pour attribution de chambres ).
Allez trouver, dans la bonne ville de Lyon, par exemple, une formation du supérieur moins cher qu'une prépa math sup/spé au Parc en tant qu'interne. Quant à Paris, ce n'est pas la peine d'en parler.
En 5 à 6 ans, on devient ingénieur ! Ça peut même se négocier avec une banque et l'emprunt ne sera pas trop lourd pour un boursier échelon 6.
Pour les prépas HEC, c'est une autre affaire.
Véto, c'est gratuit aussi, pour les boursiers,et l'INAPG aussi et toutes les autres dépendant du ministère de l'Agriculture.
En additionnant toutes les écoles d'ingénieurs nationales, régionales et municipales (je pense à la célèbre ESPCI, avec ses nombreux prix Nobel ), les écoles vétos et les écoles d'agronomie, ça fait combien de diplômés par an ? (Véto, c'est déjà pas loin de 500 ). 15 000 ? 10 000?
Allez trouver, dans la bonne ville de Lyon, par exemple, une formation du supérieur moins cher qu'une prépa math sup/spé au Parc en tant qu'interne. Quant à Paris, ce n'est pas la peine d'en parler.
En 5 à 6 ans, on devient ingénieur ! Ça peut même se négocier avec une banque et l'emprunt ne sera pas trop lourd pour un boursier échelon 6.
Pour les prépas HEC, c'est une autre affaire.
Véto, c'est gratuit aussi, pour les boursiers,et l'INAPG aussi et toutes les autres dépendant du ministère de l'Agriculture.
En additionnant toutes les écoles d'ingénieurs nationales, régionales et municipales (je pense à la célèbre ESPCI, avec ses nombreux prix Nobel ), les écoles vétos et les écoles d'agronomie, ça fait combien de diplômés par an ? (Véto, c'est déjà pas loin de 500 ). 15 000 ? 10 000?
- doublecasquetteEnchanteur
Je ne sais pas. Aucun d'entre nous n'a vécu ça, même mon jeune frère à Louis le Grand puis à l'Ecole Polytechnique ...John a écrit:Et la façon dont se considèrent les prépas elles-mêmes renforcent ces préjugés !
Quand il y a dans une même classe le fils Agacinski et la fille Strauss-Kahn, avec les enfants de tel grand patron et les enfants de telle femme d'affaires très en vue, l'ensemble étant pris en charge par des enseignants eux-mêmes fils de ministres, de grands syndicalistes (!) ou d'enseignants réputés à l'international, qui serinent constamment à leurs élèves qu'ils sont "l'élite de la France", ce n'est pas de nature à combattre ces préjugés-là.
J'ai bien un copain qui en prépa à Saint Louis en 1976/77 avait la fille de Valéry Giscard d'Estaing dans sa classe mais ils ne l'ont pas vue de l'année ou presque et elle a passé l'oral à huis-clos, par mesure de sécurité, paraît-il. De toute façon, elle n'exerce pas.
- doublecasquetteEnchanteur
D'ailleurs, John, votre propos retombe sur cette manie de Normale Sup ou HEC.
C'est de l'anecdote en comparaison de la masse des obscurs élèves de prépa qui visent Chimie-Nord ou Agro Montpellier ou ...
C'est de l'anecdote en comparaison de la masse des obscurs élèves de prépa qui visent Chimie-Nord ou Agro Montpellier ou ...
- NLM76Grand Maître
Conclusion : à mes élèves issus de milieux défavorisés travailleurs, je parle longuement des classes préparatoires, contrairement à certains de mes collègues, qui ne le font pas, par ressentiment.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- FDNiveau 7
Cela se produit peut-être dans quelques classes de quelques prépas, le problème est que les gens qui ne connaissent pas généralisent à toutes les prépas.John a écrit:Et la façon dont se considèrent les prépas elles-mêmes renforcent ces préjugés !
Quand il y a dans une même classe le fils Agacinski et la fille Strauss-Kahn, avec les enfants de tel grand patron et les enfants de telle femme d'affaires très en vue, l'ensemble étant pris en charge par des enseignants eux-mêmes fils de ministres, de grands syndicalistes (!) ou d'enseignants réputés à l'international, qui serinent constamment à leurs élèves qu'ils sont "l'élite de la France", ce n'est pas de nature à combattre ces préjugés-là.
- FilnydarNiveau 9
John a écrit:Et la façon dont se considèrent les prépas elles-mêmes renforcent ces préjugés !
Quand il y a dans une même classe le fils Agacinski et la fille Strauss-Kahn, avec les enfants de tel grand patron et les enfants de telle femme d'affaires très en vue, l'ensemble étant pris en charge par des enseignants eux-mêmes fils de ministres, de grands syndicalistes (!) ou d'enseignants réputés à l'international, qui serinent constamment à leurs élèves qu'ils sont "l'élite de la France", ce n'est pas de nature à combattre ces préjugés-là.
Il s'agit là de quelques classes de quelques lycées situés du côté du Panthéon ou à Versailles.
La réalité des classes de 9 lycées sur 10 est, heureusement, très éloignée de cette caricature. Mes étudiants n'ont pas tous eu la moyenne en maths au bac, et pourtant, ils travaillent d'arrache-pied, et tous deviendront ingénieurs.
- JohnMédiateur
Oui, c'est vrai que ce que je dis ne s'applique qu'aux grandes prépas de Paris et à quelques unes des grandes villes de province.
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- doublecasquetteEnchanteur
Il est certain que le "ressentiment" ou quelque chose de plus nuancé et qui s'approche de la caricature citée, j'espère avec humour, par John, fait que peu nombreux sont les professeurs à pousser les élèves de milieux défavorisés vars les prépas. c'est assez dommage.nlm76 a écrit:Conclusion : à mes élèves issus de milieux défavorisés travailleurs, je parle longuement des classes préparatoires, contrairement à certains de mes collègues, qui ne le font pas, par ressentiment.
- doublecasquetteEnchanteur
Vous êtes certain qu'il en est ainsi ? Vous l'avez vécu ? Ou s'agit-il d'une rumeur ?John a écrit:Oui, c'est vrai que ce que je dis ne s'applique qu'aux grandes prépas de Paris et à quelques unes des grandes villes de province.
- JohnMédiateur
Ca n'est pas complètement caricatural non plus. Je voudrais bien savoir quel est le taux d'élèves de l'Ecole Alsacienne qui finissent en CPGE.
Mais ceux-là ne vont pas à la prépa de Châlons-sur-Saône, effectivement.
Mais ceux-là ne vont pas à la prépa de Châlons-sur-Saône, effectivement.
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- Question aux profs de prépa : le niveau de la classe indiqué sur APB a-t-il une influence sur le recrutement ?
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