Selon Jean-Pierre Obin, le professeur se dégrade.

Tension fondamentale de l’enseignement, le temps des enseignants n’est pas celui des élèves. De là sans doute cette donnée majeure de la vie scolaire : le sentiment de dégradation. Pour les professeurs, dont la vie s’inscrit dans ce temps cyclique, le temps linéaire des élèves est en effet angoissant : année après année les élèves se succèdent, mais gardent un âge immuable ; dans sa classe, le professeur les voir passer, mais lui vieillit ! Le refoulement de cette expérience singulière en amène plus d’un à projeter ce lent déclin sur ses élèves, en dénonçant leur perpétuelle (et improbable) baisse de niveau. En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

A quand un tableau d'amortissement, un service après-vente et un programme d'échanges pour organiser le retour des professeurs usagés avant l'échéance de la garantie ?

Pfff....décidément, plus j'entends parler de lui, plus ce type me met hors de moi...

Dire que j'ai passé ma journée de prérentrée à écouter sa conférence de m**** sur l'autorité....

[quote="John"]

A quand un tableau d'amortissement, un service après-vente et un programme d'échanges pour organiser le retour des professeurs usagés avant l'échéance de la garantie ?

Il est vrai que son expérience personnelle fait de lui un expert de la revalorisation des déchets.

Le CV du monsieur :

http://www.jpobin.com/notBioCompl.htm

A la retraite ! Place aux jeunes ... (bon éventuellement, on peut aussi envisager du goudron et des plumes, mais je ne sais pas si John sera d'accord :lol!: ). J'en ai ras le bol que des personnes qui n'ont pas vu un élève depuis des dizaines d'années viennent se permettre de piloter le système et de donner des conseils sur la manière de faire.

Oh mince! Que de bêtises nous suscitons! Le professeur et le professorat, le sujet qui rend les gens bêtes. J'ai testé autour de moi: imparable, les gens n'ont plus de cervelle instantanément...

Il n'a plus enseigné depuis les années 70!

En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

Idéologiquement, moi ça me fait peur des phrases comme ça !
C'est quoi cette histoire de "déclin" et ce jeunisme démago ?

Et l'expérience, il en fait quoi ? (Je crois que c'est lui qui projette son angoisse de vieillir sur des profs qui savent rester jeunes dans leur façon de penser...)

Allez hop, retour aux classiques :

Merci Ruthven et Mufab. Décidément, ce type est un vrai nuisible.

Il conseille quel politique actuellement ?

Ben moi je ne le connais pas , mais c'est le mot "déclin" qui m'a fait réagir.
Plus ça va, plus je pense que c'est le contraire, c'est mon côté pragmatique : tu vas à l'essentiel, tu maîtrises mieux ton sujet et surtout connais mieux ses obstacles cognitifs, propres à l'âge de tes élèves.

Je crois que ce type se projette sur nous... Il est bon pour la réforme.

(Hors sujet mais le regard de Brassens, avec tout le vécu que tu sens dedans, à chaque fois ça me renverse.)

artaxerxes a écrit:Il conseille quel politique actuellement ?

Abraxas répondrait :" Sûrement pas Bayrou" ...

Mufab a écrit:Ben moi je ne le connais pas , mais c'est le mot "déclin" qui m'a fait réagir.
Plus ça va, plus je pense que c'est le contraire, c'est mon côté pragmatique : tu vas à l'essentiel, tu maîtrises mieux ton sujet et surtout connais mieux ses obstacles cognitifs, propres à l'âge de tes élèves.

C'est surtout que nous sommes une gêne pour les gogols : en vieillissant, nous ne nous soucions plus trop des avancements, aléatoires de toutes façons, et nous savons la vacuité des réformes empilées depuis trente ans sans le moindre effet positif (tout ce que ces rformes sont parvenues à produire, c'est une gêne pour les bons élèves ; les mauvais sont restés au même point).

De Jean-Pierre Obin, on pourra lire :

OBIN, Jean-Pierre. La face cachée de la formation professionnelle. Préface de Martine Aubry. Paris : Hachette Éducation, 1995. (Pédagogies pour demain, Références)

La citation initiale du fil est extraite de : "Vers une écologie de l’école ? (Les Cahiers d’Education et devenir, n°57 , 2002)". Voici comment la commente Luc Cédelle, journaliste spécialisé dans l'éducation (dit-on) : "Ces quelques lignes sont extraites d’un livre fort intéressant et fort honnête, que j’ai commencé à lire et sur lequel je reviendrai longuement une fois cette lecture terminée."

John a écrit:

Tension fondamentale de l’enseignement, le temps des enseignants n’est pas celui des élèves. De là sans doute cette donnée majeure de la vie scolaire : le sentiment de dégradation. Pour les professeurs, dont la vie s’inscrit dans ce temps cyclique, le temps linéaire des élèves est en effet angoissant : année après année les élèves se succèdent, mais gardent un âge immuable ; dans sa classe, le professeur les voir passer, mais lui vieillit ! Le refoulement de cette expérience singulière en amène plus d’un à projeter ce lent déclin sur ses élèves, en dénonçant leur perpétuelle (et improbable) baisse de niveau. En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

Lorsqu'on prend la liberté de formuler ce genre d'affirmation en tant que citoyen lambda, c'est pardonnable, voire drôle, tellement c'est cliché; le faire en ayant le CV et la position de M. Obin, c'est... :shock:

Puis si j'ai bien lu, ce monsieur n'a jamais enseigné dans un établissement scolaire public du second degré en France; alors bon...

John a écrit:De Jean-Pierre Obin, on pourra lire :

OBIN, Jean-Pierre. La face cachée de la formation professionnelle. Préface de Martine Aubry. Paris : Hachette Éducation, 1995. (Pédagogies pour demain, Références)

La citation initiale du fil est extraite de : "Vers une écologie de l’école ? (Les Cahiers d’Education et devenir, n°57 , 2002)". Voici comment la commente Luc Cédelle, journaliste spécialisé dans l'éducation (dit-on) : "Ces quelques lignes sont extraites d’un livre fort intéressant et fort honnête, que j’ai commencé à lire et sur lequel je reviendrai longuement une fois cette lecture terminée."

Ah non, pas lui !
Dis, John, c'est par hasard que tu évoques Obin et Cédelle sur la même page, ou tu veux à tout prix qu'on aille se pendre ?

Il y a une chose qui est exacte:

en collège un prof aura souvent un élève 2 voire trois années; l'enseignant, le principal voient partir chaque année les troisièmes pour le lycée.

Les jeunes sont pressés de grandir et passer à autre chose, alors que pour l'élève le changement du primaire au collège ou du collège au lycée est un changement et une orientation vers l'avenir, le départ de l'élève est pour le professeur une page tournée de plus, une année de plus vers la retraite et la fin de la vie.

Alors disons oui aux séquences philosophiques menées par le chef d'Etablissement en partenariat avec le rectorat pour en discuter face à un verre d'orange et des petits fours.

Quelle perspective euphorisante ! :lol: (humour bien sûr, âmes sensibles s'abstenir)

Alors disons oui aux séquences philosophiques menées par le chef d'Etablissement en partenariat avec le rectorat pour en discuter face à un verre d'orange et des petits fours.

Oui : nous aussi on devrait avoir le droit aux petits-fours.

Tension fondamentale de l’enseignement, le temps des enseignants n’est pas celui des élèves. De là sans doute cette donnée majeure de la vie scolaire : le sentiment de dégradation. Pour les professeurs, dont la vie s’inscrit dans ce temps cyclique, le temps linéaire des élèves est en effet angoissant : année après année les élèves se succèdent, mais gardent un âge immuable ; dans sa classe, le professeur les voir passer, mais lui vieillit ! Le refoulement de cette expérience singulière en amène plus d’un à projeter ce lent déclin sur ses élèves, en dénonçant leur perpétuelle (et improbable) baisse de niveau. En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

Pfff..., je trouve cette "analyse" complètement ridicule. Comment peut-on sortir de telles âneries ? D'autant que depuis des années, on constate réellement une dégradation et un appauvrissement de la population et des élèves...Combien d'élèves "sans" père ou dans des conditions de précarité plus qu'inquiétantes...?
Là, oui, c'est un fait bien réel auquel l'école ne peut pas répondre...

J'enverrais bien à ce monsieur quelques copies d'élèves de 3ème, pour qu'il vérifie que c'est bien mon déclin qui me fait dire qu'ils ne savent pas rédiger une phrase correcte.

frankenstein a écrit:

Tension fondamentale de l’enseignement, le temps des enseignants n’est pas celui des élèves. De là sans doute cette donnée majeure de la vie scolaire : le sentiment de dégradation. Pour les professeurs, dont la vie s’inscrit dans ce temps cyclique, le temps linéaire des élèves est en effet angoissant : année après année les élèves se succèdent, mais gardent un âge immuable ; dans sa classe, le professeur les voir passer, mais lui vieillit ! Le refoulement de cette expérience singulière en amène plus d’un à projeter ce lent déclin sur ses élèves, en dénonçant leur perpétuelle (et improbable) baisse de niveau. En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

Pfff..., je trouve cette "analyse" complètement ridicule. Comment peut-on sortir de telles âneries ? D'autant que depuis des années, on constate réellement une dégradation et un appauvrissement de la population et des élèves...Combien d'élèves "sans" père ou dans des conditions de précarité plus qu'inquiétantes...?
Là, oui, c'est un fait bien réel auquel l'école ne peut pas répondre...

Mufab a écrit: tu vas à l'essentiel, tu maîtrises mieux ton sujet et surtout connais mieux ses obstacles cognitifs, propres à l'âge de tes élèves.

Frimeuse ! :colere: :mitrailler:
:lol!:

John a écrit:

Tension fondamentale de l’enseignement, le temps des enseignants n’est pas celui des élèves. De là sans doute cette donnée majeure de la vie scolaire : le sentiment de dégradation. Pour les professeurs, dont la vie s’inscrit dans ce temps cyclique, le temps linéaire des élèves est en effet angoissant : année après année les élèves se succèdent, mais gardent un âge immuable ; dans sa classe, le professeur les voir passer, mais lui vieillit ! Le refoulement de cette expérience singulière en amène plus d’un à projeter ce lent déclin sur ses élèves, en dénonçant leur perpétuelle (et improbable) baisse de niveau. En fait, s’il est une chose qui se « dégrade » dans l’espace clos de la classe, c’est bien le professeur lui-même !

A quand un tableau d'amortissement, un service après-vente et un programme d'échanges pour organiser le retour des professeurs usagés avant l'échéance de la garantie ?

Si "vieillir" pour lui signifie se dégrader et non pas "acquérir de l'expérience", pourquoi se permet-il encore de faire des discours...N'importe quoi.

cath5660 a écrit:Il n'a plus enseigné depuis les années 70!

Parce qu'il était conscient de sa "dégradation", il s'est arrêté à temps, il aurait dû faire pareil pour le reste...