- AuroreEsprit éclairé
Après le secondaire, on s'attaque au supérieur !
http://www.letudiant.fr/actualite/laurent-wauquiez-il-faut-remettre-l-etudiant-au-coeur-de-la-licence.html
Laurent Wauquiez : « Il faut remettre l’étudiant au cœur de la licence »
La nouvelle licence entrera en
vigueur à la rentrée 2012. Principaux objectifs : lutter contre l’échec
et améliorer l’insertion professionnelle. Principaux changements :
définition d’un seuil minimum d’heures de cours, davantage de
passerelles favorisant les réorientations, généralisation des stages et
création d’un référentiel de compétences.
Côté vie étudiante, le nouveau
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Laurent Wauquiez
ne revient pas sur les augmentations du prix du ticket de resto U ou
des frais d’inscription. Mais promet de travailler sur la question des
bourses.
La réforme de la nouvelle licence a été adoptée le 12 juillet 2011,
avec le soutien des organisations étudiantes. Quel en est l’objectif ?
Remettre l’étudiant au cœur de la licence. C’est pourquoi j’avais fait
le pari de réunir le soutien unanime des organisations étudiantes. Cela a
été le cas, ce qui est pour moi un grand motif de satisfaction,
d’autant, je crois, que c’est une première.
Sur le fond, cette réforme vise à améliorer l’attractivité de la
licence, diplôme national qui doit garantir une équité républicaine sur
le territoire. Elle repose sur trois principes : assurer la qualité du
diplôme, lutter contre l’échec et créer un véritable passeport pour
l’emploi.
Pourquoi avoir voulu instaurer un seuil minimum de 1.500 heures de cours ?
Aujourd’hui, il existe une vraie hétérogénéité en termes de nombre
d’heures en licence qui pose un problème de qualité du diplôme national.
Ce n’est certes pas le nombre d’heures qui fait la qualité de
l’enseignement, mais il est certain que vous ne faites pas la même chose
en 700 heures qu’en 1700.
Nous sommes donc partis du principe que, pour qu’une licence ait du
sens, il faut un minimum d’heures. Et nous avons prévu l’équilibre entre
cours magistraux et d’autres formes d’enseignement, qu’il s’agisse de
e-learning ou de travail en petits groupes.
Le texte prévoit également la construction d’un référentiel de compétences. Comment celui-ci est-il conçu ?
Il s’agit d’assurer le socle des compétences et des connaissances
acquises dans une licence, parce que la qualité de la licence, c'est
d'abord la qualité de son exigence académique - sans pour autant définir
au niveau national les maquettes dans le détail - et de donner une
visibilité aux employeurs. Pour cela, il faut identifier, au-delà du
champ disciplinaire, des compétences transverses qui sont les grilles de
lecture des employeurs : la capacité à travailler en groupe, à exercer
son esprit critique, à faire de la prospective, à rédiger des projets ou
des rapports...
Ce référentiel doit être l’occasion d’un débat et d’une réflexion de
l’ensemble de la communauté universitaire avec les professionnels. Nous
allons prendre le temps de la concertation, l’objectif étant d’avoir un
corpus de référentiels relativement établi pour la rentrée universitaire
2012.
Vous prônez une personnalisation
des parcours en licence. Cela n’est-il pas contradictoire avec la
dimension nationale du diplôme ?
La réalité aujourd’hui, c’est qu’on a un système qui sélectionne par
l’échec, avec 20 % de décrochage en licence. Pour lutter contre l’échec,
certaines expérimentations qui visent à amortir le choc de la rentrée
universitaire ont des résultats intéressants : par exemple,
Aix-Marseille 3 a instauré un suivi avec des référents, Paris 2 des
audits d’orientation, Bordeaux 3 une semaine d’intégration. D’autre
part, je crois beaucoup à la réorientation. Cela fonctionne bien
notamment sur la L1 santé, qui intègre la possibilité d’un semestre
rebond.
L’un des objectifs de la réforme licence est de généraliser ces
expérimentations isolées. Cela doit s’accompagner d’un vrai
décloisonnement des parcours mais on est vraiment loin d’une
dérégulation !
Comment cette réforme peut-elle,
selon vous, contribuer à améliorer l’insertion professionnelle,
d’autant que si faire un stage est désormais possible dans toutes les
licences, cela n’est pas obligatoire ?
Le but, tout d’abord, est d’associer des professionnels sur l’évaluation
des formations et d’améliorer la compréhension avec des employeurs
potentiels. Les universités vont améliorer leurs liens avec le tissu
économique local, au sens large.
Concernant les stages, ils ont été développés dans certaines universités
avec beaucoup de succès, en permettant une validation à l’intérieur du
programme d’enseignement. Ils ne deviennent pas obligatoires parce que
je ne veux pas inscrire quelque chose que nous ne sommes pas capables de
tenir. Mais à terme, c’est vers une généralisation qu’il faut aller.
Récemment, les augmentations des
frais d’inscription, du ticket de resto U et de la sécurité sociale
étudiante ont suscité la polémique. Que répondez-vous aux étudiants ?
Tout d’abord, quand je suis arrivé, les arbitrages interministériels
avaient été rendus. La décision a été prise, je l’assume : il y a une
continuité de l’Etat, c’est normal.
Pour le reste, sachons raison garder et remettons cela en perspective :
l’augmentation du ticket de resto U représente 10 euros par an pour un
étudiant qui prend 200 repas, alors qu’il y a une explosion des denrées
alimentaires. On amortit totalement le choc.
L’augmentation de 1,7 % des frais d’inscription en licence, quant à
elle, va représenter 3 euros. En revanche, je serai très attentif aux
frais d’inscription illégaux.
Annoncé en août 2010 et
échelonné sur deux années, le versement du dixième mois de bourse doit
être effectif à la rentrée 2011. Son financement est-il garanti ?
Le versement d'un dixième mois de bourses est lié à l'allongement
effectif des études. Nous pourrons le mettre en place pour l'année
universitaire 2011-2012. Nous travaillons par ailleurs à nous assurer
que les étudiants pourront avoir leur premier versement des bourses le
plus tôt possible en septembre pour assurer une rentrée sereine. C’est
incontestablement l’un de mes gros chantiers d’investissement.
http://www.letudiant.fr/actualite/laurent-wauquiez-il-faut-remettre-l-etudiant-au-coeur-de-la-licence.html
Laurent Wauquiez : « Il faut remettre l’étudiant au cœur de la licence »
La nouvelle licence entrera en
vigueur à la rentrée 2012. Principaux objectifs : lutter contre l’échec
et améliorer l’insertion professionnelle. Principaux changements :
définition d’un seuil minimum d’heures de cours, davantage de
passerelles favorisant les réorientations, généralisation des stages et
création d’un référentiel de compétences.
Côté vie étudiante, le nouveau
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Laurent Wauquiez
ne revient pas sur les augmentations du prix du ticket de resto U ou
des frais d’inscription. Mais promet de travailler sur la question des
bourses.
La réforme de la nouvelle licence a été adoptée le 12 juillet 2011,
avec le soutien des organisations étudiantes. Quel en est l’objectif ?
Remettre l’étudiant au cœur de la licence. C’est pourquoi j’avais fait
le pari de réunir le soutien unanime des organisations étudiantes. Cela a
été le cas, ce qui est pour moi un grand motif de satisfaction,
d’autant, je crois, que c’est une première.
Sur le fond, cette réforme vise à améliorer l’attractivité de la
licence, diplôme national qui doit garantir une équité républicaine sur
le territoire. Elle repose sur trois principes : assurer la qualité du
diplôme, lutter contre l’échec et créer un véritable passeport pour
l’emploi.
Pourquoi avoir voulu instaurer un seuil minimum de 1.500 heures de cours ?
Aujourd’hui, il existe une vraie hétérogénéité en termes de nombre
d’heures en licence qui pose un problème de qualité du diplôme national.
Ce n’est certes pas le nombre d’heures qui fait la qualité de
l’enseignement, mais il est certain que vous ne faites pas la même chose
en 700 heures qu’en 1700.
Nous sommes donc partis du principe que, pour qu’une licence ait du
sens, il faut un minimum d’heures. Et nous avons prévu l’équilibre entre
cours magistraux et d’autres formes d’enseignement, qu’il s’agisse de
e-learning ou de travail en petits groupes.
Le texte prévoit également la construction d’un référentiel de compétences. Comment celui-ci est-il conçu ?
Il s’agit d’assurer le socle des compétences et des connaissances
acquises dans une licence, parce que la qualité de la licence, c'est
d'abord la qualité de son exigence académique - sans pour autant définir
au niveau national les maquettes dans le détail - et de donner une
visibilité aux employeurs. Pour cela, il faut identifier, au-delà du
champ disciplinaire, des compétences transverses qui sont les grilles de
lecture des employeurs : la capacité à travailler en groupe, à exercer
son esprit critique, à faire de la prospective, à rédiger des projets ou
des rapports...
Ce référentiel doit être l’occasion d’un débat et d’une réflexion de
l’ensemble de la communauté universitaire avec les professionnels. Nous
allons prendre le temps de la concertation, l’objectif étant d’avoir un
corpus de référentiels relativement établi pour la rentrée universitaire
2012.
Vous prônez une personnalisation
des parcours en licence. Cela n’est-il pas contradictoire avec la
dimension nationale du diplôme ?
La réalité aujourd’hui, c’est qu’on a un système qui sélectionne par
l’échec, avec 20 % de décrochage en licence. Pour lutter contre l’échec,
certaines expérimentations qui visent à amortir le choc de la rentrée
universitaire ont des résultats intéressants : par exemple,
Aix-Marseille 3 a instauré un suivi avec des référents, Paris 2 des
audits d’orientation, Bordeaux 3 une semaine d’intégration. D’autre
part, je crois beaucoup à la réorientation. Cela fonctionne bien
notamment sur la L1 santé, qui intègre la possibilité d’un semestre
rebond.
L’un des objectifs de la réforme licence est de généraliser ces
expérimentations isolées. Cela doit s’accompagner d’un vrai
décloisonnement des parcours mais on est vraiment loin d’une
dérégulation !
Comment cette réforme peut-elle,
selon vous, contribuer à améliorer l’insertion professionnelle,
d’autant que si faire un stage est désormais possible dans toutes les
licences, cela n’est pas obligatoire ?
Le but, tout d’abord, est d’associer des professionnels sur l’évaluation
des formations et d’améliorer la compréhension avec des employeurs
potentiels. Les universités vont améliorer leurs liens avec le tissu
économique local, au sens large.
Concernant les stages, ils ont été développés dans certaines universités
avec beaucoup de succès, en permettant une validation à l’intérieur du
programme d’enseignement. Ils ne deviennent pas obligatoires parce que
je ne veux pas inscrire quelque chose que nous ne sommes pas capables de
tenir. Mais à terme, c’est vers une généralisation qu’il faut aller.
Récemment, les augmentations des
frais d’inscription, du ticket de resto U et de la sécurité sociale
étudiante ont suscité la polémique. Que répondez-vous aux étudiants ?
Tout d’abord, quand je suis arrivé, les arbitrages interministériels
avaient été rendus. La décision a été prise, je l’assume : il y a une
continuité de l’Etat, c’est normal.
Pour le reste, sachons raison garder et remettons cela en perspective :
l’augmentation du ticket de resto U représente 10 euros par an pour un
étudiant qui prend 200 repas, alors qu’il y a une explosion des denrées
alimentaires. On amortit totalement le choc.
L’augmentation de 1,7 % des frais d’inscription en licence, quant à
elle, va représenter 3 euros. En revanche, je serai très attentif aux
frais d’inscription illégaux.
Annoncé en août 2010 et
échelonné sur deux années, le versement du dixième mois de bourse doit
être effectif à la rentrée 2011. Son financement est-il garanti ?
Le versement d'un dixième mois de bourses est lié à l'allongement
effectif des études. Nous pourrons le mettre en place pour l'année
universitaire 2011-2012. Nous travaillons par ailleurs à nous assurer
que les étudiants pourront avoir leur premier versement des bourses le
plus tôt possible en septembre pour assurer une rentrée sereine. C’est
incontestablement l’un de mes gros chantiers d’investissement.
Propos recueillis par Sophie Blitman et Emmanuel Davidenkoff
- JPhMMDemi-dieu
Il s’agit d’assurer le socle des compétences et des connaissances
acquises dans une licence
Une réforme qui concerne l'enseignement supérieur, passée en douce pendant les vacances, à huit mois des présidentielles... s'il y a du jeune étudiant qui défile pendant des jours dans les rues, ils l'auront bien cherché.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RuthvenGuide spirituel
JPhMM a écrit:Il s’agit d’assurer le socle des compétences et des connaissances
acquises dans une licence
Une réforme qui concerne l'enseignement supérieur, passée en douce pendant les vacances, à huit mois des présidentielles... s'il y a du jeune étudiant qui défile pendant des jours dans les rues, ils l'auront bien cherché.
Les syndicats étudiants pour la plupart sont ravis de cette réforme qu'ils ont largement approuvée car elle assouplit encore plus les modalités de compensation entre les semestres. A croire qu'ils sont ravis de transformer l'université en parc à thèmes !
- JPhMMDemi-dieu
Diable ! quand vont-ils réaliser qu'ils se sont tiré une balle dans le pied ???Ruthven a écrit:Les syndicats étudiants pour la plupart sont ravis de cette réforme qu'ils ont largement approuvée car elle assouplit encore plus les modalités de compensation entre les semestres. A croire qu'ils sont ravis de transformer l'université en parc à thèmes !
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RuthvenGuide spirituel
JPhMM a écrit:Diable ! quand vont-ils réaliser qu'ils se sont tiré une balle dans le pied ???Ruthven a écrit:Les syndicats étudiants pour la plupart sont ravis de cette réforme qu'ils ont largement approuvée car elle assouplit encore plus les modalités de compensation entre les semestres. A croire qu'ils sont ravis de transformer l'université en parc à thèmes !
Les syndicats étudiants sont approximativement aussi pertinents dans leurs analyses que les syndicats lycéens ... Donc, jamais pour répondre à ta question.
- CondorcetOracle
Ruthven a écrit:JPhMM a écrit:Diable ! quand vont-ils réaliser qu'ils se sont tiré une balle dans le pied ???Ruthven a écrit:Les syndicats étudiants pour la plupart sont ravis de cette réforme qu'ils ont largement approuvée car elle assouplit encore plus les modalités de compensation entre les semestres. A croire qu'ils sont ravis de transformer l'université en parc à thèmes !
Les syndicats étudiants sont approximativement aussi pertinents dans leurs analyses que les syndicats lycées ... Donc, jamais pour répondre à ta question.
+1000
- CondorcetOracle
La mastérisation des concours d'enseignement et l'attribution généreuse de la licence participent d'une évolution comparable : la désacralisation des diplômes approuvée par tous les partis politiques nationaux, par l'Union Européenne et par l'OCDE. Nous payons très cher le manque de coordination entre les mouvements protestataires de l'enseignement primaire et secondaire avec ceux de l'enseignement supérieur et de la recherche. L'expression "être pris dans la nasse" revêt donc une signification particulièrement douloureuse pour tous les diplômés passés, présents et futurs qui voient, tels les détenteurs d'assignats, les titres dévalorisés au sens fort du terme comme au sens figuré. En 1914, mon aïeul comme tant d'autres Français a donné son or à l'Etat pour soutenir l'effort de guerre et a fini sa vie dans la pauvreté. Je crains qu'en ayant choisi la voie universitaire classique plutôt que la classe préparatoire HEC, j'ai accompli là un choix comparable par son manque de lucidité.
- DaphnéDemi-dieu
Après l'élève au centre du système avec le résultat qu'on connaît, on a l'étudiant au coeur de la licence
- Marie LaetitiaBon génie
Pourquoi avoir voulu instaurer un seuil minimum de 1.500 heures de cours ?
Aujourd’hui, il existe une vraie hétérogénéité en termes de nombre
d’heures en licence qui pose un problème de qualité du diplôme national.
c'est bizarre, quand j'étais étudiante, on avait environ 12 h de cours par semaine (au lieu des 20 qui vont être imposées avec la nouvelle licence). Pourtant les résultats à l'agrég étaient les mêmes qu'ailleurs...
Pour relever le taux de réussite, j'ai une proposition: une année de prépa (L1) et sélection des dossiers... Mais je sens que ça ne va pas plaire aux ministres. Pourtant ça ne déplaît pas à la plupart des étudiants.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- barègesÉrudit
D'accord avec ça. Comme presque toujours avec l'auteur de ces mots d'ailleurs !condorcet a écrit:La mastérisation des concours d'enseignement et l'attribution généreuse de la licence participent d'une évolution comparable : la désacralisation des diplômes approuvée par tous les partis politiques nationaux, par l'Union Européenne et par l'OCDE. Nous payons très cher le manque de coordination entre les mouvements protestataires de l'enseignement primaire et secondaire avec ceux de l'enseignement supérieur et de la recherche. L'expression "être pris dans la nasse" revêt donc une signification particulièrement douloureuse pour tous les diplômés passés, présents et futurs qui voient, tels les détenteurs d'assignats, les titres dévalorisés au sens fort du terme comme au sens figuré. En 1914, mon aïeul comme tant d'autres Français a donné son or à l'Etat pour soutenir l'effort de guerre et a fini sa vie dans la pauvreté. Je crains qu'en ayant choisi la voie universitaire classique plutôt que la classe préparatoire HEC, j'ai accompli là un choix comparable par son manque de lucidité.
A noter que le terrain est préparé par l'AERES dans son rôle d'évaluation des parcours. J'ai ainsi vu l'an dernier une licence critiquée pour le trop faible taux de réussite en première année. Pourtant vu de l'intérieur, les seuls à ne pas passer de L1 à L2 étaient les touristes, ceux qui rendaient littéralement des copies blanches à chaque examen, rattrapage compris.
De mon vieux temps à aujourd'hui, les heures de "cours" se sont multipliées en fac : quand je dis cours, c'est de la méthodo, du tutorat, du soutien. Il y en a plein et ça ne marche pas mieux. Continuons donc à faire ce qui ne marche pas, en transformant les expérimentations diverses en injonctions, et vogue la galère.
(soupir de lassitude)
- Marie LaetitiaBon génie
barèges a écrit:
A noter que le terrain est préparé par l'AERES dans son rôle d'évaluation des parcours. J'ai ainsi vu l'an dernier une licence critiquée pour le trop faible taux de réussite en première année. Pourtant vu de l'intérieur, les seuls à ne pas passer de L1 à L2 étaient les touristes, ceux qui rendaient littéralement des copies blanches à chaque examen, rattrapage compris.
De mon vieux temps à aujourd'hui, les heures de "cours" se sont multipliées en fac : quand je dis cours, c'est de la méthodo, du tutorat, du soutien. Il y en a plein et ça ne marche pas mieux. Continuons donc à faire ce qui ne marche pas, en transformant les expérimentations diverses en injonctions, et vogue la galère.
(soupir de lassitude)
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CondorcetOracle
Marie Laetitia a écrit:Pourquoi avoir voulu instaurer un seuil minimum de 1.500 heures de cours ?
Aujourd’hui, il existe une vraie hétérogénéité en termes de nombre
d’heures en licence qui pose un problème de qualité du diplôme national.
c'est bizarre, quand j'étais étudiante, on avait environ 12 h de cours par semaine (au lieu des 20 qui vont être imposées avec la nouvelle licence). Pourtant les résultats à l'agrég étaient les mêmes qu'ailleurs...
Pour relever le taux de réussite, j'ai une proposition: une année de prépa (L1) et sélection des dossiers... Mais je sens que ça ne va pas plaire aux ministres. Pourtant ça ne déplaît pas à la plupart des étudiants.
+ 1000. De toute manière, l'écrémage à l'issue de la première année était déjà élevé.
- CondorcetOracle
La création d'un "référentiel de compétences" clôt un vieux débat sur l'aversion des professionnels par l'université. En se pliant à ces injonctions ministérielles (pensées par Valérie Pécresse et son cabinet, les universités montrent qu'il est possible qu'accepter l'autonomie budgétaire (ce qui constitue une rupture de l'égalité dans l'accès aux services publics) et un renforcement des contraintes exercées par l'autorité de tutelle (grâce aux relais précieux que sont désormais les présidents d'université qui ont vu leurs prérogatives étendues). Je doute que les professionnels changent leur point de vue quant à la valeur réelle de la licence ainsi "professionnalisée".
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